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PLAN

 Introduction (DIEUJUSTE Jeff Piterson)


 Background Information (MORISSET Bethsie)
 La crise pré-électorale conduisant à l’avènement d’Evans Paul comme Premier
ministre (PETIT DAY V. Nick)

 The problem
 Their action
 How this influence the policy making process?

 La crise post-électorale du 25 octobre 2015 conduisant jusqu'à l'annulation des


élections présidentielles du premier tour (Petit Day V. Nick)

 The problem
 Their action
 How this influence the policy making process?
 La prise de position farouche de l’Opposition dans les évènements des “10
jours Pays lock (MATHURIN Wisnel)
 The problem
 Their action
 How this influence the policy making process?

Policy feedback
 What did you learn from those examples? (VALCIN Ricardy)
 If you were the president of Haiti, what would you do? (VALCIN Ricardy)
 What should Haitian government do in order to take the leadership of those
situations? (CHARLES Cardin)
 What policies would you implement in order for the formal actors (executive,
legislative, judiciaries) to gain control? (CHARLES Cardin)
 Are you sure you would gain political support of actors, if yes or no, just explain?
(CHARLES Cardin)

 Conclusion (MATHURIN Wisnel)

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Introduction
Est désignée sous l’appellation de « Public Policy » (Politique publique), la science
qui étudie les méthodes et les actions à entreprendre pour traduire la volonté politique en
pratique (cf. : document de cours de Politique Publique du professeur Nau). Elaborées par
les gouvernements, les politiques publiques sont interprétées par les acteurs publiques et
privés qui interagissent dans le cadre du processus politique à titre officiel et non officiel.
Sont appelés acteurs officiels ceux qui sont explicitement mentionnés par la Constitution et
dont leurs responsabilités sont définies et sanctionnées par les lois. A titre d’exemples
d’acteurs officiels, on a : le Parlement, l’Exécutif et la Justice. Et, les acteurs non officiels
sont surtout ceux qui jouent leur rôle dans le processus politique sans pourtant avoir, de
manière explicite, une autorité légale de participer. En participant dans le processus
politique, ces derniers promeuvent et protègent leurs intérêts. Les groupes d’intérêts, les
médias, les groupes de réflexion et les partis politiques sont des exemples d’acteurs non
officiels.

Dans le cadre de ce travail, nous allons particulièrement nous axer sur l’un des
éléments clefs de l’ensemble des acteurs non officiels. Il s’agit des partis politiques. A ce
point, il faut dire que, selon ce que nous transmet l’histoire, les partis politiques, au sens
moderne du terme, sont assez récents. Ils ont fait surface vers la fin du XIX ѐ siècle et au
début du XXѐ siècle. Ainsi, apparaissent-ils aux Etats-Unis en 1830 et en Angleterre en
1832, avec la réforme électorale. Alors qu’en Haïti, il a fallu attendre Charles Jean-Pierre
Boyer-Bazelais qui fondait le premier parti politique haïtien dénommé « Parti Libéral » en
1870. Ayant pour devise : « Le pouvoir aux plus capables », le parti libéral était composé
majoritairement de mulâtres et prônait à l’époque un gouvernement représentatif de type
parlementaire.
Certes, il paraissait fort intéressant de faire une brève historicité en ce qui concerne
les partis politiques. Cependant, il faut mentionner que, dans le cadre de ce travail, nous
n’avons pas la prétention de faire le point autour du concept « partis politique » à travers
l’humanité toute entière. De manière précise, nous allons voir spécifiquement dans quelles
mesures ces derniers ont la plus grande influence dans le processus de prise de décision
d’ordre public. Tel que l’inspire le plan de notre travail, nous faisons usage d’une
méthodologie simple, claire et concise.
A cet effet, nous allons, dans un premier temps, présenter, d’une manière générale,
les partis politiques. Nous tenons donc à les définir, donner leur typologie dans le cas
d’Haïti ainsi que leurs fonctions. Et nous tâchons également de présenter leurs objectifs et
leurs travaux dans le contexte haïtien. Ce qui va nous permettre de bien cerner et nous
situer dans le corpus théorique du sujet. Cette première partie de notre travail sera titrée
« Background information ».

