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Mme TERMONIA Cours de TSES 2023-2024 Chapitre 3

Chapitre 9 : Quelles inégalités sont compatibles


avec les différentes conceptions de la justice sociale ?

Les attentes du programme


 Connaître les grandes tendances d’évolution des inégalités économiques depuis le début du XX e siècle et
comprendre que les inégalités économiques et sociales présentent un caractère multiforme et cumulatif.
 Savoir interpréter les principaux outils de mesure des inégalités, statique (rapport inter-quantiles, courbe de
Lorenz, coefficient de Gini, top 1%) et dynamique (corrélation de revenu parents-enfants).
 Comprendre que les différentes formes d’égalité (égalité des droits, des chances ou des situations)
permettent de définir ce qui est considéré comme juste selon différentes conceptions de la justice sociale
(notamment l’utilitarisme, le libertarisme, l’égalitarisme libéral, l’égalitarisme strict).
 Comprendre que l’action des pouvoirs publics en matière de justice sociale (fiscalité, protection sociale,
services collectifs, mesures de lutte contre les discriminations) s’exerce sous contrainte de financement et
fait l’objet de débats en termes d’efficacité (réduction des inégalités), de légitimité (notamment
consentement à l’impôt) et de risque d’effets pervers (désincitations).

Problématique d’ensemble
Il existe une pluralité de critères qui permettent de définir ce qu’est une société juste ; parmi ceux-ci le type
d’inégalités et le niveau de ces inégalités sont les plus fréquemment mobilisés. On observe une diminution des
inégalités de revenu depuis le début du XX e siècle jusque dans les années 1980, puis une augmentation ensuite.
Pour contribuer à la justice sociale, les pouvoirs publics doivent-ils lutter contre cette montée des inégalités ?
Toutes les inégalités sont-elles injustes ?
Liste des notions à maîtriser :
Inégalités, inégalités économiques, inégalités sociales, rapport inter-quantiles, courbe de Lorenz, coefficient de
Gini, top 1%, justice sociale, égalité des droits, égalités des chances, égalités des situations, utilitarisme,
libertarisme, égalitarisme libéral, égalitarisme strict, fiscalité, protection sociale, services collectifs,
discriminations, légitimité, consentement à l’impôt, désincitation
Plan de l’intervention
I. L’évolution des inégalités économiques et caractère cumulatif des inégalités
II. Les différentes formes d’égalité et les différentes conceptions de la justice sociale
III. L’action des pouvoirs publics en matière de justice sociale sous contrainte et sujet à débats

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I. L’évolution des inégalités économiques et le caractère cumulatif des inégalités

Les attentes du programme


 Connaître les grandes tendances d’évolution des inégalités économiques depuis le début du XX e siècle et
comprendre que les inégalités économiques et sociales présentent un caractère multiforme et cumulatif.

A. Les évolutions des inégalités économiques depuis le début du XX e siècle


Définition d’inégalités économiques-

Les inégalités économiques regroupent les inégalités de


revenu et les inégalités de patrimoine.
1. Les mesures des inégalités économiques en statique

a) La mesure des inégalités de revenus

Activité 1 : Comment évoluent les écarts de revenus en France depuis 1970 (aide en annexe)

1. D’après l’Insee, en France, en 2000, le plus pauvre des 10%


les plus riches avait un niveau de vie 3.5 fois plus
important que le plus riches des 10% les plus pauvres.
2. 2 périodes se dégagent : avant 1979, les inégalités étaient
plus fortes : le plus modestes des 10% les plus riches avait
un niveau de vie 4.6 fois plus important que le plus aisé
des 10% les plus pauvres. Après ce coefficient
multiplicateur reste entre 3.3 et 3.6.
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3. Les inégalités restent constantes après 1979.
Activité 2 : Evolution de la part du 1% le plus riche dans le revenu national

Source : site de l’Observatoire des inégalités


1. Que constate-t-on pour la France ? et pour les autres territoires ?

D’après l’observatoire des inégalités, 11.2% des revenus de la


Frances sont concentrés parmi les 1% les plus riches de la
population.
Aux Etats-Unis, on constate que que 20% des revenus sont
concentrés parmi les 1% les plus riches de la population.
Depuis 1979, les 1% les plus riches concentrent des revenus
plus important.
(contrairement au doc précédent qui montrait une
stagnation)

