Mme TERMONIA Cours de Terminale 2023-2024 Chapitre 5

Chapitre 5 :
Comment expliquer l’engagement politique dans les sociétés démocratiques ?

Attentes du programme :
 Comprendre que l’engagement politique prend des formes variées (vote, militantisme, engagement
associatif, consommation engagée).
 Comprendre pourquoi, malgré le paradoxe de l’action collective, les individus s’engagent (incitations
sélectives, rétributions symboliques, structure des opportunités politiques).
 Comprendre que l’engagement politique dépend notamment de variables sociodémographiques
(catégorie socioprofessionnelle, diplôme, âge et génération, sexe).
 Comprendre la diversité et les transformations des objets de l’action collective (conflits du travail,
nouveaux enjeux de mobilisation, luttes minoritaires), des acteurs (partis politiques, syndicats,
associations, groupements) et de leurs répertoires.
Problématique d’ensemble
La sociologie et la science politique s’intéressent aux formes variées de l’engagement politique. Les travaux
centrés sur l’action collective cherchent à la fois à en identifier les déterminants et les ressorts et à en mettre en
évidence les mutations dans une perspective historique.

Plan de l’intervention :
I. Les formes variées de l’engagement politique
II. Les raisons de cet engagement politique
III. Les variables sociodémographiques favorisant l’engagement politique
IV. Les évolutions des actions collectives et de leurs enjeux
Introduction
Activité 1 : vidéo introductive
https://wjjww.dailymotion.com/video/x1cksbm
Comment ces jeunes définissent-ils l’engagement politique ?

Elargir ses relations sociales, discuter, échanger : être citoyen

Le vote et non vote, débattre dans des institutions prévues sur
des sujets de société. L’engagement dans la vie associative
permet de s’engager en politique et dans la démocratie. Les
syndicats jouent également un rôle car transmettent des états
de la société…. Tout ce qui peut avoir un impact sur les
décisions des gouvernants ; adhérer et s’engager dans un parti
politique correspond aussi à un engagement.
Mme TERMONIA Cours de Terminale 2020-2021 Chapitre 5

Définition de l’engagement politique

Participation volontaire à une action collective qui a un but d’influencer « la vie de la Cité » en apportant une
contribution personnelle. (Militantisme, participation à des actions collectives…)

I. Les formes variées de l’engagement politique

A) Au cœur de la sphère politique

Activité 2 : Le vote des jeunes favorables aux écologistes
Européennes : EELV plébiscité par les jeunes électeurs (francetvinfo.fr)
1. Montrez que les jeunes ont participé au succès du parti Europe Ecologie-Les verts lors des élections
européennes de 2019.

Le vote des jeunes en faveur d’EELV a augmenté de 5

points entre 2014 et 2019
2. Comment expliquer ce vote des jeunes pour EEVL ?

Les jeunes se sentent concernés par les problèmes

environnementaux ; ils votent pour ce parti dans l’espoir de
modifier les choix faits en termes d’environnement.
Activité 3 : L’abstention active comme action politique
« Anne Muxel, sociologue, directrice de recherche au CNRS […], affirme que « les abstentionnistes ne constituent pas un bloc
homogène […]. Ainsi peut-on distinguer ceux qui, en se mettant hors de la décision électorale, sont aussi « hors-jeu »
politiquement de ceux qui, bien que ne participant pas à l’élection, inscrivent leur décision « dans le jeu » politique », décrypte-t-
elle. Ces derniers reflètent à la fois une crise de la représentation politique et une insatisfaction croissante face à l’offre politique.
Ces deux facteurs persistants ont été décuplés lors des mouvements sociaux du printemps 2016 contre la loi travail, donnant
naissance à plusieurs mouvements plus ou moins organisés. […]
Le collectif Les Enfants de la Nasse (https://sortirdelanasse.wordpress.com/a-propos/) a réalisé un livret pour déconstruire les
idées reçues sur l’abstention à partir d’arguments que l’on rétorque régulièrement : « voter est un devoir de bons citoyens » ou
« des gens sont morts pour le droit de vote ». Mais le mouvement qui a trouvé une plus forte résonnance est Génération
ingouvernable […], ils tentent d’appliquer cette notion d’ingouvernabilité au quotidien. « C’est primordial d’avoir conscience que
c’est en agissant par nous-mêmes localement qu’on changera les choses, comme par exemple en nous réappropriant des
espaces de vie et de réflexion au sein des écoles et universités » détaille Patichak (pseudo), 19 ans, également étudiant en
science politique. »
Vanina Delmas, « L’abstention active comme action politique, Politis.fr, 22 avr. 2017
1. Rappelez la différence entre les abstentionnistes « hors-jeu » et abstentionniste « dans le jeu ».

Les abstentionnistes « hors-jeu » sont ceux qui ne sentent

pas compétents pour exercer leur droit de vote car ils
considèrent ne pas connaitre suffisamment les enjeux du
débat : cette vision justifie l’abstention des milieux
populaires.
Les abstentionniste « dans le jeu » sont ceux qui décident
de ne pas voter car ne trouvent de candidats adaptés à
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Mme TERMONIA Cours de Terminale 2020-2021 Chapitre 5

leurs idées, non pas parce qu’ils ne maitrisent pas le

débat.
2. Que reflètent les abstentionnistes « dans le jeu » ?

Ils reflètent une crise de l’offre politique. Ils ne se

reconnaissent pas dans les candidats qui se présentent.
3. Pourquoi l’abstentionnisme « dans le jeu » constitue-t-il un engagement politique ?

Cela donne naissance à plusieurs mouvements et cela

représente aussi une façon de montrer son mécontentement.

