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Institut National de l’Éducation

Université d’Abomey-Calavi
Physique et Sportive
(UAC)
(INEPS)

Sciences et Techniques des Activités Socio-Educatives


(S.T.A.S.E)
Promotion : Licence 2

Discipline : Techniques de rédaction d’un rapport scientifique

(
U Exposé
A
C

LE POSITIONNEMENT )

Membres du groupe
FLENON Privilège
GOUGLA Nestine
KPOSSOU Merveille
OKOUNDE Lawin

Chargé du cours 
Dr (MC) Raymond-Bernard AHOUANDJINOU

Année académique : 2022-2023


PLAN
INTRODUCTION
I. Clarification conceptuelle
a) Le contexte
b) Comment construire son contexte ?

II. En quoi consiste réellement le positionnement ?


a) Etablir un sujet d’analyse
b) Le type de recherche / la stratégie à mettre en œuvre pour ce
genre de cas : la recherche-action
c) Comment faire le choix des sources ?
d) L’enquête sur le terrain
e) L’investigation comme médiation
f) Le travail de communication
III. Quels sont les différents types de positionnement ?
a) Le positionnement cadrage
b) Le positionnement argumentatif
c) Le positionnement épistémologique
d) Le positionnement multidimensionnel.
CONCLUSION

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INTRODUCTION
En quoi y a-t-il « terrain » dans le travail de recherche, et de quoi s’agit-il ? A partir d’où,
de quel lieu, de quel moment considère-t-on qu’il y a « un terrain de recherche », que le
chercheur a son terrain ? Telles sont les questions premières qui fondent cet article qui entend
également montrer qu’au-delà d’appréhender le rapport chercheur/ terrain comme processus de
construction et processus d’appropriation, c’est aussi en termes de « relation en tension » qu’il
convient de le considérer lorsque le chercheur fait l’expérience du terrain. Ce faisant, sont
proposées quelques réflexions sur l’enquête de terrain. L’article, qui prend particulièrement
appui sur un travail de recherche ayant impliqué une investigation de terrain assez conséquente,
explique comment le chercheur, dans sa pratique, se livre à un « travail de communication » et
comment il peut être lui-même un acteur social en prise avec le terrain.

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I. CLARIFICATION CONCEPTUELLE

a) Le contexte
Dans le processus de rédaction, le contexte sert à situer sa pensée ou l’idée principale que
l’on veut analyser. Ce mot vient du latin contextus qui veut dire « assemblage ». Il est aussi
défini comme « Ensemble des conditions naturelles, sociales, culturelles dans lesquelles se situe
un énoncé, un discours ».
Faire un contexte veut dire trouver des éléments autour du sujet, notamment des faits
d’actualités, qui justifient le choix de ce sujet. Il s’agit de montrer l’environnement dans lequel le
sujet se situe parce que, sans ce travail, il est difficile pour le public de savoir dans quelle
perspective se situe la recherche que l’on veut proposer. La présentation du contexte gagne à
s’inscrire dans une approche qui permet d’aller du général au particulier.
Le contexte doit me servir à mieux expliciter mon sujet, à mieux montrer l’importance de
mon sujet; ainsi, chaque fois que je donne des informations, je dois me demander si ces
informations aident à mieux situer mon sujet de recherche. Contribuent-elles à la pertinence de
ma recherche? Si la réponse est négative, je ne dois pas utiliser ces informations dans la
rédaction de mon contexte.
Il est nécessaire de donner des informations qui permettent de mieux saisir les
préoccupations politiques, par exemple, que suscite le sujet. C’est à partir de ces différentes
données que le lectorat peut être convaincu de la pertinence du sujet de recherche. Dans le
contexte, il est important d’avoir des éléments récents; ils ne devraient pas, idéalement, avoir
plus de 5 ans d’âge.

b) Construire son contexte


Quatre éléments clés peuvent aider à la rédaction d’un contexte : le lieu de la recherche,
le temps, la dimension sociale du sujet, sa dimension politique et sa dimension économique.
 Le lieu
Il est important, dès les premières phrases de son contexte, de préciser le lieu : continent,
pays et par la suite revenir à la ville précise ou au village précis qui servira de cadre de la
recherche.

