Vous êtes sur la page 1sur 15

Chapitre 5 : Comment expliquer l'engagement

politique dans les sociétés démocratiques ?

Objectifs d'apprentissage :
→ Comprendre que l’engagement politique prend des formes variées (vote, militantisme,
engagement associatif, consommation engagée).
→ Comprendre pourquoi, malgré le paradoxe de l’action collective, les individus s’engagent
(incitations sélectives, rétributions symboliques, structure des opportunités politiques).
→ Comprendre que l’engagement politique dépend notamment de variables
sociodémographiques (catégorie socioprofessionnelle, diplôme, âge et génération, sexe).
→ Comprendre la diversité et les transformations des objets de l’action collective (conflits
du travail, nouveaux enjeux de mobilisation, luttes minoritaires), des acteurs (partis
politiques, syndicats, associations, groupements) et de leurs répertoires

1) Quelles sont les différentes formes d’engagement politique ?


A) Le vote, un mode d’engagement politique
B) Le militantisme
C) La consommation engagée

2) Pourquoi les individus s’engagent-ils ?


A) Les individus n’ont pas intérêt à agir collectivement
B) Comment expliquer l’action collective malgré le paradoxe de l’action
collective ?

3) Les caractéristiques sociales ont-elles un impact sur


l’engagement des individus ?
A) L’engagement politique s’intensifie avec le niveau de diplôme et lorsque les
individus appartiennent au haut de la structure sociale.
B) Les hommes et les femmes ne s’engagent pas autant et pas de la même manière
C) Un engagement qui dépend aussi de l’âge et de la génération

4) Comment les mouvements sociaux ont-ils évolué ?


A) Les actions collectives ont longtemps été centrées autour des conflits du
travail et mis en place par des partis politiques ou des syndicats avec des
grèves et des manifestations
B) Depuis les années 1960, on assite à transformation des objets de l’action
collective
C) On assite au déclin des acteurs traditionnels et à l’arrivée de nouveaux
acteurs
D) On assiste à une transformation des répertoires d’action collectives
Engagement politique : Fait pour proviennent de la participation à une
un individu de s’investir dans une action collective.
organisation (parti, association,
Incitations sélectives : Avantages
syndicat), un mouvement d’idées ou
matériels incitant les individus à
un ensemble d’activités présentant
participer à une action collective.
un caractère politique.
Structure des opportunités
Vote : Procédure formelle destinée
politiques : Ensemble des
à dégager un choix collectif par le
éléments du contexte politique
décompte de choix individuels.
exerçant une influence positive ou
Militantisme : Engagement actif et négative sur l’engagement dans une
bénévole dans un parti politique, un action collective.
syndicat, une association ou dans
Conflit du travail : Opposition entre
une série d’actions collectives visant
salariés et employeurs qui porte sur
la défense d’une cause.
des enjeux professionnels.
Engagement associatif :
Luttes minoritaires : Actions
Engagement volontaire au sein
collectives portées par des groupes
d’une organisation ayant pour objet
de personnes qui sont à un moment
la défense d’une cause ou des
donné dans une position d’infériorité
intérêts d’un groupe. L’engagement
dans la société et donc susceptibles
associatif n’est pas nécessairement
de subir des discriminations.
un engagement politique.
Parti politique : Organisation
Action collective : Action concertée
durable, présente au niveau national
par laquelle des individus se
comme à l’échelon local, dont le but
mobilisent dans l’objectif d’atteindre
est l’obtention d’un soutien populaire
des buts communs par divers
afin d’exercer le pouvoir.
moyens.
Syndicat : Association
Consommation engagée : Pratique
professionnelle dont le but est de
qui consiste à utiliser les actes
défendre et de promouvoir les
d’achats comme moyen de défendre
intérêts de ses membres.
une cause.
Groupement informel : Groupe de
Paradoxe de l’action collective :
personnes moins structuré qu’une
Situation dans laquelle des individus
association.
ayant un intérêt commun à agir ne le
font pas car ils sont rationnellement Répertoires de l’action collective :
conduits à privilégier la stratégie du Ensemble des moyens d’action
« passager clandestin ». connus et utilisables à un moment
donné par les individus dans le
Rétributions symboliques :
cadre de leurs mobilisations
Avantages non matériels qui
Introduction : https://www.youtube.com/watch?v=3soJ2r9MYQ0 (1’15 à 6)
1) Quels sont les différents arguments donnés par les jeunes pour expliquer leur abstention ?
2) L’abstention des jeunes relèvent-ils vraiment d’un désintérêt pour la politique selon le chercheur ?
3) L’abstention des jeunes signifie-t-il que les jeunes ne s’engagent pas politiquement ?
4) Le vote est-il le seul moyen de s’engager politiquement ?