Ainsi, le vote et le non vote sont des formes d’engagements

politiques ; même si cette action est réduite.
Activité 4 : Etude de témoignages : S’engager en militant
« Je n’avais jamais osé tracter chez mes parents, parce que mes parents étaient commerçants dans cette ville-là, ils connaissent
les gens, je connaissais les gens, je n’avais pas envie…[…] J’ai mis un certain temps, enfin j’ai dû évoluer pour prendre mon
courage à deux mains, et sortir ; alors j’y allais avec des lunettes de soleil à l’époque, mais le temps s’y prêtait aussi…
J’ai commencé à sortir des réunions entre nous, pour aller dans la rue, et c’était très dur, parce que [la ville], c’est très ouvrier
comme milieu, et on se faisait parfois insulter quand on tractait pour l’Europe, y’en a qui disaient à leur femme : « ne touche pas à
ça, c’est de la merde ! » Il faut…Il y a quand même un pas à faire pour aller tracter. […] En fait je crois que le déclic, c’est plus le
jour où j’ai commencé à tracter que le jour où j’ai pris ma carte. Le jour où j’ai commencé à tracter, j’ai dû assumer mes positions
vraiment, et depuis c’est…c’est une des choses qui me prend le plus de temps en dehors des études. […] Là, j’assume très bien
maintenant. »
Martin, adhérent Jeunes Populaires de Paris depuis 2003, étudiant à l’ESSEC.
« Au niveau politique, je ne me sentais pas la force de distribuer des tracts, sachant que tu peux avoir un bon retour et tu peux
avoir, tu ne sais jamais sur qui tu tombes, […] sur le mec de droite qui veut te chercher des noises…et puis finalement je me dis à
plusieurs on est plus forts, voilà. Il suffit d’être convaincant, si tu crois à ce que tu dis, déjà…
- Et ça, c’est plus facile de tracter pour le MJS que pour le PS ?
- Euh, ou que pour les Jeunes communistes, surtout. C’est vrai que c’est aussi la solution peut-être de facilité, parce que bon c’est
moins mal vu, entre guillemets, d’être socialiste que d’être communiste. Je ne me sentais pas la force de relever des idées, tu sais,
des petites mémé « oh comment on peut être communiste, avec ce qu’ils ont fait en Russie » alors que c’est pas le communisme
[…] ; Mais bon après si en militant tu n’as que ça en face de toi, bon c’est… Même si pour moi un militant communiste c’est très
beau à voir, tu sens le feu, tu sens la passion, la… la persévérance, y croire, ils ont des convictions et moi je trouve que c’est
admirable les gens comme ça, malgré tout ce qui peut arriver […], qui arrivent à croire et qui n’ont pas dévié de ce que dit
Marx… »
Fabien, adhérent au Mouvement des jeunes socialistes (MJS) depuis 2003.
Lucie Bargel, « Apprendre un métier qui ne s’apprend pas. Carrières dans les organisations de jeunesse des partis », Sociologie 2014/2 (Vol. 5), PUF.
1. Identifiez les différentes actions que ces militants politiques réalisent.

Distribuer des tracts, ils prennent des cartes dans des partis
politiques, ils collent des affiches et ils participent à des
réunions et en parlent autour d’eux ensuite.
2. Commentez la phrase soulignée.

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Mme TERMONIA Cours de Terminale 2020-2021 Chapitre 5

Martin nous signale qu’avec la tractation, il s’engage car il

affiche aux autre ses opinions et s’engage à échanger avec
toute personne sur ses idées politiques.
3. Quels sont les différents freins qui peuvent rendre l’engagement militant difficile ?

La famille, le réseau de connaissances et les réactions des

personnes. La pudeur liée au fait d’afficher ses idées aux gens
qui nous connaissent… c’est le lien social qui freine.
Définition de militantisme :

Engagement des individus dans un parti, un syndicat, une

association ou un mouvement social qui va au-delà de la
simple adhésion et se caractérise par la participation aux
actions menées.
Synthèse de la sous-partie

Au cœur de la sphère politique, il est possible de s’engager de

plusieurs façons :
- Il est possible de voter pour un parti qui semble porter
l’idée d’un changement
- L’abstention dans le jeu : pour manifester son
mécontentement.
- Il est possible aussi de militer en intégrant un parti
politique.
B. Par la société civile, une volonté de participer
Activité 5 : différents exemples d’associations citoyennes
https://www.tousbenevoles.org/trouver-une-mission-benevole/aide-a-l-insertion-parrainages/35/
vitre/parrainez-une-personne-refugiee-48031
1. Pour quelle cause ces personnes agissent-elles ?

Elles agissent pour aider d’un point de vue scolaire des jeunes
en difficultés, pour lutter contre la pauvreté, pour aider les
personnes en situation de handicap.
2. En quoi consiste leur action ?

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Mme TERMONIA Cours de Terminale 2020-2021 Chapitre 5

Ils peuvent donner de leur temps, faire profiter de leurs

compétences les personnes qui en ont besoin.
3. Pourquoi peut-on l’inscrire dans l’engagement politique ?

Ces bénévoles sont engagés politiquement car ils donnent de

leur temps en tant que citoyens et ils contribuent à améliorer
le fonctionnement de la société. Ils peuvent aussi orienter
des programmes politiques par leur connaissance du terrain.
Exemple : Le RSA appelé auparavant RMI a été mis en place
par Michel Rocard suite à l’intervention de la fondation
l’Abbé Pierre qui avait fait connaitre la pauvreté
Définition d’engagement associatif :

Participation aux activités d’un association, elles peuvent avoir

un caractère visant à influencer le pouvoir ou la société.
Activité 6 : Un autre exemple : Le collectif hacker pub
https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/toulouse-affiches-detournees-slogans-
chocs-du-collectif-hacker-pub-1693208.html
1. En quoi consiste leur action ?

Ils boycottent pour amener une réflexion. Ils collent des

affiches ou les transforment.
2. Pourquoi peut-on l’inscrire dans l’engagement politique ?

Ils souhaitent par leur action améliorer la société : aisi, ils

souhaitent faire réfléchir sur des problèmes qui peuvent
être traités par les gouvernants (la pollution, l’immigration,
l’humanité, les guerres….)
Activité 7 : Le point de vue théorique
La consommation engagée : Sophie Dubuisson-Quellier (Directrice de recherche au CNRS) par Melchior
(soundcloud.com)
1. D’où vient la consommation engagée ?

Au moment de la lutte contre l’esclavage, des biens sont

produits sans faire appel à cette main d’œuvre pour dénoncer
l’exploitation des « esclaves ». il s’agit d’un boycott.
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Mme TERMONIA Cours de Terminale 2020-2021 Chapitre 5

2. Quelles causes défendent les populations par la consommation engagée aujourd’hui ?

Elle se porte sur des consommations qui respectent des

normes concernant les droits, la condition animale, le respect
de la biodiversité et l’environnement, les conditions de
travail…
3. Est-ce toujours de la consommation engagée ?

Cette consommation peut également être le résultat d’une

recherche de bien-être, de goûts… La portée politique est
difficile à mesurer : c’est un ensemble de raisons qui poussent
vers une consommation.
4. Qu’est-ce que le commerce équitable ?

