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Illustration complémentaire

Pour mieux baliser, notre raisonnement nous allons nous inspirer d’une démonstration
comprenant une quinzaine de minutes publiée sur You Tube par Mr Sylvain DRAMAIX
(professeur de sciences sociales) au sujet de la démarche en sciences sociales.
https://www.youtube.com/watch?v=N4bfiyQuD8w

Pour ce faire, il a d’abord commencé par l’explication via une démarche scientifique d’un
phénomène naturel très élémentaire à savoir : l’explication de l’apparition de bulles à la
surface d’une casserole pleine d’eau mise sous le feu.
D’abord, il détermine l’objet de l’étude à partir du monde réel c’est-à-dire que toute
démarche scientifique part de choses réelles, et ensuite il construit sa démarche,
globalement, de la manière suivante :
• Partir de phénomènes réels qui sont l’eau, l’Energie, la température, la formation des
bulles à la surface de l’eau…
• Lui, il est convaincu que c’est le feu qui fait changer la température de l’eau ce qui a donné
naissance aux bulles à la surface (ébullition) ; Objectivité
• Il faut qu’il le démontre en faisant l’expérience
• Après diverses expériences menées avec les éléments nécessaires à la démonstration Le
résultat est le même Vérité scientifique
• Il y a toujours un lien de causalité parfaite entre la température de l’eau et la formation
des bulles Conclusion
• La conclusion qui constitue l’explication du phénomène observé, est alors admise comme
réalité scientifique jusqu’à preuve du contraire.
Cependant, lorsqu’il va exposer la démarche dans les sciences sociales et même si le schéma
suivi reste globalement similaire, ses composantes sont plutôt réadaptées aux cas étudiés
par les SHS.
Il a pris comme question de départ c’est-à-dire l’objet de la recherche : la réussite scolaire
comment expliquer la réussite scolaire ?
La conquête : on doit avoir une idée claire sur le phénomène que l’on veut étudier, on ne
doit pas porter un jugement de valeur, par contre on peut avoir certaines idées ou
représentations personnelles basées sur une logique acceptable (ex : c’est celui qui travaille
qui réussit) ;
L’exploration : c’est une sorte de collecte d’informations auprès des organismes qui
travaillent ou qui publient des informations dans le domaine (spécialistes), faire des
entretiens avec des personnes du milieu scolaires, les responsables pédagogiques, les
parents d’élèves ainsi que la réalisation d’enquêtes par questionnaires + observation.

INTRODUCTION A LA SOCIOLOGIE 1 Elaboré par N. ABDELJALIL/ ENAO


La construction de l’objet de l’étude : l’affinement des résultats consolidés par des
statistiques, (les notes, origine sociale, la capacité d’apprentissage, les diplômes…), qui
doivent être traités auparavant en vue d’en faciliter l’interprétation et le recoupement avec
les points de vue personnels.
La constatation et la construction d’un modèle mesurable : la mesure de de réussite scolaire
en tant que concept n’est pas de la même nature que la mesure de la température, c’est une
chose abstraite qu’il va falloir modéliser en adoptant les tendances générales que l’on a pu
constater et vérifier dans plusieurs cas : ex l’orientation scolaire.
Le résultat en sciences sociales et humaines : la présentation du résultat n’est pas une vérité
absolue mais représente une base d’explication assez solide souvent sous forme d’une
conclusion qu’on admet comme vérité scientifique générale.
De par cet essai de comparaison entre deux méthodologies d’approches à savoir celle d’une
science appartenant au bloc dur ou naturel, et une autre faisant partie des sciences
humaines et sociales nous avons pu mettre en évidence l’objectif commun des deux sciences
qui se résume en la démonstration et l’explication d’un objet ou d’un phénomène.
Cependant les méthodes et les vérités scientifiques dégagées restent étroitement liées aux
spécificités et la nature de chaque type de science.
A cet égard, et en vue de chercher l’interdépendance et la complémentarité à l’intérieur
même du bloc des sciences humaines et sociales, nous nous proposons de faire une petite
comparaison entre deux domaines à savoir la sociologie et l’économie.
Pour ce faire, nous allons passer par les éléments de définition de chacune de ces deux
sciences :

 Les éléments de définition de la sociologie : c’est une science dont le domaine


d’étude est la société c’est-à-dire qu’elle étudie le mode de fonctionnement et
d’évolution des différentes sociétés, et par extension les comportements et toutes
les formes de relations entre individus et groupes d’individus.
Ces comportements engendreront beaucoup de relations et d’interactions aussi bien
dans le temps que dans l’espace.
Dans le temps : ça peut concerner l’évolution du contexte de la vie commune et des
phénomènes sociaux tels que, l’alphabétisation, la culture, l’urbanisation, la
consommation, l’immigration, les effets de la technologie à travers le temps.
Dans l’espace : l’espace est variable selon l’étendue : quartier, ville, ensemble de villes,
localités, pays, continent ou à l’échelle planétaire.