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Lorsque la recherche se déroule dans une ville, il est important en quelques paragraphes
de soulever les considérations liées à l’environnement urbain dans lequel se déroule la recherche
et surtout mettre cela en relation avec le sujet de ma recherche.
Lorsqu’il s’agit d’un environnement rural, il est tout aussi important d’avoir des données
relatives à celui-ci. Il peut arriver que je ne puisse pas trouver de données sur Internet pour
présenter le lieu de l’étude. Dans ce cas, je me rapproche des délégations ministérielles ou des
organisations de la société civile dont les sujets d’action sont en relation avec mon sujet de
recherche. Lorsqu’il est difficile de trouver les données dans les bibliothèques physiques et
numériques, ce sont parfois les éléments de la littérature administrative qui peuvent aider à une
présentation du contexte. Dans ce cas, je dois faire un travail d’analyse et de tri dans les
documents donnés par les institutions faîtières.
Dans ce travail de précision, je dois toujours me poser la question suivante : en quoi est-
ce que la description que je donne de mon lieu d’étude permet de faire le lien avec mon
sujet de recherche?
Les premières monographies, dans le champ de l’anthropologie, se présentent
généralement sous une forme exhaustive où l’auteur ou l’autrice présente non seulement les gens
mais aussi l’environnement physique et géographique. Aujourd’hui, en quoi est–ce qu’une
présentation de l’environnement physique (montagnes, collines, cours d’eau, etc.) est pertinente
pour comprendre la performance des mutuelles de santé dans un village donné? Cette
présentation permet certes à l’auteur ou l’autrice de partager avec lectorat quelques images de
son terrain de recherche, mais il ne doit pas y consacrer plusieurs paragraphes sans que l’on ne
voit clairement le rapport avec son sujet de recherche.
Je ne dois pas perdre de vue l’approche dynamique dans laquelle doit s’inscrire le travail de
rédaction afin de permettre à mon lectorat de mieux suivre ma réflexion.
 Le temps
En général, un sujet de recherche peut avoir pour entrée des dates qui marquent de façon
spécifique les dynamiques sociales, politiques et économiques qui entourent le sujet. Les dates
permettent de situer le sujet dans un espace-temps. Les sujets de recherche en sciences sociales
ont une temporalité qu’il faut prendre en compte pour éviter une analyse anachronique. En

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somme, la prise en compte de la temporalité aide à ne pas s’engager à faire des débats déjà
connus sur le sujet.
 La dimension sociale du sujet
Je dois identifier les catégories sociales qui sont concernées par le sujet. Je dois mettre en
évidence les informations qui existent au sein des données institutionnelles (ministères,
organisations non gouvernementales nationales et internationales, etc.). Je dois aussi montrer les
différentes questions qui émergent lorsque ces populations sont concernées.
 La dimension politique du sujet
Je peux mettre en évidence les décisions qui ont été prises au sein d’institutions
nationales et internationales ainsi que les actions qui ont été menées. En outre, je dois montrer les
différentes questions et solutions qui ont été trouvées par les décideurs et décideuses sur le
terrain. Il faut aussi être précis-e dans le choix des documents. Parfois les documents peuvent
renvoyer au contexte politique général sans que l’on ne voit concrètement le rapport avec le
sujet.
 La dimension économique
Il est important de mettre en évidence la situation économique du pays concerné,
notamment avec les statistiques qui sont fournies par les instituts nationaux. Ces données
peuvent porter sur le revenu des ménages ou l’impact économique d’un problème de santé ou
encore la place du secteur informel dans la richesse de l’État. Une connaissance de la situation
économique aide à comprendre le rapport entre les ressources disponibles et l’accès à des
services tels que : la santé et l’éducation. Ainsi, lorsque le sujet porte sur l’accès aux biens de
consommation comme la nourriture, les médias, les vêtements, etc., il est utile pour le lectorat
d’avoir une idée des capacités économiques du pays, du revenu des ménages et de la situation
qui prévaut dans la région et la ville dans laquelle va se réaliser l’étude.
En bref ,
Le contexte est un élément fondamental dans la construction de la problématique de
recherche. Qu’il s’agisse d’un article de recherche ou d’un mémoire de fin d’études. Après deux
ou trois paragraphes de présentation du sujet dans le mémoire, on peut placer son contexte
politique, économique et social. En ce qui concerne la rédaction des articles dans des revues
scientifiques, il est souvent nécessaire de présenter son contexte assez rapidement parfois après