C’est un commerce dans lequel, le consommateur accepte de

payer davantage un produit, car il sait que cela permettra au
producteur d’avoir des revenus suffisants pour vivre de sa
production (agricole : café, chocolat…). Ceci est possible car on
réduit le nombre d’intermédiaires.
5. Quelle est la dimension collective derrière la consommation engagée ?

L’agrégation des actions individuelles donne une dimension

collective aux actes de consommation. (comparaison au vote
qui est individuel puis collectif dans ses résultats).
L’aspect collectif apparait également lorsque des associations
se saisissent du problème et mènent des actions pour aboutir
à la définition de labels orientant la consommation
individuelle. Des ONG agissent soit pour des labels bio, de
commerce équitable. Il existe aussi les AMAP (Association
pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) qui organise la
production agricole autrement.
La dimension collective et politique est atteinte car ces actions
sont menées pour obtenir (dans le but) des changements dans
la société.
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Mme TERMONIA Cours de Terminale 2020-2021 Chapitre 5

6. Qui concerne particulièrement la consommation engagée ?

La consommation engagée concerne une partie de la classe

moyenne qui possède un capital culturel important et un
capital économique suffisant pour se tourner vers ces
consommations : il s’agit surtout des professions qui ont un
accès permanent à l’information, comme les journalistes, les
enseignants, les artistes. Ces catégories font le choix d’une
sobriété.
Les classes populaires subissent la sobriété et ne vont pas faire
les choix de consommations engagées. Les classes bourgeoises
affichent toujours une consommation importante.
Ce choix permet aussi d’afficher des idées politiques.
Définition de consommation engagée

Ensemble des pratiques de consommation qui tiennent

compte des conséquences économiques, sociales ou
écologiques des décisions de consommation, et conduisent les
individus à ne pas suivre leur intérêt individuel mais des
principes politiques dans les choix de consommation.

On distingue 2 façons d’agir :

- Le « boycott » des produits qui ne respectent pas les
principes défendus.
- Le « buycott » qui correspond aux choix de consommation
qui portent les valeurs défendues par l’individu.

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Mme TERMONIA Cours de Terminale 2020-2021 Chapitre 5

Synthèse de la sous-partie

La société civile agit aussi politiquement. L’engagement passe

par des actes qui ne sont pas seulement issus de la sphère
politique ; le citoyen qui s’engage dans une association
citoyenne d’aide, à portée humaine et qui fait du bénévolat
participe à changer à son échelle la société.
La consommation engagée permet également à chacun
d’affirmer ses opinions politiques à travers ce qu’il consomme
ou pas. Entre les 2, on a des associations activistes dont le but
est de dénoncer.

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Mme TERMONIA Cours de Terminale 2020-2021 Chapitre 5

II. Les raisons de cet engagement politique

Activité 8 : texte présentant le concept de paradoxe d’action collective
« Le paradoxe de l’action collective peut être énoncé comme suit : il est peu probable qu’un groupe de personnes possédant un
intérêt commun, et qui plus est conscient de cet intérêt, se mobilise afin de le faire advenir. […] Le plus rationnel pour un acteur est
de ne pas participer à l’action collective de sorte à ne pas en supporter les coûts, de laisser les autres acteurs obtenir le bien public
(résultat de l’action collective), et d’en engranger les bénéfices. Chaque individu effectuant le même raisonnement, la mobilisation
n’a pas lieu. […] Pourquoi constate-t-on, dans bien des pays, de faibles taux de syndicalisation, alors que les syndicats obtiennent
des bénéfices réels pour les salariés
[…] et que par conséquent leur intérêt
serait d’y adhérer ? La réponse
d’Olson est que l’adhésion à un
syndicat entraîne également des
coûts, notamment en temps et en
argent […], la situation optimale
consiste à jouir des avantages
conquis par les luttes syndicales sans
en assumer l’investissement temporel
et financier. […] Olson a esquissé des
solutions au paradoxe qu’il énonce.
Sa résolution implique selon lui, que
les organisations distribuent […] des
« incitations sélectives », qui
récompensent les individus en
fonction de leur engagement
personnel [comme] le fait qu’un
syndicat favorise la mobilité interne [au syndicat] de ses membres. »
Olivier Fillieule (dir.), Dictionnaire des mouvements sociaux, Presse de Science Po, 2009.

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1. En quoi consiste le paradoxe de l’action collective ? Comment l’expliquer ?

Il est peu probable qu’un groupe qui ait un intérêt à agir

collectivement, se mobilisent pour obtenir un gain collectif.
Ceci s’explique par le fait que les individus font des calculs à
leur échelle et mesure les coûts individuels au gain collectif.
2. En quoi consistent les « incitations sélectives » ?

Ces incitations permettent de récompenser l’engagement des

individus qui adhèrent à l’action. Ceci permet de lutter contre
d’éventuels « passagers clandestins » qui profitent des gains
de l’action collective.
3. Pourquoi sont-elles une manière de résoudre le paradoxe de l’action collective ?

Ces incitations permettent aux individus engagés d’avoir une

compensation au coût consenti pour l’action.
Définition du concept clé : Le paradoxe de l’action collective

Ce paradoxe correspond à l’idée selon laquelle il est

individuellement irrationnel de participer à une action
collective, alors que celle-ci serait bénéfique à tous.

Activité 9 : application ; S'engager en politique est-il rationnel ?

Vous êtes salarié d'une grande entreprise dans laquelle une hausse de salaire de 20 € par salarié et par mois est demandée par le
syndicat majoritaire. Face au refus de la direction, un jour de grève est décidé. Si vous faites grève, 100 € seront retenus sur votre
salaire. Vous savez de source sûre que la direction cédera si 70 % des salariés cessent le travail. Complétez le tableau et
expliquez quel choix vous semble rationnel.

Plus de 70 % des salariés Moins de 70 % des salariés

décident de faire grève décident de faire grève
Gain mensuel si vous décidez de faire grève

Gain mensuel si vous décidez de ne pas faire grève

Le plus rationnel est de ne pas faire grève car dans ce cas, soit
je gagne car les autres se sont mobilisés, soit je ne perds rien.
Le salarié qui se mobilise perd soit 80€ si le mouvement
aboutit soit 100 € s’il n’y aucun résultat.
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Mme TERMONIA Cours de Terminale 2020-2021 Chapitre 5

Définition d’incitations sélectives

Moyens utilisés pour limiter les comportements de « passager

clandestin » en récompensant les participants ou en
augmentant les coûts de l’inaction dans le cadre d’une
mobilisation.