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Ensuite, dans le but de prendre en compte l’aspect pratique de notre travail, toujours
dans le contexte haïtien, nous allons faire le point autour de trois exemples. Ces trois
exemples montreront effectivement et à quel point les partis politiques influencent les
décideurs dans la prise de décision d’ordre publique. Notamment, à travers chacun des trois
exemples, nous allons faire le point autour des issues, des problèmes ainsi que les actions
des partis politiques dans l’influence des décisions d’ordre publique. Et, on tiendra cette
même méthodologie dans l’étude de chacun des trois cas. Et cette deuxième partie du
travail sera titrée « Etude de cas ».
Par la suite, après la mise au point autour de ces trois cas exemplaires, nous aurons
la sagesse de dire ce que ces dits exemples nous inspirent. Notamment, on se mettra à la
place du président de la République afin d’étaler les actions à entreprendre en tant que chef
d’Etat afin de garantir le bon fonctionnement des partis politiques. Et, plus généralement,
nous exposons, en termes de propositions, les actions à entreprendre par le gouvernement
afin d’avoir le contrôle (en terme de leadership) du mode de fonctionnement des partis
politiques dans le pays. Et plus précisément, nous proposerons quels types de politiques
publiques à mettre en place en collaboration avec les acteurs formels (l’Exécutif, le
Législatif et la Justice) à cet effet. Et, pour finir, nous aurons la sagesse de répondre à la
question de savoir si oui ou non nous aurons l’appui politique des acteurs tout en prenant
soin d’y attacher un corpus argumentaire solide. Et cette dernière section de notre travail
aura pour titre : « Policy feedback ».
Maintenant, conformément à la structure de notre plan, nous allons faire le point
autour du « Background information ».

 Background information
Définition d’un Parti Politique
L’article 2 de la Loi électorale publiée dans Le Moniteur le 16 janvier 2014 définit
un parti politique comme une association de citoyens et de citoyennes jouissant de la
plénitude de leurs droits civils et politiques, groupée pour la défense et la promotion de
leurs idéaux politiques, sociaux, moraux, économiques dans le but de contribuer à la vie
politique et de concourir à l’expression du suffrage.

Somme toute, les partis politiques sont l’expression de la diversité des idées qui
traversent et construisent la société. Ils se situent à l’interface entre les citoyens et l’État,
articulant les demandes des différents secteurs sociaux afin de les inscrire au cœur des
programmes et politiques publiques.

Plusieurs partis politiques peuvent s’allier pour former un groupement politique. La


formation, la reconnaissance et le fonctionnement des groupements politiques sont régis par
la loi électorale. Chaque parti politique ne propose pas les mêmes solutions pour un certain

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débat politique. Lors des élections, les citoyens doivent donc faire le choix entre différentes
orientations politiques.

 Fonctions des Partis Politiques


Les fonctions des partis politiques en Haïti sont définies par l’article 6 de la loi
électorale publiée le 16 janvier 2014. En vertu dudit article, les partis politiques ont pour
fonctions de :

a) prôner le respect de la Constitution et des institutions publiques nationales


b) promouvoir et défendre les intérêts du peuple haïtien
c) servir d’intermédiaire entre l’Etat et la société et représenter les intérêts légitimes des
groupes ou catégories sociales définies
d) faire jouer dans leurs relations, les principes de coexistence pacifique et de respect
mutuel
e) défendre la souveraineté nationale et l’indépendance de la République
f) promouvoir la paix et les idéaux démocratiques afin d’assurer le bien-être et le
développement de la société
g) assurer la formation politique, civique et l’encadrement de leurs membres en particulier
et de la population en général afin de mieux participer à la construction de l’Etat de droit et
à la gestion des affaires publiques
h) promouvoir les valeurs républicaines et l’Etat de droit
i) s’abstenir de toute déclaration et pratique prônant la discrimination de race, de religion et
de sexe
j) participer aux compétitions électorales afin de conquérir et d’exercer les pouvoirs
politiques
k) promouvoir la protection de l’environnement

 Croissance des partis politiques (1986-2010)


De 1986 à 2010, la fréquence de création des partis politiques est très élevée et la
fréquence à laquelle ils disparaissent est relativement faible. Le professeur au département
de sociologie de l’Université du Québec à Montréal, Franklin Midy, a dénombré en 2013,
144 partis politiques enregistrés en Haïti, dont 41 avec une appellation en créole. Les
périodes qui sont favorables à leur mise au monde est en général, les temps proches des
élections.

