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CHAPITRE 2 – Ce qu’est une représentation sociale, à quoi elle sert, comment elle naît
1. Éléments et contours de définition
2. Quand il est question de pensée naturelle, de pensée sociale
3. Les dimensions, caractéristiques et fonctions d’une représentation sociale
4. Les conditions d’apparition d’une représentation sociale
Sommaire
1. Origines historiques
2. Naissance de la théorie des représentations sociales
1. Origines historiques
1.1 Sociologie et anthropologie
La théorie des représentations sociales repose sur une tradition européenne
et les origines historiques de ce concept permettent de comprendre à la fois
sa richesse et la complexité de son approche. Selon Moscovici
(1961/19761), c’est la position mixte au croisement de concepts
sociologiques et psychologiques qui explique la difficulté à saisir le concept
de représentation sociale. Moscovici prend appui sur diverses sources pour
expliquer ce concept. La plus grande influence fut sans conteste celle de
Durkheim.
On retrouve les racines de ce concept dans la distinction faite par Durkheim
(1858-1917) entre représentations individuelles et représentations
collectives, texte publié en 1898 dans la « Revue de métaphysique et de
morale ». Pour Durkheim, l’étude des religions et des mythes propres à une
communauté et partagés par les membres de cette communauté concerne les
représentations collectives, qui appartiennent au champ d’étude des
sociologues. Elles s’opposent aux représentations individuelles, qui ont pour
essence la conscience de chacun et dont l’étude, selon Durkheim, relève du
champ de compétences des psychologues. Cette opposition entre
représentations collectives et représentations individuelles se fait à l’aide
d’un même critère, « à savoir la stabilité de la transmission et de la
reproduction des unes, la variabilité, dirait-on, le caractère éphémère des
autres » (Moscovici, 19892, p. 65).
Le fait sociologique est essentiel pour Durkheim, qui avait pour dessein
d’ériger la sociologie au statut de science autonome. Dans ce texte de 1898,
il discute des analogies entre les lois sociologiques et les lois
psychologiques. Dans ses premiers écrits, il définit l’individualité comme ce
qui distingue l’individu des autres, « ce qui n’est pas commun avec les
membres du groupe ». Des recherches ont établi que la première utilisation
du terme « représentation » se trouvait dans un ouvrage datant de 1887. Son
utilisation n’est devenue fréquente qu’après 1893, quand Durkheim a établi
que les phénomènes sociaux étaient constitués de représentations et que les
représentations devaient être vues comme des faits sociaux (Nemedi, 19953).
D’ailleurs il est intéressant de relever que Durkheim, dans le premier
chapitre, fait référence au terme « représentations sociales » :
La vie collective, comme la vie mentale de l’individu, est faite de représentations ; il
est donc présumable que représentations individuelles et représentations sociales 4
sont, en quelque manière, comparables. Nous allons, en effet, essayer de montrer
que les unes et les autres soutiennent la même relation avec leur substrat respectif.
Mais ce rapprochement, loin de justifier la conception qui réduit la sociologie à n’être
qu’un corollaire de la psychologie individuelle, mettra, au contraire, en relief
l’indépendance relative de ces deux mondes et de ces deux sciences. (Durkheim,
1898, p. 5-6)
Dans l’œuvre de Durkheim, le concept de « conscience collective », dont
les faits moraux sont un constituant fondamental, traduit l’idée d’un ensemble
de croyances et de sentiments communs à la majorité des membres d’une
société.
Durkheim a présenté sa théorie de la conscience collective dans son livre
de 18935 De la division du travail social. À noter qu’il fait aussi référence
au concept de conscience commune.
L’ensemble des croyances et des sentiments communs à la moyenne des membres
d’une même société forme un système déterminé qui a sa vie propre ; on peut
l’appeler la conscience collective ou commune. Sans doute, elle n’a pas pour
substrat un organe unique ; elle est, par définition, diffuse dans toute l’étendue de la
société ; mais elle n’en a pas moins des caractères spécifiques qui en font une réalité
distincte. En effet, elle est indépendante des conditions particulières où les individus
se trouvent placés ; ils passent, et elle reste. Elle est la même au Nord et au Midi,
dans les grandes villes et dans les petites, dans les différentes professions. De
même, elle ne change pas à chaque génération, mais elle relie au contraire les unes
aux autres les générations successives. Elle est donc tout autre chose que les
consciences particulières, quoiqu’elle ne soit réalisée que chez les individus.
(Durkheim, 1893/19986, p. 46)
Selon Nemedi (1995), le développement du terme « représentation
collective » a permis à Durkheim de donner une image mieux organisée qu’il
ne pouvait le faire avec le concept unidimensionnel de « conscience
collective ». Il a ainsi évité le dualisme entre les faits matériels et la
conscience pour établir une relation causale entre les deux (Nemedi, 1995).
Les faits, qui sont considérés comme des choses matérielles dans d’autres
théories, sont faits de représentations selon Durkheim. L’explication de la
théorie des représentations collectives était liée aux efforts répétés de
Durkheim de donner à la sociologie sa vraie place. Durkheim a supposé que
les représentations collectives étaient indépendantes de la totalité des esprits
individuels de la même façon que l’esprit est indépendant du cerveau. Si la
psychologie est considérée comme indépendante de la physiologie, la
sociologie doit être indépendante de la psychologie (Nemedi, 1995).
Durkheim allait développer une sociologie holiste en considérant les
représentations collectives comme un tout structuré et homogène (Ledent,
20117).
L’indépendance, l’extériorité relative des faits sociaux par rapport aux individus, est
même plus immédiatement apparente que celle des faits mentaux par rapport aux
cellules cérébrales ; car les premiers ou, du moins, les plus importants d’entre eux
portent, d’une manière visible, la marque de leur origine. En effet, si l’on peut
contester peut-être que tous les phénomènes sociaux, sans exception, s’imposent à
l’individu du dehors, le doute ne paraît pas possible pour ce qui concerne les
croyances et les pratiques religieuses, les règles de la morale, les innombrables
préceptes du droit, c’est-à-dire pour les manifestations les plus caractéristiques de la
vie collective. (Durkheim, 1898, p. 22)8
Bien qu’ayant tout d’abord critiqué le concept de conscience collective,
Mauss et Fauconnet ont repris celui de représentation collective, qu’ils ont
plus spécifiquement relié à l’opinion.
Tout se passe dans la sphère de l’opinion publique ; mais celle-ci est proprement ce
que nous appelons le système des représentations collectives. Les faits sociaux sont
donc des causes parce qu’ils sont des représentations ou agissent sur des
représentations. Le fond intime de la vie sociale est un ensemble de représentations.
(Mauss et Fauconnet, 1901, cités par Abric, 19769, p. 133)
Moscovici prend également appui sur les travaux anthropologiques de
Lévy-Bruhl qui s’intéresse au système de croyances des sociétés primitives.
Lévy-Bruhl (1857-1939), un des fondateurs de l’anthropologie française,
fondateur avec Marcel Mauss et Paul Rivet de l’Institut d’ethnologie,
appartenait à une génération de Français intellectuels dans la première
décennie du XXe siècle, dont Emile Durkheim et Henri Bergson faisaient
partie. Il a cherché à appliquer des principes philosophiques aux nouvelles
sciences de l’esprit humain et de la société. Deux types de travaux ont fait la
réputation de Lévy-Bruhl : Les fonctions mentales dans les sociétés
inférieures (1910/1951) et La mentalité primitive (1922/1976).
Lévy-Bruhl a voulu signifier que l’on ne pouvait pas expliquer les
phénomènes sociaux en s’appuyant sur les lois de la pensée individuelle
(195110). Il a défendu l’importance de mettre de côté ses propres croyances
ou sentiments pour se rapprocher de celles de ces sociétés. La vie mentale
des primitifs ne doit pas être étudiée comme une forme rudimentaire de celle
des civilisés.
Dans ses travaux, Lévy-Bruhl différencie l’esprit du civilisé et celui du
primitif, qui serait dominé par le pouvoir des forces occultes et par le mythe.
Il pense que les idées de groupe ou « représentations collectives » parmi les
peuples primitifs diffèrent de celles de la civilisation moderne en étant
essentiellement mystiques. Pour Lévy-Bruhl, la pensée primitive est formée
par des représentations collectives :
Cette disposition d’esprit n’est pas propre aux seules tribus australiennes. Elle se
retrouve dans les sociétés inférieures les plus éloignées les unes des autres, et avec
une grande uniformité. Ce qui varie dans les représentations collectives, ce sont les
forces occultes à qui l’on attribue la maladie ou la mort… (Lévy-Bruhl, p. 4811)
Chaque société a une mentalité qui lui est propre. Lévy-Bruhl va distinguer
la mentalité prélogique des sociétés primitives et la mentalité logico-
scientifique des peuples civilisés. Les mentalités prélogiques peuvent
s’apparenter au sens commun. Elles ne doivent pas être associées à un défaut
d’intelligence, elles répondent à une loi qui n’est pas fondée sur la logique,
comme l’explique Moscovici :
Elles sont prélogiques simplement parce que la liaison qui les unit s’écarte de la loi
majeure de la logique : ne pas se contredire. Mais cela ne signifie pas que le lien
entre ces représentations se fasse au hasard des associations. Elles obéissent à
une loi que Lévy-Bruhl nomme la loi de participation mystique. (Moscovici, 199412,
p. 215-216)
Selon Thomas13, les apports de Lévy-Bruhl constituent « une véritable
révolution copernicienne » dans le sens où Lévy-Bruhl propose de découvrir
la mentalité des primitifs « par l’analyse de leurs représentations collectives
et des liaisons entre ces représentations » (Thomas, 1976, p. 15). Les
croyances et les raisonnements des primitifs ont une signification quand on
considère ces idées non pas comme des faits isolés mais comme des parties
d’un ensemble (Evans-Pritchard, 1945, cité par Moscovici, 1994). On trouve
également dans les travaux de Lévy-Bruhl l’importance de la nature
émotionnelle des représentations collectives ; il évoque des représentations
qui ne seraient pas pensées mais « senties et vécues ».
À préciser que l’étendue des références de Moscovici concerne également
les travaux de Piaget, qui explore un autre type de pensée primitive, celle qui
concerne la compréhension et la représentation du monde par l’enfant
(Moscovici, 198814).
Comme pour l’expérience 1, les sujets devaient donner leurs impressions sur cette
hypothétique personne et les commentaires des sujets sont particulièrement éclairants. Dans
le contexte A, le trait chaleureux est vu « comme totalement dépendant, dominé par d’autres
beaucoup plus décisifs » alors que dans le contexte B « la chaleur de la personne est
ressentie comme un manque de sincérité » (p. 267, notre traduction ; tableau 1.5).
Tableau 1.5 – Description des séries A et B dans l’expérience IV
Séries A
« Je pense que la chaleur de cette personne est une chaleur qui émane d’un adepte à l’encontre
d’un leader.
Le terme “chaleureux” est davantage synonyme de l’affection d’un chien fidèle que d’une vive
amitié. Il est passif et sans force.
Sa soumission peut amener les gens à penser qu’il est gentil et chaleureux » (notre traduction).
Séries B
« J’ai supposé que la personne avait l’air chaleureuse plutôt qu’elle ne l’était réellement.
Elle était chaleureuse seulement dans la perspective d’amener les autres de son côté. Sa chaleur
n’est pas sincère » (notre traduction, p. 267).
Enfin dans l’expérience VI, il s’agissait de montrer que les impressions des gens étaient
affectées par l’ordre dans lequel ils recevaient les informations. Chaque série comprend les
mêmes traits mais dans un ordre différent. Ainsi, la série proposée au groupe A débute avec
des traits positifs et se termine avec des traits qui ne le sont pas et la série proposée au
groupe B est sur le mode inverse (tableau 1.6).
Tableau 1.6 – Expérience VI (Asch, 1946)
Groupe A Intelligent Travailleur Impulsif Critique Entêté Envieux
Groupe B Envieux Entêté Critique Impulsif Travailleur Intelligent
On constate que la série proposée au groupe A recueille une impression plus positive. Les
traits initiaux forment la base pour une impression initiale, et les informations ultérieures sont
faites pour s’adapter à cette première impression (tableau 1.7).
Tableau 1.7 – Description des séries A et B dans l’expérience VI
Séries A
« Une personne qui sait ce qu’elle veut et qui le recherche. Elle est impatiente envers les gens
moins doués et ambitieuse avec ceux qui se dressent sur son chemin.
C’est une personne énergique, qui a ses propres convictions et qui a généralement raison sur les
choses. Elle est égocentrique et veut l’emporter sur les autres.
Cette personne est intelligente et heureusement met son intelligence en œuvre. Le fait qu’elle soit
têtue et impulsive peut être dû au fait qu’elle sait ce qu’elle dit et ce qu’elle veut dire et ne cédera
donc pas facilement aux idées de quelqu’un avec qui elle n’est pas d’accord » (notre traduction,
p. 271).
Séries B
« Les bonnes qualités de cette personne, intelligence et travailleuse, sont certainement limitées par
la jalousie et l’entêtement. La personne est émotive. Elle échoue parce qu’elle est faible et permet à
ses mauvais aspects de couvrir les bons.
Cet individu est probablement inadapté parce qu’il est envieux et impulsif » (notre traduction,
p. 271).
La diffusion
Dans ce type de communication l’émetteur cherche à établir une relation d’égalité avec
son public. Ainsi lorsque ce type de presse (par exemple France-Soir ou Elle) parle de
la psychanalyse, elle ne cherche pas à orienter les lecteurs ; elle joue le rôle d’un
organe de transmission et ce rôle de communication est plus important que le contenu.
La propagation
Il s’agit d’un rapport instauré par les membres d’un groupe ayant une conception du
monde bien organisée.
Tableau 1.10 – Répartition en pourcentage des articles portant sur la psychanalyse dans la presse
catholique (extrait de Moscovici, 1961/1976, p. 372)
Aube France catholique Anneau d’or Études
et La Croix et Pensée catholique et Témoignage chrétien et Vie spirituelle
27 % 31 % 28 % 14 %
La propagation de l’émetteur au récepteur se déroule dans un contexte
possédant des normes cognitives et sociales communes. Dans ce cas, ce sont
les attitudes qui sont visées.
Dans ce sens, on peut dire que la communication est hiérarchisée ou autoritaire. Les
buts de la propagation sont d’une part d’atteindre une conception et une attitude
communes, et d’autre part d’orienter les catholiques par rapport à cette conception et
à cette attitude. L’appartenance au groupe et la cristallisation affective de ses valeurs
constituent les leviers d’une pression vers l’uniformité des opinions de ses membres.
(Moscovici, 1961/1976, p. 394)
Selon Moscovici les fonctions de la propagation sont liées à l’organisation
et à la transformation d’une théorie en un ensemble conciliable avec les
fondements de l’unité du groupe et également le contrôle des conduites.
Moscovici trouve également que c’est dans la presse catholique qu’il y a le
plus grand nombre d’articles identifiant l’éducation comme champ d’action
de la psychanalyse (tableau 1.11).
Tableau 1.11 – Appartenance politique et idéologique des journaux
(extrait de Moscovici, 1961/1976, p. 382)
Domaines Presse Presse de gauche Presse de centre Presse Presse Presse
d’action communiste et centre gauche et centre droite non de catholique
politique droite
Éducation 16 % 25 % 20 % 20 % 11 % 48 %
Autres
84 % 75 % 80 % 80 % 89 % 52 %
domaines
La première fonction de la propagation – forme de communication prédominante
dans ces journaux et ces revues – serait donc d’organiser et de transformer une
théorie en un ensemble compatible avec les principes qui fondent l’unité du groupe.
La seconde fonction est non pas de provoquer une conduite, mais de la préparer ou
de la contrôler, de lui donner une signification qu’elle n’avait pas auparavant.
(Moscovici, 1961/1976, p. 399-400)
L’analyse de la propagande proposée par Moscovici s’appuie sur certaines
critiques à l’égard des recherches dans ce domaine, et le souhait de présenter
une étude objective de ce phénomène.
La propagande apparaît dans notre étude comme une forme nécessaire de
communication et d’action dans une situation sociale définie. Faisant un effort de
détachement par rapport à nos propres valeurs, condition affective d’une objectivité
difficilement atteinte, nous essayerons d’en esquisser les caractéristiques qui
méritent d’être approfondies par des moyens scientifiques. (Moscovici, 1961/1976,
p. 404)
Dans la presse communiste datant de la guerre froide, la psychanalyse était
présentée comme une pseudoscience ou science bourgeoise, importée en France
des États-Unis et destinée à propager une idéologie mystificatrice. (Palmonari et
Doise, 1986, p. 19)
La propagande
La propagande a comme particularité de s’inscrire dans des rapports sociaux nettement
antagonistes. Cette forme de communication est tranchée dans l’opposition entre un
vrai et un faux savoir.