Remarque : Cela peut prendre la forme d’adhésion à des

mutuelles pour recruter dans un syndicat.
Activité 10 : Les rétributions symboliques du militantisme
Les militants retirent bel et bien diverses satisfactions de leur engagement ou, pour mieux dire, comme des rétributions, de
l'implication dans les activités d'un mouvement collectif.
Ces incitations « non-officielles » existent pour les dirigeants, qui trouvent dans l'occupation de positions de pouvoir dans l'État ou
dans leur organisation, des sources de revenu, des avantages matériels, […] et/ou diverses gratifications symboliques comme le
prestige, la notoriété, l'honneur et le pouvoir. […]
Même si les « simples militants » n'ont pas accès à de tels profits de pouvoir, leur engagement leur procure malgré tout diverses
satisfactions qui contribuent elles aussi à soutenir, voire à renforcer, leurs dispositions à l'investissement dans l'action
collective. Le sentiment de ne pas subir, d'agir en faveur d'une juste cause, de transformer ou de pouvoir transformer la réalité,
parfois de faire l'histoire, donne ou conforte des raisons de militer. […] Pour les plus investis, le militantisme est encore un espace
de sociabilité, d'intégration, d'amitié, parfois de vie amoureuse, de convivialité et de loisir. Il peut avoir un parfum d'aventure
rompant les routines de la vie courante. Il donne par exemple quelques frissons quand il faut coller des affiches de nuit sous la
menace de groupes adverses ou, dans un autre domaine, quand des bénévoles doivent assurer une mission dans des pays en
proie à la guerre civile.
Daniel Gaxie, « Les rétributions du militantisme », Politika, novembre 2017.
1. Pourquoi l'auteur parle-t-il de « rétributions symboliques » ?

L’aspect symbolique est lié à la cause défendue à laquelle

l’individu croit, mais aussi aux gains humains qui sont
réalisables dans la mobilisation. La rétribution n’est pas de
nature financière, mais d’une intensité suffisante pour motiver
à participer à l’action :
- Les individus ont le sentiment « de ne pas subir »
- Agir en faveur d’une cause juste
- Transformer ou pouvoir transformer la réalité, l’histoire.
2. En quoi les rétributions symboliques permettent-elles de répondre au « paradoxe de l'action collective » ?

Ces rétributions permettent aux participant d’obtenir un gain

humain en termes de lien social et d’action vécue qui

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Mme TERMONIA Cours de Terminale 2020-2021 Chapitre 5

compensent les pertes financières subies. Ces rétributions ne

se mesurent pas mais procure un gain suffisant.
3. Montrez que l'augmentation du temps passé à militer peut s'accompagner d'une augmentation des
rétributions symboliques.

La participation régulière à des mobilisations permet aux

individus de tisser des liens qui leur permettent de se sentir
davantage intégrés au mouvement, voire connaitre les
personnes « support » de l’action.
Définition de rétributions symboliques (Daniel Gaxie) :

Satisfaction d’ordre moral ou identitaire procurées par le

militantisme : intégration au groupe mobilisé, estime de soi,
plaisir de lutter ensemble, sentiment de défendre une cause
juste.
Activité 11 : La structure des opportunités politiques
Raisonner en termes de structure d'opportunités politiques est une autre façon d'inscrire les mobilisations dans un contexte donné.
Pour les tenants de cette approche, la mobilisation d'un groupe ne dépend pas uniquement de ses ressources mais du système
politique, plus ou moins ouvert aux revendications, plus ou moins vulnérable face aux protestations : les mobilisations collectives
sont aussi liées à l'anticipation d'un résultat possible.
Une diversité de travaux […] met en évidence tout un ensemble d'éléments qui définissent une structure des opportunités
politiques : le degré de centralisation de l'État ; l'état des rapports entre les forces politiques : s'ils sont conflictuels et
concurrentiels, les groupes de revendication peuvent espérer tirer parti de ces divisions et se mobilisent plus facilement ; les relais
dont peuvent disposer les groupes mobilisés au sein du pouvoir […] ; le moment : les périodes pré-électorales sont ainsi plus
propices à l'expression de revendications.
Anne-Cécile Douillet, Sociologie politique, Armand Colin, 2017
1. Quels sont les éléments qui permettent de parler d'une structure des opportunités politiques favorable à
la mobilisation ?

La mobilisation va dépendre du système politique dans lequel

on se trouve et différents éléments vont favoriser ou non la
mobilisation : degré de centralisation de l’Etat, rapport de
force, relais au sein du pouvoir et le moment
2. En quoi la notion de structure des opportunités politiques permet-elle de répondre en partie au paradoxe
de l'action collective ?

Le paradoxe de l’action collective peut être dépassé si la

structure des opportunités politiques permet / est
suffisamment vulnérable pour /qu’un résultat soit
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Mme TERMONIA Cours de Terminale 2020-2021 Chapitre 5

envisageable. Cette structure des opportunités politiques est

un contexte plus ou moins favorable.
Définition de structure des opportunités politiques :

Eléments de l’environnement et du contexte politique qui

pèsent sur l’action collective : le déclenchement des
mobilisations est influencé par les opportunités qui se
présentent, en fonction du contexte et des caractéristiques du
système politique.

La structure des opportunités politique se compose de

plusieurs éléments :
 Le degré d’ouverture ou de fermeture des institutions
politiques (caractère plus ou moins démocratique, et
importance du droit de vote ou de manifestation)
 La stabilité ou l’instabilité des alignements politiques
(poids des différentes forces politiques existantes et leur
plus ou moins grandes affinités avec les revendications
portées par les mouvements sociaux).
 Le degré de cohésion ou de division au sein des élites
politiques, qui détermine la capacité des mouvements
sociaux à trouver des alliés influents.
 La réaction de l’Etat face à la contestation (usage ou non
de la répression de l’action collective)

III. Les variables sociodémographiques favorisant l’engagement politique

A. Le poids important de la catégorie socioprofessionnelle et du niveau de diplôme

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Mme TERMONIA Cours de Terminale 2020-2021 Chapitre 5

Activité 12 : Le constat statistique concernant l’adhésion aux associations selon la catégorie socioprofessionnelles
en 2016 (publié le 13 novembre 2018, site de l’INSEE)

1. Quels sont les types d’associations concernées par l’engagement politique ?

Les associations de défense de droits et d’intérêt commun,

d’action sanitaire et sociale ou humanitaire et caritative, les
syndicats interprofessionnels
2. Quels sont les catégories socioprofessionnelles les plus engagées politiquement (dans les associations
repérées comme telles) et les moins engagées ? Illustrez vos propos à l’aide des données.