 Typologie des partis politiques haïtiens


Il existe en général 3 grands types de partis politiques sévissant en Haïti :

Les Partis-Entreprises Personnelles (PEP), les Partis-Entreprises Familiales (PEF) et les


Partis-Entreprises Société Anonyme (PESA)

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 Ressources financières des Partis Politiques
Les fonds des partis politiques sont constitués essentiellement par les cotisations des
membres, les recettes de leurs organes de presse, des subventions reçues du Trésor
public, les bénéfices de certaines activités mondaines et culturelles, les dons directs ou
indirects d’organisations nationales ou internationales, de personnes physiques ou
morales.

Etude de cas
I. La crise pré-électorale sous la présidence de M. Joseph Michel Martelly

The problem

Trois (3) ans après l’entrée en fonction du président Joseph Michel Martelly,
plusieurs élections auraient dû être déjà organisées : des élections sénatoriales partielles,
des élections pour renouveler l’ensemble de la chambre des députés et des élections
municipales et locales. Mais, aucune d’entre elles n’a jamais eu lieu. Et face à cette
situation, certains partis politiques à l’époque formait le bloc de l’opposition et accusait le
président Martelly de vouloir diriger le pays par décret. Ainsi, ils craignaient le début d’un
régime dictatorial selon leurs dires. De fait, ils courraient le risque de s’être fait supplanter
par le parti du pouvoir, car les élections devront être organisées peu importe la situation
qui prévalait.

Constatant l’incapacité du gouvernement Martelly-Lamothe à organiser des


élections, ayant craint que le président Martelly ait pu diriger par décret et de fait, avoir le
plein contrôle de la situation, il fallait agir vite car à partir du 12 Janvier le parlement ne
serait plus fonctionnel et ils n’auraient aucune manœuvre institutionnelle.

Their actions
Les partis politiques de l’opposition ont organisé des séances de manifestations à
travers le pays. En effet, au cours des derniers mois de l’année 2014, le pays fut secoué par
plusieurs semaines de manifestations antigouvernementales où les protestataires exigeaient
la tenue des élections. Plus tard, ils exigeaient le départ du président Martelly et de son
premier ministre Lamothe au pouvoir car ils ne sauraient organiser de bonnes élections. A
ce moment, la crise ne faisait que s’intensifier.

Ainsi, le président devrait faire montre de toute sa bonne volonté de coopérer afin de sortir
le pays de cette crise politique.

How this influence the policy making process?

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En réaction aux manifestations organisées par les partis politiques de l’opposition,
le président Martelly était dans l’obligation de créer une commission chargée de régler la
crise politique du pays qui s’aggravait de plus en plus. Par la suite, compte tenu des
recommandations de la commission, le 14 décembre 2014, le premier ministre Laurent S.
Lamothe démissionna de son poste. Le 26 décembre, le président Martelly, en collaboration
avec les partis politiques de l’opposition, fit choix d’Evans Paul pour le remplacer et
apaiser la crise. Le 11 Janvier 2015 à l’Hôtel Kinam, il signa un accord avec 4 partis
politiques de l’opposition qui dont Kontra Pѐp, INITE, Ayisyen pou Ayiti, Fusion Socio-
Démocrate, sur les conditions d’organisation des prochaines élections. L’on peut remarquer
que la pression qu’exerçaient les partis de l’opposition a poussé le président Martelly à faire
des choix qu’il n’aurait pas faits en temps normale (particulièrement celui d’Evans Paul
comme premier ministre)

