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Problématique d’ensemble
Il existe une pluralité de critères qui permettent de définir ce qu’est une société juste ; parmi ceux-ci le type
d’inégalités et le niveau de ces inégalités sont les plus fréquemment mobilisés. On observe une diminution des
inégalités de revenu depuis le début du XX e siècle jusque dans les années 1980, puis une augmentation ensuite.
Pour contribuer à la justice sociale, les pouvoirs publics doivent-ils lutter contre cette montée des inégalités ?
Toutes les inégalités sont-elles injustes ?
Liste des notions à maîtriser :
Inégalités, inégalités économiques, inégalités sociales, rapport inter-quantiles, courbe de Lorenz, coefficient de
Gini, top 1%, justice sociale, égalité des droits, égalités des chances, égalités des situations, utilitarisme,
libertarisme, égalitarisme libéral, égalitarisme strict, fiscalité, protection sociale, services collectifs,
discriminations, légitimité, consentement à l’impôt, désincitation
Plan de l’intervention
I. L’évolution des inégalités économiques et caractère cumulatif des inégalités
II. Les différentes formes d’égalité et les différentes conceptions de la justice sociale
III. L’action des pouvoirs publics en matière de justice sociale sous contrainte et sujet à débats
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I. L’évolution des inégalités économiques et le caractère cumulatif des inégalités
Activité 1 : Comment évoluent les écarts de revenus en France depuis 1970 (aide en annexe)
Les indicateurs de dispersion que sont les différents quantiles sont utilisés. Ainsi, il est possible de calculer
différents rapports inter-quantiles comme les rapports inter-déciles : D9/D1 donne le coefficient multiplicateur
entre le plafond des 10% les plus pauvres et le plancher des 10% les plus riches. Une limite de l’utilisation des
déciles est que l’on ne connaît pas les dynamiques à l’intérieur.
Il est aussi possible d’utiliser le top 1% pour aller au-delà des 10% les plus riches et analyser plus finement ce qui
se passe au niveau des très hauts revenus ou des très hauts patrimoines. Par exemple, cela permet de remarquer
que c’est avant tout la forte diminution de la part du patrimoine total possédée par les 1% les plus riches entre
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1900 et 1980 qui contribue à la diminution des inégalités de patrimoine sur cette période et que de 1990 à 2015,
l’augmentation des inégalités de patrimoine est due essentiellement à la forte augmentation de la part du
patrimoine possédée par les 1% les plus riches.
La courbe de Lorenz permet de représenter la concentration d’une variable dans une population donnée. Par
exemple, pour le revenu, il s’agit de trier par ordre croissant les revenus de l’ensemble des habitants, puis de tracer
la courbe avec en abscisse la part cumulée de la population et en ordonnée la part cumulée des revenus . Si la
répartition est parfaitement égalitaire, alors la courbe de Lorenz sera une droite à 45 degrés ; cela signifie que les
10% les plus pauvres du pays gagnent 10% du revenu total, que les 40% les plus pauvres gagnent 40% du revenu
total par exemple.
Point méthode p 418 du manuel numérique : lire et interpréter une courbe de Lorenz et calculer un coefficient de
Gini : 1 et 2 à lire et réfléchir sur les 2 exercices du 3
Activité 3 : Mesurer la concentration des revenus pour mieux évaluer les inégalités
Les inégalités de revenus se stabilisent
Les années 1980 ont marqué un tournant. Après des décennies de diminution, les inégalités de niveau de vie se sont mises à
augmenter, jusqu’à un pic en 2011. Depuis, elles se sont réduites, puis stabilisées. Notre synthèse sur l’évolution des inégalités
de revenus.
26 OCTOBRE 2022
Les inégalités de niveau de vie jouent au yoyo en France : une année elles augmentent, une autre, elles diminuent. Si on prend
un peu de recul, on observe plutôt une tendance à la stabilisation au cours des quinze dernières années, malgré un pic atteint en
2011-2012. Les principaux indicateurs sont, en 2020, à un niveau proche de 2005. Cette
tendance est malgré tout bien fragile.