1) Quelles sont les différentes formes d’engagement


politique ?

Objectif : Comprendre que l’engagement politique prend des formes variées (vote,
militantisme, engagement associatif, consommation engagée).

A) Le vote, un mode d’engagement politique.

Activité 1 : Pourquoi vote-t-on ?


Note : Total > 100% car les personnes interrogées peuvent donner jusqu’à 3 réponses.

1) Qu'est-ce le vote ? Donnez des exemples de vote.


2) Quelles sont les trois priorités des électeurs de Mélenchon, de Macron, de Le Pen ?
3) Pourquoi peut on dire que le vote est une forme d'engagement politique ?
Activité 2 : S’abstenir, est-ce une forme d’engagement ?
Les abstentionnistes « dans le jeu politique » sont souvent jeunes, diplômés et plutôt favorisés
quant aux conditions de leur insertion sociale. Ils déclarent par ailleurs d'intéresser à la politique,
et peuvent même se déclarer proche d'un parti politique. Ils s'abstiennent sans qu'il s'agisse
d'une désaffection politique et se remettent à voter dès qu'ils peuvent à nouveau se reconnaître
dans l'offre électorale proposée. Leur abstention est le plus souvent intermittente. Cet
abstentionnisme correspond à un nouveau type d'électeur, plus mobile, plus affranchi des
modèles d'identification partisane, relativement critique et exigeant à l'égard de l'offre politique,
et pouvant utiliser l'abstention au même titre que le vote pour se faire entendre et peser sur
l'élection. Les abstentionnistes « hors du jeu » politique se distinguent par un retrait de la
politique, et par une certaine apathie. On les retrouve en plus grand nombre au sein des couches
populaires, disposant d'un faible niveau d'instruction, parmi des catégories en difficulté
d'insertion sociale, ainsi que dans les populations urbaines. [...] Ces absents plus constants de
la scène électorale ne se reconnaissent pas dans le jeu politique, ils ont trop de problèmes
individuels pour investir la scène collective, et se sentent incompétents. [...] Seule
l'augmentation significative de l'abstention « hors - jeu » marquerait une vraie crise de la
démocratie. Mais l'abstention « dans le jeu », qui est intermittente et politique est, au contraire
l'expression d'une certaine vitalité démocratique.
Anne Muxel, « Absention : défaillance citoyenne ou expression démocratie ? », Cahiers du Conseil
constitutionnel, n° 23, février 2008

1) Distinguez abstentionniste « hors jeu » et abstentionniste « dans le jeu »


2) En quoi l'abstention est – elle une forme d'engagement politique ?

B) Le militantisme

Militantisme : Engagement actif et bénévole dans un parti politique, un syndicat, une


association ou dans une série d’actions collectives visant la défense d’une cause.

Activité 3 : Pourquoi militer ? https://www.youtube.com/watch?v=Yh3pgDcaBec


1) Que font les jeunes pour faire entendre leurs revendications ?
2) Quel est l’objectif de ces actions ?
3) Pourquoi peut-on parler d’engagement politique ?
C) La consommation engagée

Activité 4 : Qu’est-ce que signifie consommer de manière engagée ?

1) Qu'est-ce que la consommation engagée ?


2) Illustrez par des exemples.
3) En quoi est-ce une forme d'engagement politique ?

Illustration d’une campagne de l’association L214 visant à inciter à devenir vegan.


D) L’engagement associatif

Activité 5 : S’engager dans une association, un engagement politique ?


https://www.youtube.com/watch?v=a4W8467N6p8
1) Qu’est-ce que Linkee ?
2) A quoi sert Linkee ?
3) Pourquoi les jeunes s’engagent dans Linkee ?
4) Peut-on parler d’engagement politique dans le cadre de ces associations ?