Les indicateurs de dispersion que sont les différents quantiles sont utilisés. Ainsi, il est possible de calculer
différents rapports inter-quantiles comme les rapports inter-déciles : D9/D1 donne le coefficient multiplicateur
entre le plafond des 10% les plus pauvres et le plancher des 10% les plus riches. Une limite de l’utilisation des
déciles est que l’on ne connaît pas les dynamiques à l’intérieur.
Il est aussi possible d’utiliser le top 1% pour aller au-delà des 10% les plus riches et analyser plus finement ce qui
se passe au niveau des très hauts revenus ou des très hauts patrimoines. Par exemple, cela permet de remarquer
que c’est avant tout la forte diminution de la part du patrimoine total possédée par les 1% les plus riches entre
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1900 et 1980 qui contribue à la diminution des inégalités de patrimoine sur cette période et que de 1990 à 2015,
l’augmentation des inégalités de patrimoine est due essentiellement à la forte augmentation de la part du
patrimoine possédée par les 1% les plus riches.
La courbe de Lorenz permet de représenter la concentration d’une variable dans une population donnée. Par
exemple, pour le revenu, il s’agit de trier par ordre croissant les revenus de l’ensemble des habitants, puis de tracer
la courbe avec en abscisse la part cumulée de la population et en ordonnée la part cumulée des revenus . Si la
répartition est parfaitement égalitaire, alors la courbe de Lorenz sera une droite à 45 degrés ; cela signifie que les
10% les plus pauvres du pays gagnent 10% du revenu total, que les 40% les plus pauvres gagnent 40% du revenu
total par exemple.
Point méthode p 418 du manuel numérique : lire et interpréter une courbe de Lorenz et calculer un coefficient de
Gini : 1 et 2 à lire et réfléchir sur les 2 exercices du 3
Activité 3 : Mesurer la concentration des revenus pour mieux évaluer les inégalités
Les inégalités de revenus se stabilisent
Les années 1980 ont marqué un tournant. Après des décennies de diminution, les inégalités de niveau de vie se sont mises à
augmenter, jusqu’à un pic en 2011. Depuis, elles se sont réduites, puis stabilisées. Notre synthèse sur l’évolution des inégalités
de revenus.
26 OCTOBRE 2022
Les inégalités de niveau de vie jouent au yoyo en France : une année elles augmentent, une autre, elles diminuent. Si on prend
un peu de recul, on observe plutôt une tendance à la stabilisation au cours des quinze dernières années, malgré un pic atteint en
2011-2012. Les principaux indicateurs sont, en 2020, à un niveau proche de 2005. Cette
tendance est malgré tout bien fragile.
Au vu du rapport entre le niveau de vie minimum des 10 % les plus riches et le niveau de vie
maximum des 10 % les plus pauvres (dit « rapport interdécile ») [Ce rapport est calculé une
fois les impôts directs retirés et les prestations sociales ajoutées, pour une personne seule.]
On a assisté à une baisse très nette des inégalités de revenus dans les années 1970. Ce
mouvement s’interrompt à partir des années 1980. En 1970, les 10 % les plus riches avaient
un niveau de vie minimum 4,6 fois plus élevé que le maximum des 10 % les plus pauvres. En 1984, le rapport est de 3,45.
Depuis, il oscille autour de cette valeur. L’année 2020, fait apparaître une baisse (3,28) mais l’Insee ne valide pas ses propres
chiffres (voir encadré) et conclut à un « léger recul des inégalités de niveau de vie en 2020 ».
Ce rapport interdécile est un indicateur imparfait : il ne prend pas en compte l’évolution de ce que touchent les très riches, ceux
situés très au-dessus du seuil d’entrée dans les 10 % les plus aisés [4]. Pour mesurer les inégalités sur l’ensemble de l’échelle
des niveaux de vie, y compris l’évolution des revenus des plus riches, on doit utiliser d’autres indicateurs.
L’indice de Gini » est plus complet. Il compare la répartition des revenus dans toute la population à une situation d’égalité
théorique. Plus
il est proche de
zéro, plus on
s’approche de
l’égalité. Plus il
tend vers un,
plus l’inégalité
est forte. Cet
indice diminue
jusqu’au milieu
des années
1990, se
stabilise
ensuite, puis
augmente dès
1999. À cette
période, les revenus des plus favorisés progressent rapidement. Ils profitent
d’importantes baisses d’impôts décidées dans un contexte de forte croissance économiques. On assiste alors à un tournant dans
l’histoire des inégalités de niveaux de vie en France, qui se remettent à augmenter fortement jusqu’à un sommet de 0,305 atteint
en 2011. À 0,284 en 2020, l’indice est proche de son niveau de 2004.