 La crise post-électorale du 25 octobre 2015 conduisant jusqu'à


l'annulation des élections présidentielles du premier tour

The problem
Avant la journée du 25 Octobre 2015, jour du scrutin pour les élections
présidentielles, le 1er tour des élections législatives s'est tenu le 9 Août 2015. Cette journée
a été un fiasco aux yeux de tous en termes de préparatif. Face à cette journée, les acteurs
concernés notamment les partis politiques n'ont pas caché leur préoccupation pour les
prochaines élections présidentielles. Ainsi, la journée du 25 Octobre, comparativement à
celle du 9 Août a été une réussite avec un taux de participation de 26 % d'électeurs.
Cependant, dès les premiers jours du processus de tabulation, des accusations de fraude en
faveur du candidat Jovenel Moïse ont été partout enregistrées. Et quand les résultats
préliminaires furent annoncés le jeudi 5 novembre, le CEP se retrouva dans le viseur de
presque tous les secteurs.

Their actions
Les résultats définitifs des élections présidentielles publiés le 24 novembre 2015
annoncèrent un potentiel 2 nd tour pour le 27 décembre entre le candidat du PHTK, M.
Jovenel Moïse et le candidat de LAPEH, M. Jude Célestin. En réaction à cela, 7 partis
politiques, celui de Jude Célestin y compris, rejetèrent ces résultats et réclamèrent une
commission indépendante pour enquêter sur les "cas de fraude massive" tandis que celui du
candidat Moïse Jean Charles réclama l'annulation de ces élections. Pour contrecarrer les
projets du CEP concernant l'organisation du 2nd tour et le forcer à faire marche arrière,
d'une part, 8 candidats, chacun représentant un parti politique distinct, se sont unis (autour
du groupe G8), parmi lesquels Jude Célestin, afin de décider des stratégies à employer et de
donner une meilleure réponse au CEP et le pouvoir en place. D'autre part, ils réussissaient à

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mobiliser une très grande partie de la population à travers des manifestations violentes
réprimées par les forces de l'ordre un peu partout dans le pays.

Afin de limiter un effet d’avalanche incontrôlable, le CEP obligé de préparer


l’organisation de suite du processus électoral en accord avec le groupe des 8 candidats.

How this influence the policy making process?


A partir de ces actions menées par les 8 partis politiques, le CEP s’est trouvé dans
l'obligation de reporter la date prévue pour le 2nd tour à maintes reprises. En effet, elle fut
reportée une 1ère fois pour le 24 janvier et une 2ème fois pour le 24 Avril 2016. Une
commission indépendante d’évaluation et de vérification électorale a été créée comme
l’exigeait le G8 sous la présidence de Jocelerme Privert. Le 30 mars 2016, les membres
d'un nouveau conseil électoral provisoire dirigé par Léopold Bellanger ont été nommés. Le
6 juin 2016, la présidentielle fut officiellement annulée par le président du CEP suite aux
travaux réalisés par la CIEVE qui, après de longues négociations, avait décidé de reporter
la tenue du premier tour du scrutin au 20 novembre 2016. Il est de l’accord de tous que la
pression exercée par les 8 candidats ont fini par porter fruit.

 La prise de position farouche de l’Opposition dans les évènements des


“10 jours Pays lock”

The problem
Durant ces deux dernières années, la société haïtienne connait un climat économique
instable et très critique. Les quatre indicateurs macroéconomiques conjoncturels de base, à
savoir le PIB, le taux de chômage, la balance commerciale et l’inflation nous disent
beaucoup sur la profondeur de la crise : plus de 80% de la population sévit dans le
chômage ; un déficit budgétaire de 15 milliards de gourdes rien qu’au quatrième mois de
l’exercice fiscal 2018-2019 ; une balance commerciale très déficitaire qui est expliquée par
une économie dépendant essentiellement de l’extérieur et une absence avérée, en matière de
politiques publiques, de mesures drastiques pouvant stimuler la production nationale en vue
de diminuer ce déficit . Une combinaison de ces problèmes nous a amenés à une
augmentation démesurée du taux d’inflation d’environ 15% qui est due, en grande partie, à
la non maitrise du taux de change par les autoritaires monétaires. Ainsi, personne n’ignore
les éventuels mécontentements que cela pourrait entrainer au niveau de la population vis-à-
vis du pouvoir en place lorsque ces faits se trouvent couronnés par une insécurité qui ne
cesse de s’amplifier.