Des exemples d’associations qui s’engagent politiquement


L’AFEV
Les restos du cœur
Synthèse : On peut définir l'engagement politique comme toute forme d'action
motivée par des valeurs politiques. Généralement, l'engagement politique a pour but
d'exercer une influence sur les détenteurs du pouvoir. L’engagement politique peut
prendre des formes diverses. Il peut premièrement s’effectuer par le vote puisqu’il
permet aux citoyens de choisir des dirigeants et donc de faire fonctionner nos
régimes politiques. Il permet aussi d’exprimer une adhésion à un projet de société
ou de critiquer un projet de société. Le citoyen exprime donc bien des valeurs
politiques en votant. L’abstention peut aussi être motivée par le fait de ne pas trouver
son compte dans l’offre électorale et de rejeter de fait la légitimité d’une élection. On
parle alors d’abstention dans le jeu. Elle est donc également un acte politique.
Toutefois l’engagement politique prend également d’autres formes. Certains
s’impliquent plus dans des partis, des syndicats ou dans des associations et militent.
On peut aussi militer dans un mouvement citoyen et agir politiquement en participant
à des mouvements de rue (grève des jeunes pour le climat). L’engagement politique
peut donc prendre aussi la forme de diffusions de tracts, de participations à des
réunions, d’organisations de meeting, de collages d’affiche, de participations à des
journées de grève, à des manifestations... (adhérer au parti politique). Certaines
personnes affirment aussi leur valeur politique au travers de leur consommation (la
consommation biologique, être vegan). On parle alors de consommation engagée et
de consomacteur. On peut aussi s’engager dans une association pour agir
concrètement sur certaines problématique (restaurants du cœur, distribution
alimentaire, AFEV). On parle d’engagement associatif.

2) Pourquoi les individus s’engagent-ils ?

Objectif : Comprendre pourquoi, malgré le paradoxe de l’action collective, les individus


s’engagent (incitations sélectives, rétributions symboliques, structure des opportunités
politiques).

A) Les individus n’ont pas intérêt à agir collectivement

Activité 6 : Pourquoi faire grève ou agir collectivement ?


https://www.youtube.com/watch?v=MQJJSRi_Ewc
1) Quel est le coût d’une grève pour un enseignant ?
2) Pourquoi certains enseignants font-ils grève ?
3) Tous les enseignants sont-ils en grève ?
4) Si les enseignants en grève obtiennent des hausses de salaires, ces hausses
bénéficieront-elles à tout le monde ?
5) Mettez-vous à la place d’un enseignant, avez-vous intérêt d’un point de vue
individuel de faire grève ? Comment appelle-t-on cette attitude ?
6) Pourquoi parle-t-on de PARADOXE de l’action collective ?
Activité 7 : La rationalité individuelle conduit à l’absence d’action collective
Qu’est-ce que la rationalité ? Un individu rationnel prend des décisions de manière logique, c’est-à-dire
qu’il compare les coûts et les avantages liées à chaque décision. Il cherche à maximiser son bien-être,
c’est-à-dire à réduire les coûts (monétaire et non monétaire) et à maximiser ses bénéfices (monétaire et non
monétaire). Par exemple, pour l’achat d’un téléphone, le consommateur compare les coûts liés à l’achat
d’un téléphone (le prix) avec les bénéfices attendus : le fait de pouvoir échanger avec ses amis, prendre
des photos. Si les bénéfices > coûts alors il va acheter téléphone (ce qui est le cas pour les jeunes mais
peut-être pas pour une personne de 70 ans).

1) Complétez le tableau avec les coûts et les avantages liées au fait de s’opposer à la construction
d’une autoroute.
Coûts Avantages

2) Est-il possible de ne pas supporter les coûts liés au fait de s’opposer au projet tout en
bénéficiant des avantages ? Que ferait l’individu rationnel ?

Activité 7 bis : Le paradoxe de l’action collective


Paradoxe de l’action collective : Fait que les individus peuvent bénéficier des avantages d’une action
collective sans y participer. Les individus vont donc décider de ne pas participer ce qui va conduire au
fait que l’action collective n’ai pas lieu. Chaque individu a donc intérêt à adopter un comportement de
passager clandestin car les coûts sont individuels et le bénéfice collectif. Néanmoins, si tout le monde
adopte cette attitude, l’action collective n’a pas lieu. Selon ce paradoxe, il ne devrait donc pas y avoir
d’action collective.
1° Pour chacune des situations suivantes, vous montrerez qu’il existe un paradoxe, c’est-à-dire que
les individus ne devraient pas participer s’ils étaient rationnels.
Des élèves décident d’organiser une grève de la faim pour demander plus de frites à la cantine
Des salariés d’une usine font une grève pour obtenir une hausse de salaire
Des individus manifestent pour demander à l’état de lutter contre le réchauffement climatique et la pollution.
B) Comment expliquer l’action collective malgré le paradoxe de l’action
collective ?