Les catégories les plus engagées sont celles des cadres et

professions intellectuelles supérieures, puis celle des
professions intermédiaires. Les catégories les moins engagées
sont les ouvriers puis les agriculteurs.
En effet, d’après l’Insee, en 2016, 11.5% des cadres étaient
engagés dans les associations sanitaires et sociales contre 4%
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Mme TERMONIA Cours de Terminale 2020-2021 Chapitre 5

des ouvriers. On observe des données similaires pour les

associations de défenses de droits.
Activité 13 : Questionnement autour de la mobilisation de tous ? Peut-on favoriser l’engagement de tous ?
La démocratie participative désigne, dans sa définition la plus simple et la plus englobante, l’ensemble des démarches et des
procédures qui visent à associer les citoyens « ordinaires » au processus de décision politique, ce qui permet de renforcer le
caractère démocratique du régime politique. […] Dans ce sens, la démocratie participative réunit des expériences aussi diverses
que les conseils de quartier, les consultations de citoyens, les sondages délibératifs, les forums sociaux, les pétitions en ligne…
[…] Dans ces dispositifs de participation ouverts, on constate une
surreprésentation des catégories sociales les mieux intégrées et des plus
âgés. C’est une limite à laquelle est déjà confrontée la démocratie
représentative et que ne semble pas contrecarrer jusqu’à présent la
participation institutionnalisée. Celles et ceux qui participent aux conseils
de quartier par exemple sont le plus souvent des personnes installées de
longue date sur le territoire, bien dotées en capital culturel et déjà
engagées dans les formes de participation traditionnelles (élections,
militantisme…). Le risque est donc de renforcer les positions des
catégories favorisées et de reproduire les inégalités politiques existantes.
Mais il faut souligner que, même s’il est beaucoup plus compliqué de
mobiliser les catégories populaires, ça n’est pas complètement
impossible, à condition qu’il y ait une vraie volonté politique et un enjeu
pour ces catégories à y participer.
Propos recueillis par Anne Châteuneuf-Malclès, « La démocratie participative : entretien avec Loïc Blondiaux », SES-ENS 2018
1. Qu’est-ce que la démocratie participative ? Quel est son objectif ?

La démocratie participative correspond à l’organisations

d’assemblées dont l’objectif est de faire échanger la
population sur des sujets de société. Le but est d’écouter
l’ensemble de la population et notamment celle qui s’exprime
le moins. Celle-ci prend la forme de conseils de quartier,
consultations de citoyens…
2. Quelles en sont les limites ?

Dans ces assemblées, ceux qui s’expriment sont ceux qui ont
un capital culturel et humain élevé qui ont l’habitude de
s’exprimer, de mener des réunions, qui ont une aisance
particulière.
Ainsi, il est difficile d’entendre la population populaire qui
s’engage et vote le moins. On risque d’entendre ceux qui
s’expriment par ailleurs.
Activité 14 : Engagement politique et déterminisme social

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Mme TERMONIA Cours de Terminale 2020-2021 Chapitre 5

La fréquence, l’intensité et la variété de la participation sont positivement corrélées au niveau de revenu et de diplôme ainsi qu’à
l’intégration sociale. […]
Le capital scolaire apparait également favorable [au militantisme]. En effet, la détention de certaines compétences (savoir parler en
public, rédiger des tracts, organiser une réunion…) et un sentiment de légitimité plus fort facilitent le travail militant, tandis que
l’intégration sociale multiplie les occasions d’engagement. […]
Pour ce qui est des formes de participation « non conventionnelles » (formes protestataires de la participation), […] les enquêtes
montrent que les participants aux manifestations ont un niveau de diplôme plus élevé que le reste de la population et qu’ils sont
plus souvent affiliés à des partis, syndicats ou associations ; elles soulignent aussi le caractère cumulatif de la participation (les
manifestants sont aussi des « votants ») et la relative continuité entre les formes de participation.[…]
Le groupe formé par les CPIS apparaît donc comme le plus « participant » que celui qui agrège les différentes catégories
d’ouvriers et d’employés.
Anne-Cécile Douillet, Sociologie politique. Comportements, acteurs, organisations, Armand Colin, coll. Cursus, 2017
1. Montrez que le capital culturel et la position sociale pèsent fortement sur l’engagement politique.

Le capital culturel permet aux catégories qui le détiennent de

s’engager facilement en politique. D’une part, les enjeux sont
maitrisés et la façon de les exprimer également. Par ailleurs,
ce capital culturel est aussi composé de compétence
permettant une maitrise de l’écrit (tracts, pétitions…), de l’oral
(organiser une rencontre politique, maitriser les temps de
parole…) lié souvent aux professions exercées.
2. Montrez que l’engagement politique a un caractère cumulatif.

Les citoyens qui votent sont ceux qui ont le capital culturel le
plus élevé et qui ont une position sociale élevé. Ceux qui
s’engagent dans des associations citoyennes sont plutôt des
cadres et des professions intermédiaires, également pour ceux
qui ont une consommation engagée et aussi pour ceux qui
s’expriment le plus dans les assemblées de démocratie
participative. Ainsi, ceux qui ont un capital culturel important
cumulent les avantages dans ce domaine.
3. Que signifie la première phrase du texte

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Mme TERMONIA Cours de Terminale 2020-2021 Chapitre 5

Plus un individu perçoit un revenu important, plus sa position

sociale est élevée, son capital culturel également. Cela le
pousse à une activité, un engagement politique plus régulier. Il
y a un cumul dans ces participations qui éloignent toujours
plus l’individu qui un capital culturel faible qui a tendance à
s’auto exclure du monde politique.
Synthèse de la sous-partie

Comme pour le vote, l’engagement politique est plus

important pour les catégories sociales favorisées. On constate
comme un « cens caché », notion développée par Daniel
Gaxie. Les personnes qui ont un capital culturel faible ont
tendance à s’exclure des engagements politiques : ils se
sentent moins compétents, l’effort à fournir pour s’engager est
plus important. Ceci pour la participation en démocratie
participative, dans les associations bénévoles également et
aussi dans la consommation engagée.
B. L’engagement politique varie aussi selon l’âge, la génération et le sexe
Activité 15 : Le constat statistique concernant l’adhésion aux associations selon l’âge en 2016 (publié le 13
novembre 2018, site de l’INSEE)

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Mme TERMONIA Cours de Terminale 2020-2021 Chapitre 5

1. En tenant compte des associations que vous avez repéré précédemment, signalez quels sont les tranches
d’âges les plus concernées et les moins concernées dans l’engagement dans des causes à défendre.