Au vu du rapport entre le niveau de vie minimum des 10 % les plus riches et le niveau de vie
maximum des 10 % les plus pauvres (dit « rapport interdécile ») [Ce rapport est calculé une
fois les impôts directs retirés et les prestations sociales ajoutées, pour une personne seule.]
On a assisté à une baisse très nette des inégalités de revenus dans les années 1970. Ce
mouvement s’interrompt à partir des années 1980. En 1970, les 10 % les plus riches avaient
un niveau de vie minimum 4,6 fois plus élevé que le maximum des 10 % les plus pauvres. En 1984, le rapport est de 3,45.
Depuis, il oscille autour de cette valeur. L’année 2020, fait apparaître une baisse (3,28) mais l’Insee ne valide pas ses propres
chiffres (voir encadré) et conclut à un « léger recul des inégalités de niveau de vie en 2020 ».
Ce rapport interdécile est un indicateur imparfait : il ne prend pas en compte l’évolution de ce que touchent les très riches, ceux
situés très au-dessus du seuil d’entrée dans les 10 % les plus aisés [4]. Pour mesurer les inégalités sur l’ensemble de l’échelle
des niveaux de vie, y compris l’évolution des revenus des plus riches, on doit utiliser d’autres indicateurs.
L’indice de Gini » est plus complet. Il compare la répartition des revenus dans toute la population à une situation d’égalité
théorique. Plus
il est proche de
zéro, plus on
s’approche de
l’égalité. Plus il
tend vers un,
plus l’inégalité
est forte. Cet
indice diminue
jusqu’au milieu
des années
1990, se
stabilise
ensuite, puis
augmente dès
1999. À cette
période, les revenus des plus favorisés progressent rapidement. Ils profitent
d’importantes baisses d’impôts décidées dans un contexte de forte croissance économiques. On assiste alors à un tournant dans
l’histoire des inégalités de niveaux de vie en France, qui se remettent à augmenter fortement jusqu’à un sommet de 0,305 atteint
en 2011. À 0,284 en 2020, l’indice est proche de son niveau de 2004.
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Observées à travers ces […] grands indicateurs, les inégalités de niveau de vie n’explosent pas dans notre pays. Il faut
néanmoins apporter plusieurs nuances à ce tableau.
Premièrement, la tendance historique à la baisse s’est retournée. Tout au long des années 1970 à 1990, les revenus des pauvres
et des riches avaient tendance à se rapprocher. À la fin des années 1990, les écarts entament quinze années de hausse pour
culminer en 2011-2012. Les hiérarchies se renforcent. […]
[Deuxièmement], cette évolution peut masquer des évolutions divergentes selon les catégories. En particulier, le sort des plus
âgés s’améliore du fait de l’élévation très nette des montants du minimum vieillesse et de l’allocation adulte handicapé, et de
carrières professionnelles plus longues pour les femmes qui arrivent à l’âge de la retraite. À l’opposé, les jeunes subissent les
effets des emplois précaires, des bas salaires et d’un taux de chômage élevé. La baisse du chômage depuis 2015 leur est
toutefois favorable.
Enfin, ces données portent toutes sur des indicateurs dit « relatifs » d’inégalité. Dans la vie de tous les jours, on ne se compare
pas relativement, mais en euros, de manière dite « absolue », surtout à court terme. Par exemple, entre 2015 et 2020, le niveau
de vie moyen des 10 % les plus pauvres s’est accru de 860 euros sur l’année, alors que celui des 10 % les plus riches a
progressé de 1 360 euros, soit 1,6 fois plus. En euros (inflation déduite), les écarts continuent de s’accroitre. La prudence est
donc de mise. La montée de l’inflation en 2022 va toucher de façon très inégalitaire les ménages. Les plus modestes consacrent
une proportion plus importante de leurs revenus aux biens dont les prix montent. Même en supposant que les salaires soient
augmentés du même pourcentage de l’inflation – ce qui ne sera probablement pas le cas pour tous –, les catégories populaires
et les classes moyennes risquent de perdre bien plus de pouvoir d’achat que les plus aisés, qui n’utilisent pas tous leurs revenus
pour consommer, mais en épargnent une portion confortable. L’évolution du chômage dans les mois et les années qui viennent
sera déterminante, à condition que les emplois créés soient réellement rémunérateurs et moins précaires.