Activité 8 : Quels avantages individuels à l’action collective ?

1) Qu'est-ce
qu'une incitation
sélective ?
2) Donnez des
exemples pour le
militantisme
3) En quoi
permettent – elles
d'expliquer que
les individus
s'engagent ?

Activité 9 : Les individus trouvent des avantages à participer à des


actions collectives

1° Pourquoi Coralie s’engage-t-elle ?


2° Quels sont les bénéfices attendus de son
engagement dans le mouvement des gilets jaunes ?
3° Montez que Coralie bénéficie de rétributions
symboliques (Avantages non matériels qui
proviennent de la participation à une action
collective) et que ceci explique son engagement et
permet comprendre l’engagement malgré le
paradoxe de l’action collective
Activité 10 : L’efficacité de l’action collective dépend du contexte
Comparez les deux exemples d'actions collectives ci-dessous. Pourquoi l'une a-t-elle réussi ? Pourquoi
l'autre a-t-elle échoué ?
Doc 1 : Le retrait du CPE
Quand il annonce la création de ce nouveau contrat de travail, le 16 janvier 2006, M. Villepin ambitionne de faire reculer le taux de chômage
des jeunes – qui culmine alors à 24 % – en instaurant plus de « flexibilité » pour les employeurs. Destiné aux moins de 26 ans, le CPE est un
contrat à durée indéterminée, mais assorti d’une période d’essai particulièrement longue : deux ans pendant lesquels l’employeur peut licencier
le jeune sans avoir à donner de motif. L’annonce déclenche immédiatement une levée de boucliers chez les organisations lycéennes et
étudiantes. En quelques jours, elles parviennent à entraîner des syndicats de salariés, jusque-là impuissants à s’unir face aux réformes du
gouvernement. M. Villepin, qui a décidé de la mesure sans concertation préalable, bouscule l’ordre du jour de l’Assemblée nationale pour y
inscrire son texte et essayer de prendre de vitesse la mobilisation. La gauche riposte par une stratégie de harcèlement parlementaire.
M. Villepin est acculé à utiliser l’article 49-3 de la Constitution, qui permet au chef du gouvernement de faire adopter un texte sans vote. Le
CPE est ainsi entériné le 9 mars.
C’est compter sans la contestation, qui prend de l’ampleur. Des centaines de milliers de jeunes manifestent, des échauffourées éclatent,
universités et lycées se mettent en grève. Au plus fort du mouvement, un à trois millions de personnes défilent pour demander le retrait de la
réforme. L’opinion publique, d’abord hésitante, bascule du côté des manifestants. Le Medef, qui n’a jamais été demandeur de la mesure,
presse le gouvernement de sortir de la crise. Quant à la majorité, elle commence à se fissurer. Alors que M. Villepin campe sur ses positions,
Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur et président de l’UMP, appelle à un compromis. Le 31 mars, le président de la République
promulgue la loi, mais suspend immédiatement son application et demande qu’un nouveau texte en modifie les points contestés. Les
opposants poussent leur avantage en demandant son abrogation pure et simple. Le CPE est officiellement abandonné le 10 avril. Un nouveau
vote du Parlement le fait disparaître de la loi et le remplace par un nouveau dispositif d’aides aux entreprises embauchant des jeunes.
https://www.lemonde.fr/campus/article/2016/03/09/il-y-a-dix-ans-les-jeunes-obtenaient-le-retrait-du-cpe_4879453_4401467.html

Doc 2 : « Une mobilisation pas dans le bon tempo » contre les ordonnances Macron
L’historien Vincent Brousse évoque l’échec de la mobilisation contre les ordonnances Macron. En cause, l’émiettement syndical et la
déconnexion des attentes des salariés.

Quel regard portez-vous sur le mouvement contre les ordonnances Macron ?