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Their actions
Les différents partis politiques adhérant à l’Opposition, dont Pitit Dessalines, OPL,
AAA etc., maitrisant bien l’opinion publique a annoncé, pour le 07 février 2019, un
processus dénommé « Pays-lock » qui allait durer plus de 10 jours, en signe de
contestation au pouvoir en place contre la cherté de la vie, la corruption et l’insécurité, tout
en continuant à revendiquer le départ de Jovenel Moïse.

De fait, les “10 jours lock” marquent une série de soulèvements populaires
cataclysmaux qu’a connu Haïti, plus particulièrement, les zones avoisinant la Capitale,
durant le début de l’année fiscale 2018-2019. Ces faits, pour la plupart des analystes
économiques, déstabiliseraient de fond en comble l’économie en lui soumettant aux plus
rudes épreuves dignes des dirigeants amateurs incohérents qui font montre d’une
insouciance vis-à-vis de la population qui patauge dans une misère noire morbide. Au
regard de cette situation, les partis politiques constituant l’Opposition s’avèrent être les
véritables acteurs qui étaient à la base de ces soulèvements, sans concession aucune.

How this influence the policy making process?


Se trouvant face à une telle situation, le pouvoir en place, perdant la confiance de
presque toute la population, fut obligé à remédier à cette crise. En fait, cela se voit bien par
le fait que le président de la République, étant convaincu d’avoir perdu le contrôle de
presque tout, en vue de se réaffirmer, par l’entremise du premier ministre, a manifesté la
volonté pour qu’il y ait eu un dialogue national qui prendrait en compte les différentes
revendications qui ont vu le jour, au cours de cette période. Ce qui expliquait la mise en
œuvre de certaines mesures comme celles visant l’annulation des droits de douane sur
l’importation de riz ; la réduction d’environ 30% des dépenses de la primature.

 Policy feedback
What did you learn from those examples ?
Dans le concret des choses, en Haïti, les partis politiques sont à la base de la
majorité des crises qui se sont produites dans le pays. L’augmentation sauvage de ces
derniers n’ont fait que fragmenter et réduire la qualité des leaders de notre pays.
Polarisations irréconciliables, atomisations persistantes, populisme et absence d’idées
réalistes et pratiques pour résoudre les problèmes, tel est le tableau sombre que ces acteurs
nous dressent. Ces exemples ci-dessus nous montrent deux choses en Haïti : la force de
l’union et l’incapacité de rester unis. La solidarité entre partis politiques, quand le contexte
politique l’impose, comme le premier exemple que nous venons de prendre, est illusoire et
n’existe que pour s’opposer démocratiquement. D’ailleurs, leur présence ne se fait sentir

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que pour la prise de pouvoir et surtout à l’approche des élections ou pendant les élections. Il
n’existe en réalité pas de bloc ou regroupement qui tienne la route. Cependant, ils peuvent
être si puissants quand ils se regroupent, car ils trouvent toujours une majorité de personnes
qui adhérent à leurs causes, qu’ils peuvent faire de leurs revendications une priorité dans
l’agenda setting de l’exécutif comme ça a été le cas en 2014 quand ils ont contraint le
président Martelly d’abandonner son bras droit, et lors des élections de 2015 ou la
présidentielle a été officiellement annulée le 6 juin 2016.
Les partis politiques en Haïti ne sont intéressés que par comment prendre le pouvoir
en utilisant une majorité convaincue et souvent manipulée. Si s’unir à d’autres partis
politiques est la seule solution pouvant nourrir leurs ambitions de prendre le pouvoir, ils le
feraient même si à l’avance on sait tous que cette union est vouée à l’échec.
If you were the president of Haiti what would you do?

La réforme des partis en Haïti se fait attendre depuis bien trop longtemps. Il est clair
que l’application de ce décret manque de rigueur. L’avenir d’Haïti dépend d’une réforme
des partis politiques qui doivent devenir des institutions compétentes, solides et fortes
capables de former le gouvernement et de susciter l’engagement des citoyens dans la vie
politique. Les partis politiques doivent être redéfinis légalement, ils doivent avant tout
devenir des lieux privilégiés de la participation politique et fondamentalement de sélection
et de formation de nouveaux dirigeants.