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Observées à travers ces […] grands indicateurs, les inégalités de niveau de vie n’explosent pas dans notre pays. Il faut
néanmoins apporter plusieurs nuances à ce tableau.
Premièrement, la tendance historique à la baisse s’est retournée. Tout au long des années 1970 à 1990, les revenus des pauvres
et des riches avaient tendance à se rapprocher. À la fin des années 1990, les écarts entament quinze années de hausse pour
culminer en 2011-2012. Les hiérarchies se renforcent. […]
[Deuxièmement], cette évolution peut masquer des évolutions divergentes selon les catégories. En particulier, le sort des plus
âgés s’améliore du fait de l’élévation très nette des montants du minimum vieillesse et de l’allocation adulte handicapé, et de
carrières professionnelles plus longues pour les femmes qui arrivent à l’âge de la retraite. À l’opposé, les jeunes subissent les
effets des emplois précaires, des bas salaires et d’un taux de chômage élevé. La baisse du chômage depuis 2015 leur est
toutefois favorable.
Enfin, ces données portent toutes sur des indicateurs dit « relatifs » d’inégalité. Dans la vie de tous les jours, on ne se compare
pas relativement, mais en euros, de manière dite « absolue », surtout à court terme. Par exemple, entre 2015 et 2020, le niveau
de vie moyen des 10 % les plus pauvres s’est accru de 860 euros sur l’année, alors que celui des 10 % les plus riches a
progressé de 1 360 euros, soit 1,6 fois plus. En euros (inflation déduite), les écarts continuent de s’accroitre. La prudence est
donc de mise. La montée de l’inflation en 2022 va toucher de façon très inégalitaire les ménages. Les plus modestes consacrent
une proportion plus importante de leurs revenus aux biens dont les prix montent. Même en supposant que les salaires soient
augmentés du même pourcentage de l’inflation – ce qui ne sera probablement pas le cas pour tous –, les catégories populaires
et les classes moyennes risquent de perdre bien plus de pouvoir d’achat que les plus aisés, qui n’utilisent pas tous leurs revenus
pour consommer, mais en épargnent une portion confortable. L’évolution du chômage dans les mois et les années qui viennent
sera déterminante, à condition que les emplois créés soient réellement rémunérateurs et moins précaires.
© Tous droits réservés - Observatoire des inégalités – Octobre 2022

1. Pourquoi le rapport inter-déciles rend-il mal compte de l’évolution des inégalités ?

Il manque de précision et traite les groupes constitués de 10


% de la population sans tenir compte de différences marquées
au sein des groupes.
2. Comparez les périodes d’évolution du coefficient de Gini en France à celles du rapport inter-déciles
(activité 1). Pour quelle raison, le coefficient de Gini a-t-il connu une hausse au début des années 2000 ?

L’indice de Gini rend compte des inégalités. Il est compris


entre 0 et 1. Plus il se rapproche de 1, plus les inégalités sont
fortes.
Il se calcule en rapportant la surface entre la courbe de Lorenz
et la bissectrice de ce graphique à la surface du triangle
inférieur à la bissectrice du repère.
Jusqu’au milieu des années 1990, les 2 indices suivent une
même tendance : les inégalités se réduisent depuis 1970.
Ensuite, le rapport interdécile stagne ou reste proche de 3.5,
alors que l’indice de Gini réaugmente.
Au début des années 2000, les impôts se sont réduits, ce qui a
favorisé les plus riches. Ainsi, les inégalités ont augmenté ;
Par la suite, l’augmentation des revenus vieillesse et
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allocations handicap ont augmenté, ce qui réduit un peu les
inégalités.
Récemment, les inégalités ont réaugmenté car tous les
revenus ont augmenté, mais surtout celui des plus riches :
+860 € pour les pauvres contre 1360 € pour les plus riches.
b) Les inégalités de patrimoine
Les inégalités de patrimoine, très importantes en France au début du XXe siècle, diminuent fortement jusqu’au
début des années 1980. Les 10% les plus riches détiennent 85% du patrimoine en 1910, 50% en 1985. On assiste
depuis à une hausse des inégalités de patrimoine, la part du top 10% ayant atteint 55% au milieu des années 2010.
Cette hausse des inégalités est due en partie à la baisse de la part du patrimoine détenue par les 50% les plus
pauvres à partir de 1990.
Activité 4 : Les inégalités de patrimoine en France
Le patrimoine est très inégalement réparti. Les 10 % les plus fortunés possèdent près de la moitié du patrimoine du pays. Les
10 % les moins fortunés n’ont rien.
11 JUILLET 2023
Les 10 % du bas de l’échelle disposent d’un patrimoine inférieur à 4 400 euros, la valeur d’une voiture d’occasion, selon les
données 2021 de l’Insee. En moyenne, leur patrimoine représente 1 900 euros. La moitié des ménages possèdent moins de 177
000 euros, l’équivalent d’un minuscule studio à Paris ou de 40 m 2 dans un certain nombre de villes de province. Tout en haut, les
chiffres grimpent vite. Les 10 % les plus fortunés possèdent des biens financiers, immobiliers ou professionnels d’un montant de
716 000 euros au minimum et d’1,3 million d’euros en moyenne. 5 % des ménages français sont millionnaires et 1 % possède
plus de 2,2 millions d’euros.
Ces données comprennent l’ensemble des ménages, tous âges confondus, or le patrimoine est le résultat de l’accumulation de
l’épargne et d’héritages au cours du temps. Il faut aussi tenir compte de l’âge dans l’analyse de la répartition du patrimoine. Dans
l’immense majorité des cas, les jeunes n’ont pas grand-chose : on devient rarement propriétaire avant 30 ans.
La concentration des patrimoines augmente.
Le patrimoine de l’ensemble des ménages
est réparti de manière extrêmement
inégale. Les 10 % les plus fortunés en
détiennent près de la moitié. Les 10 % les
moins fortunés ne possèdent rien, ou
presque (0,1 % du total). La moitié des
ménages la moins bien dotée ne dispose
que de 7,5 % de l’ensemble.
La concentration du patrimoine augmente.
En 2010, les 10 % les plus fortunés
détenaient 41,3 % de l’ensemble du
patrimoine brut global. À chaque enquête
réalisée depuis cette date par l’Insee, leur
part du gâteau a augmenté. Elle a
progressé de près de six points en onze
ans, tandis que la part des ménages
intermédiaires, situés entre les 40 % et les
70 % les plus fortunés, a reculé d’autant.
1. Recherchez les éléments dans le texte qui montrent une forte inégalité dans la répartition du
patrimoine.