Résumé
Pour résumer, le mode de diffusion est en lien avec les opinions et ne présente pas de
structuration spécifique, le mode de propagation est en lien avec les attitudes et il
constitue un mode structuré alors que le mode de propagande est en lien avec les
stéréotypes et on peut dire qu’il est organisé en système dichotomique.
Sommaire
1. Éléments et contours de définition
2. Quand il est question de pensée naturelle, de pensée sociale
3. Les dimensions, caractéristiques et fonctions d’une
représentation sociale
4. Les conditions d’apparition d’une représentation sociale
La pensée naturelle
– la pensée naturelle est axée sur la communication, directionnelle et « controversielle » ;
– la pensée naturelle implique, comme toute pensée, un système de relations opératoires
et un méta-système de relations de contrôle, de validation et de maintien de la cohérence.
Cependant, dans ce cas, les dernières relations sont normatives. (Moscovici, 1961/1976,
p. 255)
Afin de démontrer l’ineptie qu’il y a à opposer la pensée scientifique et la pensée non
scientifique, Moscovici présente les composants de la pensée naturelle. Son caractère le
plus visible est le formalisme spontané, qui se traduit par l’utilisation de stéréotypes
linguistiques et intellectuels. Ainsi, Moscovici a relevé dans les discours un type d’énoncé
fondé sur la répétition jouant à la fois un rôle d’économie mais aussi structurant le
jugement.
La pensée naturelle se caractérise aussi par son dualisme causal. Alors que la pensée
scientifique ne tient compte que du rapport cause/effet, la pensée naturelle comporte
également une causalité « phénoménale » qui va orienter le jugement. Moscovici considère
que ces deux formes de causalité s’appuient sur le même mécanisme.
Un autre attribut de cette pensée est le primat de la conclusion, puisque celle-ci est
connue et exprimée, comme le constate Moscovici, dès le début.
L’analogie et la compensation
L’analogie regroupe les notions dans une même classe sans que celles-ci ne soient
confondues, il s’agit d’un procédé de généralisation qui est spécifique et qui permet une
économie d’information. Si le principe d’analogie est axé sur l’objet, le principe de
compensation participe à identifier des classes d’appartenance et contribue donc à
l’organisation des relations entre jugements.
Le principe de compensation a trait aux opérations que l’on fait sur les êtres logiques ou
réels, en maximisant leurs similitudes ou leurs différences, afin de les introduire à
l’intérieur d’une classe ou de les répartir, par division ou multiplication des dimensions
pertinentes, parmi les classes existantes » (Moscovici, 1961/1976, p. 271).
Il faut donc abandonner les oppositions de type logique/illogique,
social/non social, rationnel/affectif qui reposent sur une erreur de
raisonnement et des préjugés persévérants. Selon Moscovici (1961/1976),
toute logique ou pensée est sociale mais de différentes façons et avec des
objectifs différents.
Il est intéressant également de relever que dans les écrits de Durkheim
(1898), les limites du principe d’analogie ont été évoquées dans la
comparaison entre biologie et sociologie.
Si l’analogie n’est pas une méthode de démonstration proprement dite, c’est pourtant
un procédé d’illustration et de vérification secondaire qui peut avoir son utilité. Il n’est
jamais sans intérêt de rechercher si une loi, établie pour un ordre de faits, ne se
retrouve pas ailleurs, mutadis mutandis… Le tort des sociologues biologistes n’est
donc pas d’en avoir usé, mais d’en avoir mal usé. Ils ont voulu, non pas contrôler les
lois de la sociologie par celles de la biologie, mais induire les premières des
secondes. (Durkheim, 1898, p. 5)
Les représentations sociales sont donc une forme de connaissance du sens
commun, des sciences « populaires » qui se propagent dans la société. Bien
que le sens commun soit souvent désavoué face à l’autorité des experts, il
n’est pas un savoir « secondaire » ni une pensée « biaisée » (Rouquette,
200922, p. 5).
On retrouve le concept de « pensée sociale » dans les écrits de Rouquette
en 197323 qui introduit l’expression d’« architecture de la pensée sociale »,
démontrant que les représentations sociales dépendent de systèmes
idéologiques plus globaux.
Cette architecture va ordonner le tout sachant que les opinions sont plus
instables et diverses que les attitudes, elles-mêmes plus modifiables que les
représentations. Cette hiérarchie de formes de type « poupée russe » permet
de comprendre qu’un niveau va rendre compte d’un autre et ainsi de suite.
Selon Rouquette (199624), si la représentation sociale a un objet, l’idéologie
quant à elle porte sur une classe d’objets et chapeaute l’élaboration d’une
famille de représentations sociales.
Ce sont les attitudes qui permettent de rendre compte des opinions ; ce sont les
représentations fondatrices d’une culture ou d’une sous-culture qui rendent compte
des attitudes ; et ce sont des composants idéologiques, encore plus généraux,
encore mieux partagés, qui permettent de « fabriquer » les représentations sociales
(croyances générales, valeurs, modèles épistémiques). (Rouquette, 2009, p. 7)
Moscovici, interrogé en 199825 sur la distinction entre représentation et
idéologie, précise que « tout ce qu’on trouve de concret dans une société, ce
qui est inscrit dans une culture, dans une communication sociale, relève de la
représentation » (p. 12).
Rouquette (2009) rappelle que la pensée sociale est présente dans tous les
phénomènes où la cognition est partagée, comme la mémoire publique, les
rumeurs et la mobilisation des foules. Mais il précise que cette pensée
commune n’est pas issue de simples échanges. Si les communications
permettent la construction d’une pensée commune, c’est parce qu’elles sont
gérées par les positions identitaires, les appartenances ou les valeurs.
Rouquette (2009) identifie trois principales propriétés de la pensée
sociale : la pluriqualification des relations, la restriction de l’espace du
raisonnement et la validation tautologique.
La particularité de la pensée sociale est de pouvoir faire référence à de
multiples interprétations, les énoncés ne sont pas « univoques », ce qui
permet une adaptation selon le partenaire ou la situation. Ensuite il s’agit
d’une pensée qui pratique des chaînes de raisonnement courtes, limitées dans
le temps car c’est « une pensée de la gestion quotidienne ». Pour finir, la
validation tautologique est le propre de la pensée sociale.
Grize (198926), s’intéressant spécifiquement aux manifestations discursives
de toutes les connaissances, prend appui sur le concept de « logique
naturelle ». Il défend l’intérêt de maintenir cette expression en avançant deux
raisons. Tout d’abord il s’agit d’une logique évoluant au sein « des langues
naturelles », ensuite il s’agit d’une logique qui ne concerne pas que les
formes de pensée mais aussi les contenus. Il conclut en disant que cette
logique naturelle « peut être un instrument capable de mettre en évidence un
certain nombre des aspects qui constituent les représentations sociales »
(p. 167).
Mais revenons aux deux mondes de pensée distincts : science et sens
commun, considérés comme « standard » et « non standard ». Moscovici et
Hewstone (198427) décrivent le passage de l’un à l’autre.
Tout se passe comme si, pour vivre ensemble, pour communiquer entre eux de façon
adéquate, pour résoudre leurs problèmes habituels, les gens ne pouvaient tout
simplement pas jouer le jeu de la science. Ils en retiennent le contenu, mais en
modifiant la forme et les règles. Ils doivent le changer en jeu du sens commun, avec
tout ce que cela présuppose de pensée et langage propres. Le besoin de
comprendre ce paradoxe pousse à s’interroger : « Pourquoi les gens pensent-ils de
cette façon dans leur vie quotidienne ? » Et l’on s’efforce d’expliquer la différence
entre l’idéal d’une pensée conforme à la science, à la raison, et la réalité de la pensée
dans le monde social. Cette explication passe par la théorie des représentations
sociales. Elle a d’emblée été conçue pour étudier comment le jeu de la science
devient en partie le jeu du sens commun. (Moscovici et Hewstone, 1984, p. 539-540)
Ces auteurs présentent les processus transformatifs en distinguant les
processus externes des processus internes. Les premiers décrivent les
changements lorsque les théories de la science deviennent des
représentations du sens commun, les seconds concernant les transformations
relevées à l’intérieur des représentations elles-mêmes.
Le troisième aspect est l’ontisation des relations logiques, qui permet de faire
correspondre des choses aux idées ou aux mots. Les auteurs précisent que cette
transformation a avant tout une importance cognitive. Moscovici et Hewstone expliquent
le choix de ce terme à la place d’un mot plus familier comme « chosifier » :
« De cette façon, nos aventures les plus hardies dans le domaine de la pensée
abstraite sont portées au-delà des limites de la compréhension linéaire, logique, dans le
domaine de la pensée figurative…
En vérité, dans les cas que nous avons pu examiner, il s’agit simplement de prolonger
une image, de lui conférer une épaisseur de réalité, de lui faire une place dans
l’ontologie du sens commun – rien de plus. On ne se prononce pas sur sa matérialité
effective, on y voit un intermédiaire commode vers quelque chose d’insaisissable. »
(Moscovici et Hewstone, 1984 p. 555)
L’information
L’information concerne l’organisation des connaissances détenues par le groupe à
propos de l’objet. Moscovici constate par exemple que dans le groupe des ouvriers, on
ne peut pas parler de l’existence de cette dimension car il n’y a pas d’informations
cohérentes à propos de l’objet. En revanche il observe chez les étudiants ou les
classes moyennes un savoir qui permet d’identifier de manière plus précise les niveaux
de connaissances.
Cette dimension est étudiée avec des questions spécifiques (tableau 2.3)
permettant d’identifier que ceux ayant donné les réponses « a » ont une
meilleure connaissance de l’objet que ceux ayant donné les réponses « b ».
L’ampleur de ce champ, les points sur lesquels il est axé varient, englobant aussi bien
des jugements sur la psychanalyse que des assertions sur la psychanalyse ou la
typologie des personnes censées recourir à cette théorie particulière. (Moscovici,
1961/1976, p. 68)
Tableau 2.3 – Exemples de questions en lien avec la dimension « information » dans l’étude de
Moscovici (1961/1976)
Questions Modalités de réponses
1. 1 à 2 ans et plus de 2 ans
Quelle est selon vous la durée
2. Jusqu’à quelques mois,
d’un traitement psychanalytique ?
ou sans opinion
Pourriez-vous situer dans le temps l’apparition 1. date vraie
de la psychanalyse ? 2. date fausse, ou sans réponse
L’attitude
Enfin la dernière dimension est l’attitude qui est l’orientation positive ou négative à
l’égard de l’objet.
Le fait important nous paraît être que l’attitude se manifeste avec une dimension plus
« primitive » que les deux autres, en ce sens qu’elle peut exister dans le cas d’une
information réduite et d’un champ de représentation peu organisé. (Herzlich, 197228,
p. 311)
L’analyse des questions relatives à cette dimension montre par exemple que
les personnes favorables à la psychanalyse « estiment que la psychanalyse
est applicable en général… se feraient analyser elles-mêmes le cas
échéant ». Les personnes qui y sont défavorables répondent par exemple que
« la psychanalyse est applicable seulement dans des cas bien circonscrits…
que ce sont les gens riches qui sont psychanalysés » (Moscovici, 1961/1976,
p. 69).
Ces trois dimensions apportent des informations sur le contenu et le sens de
l’objet de représentation sociale mais selon Moscovici il est plus important
de se pencher sur l’étude comparative des représentations sociales. Il va
ainsi mettre en parallèle les réponses à des questions communes et montrer
que certains sous-groupes partagent les réponses (tableau 2.5).
Tableau 2.5 – Sous-groupes et réponses partagées
dans l’étude de Moscovici (1961/1976)
Questions Sous-groupes Réponses partagées
Si l’importance de la psychanalyse vous semble Échantillon Valeurs positives :
s’accroître, auquel professions e.g. besoins sociaux
des facteurs suivants attribuez-vous ce fait ? libérales : Valeurs négatives :
« Les e.g. influence américaine
communistes-
gauche »
« Le centre-
droite »
Échantillon
professions
libérales : Association relativement
De laquelle des pratiques suivantes la psychanalyse « Les positive : e.g. conversation
vous semble-t-elle se rapprocher le plus ? communistes- Association négative :
gauche » e.g. narco-analyse
« Le centre-
droite »
Sommaire
1. Le modèle1 sociogénétique
2. La théorie du noyau central des représentations sociales : les
recherches complémentaires de Jean-Claude Abric et Claude
Flament
3. Le modèle sociodynamique
4. Le modèle dialogique
5. Réflexion et éléments de discussion
1. Le modèle sociogénétique
Il semble opportun ici de présenter ce modèle en amont des autres, même
de façon succincte.
Le modèle sociogénétique ou anthropologique, fondé sur une approche
multidisciplinaire comme nous l’avons vu dans le premier chapitre,
caractérise le paradigme initié par Moscovici à l’École des Hautes Études
en Sciences Sociales (EHESS). Revenant sur l’histoire de ce modèle,
Kalampalikis et Apostolidis (à paraître7) signalent que les travaux de Denise
Jodelet dans les années 1980 ont apporté à ce modèle des bases claires sans
que le nom « modèle sociogénétique » apparaisse. L’approche
sociogénétique s’intéresse aux phénomènes dans leur milieu naturel et tente
d’appréhender l’objet représentationnel dans sa temporalité. Cette
temporalité est en lien avec l’histoire passée mais également l’histoire en
cours qui permet de conférer à l’étude des représentations sociales une
valeur prédictive (Jodelet, 20158).
Jodelet (2015) précise que le fait de relier la genèse et les fonctions de la
représentation sociale à l’expérience quotidienne s’explique par sa lignée
avec la phénoménologie.
La pensée est alors en relation « avec toutes les dimensions du social qui y
interviennent d’une part et avec l’incidence qu’elle peut avoir sur les
productions symboliques qui animent la vie et le changement social, d’autre
part » (Jodelet, 2015, p. 7). Ces produits mentaux que Jodelet (ibid.) appelle
« phénomènes représentatifs » relèvent à la fois d’une existence individuelle
et collective.
Les processus sociogénétiques renvoient à la manière dont les
représentations circulent au niveau de la société, comment elles se
développent, se modifient et interfèrent entre elles (Flick, Foster et Caillaud,
20159).
Selon les spécialistes de cette approche, elle se distingue d’autres
approches de recherche sur les représentations sociales par la spécificité de
l’objet et par l’approche méthodologique, plurielle et polymorphe (De
Oliveira Teixeira, 202010 ; Kalampalikis et Apostolidis, à paraître).
Du point de vue de la méthode, l’approche qualitative est importante et
pour accéder aux représentations, les chercheurs s’engagent par exemple
dans une analyse documentaire ou des interviews mais il y a une ouverture
sur d’autres méthodes. Cette approche va souvent de pair avec « une
tentative de considérer les processus plus micro-génétiques au sein des
représentations sociales, c’est-à-dire la manière dont les représentations sont
évoquées et discutées au niveau interactionnel, entre les individus d’un
groupe social » (Flick, Foster et Caillaud, p. 65, notre traduction).
La première étude de Moscovici (1961/1976) comportait également une
approche quantitative avec « un cahier-questionnaire », alors que l’étude de
Herzlich (196911) sur les représentations de la santé et de la maladie était
purement qualitative, fondée sur des entretiens libres.
L’orientation même de l’étude obligeait à accorder au sujet une certaine liberté, dans
la mesure où sa vision propre constitue l’objet même de l’observation : cela interdisait
tout recours à des méthodes d’observation trop fermées et suggérait de choisir
l’entretien libre individuel comme seule technique adéquate de collecte de données.
Le matériel ainsi recueilli n’est pas celui d’une enquête classique, centrée sur le
recensement exhaustif des opinions ou des comportements. (Herzlich, 1969/200512,
p. 25)
Cet exposé, trop long pour une préface, est un détour nécessaire pour situer le travail
de Mme Herzlich, sa signification et son originalité. Assurément, chacun de ses
lecteurs pourra le constater, questionnaires, échelles et tests statistiques manquent.