 Les éléments de définition de la science économique : à l’instar de la sociologie,


l’homme est au centre de l’objet de la science économique en ce sens que l’activité
humaine concerne dans une large mesure l’activité et la dynamique économique.

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En d’autres termes cette science concerne tout ce qui a un rapport avec la
production des biens et services, leurs distributions, leurs degrés de consommation,
la préférence d’un produit par rapport à un autre et le comportement du
consommateur dans le choix des produits qui peut être le prix et la qualité du produit
etc.
Ainsi le domaine de l’économie peut paraitre plus maitrisable lors de l’étude d’un
objet quelconque tel que la production d’un bien qui peut dépendre de la
disponibilité de la matière première, d’une main d’œuvre spécialisée, et d’un cout de
revient laissant une bonne marge de profit pour le producteur.
Ces paramètres constituent des éléments quantifiables se prêtant facilement au
calcul et permettant d’expliquer une situation et de prendre une décision.
Cet état de fait se confirme davantage par les branches dérivées de l’économie à
savoir la, microéconomie, la macro économie et l’économétrie qui se basent de plus
en plus sur des modèles mathématiques qui servent de support d’étude pour la prise
de décision.
Toutefois, d’autre facteurs plus compliqués et peu mesurables entrent en jeu il s’agit à titre
d’exemple :

 De la psychologie du consommateur ;
 Du rang social du consommateur ;
La psychologie et le comportement social du consommateur, appartenant plutôt aux
domaines de la sociologie et de la psychologie, vont interagir avec le domaine de la science
économique.
Exemple de comportement social : le snobisme c’est un comportement imprévisible qu’on
ne pas mesurer avec précision, ainsi, le consommateur peut choisir un produit « spécial »
pour satisfaire son égo, il le manifeste par un désir d’appartenir à une certaine classe sociale,
et ce même si un produit similaire et ayant les mêmes caractéristiques est mis à sa
disposition mais utilisé par le grand public…
Chercher le consommateur rationnel et logique (homo économicus) pour qui le choix est
dicté par le meilleur rapport : qualité/prix peut paraitre une chose facile car, à priori, tout le
monde est, en principe, guidé par le bon sens rationnel mais l’homme reste imprévisible, en
ce sens que d’autres considérations extra rationnelles peuvent surgir à n’importe quel
instant de la décision ou du choix.

Il ressort de ce qui précède qu’au sein même des sciences humaines et sociales il y’a une
certaine interdépendance horizontale. Dans notre cas de comparaison entre la sociologie et
l’économie on constate que même si la science économique prône une méthodologie
d’approche qui peut être basée sur le rationnel et la logique arithmétique (production de
biens, quantité de matières premières en entrée et sortie , prix de vente etc.), il n’en
demeure pas moins que cela reste très relatif face au comportement de l’homme ( la
politique et la stratégie de production, marketing et manière de vendre, le ciblage de

INTRODUCTION A LA SOCIOLOGIE 3 Elaboré par N. ABDELJALIL/ ENAO


certaines catégories sociales pour des produits spécifiques… ) sont autant d’éléments qui
nous renseignent sur les relations réciproques que peuvent avoir les différentes SHS entre
elles.

Dans le même ordre d’idées, fort est de constater que le domaine du social et de la
sociologie est très vaste et brasse pratiquement tous les domaines des sciences humaines et
sociales au point qu’il s’avère parfois très difficile d’en tracer le contour.

D’ailleurs, cet état de fait se manifeste clairement au niveau de l’utilisation des termes :
social, société, sociologie où le préfixe socio- est très présent dans les adjectifs usuels : socio-
économique, socio-éducatif, socio-collectif, socio-psychologique, socio-cognitif etc.

