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Lycée Al Jabr Oasis

Support de cours
Sciences économiques et sociales
Chapitre 01
Comment les économistes, les sociologues et les politistes
raisonnent-ils et travaillent-ils ?
Suite
La démarche scientifique en SES

Hasna Alaoui
Professeur SES - Management et Gestion

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Année scolaire 2022-2023
Les sciences économiques et sociales regroupent plusieurs disciplines
avec des questions différentes, et une démarche commune :

La science économique, la sociologie, et la science politique reposent sur des

modes de questionnement et des problématiques différents.

La question centrale en science économique est : « Qu’est-ce qu’une allocation

efficace des ressources rares ? ».

Autrement dit, les économistes se demandent comment des ressources rares,

limitées (comme l’argent, le temps, les ressources naturelles, etc.) sont utilisées et

réparties.

L’économie est donc la science des choix. Elle étudie la manière dont les agents

économiques (ménages, producteurs, Etat,…) font leurs choix. Elle étudie ainsi

l’ensemble des comportements liés à la production, à la distribution et à la

consommation des biens et services produits en quantités limitée.

La sociologie repose sur deux questions principales : « Comment fait-on

société ? » et « Comment expliquer les comportements sociaux ? ».

La sociologie cherche à expliquer comment devenons des acteurs sociaux et le rôle

des instances de socialisation : La famille, l’école, les groupes de pairs (amis), les

médias et réseaux sociaux…etc

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Le questionnement central des politistes, spécialistes de la science politique,

est le suivant : « Comment se conquiert et s’exerce le pouvoir politique ? »

La question de la conquête du pouvoir politique, en démocratie, est celle du vote,

des campagnes électorales et de leurs enjeux.

Les politistes s’intéressent aux rôles respectifs de tous ceux et celles qui exercent le

pouvoir politique. Les politistes étudient aussi les mobilisations que peuvent mener

des groupes de personnes ou des organisations (syndicats, associations, lobbies)

pour influer sur les décisions politiques.

Une démarche scientifique commune aux trois disciplines des sciences

économiques et sociales

Les sciences sociales, dont la science économique, la sociologie et la science

politique, sont donc des disciplines scientifiques. Elles visent à améliorer la

compréhension du monde. Elles adoptent une démarche scientifique car elles

élaborent une théorie à partir de concepts et d’hypothèses, et obtiennent des

explications provisoires qui sont testées par confrontation à la réalité par des

enquêtes, des sondages pour recueillir des données sur le monde réel.

Les chercheurs en sciences sociales s’appuient sur des enquêtes, c’est-à-dire des

dispositifs destinés à recueillir des données à la fois quantitatives et qualitatives.

Lorsque l’enquête concerne une population entière, cela s’appelle un recensement.

Mais interroger tout le monde n’est pas facile. On recourt parfois à la méthode de

l’échantillonnage.

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 Les méthodes quantitatives s’appuient sur la technique du questionnaire

auprès d’un échantillon. Ce dernier doit être de grande taille et à caractère

représentatif pour que les réponses individuelles fournies par les enquêtés à

des questions identiques soient généralisables.

L’objectif recherché est en effet la production de données chiffrées

extrapolables à l’ensemble de la population étudiée, ainsi que l’établissement

de relations entre d’une part, des variables à expliquer (par exemple, l’âge, le

sexe, le milieu social, etc.).

 Les méthodes qualitatives Les méthodes qualitatives reposent

essentiellement sur l’observation (directe) et/ou sur l’entretien. Elles

portent sur des groupes restreints et généralement bien délimités (un village,

une entreprise, une classe, etc.). Elles ont le souci de faire ressortir les

particularités des cas étudiés et de comprendre la logique subjective des

enquêtés.

La première règle de la démarche scientifique que doit respecter le chercheur est

de se détacher de ses préjugés pour être objectif et neutre dans sa réflexion. Il

ne doit pas se laisser influencer par ses opinions qui sont personnelles et

subjectives. L’opinion relève d’un jugement de valeur, et non pas de ce qui est. Le

regard du scientifique est faussé par ses opinions.

Le travail des économistes, des sociologues et des politistes nécessite

des données fiables. Pour cela, ils peuvent faire confiance à des instituts de

statistiques, comme l’Insee (Institut national de la statistique et des études

économiques), ou ils peuvent faire leurs propres enquêtes de terrain, par exemple

en menant des entretiens ou en faisant des observations.