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2. Distinguez les différentes types de patriomoines représentés les courbes de Lorenz et faites des
lectures qui en rendent compte.

Le patrimoine professionnel, financier et immobilier.


Les 10% les plus riches possèdent l’ensemble du patrimoine
professionnel. 2% les plus riches possèdent 60% du
patrimoine professionnel.
10% des plus riches possèdent 70% du patrimoine financier.
40% de la population n’a pas de patrimoine immobilier.
10% des plus riches possèdent 40% du patrimoine immobilier.
40% des plus pauvres n’ont pas de patrimoine immobilier.
Activité 5 : Exercice : La courbe de Lorenz pour visualiser les inégalités en un coup d’œil

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1. A : 50% des plus pauvres perçoivent 30% du revenu total.
B. 50% des plus pauvres ont 10% du patrimoine total
C. Les 10% les plus riches possèdent 55% du patrimoine total
2. La courbe du patrimoine est plus éloignée de la bissectrice
que la courbe du revenu. Ainsi, il y a plus d’inégalités de
patrimoine que d’inégalités de revenus.
Ceci s’explique par le fait que le patrimoine est un stock alors
que le revenu est un flux. Mais, ces inégalités sont liées. En
effet, ceux qui perçoivent un revenu élevé peuvent en épargner
une partie et ainsi se procurer du patrimoine. Ces inégalités
sont cumulatives.

2. Un indicateur des inégalités économiques en dynamique :


La corrélation du revenu parents-enfants
La question de la reproduction des inégalités de revenu d’une génération à l’autre se pose aussi. Celle-ci est due à
la transmission du patrimoine mais aussi du capital culturel et social entre générations.
L’observation des déciles de niveau de vie selon l’origine sociale des individus permet de rendre compte des
inégalités économiques dynamiques.

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Activité 6 : Composition des quantiles de niveau de vie selon l’origine sociale des individus

Source : France Stratégie, La note d’analyse. Juillet 2018, N°68


1. Interprétez la colonne <C10 et >C99

On constate que le milieu d’origine conditionne la fortune


future même si on observe des exceptions. Ainsi, être issu
d’un milieu favorisé accroit les chance d’être parmi les plus
riches de la population.
Document complémentaire

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Activité 7 : La mobilité, l'autre déterminant des inégalités en dynamique
Publié: 1 juillet 2019, 23:31 CEST
Inégalité et faible mobilité, inséparables ?
L’égalité des chances se réfère à la mobilité. La mobilité intergénérationnelle de revenu interroge la possibilité qu’a un enfant
d’accroître facilement ses revenus par rapport à ses parents. Mais on peut aussi la comparer d’une période à l’autre de la vie
d’un individu, de manière intragénérationnelle. Combien pourraient, à l’instar de Gatsby le Magnifique - ce personnage, issu
d’une famille de fermiers pauvres et devenu millionnaire - se hisser au sommet de l’ascenseur social ? Dans chaque pays, la
réponse diffère. Mais une constante traverse un bon nombre de situations. Selon « la courbe de Gatsby », une forte inégalité est
liée à une faible mobilité sociale.

Tout agit comme si, plus les barreaux de l’échelle sont éloignés les uns des autres, plus il est difficile de grimper. Aux États-Unis,
cette logique vient remettre en question la figure du self-made man. Dans les faits, le « rêve américain » n’est pas si facile à
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accomplir. Une étude réalisée par Chetty, Hendren, Kline et Saez en 2014 montre que la mobilité sociale est restée inchangée
entre 1970 et 1990. Pour les nouvelles générations, les chances d’atteindre des salaires plus élevés sont restées les mêmes,
tandis que l’écart entre les revenus s’est accru. Les inégalités de revenus ne facilitent donc pas la mobilité, mais sont plutôt des
bâtons dans les roues des plus pauvres. Mais, dans le même temps, la mobilité liée à la position sociale est restée globalement
similaire. Leurs estimations confirment la forte inégalité qui règne alors en Chine. Ceux qui ont profité de l'élévation des revenus
étaient déjà issus d’une famille aisée. La courbe de Gatsby se vérifie : une grande inégalité révèle une faible mobilité sociale.
De quelle mobilité parle-t-on ? Le constat précédent peut être appliqué à la Chine durant le passage du millénaire. Au cours des
années 2000, l’empire du Milieu a connu une croissance rapide mais ses répercussions sur la mobilité sont ambiguës. Dans leur
article, Cowell et Flachaire montrent que la mobilité ascendante de revenu a augmenté, signifiant qu’un certain nombre
d’individus ont accédé à des salaires plus élevés qu’avant 2000. Mais, dans le même temps, la mobilité liée à la position sociale
est restée globalement similaire. Leurs estimations confirment la forte inégalité qui règne alors en Chine. Ceux qui ont profité de
l'élévation des revenus étaient déjà issus d’une famille aisée. La courbe de Gatsby se vérifie : une grande inégalité révèle une
faible mobilité sociale.
L’exemple de la Chine illustre l’importance de distinguer les différentes mobilités pour présenter un tableau plus précis du
paysage économique d’une région. L’indice des inégalités, parce qu’il est statique, ne permet pas d’interroger les mouvements
entre génération ou entre différentes périodes. Pour affiner davantage, la dimension géographique est souvent utilisée. Elle
permet de souligner que, selon les zones géographiques et à l’intérieur d’un même pays, la mobilité de revenu ou de « rang »
peut être totalement différente.
Alors que la Chine se divise nettement entre aires rurales et urbaines, les États-Unis présentent une mosaïque diversifiée.
Certains États symbolisent avec force le rêve américain, tandis que les chances de sortir de la pauvreté sont dérisoires dans
d’autres.
https://theconversation.com/profiles/emmanuel-flachaire-765831
1. Quel enseignement retirer de la courbe de Gatsby ?