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le premier paragraphe de présentation. Il  faut  s’assurer de  la disponibilité de toutes les
ressources documentaires nécessaires à la description de la situation sociale, économique et
culturelle dans laquelle se déroule le fait étudié. Et surtout, il faut éviter les digressions. Penser le
contexte comme un outil nécessaire à la rédaction de la problématique. C’est la raison pour
laquelle je dois toujours me demander si les formations fournies sont utiles à la construction de
la problématique de la recherche. Je dois m’atteler à faire un travail de tri dans les informations
disponibles ou de fouilles lorsque les données ne sont pas disponibles dans les rapports publiés.
Dans ce second cas, je peux me rapprocher des délégations et des institutions locales susceptibles
d’avoir des informations pertinentes sur le sujet.

II. En quoi consiste le positionnement ?


a) Etablir un choix de méthodes d’analyse
Dans le cadre d’un travail de recherche, l’étudiant doit prendre en compte les
caractéristiques des méthodes d’analyse. En fonction des résultats qu’il souhaite obtenir,
l’étudiant peut se tourner vers telle ou telle méthode d’analyse susceptible de lui fournir des
informations sur son sujet d’étude. Pour ce faire, il doit commencer par définir son sujet, afin de
cerner les attentes de celui-ci. Cette étape de travail lui permettra de choisir la ou les méthodes
d’analyse les plus adaptées à son cas.
Afin de bien cadrer son sujet, l’étudiant peut utiliser la technique des 3 QPOC. Il pourra
rentrer ces informations sous forme de tableau.
Établir un choix de méthodes d’analyse
Le tableau peut être agrémenté de deux colonnes supplémentaires qui résument les hypothèses et
les éléments de réponse que l’on souhaite obtenir.
Exemple
Sujet : les effets du dérèglement climatique sur l’environnement en France depuis le début du siècle.
Qui ? L’environnement.
Quoi ? Les effets du dérèglement climatique sur l’environnement.
Quand ? Depuis l’an 2000.
Pourquoi ? Dégradation de l’environnement.
Où ? En France.
Comment ? Pollution massive, dégradation de la biodiversité.
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Qui ? L’environnement.
Hypothèses :  Le dérèglement climatique détériore l’environnement français de
façon de plus en plus visible.
 Il existe également des conséquences invisibles sur
l’environnement.
 Les effets du dérèglement climatique se ressentiront sur plusieurs
dizaines d’années même si l’on arrête le phénomène.
Éléments de réponses  Les effets visibles du dérèglement climatique sur
à obtenir : l’environnement.
 Les effets invisibles du dérèglement climatique sur
l’environnement.
 L’évolution des effets visibles et invisibles.
 Les effets à long terme de ce phénomène.
Après avoir défini les hypothèses sur le sujet et cadré les attentes ainsi que les réponses à obtenir,
l’étudiant peut choisir quelle(s) méthode(s) d’analyse lui seront utiles pour trouver des réponses.
L’étudiant se basera sur les caractéristiques de chaque méthode d’analyse pour définir
laquelle ou lesquelles seront les plus efficace
b) La recherche-action
La méthode d’analyse “recherche-action” est une stratégie de recherche qui invite le
chercheur à rester en contact avec le terrain et la réalité.
L’objectif de la “recherche-action” est d’apprendre à définir les besoins et les problèmes d’une
enquête, tout en établissant une stratégie pour obtenir des réponses. Le but de cette méthode
d’analyse est de trouver des solutions réelles face à un problème social concret.
c) Le choix de la source
Que cette source soit imprimée ou électronique, il existe des questions-clés à se poser
pour évaluer la pertinence d’un ouvrage. Ces questions peuvent être regroupées sous quatre
catégories.
CRITÈRES DE PERTINENCE
 Autorité
L’auteur d’une source en dit long sur la pertinence de cette dernière.
• Qui est l’auteur?
• Est-il reconnu dans son domaine?
• Est-ce qu’il a publié d’autres ouvrages?