© Tous droits réservés - Observatoire des inégalités – Octobre 2022
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2. Distinguez les différentes types de patriomoines représentés les courbes de Lorenz et faites des
lectures qui en rendent compte.
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1. A : 50% des plus pauvres perçoivent 30% du revenu total.
B. 50% des plus pauvres ont 10% du patrimoine total
C. Les 10% les plus riches possèdent 55% du patrimoine total
2. La courbe du patrimoine est plus éloignée de la bissectrice
que la courbe du revenu. Ainsi, il y a plus d’inégalités de
patrimoine que d’inégalités de revenus.
Ceci s’explique par le fait que le patrimoine est un stock alors
que le revenu est un flux. Mais, ces inégalités sont liées. En
effet, ceux qui perçoivent un revenu élevé peuvent en épargner
une partie et ainsi se procurer du patrimoine. Ces inégalités
sont cumulatives.
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Activité 6 : Composition des quantiles de niveau de vie selon l’origine sociale des individus
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Activité 7 : La mobilité, l'autre déterminant des inégalités en dynamique
Publié: 1 juillet 2019, 23:31 CEST
Inégalité et faible mobilité, inséparables ?
L’égalité des chances se réfère à la mobilité. La mobilité intergénérationnelle de revenu interroge la possibilité qu’a un enfant
d’accroître facilement ses revenus par rapport à ses parents. Mais on peut aussi la comparer d’une période à l’autre de la vie
d’un individu, de manière intragénérationnelle. Combien pourraient, à l’instar de Gatsby le Magnifique - ce personnage, issu
d’une famille de fermiers pauvres et devenu millionnaire - se hisser au sommet de l’ascenseur social ? Dans chaque pays, la
réponse diffère. Mais une constante traverse un bon nombre de situations. Selon « la courbe de Gatsby », une forte inégalité est
liée à une faible mobilité sociale.
Tout agit comme si, plus les barreaux de l’échelle sont éloignés les uns des autres, plus il est difficile de grimper. Aux États-Unis,
cette logique vient remettre en question la figure du self-made man. Dans les faits, le « rêve américain » n’est pas si facile à
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accomplir. Une étude réalisée par Chetty, Hendren, Kline et Saez en 2014 montre que la mobilité sociale est restée inchangée
entre 1970 et 1990. Pour les nouvelles générations, les chances d’atteindre des salaires plus élevés sont restées les mêmes,
tandis que l’écart entre les revenus s’est accru. Les inégalités de revenus ne facilitent donc pas la mobilité, mais sont plutôt des
bâtons dans les roues des plus pauvres. Mais, dans le même temps, la mobilité liée à la position sociale est restée globalement
similaire. Leurs estimations confirment la forte inégalité qui règne alors en Chine. Ceux qui ont profité de l'élévation des revenus
étaient déjà issus d’une famille aisée. La courbe de Gatsby se vérifie : une grande inégalité révèle une faible mobilité sociale.
De quelle mobilité parle-t-on ? Le constat précédent peut être appliqué à la Chine durant le passage du millénaire. Au cours des
années 2000, l’empire du Milieu a connu une croissance rapide mais ses répercussions sur la mobilité sont ambiguës. Dans leur
article, Cowell et Flachaire montrent que la mobilité ascendante de revenu a augmenté, signifiant qu’un certain nombre
d’individus ont accédé à des salaires plus élevés qu’avant 2000. Mais, dans le même temps, la mobilité liée à la position sociale
est restée globalement similaire. Leurs estimations confirment la forte inégalité qui règne alors en Chine. Ceux qui ont profité de
l'élévation des revenus étaient déjà issus d’une famille aisée. La courbe de Gatsby se vérifie : une grande inégalité révèle une
faible mobilité sociale.
