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Depuis les années 1980, France marquée par ↗ abstention électorale (record reg/dep 2021 : 66,7% et 87% chez les -25 ans).
Phénomène souvent lu comme signe inéluctable d’un desî pour la pol. + déclin global de l'engagement des citoyens.
Toutefois, les mvts sociaux récents (Gilets Jaunes) nous rappellent que les formes de l’action collective (AC) sont diverses
et prennent tjrs une place centrale ds nos sociétés démocratiques.
Le répertoire d’AC
L’engagement se matérialise ds des actions collectives càd un ensemble d'actions concertées d’un ou +eurs groupes d'ind.
en vue de faire triompher une cause qui peuvent différer en termes de :
➢ objet : aux côtés des conflits du travail existent également des conflits sociétaux.
➢ acteurs : les AC peuvent être initiées par des syndicats, partis pol, associations, groupements informels, etc.
➢ répertoire d'action : chaque grp contestataire dispose d’un stock limité de moyens d'AC, à chaque époque et ds
chaque contexte. (voter, manifester, faire grève, faucher des OGM, boycott de produits, envahir une centrale
nucléaire, campagne de # sur les réseaux sociaux, etc.). Ces actions diffèrent en termes d’espace, de nature de la
revendication, de symbolisation et de violence. Ce répertoire d'AC est défini par le politiste et historien Américain
Charles Tilly comme un ensemble de type d'actions, considérées légitimes par les acteurs de mouvements sociaux,
auxquelles ils peuvent avoir recours pour se faire entendre sur une problématique donnée (1984). Distinction
répertoire d’action ancien (révoltes paysannes localisées, peu organisées) et moderne (révoltes ouvrières : grèves,
enjeux politiques larges, portés par des organisations (syndicats, assos)).
B. L’action collective
AC : ensemble d’actions communes et concertées de plusieurs membres d’un groupe, afin d’obtenir des objectifs
communs, de faire triompher une cause.
L'engagement politique ne va finalement pas de soi. En effet, si les ind. rationnels raisonnent tous en ”passagers
clandestins” alors il ne devrait pas y avoir d'AC ! C'est la conclusion célèbre de l'économiste Mancur Olson dans Logique
de l’action collective (1965)
Toutefois, la sociologie politique a depuis longtemps montré comment on pouvait dépasser ce paradoxe, en mobilisant à
la fois une analyse utilitariste (les incitations sélectives) et une autre + symbolique (rétributions de différentes natures).
Le paradoxe de l’AC
Paradoxe de l’AC : le fait qu'une action profitable aux membres d’un groupe n’ait pas lieu si chacun agit en tant que
“passager clandestin”, càd ne s’engage pas car les coûts ind.els sont supérieurs aux bénéfices ind.els.
Que l'on soit gréviste ou non, on peut bénéficier du succès de la grève et se positionner en tant que passager clandestin :
profit des bénéfices sans en avoir subi les coûts. Il est plus facile d'être passager clandestin dans un grand groupe :
caractère anonyme et moindre importance de l'ind. que dans un petit groupe. Dans un petit village, le fait de ne pas
s'engager peut être un coût (stigmatisation) → incitation à agir
On suppose que l'action des ind. découle d'un calcul coûts-avantages et qu'ainsi la rationalité constitue le fondement de la
théorie économique. Or, au niveau ind.el, coûts > avantages (retirés même sans engagement)
Les ind. peuvent agir malgré les coûts :
➢ mouvement des femmes de ménage de l'hôtel ibis des Batignolles pendant 2 ans → un gain de cause
➢ une Révolution dont le coût est maximal (y perdre la vie)
Rétributions symboliques : toutes les formes de récompenses non matérielles (prestige, nouvelles rencontres, sentiment de
donner un sens à sa vie) qui proviennent de l’AC. Daniel Gaxie
L'inscription dans un mouvement collectif génère des gains : sentiment d’appartenance, engagement avec les autres,
inscriptions ds un mvt collectif → création de lien social. La motivation ne découle pas des résultats des revendications
Raisons complémentaires : réseau de sociabilité, réfléchir sur un modèle de la société, plaisir de l'engagement festif autour
de réflexions politiques et possibilité de se faire entendre, valorisation de soi, se sentir utile, …
Motivation personnelle des casseurs : pouvoir s'engager légitiment ds un mouvement violent
Plus le mouvement dure, plus les coûts augmentent → rétributions nécessaires pour compenser les coûts
A. La position sociale
Lorsqu'on s'intéresse aux déterminants sociaux de l'AC, une difficulté apparaît dès lors qu'il est difficile d'associer des types
d'engagement politique à des variables précises. Ainsi, l'appartenance à une classe sociale défavorisée peut jouer ds 2 sens
opposés sur le niveau d'engagement. Elle peut à la fois soutenir l'engagement, mais également le rendre plus difficile.