Les inégalités se transmettent d’une génération à l’autre et on


constate avec la courbe de Gatsby que lorsque les inégalités
sont fortes, on observe peut de mobilité sociale permettant
d’augmenter ses revenus.
Une grande inégalité révèle une faible mobilité sociale
2. Quelle illustration donnent les Etats-Unis à cette corrélation ? et la Chine ?

Les inégalités économiques ont un aspect dynamique car elles


se transmettent d’une génération à l’autre. Si un individu est
issu d’un milieu favorisé, il a plus de chance d’être riche et
dans les déciles les plus élevés. Ainsi, la courbe de Gatsby
montre que les inégalités favorise l’immobilité sociale et ainsi,
elles perdurent.
D. Comprendre que les inégalités économiques et sociales présentent un caractère multiforme et cumulatif

Définition d’une inégalité :


Définition d’inégalités sociales :

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Situation dans laquelle les avantages et les désavantages
concernent les ressources sociales valorisées.
Activité 8 : Des inégalités multiformes et cumulatives
[En matière de santé, les inégalités sont fortement liées à la position sociale (qui influe sur le temps et la qualité de vie et conduit
à des styles de vie particuliers), au niveau de diplôme (un homme diplômé du supérieur a une espérance de vie à 35 ans de 48,2
ans, soit 7,5 ans supérieure à celle d’un homme sans diplôme), au revenu et à l’origine sociale. De plus, les conditions de travail,
l’exposition à la pollution... varient fortement en fonction de l’activité professionnelle, donc selon la position sociale.]
Comme chez les adultes, les inégalités qui affectent les enfants sont à la fois multiformes et cumulatives. […]
Ces inégalités économiques ont des conséquences sur les conditions de logement. Les enfants dont le niveau de vie est le plus
bas (inférieur au premier quartile) sont plus nombreux que les autres à résider dans un habitat insalubre ou présentant plus de
deux « défauts de confort » (infiltrations, froid, électricité défectueuse, absence de sanitaires ou d’eau chaude). Ils vivent aussi
plus fréquemment dans un logement surpeuplé et disposent moins souvent d’une chambre individuelle. Ces conditions de
logement ont-elles-mêmes des incidences sur la scolarité. Même s’il convient de prendre ce résultat avec prudence dans la
mesure où toutes les enquêtes ne le confirment pas, il semble en effet que, à autres caractéristiques contrôlées, le fait de
partager sa chambre avec un ou plusieurs frères et sœurs soit corrélé positivement avec la probabilité de redoublement avant
quinze ans. […]
A l’autre extrémité de l’espace social, les enfants des classes aisées bénéficient généralement de conditions de logement
confortables et d’un habitat qui contribue à la reproduction de leur catégorie sociale. Les revenus des parents rendent possible
l’installation des familles dans des quartiers à forte sélectivité sociale, qui garantissent un entre-soi élevé, non seulement dans
des espaces du quotidien, mais aussi et surtout à l’école.
Martine Court, Sociologie des enfants, La Découverte, 2017.
1. Quel est l’écart d’espérance de vie signalé en début de texte ?

7.5 ans
2. Comment les inégalités économiques se transforment et se cumulent à certaines inégalités sociales ?

Le salarié sans diplôme risque d’avoir un emploi plus exposé à


des risques en termes de pollution, les conditions de travail
(pénibilité : lieu de travail et tâches à effectuer, les accidents
de travail, les contraintes de sécurité ont une obligation
récente, le rythme de vie… horaires décalés). Le revenu
permet également de consommer mieux (produits bio),
l’origine sociale permet de favoriser les comportements
adaptés à une bonne santé : pratique du sport, soins
réguliers… ainsi des inégalités de niveau de vie se
transforment en inégalités sociales et même médicales.
Ces inégalités sont visibles au niveau du logement : les
enfants bénéficient de conditions de travail pour leur scolarité
différentes. Si l’enfant à un espace de travail personnel ou
pas, s’il peut se consacrer aussi à cela. Ceci rend les chances
de réussites plus complexes et risque d’orienter les enfants
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vers des formations très courtes ou de rentrer dans le monde
du travail rapidement.