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Dans le cas où les chercheurs travaillent sur des données statistiques, ils peuvent

chercher l’existence de corrélations entre des variables. Une corrélation est un lien

statistique entre deux variables qui varient simultanément. Cette corrélation peut

être positive si les variables évoluent dans le même sens ou négative si les

variables varient en sens contraire.

La corrélation peut en effet signifier une relation de causalité : il est alors possible

d’expliquer un phénomène par un autre phénomène de façon rigoureuse, même si

la corrélation ne prouve pas automatiquement une relation de causalité.

La réalité étudiée par l’économie, la sociologie et la science politique est

extrêmement complexe et les chercheurs doivent recourir à des modèles pour

mener à bien leur travail. Ces modèles permettent de tester des hypothèses et de

les confronter à la réalité.

Même si deux événements peuvent être corrélés (c'est-à-dire que l'un varie

lorsque l'autre change), ils ne sont pas nécessairement causés l'un par l'autre :

une corrélation ne reflète donc pas toujours un lien de causalité entre les deux

variables reliées statistiquement. Une corrélation statistique peut-être l'effet du

hasard.

Ensuite, le lien statistique de corrélation peut-être dû à une variable explicative

cachée, influençant simultanément les deux autres variables.

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Vocabulaire

Données

Informations utilisées pour élaborer ou tester des hypothèses. Ces données


peuvent être quantitatives (chiffrées) ou qualitatives.

Enquête
Méthode de recherche où des hypothèses sont élaborées et confrontées à des faits.
Ces faits peuvent être recherchés dans des bases de données statistiques, recueillis
sur le terrain (par des entretiens, des sondages ou des observations) ou encore pris
dans des sources diverses (autres travaux de recherche, documentation, textes
juridiques, etc.).

Modèle
Représentation simplifiée d’un phénomène qui n’en retient que les éléments les
plus significatifs. Un modèle peut permettre d’identifier des liens de causalité.

La science économique

Discipline qui étudie la façon dont les agents opèrent des choix dans un contexte
marqué par la rareté, c’est-à-dire une situation de déséquilibre entre les ressources
disponibles et les quantités que les agents économiques souhaitent utiliser. Elle
s’intéresse à l’organisation des échanges, à la production des biens et des services...

La sociologie :

La sociologie se propose d’étudier scientifiquement l’homme vivant en société


(démarche scientifique). Elle cherche à expliquer et comprendre la société. Pour
cela, elle s’intéresse aux facteurs sociaux qui conduisent les individus à adopter tel
ou tel comportement et cherche aussi à comprendre le sens que les individus
donnent à leur action. Ex : quel sens un individu donne lorsqu’il s’abstient de voter.

La science politique :

La science politique est une discipline scientifique qui s’intéresse à la question du


pouvoir politique, elle s’intéresse par exemple aux institutions politiques, aux partis
politiques, aux comportements politiques (comportement des électeurs)…

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Une corrélation 

Désigne le fait que deux phénomènes sont liés statistiquement. Ils évoluent en
même temps, soit dans le même sens (corrélation positive), soit en sens contraire
(corrélation négative).

Un échantillon

En statistique, un échantillon est un ensemble d'individus représentatifs d'une


population. L'échantillonnage vise à obtenir une meilleure connaissance d'une ou
plusieurs population(s) par l'étude d'un nombre d'échantillons jugé statistiquement
représentatif.

Biens libres/biens économiques

Les biens libres : ils sont disponibles gratuitement, sans que l’intervention de
l’homme soit nécessaire. Ils sont abondants naturellement (l’air, le soleil, une plage
publique, l’eau d’une source…) ;

Les biens économiques : ils nécessitent un travail humain pour être produits, il
faut payer pour se les procurer et ils sont disponibles en quantités limitées (il s’agit
de tous les produits et services fabriqués et vendus).

La rareté en économie

La rareté est l'expression du déséquilibre plus ou moins grand entre des


besoins et des ressources produites en faible quantité et insuffisante pour les
satisfaire.

Les besoins en économie

- Les besoins primaires : ceux dont la satisfaction est indispensable à notre


survie, comme manger, boire, dormir, se loger, se vêtir ;
- Les besoins secondaires : ceux dont la satisfaction contribue à notre bien-être
sans être indispensable à notre survie. Ils sont créés par la société dans laquelle
nous vivons et peuvent donc varier selon les époques, les lieux, les milieux
sociaux. Exemples : besoin de mobilité, d’appartenance, confort…

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