Elle s’en explique et à la limite, s’en excuse. Mais on est en droit de se demander si,
en l’état actuel des choses, il pouvait en être autrement. Ce qu’elle s’est proposé de
faire, et ce en quoi elle a parfaitement réussi, c’est de dégager minutieusement les
notions, le système de catégories, le langage qui séparent dans notre société santé
et maladie. (Moscovici, 200513, p. 11)
2. La théorie du noyau central des
représentations sociales : les recherches
complémentaires de Jean-Claude Abric et
Claude Flament
2.1 Débuts des recherches à Aix-en-Provence
En 197614, Abric a inauguré un nouveau courant de recherche qui serait
connu sous le nom de « théorie du noyau central », ou École aixoise des
représentations sociales, en avançant l’hypothèse du noyau central, qui allait
se concrétiser un peu plus tard (Abric, 198715). Mais cette idée de centralité
et de noyau n’est pas nouvelle. Comme nous l’avons vu dans le premier
chapitre, Heider et Asch ont fait référence à ces notions et Moscovici, dans
la description du processus d’objectivation, s’appuie sur le concept de noyau
figuratif. Mais la théorie du noyau central, en reprenant cette idée, va
dépasser son rôle génétique.
Abric présente le noyau central d’une représentation comme « tout élément
– ou ensemble d’éléments – qui donne à cette représentation sa signification
et sa cohérence. Autrement dit le noyau central d’une représentation est le
fondement même de la structure et de la nature de la représentation » (Abric,
1987, p. 68).
Nous pensons pour notre part que le noyau central est l’élément essentiel de toute
représentation constituée et qu’il peut, d’une certaine manière, dépasser le simple
cadre de l’objet de la représentation pour trouver directement son origine dans des
valeurs qui le dépassent, et qui ne nécessitent ni aspects figuratifs, ni
schématisation, ni même concrétisation. (Abric, 1994a16, p. 21)
Avant sa thèse d’État, Abric avait publié des travaux expérimentaux
montrant la détermination des pratiques par les représentations sociales que
nous examinerons dans le chapitre 5. Mais l’approche du modèle structural
n’est pas qu’expérimentale et plusieurs études de terrain réalisées dans ce
champ en témoignent.
La première étude de terrain qui ait permis de valider l’existence du noyau
central est la représentation sociale de l’artisan et de l’artisanat (Abric,
1984a17), étude financée par le ministère de l’Artisanat et du Commerce
français.
Mais à cet objectif empirique, lié à la demande concrète d’un client spécifique, nous
ajouterons un objectif théorique : celui de profiter de cette étude pour tester ou vérifier,
autant que faire se peut, l’hypothèse théorique que nous avons formulée concernant
l’organisation des représentations sociales et formulée sous l’appellation de théorie
du noyau central. (Abric, 1984a, p. 861)
Abric explique très concrètement l’intérêt d’étudier les représentations
sociales sur le terrain. L’approche structurale montre ainsi sa pertinence dans
le domaine appliqué qui sera essentiel pour mettre en évidence les processus
de transformation des représentations sociales.
Cette mise en évidence des représentations sociales nous apparaît comme
essentielle dans la perspective d’élaboration d’actions visant à promouvoir l’artisan et
le produit artisanal en France. En effet, c’est en fonction de ces représentations que
la population instaure une relation positive ou négative avec l’artisan, développe un
comportement d’achat ou de rejet du produit artisanal, s’intéresse ou non aux
problèmes de la situation sociale et économique de l’artisan, soutient ou non ses
revendications, etc. (Abric, 1984a, p. 861)
Dans cette étude conduite auprès d’une population de non-artisans (tableau 3.1), Abric a
posé deux hypothèses principales :
– H1 : la représentation de l’artisanat est déterminée par le revenu du ménage ;
– H2 : la représentation de l’artisanat est influencée par le lieu de vie de la population. La
méthode s’est appuyée sur des entretiens semi-directifs (N = 40) et sur un questionnaire de
caractérisation dont les informations recueillies (N = 80) ont servi à une analyse de
similitude (Flament, 1962 18, 1981 19).
Tableau 3.1 – Plan général d’enquête (extrait de Abric, 1984a, p. 862)
Localisation
Urbains Ruraux
20 20
Faibles
10 10
Revenus
20 20
Élevés
10 10
Les origines de l’analyse de similitude remontent aux années soixante qui ont vu
fleurir les interfaces entre sciences humaines et mathématiques. Dans cette
effervescence, Claude Flament avait le souci d’associer psychologie sociale et
formalisation. Il explorait la théorie des graphes pour expliquer les biais de
communication. Puis, associant sa pratique des analyses statistiques et les
possibilités ouvertes par les mathématiques du discret, il invente l’analyse de
similitude.
Alors que la méthode se développait, le trio des années soixante-dix20 visait une
formalisation mathématique de plus en plus sophistiquée. Ils découvraient l’arbre
maximum, les cliques et le filtrant des cliques. Ils exploraient la possibilité d’utiliser la
théorie des hypergraphes. (Bouriche21, 2003, p. 221)
Les résultats montrent que pour l’ensemble de la population, il existe bien une représentation
de l’artisan, collectivement partagée. Il y a quatre éléments centraux : il est consciencieux, il
est créatif, c’est un travail manuel, le produit est cher. Il semble exister deux types
d’artisanat : l’artisan artiste et l’artisan travailleur.
La représentation dans les différents groupes montre que les ruraux à revenus élevés ont une
représentation sociale plus floue et négative s’organisant autour des délais de livraison. La
représentation des trois autres groupes s’organise autour d’un noyau central bipolaire avec
d’un côté un pôle artisan-créateur-artiste et de l’autre un pôle artisan-producteur-travailleur.
Dans cette étude les graphes de similitude montrent des éléments centraux avec des structures
étoilées mais Flament apportera cette précision méthodologique selon laquelle, des éléments
centraux peuvent être excentrés (Flament, 1996a22).
Une recherche expérimentale a été conduite en parallèle auprès d’étudiants
en utilisant une tâche d’associations libres avec l’inducteur « artisan » et des
tris hiérarchiques successifs (Abric, 1994b23).
Les résultats convergent avec l’étude de terrain quant à la structure de la représentation
constituant « une vérification extrêmement forte de ces résultats » (Abric, 1994a, p. 32).
Cette recherche avait également pour objectif de confirmer le caractère stable et
organisateur du noyau central. Le protocole expérimental est le suivant. Il est demandé à des
étudiants (N = 92) de restituer une liste de mots associés à l’artisan tout de suite après
l’audition (mémoire immédiate) puis une heure après (mémoire différée). Pour la moitié des
étudiants, il y a dans la liste les éléments centraux et pour l’autre moitié, les éléments
périphériques. De plus dans chaque condition, on dit aux étudiants qu’ils vont entendre une
liste de mots sans préciser à quoi ils se réfèrent (condition représentation sociale non
invoquée) ou une liste de mots en lien avec l’artisan (condition représentation sociale
évoquée ; figure 3.1).
Figure 3.1 – Plan expérimental (extrait de Abric, 1989 24, p. 199)
Ainsi, une représentation autonome possède tous les éléments requis pour
comprendre le réel, elle est organisée autour d’un noyau et d’une périphérie
dont les caractéristiques et les fonctions sont complémentaires. La
connaissance de l’objet de représentation nécessite de mettre au jour cette
structure, c’est-à-dire les éléments qui forment le noyau, ceux qui constituent
la périphérie mais aussi leurs relations. Cependant si les représentations
sociales autonomes ont « un principe organisateur interne et unique », il faut
considérer cet aspect comme étant spécifique.
Ce rôle organisateur est parfois confondu avec d’autres aspects importants dans la
théorie des représentations sociales, notamment certains relevant de la génétique
moscovicienne. Ainsi, Doise (1985) emploie de façon quasi synonymique les
expressions de principe organisateur et de principe générateur. (Flament 1994a,
p. 45)
En se référant à la théorie des scripts (Schank et Abelson, 197732) et à celle
de la prototypicalité (Cordier, 198133), Flament, en 1987, présente les
éléments périphériques comme des schèmes.
Cependant la notion de schèmes liés aux représentations se retrouve dans
des travaux antérieurs à cette date. Les travaux qu’il propose autour des biais
et schèmes d’équilibre s’inscrivent dans son intérêt pour la formalisation des
structures cognitives (Flament, 198234).
Pour revenir aux schèmes périphériques, il s’agit de schèmes opératoires
qui identifient ce qui est « normal » tout en prenant en compte des
contradictions possibles. Dans la théorie du noyau central, ces schèmes sont
plus ou moins proches du centre et activés par les diverses situations en
donnant lieu à « un fonctionnement quasi instantané de la représentation
comme grille de décryptage d’une situation » (Flament, 1989, p. 209).
L’individu va ainsi disposer de nombreuses règles qui vont lui permettre de
comprendre chacun des aspects de la situation, de les anticiper et d’adapter
des conduites et des discours appropriés. Les schèmes périphériques
permettent à la représentation de fonctionner de manière économique
puisqu’ils indiquent ce qu’il est normal de faire dans telle ou telle situation
et, le cas échéant, « amortissent » les transformations susceptibles de toucher
le principe organisateur.
En effet, les événements en désaccord avec la représentation vont s’inscrire
au niveau des schèmes périphériques (Flament, 1989). Flament attribue aux
schèmes périphériques trois fonctions essentielles : ils sont tout d’abord
prescripteurs des comportements en indiquant ce qu’il est normal de faire ou
de dire dans une situation donnée ; ensuite ils permettent une
personnalisation des représentations et des conduites et enfin ils protègent le
noyau central : « Un système périphérique fonctionne comme le pare-chocs
d’une voiture : il protège en cas de nécessité les parties essentielles de la
voiture, mais il peut être cabossé » (Flament, 1987, p. 146). Cette notion de
schèmes est importante dans le processus de transformation d’une
représentation sociale comme nous le verrons dans le chapitre 5.
À la lumière de ses travaux sur la conditionnalité (voir chapitre 7), Flament
va revenir en 1994a35 sur la question de l’autonomie, ou plutôt va enrichir
les connaissances à propos d’une représentation sociale non autonome. Il la
considère comme « multiple » : « Notamment en ce qui concerne les divers
systèmes conditionnels associés respectivement à ces divers principes
organisateurs » (p. 44).
Flament suppose l’existence de conflits pouvant être résolus par
l’autonomisation de la représentation sociale et il donne l’exemple du travail
le dimanche.
Dans notre culture, le dimanche est traditionnellement le Jour du Seigneur, occupé
par diverses activités culturelles (messe, vêpres, etc.) ; de façon plus récente, le
dimanche est partie du week-end occupé par des loisirs profanes, notamment
familiaux.
En ce qui concerne le travail du dimanche, les exceptions qui l’autorisent ne sont pas
de même nature selon le pôle religieux ou le pôle loisirs…
Mais ce qui apparaît comme un début d’autonomisation de la représentation sociale
du dimanche est que le dimanche est le jour du loisir (au singulier), c’est-à-dire le jour
où l’on est libre de faire ce que l’on veut (ce qui laisse place aux pratiques religieuses,
aussi bien qu’au travail du dimanche), mais sur la base d’un système conditionnel
nouveau, unique et autonome. (Flament, 1994a, p. 45)
Accorde un prêt 79 20 1
Garde à l’abri 71 20 9
Finance l’investissement
61 29 10
des entreprises
Procure moyens de paiement 57 30 13
Propose de gérer votre argent 59 33 8
Conseille l’usage de l’argent 59 31 10
Place en bourse 45 35 20
Fait travailler l’argent
48 22 30
à son profit
Permet de dépenser
42 24 34
sans argent
Le normatif n’apparaît donc pas directement lié à la banque mais à l’argent. C’est dans
le fonctionnel, l’expérientiel que se constitue la spécificité « banque », et plus
précisément : c’est la situation de prêt qui est l’événement fondateur de l’image de la
banque. Donc celle aussi sur laquelle il faudrait agir pour modifier l’autre composante du
noyau central : le rapport à l’argent (Abric et Vergès, 1994, p. 5).
Il est rare que dans les sciences humaines la « mathématisation » ainsi conçue,
conduise rapidement à un modèle numérique (trop de modèles numériques ont été
imposés illégitimement dans nos disciplines). Le nombre – ou, plus exactement, les
structures numériques sont des structures mathématiques très riches ; elles
possèdent un grand nombre de propriétés très particulières. Donner d’une réalité un
modèle numérique revient à supposer que cette réalité soit approximativement
isomorphe à une structure numérique et possède des propriétés équivalentes aux
propriétés de cette structure – ce qui est rarement vrai.
Il faut donc recourir à des structures non numériques, en particulier à des structures
mathématiques assez pauvres, dont les quelques propriétés seront facilement
détectées dans la réalité étudiée.
La théorie des graphes est l’un des moyens de manipuler certaines de ces structures
pauvres ; c’est, comme nous le verrons, la théorie des relations quelconques.
Ce petit livre se propose d’esquisser le traitement par les graphes de deux problèmes
de psycho-sociologie des petits groupes.
Il a été rédigé à la demande du Professeur J. Coleman pour être publié aux États-
Unis dans une collection de mathématiques sociales ; sans doute la rédaction en
aurait été quelque peu différente s’il avait été initialement destiné à un public français.
(Flament, 196855, p. 7)
3. Le modèle sociodynamique
L’approche sociodynamique des représentations sociales a été développée
par l’École de Genève (Doise et Palmonari, 198656). Cette approche dite
« des principes organisateurs » s’intéresse aux points de dissimilarité de la
représentation. Doise, Clemence et Lorenzi-Cioldi (1992a57) titrent
d’ailleurs l’introduction de leur ouvrage Représentations sociales et
analyses de données de la manière suivante : « Représentations sociales
sans consensus », précisant l’intérêt de mettre au jour les « principes
organisateurs des différences entre réponses individuelles » (p. 11). Pour
Doise (199258), la description des RS comme réalités objectives doit être
associée à la prise en compte de « leur ancrage dans des dynamiques
relationnelles » (p. 189). Doise, Clémence et Lorenzi Cioldi (ibid.) vont
montrer le rôle des méthodes factorielles dans l’étude de l’ancrage,
défendant une conception différentialiste des RS.
Cette approche revendique haut et fort la position du concept de
représentation sociale à l’intersection du psychologique et du sociologique.
Son ancrage sociologique se trouve dans le choix de l’expression « principes
générateurs de prises de position » proposée par Bourdieu en 1977. Mais
pas uniquement car cette approche se réclame d’autres concepts clés de
l’œuvre de Bourdieu comme les notions de champ, d’habitus et de
disposition.
Les représentations sociales sont des principes générateurs de prises de position
liées à des insertions spécifiques dans un ensemble de rapports sociaux et
organisant les processus symboliques intervenant dans ces rapports. (Doise, 198659,
p. 85)
Doise démontre la compatibilité de ces concepts avec la conception de
Moscovici : « En quelque sorte le concept de représentation sociale tel que
Moscovici l’utilise en psychologie sociale peut être considéré comme
l’équivalent du concept d’habitus utilisé par Bourdieu en sociologie »
(Doise, 199060, p. 114). La notion de champ renvoie à « un ensemble
d’objets sociaux ayant entre eux des relations de hiérarchie et d’opposition »
(Doise, 1986, p. 85-86).
À l’intérieur de ces champs, la hiérarchie des valeurs est un enjeu de luttes ; les
oppositions qui caractérisent un champ sont homologues à celles qui existent entre
les classes ou fractions de classes d’une société. D’où une notion importante : celle
d’homologie structurale qui signifie que les relations à l’intérieur d’un champ
spécifique sont de même nature que les relations entre les classes du champ des
rapports de production. (Doise, 1986, p. 86)
C’est pourquoi, selon Doise, les principes organisateurs sont des principes
de hiérarchisation et d’opposition qui apparaissent dans la théorie des
champs de Bourdieu mais qui renvoient aussi aux principes isolés par
Moscovici (1961/1976) dans les dynamiques de propagande, de propagation
et de diffusion (dichotomie, adaptation, assimilation, syncrasie).
Ensuite les notions d’habitus et de disposition traduisent les liens entre
dynamiques individuelles et sociologiques. Pour illustrer ses propos, Doise
reprend plusieurs citations de Bourdieu et convient qu’il est possible pour
des auteurs n’appartenant pas aux mêmes disciplines de « se trouver au
même carrefour sans s’en apercevoir » (1986, p. 82).
Doise précise aussi son désaccord sur la conception de Bourdieu et
Passeron selon laquelle le concept de représentation sociale proviendrait
« des naïvetés des philosophies sociales du consensus » (Bourdieu et
Passeron, 1970, cités par Doise, 1986, p. 89).
Il rappelle que Moscovici ne voit pas le consensus comme « une
caractéristique essentielle du fonctionnement ou du produit des
représentations sociales » (p. 90). Il peut y avoir une multitude de prises de
position générées à partir de principes organisateurs communs.