Ainsi, les inégalités sociales (PCS différentes, logement,


quartier…) se traduisent en inégalités économiques qui
favoriseront encore les inégalités sociales. Ces inégalités sont
cumulatives et s’auto-entretiennent.
II. Les différentes formes d’égalité et les différentes conceptions de la justice sociale
Les attentes du programme :
 Comprendre que les différentes formes d’égalité (égalité des droits, des chances ou des situations)
permettent de définir ce qui est considéré comme juste selon différentes conceptions de la justice sociale
(notamment l’utilitarisme, le libertarisme, l’égalitarisme libéral, l’égalitarisme strict)
Définition de justice sociale :

C’est l’ensemble des principes qui régissent la définition et la


répartition équitable des droits et des devoirs entre les
membres de la société.
Les différentes formes d’égalité

L’égalité des droits : principe selon lequel tous les individus


sont égaux devant la loi…
L’égalité des chances : principe selon lequel la situation
sociale acquise par les individus est indépendante de la
situation sociale héritée.
L’égalité de situations : répartition uniforme des ressources
valorisées (revenu, patrimoine...) entre les membres d’une
société.
Différentes conceptions de la justice sociale
Activité 9 : Les théories utilitaristes de la justice sociale
Jeremy Bentham, (1748 – 1832 à Londres), est un philosophe, jurisconsulte et réformateur britannique.
En associant «le principe du plus grand bonheur du plus grand nombre d'individus» à une «arithmétique des
plaisirs», le jurisconsulte et philosophe britannique Bentham, théoricien de l'utilitarisme moral, a donné un de ses
principaux fondements à l'idéologie bourgeoise du XIXe siècle.
Jeremy Bentham expose la pensée utilitariste en 1789. Constatant que chacun cherche à augmenter son bonheur et à diminuer
sa souffrance, il y prône une morale visant à maximiser l’utilité, c’est-à-dire toute chose produisant du bonheur ou évitant la
souffrance du « corps fictif » que constitue la société. […] L’utilitarisme fait l’objet de deux objections majeures :

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- Il nie tout droit individuel et légitime, par exemple la torture d’un prisonnier ou les jeux du cirque, pourvu que les aveux évitent
une souffrance à une communauté supérieure à celle éprouvée par le détenu ou que la foule dans l’arène éprouve un plaisir plus
grand que la souffrance de quelques martyrs ;
- Comparer des plaisirs ou des souffrances de natures différentes quantifiées sur une même échelle, souvent financière, paraît
discutable. Une telle logique a conduit, dans les années 1970, des constructeurs automobiles à renoncer à des modifications
permettant d’améliorer la sécurité de leurs véhicules après avoir comparé les coûts de production avec les gains attendus en
termes de vies, de blessures et de dégâts matériels.
Joël Crespine, « Justice, Michael J. Sandel », http://laphilosophiedesquatrechemins.com.
1. Selon les utilitaristes, qu’est-ce qu’une action juste ?

C’est une action qui maximise l’utilité collective


2. Quels problèmes ce type de conception peut poser ?

D’un point éthique, les limites sont difficiles à poser.


On place sur même plan des questions de financement et la
vie ou la santé des individus. Ceci peut avoir des
conséquences dangereuses qui dépassent la sphère
économique.

Cette vision est incomplète car la mesure est complexe pour


comprendre là où se trouve l’avantage le plus important et
renvoie trop vite à une vision économique du bien-être.
Comparaison coût/utilité
Activité 10 : Le libertarisme et l’illusion de la justice sociale
Les libertariens, dont Friedrich Hayek est un des représentants, s’insurge contre l’emploi de l’expression « justice sociale » qui
entretient l’illusion que l’on pourrait appliquer l’idée de justice à un ordre social dont personne ne peut être tenu pour
responsable ; or « un fait en lui-même, ou un état de choses que personne ne peut changer, peut être bon ou mauvais, mais non
pas juste ou injuste ». La conception de la justice sociale de Hayek est la suivante : est juste tout ce qui résulte des actions libres
d’individus égaux en droit. Les inégalités de situations sont tout à fait acceptables pour les libertariens si elles découlent de ces
actions libres, modifier les situations serait aller à l’encontre de certaines libertés individuelles (comme le droit de propriété) libre
arbitre des individus. C’est en cela qu’ils peuvent qualifier la justice sociale de mirage : à partir du moment où l’égalité des droits
est garantie et que les individus sont libres, l’ordre qui émerge dans la société est par nature juste.
« Histoire de la pensée économique », Magnard 2020.
1. Pourquoi l’égalité des droits est-elle la seule égalité sociale pour les libertariens ?