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• Quelle est sa formation et sa profession?
• Est-il affilié à un organisme? Si oui, quels sont les objectifs de cet organisme?
 Objectivité
Une source objective ne défend pas une cause. Elle cherche à transmettre de l’information la plus
exacte possible.
• Quelle est l’intention de l’auteur ou de la publication?
• Est-ce que l’information trouvée est confirmée par d’autres sources?
• Le langage utilisé est-il neutre, partisan, haineux?
• L’auteur semble-t-il avoir un parti pris?
• Est-ce qu'il y a de la publicité? Prend-elle trop de place?
 Actualité
Une publication récente est plus susceptible de tenir compte des dernières découvertes, des
dernières publications. Toutefois, une source plus ancienne n’est pas nécessairement mauvaise,
cela dépend du sujet.
• L’information est-elle toujours d’actualité?
• La date de publication ou de mise à jour est-elle récente?
• Est-ce que les sources citées sont récentes?
 Exactitude
• L’information est-elle rédigée clairement et sans faute?
• Les sources citées sont-elles fiables?
• Est-ce qu’il y a une bibliographie? Est-elle volumineuse?
• L’information est-elle de niveau post-secondaire? 

d) L’enquête sur le terrain


Une fois atteinte une certaine étape d’avancement de sa recherche, le chercheur va
concrétiser pleinement son rapport au terrain : il prend des contacts et « descend » sur son
terrain. Qu’y découvre-t-il avant tout ? Le terrain, mais le terrain tel qu’il est ou tel qu’il se rend
visible pour le chercheur, c’est-à-dire en tant qu’il « est montré » au chercheur par les acteurs qui
lui donnent existence ou en tant qu’il « s’offre » à voir au chercheur, à moins que ce ne soit en
tant qu’il « s’impose » à lui.

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Aussi appelé “étude de terrain” ou “travail de terrain”, l’enquête de terrain permet au chercheur
d’étudier son sujet dans son environnement naturel pour mieux le comprendre. Le contexte est
un élément central de l’analyse.
L’enquête de terrain est une méthode de collecte de données plutôt qualitative pour
laquelle le chercheur doit se rendre sur le terrain et mener ses recherches dans le cadre quotidien
du sujet étudié, tel qu’une salle de classe ou une entreprise. En choisissant ce mode de recherche,
on obtient une image concrète du domaine de recherche dans un environnement pratique
(contrairement à un cadre de laboratoire dans lequel un chercheur tente d’exclure autant de
facteurs externes que possible), ce qui peut influencer les résultats de la recherche. À travers
diverses techniques, l’enquête de terrain permet de récolter des données informatives utiles qui
doivent aider l’enquêteur à répondre à sa problématique et vérifier ses hypothèses.
 Pourquoi mener une enquête de terrain ?
Dans la partie empirique d’un mémoire ou d’une thèse, l’étudiant peut récolter des
informations grâce aux techniques de l’étude qualitative et/ou quantitative.
Si certaines techniques, comme le sondage, ne demandent pas de “faire du terrain”, d’autres
méthodes obligent l’enquêteur à se déplacer et se confronter à la réalité du contexte.

Aller sur le terrain peut représenter plusieurs avantages pour l’étudiant chercheur :

 Se rendre compte de la réalité d’un phénomène ou d’un sujet pour mieux le comprendre.
 Récolter des informations supplémentaires qu’une enquête derrière son ordinateur ou au
téléphone n’aurait pas permis d’obtenir.
 Apporter une valeur ajoutée à son mémoire à travers le travail empirique réalisé.
 Dévoiler de nouvelles hypothèses de travail
 Développer la curiosité, le sens de la compréhension, l’adaptation en terrain inconnu et
l’assurance de l’enquêteur.
 Donner plus de relief et valoriser le travail empirique de son mémoire ou de sa thèse

 Pour mener à bien une enquête de terrain, le chercheur peut avoir recours à plusieurs
techniques le plus souvent qualitatives, mais aussi quantitatives :

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L’observation
Pour mener une enquête de terrain, l’observation est la technique la plus communément utilisée.
Qu’elle soit participante ou non participante (c’est-à-dire que l’étudiant se montre ou ne se
montre pas), elle permet au chercheur de prendre connaissance de faits et de situations. Elle
permet d’observer la réalité d’une situation, et ce, directement dans son espace naturel.
Pour mener à bien une observation l’étudiant devra au préalable la préparer en notant les
éléments qu’il souhaiterait observer le jour J. Pendant l’observation, il est conseillé de prendre
des notes pour retenir un maximum d’éléments informatifs.