On constate que les plus jeunes correspondent à la catégorie

la moins présente, mais son temps est moins choisi et plus
limité. Pour les associations de bénévolat à cause sociale, on
constate que les retraités sont les plus nombreux, puis ceux
dont le temps familial est plus faible. Cependant les taux
restent faibles pour tous.
Activité 16 : https://videos.lesechos.fr/lesechos/interviews/anne-muxel-cevipof-il-y-a-un-effritement-de-la-
confiance-dans-la-democratie-chez-les-jeunes/vrkqmp
1. Que partagent les jeunes vis-à-vis de la politique ?

Ils partagent de la défiance : 70% des jeunes pensent que les

hommes et les femmes politiques sont corrompus.
2. Vers quels types de partis se tournent les jeunes ?

Les jeunes se tournent vers les partis d’extrême gauche et

d’extrême droite, votes considérés comme protestataire. Ces
votes sont plus élevés que pour le reste de la population.
3. Quels avis ont les jeunes sur la démocratie ?

La conviction que la démocratie est le meilleur régime de

gouvernance s’effrite. 64% des jeunes considèrent la
démocratie comme le meilleur régime politique contre 78% du
reste de la population.
Activité 17 : Les jeunes ne sont pas dépolitisés : ils s’engagent autrement
L’embrigadement […] ne colle pas avec l’individualisme en vogue. Le militantisme, lui, n’est pas mort. […] La jeunesse s’est
affranchie de la tradition, et milite à sa façon. […]
« Aujourd’hui, lorsque les jeunes se mobilisent, c’est en décalage par rapport à la politique institutionnelle […]. Le moteur de
l’engagement, c’est la cause, pas l’affiliation », explique Anne Muxel. […] Les jeunes n’ont pas l’intention de s’inscrire dans
l’Histoire, mais parient sur […] l’efficacité d’un engagement ponctuel pour des causes spécifiques. […] Le sociologue Jacques Ion
qualifiait cette forme d’engagement de « post-it ». […] Un jour, ils descendent dans la rue […], boycottent, occupent ou font grève.
Un autre jour, ils se sentent « manipulés », « récupérés », « invisibles », ou « dégoûtés », et jurent que « ça ne sert à rien ». Et le
lendemain, ils protestent à nouveau. C’est selon leur humeur, […] la révolte du moment et les rêves environnants.
[…] « L’engagement est aujourd’hui désidéologisé. Il refuse tout leadership », poursuit A. Muxel. Elle évoque l’exemple du
mouvement Nuit debout, qui portait « beaucoup d’aspirations différentes », s’est refusé à désigner un chef de file. […]
A travers le cybermilitantisme, ils s’impliquent et assument des positions en signant des pétitions en ligne […], se forgent leur
propre opinion, prennent part aux débats de société. Entreprenants, ils n’ont pas peur de se mettre en scène. Selfies, vidéos,
chaîne YouTube, pour être « suivis »[…], il faut fédérer, sortir de l’ordinaire. Et pour ça, constate Anne Muxel, « ils n’hésitent pas à
faire preuve de dérision, à utiliser le détournement, le décalage ».
Si la culture de la protestation politique ainsi que le pouvoir du numérique ont banalisé la manifestation, une partie importante des
jeunes demeurent en retrait.
Jean-Baptiste de Montvalon et Charlotte Herzog, « Avoir 20 ans en 2018 : militer, le haut du pavé 2.0 » Le Monde, 26 mars 2018.

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Mme TERMONIA Cours de Terminale 2020-2021 Chapitre 5

1. Que signifie la phrase soulignée ?

Les jeunes militent à leur manière : ils s’impliquent

intensément durant certaines périodes puis se détournent de
certains mouvements ou ont tendance à rester libre des
organisations impliquées (adhésion à un parti, un syndicat…).
Les supports sont également plus variés (internet, partage de
contenu, mouvements différents comme Nuit debout en 2016
suite à la loi Travail).
2. Qu’est-ce qu’un engagement post-it ?

Engagement ponctuel qui peut être intense, mais qui ne

s’inscrit pas dans la durée.
3. Quelles sont les autres caractéristiques de l’engagement politique des jeunes ?

Ils agissent parfois avec dérision et décalage ; ils maitrise le

cyber militantisme et vont avoir une activité politique en
ligne : chaine YouTube, selfies….
Activité 18 : Le constat statistique concernant l’adhésion aux associations selon le sexe en 2016 (publié le 13
novembre 2018, site de l’INSEE)

1. En tenant compte des associations que vous avez repéré précédemment, signalez quel est le sexe le plus
concerné et les moins concerné dans l’engagement dans des causes à caractère politique ? Illustrez avec
des données chiffrées.

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Mme TERMONIA Cours de Terminale 2020-2021 Chapitre 5

On constate des écarts légers en termes d’implication : les

hommes sont légèrement plus nombreux dans les défenses de
droits et les femmes un peu nombreuse dans les associations à
caractère social.
Activité 19 : Le sexe influe sur le niveau et les modalités de l’engagement
« Globalement, les hommes participent plus. […] Cette inégalité traduit d’abord des différences de position dans l’espace social et,
concernant les femmes, varie en fonction de leur rapport au travail. Plus elles sont intégrées dans cet univers, plus leur
comportement s’aligne sur celui des hommes. Mais […] le modèle de la division sexuelle des tâches reste largement ancré dans
les mentalités : l’espace public pour l’homme, l’univers privé pour la femme. […] A niveau de diplôme et d’activité égal, les femmes
s’engagent moins dans la politique et son univers conflictuel. [Si] l’écart entre hommes et femmes s’est réduit par l’égalisation du
niveau d’instruction, […] non seulement les femmes s’investissent moins dans les instances représentatives de la politique mais
elles sont moins tentées que les hommes de participer à des actions contestataires, cette tendance s’estompant dans les jeunes
générations.
Dominique Chagnollaud, Introduction à la science politique, Dalloz, 8e édition, 2018
En % Composition de taux de syndicalisation maires Insee, 2017
l’Assemblée en 2016 en 2019 1. Que signifient les données
nationale en 2017 soulignées ?
femmes 38.7 9.8 17
hommes 61.3 Les femmes sont
11.8 83
total 100 10.8 100 moins impliquées
dans les organisations politiques traditionnelles. Ainsi, en
2017, 38.7% des députés étaient des femmes et 9.8% des
salariées femmes étaient syndiquées en 2016
2. Pourquoi traditionnellement, les femmes participent-elles moins à la vie politique ?