Cette égalité rend l’individu libre d’agir. Tous bénéficient des


mêmes droits et devoirs. Pour les libertariens cette égalité
suffit.
2. Pourquoi la justice sociale est-elle une illusion pour les libertariens

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Rien ne peut aller à l’encontre des actions individuelles et les
inégalités de situations découlent de la liberté et donc de
l’égalité en droit.
3. Quels sont les risques d’une telle conception ?

Cela rend la recherche d’une justice sociale inutile.

Hayek et les libertariens justifient les inégalités de situation


par la méritocratie découlant de l’action individuelle de
chacun.
Ils vont même justifier l’utilité des inégalité en expliquant que
cela aiguille l’action individuelle (modèle d’enrichissement, de
choix…) : vision minimale de la justice sociale.

Activité 11 : Réconcilier égalité et liberté avec l’égalitarisme libéral


Les théoriciens de l’égalitarisme libéral comme Rawls imaginent un état théorique dans lequel les individus ne savent pas quelle
est leur propre position dans la société (« voile de l’ignorance »), et essaient d’imaginer ce que pourrait être une société juste.
Ainsi, ils sont amenés à proposer des principes de justice qui ne sont pas influencés par leurs propres situations (par exemple, ils
sont opposés aux discriminations car ils pourraient faire partie d’un groupe discriminé). Voici les deux principes de justice
auxquels ils aboutissent :
1. Principe d’égale liberté : le fonctionnement des institutions doit être tel que toute personne a un droit égal à l’ensemble le
plus étendu de libertés fondamentales égales qui soit compatible avec un ensemble semblable de libertés pour tous.
2. Les éventuelles inégalités sociales et économiques engendrées dans le cadre de ces institutions doivent satisfaire deux
conditions :
a. Principe de différence : elles doivent être au plus grand bénéfice des membres les moins avantagés de la société.
b. Principe d’égalité équitable des chances : elles doivent être attachées à des fonctions et positions auxquelles tous ont le
même accès à talents donnés.
Christian Arnsperger et Philippe Van Parijs, « L’égalitarisme libéral de John Rawls », in Ethique économique et sociale, La Découverte, 2003.
1. Pour John Rawls, la recherche de l’égalité des situations justifie-t-elle de renoncer à l’égalité des droits et
des chances ?

Pour Rawls, il n’est pas nécessaire de renoncer aux


différents types d’égalités pour obtenir l’égalité des
situations.
15
Par le principe de différence, Rawls amène une nuance
pour les personnes dans les situations les moins
avantagées. Il accentue le traitement équitable (égalité
des chances) pour ce groupe.
2. Montrez que la présence d’inégalités dans la société peut parfois être favorable à l’ensemble d’une
société, et ainsi bénéficier aux plus pauvres.

L’égalité pour tous est souhaitable, mais parfais certains sont


tellement désavantagés, qu’il faut créer une prise en compte
plus individuelle qui permet de retrouver plus d’égalité
(discrimination positive).
Ainsi, cela permet plus de sécurité pour la population car il
existe un certain nombre de dispositifs permettant de lutter
contre la pauvreté extrême.
3. Quelles sont les différences fondamentales entre la théorie de l’égalitarisme libéral et celle du
libertarisme ?

Le principe de « différence » donne au raisonnement de ce


courant sa grande particularité : les plus défavorisés qui
subissent différents types de handicap ou de caractéristiques
sociales trop désavantageuses pour réussir.

Ce courant est libéral et basé sur la méritocratie, mais admet


des traitements différents dans des situations particulières.
Activité 12 : L’égalitarisme strict
L’égalitarisme strict se différencie de l’égalitarisme libéral en cela qu’il donne la priorité à l’égalisation des situations sur toute
autre considération. Dans cette conception, une société juste est une société où règne l’égalité. L’égalité des droits et des
chances bien-sûr, mais aussi le plus possible à celle des situations. L’égalisation des conditions doit permettre aux individus de
se reconnaître réellement comme égaux et de bâtir une société solidaire. Dans cette conception, il ne s’agit pas seulement de
chercher à égaliser la distribution des ressources, mais aussi leur production. Pour la tradition marxiste, par exemple, l’inégalité
fondamentale dans le cadre du capitalisme se situe dans l’exploitation du travail humain par les détenteurs du capital. Ceux-ci
s’approprient la plus-value créée par le travail sous forme de profit, et cette inégalité-là qu’il faut abolir en mettant fin à la
propriété privées des moyens de production, condition nécessaire pour penser une distribution égalitaire des ressources.
Alternatives économiques, hors-série Spécialité SES, septembre 2020.
1. A quoi correspond l’égalisation des conditions ?

16
L’égalité des conditions est une situation où tous les individus
doivent être égaux et se sentir reconnus comme tel.
2. Pour les marxistes, à quelle condition peut-on penser une distribution égalitaire des ressources ?

L’abolition de la propriété privée peut permettre l’égalité des


ressources. Il faut éviter que la plus-value soit détenue par
certains.
Cette vision reste utopiste.