« Pour moi, une des clés explicatives se trouve dans le résultat des élections du printemps 2017. Spontanément, j’ai pensé que cette
mobilisation n’était pas dans le bon tempo. Ce qui s’est passé au printemps, avec la faillite des cadres politiques traditionnels, a entraîné un
renouveau qui est du jamais vu depuis 1958 et dans une moindre mesure, 1945. Aujourd’hui, il y a deux formations qui structurent le débat,
LREM et la France Insoumise, qui ont un point commun : celui de ne pas être des partis structurés. Partant de ce constat, il y a une tentative
de réponse politique aux ordonnances, mais elle n’a pas souhaité être coordonnée au mouvement syndical. La France Insoumise ayant perdu
les élections et étant sur une stratégie d’occupation de l’espace public, cela n’a pas marché. »
Et le mouvement syndical ?
« Ce que je décris est a fortiori vrai pour les syndicats qui sont devenus presque non représentatifs de l’immense majorité du monde du
salariat. On a aujourd’hui le taux de syndiqués le plus faible de l’UE, 9% dans le privé, avec un émiettement syndical considérable qui
s’accentue. On est quasiment à six confédérations syndicales. Qu’est-ce qui justifie ça ? C’est un particularisme français. Tous les pays où
les syndicats sont puissants n’ont pas cet émiettement. Et face à cela, on a un pouvoir politique relativement légitime. »
L’échec de la mobilisation contre la loi travail a-t-il joué ?
« Il y a sûrement une forme d’épuisement de la part de ceux qui se sont très investis dans les précédentes manifestations. La fraction la plus
jeune du salariat n’était pas non plus dans la rue. Je m’interroge aussi : est-ce que la quasi-disparition d’une partie de la gauche n’est pas le
signe d’une forme de désespérance, de résignation ? »
Cette année a également été marquée par le passage de relais entre le CGT et la CFDT en tant que première organisation syndicale...
« Si on est attaché à la démocratie, il semble évident que la forme syndicale que prône la CFDT trouve un écho de plus en plus large. On
constate un décrochage entre des formes syndicales traditionnelles qui s’inscrivent dans la rupture, la grève, la manifestation et les forces
syndicales qui sont dans une démarche pragmatique de négociations et de signatures d’accords. La CFDT semble plus en phase avec les
nouvelles couches du salariat. »
Au final, avec la croissance qui repart et les nouveaux chantiers qui l’attendent, le plus dur pour le gouvernement n’est-il pas devant
lui ?
« Il y a quand même un sentiment d’échec du précédent gouvernement sur le front du travail et du chômage. Et par rapport à l’action du
nouveau gouvernement, le mouvement arrivait trop tôt. Comment une société peut-elle vivre avec 10 % de chômage qui touchent les
catégories sociales les plus enkystées, les plus pauvres, les plus précaires, les plus faibles, les moins diplômées ? D’ailleurs, qui parle au nom
de ces personnes ? Ce n’est pas Nuit Debout, ni le mouvement syndical. Et de mon point de vue, LREM a une incompréhension de cette
précarité, mais ils ont aussi saisi un élément de cet air du temps. »
https://www.lepopulaire.fr/limoges-87000/economie/une-mobilisation-pas-dans-le-bon-tempo-contre-les-ordonnances_12685465/
Activité 11 : La structure des opportunités modifie le calcul coût/avantage.

1° A l’aide du texte, retrouvez à quel critère et dans quel sens correspondent les
illustrations mentionnées ci-dessous. (Plusieurs illustrations possibles par case)
maraîchère destinée à la construction d’un écoquartier
A Une incapacité à trouver des célébrités ou politiciens
pour soutenir votre cause. pour interpeller les élus.
B Le massacre de la place Tian’anmen en 1989 par G Le même parti gouverne depuis plus de 20 ans dans
l’armée chinoise. le pays.
C L'inscription du droit de grève et de manifester dans la H Un prix Nobel soutient les revendications d’un
législation. collectif.
D La présence au sein du gouvernement de ministres en I Clément, membre de votre association faisant la
désaccord avec les autres. promotion du vélo est élu conseiller municipal à la voirie.
E Le soutien de l’église catholique à une mobilisation J La chute d’un dictateur
collective. K E.Philippe, maire du Havre, est d’accord avec votre
F Entre les deux tours des élections municipales, revendication de mettre à disposition des terres
Extinction Rebellion (association écologiste) met en place agricoles pour augmenter la résilience alimentaire de la
une occupation à durée indéterminée d’une zone ville mais la Ville ne dispose pas de terrains disponibles
et ne peut pas contraindre les propriétaires fonciers.

Structure Système politique Alliances Capacité/Incapacité


Accès/Absence
des ouvert/fermé aux politiques d’un système politique
d’accès à des
opportunités mobilisations stables à apporter une
relais politiques.
politiques collectives. /instables réponse.