L’exemple de la Chine illustre l’importance de distinguer les différentes mobilités pour présenter un tableau plus précis du
paysage économique d’une région. L’indice des inégalités, parce qu’il est statique, ne permet pas d’interroger les mouvements
entre génération ou entre différentes périodes. Pour affiner davantage, la dimension géographique est souvent utilisée. Elle
permet de souligner que, selon les zones géographiques et à l’intérieur d’un même pays, la mobilité de revenu ou de « rang »
peut être totalement différente.
Alors que la Chine se divise nettement entre aires rurales et urbaines, les États-Unis présentent une mosaïque diversifiée.
Certains États symbolisent avec force le rêve américain, tandis que les chances de sortir de la pauvreté sont dérisoires dans
d’autres.
https://theconversation.com/profiles/emmanuel-flachaire-765831
1. Quel enseignement retirer de la courbe de Gatsby ?
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Situation dans laquelle les avantages et les désavantages
concernent les ressources sociales valorisées.
Activité 8 : Des inégalités multiformes et cumulatives
[En matière de santé, les inégalités sont fortement liées à la position sociale (qui influe sur le temps et la qualité de vie et conduit
à des styles de vie particuliers), au niveau de diplôme (un homme diplômé du supérieur a une espérance de vie à 35 ans de 48,2
ans, soit 7,5 ans supérieure à celle d’un homme sans diplôme), au revenu et à l’origine sociale. De plus, les conditions de travail,
l’exposition à la pollution... varient fortement en fonction de l’activité professionnelle, donc selon la position sociale.]
Comme chez les adultes, les inégalités qui affectent les enfants sont à la fois multiformes et cumulatives. […]
Ces inégalités économiques ont des conséquences sur les conditions de logement. Les enfants dont le niveau de vie est le plus
bas (inférieur au premier quartile) sont plus nombreux que les autres à résider dans un habitat insalubre ou présentant plus de
deux « défauts de confort » (infiltrations, froid, électricité défectueuse, absence de sanitaires ou d’eau chaude). Ils vivent aussi
plus fréquemment dans un logement surpeuplé et disposent moins souvent d’une chambre individuelle. Ces conditions de
logement ont-elles-mêmes des incidences sur la scolarité. Même s’il convient de prendre ce résultat avec prudence dans la
mesure où toutes les enquêtes ne le confirment pas, il semble en effet que, à autres caractéristiques contrôlées, le fait de
partager sa chambre avec un ou plusieurs frères et sœurs soit corrélé positivement avec la probabilité de redoublement avant
quinze ans. […]
A l’autre extrémité de l’espace social, les enfants des classes aisées bénéficient généralement de conditions de logement
confortables et d’un habitat qui contribue à la reproduction de leur catégorie sociale. Les revenus des parents rendent possible
l’installation des familles dans des quartiers à forte sélectivité sociale, qui garantissent un entre-soi élevé, non seulement dans
des espaces du quotidien, mais aussi et surtout à l’école.
Martine Court, Sociologie des enfants, La Découverte, 2017.
1. Quel est l’écart d’espérance de vie signalé en début de texte ?
7.5 ans
2. Comment les inégalités économiques se transforment et se cumulent à certaines inégalités sociales ?
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- Il nie tout droit individuel et légitime, par exemple la torture d’un prisonnier ou les jeux du cirque, pourvu que les aveux évitent
une souffrance à une communauté supérieure à celle éprouvée par le détenu ou que la foule dans l’arène éprouve un plaisir plus
grand que la souffrance de quelques martyrs ;
- Comparer des plaisirs ou des souffrances de natures différentes quantifiées sur une même échelle, souvent financière, paraît
discutable. Une telle logique a conduit, dans les années 1970, des constructeurs automobiles à renoncer à des modifications
permettant d’améliorer la sécurité de leurs véhicules après avoir comparé les coûts de production avec les gains attendus en
termes de vies, de blessures et de dégâts matériels.