L’entretien
L’entretien (directif, semi-directif ou libre) représente également une super technique pour
l’enquête de terrain. S’il peut être réalisé par téléphone ou par vidéoconférence, l’entretien
effectué en face à face, sur le terrain, permet au chercheur d’obtenir d’avantages d’informations.
L’enquêteur peut noter plusieurs choses comme l’ambiance, les émotions de la personne
interrogée et décrire le lieu dans lequel il l’interroge.

Le focus group
Le focus group, aussi appelé “groupe de discussion”, est une technique qui peut s’effectuer sur le
terrain et consiste pour l’enquêteur, à regrouper une dizaine d’individus pour discuter autour
d’un sujet connu. Qu’il soit homogène ou hétérogène, le focus group est une technique de terrain
qui permet de collecter des informations. Pour un chercheur qui travaille sur un sujet de thèse, il
peut être intéressant de réaliser un focus group après avoir effectué une longue période
d’observation. Cette enquête de terrain peut révéler des informations qu’une observation ou
qu’un entretien individuel n’aurait pas pu délivrer.

Le questionnaire
Le questionnaire, qui est une technique de l’étude quantitative, est principalement mené par le
biais d’e-mails via les réseaux sociaux. Cependant, faire passer un questionnaire sur le terrain
permet d’obtenir d’autres informations annexes qui s’avèrent utiles pour comprendre le

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phénomène étudié.

L’observation L’observation permet à l’enquêteur de faire des constatations et collecter des


données informatives grâce à son observation dans le lieu naturel du sujet ou du phénomène qu’il
étudie. L’observation permet à l’enquêteur de comprendre en partie par lui-même un phénomène.
L’enquêteur peut prendre du recul sur la scène pour mieux l’observer sans être forcément
remarqué.

Cette méthode offre une grande liberté à l’enquêteur.

L’observation ne permet pas toujours de poser des questions aux personnes observées pour
répondre à une interrogation.
L’observation doit se faire dans un temps long pour être pertinente, il faut donc du temps.

Sur un sujet trop précis et mal maîtrisé, le chercheur peut produire des interprétations erronées.

L’entretien L’entretien peut s’avérer être une méthode d’enquête de terrain utile lorsque le
chercheur analyse avec précision l’attitude de la personne interrogée, et l’atmosphère du lieu de
travail dans lequel il l’interroge. Cette méthode permet d’obtenir des informations précises
auprès d’un professionnel sur un sujet technique.
À travers l’entretien, l’enquêteur peut observer l’environnement de travail de la personne qu’il
interroge. Cette attitude peut lui permettre de collecter des informations supplémentaires.

L’entretien individuel est utile pour récolter des informations précises, mais il ne permet pas
d’étudier globalement une situation, un phénomène (il faudrait pour cela mener plusieurs
entretiens individuels)
Il faut donc du temps pour récolter un maximum d’informations à travers les entretiens sur le
terrain.

Le focus group Le focus group peut venir compléter une phase d’observation sur le

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terrain. Cette méthode permet d’interroger plusieurs personnes issues d’un environnement que
l’on étudie. Le focus group peut être utile en complément d’une période d’observation.
Dans ce cas, il peut permettre de faire le point avec les principaux acteurs observés pour pouvoir
les questionner sur des éléments restés sans réponse.

Le focus group, qui peut être mené exclusivement sur le terrain, permet de faire émerger des
informations à travers l’acquiescement ou la contradiction de la parole entre plusieurs individus
du groupe.

La méthode du focus group est compliquée à gérer pour l’enquêteur qui doit faire face à une
dizaine de personnes et animer le débat.
Il peut-être est difficile de mettre en place un focus group sur le terrain : il faut trouver un
créneau d’au moins une heure où l’ensemble des personnes sera disponible.