Ce sont alors des termes, des vocables ou des concepts qu’on trouve très fréquemment
aussi bien dans les domaines de la recherche scientifique, des débats divers, dans les
médias et auprès de l’administration où chaque terme désigne une certaine fusion entre le
social et un autre domaine qui relève de l’économique, du psychologique ou du spatial.

Nous allons dans ce qui suit prendre un cas d’action sociale et montrer ses extensions et
ramifications dans plusieurs domaines des SHS.

Illustration :

Après la réalisation d’un projet qui consiste en la construction d’un local « bâtiment »
destiné à accueillir trois associations qui partagent simultanément l’espace du bâtiment en
question.

Les objectifs et les activités des trois associations sont différents mais elles versent toutes
dans le social :

▪ Association N°1 : la production et la mise en valeur de produits alimentaires issus du terroir


au profit d’un ensemble de femmes sans revenus.

▪ Association N°2 : l’assistance et l’accompagnement de malades souffrants de problèmes


cardio-vasculaires.

▪ Association N°3 : l’assistance et l’accompagnement des enfants autistes.

Quels sont alors les différents impacts socio-économique, socio-psychologique et socio-


spatial de ce projet ?

Analyse des résultats :

Tout d’abord, la construction du projet c’est-à-dire le bâtiment a occasionné une dépense


bien chiffrée donc purement économique : de cet angle de vue l’action est beaucoup plus
économique, l’instrument de mesure est le montant de l’investissement (X M DH par ex).

INTRODUCTION A LA SOCIOLOGIE 4 Elaboré par N. ABDELJALIL/ ENAO


 L’association N° 1 : l’action a permis la mise en valeur de produits physiques
(céréales, fruits, légumes, miel…) engendrant une valeur marchande qu’on peut
mesurer tel que le revenu global de l’association ou alors le revenu individuel de
chaque femme ; Donc jusqu’ici il s’agit d’une valeur mesurable et purement
économique.

Après viendra alors l’étape de mesurer le degré de satisfaction de chaque femme, alors
là les divergences peuvent apparaitre, il peut y avoir une satisfaction sur le revenu et une
insatisfaction totale sur les conditions de travail au sein de l’association, ou alors parce
que les conditions du foyer de chaque femme sont très différentes les unes des autres…
Auquel cas la mesure devient un peu difficile mais le coté économique prend tout de
même le dessus et peut impacter le coté psychologique de ces femmes à travers
l’indépendance financière par exemple (l’action a permis de créer des emplois et générer
des revenus).

 Le résultat de l’association N° 2 : l’action de cette association n’a pas d’objectif de


production d’un quelconque produit, c’est un service qu’elle présente sans
contrepartie c’est un service de santé mais, il est vite dissout dans le vaste contexte
social.

La pérennité d’une telle action dépendra tout de même de l’économique c’est à dire de
ressources matérielles que l’association N°2 procurera d’une autre manière que
l’association N°1 où les termes achat et vente n’apparaîtront pas et seront remplacés par
des dons ou des subventions.

A ce stade l’impact peut paraitre purement social, cependant si on pousse l’analyse plus
loin, on se rend compte que le social est mélangé à l’économique car si cette action
gratuite auprès de malades n’existait pas, il y aurait nécessairement une opération
économique pour payer les traitements et les services du médecin.

On se rendra compte plus loin que les donateurs chercheront aussi à avoir une
contrepartie à caractère psychologique, philanthropique ou encore politique d’où
l’enchevêtrement du social, de l’économique du psychologique et du politique…

 Le résultat de l’association N°3 : c’est une action de type socio- éducatif ou socio-
cognitif l’objectif et le mode opératoire est le même que celui de l’action N°2 mais
l’objectif concerne une autre tranche sociale c’est des enfants ayant des difficultés
d’intégration et d’apprentissage qui s’avère une action spéciale et très contemporaine où
la mesure de l’impact socio-économique restera assez subjective.

Aussi, le bâtiment qui héberge ces différentes associations mérite bien une réflexion au
moins à deux points de vue :

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- Qui est le maitre d’ouvrage ? l’Etat, une ONG …Dans chaque cas de figure l’utilité
socio-économique sera invoquée et mise en évidence soit sous forme de politique de
l’Etat, des ONG ou actions de bienfaisance…
- Quelle forme architecturale pour le bâtiment ? : la forme le style et les espaces
extérieurs du bâtiment abritant les associations en question a aussi son impact
qu’on peut désigner par le terme composé : socio-spatial.

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