Le monde domestique est resté longtemps un domaine

féminin et le monde politique un domaine masculin. Leur prise
en compte dans les élections fut tardive et ainsi la socialisation
politique des femmes a pris du retard dont on retrouve les
traces dans ces pourcentages. Les socialisations de génération
en génération font perdurer ce modèle même si ça change.
3. Pour quelles raisons les écarts liées au genre ont tendance à se réduire ?

La socialisation est moins genrée et la division du travail

domestique et professionnelle est plus égalitaire.
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Mme TERMONIA Cours de Terminale 2020-2021 Chapitre 5

Synthèse de la sous-partie

L’engagement politique semble plus important pour les générations

plus matures que pour les jeunes, mais on réalise que les formes
d’engagement changent. Les jeunes se mobilisent plutôt sur les
réseaux et plus ponctuellement (génération « post it »).
Les hommes semblent plus engagés sur le plan politique que les
femmes, mais ces dernières se tournent davantage vers les
associations citoyennes, plus humanitaires.
IV. Les évolutions des actions collectives et de leurs enjeux

A. La transformation des objets de l’action collective

Définition de mouvements sociaux :
Ensemble des mobilisations et d’actions collectives ayant pour but de
transformer toute ou en partie la société.
Activité 20 : Les conflits du travail en France

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Mme TERMONIA Cours de Terminale 2020-2021 Chapitre 5

1. Les salariés se mobilisent pour améliorer leurs conditions de

travail, pour demander une augmentation de salaires (conflit des
raffineries), pour dénoncer des conditions de travail jugées
insatisfaisantes….
2. Exemple : raffineries Total, pouvoir d’achat, chauffeurs et
insécurité, retraites…améliorations d’horaires de travail…
3. En 2016, le nombre de grèves de plus de 2 jours a augmenté de
2%.
4. Le taux de syndicalisation et le nombre de journées
non travaillées (grève) sont corrélés car ils suivent
une même tendance à la baisse. [En effet, en 1975,
20% des salariés étaient syndiqués, en 2016, 10% des salariés
étaient syndiqués, soit une baisse de 10 points de pourcentage.
En même temps, on est passé de 3500 journées non travaillées à
un nombre proche de zéro en 2016]. …
Lorsque les salariés sont syndiqués, l’action collective est plus
probable car organisée et motivées. La baisse du syndicalisme
traduit une relation de travail plus individualisée.
5-6. Les professions qui sont les moins syndiqués commencent à
revendiquer et à se mobiliser. Cela questionne sur l’utilité des
syndicats qui ne parviennent pas à se mobiliser pour les
professions précaires qui ne recrute pas dans ces professions.

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Mme TERMONIA Cours de Terminale 2020-2021 Chapitre 5

Les conflits liés au travail ont tendance à se réduire au profit de

nouvelles préoccupations, nouveaux enjeux liés aux évolutions de la
société.
Activité 21 : De nouveaux mouvements sociaux ?
La thématique des nouveaux mouvements sociaux (NMS) est inséparable des mobilisations contestataires qui naissent à la fin des
années 1960 […]. [Le sociologue Alberto] Melucci identifie ces nouvelles formes de mobilisation dans le féminisme, l'écologisme,
le consumérisme, les mouvements régionalistes et étudiants […]. La plupart des analystes des NMS s'accorde pour identifier
quatre dimensions d'une rupture avec les mouvements « anciens », symbolisés par le syndicalisme, le mouvement ouvrier.
Les formes d'organisation et répertoires d'action matérialisent une première singularité. […] Les nouveaux mouvements sociaux
manifestent une défiance explicite devant les phénomènes de centralisation, de délégation d'autorité à des états-majors lointains,
au profit de l'assemblée générale. […] Les NMS se singularisent aussi par une inventivité dans la mise en œuvre de formes peu
institutionnalisées de protestation (sit-in, occupation de locaux, grèves de la faim), leur adjoignant souvent une dimension ludique,
une anticipation sur les attentes des médias.
Une deuxième ligne de clivage réside dans les valeurs et revendications qui accompagnent la mobilisation. Les mouvements
sociaux classiques portaient avant tout sur la redistribution des richesses. […] Les NMS mettent l'accent sur la résistance au
contrôle social, l'autonomie. […] Ces revendications comportent une forte dimension expressive, d'affirmation de styles de vie ou
d'identité.
Érik Neveu, Sociologie des mouvements sociaux, La Découverte, 2015.
1. Quelles sont les mobilisations qui sont décrites comme de nouveaux mouvements sociaux ?
Féminisme, consumérisme, écologisme, mouvements étudiants : le
public concerné n’est pas le même, les préoccupations changent, on
passe de préoccupations matérialistes à des préoccupations post
matérialiste qui valorisent l’autonomie des individus.
2. Montrez que les nouveaux mouvements sociaux se caractérisent à la fois par une évolution des motifs
de mobilisation et des façons d'agir.
Les mobilisations changent et sont davantage tournées vers les
médias : occupation de locaux, sit-in, grève de la faim…les individus
souhaitent davantage mobiliser l’opinion publique. Les enjeux sont
axés sur les individus, leurs droits et la défense de style de vie,
l’environnement. On se mobilise pour des causes, pour des droits…
Définition de nouveaux mouvements sociaux :
Ce terme désigne les nouvelles modalités d’action politique apparues
dans les années 1960-70 qui rompent avec le militantisme
traditionnel par ses enjeux et ses répertoires d’action.
B. Comment les acteurs et les répertoires de l’action collective se transforment-ils