Joël Crespine, « Justice, Michael J. Sandel », http://laphilosophiedesquatrechemins.com.
1. Selon les utilitaristes, qu’est-ce qu’une action juste ?
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Rien ne peut aller à l’encontre des actions individuelles et les
inégalités de situations découlent de la liberté et donc de
l’égalité en droit.
3. Quels sont les risques d’une telle conception ?
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L’égalité des conditions est une situation où tous les individus
doivent être égaux et se sentir reconnus comme tel.
2. Pour les marxistes, à quelle condition peut-on penser une distribution égalitaire des ressources ?
Synthèse :
- Les utilitaristes : il faut satisfaire le plus grand nombre car
l’utilité atteint son maximum. Ainsi, ils calculent toujours
les gains et les coûts des différentes situations.
- Les libertariens qui considèrent que seule l’égalité des
droits est possible, la recherche d’une justice sociale est
illusoire et dessert la société. Ainsi, elle peut limiter les
efforts de chacun pour atteindre une situation
souhaitable. Les inégalités aiguillent des individus.
- L’égalitarisme libéral de J. Rawls : pour lui, l’égalité des
droits prime, mais il faut aussi ajouter le principe de
différence pour prendre en compte les plus défavorisés.
Principe de différence : les avantages socio-économiques
attachés aux positions sociales doivent être distribués en vue
de procurer le plus grand bénéfice aux membres les plus
défavorisés de la société.
Il souhaite les égalités de droits et de chance pour limiter les
inégalités de situations.
- L’égalitarisme strict : tous les individus doivent accéder
aux mêmes conditions
III. L’action des pouvoirs publics en matière de justice sociale sous contrainte et sujet à débats
Les attentes du programme :
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Comprendre que l’action des pouvoirs publics en matière de justice sociale (fiscalité, protection sociale,
services collectifs, mesures de lutte contre les discriminations) s’exerce sous contrainte de financement
et fait l’objet de débats en termes d’efficacité (réduction des inégalités), de légitimité (notamment
consentement à l’impôt) et de risque d’effets pervers (désincitations).
A. L’action des pouvoirs publics en matière de justice sociale
1. Par la fiscalité et la protection sociale
Activité 13 : Les moyens des pouvoirs publics pour assurer la redistribution
Deux mécanismes de redistribution sont à l’œuvre. Du côté des prélèvements, l’impôt sur le revenu est celui qui contribue le plus
à la réduction des inégalités, car, plus on s’élève dans l’échelle des revenus, plus le taux d’imposition croît (on parle de
« progressivité » de l’impôt). Du côté de la protection sociale, certaines prestations sont réservées aux ménages aux revenus les
plus faibles : aides au logement, RSA, minimum vieillesse, etc. Les prestations familiales jouent également un grand rôle. Les
allocations familiales ne sont pas exclusivement destinées aux personnes les plus pauvres, mais depuis 2015, elles sont
modulées selon les ressources du foyer. Quant aux autres prestations familiales, elles sont souvent soumises à conditions de
ressources.
La redistribution monétaire contribue à diminuer les inégalités de niveau de vie et à protéger des effets de la pauvreté. Pour
dresser un panorama complet des transferts et de la redistribution opérée par l’Etat, il faudrait chiffrer de façon précise l’effet des
impôts indirects et des services publics. Les premiers, comme la TVA, pèsent davantage sur le revenu des plus pauvres […].