Il est entendu que sens commun n’égale nullement consensus, tout comme
l’adhésion à une idéologie commune n’entraîne pas nécessairement une uniformité
au niveau des opinions… (Doise, 1986, p. 90)
L’approche des principes organisateurs porte donc un intérêt particulier à
l’ancrage. Doise (1992) va ainsi présenter trois types d’ancrages dans les
études de représentations sociales : l’ancrage psychologique, l’ancrage
psychosociologique et l’ancrage sociologique.
Pour illustrer le premier type, il présente une étude portant sur les RS des causes de la
délinquance chez des étudiants de psychologie (Doise et Papastamou, 1987 61). Il s’agissait
d’étudier les croyances générales sur la délinquance (les causes), sur les traitements à
l’usage des délinquants (prison et soins psychiatriques), et leur impact dans l’explication de
cas concrets.
« Pour saisir les croyances générales sur les causes de la délinquance, nous avons adopté
un questionnaire qui s’était déjà révélé utile pour étudier ces croyances dans une autre
population d’étudiants… Le questionnaire sur les explications des cas concrets comprenait
quatre pages. Sur chaque page figurait une brève description d’un cas, comme : « Un
fonctionnaire-stagiaire a été surpris par la police en train de couvrir les murs d’un bâtiment
public avec des slogans antimilitaristes. » Après avoir lu cette présentation, les interrogés
devaient dire pourquoi l’auteur de l’acte en question s’est comporté de la sorte… La forme
d’ancrage qui nous intéresse ici est l’imbrication entre les opinions exprimées sur les cas
concrets (deuxième questionnaire) et les opinions générales exprimées dans le premier
questionnaire » (Doise, 1992, p. 190).
Les analyses factorielles effectuées sur le premier questionnaire ont permis d’identifier les
principes organisateurs qui participent à « la structuration des croyances générales sur
l’origine de la délinquance » et d’autres impliqués dans « les opinions sur les traitements
qu’il faut réserver aux délinquants : ils portent sur l’intervention thérapeutique ou sur le rôle
de la prison » (p. 191).
Afin d’analyser leur rôle dans l’explication de cas particuliers, les auteurs ont procédé à une
analyse de régression et ils observent des liens prédictifs significatifs entre le facteur
biologique et l’explication de cas concrets.
« Tout se passe comme si l’adhésion relative aux explications générales “héréditaristes” ou
“biologisantes” prédisposait à l’adoption de toutes sortes d’autres explications pour des cas
concrets. Pour ce qui est de la délinquance, nos sujets ont en général des opinions très
nettes : ils refusent des explications simplistes et réductionnistes… C’est bien ce qu’on peut
appeler une étude psychologique de l’ancrage des RS » (Doise, 1992, p. 191).
Pour l’ancrage psychosociologique, Doise mentionne un type d’ancrage
reliant les RS à la façon dont les individus se positionnent symboliquement
dans les rapports sociaux. Il présente un exemple de ce type dans l’analyse
des conséquences d’être parent d’un ou de plusieurs enfants et cite
notamment les travaux de Mugny et Carugati (198562), qui interrogent pères
et mères sur les RS de l’intelligence. Doise explique que les parents se
définissent en référence « à d’autres éléments importants dans leur champ
social, leurs enfants, leurs engagements familiaux et professionnels »
(p. 192).
Ils montrent que les parents ont davantage recours à des facteurs dits
dispositionnels, notamment de nature génétique et biologique, pour expliquer
l’intelligence et d’autres caractéristiques de leurs enfants quand ils en ont plusieurs,
tandis que des facteurs environnementaux sont jugés plus explicatifs dans le même
domaine par les parents d’enfants uniques. (Doise, 1992, p. 192)
Concernant l’ancrage sociologique, Doise fait référence aux études et
méthodes permettant d’examiner les liens entre appartenances et
représentations sociales. Il s’appuie sur une enquête menée auprès d’élèves
d’écoles secondaires (Doise, 198563). L’analyse de segmentation a été
utilisée pour réexaminer les résultats de cette enquête dans laquelle on
demandait aux élèves s’ils parlaient de sujets concrets (motos, argent,
sorties… plus abordés par « les pratiques ») ou de sujets abstraits
(politique, morale, art… plus abordés par « les classiques »). Les scores
factoriels ont servi de variable indépendante et les appartenances socio-
économiques, scolaires et nationales ont constitué les variables
indépendantes.
La segmentation la plus importante différencie les élèves de la Générale (scores
moyens : – 0,21) et ceux des autres sections (scores moyens : + 0,22), différence
significative à un seuil de 0,001… Les élèves d’une origine sociale « moyenne » ou
« supérieure » qui se retrouvent dans une section qui leur est sociologiquement
moins appropriée se rapprochent donc des élèves des sections plus prestigieuses
pour ce qui est de leurs réponses à une épreuve qui évoque l’univers familial. (Doise,
1992, p. 193)
L’École de Genève a proposé des développements théoriques et
méthodologiques concernant le lien entre les principes organisateurs de
l’engagement dans les droits de l’homme et leur ancrage dans les priorités de
valeurs des répondants.
Suivant le modèle de l’analyse quantitative des RS (Doise et al., 199364),
Spini et Doise (199865) ont avancé que trois aspects des RS devaient être
étudiés : « l’organisation du champ de la représentation, les principes
organisateurs des différences interindividuelles et leur ancrage dans des
systèmes connexes de signification symbolique » (p. 604, notre traduction).
4. Le modèle dialogique
Dialogue et dialogisme sont des notions associées au philosophe russe
Mikhaïl Bakhtine, sachant que l’on retrouve ces notions dans différents
domaines (droit, psychologie, sociologie, linguistique, sciences de la
littérature… ; Tylkowski, 201166). Bakhtine, analysant les spécificités de
l’œuvre de Dostoïevski, en conclut que le trait distinctif de ses productions
est leur caractère dialogique (Tylkowski, ibid.).
Autrement dit, le « dialogisme » bakhtinien peut être interprété comme une notion qui
renvoie à la manière dont un individu (l’auteur d’un roman, un personnage, etc.)
élabore, formule, exprime (y compris dans la parole intérieure) sa position
personnelle vis-à-vis de lui-même, d’« autrui » et du monde. Cette manière consiste à
faire appel aux points de vue et aux conceptions du monde d’« autrui », à les opposer,
à les confronter à sa position personnelle. Le rôle d’« autrui » y est donc capital : il est
omniprésent pour l’individu, qui se trouve en rapport particulier avec lui. (Tylkowski,
2011)
Selon Bakhtine, le dialogisme est une épistémologie des sciences humaines,
« qui est concernée par l’étude des pensées symboliques exprimées dans le
langage » (Marková, 200067, p. 424, notre traduction). Afin de présenter les
différences entre les épistémologies dialogiques et non dialogiques,
Marková revient sur la distinction faite à l’époque par Bakhtine et son
entourage entre les sciences naturelles et les sciences humaines, les
premières étant focalisées sur l’explication, les secondes sur la
compréhension.
Bakhtine soutient que les sciences naturelles s’intéressent à l’étude des objets réifiés
et sans voix et qu’elles visent à obtenir une connaissance précise de ces objets. Elles
sont monologiques dans le sens où elles visent à identifier les objets : elles
examinent les choses dans les termes de ce qu’elles sont, telles qu’elles existent
pour l’esprit humain unique. Elles tentent de les définir et les analysent dans leur
intégralité et leur complétude. Bakhtine soutient qu’en sciences naturelles, précision
ou exactitude signifie que les connaisseurs se détachent de l’objet de leur
contemplation et tentent de préserver leur neutralité dans l’exploration scientifique.
En revanche, le but des sciences humaines et sociales n’est pas la précision de la
connaissance « objective » dans le sens de développer et d’établir un miroir interne
du monde externe. Au lieu de cela, les sciences humaines et les sciences sociales
comprennent, transmettent et interprètent les discours des autres (Bakhtin, 1981). En
sciences humaines, la connaissance dialogique ou la compréhension est
fondamentalement réflexive. (Marková, 2000, p. 424-425, notre traduction)
Il en résulte que la connaissance dialogique est orientée vers l’étude des
idées et leurs significations. Il ne peut pas y avoir d’étude significative de
l’esprit ou du langage des êtres humains en dehors du texte « qui est
multiforme et multi-voix et toujours situé dans la culture » (p. 426, notre
traduction).
La théorie des RS appartient « aux traditions des idées qui reposent sur une
épistémologie dialogique » (notre traduction, p. 422). L’auteur explique que
ces affinités entre la théorie des représentations sociales et les théories
socioculturelles de l’esprit, le co-constructivisme et les théories dialogiques
de la communication par ailleurs, ne sont pas immédiatement perceptibles.
Deux raisons sont évoquées par Marková : de nombreux chercheurs dans le
domaine des représentations sociales souscrivent à « une épistémologie
fondamentaliste » dans l’utilisation de certains concepts. Pour Marková, au
lieu de donner aux termes des « significations dynamiques et socialement co-
construites » on leur donne un caractère individualiste et statique. La
seconde raison est que la théorie est « à développer » et qu’il est nécessaire
de présenter l’état de l’art d’une façon cohérente.
En utilisant des concepts comme les attitudes, les valeurs, la cognition, etc., ils les
remplissent de fondamentalisme, plutôt qu’avec des significations dialectiques ou
dialogiques. (Marková, 2000, p. 423, notre traduction)
Marková va plus loin disant que ces malentendus impactent la recherche sur
les représentations sociales à la fois au niveau des concepts et de la
méthode : « il n’y a pas beaucoup de progression constatée dans la théorie ou
la recherche empirique » (p. 423, notre traduction).
Ainsi, l’approche dialogique et dialectique met l’accent sur « la nature
située et holistique des phénomènes relationnels, sur leur dynamique,
hétérogénéité, leur tension et conflit » (p. 430, notre traduction).
En revanche, ce qui fait de la théorie des représentations sociales une théorie de la
connaissance sociale, c’est la conceptualisation :
• de la dynamique de la pensée, du langage et des pratiques sociales à travers des
phénomènes socioculturels et individuels au moyen de tension, conflit et polarisation
des oppositions ;
• de l’ensemble de concepts inter-reliés et définis dialogiquement générant des
hypothèses. (Marková, p. 442, notre traduction)
Sommaire
1. Les nouvelles technologies
2. L’argent
3. Le bien-être chez soi
4. Les droits de l’homme
5. Le Sida
6. Le chômage
7. L’enfant de rue
8. Valeurs, guerre et paix
9. Le travail
10. Le passé
11. Paix, guerre et conflits
12. La personne âgée
13. Le vieillissement
14. Le changement climatique
2. L’argent
La recherche de Vergès (19927) porte sur la représentation sociale de
l’argent. Il analyse trois échantillons : un échantillon représentatif de la
région marseillaise (N = 367 hommes et femmes), un échantillon
représentatif de la région de Nîmes (N = 400 femmes) et un échantillon
d’étudiants (N = 48). Cette étude se fonde sur une association libre à partir
de l’inducteur « argent ». L’auteur a conçu un programme pour produire deux
types d’analyses : une analyse prototypique et ce qu’il nomme « une
catégorisation sous contrainte ».
Dans l’analyse prototypique des échantillons marseillais et nîmois, Vergès
montre que le travail et la qualité de vie constituent les éléments centraux.
À coup sûr Travail et Qualité de vie (Bien-être, Bonheur, Confort) sont des éléments
du noyau central car situés dans la case où il y a une congruence positive entre les
deux critères (« très fréquent » et « bien placé »). Mais on doit être plus incertain pour
les autres éléments apparus tels que Achats ou Pouvoir, qui se trouvent dans des
cases où les deux critères ne sont pas congruents. (Vergès 1992, p. 205)
En revanche le recueil des étudiants est très différent avec l’utilisation de
termes qui n’ont pas le même sens, attestant qu’ils ne voient pas les choses
de la même manière. Par exemple le terme « bonheur » renvoie à « l’argent
ne fait pas le bonheur ». De même la bourse rattachée aux milieux financiers
dans l’enquête de Nîmes renvoie chez les étudiants à l’attribution d’argent
qu’ils perçoivent pour faire leurs études (tableau 4.2).
Tableau 4.2 – Tableau étudiants (N = 48 ; extrait de Vergès, 1992, p. 208)
Fréquences Rang moyen
Sup ou égal à 7 Inférieur à 3,5 Égal ou supérieur à 3,5
16 Pouvoir 18 Bourse
10 Bonheur
7 Richesse
9 Monnaie
Inf à 7 6 Fric 6 Achat
5 Travail 6 Luxe
6 Échange
5 Banque
4 Liberté
Des listes d’items pour chaque objet ont été constituées (CTH = 50 items ;
CTE = 30 items ; BECS = 40 items) à partir desquels les répondants
devaient sélectionner les items les plus représentatifs de l’objet. L’auteur
constate que sur 40 items du BECS, 8 appartiennent au CTH, 3 au CTE et 4
aux deux (tableau 4.4).
Tableau 4.4 – Items du BECS suivant leur référence
(extrait de Bourgeat-Carter, p. 83)
N° N° Référence N° Référence au confort
Référence au CTH
Item Item au CTE Item thermique
17 Un chauffage d’entretien 36 Avoir un jardin 22 Le confort thermique
18 facile 38 De la verdure 29 Une bonne isolation
19 Un chauffage fiable 30 Dans une villa 39 Une isolation thermique
20 Des radiateurs à eau 40 Une température normale par
21 Des radiateurs rapport
23 électriques à la température extérieure
31 Être au chaud
34 Une cheminée
Des doubles vitrages
Un chauffage agréable
La place de l’item « avoir assez d’argent » laisse à penser que les revenus
sont moins importants chez les C. MIN mais l’auteur, croisant cette
information avec le revenu des ménages, trouve l’inverse, c’est-à-dire que
les revenus sont supérieurs chez les C. MIN : « Il s’agirait donc bien d’un
type de relation à l’argent (d’une représentation de l’argent ?) et non d’une
réalité de moyens financiers qui serait sous-jacente à la gestion globale de
leur environnement domestique et qui transparaît dans leur représentation du
BECS » (p. 153).
5. Le Sida
Joffe (199511), partant des représentations dominantes sur la diffusion du
Sida en lien avec les groupes à risques, s’intéresse aux conséquences
psychosociales de ces représentations sur les membres de l’un des groupes à
risques : les homosexuels.
Elle va conduire des entretiens approfondis avec un échantillon
d’homosexuels britanniques (N = 10) et sud-africains (N = 10). Dans les
deux échantillons, 60 % étaient blancs et un tiers étaient séropositifs ou
avaient le Sida. La comparaison des cultures est importante ; Joffe explique
que les homosexuels britanniques sont vus comme très puissants et que les
homosexuels sud-africains constituent un groupe « ancré dans une culture
conservatrice et moralisatrice » avec une identité comportant « la nature
fragmentaire et non unifiée du parent qui a vécu l’apartheid » (p. 3, notre
traduction).
Les hommes ont notamment été invités à parler de l’origine du Sida,
comment il se propage et quels groupes peuvent être les plus touchés dans
leur pays.
Concernant la propagation du Sida, les réponses montrent que l’identité
homosexuelle et le Sida sont liés ; les répondants pensent que quel que soit
leur comportement, contracter le Sida est inévitable pour eux.
En fait, j’ai lu dans un magazine, un magazine du dimanche, quand [le Sida] est arrivé
ici pour la première fois. C’est quand j’ai eu ma première relation homosexuelle, juste
après ça, donc je pensais vraiment que j’avais le Sida… je pensais je vais faire un
test de dépistage du Sida. Et je l’ai fait. J’étais juste jeune. J’avais quinze ans…
Quand ils m’ont montré les résultats et dit : « Regarde, c’est négatif », je n’y croyais
toujours pas car je me sentais mal avec le stress. Je croyais psychologiquement que
j’avais la maladie…
Intervieweur. — Et avez-vous eu une expérience sexuelle non protégée à ce moment-
là… ?
Répondant. — Non, je n’ai pas du tout eu de rapports sexuels non protégés
(homosexuel britannique).
J’ai eu peur parce que le Sida a été mentionné comme une maladie pour les
homosexuels, alors j’ai pensé que peut-être il pourrait s’attaquer à moi (homosexuel
sud-africain, in Joffe, 1995, p. 6, notre traduction).
Comme l’explique Joffe, le répondant britannique s’attend à avoir le Sida
par rapport à son identité et non pas par rapport à ses pratiques. En
conséquence de ce lien entre leur identité et le Sida, les homosexuels
commencent à se voir de manière fortement négative.
Quand ils m’ont dit que j’étais infecté par le VIH, ce fut un soulagement car je pense
qu’au fond de chaque esprit des homosexuels, ils pensent tous qu’ils sont positifs.