S’il est mal préparé ou mal mené, le focus group peut ne rapporter que peu d’informations.

Le questionnaire Le questionnaire, bien que souvent mené par écran ou téléphone interposé,
permet de récolter d’avantages d’informations quand il est réalisé sur le terrain (attitude,
sentiment, humeur). Le questionnaire mené sur le terrain permet à l’enquêteur de noter des
détails qu’il n’aurait pas pu avoir si celui-ci avait été posé par e-mail.
Le questionnaire est utile pour poser plusieurs questions afin de connaître un avis, une opinion,
sur un sujet donné.

Cette méthode peut faire naître de nouvelles hypothèses de travail.


Le questionnaire, même mené sur le terrain, ne permet pas de poser des questions
complémentaires qui pourraient s’avérer utiles.
Si le questionnaire permet de connaître une opinion, il ne permet pas de rentrer dans les détails
expliquant celle-ci.
Il étudie plus la forme d’un sujet, que le fond.
e) L’investigation comme médiation
Mais le questionnaire implique une réponse écrite, et par là une réponse limitée non pas

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tant en raison de l’espace de la feuille qu’en raison du temps de remplissage que cela nécessite
pour le répondant. C’est notamment en fonction de l’intérêt que celui-ci reconnaît au
questionnaire (d’où l’importance de la lettre d’accompagnement) qu’il prendra ce temps, sachant
toutefois que cela dépend aussi de sa disponibilité. La relance téléphonique pourra être le moyen
par lequel le chercheur pourra, le cas échéant, « négocier » une autre modalité de retour
d’information du terrain. Ainsi en a-t-il été auprès de deux responsables de cybercentre qui nous
ont fait parvenir les rapports de bilan de leur activité déjà établis pour leur institution ou pour un
comité de pilotage.
A partir des réponses obtenues, le chercheur se fait une représentation plus précise du
terrain, de la réalité sociale que sous-tend celui-ci, tout en continuant à construire son terrain
(catégorisation, critères de différenciation, choix dans perspective des entretiens...). Ceci dit, ces
réponses, au-delà de les considérer comme réponses à des questions posées par le chercheur lui-
même, doivent être appréhendées comme modalités par lesquelles le terrain s’affiche, se montre
(il faut y déceler des stratégies d’écriture) ou « s’impose » au chercheur (celui-ci devra parfois «
faire avec » des réponses qui pourront être brèves, qui pourront être parfois inintéressantes,
parfois (très) intéressantes). L’information recueillie par le biais d’un questionnaire (ou lors d’un
entretien) est une information par laquelle celui qui la produit participe de la construction de la
réalité sociale dont il est censé rendre compte, sachant que c’est le chercheur lui-même qui peut
être à l’origine de cette production (cf. infra). Autrement dit, les réponses obtenues doivent être
considérées sur un autre registre d’entendement que leur seule signification manifeste, ce qui
n’est pas forcément perceptible d’emblée. Il sera possible de s’en rendre compte au moment
d’une visite par exemple. Ainsi, lors d’un entretien auprès d’une animatrice d’un cybercentre
installé dans une zone rurale enclavée, je prendrai conscience du décalage entre le discours du
questionnaire – il était cosigné du président de l’association porteuse du projet et de l’animatrice,
il avait été soigneusement rempli (ce qui pouvait laisser augurer, mais je ne le réaliserai qu’au
retour de l’entretien, d’une disponibilité, d’un « temps libre » assez important pour le remplir !),
il était riche en contenus stimulants pour la suite de la recherche, on y sentait une volonté de bien
rendre