Exemple de
facteur
favorisant
l’action
collective

Exemple de
facteur
défavorisant
l’action
collective
3) Les caractéristiques sociales ont-elles un impact sur l’engagement
des individus ?

Comprendre que l’engagement politique dépend notamment de variables


sociodémographiques (catégorie socioprofessionnelle, diplôme, âge et génération, sexe).

A) L’engagement politique s’intensifie avec le niveau de diplôme et lorsque


les individus appartiennent au haut de la structure sociale.

Activité 12 : Toutes les personnes votent-elles autant ?

Abstention lors du premier tour de l’élection Abstention lors du premier tour de l’élection
présidentielle de 2022. Source : IPSOS législative. Source : IPSOS
Texte avec les explications : Les CSP et le niveau de diplôme influencent également les comportements
politiques. A propos de la participation et notamment du vote, Daniel Gaxie montre que le sentiment de se sentir
compétent à donner son avis et à s'engager en politique dépend fortement du milieu sociale des individus.
L'école joue en effet un rôle particulièrement important dans l'apprentissage de la citoyenneté et la transmission
d'une culture politique nécessaire à la grande compréhension des enjeux économiques et sociaux. Ce n'est
donc pas un hasard si l'on retrouve les plus forts taux d'abstention aux élections et une faible participation
politique chez les personnes les moins diplômées. A l'élection présidentielle de 2017, ce sont 25% des
personnes non diplômées inscrites sur les listes électorales qui se sont abstenues aux deux tours contre 8,2%
pour les diplômés de l'enseignement supérieur. Daniel Gaxie parle à ce propos d'un « cens caché », du nom
de l'impôt (le cens) qu'il fallait pouvoir payé au milieu du XIXème siècle pour avoir le droit de voter. Cet impôt a
disparu, mais la participation politique suppose toujours des ressources sociales « cachées » qui permettent
de maitriser le langage et les codes du monde politique. Si l'on s'intéresse plus spécifiquement aux pratiques
militantes, on remarque également que les militants des partis et des associations sont en moyenne peut
diplômés que le reste de la population et qu'on retrouve parmi eux une forte surreprésentation des cadres et
professions intellectuelles supérieures. Toutefois les classes populaires ne sont pas absentes des mobilisations
collectives. Le mouvement des gilets jaunes en est une bonne illustration politique puisque, sur les ronds-points,
les artisans, ouvriers, employés, inactifs formés le gros des troupes, alors que les cadres étaient minoritaires.

1° A l’aide des documents et de vos connaissances, vous expliquerez que


l’engagement politique dépend de la catégorie socio-professionnelle

B) Les hommes et les femmes ne s’engagent pas autant et pas de la même manière

Activité 13 : Toutes et tous engagés ?


Voter ou militer dans une organisation politique supposent de disposer de temps, de ressources matérielles
et de compétences qui ne sont pas également distribuées dans la population, comme développer un intérêt
pour la politique, savoir parler en public, distribuer des tracts ou organiser une réunion. Elles sont transmises
par la famille et l'école ou encore le milieu professionnel et sont moins fréquentes chez les personnes
socialement défavorisées, les jeunes ou les femmes. Ces variables ont également une influence sur les formes
de l'engagement : on retrouve par exemple parmi les militants des partis une surreprésentation des hommes
âgés disposant d'un capital culturel (1) élevé, alors que les pratiques de consommation engagée touchent
davantage les jeunes et les femmes disposant d'un haut niveau de diplôme.
L'engagement politique est également fortement différencié en fonction du sexe. Longtemps éloignées de
la sphère politique, les femmes n'ont obtenu le droit de vote en France qu'en 1944 et, même si les
comportements électoraux tendent à se rapprocher de plus en plus de ceux des hommes, leurs
comportements politiques restent très spécifiques. Les femmes sont moins nombreuses que les hommes à
déclarer un intérêt pour la politique et sont sous-représentées parmi les militants des partis politiques,
syndicats et autres associations. De plus, lorsqu'elles sont militantes, elles occupent le plus souvent des
positions de second plan, invisibilisées : très peu présentes parmi les présidents d'association et figures de
leaders, elles prennent moins souvent la parole que les hommes lors des réunions et sont souvent affectées
à des tâches essentielles mais peu valorisées (prendre des notes, distribuer des tracts, maintenir les liens
entre les membres, etc.) Les femmes et les hommes ont aussi des modes d'engagement très différents. Elles
sont par exemple surreprésentées dans le bénévolat lié à l'aide aux personnes, alors que les hommes
s'investissent plus dans les combats liés à la sphère professionnelle. Cela s'explique principalement par une
socialisation différenciée selon le genre, par la place différente des hommes et des femmes dans la sphère
du travail (les femmes occupent en moyenne des emplois moins valorisés) et dans la sphère domestique (les
femmes ont encore en charge la majeure partie des tâches domestiques) ainsi que par des discriminations.
1° A l’aide des documents et de vos connaissances, vous expliquerez que
l’engagement politique dépend du sexe des individus.