Vous ne savez pas. Nous n’avons pas été des anges. Nous avons couché avec
beaucoup de gens et vous pensez toujours que vous pourriez être infecté. Quand on
m’a dit que j’étais séropositif… pour la première fois de ma vie, je me suis senti
coupable d’être homosexuel, je n’ai jamais eu ce problème de culpabilité parce que je
suis homosexuel, mais à cette époque je sentais une culpabilité immense. Et vous
savez pourquoi ? Parce que la société me montrait du doigt (homosexuel sud-africain
séropositif). (Joffe, 1995, p. 7, notre traduction)
Constatant dans l’étude que la responsabilité et l’origine du Sida étaient
souvent externalisées, Joffe cite les travaux de Farmer (1992) selon lesquels
les groupes qui ont été blâmés pour le Sida dans leur culture pourraient être
influencés par les théories de la conspiration. Elle constate que si la moitié
des Britanniques adhèrent à ces théories, ce n’est le cas que d’un seul Sud-
Africain.
Je pense qu’il [le Sida] pourrait être une guerre chimique… J’ai lu de petits extraits
dans des publications où la CIA a été liée, et soyons réalistes ici. Vous savez, il se
pourrait bien, vous savez, si vous voulez éradiquer une espèce du monde ou une
minorité, ou une catégorie du monde, qu’il s’agisse d’insectes ou de quoi que ce soit
d’autre, vous vous intéressez à leur système de reproduction, n’est-ce pas, quelque
chose où il y aurait un contact, ou un contact intime… ce serait certainement la
communauté homosexuelle. (Homosexuel britannique séropositif, p. 8, notre
traduction)
6. Le chômage
Flament (199412) propose une étude sur les représentations sociales du
chômage selon quatre groupes : des jeunes chômeurs (CJ) et non chômeurs
(NCJ) de moins de 26 ans, des chômeurs et non chômeurs âgés de plus de
40 ans (CA et NCA ; tableau 4.7).
Des entretiens exploratoires ont permis la construction d’un questionnaire
de caractérisation dans lequel chaque item devait être évalué de 1 (peu
caractéristique du chômage) à 5 (très caractéristique).
Tableau 4.7 – Rangs des items au questionnaire de caractérisation
(adapté de Flament, 1994b, p. 111)
Items CJ NCA NCJ CA
Inquiétude pour l’avenir 1 1 1 3,5
Problèmes financiers 2 2,5 2,5 3,5
Absence de diplômes 3 9 8,5 15
Couverture sociale 4 11 14 12
Privation matérielle 5,5 5 6,5 6,5
Situation catastrophique 5,5 2,5 11 9
Manque de compréhension 7 12 12 13
Agences de formation 8 13 10 10
Conséquences sur le moral 9 4 2,5 2
Engendre la frustration 11 7,5 6,5 8
Remise en question de soi 11 10 4 6,5
Engendre l’optimisme 11 14,5 15 14
Marginalisation 13 7,5 8,5 5
Rapports familiaux 14 14,5 13 11
Perte de confiance en soi 15 6 5 1
Afin de rechercher les éléments du noyau central, Flament utilise la Mise en
Cause ou MEC (Moliner, 198813). Cette technique consiste comme son nom
l’indique à remettre en cause des caractéristiques saillantes d’un objet visé
(ici le chômage ou le chômeur). Si l’objet n’est pas reconnu, c’est qu’il
s’agit d’une caractéristique centrale car nécessaire pour définir l’objet.
Selon ces résultats, on identifie les items avec une distribution en J comme
caractéristiques des éléments centraux (e.g. « problèmes » 7,5/8 /
17,5/74,2). Ainsi, le noyau central de la représentation des non-chômeurs est
constitué des items « problèmes » et « drame », et celle des chômeurs, des
items « problèmes ». En conclusion et selon l’approche structurale, il ne
s’agit pas de la même représentation.
7. L’enfant de rue
La recherche de Campos (199814) avait pour objectif d’étudier différents
objets de RS (le rôle d’éducateur de rue chez les éducateurs, le rôle de
moniteur chez les moniteurs, l’enfant de rue chez les éducateurs, les
moniteurs et les étudiants, et l’enfant pauvre chez les éducateurs). Nous
reviendrons ici en particulier sur la comparaison de la RS de l’enfant de rue
auprès de 3 groupes (tableau 4.8).
Dès le départ notre intérêt majeur portait sur la possibilité d’analyser une situation
sociale donnée, celle qui met en rapport éducateurs et enfants de rue, à partir de la
psychologie sociale, notamment sur la base de la théorie du noyau central. Ce que
l’on appelle « éducation sociale de rue » est le modèle d’assistance aux enfants de
rue le plus répandu au Brésil, un modèle d’intervention dans une situation d’exclusion
sociale bien particulière vu que les sujets touchés sont des enfants et des
adolescents. (Campos, 1998, p. 6)
Parmi les hypothèses posées, Campos a supposé que dans la RS de l’enfant
de rue chez les éducateurs, il y aurait les éléments centraux « misère » et
« exclusion » et que les éléments en rapport avec la dimension
« délinquance » occuperaient la périphérie. En revanche chez les moniteurs,
Campos a supposé que la délinquance était au centre de la représentation.
Le questionnaire de recherche a été construit à partir de trois types de
questions : un test d’associations libres avec choix des mots principaux, une
méthode élaborée par Vergès (198915) : « la constitution de famille de
mots », et un test de centralité.
L’étude porte sur 163 éducateurs de rue qui ont au moins 2 ans de travail
avec les enfants de rue, 68 moniteurs ayant au moins 2 ans de travail dans un
internat et 136 étudiants.
L’intérêt d’enquêter auprès d’un troisième groupe de sujets porte sur la différence
entre les pratiques réciproques de chaque groupe et leurs influences sur les
représentations élaborées. De ce fait, l’objectif d’inclure le groupe d’étudiants du
cursus universitaire de service social, pour le diplôme d’assistant social, consiste en
ce que ce groupe fait de l’objet « enfant de rue » un sujet de conversation quotidienne,
sans pour autant développer aucune pratique sociale directe auprès de cette
population. (Campos, 1998, p. 212)
Tableau 4.9 – Résumé des analyses des évocations de la représentation sociale d’enfant de rue, chez
les trois populations (extrait de Campos, 1998, p. 220)
Éducateurs Moniteurs Étudiants
Éducateurs Moniteurs Étudiants
Abandon Abandon Abandon
Exclusion – Exclusion
Misère Misère Misère
Hypothèses de centralité
Famille – –
Drogue – Drogue
– – Violence
Violence – –
Faim – –
Première Carence affective – –
périphérie – Drogue –
– Famille Famille
– Délinquant Délinquant
Les auteurs trouvent que la plus grande différence entre les Européens et les
deux autres groupes se situe dans le principe d’organisation des items révélé
par l’analyse de la structure de similitude (SSA).
Comme mentionné précédemment, les deux dimensions déduites pour notre liste
spécifique de valeurs étaient l’individu vs le collectif et le particulier vs l’auto-
transcendance. Soutenant la première hypothèse concernant l’enchevêtrement du
personnel et du collectif, les espaces israélien et palestinien sont apparus assez
similaires : dans les deux cas, les valeurs individuelles et collectives ont été
regroupées en une seule facette (facteur), avec la famille et le pays en son centre.
Dans chacun des espaces SSA, les éléments auto-transcendants se situaient en
dehors de la facette individuelle/collective (ethno-nationale) combinée. C’est-à-dire
que dans les deux groupes, les éléments individuels ont été fusionnés avec les
éléments collectifs, avec le pays au centre (voir également le tableau 2). Nous
n’avons trouvé ce type de structure dans le SSA d’aucun autre pays européen. (Orr,
Sagi et Bar-On, 2000, p. 9, notre traduction)
« Quelle est votre vision des nations et des États nationaux » ? Deux items
parmi les six sont apparus pertinents. Sur le premier, les Israéliens sont
apparus significativement plus en accord et les Palestiniens significativement
moins.
Les autres résultats montrent que par rapport aux Européens, les deux
groupes de lycéens du Moyen-Orient considèrent davantage la guerre comme
légitime (hypothèse 3) et sont disposés à accepter le droit des nations à
entrer en guerre pour créer leur propre État (tableau 4.12).
Tableau 4.12 – Idées concernant les nations (moyennes et écarts type ; extrait et traduit de Orr, Sagi et
Bar-On, 2000, p. 12)
Israéliens Palestiniens Européens F Différences
significatives
Les nations comme cause
3,52 (0,91) 3,30 (1,05) 3,40 (0,88) 15,1 Toutes
principale des guerres
Droit d’aller à la guerre pour
3,09 (1,05) 3,18 (1,14) 2,64 (1,10) 197,8 Toutes
créer son propre État
9. Le travail
Roussiau et Leblanc (200118) se sont intéressés aux représentations sociales
du travail auprès d’élèves de différentes filières : bacs généraux,
technologiques et professionnels. L’objectif est d’étudier les relations entre
les types d’orientation des lycéens et leurs représentations sociales du
travail.
Mais plus que le reflet fidèle des différentes formations scolaires et professionnelles,
nous formulons l’hypothèse que le contenu de ces représentations sera le fruit d’une
activité d’appropriation cognitive que ces différents lycéens réalisent durant cette
année charnière de la transition, à propos d’un objet-but comme le travail qui
« finalise » leurs études actuelles. (Roussiau et Le Blanc, 2001, p. 34)
Partant des travaux de Vergès (1992), les auteurs ont utilisé une
méthodologie en deux étapes. Tout d’abord une association libre autour du
mot « travail », puis une analyse catégorielle « qui permet de regrouper dans
des champs sémantiques des ensembles d’opinions proches les unes des
autres » (Roussiau et Le Blanc, p. 42).
Cette méthodologie a été conduite auprès d’une quarantaine d’élèves dans
chaque filière.
Les zones centrales des trois groupes présentent des différences. Pour les
lycéens qui préparent un bac général, le travail apparaît comme une réalité
abstraite alors que pour les lycéens qui préparent un bac technologique et un
bac professionnel, c’est une dimension plus pragmatique du travail qui
ressort. Par ailleurs les lycéens de bac technologique font davantage
référence au chômage.
Les attributs du travail ont une connotation plus négative chez les lycéens de bac
technologique qui semblent se sentir plus menacés par le chômage, alors que ces
attributs ont une couleur plus positive chez les lycéens de bac professionnel qui
associent les termes emploi et indépendance à leur représentation. (Roussiau et Le
Blanc, 2001, p. 41)
L’analyse catégorielle vient confirmer « l’existence d’espaces sémantiques
précédemment identifiés » (p. 42). Les auteurs identifient, au sein de chaque
groupe, six catégories (tableau 4.15). Le poids en pourcentage des catégories
par population montre que pour les lycéens du bac général, la catégorie la
plus importante est stress-vie (24,15 %), constituée par des items comme
surmenage et fatigue. En revanche, la catégorie argent-salaire, qui renvoie à
des aspects plus concrets, est accessoire (poids de 7,80 %).
Concernant les lycéens du bac technologique, la catégorie vie active-
chômage a le poids le plus important (24,50 %), suivie de la catégorie
salaire-argent (18,65 %).
Quant à la dernière population (lycéens du bac professionnel), les
catégories ayant le plus de poids sont : argent-indépendance (23,40 %) et vie
active-emploi-chômage (17,75 %). Comme le soulignent les auteurs, c’est la
dimension d’insertion et d’expérience professionnelle qui prime.
Tableau 4.15 – Les six catégories par groupe de lycéens et le poids
en pourcentage des catégories (adapté de Roussiau et Le Blanc, 2001, p. 42)
Élèves du bac général Poids en %
Catégorie 1 : Stress-vie 24,15
Catégorie 2 : Effort-réflexion-rigueur 15,60
Catégorie 3 : Métier-vie active-chômage 15,60
Catégorie 4 : Devoir-école-études 14,10
Catégorie 5 : Devoir-nécessité 7,80
Catégorie 6 : Argent-salaire 7,80
Rebuts 14,85
Total 100 %
Élèves du bac technologique
24,50
Catégorie 1 : Vie active-chômage
18,65
Catégorie 2 : Salaire-argent
14,40
Catégorie 3 : Études
12,85
Catégorie 4 : Sérieux
10,90
Catégorie 5 : Temps-responsabilité-fatigue
8,00
Catégorie 6 : Patrons
10,50
Rebuts
Total 100 %
Élèves du bac professionnel 23,40
Catégorie 1 : Argent-indépendance 17,75
Catégorie 2 : Vie active-emploi-chômage 14,90
Catégorie 3 : Temps-responsabilité-fatigue 8,00
Catégorie 4 : Entreprise 11,70
Catégorie 5 : Santé-vie 10,00
Catégorie 6 : Connaissances-expérience professionnelle 14,10
Rebuts
Total 100 %
10. Le passé
L’étude de Deschamps, Páez et Pennebaker (200119) sur la représentation
sociale du passé s’intéresse à la vision de l’histoire en fonction de la
génération, du sexe et de l’ancrage culturel (nationaux et migrants étrangers).
Afin d’étudier la mémoire collective des événements sociopolitiques et
culturels, les auteurs ont interrogé 143 personnes vivant en Suisse romande
et leur ont demandé de donner les trois événements les plus importants durant
les 10, 100 et 1 000 dernières années (ordre 1) ou l’inverse (1 000, 100 et
10 ; ordre 2, tableau 4.16).
Tableau 4.16 – Population (extrait de Deschamps et al., p. 59)
Ordre 10/100/1 000 Ordre 1 000/100/10
CH Non-CH CH Non-CH
Homme 22 2 7 3 34
Étudiants
Femme 17 3 25 1 46
Homme 13 2 12 3 30
Adultes
Femme 16 4 9 6 33
66 11 53 13 143
13. Le vieillissement
La thématique choisie par Wachelke et Contarello (201022) est proche
puisqu’elle concerne le vieillissement, néanmoins, ce n’est pas le même
objet.
Les auteurs ont conduit deux études. La première auprès de 80 Italiens dans une perspective
comparative hommes/femmes et jeunes/âgés, la seconde comparant 40 jeunes Italiens avec
40 jeunes Brésiliens.
Dans la première étude, 40 étudiants hommes et femmes de l’université de Padua ont été
recrutés (moyenne d’âge = 22,2 ans). Le groupe plus âgé des 40 hommes et femmes (moyenne
d’âge = 64 ans) était constitué par l’environnement proche des étudiants (grands-parents,
connaissances…). Un questionnaire a été utilisé avec une tâche associative à partir de
laquelle les répondants devaient se prononcer sur une série d’opérateurs logiques selon la
méthodologie des Schèmes Cognitifs de Base (SCB). Les auteurs ont également utilisé une
mise en cause (MEC).
« Puis ils ont indiqué, pour chaque réponse, si une série de 28 opérateurs logiques reliant le
vieillissement à la réponse avaient été activés ou non. Ces connecteurs étaient regroupés
selon le type de relation qu’ils expriment, formant trois méta-schèmes : “description”
(9 connecteurs), “praxis” (12) et “attribution/évaluation” (7) (Rateau, 1995). » (Wachelke et
Contarello, 2010, p. 371, notre traduction)
Les résultats font émerger une structure différente pour les participants jeunes et plus âgés.
Par exemple les items « mort » et « exclusion sociale » sont centraux pour ces derniers alors
qu’ils sont périphériques pour les jeunes.
La spécificité des objets est clairement démontrée avec un public
d’étudiants quand on compare la constitution du noyau central dans l’étude
de Wachelke et Contarello et dans celle de Gaymard (2006).
Les analyses sur la répartition des réponses d’activation par groupe d’âge, genre et méta-
schème montrent un effet pertinent qui concerne l’âge. « Il démontre que les participants
matures ont activé proportionnellement plus de SCB de 48,5 % que les jeunes : 39,3 % (z
= 7,81) » (Wachelke et Contarello, p. 374, notre traduction).
Dans la seconde étude, il y avait deux variables explicatives : le contexte culturel national
(Italie – Padoue et Brésil – Florianopolis) et le genre.
L’échantillon de jeunes Italiens utilisé pour la première étude a été repris dans les analyses et
complété par un groupe de 40 jeunes Brésiliens hommes et femmes (moyenne d’âge
= 21,2 ans) ; la même méthodologie a été employée.
Comme pour la première étude, des différences dans la structure de la représentation sociale
sont observées. Par exemple la famille est un élément central pour le groupe des jeunes
Italiens alors qu’elle est périphérique pour le groupe des jeunes Brésiliens. À l’inverse pour
ces derniers l’exclusion sociale ou la sagesse sont des éléments centraux mais périphériques
pour le premier groupe.