Activité 22 : La notion de répertoire d’action collective

Charles Tilly s’est intéressé aux mobilisations protestataires qui ont marqué les Etats européens : avant le développement du
mouvement ouvrier, puis avec lui. Soulignant lui aussi l’importance des organisations et des réseaux de sociabilité pour
comprendre l’émergence de mouvements collectifs, il met néanmoins l’accent sur les anticipations du succès comme moteur de
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Mme TERMONIA Cours de Terminale 2020-2021 Chapitre 5

l’action. La « structure des opportunités politiques », c’est-à-dire l’ensemble des facteurs conjoncturels favorables ou défavorables
à l’action (soutiens dans l’opinion, visibilité de la cause défendue, possibles alliances tactiques, succès déjà enregistrés lors de
protestations analogues, etc.) incite, à un moment donné, les acteurs à mobiliser certaines de leurs ressources ; elle construit le
principe de sélection des modalités protestataires effectivement retenues.
En proposant son concept de « répertoire d’action », qu’il définit comme la configuration des moyens de pression et d’influence
théoriquement mobilisables par un groupe, Tilly s’est efforcé de favoriser la prise en considération de cette fluidité des ressources
politiques disponibles. C’est en effet au moment où se concrétise une protestation, dans une conjoncture déterminée, que s’opère
le choix des moyens qui apparaitront les plus opérants parmi tous ceux qui se trouvent en principe à la disposition d’un groupe
donné. Charles Tilly conclut : « Au cours de l’action collective populaire, le nombre, l’identité, les limites des acteurs changent
souvent et vite. L’identification des acteurs et des enjeux, sans même mentionner les règles du jeu, exigent souvent une analyse
en profondeur de la structure des classes et du jeu politique. »
Philippe Braud, Sociologie politique, 13 ème édition, LGDJ, 2018.
1. Pourquoi ceux qui s’engagent dans une action collective doivent-ils sélectionner la manière de mobiliser
leurs ressources ?
2. Pourquoi certaines formes de protestation apparaissent-elles acceptables à certains moments et pas à
d’autres ? Appuyez- vous sur des exemples.
3. Ces dernières années, avez-vous vu apparaitre de nouvelles formes de protestation qui viennent enrichir
ce « répertoire » ?
Le répertoire d’action collective est attaché à son contexte, aux
opportunités du moment. Actuellement, de nouvelles actions
émergent avec les #, l’action sur les réseaux, activisme dans les
musées.
Définition de répertoire de l’action politique

Ensemble des moyens d’action politique mis à disposition des

individus
Définition de participation politique conventionnelle : (IA)

Vote et militantisme au sein d’un parti politique ou d’un

syndicat
Définition de participation politique non conventionnelle :
Comportements politiques qui passent par des pratiques
contestataires non liées au processus électoral : grève, blocus,
boycott…
Définition de désobéissance civile :
Action politique, parfois illégale, dans le but de dénoncer l’action des
Etats
Activité 23 : Une volonté de faire le « buzz »

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Mme TERMONIA Cours de Terminale 2020-2021 Chapitre 5

1. En 1993, l'association Act Up recouvre l'obélisque de la place de la Concorde à Paris d'un préservatif géant à l'occasion de la
journée mondiale contre le Sida. L'association est réputée pour ses modes d'action spectaculaires, au fort écho médiatique.
2. Performance anti-corrida du Comité radicalement anti-corrida Europe (CRAC) à Bordeaux en 2015.

1. Quelles sont les causes défendues ?

La cause d’Act up est de mobiliser l’opinion afin que les décideurs
permettent des budgets importants pour la recherche.
CRAC se mobilise contre les corridas plus largement contre la
maltraitance animale.
2. Est-ce des actions traditionnelles ? conventionnelles ?
Ces actions sont non conventionnelles et limite légales.
Activité 24 : Attirer l'attention des médias pour convaincre
Les mouvements sociaux émergents se feraient les promoteurs d'un radical renouvellement du répertoire de l'action collective,
dont les cibles comme les modes d'expression auraient changé. Le but ne serait plus de faire plier un adversaire en s'engageant
dans un rapport de force, mais de convertir un public à la justice de sa cause en se présentant sous les traits aimables d'individus
déterminés sans jamais être agressifs. Le spectaculaire et l'humour seraient dans cette optique privilégiés, car les mieux à même
de sensibiliser à la cause et de convaincre de sa légitimité et de sa pertinence. Les termes de happening et de performance, issus
de l'art contemporain, s'appliquent à des réalisations militantes ainsi basées sur une forme de théâtralisation […]. Ainsi, des fêtes
intempestives organisées par Jeudi noir lors de visites d'appartements aux loyers prohibitifs. […] Le succès est tout d'abord
médiatique : les reportages consacrés à ces groupes se multiplient, qui soulignent combien « de tels happenings bousculent le jeu
classique des manifestations en y introduisant créativité, surprise et amusement ».
Lilian Mathieu, La démocratie protestataire, Presses de Sciences Po, 2011.
1. Expliquez la phrase soulignée

Le but est de marquer les consciences par les médias. Faire

réfléchir la population à des sujets auxquelles elle ne pense
pas forcément.
2. Quel est le but recherché ?

Convaincre et faire réfléchir

Activité 25 : Action collective et recours à l'expertise
Une autre évolution se trouve mise en évidence par plusieurs recherches : l'importance croissante de la dimension experte dans le
processus de mobilisation (si on définit l'expertise comme l'usage du savoir à des fins de décision politique). […] De ce point de
vue, l'exemple le plus significatif est celui des mobilisations de malades du SIDA qui se sont développées à partir de la fin des
années 1980 dans différents pays européens : des associations comme […] Aides (en France) ont fait un usage intensif de
l'expertise en matière médicale, réussissant ainsi à s'imposer comme des interlocuteurs légitimes auprès des autorités publiques.
Ce modèle de militantisme scientifique, à l'instar de celui qui s'est développé au sein de la mouvance écologiste, a, par la suite, fait
école dans les années 1990.
Jean-Yves Dormagen, Daniel Mouchard, Introduction à la sociologie politique, De jBoeck, 2015.
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Mme TERMONIA Cours de Terminale 2020-2021 Chapitre 5

1. Dans quels domaines le recours à l'expertise s'est-il le plus développé ?

Expertise en médecine, en environnement
2. Montrez que le recours à l'expertise ne renvoie pas au même type de lobbying que les actions
spectaculaires montrées dans le document précédent.
Cette démarche est plus sérieuse et permet d’agir directement avec
les décideurs.
Synthèse de la sous-partie
Les mouvements sociaux ont changé. Les mouvements traditionnels
étaient focalisés autour de valeurs matérialistes : les salariés
faisaient grève, manifestaient pour obtenir des gains en termes de
salaires et de conditions de travail. Ces préoccupations ont
tendance à se réduire avec l’individualisation de la relation de
travail et la baisse du syndicalisme. Par contre, depuis les années
1970, de nouveaux mouvements sociaux ont pris de l’ampleur pour
défendre des droits et des causes post-matérialistes (contre les
discriminations raciales, d’orientations sexuelle, contre les
dégradations de l’environnementales…) . Les actions changent et se
tournent vers une médiatisation importante et
l’instrumentalisation d’internet et des réseaux pour répandre les
informations et créer le débat.

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