e) Le travail de communication

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1 Mais le rapport au terrain, déjà évoqué, ne procède pas seulement du questionnaire
proprement dit et des entretiens en tant que tels. Il passe aussi par d’autres vecteurs,
particulièrement par des procédures qui relèvent d’un « travail de communication ». Je ne
m’étendrai pas sur l’importance du courrier d’accompagnement du questionnaire. Par contre, je
voudrais faire quelques réflexions sur les contacts téléphoniques qu’implique une recherche
comme celle que nous menons actuellement. Le téléphone s’est révélé être un moyen
particulièrement efficace pour relancer les destinataires du questionnaire afin qu’ils nous le
retournent rempli puisqu’il nous a permis de tripler le nombre de retours. Si c’est un travail assez
long et fastidieux (car il n’est pas toujours facile de toucher le bon interlocuteur à l’instant où on
souhaiterait le toucher...), en même temps, une telle procédure est une occasion pour le chercheur
de rendre plus « visible » sa recherche auprès du terrain, de mieux présenter son objet et sa
démarche de recherche, c’est l’occasion de discuter, d’identifier des interlocuteurs et par là
même des acteurs (avec leur projet, leurs questions...), de repérer des modes de positionnement.
Dans le cas qui nous concerne ici, nombre de personnes m’ont dit avoir apprécié cette relance
téléphonique, plusieurs reconnaissant qu’elles n’auraient pas forcément rempli le questionnaire,
qu’il serait resté en plan sur leur bureau alors même qu’il leur était paru intéressant, d’autant plus
intéressant qu’elles pouvaient apprécier le fait que des chercheurs portent attention à leur
activité... Ce dont j’ai pu me rendre compte à travers certains appels. Une question s’impose ici
au chercheur : cette impression favorable décelable chez les acteurs du terrain interfère-t-elle sur
le travail d’objectivation ou participe-t-elle du terrain tel que le chercheur peut chercher à
l’objectiver ? La réponse me semble pouvoir se trouver dans la nécessité, évoquée ci-dessus, de
prendre au sérieux les discours des acteurs sans procéder à aucune réduction ou disqualification,
sans se laisser porter par la « philosophie du soupçon » :
« Il s’agit de se mettre sérieusement à l’écoute de la parole des acteurs, explique Serge Proulx
lorsqu’il entend défendre la posture interprétative. Cette prise en compte du dire des acteurs ne
signifie pas que l’analyste souhaite s’effacer complètement pour laisser toute la place aux acteurs
dans l’explicitation de leurs propres situations. L’observateur cherche plutôt à s’ouvrir largement
– avec le moins de préjugés ou de pré-jugements possibles – à l’explicitation du sens que les
acteurs donnent aux situations dans lesquelles ils se trouvent » (Proulx, 2001 : 59).
Les différents types de positionnement

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Le positionnement cadrage
Ces considérations peuvent être selon nous reliées à la notion de « niche ». Depuis quelques
années, les recherches sur l’écriture scientifique réintroduisent cette notion, empruntée à J.
Swales et à son schéma CARS : « Create A Research Space » (1990), mis en œuvre pour étudier
les introductions des articles de recherche : les trois étapes principales consistent à établir un
territoire, établir une niche, occuper la niche, comme le rappelle T. Herman :
Premier mouvement : établir un territoire dans la recherche
a. En montrant que l’aire générale de recherche est importante, centrale, intéressante,
problématique ou pertinente d’une certaine manière (optionnel)
b. En introduisant et en passant en revue des éléments des recherches précédentes dans la même
aire (obligatoire)
Deuxième mouvement : établir une niche
En indiquant un trou dans la recherche précédente ou en étendant la recherche précédente d’une
certaine manière (obligatoire)
Troisième mouvement : occuper la niche
a. En soulignant les buts et en affirmant la nature de la présente recherche (obligatoire)
b. En dressant une liste des questions de recherche ou des hypothèses (probable dans certains
champs de recherche, rare ailleurs)
c. En annonçant les principaux résultats (probable dans certains champs de recherche, rare
ailleurs)
d. En indiquant la valeur de la présente recherche (probable dans certains champs de recherche,
rare ailleurs)
e. En indiquant la structure de la recherche (probable dans certains champs de recherche, rare
ailleurs). (Herman, 2009, p. 218)

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CONCLUSION
Le positionnement sert avant tout à se différencier des autres acteurs en place. Et, grâce à ce
positionnement, nous donnons une place distinctive à notre production de mémoire. Le
positionnement définie la manière de l'emplacement du terrain et de l'analyse des données .Le
positionnement s'appuie sur le produit c'est-à-dire un bien tangible, un service, une entreprise, un
organisme ou même une personne... Le positionnement ne s'attache pas à ce que l'entreprise fait
avec le produit, mais plutôt à ce que le produit représente dans la tête de prospect.

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