Quant aux services publics, leur rôle dans la réduction des inégalités est central. L’école gratuite, les logements sociaux ou les
remboursements de soins ne se limitent pas à redistribuer de la richesse, ils permettent également de réduire les inégalités
sociales d’accès aux soins, à l’école, au logement, etc.
Anne BRUNNER et Louis MAURIN, « impôts et prestations sociales réduisent les inégalités de revenus de moitié ». Observatoire des inégalités, 16 janvier
2018.
1. Quels sont les deux mécanismes de la redistribution ?
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Ils permettent une réduction des inégalités. Les allocations
familiales ont statut particulier car c’est plus indépendant des
revenus que les autres versements.
3. Quels autres dispositifs sont également redistributifs ?
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Services non marchands produits par les administrations
publiques et mis à disposition des ménages sous la forme de
prestations en nature (accès aux différents services fournis).
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L’assurance protège financièrement lors de la réalisation d’un
risque tel que la perte d’un emploi. C’est un
dédommagement.
L’assistance permet à une personne sans ressources d’avoir
une somme qui lui permet de subvenir aux besoins essentiels.
Cette ressource est financée par l’impôt.
3. Montrez que le système de protection sociale français emprunte aux deux logiques.
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Activité 15 : Les résultats de la redistribution
1)
2)
3)
4)
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22.2 : Avant les prélèvements obligatoires et prestations,
les 10% les plus aisés recevaient un revenu 22.2 fois plus
important que les 10% les plus modestes.
Après redistribution, ce rapport est passé à 5.6.
3.Oui, les plus aisés voient leur niveau de vie diminuer de
23% et les plus modestes voient leur niveau de vie
multiplié par 3. Le rapport entre les 2 types de revenu a
été divisé par 4 (22.2/5.6).
2. Par la discrimination positive
Activité 16 : Des mesures de discrimination positive pour les bacheliers
Il y a quelques années, cela aurait fait scandale. On aurait crié à la menace sur le niveau, alerté sur la rupture d’égalité entre les
candidats… […]
Et pourtant, le principe d’un coup de pouce aux classes les plus défavorisées est en train de s’installer, à bas bruit, dans
l’enseignement supérieur. Parcoursup, le système d’affectation des lycéens après le bac, agit comme une petite révolution. Voilà
deux sessions qu’est appliqué un « pourcentage minimal de bacheliers retenus bénéficiaires d’une bourse nationale de lycée »,
lié à la part de boursiers parmi les candidats, à l’entrée des universités, des classes préparatoires, en STS et en IUT. […] La
discrimination positive en direction des boursiers, instaurée en 2018, est à l’œuvre, sans levée de boucliers. […]
Au début des années 2000, la création d’une voie spéciale d’entrée à Sciences Po Paris pour les lycéens d’établissement de
quartiers défavorisés partenaires, à côté du concours, provoque encore de fortes résistances. […] Au cours du quinquennat
Hollande, ce sont des quotas de bacheliers professionnels et technologiques qui sont progressivement instaurés en BTS et en
DUT, au début des années 2010.
[…] En 2018, Parcoursup généralise l’examen du dossier scolaire des candidats, y compris à l’entrée de l’université. En
contrepartie, les quotas de boursiers apparaissent comme la garantie sociale qui tempère la sélection.
Camille STROMBONI, « Discrimination positive des étudiants, une révolution à bas bruit », Le Monde, 10 juillet 2019.
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1.D’après l’INSEE, en 2017, Les dépenses de protection
sociale représentent 33.7% du PIB. Les recettes publiques
affectées à la protection sociale représentent 34% du PIB.
2. 33.7% - 15% = 18.7 points de pourcentage.
Entre 1959 et 2017, les dépenses de protection sociale
(rapportées à la valeur du PIB) ont augmenté de 18.7
points de pourcentage. 33.7/15 = 2.3. Elles sont 2.3 fois
plus importante en 2017 qu’en 1959.
3.Les postes santé et vieillesse correspondent aux
dépenses qui ont le plus augmenté (x 2 pour la santé et x 3
pour la vieillesse).