Il est fort de constater qu’au regard de la Constitution haïtienne, le président se


trouve vraiment limité dans l’exercice de ses fonctions. Dans le cas présent, la première
chose à faire pourrait être donc de rappeler au peuple sa souveraineté, par conséquent, son
droit de s’exprimer sur toute décision majeure concernant la nation. Le président reste avant
tout le personnage qui a toute l’attention de la population, et du coup, il peut être l’initiateur
parfait d’un référendum. Sans oublier que le président doit faire en sorte de garder sa
crédibilité.
L’autre solution envisageable serait de constituer une majorité parlementaire afin
que les lois proposées puissent être votées ou amendées quoique ce soit une solution qui
amènerait à des compromis, souvent fallacieux. Mais le mieux serait d’avoir un moyen de
pression sur la majorité des parlementaires, c’est ça un président puissant avant tout ; le
mélange d’une bonne diplomatie et d’une force de frappe.

Autre alternative en tant que président est de faire en sorte que le ministère de la
justice devienne une institution forte et fiable. En d’autres termes faire en sorte que la loi
soit respectée à la lettre, si tel est le cas; bon nombre de partis politiques n’existeraient pas
aujourd’hui vis-à-vis de leur fonctionnement.

What should Haitian government do in order to take the leadership of those


situations?

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-What policies would you implement in order for the formal actors (executive,
legislative, judiciaries) to gain control?

-Are you sure you would gain political support of actors, if yes or no, just explain?
La plupart des partis politiques n’ont aucune proposition, aucun projet de société et
aucune idéologie politique. Certains indices semblent indiquer que les leaders eux-mêmes
sont peu intéressés par les partis en tant que tels, une fois qu’ils ont accédé au pouvoir.
Pourquoi ? Tout démontre que les lois électorales et les lois sur les partis politiques sont
transgressées de manière systématique, sans susciter de véritables protestations et, encore
moins, de poursuites juridiques comme pour rappeler à ceux qui pourraient s’illusionner sur
l’importance des partis politiques, qu’ils sont dans l’erreur. Il est donc question de
régulation et d’institutionnalisation des partis politiques.

L’administration Moïse-Lafontant a lancé en 2017 le projet d’institutionnalisation


des partis politiques. Un comité a été créé justement par le président de la République
(COSFIPP) qui est le Comité de Suivi pour le Financement et l’Institutionnalisation des
Partis Politiques. Son rôle a été de conduire le processus d’institutionnalisation des partis
politiques à bon port jusqu’à la création du Centre de Renforcement et
d’Institutionnalisation des Partis Politiques (CRIPP). C’est l’organe permanent qui devrait
travailler de concert avec le Ministère de la Justice et de la Sécurité publique (MJSP).
Pourtant, rien ne va comme prévu, et cette initiative s’est vouée, aujourd’hui, à l’échec le
plus total. Il n’y a eu qu’un premier versement de 146 millions de gourdes le 22 janvier
2018, et les partis n’ont soumis aucun rapport relatif à l’utilisation de ces fonds.
En effet, le problème des partis politiques dans le pays n’est pas seulement une
question de financement. Mais, on peut, sans exagérer, mettre en exergue certains traits de
notre culture politique qui influencent encore les partis tels que l’intransigeance et le refus
de tout compromis qui poussent à exclure totalement les partis adverses de la gestion du
pouvoir. Ceux-ci sont considérés comme des ennemis plutôt que comme des adversaires.
Cependant, nous pouvons remarquer qu’au niveau de l’article 24 de la loi portant sur la
formation, le fonctionnement et le financement des partis politiques, il est stipulé dans le
point d) qu’il faut « cultiver la non-violence et l’esprit républicain par le respect de la règle
de la majorité et des principes de tolérance et d’alternance ». Et dans le point e), il faut
« promouvoir le respect des droits des citoyens et des citoyennes ». Par ailleurs, la hâte
d’accéder au pouvoir conduit à sous-estimer l’importance de l’institutionnalisation des
partis. De plus, la tendance populiste alliée à l’autoritarisme est une formule gagnante dans
une société dominée par l’analphabétisme, qui ouvre facilement la voie à la manipulation
des foules. Le gouvernement doit donc exiger le respect des lois dans le pays.
Max Weber disait que les partis politiques étaient les enfants du suffrage universel
et de la démocratie. Ainsi, en vue de normaliser la vie politique, il faut repenser la loi sur la
formation, le fonctionnement et le financement des partis politiques en Haïti, tout en