La catégorie socioprofessionnelle
L’appartenance à des CSP+ et à des niveaux de diplômes élevés augmente la probabilité de s'engager.
Employés et professions intermédiaires : forte sous représentation 0 ouvrier députés alors que 1/5 de la pop. active
Cadres : 3/4 des députés mais 17% de la pop. ⇒ catégories populaires sous représentées, surtout depuis 2017.
Lien avec l’inégale répartition des catégories socioprofessionnelles ds l’engagement politique au niveau des candidats car
contraintes spécifiques aux catégories populaires (disponibilité en termes de temps). De plus, l’engagement d’une
campagne nécessite énormément d’argent, une maîtrise des réseaux (place médiatique), langage, réseau de contacts, codes
culturels : profils sociologiques spécifiques à la candidature.
Question de la légitimité des décisions juridiques et législatives car certaines catégories ne sont pas représentées.
Le niveau de diplôme
*son rôle dans l'engagement associatif
De manière générale, plus le niveau de diplôme est élevé, plus le niveau d’engagement associatif l’est aussi.
Les non diplômés sont 4x moins engagés dans un syndicat que les bacheliers. Contraintes d’organisation du travail + de
financement.
Les ressources symboliques et culturelles, liées au milieu social, à la socialisation politique de la famille, aux compétences
politiques différenciées que cela génère chez les individus, jouent donc un rôle important.
Dans certains contextes, des “mobilisations improbables” peuvent s’organiser au sein de groupes sociaux qui n’ont pas les
compétences et les ressources appropriées (mvt des Gilets Jaunes).
Il importe de montrer que, selon l’époque et le contexte, certaines variables vont se révéler déterminantes ou non . Ceci
conduit à se prémunir de « naturaliser » les constats qui peuvent être faits ( ≠ de comportements politiques entre ♀ et ♂
par exemple), mais plutôt de comprendre pour quelles raisons cette variable pourrait jouer un rôle.
L’âge et la génération
Génération : groupe d’ind. qui sont nés au même moment et qui ont vécu lors d’une même période, ce qui peut les
amener à avoir des pratiques ou des valeurs communes. (Gen. Z → Q° environnementales)
Evolution de l'engagement au regard de l'âge (effet d'âge) → engagement aux élections
Préoccupations liées à un évènement d'actualité (effet de période) → covid, guerre d'Ukraine (impact sur l'ensemble des
générations) + participation aux élections
Jeunes et leurs aînés n'ont pas la même position dans la société car pas même statut : niv. revenu, reconnaissance, etc.
*le militantisme
engagement “post-it” : sur un enjeux particulier, de court terme, temporaire et ponctuel ≠ engagement à une association, à
un parti et à un syndicat. Effet de génération : les jeunes s'engagent différemment (réseaux sociaux) dans la défense d'idées
→ évolution de la nature de l'engagement. Jacques Ion.
Le rôle du sexe
*l'effet du genre sur l'engagement syndical
Surreprésentation des hommes. Femmes à moindre disposition du temps car inégalités tâches ménagères, pas de
possibilité d'assister aux réunions tardives, aux manifestations le week end. Sur-précarité des femmes : temps partiel,
revenu -, inscription - solide ds l'emploi et rapports conflictuels ds les mouvements dominés par les hommes (agressions
sexuelles, harcèlement) impossibilité d'accéder aux postes les + reconnus
surreprésentation des femmes ds l'assistance à la personne où il est plus dur d'organiser des mvt (parcellisation) → Marx
Rapprochement des comportements des hommes et des femmes quant à leur engagement politique. Le vote est assez
proche.
Parti politique : organisation structurée engagée dans la compétition électorale en vue d’exercer ou d’influencer le pouvoir
politique. Ils structurent la vie politique autour d'un leader, d'une idéologie commune ou d'intérêts semblables. Ils mènent
une AC ds le fonctionnement de la démocratie, participant à l'élaboration d'un programme, et surtout en faisant
campagne par la mobilisation d'adhérents et de militants. Ils peuvent également organiser des manifestations, des débats
et appeler leurs membres ou l'ensemble de la population à adopter certaines attitudes (se recueillir lors de certaines
commémorations, manifester sa solidarité...).