4. Cette courbe suit la précédente. En effet, les budgets
sont votés en fonction des dépenses prévues. Il peut y
avoir des déficits ponctuels.
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des inégalités. Leur forte redistributivité est due au fait que les ménages avec enfants sont plus nombreux dans le bas de la
distribution des niveaux de vie et que la plupart des prestations familiales sont versées sous conditions de ressources.
En 2021, 9,1 millions de personnes vivent avec un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté monétaire,
soit 14,5 % de la population vivant en « logement ordinaire » en France métropolitaine.
A contrario, le taux de pauvreté des chômeurs est bien plus élevé ; il est presque six fois supérieur à celui
des actifs en emploi salariés (35,1 % contre 6,3 %). Le taux de pauvreté des enfants de moins de 18 ans est
également élevé, à 20,6 % en 2021.
La situation au regard de la pauvreté monétaire est en effet très contrastée selon la composition familiale.
En 2021, la pauvreté monétaire touche 7,0 % des personnes vivant en couple sans enfant et dont la personne
28
de référence du ménage a moins de 65 ans, mais près d'un tiers des personnes vivant au sein d’une famille
monoparentale (32,3 %).
29
ressentent pas comme une dépense en leur faveur. Ainsi,
ce que coûte ces services est invisible.
3. Non, car les services sont accessibles à tous sans que la
population en soit réellement consciente.
Avec la démocratie et le libéralisme qui caractérisent progressivement les États nationaux modernes, se pose la
question du consentement à l’impôt : comment obtenir de la population l’acceptation de son paiement ?
Définition du consentement à l’impôt
30
Activité 21 : Une protection sociale source de désincitations au travail ?
Les aides sociales et la prime d’activité seraient inefficaces […]. Le débat n’est pas nouveau, et toute une littérature s’est
développée en économie autour de cette fameuse « trappe à l’inactivité ». […]
En l’occurrence, chacun ne trouverait rentable d’entrer sur le marché du travail que si le salaire qu’il peut espérer gagner est
supérieur à un certain niveau de salaire appelé « salaire de réserve ». Ce dernier est différent d’une personne à l’autre ; il dépend
notamment des préférences de l’individu, des revenus que ce dernier peut percevoir sans travailler, ainsi que de l’ensemble des
revenus que gagnent les autres membres du ménage. En l’occurrence, un individu a un salaire de réserve d’autant plus élevé
qu’il donne une préférence au loisir et que son ménage est susceptible de percevoir des aides sociales. […]
Depuis les années 1990, de nombreuses études ont confirmé qu’il ne suffit pas que les salaires soient simplement supérieur au
montant des aides sociales pour qu’il soit plus « rentable » financièrement d’occuper un emploi qu’être inactif, tout du moins dans
l’immédiat. […] Ces études restent par ailleurs souvent aveugles au fait que de nombreux ménages n’ont pas recours aux aides
auxquelles ils ont droit. Surtout, réduire l’individu à un homo oeconomicus ne permet pas d’appréhender tous les « gains » du
retour à l’emploi. […] En effet, l’emploi confère un statut au travailleur, une dignité, il lui permet d’accroître son réseau social, lui
donne des droits (en premier lieu, celui de bénéficier de l’assurance sociale).
Martin ANOTA, « Pourquoi les aides sociales ne sont pas des trappes à inactivité », Alternatives économiques, 15 juin 2018.
1. Comparez ce que gagnait en 2020 un salarié à mi temps au SMIC et un inactif qui reçoit le RSA.
1209€ :2 :604€ ; RSA : 560€. Les montants sont assez
proches, mais les dépenses liées à l’emploi amènent une
réflexion
2. Quel est l’effet du RSA sur l’incitation à travailler ?
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théoriquement intérêt à rechercher activement un emploi
(point de vue libéral
Définition de désincitation à l’emploi
Conclusion/synthèse
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