La répartition des réponses d’activation par contexte culturel, genre et
méta-schème figure dans le tableau 4.18 ci-dessous.
Tableau 4.18 – Extrait et traduit de Wachelke et Contarello, p. 376
Contexte culturel
Italiens Brésiliens
Description Praxis Attribution Description Praxis Attribution
G non oui non oui non oui non oui non oui non oui
H 345 195 472 248 216 204 384 156 527 193 240 180
F 324 216 451 269 231 189 363 177 516 204 249 171
G = genre ; H = homme ; F = femme.
Les principaux résultats d’analyse indiquent que les Italiens activent plus
de connecteurs (39,3 %) que les Brésiliens (32,2 %), permettant de valider
l’hypothèse selon laquelle le vieillissement « est un sujet qui est associé à un
réseau de relations plus complexe pour les participants issus du contexte
italien (z = 6,10 ; p < .001) » (Wachelke et Contarello, ibid.).
Les auteurs retrouvent pour chaque méta-schème le même schéma, avec une
interaction significative du contexte culturel et de l’activation. Pour les
auteurs, la proportion plus élevée de personnes âgées dans la population
italienne peut expliquer ces résultats.
Sommaire
1. La question des pratiques, comportement
2. Les pratiques en amont, en aval des représentations, une
causalité circulaire ?
Ces quatre aspects ne sont pas exclusifs et on peut trouver dans la même
étude deux sens qui peuvent être confondus. Par exemple être un conducteur
novice ou expérimenté (sens 2) est aussi lié à une façon de conduire risquée
ou pas (sens 3).
2. Les pratiques en amont, en aval des
représentations, une causalité circulaire ?
La question qui a alimenté plusieurs études était la suivante : les pratiques
sont-elles en amont, en aval des représentations sociales ou bien pratiques et
représentations sont-elles interdépendantes ? Ces questionnements remontent
au début des recherches comme le mentionne Abric (1987).
Le premier problème qui nous a intéressé, et celui qui nous semblait le plus urgent à
traiter à l’époque de notre première recherche sur le thème (cf. Abric, 1967), était
celui de la relation entre représentation et comportement. Il nous a semblé en effet
qu’avant d’aborder plus en profondeur l’étude des constituants de la représentation et
de leur organisation, Il était nécessaire de vérifier notre postulat de départ : les
comportements d’un individu en situation d’interaction sont déterminés non par les
conditions objectives, mais par la représentation de cette situation. (Abric, 1987,
p. 13)
La conception selon laquelle les pratiques seules détermineraient les
représentations sociales a fait l’objet de critiques, même s’il n’est pas
possible de contester la place des pratiques dans l’évolution et la
transformation des représentations sociales (Flament, 1989), point qui sera
abordé un peu plus loin.
Les critiques émises sur cette conception catégorique (Abric, 1994b5) sont
fondées sur l’omission de trois facteurs. En premier lieu les facteurs
culturels que l’on ne peut exclure. Ensuite, les facteurs connectés au système
de normes et de valeurs. Comme le mentionne Abric : « Il ne suffit pas que
l’individu soit engagé dans une pratique pour qu’il la reconnaisse comme
sienne et se l’approprie. Encore faut-il qu’elle lui apparaisse comme
acceptable par rapport au système de valeurs qui est le sien » (p. 220). Enfin
les facteurs en rapport avec l’activité du sujet, les processus qui vont
participer à la construction démontrant le rôle des représentations sociales et
leur impact sur la réalité.
Même avant l’expérience, l’autre groupe est déjà perçu comme moins favorable que
le partenaire et soi-même (t : 5,73 et 5,56 ; sign. à 0,001). L’interaction significative
entre avant-après et objet de la projection montre que la « détérioration » de la
projection au cours de l’expérience est plus importante quand elle porte sur le
partenaire ou sur soi-même. (Doise, 1969, p. 19)
Doise trouve également une discrimination au niveau des attentes en
défaveur de l’autre couple (tableau 5.9) qui permet de conclure qu’une
situation de conflit « suffit à susciter de la discrimination en fonction de
l’appartenance à des groupes dont l’existence est cependant très limitée dans
le temps » (p. 20).
Tableau 5.9 – Moyennes des fréquences de choix coopératifs attendus de la part du partenaire et de
l’autre couple (extrait de Doise, 1969, p. 20)
GROUPES
Différents Mixtes Homogènes
Autre Autre Autre
Partenaire Partenaire Partenaire
couple couple couple
Garçons 11,07 9,36 11,79 10,21 11,14 8,71
Allemands
Filles 16,00 10,10 13,90 11,80 12,80 9,00
Garçons 12,14 10,21 9,14 8,71 10,79 9,14
Français
Filles 10,20 11,90 11,70 10,60 13,15 11,85
Dans le second cas, les pratiques ne sont pas en contradiction. Elles étaient
peu développées mais sont rendues très fréquentes par les circonstances ; il y
a alors une modification du « niveau d’activation des schèmes
périphériques, et la transformation est progressive, sans rupture avec le
passé » (Flament, 198927, p. 211).
Flament va proposer une notion essentielle, celle de réversibilité de la
situation (tableau 5.11). À préciser que Katerelos fait référence en 199028 à
la réversibilité en s’appuyant sur des travaux de Flament non encore publiés
et présentés dans le cadre d’un séminaire en 1989. Ainsi des circonstances
perçues comme réversibles ou irréversibles n’auront pas les mêmes
conséquences. L’hypothèse qu’il défend est que la réversibilité perçue c’est-
à-dire la perception que l’on peut revenir à la situation antérieure, va ralentir
le processus de transformation.
Tableau 5.11 – Tableau combinatoire (extrait de Flament, 1994a29, p. 51)
Circonstances perçues
comme
réversibles irréversibles
Bonnes raisons définies par la représentation sociale A B
Une bonne raison
C D
Définies hors représentation unique
sociale Une multiplicité
E F
de bonnes raisons
Dans certains cas, les modifications de circonstances sont perçues comme
réversibles, c’est-à-dire que, à tort ou à raison, on croit à un retour rapide au statu
quo ante…
L’hypothèse est que la réversibilité perçue ralentira le processus de transformation de
la représentation sociale, et notamment interdira tout changement au niveau du noyau
central… (Flament, 1994a, p. 52)
Les « bonnes raisons », comme le suggère leur nom, permettent de rétablir
l’équilibre cognitif. « Lorsque nous parlons de bonnes raisons, dans notre
modèle, nous considérons que le moyen de rétablir l’équilibre est, sinon
clairement conscient et explicite, du moins explicitable par le sujet lui-
même » (Flament, 1994a, p. 53).
Nous proposons de schématiser, sous forme de tableau, les différentes
cases du modèle proposé par Flament (1994a ; tableau 5.12).
Tableau 5.12 – Schématisation du modèle de Flament
Circonstances perçues comme
Réversibles Irréversibles
Bonnes raisons définies par A B
la représentation sociale
Exemple : le travail La représentation
des femmes durant la guerre de la chasse et de la nature
de 1914-1918 (Guimelli, 1988)
C
Quelques Exemple : les étudiants D
bonnes raisons africains ou malgaches vivant Le schème étrange
en couple
Définies hors F
représentation Les relations sociales
sociale à Madagascar
Une multiplicité
(Andriamifidisoa-Danichert
de bonnes E
1982)
raisons
Culture du mil et culture du
riz au Cameroun
(Domo, 1984)
– ils peuvent être éveillés : c’est-à-dire activés, mais à un degré moindre, chez les
sujets qui ne mettent pas en œuvre les pratiques nouvelles, mais qui sont tout à fait
d’accord pour qu’elles le soient, et qui ne le font pas, dans la plupart des cas faute de
temps » (Guimelli, 1989, p. 136).
Sommaire
1. L’origine du concept de themata dans le champ de la
philosophie des sciences : les travaux de Gérard Holton
2. Les themata et la théorie des représentations sociales
+ Opinions –
Sommaire
1. La question des normes chez Durkheim
2. Normes, anthropologie et sociologie
3. Des travaux pionniers en psychologie sociale
4. Normes et représentations sociales : les travaux aixois
5. La théorie de la conditionnalité
Avant de présenter les travaux sur les aspects normatifs des RS en lien avec
l’approche structurale, et comme nous l’avons fait précédemment, le concept
de « normes » sera abordé de façon non exhaustive, en sociologie, en
anthropologie, puis nous reviendrons sur des travaux pionniers en
psychologie sociale.
Le modèle fonctionnaliste
Dans l’influence sociale, la conformité a pour objet d’éviter la déviance des membres
par rapport à la norme dominante. Ceux qui adoptent la norme sont dits « fonctionnels
et adaptatifs » et ceux qui ne la suivent pas sont appelés « dysfonctionnels et non
adaptatifs ». C’est ce modèle qui ne prend en compte que les tendances à éviter l’écart
par rapport à la norme sociale pour conduire les individus au consensus que Moscovici
(1979) a appelé « modèle fonctionnaliste » et à partir duquel il a élaboré sa critique.
Prescrire, prescription
Le ROBERT, Dictionnaire historique de la langue française (1998) indique différents
sens aux mots « prescrire » et « prescription ».
Les profils moyens apparaissent influencés par les modèles normatifs : les
profils standards et « bien vue » corrèlent positivement, et chacun
négativement avec « mal vue » (tableau 7.6).
Tableau 7.6 – Corrélations (Pearson) entre les différents profils moyens
des réponses « soi » (extrait de Gaymard, 2003b, p. 54)
Standard Substitution
Étud Rupture Bvue Mvue Occid
Étudiante 1,00 0,93126 0,81 – 0,76 0,37
Rupture 0,93 1,00 0,70 – 0,65 0,57
Bvue 0,81 0,70 1,00 – 0,96 0,32
Mvue – 0,76 – 0,64 – 0,96 1,00 – 0,26
Occid. 0,37 0,57 0,32 – 0,26 1,00
Cette étude montre ainsi que les réponses en condition standard des
étudiantes d’origine maghrébine sont influencées par le modèle parental
« bien vu » confirmant leur situation de négociation et d’entente avec la
famille. Dans l’étude suivante, il s’est agi d’étudier le modèle de
référence des amis (pairs) auprès d’un groupe de jeunes automobilistes.
Dans cette seconde étude, Gaymard (2009128) a donc étudié l’influence du
modèle des « pairs » sur les réponses des jeunes conducteurs avec
l’utilisation d’une consigne proche du paradigme de l’autoprésentation
(« Répondez à ce questionnaire pour être bien vu vs mal vu par vos amis »).
Il s’agissait d’un choix « intuitif » par rapport à la thématique et au groupe
étudié. Le questionnaire des choix alternatifs utilisé dans la première étude
abordait des thématiques sensibles comme le mariage et la virginité et
concernait des jeunes filles d’origine maghrébine dont nous avons largement
étudié la problématique conflictuelle des valeurs. Il paraissait ainsi délicat
de leur demander de répondre « pour se faire bien voir ou mal voir ».
La problématique des jeunes conducteurs ne s’inscrit pas au même niveau
car ils revendiquent explicitement leur appartenance au groupe des jeunes et
parce que des travaux déjà anciens ont montré que les transgressions
routières étaient plutôt banalisées et que les conducteurs n’éprouvaient pas
de difficulté à rapporter les infractions commises.
Partant du scénario « limite de vitesse » (Gaymard, 2007129), les réponses
« standard » ont été comparées aux réponses obtenues en condition de
substitution : « Répondez à ce questionnaire pour être bien vu versus mal vu
par vos amis ». Les résultats montrent que le modèle « bien vu par les amis »
a un poids important. Il constitue un bon prédicteur des réponses obtenues en
condition standard (tableau 7.7) ; les profils moyens « standard » et « bien
vu » corrèlent positivement (tableau 7.8).
Tableau 7.7 – Coefficients de régression (extrait et traduit de Gaymard, 2009, p. 174)
Modèle B E β t p
Régression 1 (const) – .335 .556 – .602 .554
BV 1.221 .184 .941 6.635 .000
MV .237 .326 .103 .726 .477
Régression 2 (const) .061 .106 .875 .578 .570
BV 1.136 .140 8.098 .000
* Variable dépendante : standard.
Tableau 7.8 – Corrélations de Pearson avec les profils moyens
(extrait et traduit de Gaymard, 2009, p. 174)
Standard Bien vu Mal vu
Standard 1 .875 (*) – .496 (*)
Bien vu .875 (*) 1 – .636 (*)
Mal vu – .496 (*) – .636 (*) 1
Note : *p < .001 (unilatéral). N = 22.
Ainsi les jeunes trouvent légitime de ne pas respecter la limite de vitesse et
cette légitimité est bien vue par leur groupe de pairs. Ceci confirme que la
problématique de la conduite (automobile, 2-roues, etc.) chez les jeunes doit
tenir compte de l’importance du groupe de pairs dans la représentation car
celui-ci constitue un modèle de référence (e.g. Gaymard et Bessin, 2017130)
contrairement au domaine des études supérieures (Flament, 1999b).
L’étude des modèles de référence permet de clarifier le statut des
« prescriptions ». Elles ne se laissent pas appréhender de manière
« exclusive », parce que la représentation intègre la perspective
individualiste et la perspective collectiviste.
La question de l’influence dans les représentations sociales est présente dans les
travaux sur les modèles normatifs dans lesquels des instructions spécifiques sont
utilisées (Flament, 1999). Ils révèlent l’aptitude des individus à se mettre à la place
des autres en produisant d’autres représentations que les leurs (Campbell, Muncer,
Guy et Banim, 1996 ; Gaymard, 2003b), mais aussi l’influence des groupes de
référence sur les réponses individuelles (Flament, 1999 ; Gaymard, 2009). Ainsi,
« Nous ne nous limitons pas à nous représenter le monde dans notre propre esprit
mais nous sommes influencés aussi par la manière dont nous pensons que les
autres groupes importants pour nous se le représentent » (Gaymard, 2011, p. 135).
(Gaymard, 2014131, p. 232-233, notre traduction)
La représentation sociale comme système normatif (Flament, 1999b) va au-
delà de la dichotomie noyau central/périphérie parce que les variations sont
intégrées dans le système qui les explique. Ainsi, le postulat développé par
Flament (1999b) selon lequel dans la représentation sociale tout est
normatif pourrait renvoyer à un autre postulat : dans la représentation
sociale tout est pratique. C’est d’ailleurs le sens de ses propos lorsqu’il
dit : « une représentation ne peut se concevoir sans référence aux pratiques
qui lui sont liées » (Flament, 2001, p. 44) ; et un peu plus loin, après avoir
défini la pratique comme « l’application des règles et des principes » (en
faisant référence au dictionnaire) en reconnaissant que cette définition
pourrait presque convenir pour la notion de norme sociale.
Une représentation par facettes132 : l’effet Guttman
L’effet Guttman est connu depuis longtemps en analyse factorielle des
correspondances et a été identifié plus tardivement dans l’analyse factorielle
en composante principale (ACP ; Flament, 1995133 ; Flament et Milland,
2003134, 2005135). Pour rechercher un éventuel effet Guttman, on part d’une
table qui présente les moyennes de chaque groupe pour chaque item. Il s’agit
de la méthodologie en plan Q dont nous avons parlé ci-dessus. À partir de
cette table on exécute une analyse en composantes principales et, dans le cas
où existe un effet Guttman, on observe un ordre sur les conditions ; certains
items iront en augmentant selon cet ordre et d’autres en diminuant. Nous
sommes alors en présence d’une structure unidimensionnelle.
L’analyse multidimensionnelle d’une telle structure donne ce que l’on appelle l’effet
Guttman, ou Horseshoe phenomenon ; Arabie et Hubert (1992, p. 172) mentionnent
que les analyses (MDS) paramétriques sont intrinsèquement incapables de sortir
cette structure unidimensionnelle. (Flament, 1995, p. 73)
Dans son article de 1995, Flament voulait voir ce que donnait l’application
du modèle psychophysique de Parducci à une représentation sociale.
D’où l’analogie entre cette réalité sociale linéaire (apparemment) simple, et la réalité
physique telle que l’appréhende la psychophysique ; une expérimentation va un peu
plus loin que l’analogie, puisque le modèle psychophysique de Parducci s’ajuste très
convenablement à nos données expérimentales. (Flament, 1995, p. 75)
D’autres travaux montrent que l’effet Guttman permet de comparer
différents « profils moyens » en fonction des consignes normales et de
substitution. Flament, Guimelli et Abric (2006136) ont montré que cet effet
rendait compte du masquage/démasquage de zones normativement sensibles
dans la représentation. Dans une étude sur la représentation de l’islam, les
auteurs ont croisé la variable enquêtrice (Maghrébin versus non-Maghrébin)
et la variable consigne (normale versus substitution) et montré le
démasquage des aspects négatifs en condition de substitution. Milland et
Flament (2010137) se sont intéressés à la représentation sociale du chômeur et
à son organisation en facettes. Ils ont extrait la facette du chômeur-victime
lorsque les participants répondaient en leur nom propre (consigne standard)
et celle du chômeur-profiteur lorsque les participants répondaient comme le
feraient les Français en général (consigne de substitution).