Syndicat : association de personnes qui vise à gérer ou à défendre les î professionnels et économiques (salaires, conditions
de travail… ) de ses membres. Ils diffèrent des partis politiques car ils ne visent pas la conquête et l'exercice du pouvoir. Ils
construisent des actions collectives, souvent contestataires lors de manifestations et de grèves.
De nouveaux acteurs (assoc, collectifs) et de nouvelles formes de militantisme (moins durable et hiérarchisées…)
apparaissent en marge ou défiants à l’égard des organisations traditionnelles. Plutôt des individus issus des classes
moyennes supérieures, plus diplômés. La part des femmes y est plus importante. Individualisation de l'engagement (du
fait de la hausse du NdV)
Association : groupement de personnes volontaires réunies autour d’un projet commun ou partageant des activités, mais
sans chercher à réaliser des bénéfices. Elle doit disposer de statuts et de dirigeants. Elles représentent une partie de la
société civile qui participent de manière organisée au bon fonctionnement de la démocratie. Elles jouent un rôle de relais
entre la société civile et les partis politiques, mais aussi de contestation des décisions politiques qui font évoluer les droits
des citoyens et d'influence auprès des décideurs politiques pour obtenir des lois en leur faveur ou pour empêcher
l'adoption de textes contraires à leurs intérêts. Elles organisent donc aussi des actions collectives pour exprimer leurs idées
et défendre des valeurs communes.
Les regroupements
Groupement : groupe de personnes moins structuré qu'une association. Il se constitue naturellement, est informel
1. comptabilisation des actes de féminicides sur l'année
2. font valoir les chiffres auprès des médias (publication)
3. mise à l'agenda politique car les chiffres attirent l'attention
4. organisation d'un grenelle (rencontre, débat) autour du sujet
⇒ Les décisions prises se semblent pas répondre concrètement aux enjeux
Un regroupement est une structure très flexible : pas de reconnaissance légale, pas de démarches administratives, pas de
hiérarchie, échange sans représentants à priori, moindre reconnaissance des engagements de ces collectifs, légitimité
remise en cause , problèmes de financement. Structures sans leader identifié, peu institutionnalisées, privilégiant un
fonctionnement informel, décentralisé, en réseaux.
Nouveaux enjeux de mobilisation : actions collectives qui se développent de plus en plus autour de revendications
post-matérialistes, plutôt que des enjeux plus classiques de répartition des richesses. Robert Inglehart depuis les 60-70.
traditionnellement : revendication sur les cond. de travail et la situation de ceux dans l’emploi (horaires, salaires). Modes
d’action : grève et manif. Charles Tilly : les différents répertoire d’action
Aujourd’hui, nouveaux enjeux de mobilisation : revendication qui dépassent le Tr. → organisation de la soc. (L214,
BLM,...) Q° des libertés, environnementales, conditions des femmes. Mode d’action qui utilise les réseaux sociaux →
mondialisa° du mvt → attirer l'attention par l’originalité du mode d’action
Passage d’une société indus à post indus (tertiarisation) → transformation des valeurs, centrées sur la valorisation
croissante de l’autonomie, deviennent dominantes.
Répertoire d’AC : moyens de pression théoriquement utilisables par un ensemble d’ind. engagés dans une AC.
Les manifestations
Modes d’action culturellement marqués : recours à ≠ actions dans ≠ pays. Bcp de manif en France, peu aux USA.
Désobéissance civile : les zadistes de Notre Dame des landes. Refus assumé et public de se soumettre à une loi ou à un
pouvoir jugé inique. (illégal). Ex : extinction rébellion → blocage de la Porte D’Italie.
Gandhi c/ colonisation brit. ; Martin Luther King Jr c/ lois raciles ; auj : défendre les sans papiers/ assos écolo
opposition directe c/ une mesure (lutte immédiate) → la violence attire l’attention de tous
Répression légitime du mvt par son caractère illégal → recours aux forces de l'ordre justifié
L’opinion public peut la voir négativement, ce qui fragilise le mvt.
Le hacktivisme
Auteurs majeurs
Mancur Olson (1932-1998), économiste américain : paradoxe de l’AC, Logique de l’AC, (1966)
Albert Hirschman (1915-2012) économiste allemand puis américain : Réaction du citoyen mécontent :
défection (exit) / soumission (loyalty) / prise de parole (voice) ⇒ engagement
Charles Tilly (1929-2008), sociologue américain : distinction répertoire d’action ancien / moderne
Daniel Gaxie (1947-), politiste français : rétributions symboliques
Ronald Inglehart (1934-2021), politiste américain: AC reposant sur des valeurs post matérialistes
Dissertation
Comment l’AC a-t-elle évolué en France ?
Comment expliquer l’engagement politique ?