C) Un engagement qui dépend aussi de l’âge et de la génération

Activité 14 : Les jeunes s’engagent-ils ?

Abstention au premier tour de l’élection présidentielle Abstention lors du premier tour des
source : IPSOS élections législatives. Source : IPSOS
L'âge et l'appartenance à une génération affecte l'engagement politique. Si les comportements politiques
varient avec l'âge, c'est à la fois la raison de la position de chaque tranche d'âge dans le cycle de vie, mais
aussi en fonction du contexte générationnel bien particulier dans lequel s'est opéré leur socialisation.
Aujourd'hui la participation électorale des jeunes est plus faible que celle du reste de la population. Cependant
ces relations très distendues au vote ne signifient pas que les jeunes ne s'engagent pas en politique. Anne
Muxel montre qu'ils ont de plus en plus recours à des modes d'engagement plus directs et contestataires,
comme participer à des mobilisations ou lancer des mobilisations sur les réseaux sociaux. Plus engagés dans
les associations, les jeunes sont aussi beaucoup plus moins présents dans les structures militantes que sont
les partis et les syndicats. Plus précaires que leurs aînés en raison à la fois de leur position dans le cycle de
vie (étudiants ou entrants dans le marché du travail) et d'un contexte économique dégradé pour leur génération
(faible croissance économique, chômage élevé), les jeunes sont aussi plus éloignés des pratiques politiques
conventionnelles (2). Leur engagement est donc assez différent ce celui de la jeunesse des années 1960.
1° Vous montrerez que l’engagement des individus dépend de l’âge et de la génération.
Bilan : L'engagement politique semble être favorisé par : un niveau élevé de diplôme,
le fait d’appartenir à une CSP élevée, par l’âge : les personnes âgées s’engagent plus
que les plus jeunes et par le genre : les hommes s'engagent légèrement plus que les
femmes. Attention ceci correspond à des moyennes et peut donc varier en fonction
du type d’organisations et des pratiques. Les jeunes votent moins que leurs aînés et
s’engagent moins dans les partis et les syndicats. Ceci peut s’expliquer par un effet
d’âge : ils ont moins de connaissances politiques et car ils ont moins de ressources
matérielles pour s’engager (emplois plus précaires). Toutefois ils s’engagent plus dans
les associations. Ils ont également une tolérance plus forte aux actions contestataires
car leurs conditions économiques sont plus difficiles. Les différences de
comportements politiques peuvent donc s’expliquer par un effet génération. Les
personnes âgées et les personnes plus jeunes n’ont pas vécu dans les mêmes
contextes et n’ont donc pas le même rapport à la politique et le même processus de
socialisation politique. La participation politique notamment le vote augmente avec le
diplôme et avec la CSP car ils augmentent les connaissances dans le domaine de la
politique et le sentiment de compétence. Les non diplômés disposent de moins de
connaissance et se sentent incompétents d’où le fait qu’ils participent moins
(abstention hors jeu). Il ne faut toutefois pas dire que les non diplômés ne participent
pas du tout à la politique. Ils peuvent participer autrement et être présents dans les
syndicats ou dans les mouvements sociaux. Enfin les stéréotypes de genre
conditionnent la participation politique des hommes et des femmes. La politique et les
qualités pour réussir en politique sont considérées comme une activité et comme des
attributs « masculins ». Les individus estiment donc que les hommes sont plus aptes
à faire de la politique que les femmes. La socialisation des hommes les conduit
également plus à acquérir les qualités pour devenir homme politique que les femmes.
Les domaines dans lesquels militent les hommes et les femmes restent aussi sexués.
Par exemple, l’aide à la personne est un univers considéré comme « féminin » on
retrouve donc plus de femmes dans ce genre d’association. Les femmes subissent
aussi une double journée de travail peu propice à l’engagement.

Vous aimerez peut-être aussi