Ces différents travaux conduisent à une approche de la représentation
sociale qui n’est pas monolithique mais multifacettes. Les profils moyens
peuvent être matérialisés directement par des groupes de répondants, c’est-à-
dire sans utiliser la substitution, comme nous le montrerons ci-dessous dans
la représentation de la personne âgée.
Dans l’étude sur la représentation sociale de la personne âgée évoquée
dans le chapitre 4 de cet ouvrage (Gaymard, 2006138), un effet Guttman a été
mis en évidence. La personne âgée constitue un « objet sensible », comme en
témoignent certaines réticences de la part des professionnels à répondre au
questionnaire.
De plus il y a d’importantes recherches américaines concernant les
stéréotypes à l’égard des personnes âgées (concept d’âgisme) qui induisent
cette problématique. Effectivement cette recherche était consécutive au
constat qu’il existait un certain nombre de préjugés et de stéréotypes à
l’égard des personnes âgées dans les promotions d’élèves infirmiers et
aides-soignants. Afin de répondre à ces questions, deux approches
théoriques ont été combinées : celle des représentations sociales, dont il a
été question au chapitre 4, et celle des stéréotypes.
Pour l’étude des stéréotypes, le différenciateur sémantique utilisé par Paicheler, Beaufils et
Ravaud (1987 139) a été adapté. Les sujets devaient penser à la personne âgée en général et
mettre une croix entre 16 antonymes (tableau 7.9).
Tableau 7.9 – Exemple d’items du différenciateur sémantique
(extrait et traduit de Gaymard, 2006, p. 91)
1 2 3 4 5 6 7 8 9
Réservée Ouverte
Lente d’esprit Vive d’esprit
Émotionnelle Calme
Docile Autoritaire
Sérieuse Insouciante
Inconstante Persévérante
Timide Audacieuse
Insensible Sensible
Confiante Méfiante
Même si l’utilisation du différenciateur sémantique a provoqué des réticences, il a été
constaté que les caractéristiques attribuées étaient plutôt consensuelles. C’est l’effet Guttman
qui a mis en évidence certains aspects n’apparaissant pas avec les méthodes traditionnelles
parce que justement nous étions en présence d’un objet « sensible » générateur d’une
certaine ambiguïté.
Nous voyons sur la figure 7.3 l’enchaînement des profils de bas en haut : aides-soignantes,
infirmières, étudiants université catholique, étudiants université laïque, qui révèle une
structure unidimensionnelle. L’ordre sur les conditions de passation atteste de l’effet
Guttman : certains items vont en augmentant selon cet ordre et d’autres en diminuant
(figure 7.3).
Figure 7.3 – Effet Guttman : alignement des 4 profils en arc de cercle
(extrait et traduit de Gaymard, 2006, p. 82)
Figure 7.4 – Trajectoires diagonales des items A et B à travers l’enchaînement des 4 profils
(extrait de Gaymard, 2006, p. 83)
L’effet Guttman fait ressortir les effets de masquage/démasquage et les
différences de représentation pour chaque groupe. Ces effets s’observent sur
certains items qui vont être plutôt positifs pour les étudiants de l’université
laïque en particulier, et négatifs pour le personnel soignant. Ces résultats ont
montré que sur certains items, les étudiants avaient une représentation plus
« charitable » et moins discriminante que le personnel paramédical. Par
ailleurs quelques différences ont été observées entre les aides-soignantes et
les infirmières.
Les aides-soignantes perçoivent la personne âgée comme étant moins conforme
mais comme étant plus imaginative. On pense que cette représentation moins
« normative » de la personne âgée est liée à leurs pratiques. (Gaymard, 2006, p. 85,
notre traduction)
L’effet Guttman révèle ainsi des aspects « masqués » même sans consigne
de substitution, mais avec un objet d’étude « sensible » et plusieurs modèles
(infirmières, aides-soignantes, étudiants université laïque, étudiants
université catholique). D’un point de vue méthodologique, cet effet apparaît
très intéressant dans l’étude des normes et des représentations, et ce d’autant
plus qu’il permet de présenter une analyse globale des différents profils.
Dans le domaine de l’éducation, Gaymard et Andrés (2009140) ont conduit
une étude fondée sur l’articulation entre le domaine des représentations
sociales et celui des modèles normatifs et le domaine des compétences
sociales.
Les auteurs ont fait passer un questionnaire d’habiletés sociales (Andrés,
Gaymard et Martín, 2005141) à des lycéens espagnols. Ils devaient répondre
en condition standard puis avec des consignes « pro et contre normatives ».
Les modèles de référence étaient ceux des parents et du professeur-tuteur.
L’instrument de cette recherche est issu d’une adaptation réalisée par
Menesini (2001142) à partir des travaux originaux de Caprara et de Gerbino
(2001143) et de Pastorelli, Vecchio et Boda (2001144). Ce questionnaire
d’évaluation des habiletés sociales est composé de 29 items (alpha = 0,82)
comprenant une échelle de réponse de type Likert en 5 points (jamais,
rarement, quelquefois, souvent, toujours ; tableau 7.10).
Il aborde les thématiques suivantes : solution de problèmes (e.g. item 1 du
tableau), empathie (e.g. « Je peux comprendre comment se sentent les autres
bien qu’ils ne le démontrent pas clairement »), habiletés de communication
(e.g. item 3 du tableau), efficacité émotive et gestion du stress (e.g. « Je suis
content quand je réussis ce que je fais »), pro-socialité (e.g. item 5 du
tableau) et relations avec les camarades (e.g. « J’essaie d’être accepté par la
majorité de mes camarades et qu’ils aient une bonne opinion de moi »).
Tableau 7.10 – Exemples d’items du questionnaire d’habiletés sociales
(extrait de Gaymard, 2011145, p. 147)
ITEMS Jamais Rarement Quelquefois Souvent Toujours
1. Quand surgit un problème, il me
vient différents types de solutions
positives
3. J’attends mon tour pour parler dans
les discussions en classe
5. Je comprends qui a besoin d’aide,
bien qu’il ne le demande pas
ouvertement
Ces travaux sont définis comme s’inscrivant dans une psychologie sociale
de l’éducation (Gaymard et Andrés, 2009). L’approche théorique est double :
tout d’abord celle des représentations sociales et des modèles normatifs
(Flament, 1999b ; Flament, Guimelli et Abric, 2006 ; Gaymard, 2003b ;
Gaymard, 2006) ; ensuite les travaux dans le champ des compétences
sociales et des comportements pro-sociaux.
Parmi les nombreuses définitions de la compétence sociale, l’efficacité
dans l’interaction fait partie des aspects centraux (Rubin et Rose-Krasnor,
1992146 ; White, 1959147). Rubin, Bukowski et Parker (1998148) définissent la
compétence sociale au travers d’habiletés sociocognitives comme la
compréhension des pensées, émotions et intentions d’autrui ou encore
l’expression des émotions positives et l’inhibition des émotions négatives.
Ils situent leur origine dans le développement et la résolution de tâches
cognitives qui incluent un ensemble de conduites générant les habiletés
sociales. Le développement et l’emploi de conduites pro-sociales
représentent l’un des principaux aspects de la compétence sociale. Ces
compétences sont essentielles à l’établissement de relations sociales saines
et positives. Plusieurs études ont montré que les enfants ayant des difficultés
à vivre en société présentaient plus de comportements inadaptés
(e.g. agression, dépression, etc.) et qu’ils étaient davantage rejetés par leurs
pairs (Crick, 1996149 ; Rys et Bear, 1997150). L’intervention pour
l’amélioration de la vie en commun dans les écoles nécessite une approche
systémique compte tenu de l’implication des différents collectifs : parents,
élèves, professeur (Andrés, Gaymard et Martín Ortega, 2005151, 2008152).
Les études dans ce domaine fondées sur le concept de représentations
sociales étant rares, Gaymard et Andrés (2009) ont proposé d’étudier la vie
en commun au travers de la représentation des élèves. Quelles
représentations, quelles croyances ont-ils des attentes des adultes
(professeur-tuteur et parents) quant au comportement à adopter à l’école ?
De plus des questions se sont posées sur la désirabilité sociale car la
méthode de substitution n’avait pas été utilisée auprès de publics mineurs.
L’étude a été menée dans un lycée sensible à Madrid avec trois groupes de
lycéens qui devaient compléter le questionnaire d’habiletés sociales trois
fois (consigne standard, pro et contre normative). Avec les consignes « pro »
et « contre normatives », les élèves remplissaient le questionnaire « comme
le ferait un élève bien vu/mal vu » par ses parents ou par le tuteur. Cette
dernière consigne a été testée de façon anonyme (2e groupe) et non anonyme
(3e groupe ; les lycéens ont mis leurs noms sur le questionnaire) afin de voir
s’il y avait un effet de désirabilité sociale sur les réponses (tableau 7.11).
Tableau 7.11 – Récapitulatif des conditions standard et de substitution pour
la passation du questionnaire d’habiletés sociales (extrait de Gaymard, 2011, p. 149)
1 er groupe N = 42 2 e groupe N = 44 3 e groupe N = 74
« Modèle parents » « Modèle tuteur » « Modèle tuteur » non anonyme
Condition standard Condition standard
Condition standard ParSt
TutSt N-TutSt
Condition « bien Condition « bien vu
Condition « bien vu par le tuteur » N-TutBv
vu par les parents » ParBv par le tuteur » TutBv
Condition « mal vu Condition « mal vu
Condition « mal vu par le tuteur » N-TutMv
par les parents » ParMv par le tuteur » TutMv
L’effet Guttman permet de présenter une analyse globale des résultats avec
la comparaison des 9 profils moyens. Pour rappel, dans le cas d’un effet
Guttman, l’analyse factorielle en composantes principales révèle un ordre
sur les conditions (standard, bien vu, mal vu, etc.) avec certains items qui
vont en augmentant et d’autres en diminuant selon cet ordre ; il s’agit de la
composante diagonale. On peut également observer certains items restant
stables au travers des différents profils, il s’agit de la composante de taille
(Flament et Milland, 2003). Dans le cas où la moyenne de colonne diffère
trop d’une colonne à l’autre, il est conseillé de remplacer dans chaque
colonne, les valeurs par leurs rangs. Le rang 1 correspond aux moyennes les
plus basses, c’est-à-dire aux réponses les moins habiles socialement
(réponses « plutôt jamais »).
Les résultats observés illustrent la complexité des modèles dans ce domaine. Ceci aussi bien
concernant la forme selon laquelle pensent les élèves que celle selon laquelle ils croient que
les modèles de référence (parents et tuteur) pensent. On observe un intéressant effet Guttman
sur l’enchaînement des profils : « bien vu par les parents » (ParBv), « bien vu par le tuteur
en condition non anonyme » (N-TutBv), « bien vu par le tuteur » (TutBv), « condition
standard parents » (ParSt), « condition standard tuteur non anonyme » (N-TutSt), « condition
standard tuteur » (TutSt), « mal vu par les parents » (ParMv), « mal vu par le tuteur »
(TutMv) et « mal vu par le tuteur en condition non anonyme » (N-TutMv, figure 7.5).
Ainsi, l’effet Guttman qui rend compte d’une structure linéaire permet de
travailler à partir de profils collectifs (les différents groupes et/ou les
différentes consignes) pour mettre au jour « un fait social » (selon
l’expression de Flament, 1995).
Nous verrons qu’ici, comme dans d’autres cas déjà étudiés, nos analyses mettent en
avant une hiérarchie linéaire sur les items (à peu près identique à celle résultant de
leurs moyennes). Comme si la réalité sociale s’imposait aux sujets, un peu à la façon
dont la réalité physique s’impose dans une expérience de psychophysique… Et donc,
à défaut de pouvoir utiliser les méthodes de la psychologie différentielle… (Flament,
1995158, p. 68)
L’algèbre de Boole
Les travaux de Flament autour de l’hypothèse d’une théorie booléenne de la
représentation font partie de ses plus anciens travaux (avec l’analyse de
similitude).
Ainsi, ayant esquissé une formalisation des structures cognitives par les algèbres de
Boole (Flament, 1972), nous avons appliqué l’analyse booléenne des données
(Flament, 1976a, 1977) dans l’étude de certaines représentations sociales : ce qui en
résulte est une structure d’implication entre éléments constitutifs de la représentation,
généralement d’interprétation facile (Flament, 1967, 1976a, chapitre 11 ; Flament,
1981159, p. 376).
Il y a toujours plusieurs manières d’être « dans la norme », car la représentation
propose divers modèles de référence pertinents…
C’est ce que j’ai essayé de montrer pour la représentation des études supérieures
chez des étudiants tout-venant160…
Du point de vue méthodologique, cela se traite à l’aide de modèles dits
« compensatoires » (Coombs, 1964) : si une personne est « défaillante » sur un point
– ce qui pourrait passer pour une transgression d’un aspect du système normatif –
elle se « rattrape » sur un autre point qui est socialement considéré comme pouvant
compenser le manque. Ce mécanisme explique comment on peut être dans la
norme de diverses façons, comment on peut être conforme sans être trop
conformiste… (Flament, 2001, p. 259).
Partant du principe selon lequel un élément central a comme propriété
d’être plus caractéristique de l’objet qu’un élément périphérique, Flament a
proposé d’introduire le questionnaire de caractérisation dans les études de
représentation (Abric, 2003161).
Cependant les statistiques classiques sont souvent peu adaptées à ce type de
questionnaire (Flament, 1996b162 ; Gaymard, 2002163). L’analyse booléenne
du questionnaire (Flament, 1976164) se définit comme une analyse logique
révélant des structures compensatoires et s’appuyant sur « une règle des
majorités alternatives non exclusives » (Flament, 1996b, p. 120) ; c’est dans
cet article de 1996 que Flament fait référence à la notion de « système
normatif », avant qu’elle n’apparaisse dans le titre de sa publication de
1999b.
Si tel est le cas, on s’explique alors l’impuissance des techniques statistiques
classiques, notamment des techniques corrélationnelles, puisque, nous l’avons vu
(tableau 3), le jeu des majorités alternatives tend à ramener la plupart des
corrélations vers zéro…
Mais le problème est alors de trouver une interprétation psychologique de cette règle.
On peut penser que, majorité et norme allant souvent ensemble, il s’agirait de
pousser l’analyse du concept de représentation sociale dans le sens d’un système
normatif… (Flament, 1996b, p. 120).
Dans cet article, Flament (1996b) étudie la représentation sociale du sport auprès de
5 populations ayant des pratiques différentes (non-sportifs, hand-ball et rugby [sportifs de
haut niveau], tennismen amateurs, squash [catégorie proche de l’amateurisme]) à partir d’un
questionnaire de caractérisation constitué de 15 items (tableau 7.12). La consigne donnée
aux sujets était de choisir les 5 expressions les plus proches de leur conception personnelle
du sport (notées + et codées 3), puis les 5 expressions les plus éloignées (notées – et
codées 1), enfin les 5 restantes étaient notées 0 et codées 2.
Tableau 7.12 – Extrait de Flament (1996b, p. 111-112)
CONC C’est de la concentration
LOIS C’est un loisir
DEFO C’est un défoulement
AIR C’est être en plein air
BESO C’est un besoin
EFFO C’est faire des efforts musculaires importants
ADRE C’est de l’adresse
COMP C’est de la compétition
FORM Ça permet d’avoir la forme
MENT Ça passe par le mental
RENC Ça permet de rencontrer des gens
MAIT C’est apprendre à se maîtriser
PLAI C’est un plaisir
DEPA C’est arriver à se dépasser
JEU C’est un jeu
S’appuyant sur une analyse en composantes principales (ACP), Flament identifie les items les
plus caractéristiques du sport selon les sportifs de haut niveau (COMP, CONC, JEU, DEPA et
MENT) et selon les profanes (DEFO, FORM, LOIS, AIR, RENC) avant d’étudier la couverture
booléenne (CB) de la population.
Flament démontre que l’existence d’une CB va de pair avec des corrélations proches de zéro.
Le tableau 7.13 affiche les réponses des non-sportifs aux items LOIS et COMP. On constate
de fortes majorités sur LOIS (3) et COMP (1). Il n’y a que 4 sujets (encadré en gras) qui sont
extérieurs à l’une et à l’autre de ces majorités.