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incluant les femmes et les personnes handicapées. Par ailleurs, le parti politique en tant
qu’institution n’est pas nécessaire dans le contexte social haïtien, lequel est caractérisé par
une faible cohésion, la violence et la ruse ainsi que la peur, la rente, l’exclusion,
l’instrumentalisation et la peur de la certitude. Il faut résoudre ces problèmes avant que le
parti politique joue un rôle dans la société haïtienne. Pour cela, il faut resocialiser, par
l’éducation des Haïtiens. Il faut aussi mettre l’accent sur les institutions de financement.
L’opposition démocratique doit être révisée dans la constitution et aussi voir comment
arriver à un chef de l’opposition officielle. Quel serait le rôle de ce chef de l’opposition
officielle dans le jeu politique ? Les fonctions des partis politiques doivent être clairement
définies, ils remplissent la fonction d’organisateur et d’encadreur des orientations politiques
des citoyens. Ils doivent constituer des marqueurs pour l’électorat, la boussole de
l’engagement politique. Donc, l’exécutif et le législatif doivent opter pour l’élaboration
d’une autre constitution, notamment sur la loi sur les partis politiques et le pouvoir
judiciaire, de faire respecter les lois par le biais du Ministère de la Justice et de la Sécurité
publique (MJSP).
Malheureusement, la volonté ne suffit pas pour contrecarrer l’hypocrisie et la
corruption qui sévit dans un pays où les intérêts sont certainement mitigés. Il serait difficile
de réunir tous les acteurs officiels en vue de la réalisation d’un projet de société, puisqu’ils
sont loin d’être indépendants et sont instrumentalisés par d’autres acteurs de la vie
nationale et aussi de l’international. Il faudrait définitivement un bras de fer à la tête de ce
pays.

Conclusion
En guise de rappel, dans le cadre de ce travail, nous avions à montrer dans quelles mesures
les partis politiques sont les acteurs les plus influents dans le processus de prise de décision
d’ordre public. A cet effet, dans le souci de bien structurer notre travail, nous avons pris le
soin de suivre une méthodologie simple et concise. En effet, nous avons, dans un premier
temps, présenté les partis politiques, d’une manière générale dans un cadre institutionnel;
puis, à l’aide de trois exemples bien choisis, nous avons établi comment les partis
politiques sont les entités ayant la plus grande influence sur le processus d’élaboration de
politiques publiques en Haïti. Toutefois, en suivant l’évolution de l’opinion publique, il est
fort de constater que, à plusieurs reprises, la population ne répond pas aux mobilisations
programmées par les acteurs de l’Opposition. Cela pourrait être dû au fait que, selon les
informations circulant, l’Opposition chercherait à influencer la population à se mobiliser
contre le pouvoir en place non pas pour le bien-être collectif mais pour leur propre intérêt.
Ainsi, ce que l’on devrait prôner, c’est un climat socio-politique où tous les acteurs, en
dépit de leurs intérêts, œuvrent à faciliter l’épanouissement d’un modèle de citoyen
patriotique.

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Sources et références bibliographiques

 Haiti Economies
 Le Nouvelliste : La réforme des partis politiques : une urgence, par guy Michel Vincent
 Décret sur la formation, le fonctionnement et le financement des partis politiques
 The impact of Political parties, interest Groups, and Social Movement Organizations on
Public policy : Some Recent Evidence and Theoretical Concerns (Paul Burstein and April
Linton)
 Le Nouvelliste : Echec du projet de renforcement des partis politiques, selon Mathias
Pierre
 Les Partis Politiques dans la construction de la démocratie en Haïti, (Alain Gilles et Franklin
Midy)
 www.metropolehaiti.com

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