Tableau 7.13 – Extrait de Flament (1996b, p. 116)
Si on repositionne ces 4 sujets, on aboutit à la répartition théorique
(tableau 7.14).
Tableau 7.14 – Extrait de Flament (1996b, p. 116)
Flament a analysé les CB pour les sportifs de haut niveau et les profanes, et
l’analyse des populations extrêmes montre que l’item « COMP » intervient
dans les deux CB mais pour l’une comme l’expression la plus proche de la
conception du sport et pour l’autre comme l’expression la plus éloignée ;
ceci l’amène à présenter 4 classes de sujets : S, M, N, « autres », et à
constater que cette dernière classe est vide (tableau 7.15).
Les résultats avec l’analyse canonique simple montrent que chaque scénario
a la même structure car on observe un regroupement des situations en trois
classes : respect, conditionnalité et transgression pouvant justifier la
méthodologie de regroupements de certains échelons que nous avons utilisée
pour étudier la conditionnalité chez les sujets jeunes et âgés. Par ailleurs
l’opposition entre le respect et la transgression rend compte d’un « effet
Guttman », c’est-à-dire que les réponses sont alignées suivant un ordre
pouvant être illustré par une parabole.
Ce questionnaire a été analysé avec d’autres méthodes (Anova, méthode
par quartiles). L’analyse canonique permet un regroupement des classes par
les liaisons linéaires et une lecture plus globale au travers de la carte
factorielle. La figure 7.12 présente l’analyse du scénario « feu rouge ».
Scénario feu rouge : pour ce scénario du feu rouge, le premier axe factoriel explique
65,62 % d’inertie tandis que le deuxième explique 21,36 % d’inertie. La carte
factorielle obtenue permet de dégager trois classes. Une première classe formée par
des situations justifiant le respect absolu des règles de conduite : « vous avez des
enfants en bas âge dans le véhicule », « vous avez bu », « vous êtes distrait »,
« vous êtes seul dans la voiture ». Une 2e classe constituée par des situations qui
renvoient au respect et au respect conditionnel des règles : « vous vous rendez au
travail », « vous êtes avec des amis », « c’est tard le soir », « le véhicule suivant vous
colle ». Et enfin, une 3e classe regroupant les situations justifiant la transgression des
règles et qui concerne la situation : « vous êtes pressé ». Dans l’étude de [Gaymard,
2007] le scénario « feu rouge » est peu conditionnel si ce n’est pour 2 situations :
« vous êtes pressé » et « vous êtes avec des amis » dont les quartiles (q 75 %) sont
respectivement de 3,52 et 3,03. (Nzobounsana et Gaymard, 2010, p. 90)
Le fait que ces différences n’aient pas été observées en 2007 peut être interprété par
une évolution des pratiques liées aux transgressions du Code de la route. Il apparaît
dans cette étude que la ligne blanche continue est le scénario qui différencie le plus
les hommes des femmes (par le nombre de situations et l’effet de taille). (Gaymard et
Tiplica, 2019211, p. 193, notre traduction)
Gaymard et Tiplica (2012 212) se sont intéressés à la conditionnalité des conducteurs (hommes
et femmes) à l’encontre des piétons (Il vous arrive de ne pas laisser passer un piéton si…)
formulant l’hypothèse que les femmes seraient plus sensibles à la vulnérabilité du piéton (et
donc moins conditionnelles). Partant d’un QSC adapté au piéton fondé sur 19 situations, ils
ont vérifié différentes hypothèses prédisant que dans certaines situations, les conducteurs
seraient plus conditionnels que les conductrices (e.g. si le feu est vert pour le conducteur) et
que dans d’autres, il n’y aurait pas de différence en référence aux précédents travaux (e.g. si
le piéton est un enfant).
Dans cette étude, Gaymard et Tiplica ont lancé l’utilisation des réseaux bayésiens. Ils ont
proposé de faire un lien entre la théorie de la conditionnalité et la prise de risque en utilisant
pour la première fois le théorème de Bayes appliqué à 3 situations du CSQ adapté au piéton.
L’approche bayésienne (Stephenson, 2000213) repose sur les probabilités
conditionnelles et dérive du théorème de Bayes qui permet la révision
probabiliste. Cette règle permet de passer d’une probabilité a priori, c’est-
à-dire avant la prise en compte du nouvel élément, à une probabilité a
posteriori à la suite de la prise de connaissance de la nouvelle information.
Cette approche permet de présenter « un graphe causal » avec des nœuds.
À partir des années 1950, les psychologues ont traité des modèles mathématiques
appliqués à la théorie de la prise de décision (Edwards 1961 ; Edwards et al., 1963).
Selon le point de vue d’Edwards (1962), la prise de décision dépend des attentes
(théorème de Bayes) et des utilités (Edwards, 1971). Dans cette étude, nous
analysons la relation entre le respect des règles et la prise de risque en nous
demandant si le respect des règles pourrait être considéré comme faisant partie d’un
cadre bayésien plus général. (Gaymard et Tiplica, 2012, notre traduction)
Gaymard et Tiplica (2012) vont considérer la dépendance importante entre
3 situations du CSQ qui concernent la perception de situations dangereuses.
Ayant montré que les femmes étaient moins conditionnelles que les hommes
dans un contexte de pluie (situation 14 : il vous arrive de ne pas laisser
passer un piéton s’il pleut…) et qu’il y avait un lien avec les réponses aux
situations 16 (si un véhicule vous colle) et 19 (s’il y a 2 voies et que le
véhicule à côté ne s’arrête pas), ils l’ont modélisé à l’aide d’un réseau
bayésien (figure 7.14).
On considère que le genre des sujets a une incidence sur les réponses qu’ils
donnent à la question 14 (arrête orientée de G à AQ 14) comme souligné dans le
précédent paragraphe. On considère aussi que la réponse que les sujets donnent à
la question 14 a une incidence sur leurs réponses aux questions 16 et 19 du CSQ
(modélisé par les arêtes orientées de AQ 14 vers AQ 16 et respectivement AQ 19).
Tous les nœuds dans le RB représentés dans la fig. 1 sont des nœuds discrets : G- a
deux modalités (homme, femme) ; AQ 14, AQ 16 ont six modalités (1, 2, … 6) et
AQ 19 a cinq modalités (1, 2, … 5) ». (Gaymard et Tiplica, 2012 – notre traduction)
Figure 7.14 – Réseau bayésien pour la perception des situations dangereuses (extrait de
Gaymard et Tiplica, 2012)
B
bonnes raisons 177
C
cadre de référence 218
canevas étranges 181
catégorisation 86
champ
— de représentation 63
— sémantique 124
— social dynamique 222
changements 222
cognitions conditionnelles 246
communications 119
comparaison groupes 120
compensation 57
compétence sociale 267
complaisance 226
comportement 159
concept thématique 194
conditionnalité et valeur 296
conflit 91
— normatif 283
conformisme 234
conformité 213, 224
consensus 107
consigne
— de substitution 254
— standard 252
— standard, pro et contre normative 268
contexte 110
— psychosocial 251
contradiction 184
— explicite 181
contre-normatif 253
couverture booléenne (CB) 275
croyances 211
— acceptables versus inacceptables 296
D
démarche comparative 120
dépendance du comportement des petits groupes 227
différenciateur sémantique 148, 263
diffusion 40
discours de la science 193
dispersion 69
dissonance cognitive 28
dynamique 94
— de groupe 222
E
École d’Aix 107
École de Genève 104
École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) 76
effet autocinétique 217
effet Guttman 261
équilibre 177, 222
espace tridimensionnel (x-y-z) 193
étude de la presse 40
évaluations objectives et subjectives 172
évocation 121
évolution 163
F
figuration 61
focalisation 69
fonctions
— cognitives 66
— des représentations sociales 66
— d’orientation 67
— identitaires 67
— justificatrices des comportements et des prises de position 68
formation
— des normes 217
— d’impression 23
G
genèse 31
graphe de la représentation 182
groupe 109
H
histoire des sciences 192
I
idées sources 204
idéologie 31
image 63
— du monde 195
inconditionnels 241
indice de normativité 257
influence
— informationnelle 227
— majoritaire 224, 233
— minoritaire 233
— normative 227
— sociale 216
information 62
innovation 234
J
jeux expérimentaux 164
L
latitudes normatives 287
logique conditionnelle 291
M
masquage/démasquage 262
matrices 167
méta-théorie 111
méthode
— des petites histoires 311
— expérimentale 108
— factorielle 108
méthodologie
— en plan Q 250
— qualitative et quantitative 108
mise en cause (MEC) 87
modèle
— bi-dimensionnel 242
— culturel 212
— d’analyse 218
— de référence 258
— dialogique 104
— normatif 257
— sociodynamique 100
N
négociation 229
normalisation 219
norme 209
— de préférence 229
— d’objectivité 229
— d’originalité 230
— extrémisée 238
— sociale 218
noyau
— central 87
— figuratif 36
O
objectivation 35
objet 65
— de représentation 125
— sensible 262
ontisation 61
ordre sur les conditions 268
P
paradigme
— de l’autoprésentation 258
— du jeu expérimental 165
patterns
— culturels 214
— de transgressions légitimes 299
pensée
— formelle 56
— informative 61
— naturelle 56
— représentative 61
— scientifique 56
— sociale 58
perception 21
périphérie 87
personnification 61
phénomène anti-science 195
phénoménologie 76
philosophie des sciences 191
plusieurs manières d’être « dans la norme » 273
polarisation 235
position thématique 194
pratiques 159
— en contradiction ou pas avec la représentation 176
— nouvelles 175
— sociales 175
prescripteurs des comportements 90
pression
— à l’inférence 69
— normative 253
principes générateurs de prises de position 100
principes organisateurs 102
prise de risque 306
profils moyens 262
propagande 40
propagation 40
proposition thématique 194
Q
questionnaire
— de caractérisation 131
— des scripts conditionnels 291
— d’habiletés sociales 265
R
rationalisations 184
règles 212
— de conduite 213
régression 129
régulations du comportement 213
relation
— d’antonymie 98
— d’emboîtement 96
— de réciprocité 98
représentation
— anticipatrice 169
— autonome 88
— collective 15
— de la tâche 168
— du destinataire 168
réseaux bayésiens 308
réseaux de communication 56
réversibilité de la situation 176
RS des risques 311
S
saillance sociocognitive 119
schèmes
— étranges 176
— néo-normaux 185
— normaux 176
— périphériques 88
— prescripteurs 250
Schèmes Cognitifs de Base (SCB) 149
sciences profane et sacrée 32
sens commun 31
situation biculturelle 248
sociologie 209
solidarité
— mécanique 212
— organique 212
sous-structuration périphérique 95
statistiques de Wilks 312
stéréotype 136, 262
structure
— compensatoire 274
— d’implication 273
— unidimensionnelle 261
système 55
— de forces en équilibre 222
— normatif 238, 293
T
temporalité 76
test des choix alternatifs 254
themata 191
théorie
— de la conditionnalité 287
— de la norme émergente 236
— des scripts 89
— du noyau central 74
— scientifique 32
— sociogénétique 35
transformation
— brutale 183
— des représentations sociales 163, 175
— progressive 179
— résistante 181
transgressions légitimes 246
travaux expérimentaux 164
U
univers
— consensuel 32
— réifié 32
V
valeurs 209
variations conditionnelles 246
W
Weltbild 195
Z
zone masquée 253
zone muette 253
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2. Jean-Pierre et Jean-Claude partageaient tous deux une distance ironique très saine par rapport au
glamour et à la prétention académique. En même temps, ils prenaient leur travail au sérieux. Enfin, ils
partageaient le goût de vivre : boire, manger et socialiser. Trois choses essentielles qu’ils m’ont apprises
pour être psychologue social.
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12. https://twitter.com/easpinfo/status/1159461405696901120?lang=fr
13. Rappelons que Henri Tajfel est né en Pologne et Serge Moscovici, en Roumanie.
14. Il faut dire que deux anciens présidents allemands de la AESP, Strack et Stroebe, se sont plaints de
la rapidité et de la superficialité de la décision prise par le comité.
15. Les « zones franches LGBT » sont en fait des zones où les autorités locales ont adopté des
résolutions (sans force juridique) exprimant leur objection à l’« idéologie LGBT ».
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43. Nous invitons les lecteurs à lire ou à relire, dans la seconde édition de son ouvrage, le chapitre
intitulé « Quinze ans après », dans lequel il explique la demande de « mise à jour » qui lui a été faite :
« étant donné que le parti communiste a changé d’attitude vis-à-vis de la psychanalyse » (Moscovici,
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29. Voir le tableau 1.8 page 34.
30. Jodelet, D. (1989). Représentations sociales : un domaine en expansion. In D. Jodelet (Ed.), Les
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41. Flament, C. et Rouquette, M.L. (2003). Anatomie des idées ordinaires. Paris : Armand Colin.
42. Voir également le chapitre 7.
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76. Nous soulignons.
77. Jahoda, G. (1988). Critical notes and reflections on “social representations”, European Journal of
Social Psychology, 18(3), 195-209. doi.org/10.1002/ejsp.2420180302
78. Jaspars, J. (1986). Forum and focus : A personal view of European Social Psychology. European
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1. Farr, R.M (1992). Les représentations sociales : la théorie et ses critiques. Bulletin de Psychologie,
XLV, 405, 183-188.
2. Flament, C. et Rouquette, M.L. (2003). Anatomie des idées ordinaires. Paris : Armand Colin.
3. Salès-Wuillemin, E., Morlot, R., Masse, L. et et Kohler, C. (2009). La représentation sociale de
l’hygiène chez les professionnels de santé : intérêt du recueil par entretien et de l’analyse discursive des
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4. Les études sont classées par ordre chronologique de publication.
5. Nous mettons ici l’accent sur cet aspect, ce qui n’exclut pas dans les études mentionnées d’autres
points de comparaison.
6. Grize, J.B., Vergès, P. et Silem, A. (1987). Les salariés face aux nouvelles technologies. Vers une
approche socio-logique des représentations sociales. Paris : CNRS.
7. Vergès, P. (1992). L’évocation de l’argent. Une méthode pour la définition du noyau central d’une
représentation. Bulletin de Psychologie, XLV, 405, 203-209.
8. Bourgeat-Carter, G. (1993). « Le bien-être chez soi. Représentation sociale complexe ou
complexe de représentations sociales ». Thèse de doctorat, université de Provence, Aix-en-Provence
(sous la direction de C. Flament).
9. À noter que le terme « facette » sera utilisé plus tard pour décrire l’effet Guttman (voir chapitre 7).
10. Clémence, A., Doise, W., De Rosa, A. et Gonzalez, L. (1995). La représentation sociale des droits
de l’homme : une recherche internationale sur l’étendue et les limites de l’universalité. Journal
International de Psychologie, 30(2), 181-212.
11. Joffe, H. (1995). Social representations of AIDS : Towards encompassing issues of power. Papers
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12. Flament, C. (1994b). Sur les représentations sociales du chômage. Revue internationale de
psychologie sociale, 7(2), 109-115.
13. Moliner, P. (1988). « La représentation sociale comme grille de lecture. » Thèse de Doctorat,
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1. Nous avons effectué cette recherche à partir de la version numérique de l’ouvrage.
2. Nous soulignons.
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23. Le texte est mis en gras par Campos.
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1. Nous adoptons l’écriture sans accent pour homogénéiser la présentation.
2. Moscovici, 1992, cité par Moscovici et Vignaux (1994).
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7. Je tiens à remercier G. Holton pour ses échanges et ses éclaircissements sur ces éléments.
8. Chapitres dans : Holton, G. (1981). L’imagination scientifique. Traduit par Emmanuel Allisy,
Monique Abeillera et Jean-François Roberts. Paris : Gallimard.
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1. Ce chapitre est en partie extrait de mon habilitation à diriger les recherches.
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étude de représentation sociale. Paris : L’Harmattan.
102. J’ai d’ailleurs en tête les échanges avec C. Flament sur ce positionnement car mes travaux ne
parlaient pas ou très peu de « noyau central ».
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125. Rouanet, H. et Le Roux, B. (1993). Analyse des données multidimensionnelles. Paris : Dunod.
126. La forte corrélation entre ces deux groupes s’explique quand on observe la droite de régression. Il
y a cinq thèmes sur la droite, ce qui donne du poids aux corrélations et masque la spécificité de chaque
population.
127. Le thème « instruction » est inversé par rapport aux autres thèmes. Pour être bien vue, il faut être
plus occidentale.
128. Gaymard, S. (2009). Norms in social representations : two studies with French young drivers. The
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132. Terme utilisé par Bourgeat-Carter en 1993 (voir chapitre 4).
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