Synthèse :
- Les utilitaristes : il faut satisfaire le plus grand nombre car
l’utilité atteint son maximum. Ainsi, ils calculent toujours
les gains et les coûts des différentes situations.
- Les libertariens qui considèrent que seule l’égalité des
droits est possible, la recherche d’une justice sociale est
illusoire et dessert la société. Ainsi, elle peut limiter les
efforts de chacun pour atteindre une situation
souhaitable. Les inégalités aiguillent des individus.
- L’égalitarisme libéral de J. Rawls : pour lui, l’égalité des
droits prime, mais il faut aussi ajouter le principe de
différence pour prendre en compte les plus défavorisés.
Principe de différence : les avantages socio-économiques
attachés aux positions sociales doivent être distribués en vue
de procurer le plus grand bénéfice aux membres les plus
défavorisés de la société.
Il souhaite les égalités de droits et de chance pour limiter les
inégalités de situations.
- L’égalitarisme strict : tous les individus doivent accéder
aux mêmes conditions
III. L’action des pouvoirs publics en matière de justice sociale sous contrainte et sujet à débats
Les attentes du programme :
17
 Comprendre que l’action des pouvoirs publics en matière de justice sociale (fiscalité, protection sociale,
services collectifs, mesures de lutte contre les discriminations) s’exerce sous contrainte de financement
et fait l’objet de débats en termes d’efficacité (réduction des inégalités), de légitimité (notamment
consentement à l’impôt) et de risque d’effets pervers (désincitations).
A. L’action des pouvoirs publics en matière de justice sociale
1. Par la fiscalité et la protection sociale
Activité 13 : Les moyens des pouvoirs publics pour assurer la redistribution
Deux mécanismes de redistribution sont à l’œuvre. Du côté des prélèvements, l’impôt sur le revenu est celui qui contribue le plus
à la réduction des inégalités, car, plus on s’élève dans l’échelle des revenus, plus le taux d’imposition croît (on parle de
« progressivité » de l’impôt). Du côté de la protection sociale, certaines prestations sont réservées aux ménages aux revenus les
plus faibles : aides au logement, RSA, minimum vieillesse, etc. Les prestations familiales jouent également un grand rôle. Les
allocations familiales ne sont pas exclusivement destinées aux personnes les plus pauvres, mais depuis 2015, elles sont
modulées selon les ressources du foyer. Quant aux autres prestations familiales, elles sont souvent soumises à conditions de
ressources.
La redistribution monétaire contribue à diminuer les inégalités de niveau de vie et à protéger des effets de la pauvreté. Pour
dresser un panorama complet des transferts et de la redistribution opérée par l’Etat, il faudrait chiffrer de façon précise l’effet des
impôts indirects et des services publics. Les premiers, comme la TVA, pèsent davantage sur le revenu des plus pauvres […].
Quant aux services publics, leur rôle dans la réduction des inégalités est central. L’école gratuite, les logements sociaux ou les
remboursements de soins ne se limitent pas à redistribuer de la richesse, ils permettent également de réduire les inégalités
sociales d’accès aux soins, à l’école, au logement, etc.
Anne BRUNNER et Louis MAURIN, « impôts et prestations sociales réduisent les inégalités de revenus de moitié ». Observatoire des inégalités, 16 janvier
2018.
1. Quels sont les deux mécanismes de la redistribution ?

- Le premier mécanisme est le prélèvement : ici le texte


parle de l’impôt sur le revenu. Il sera différent selon les
ménages. Plus les revenus sont élevés, plus on verse des
impôts, si les revenus sont faibles, l’impôt sur le revenu
peut être nul : on dit que l’impôt est progressif.
Il est aussi prélevé des cotisations sociales sur le salaire
brut (cotisations salariales) et au-delà avec les cotisations
patronales.
- Le second mécanisme est celui de la protection sociale :
des prestations sont versées aux ménages selon leurs
ressources ou leur situation. Les cotisations financent les
allocations familiales, les retraites, les indemnités
chômage et la santé (prestations sociales). L’impôt
finance plutôt des revenus de substitution du type RSA et
verse des aides au logement.
2. Quels sont leurs effets ?

18
Ils permettent une réduction des inégalités. Les allocations
familiales ont statut particulier car c’est plus indépendant des
revenus que les autres versements.
3. Quels autres dispositifs sont également redistributifs ?

Les cotisations sociales redistribuées sous formes de


prestations sociales
4. Pourquoi l’école gratuite permet-elle de réduire les inégalités d’accès à l’éducation ?

L’école gratuite permet à tous quelque soient les revenus des


familles d’accéder à un enseignement similaire.
Ainsi, il n’y a pas d’écart.
Définition de fiscalité :

Ensemble des impôts et des taxes perçus par les


administrations publiques. Elle permet la production de
services collectifs et certains versements de revenus de
transferts.

Services collectifs : école et enseignement publique, la police,


les services de mairies, les pompiers, le secteur médical
(hôpital et soins)…
Protection sociale :

Système de redistribution visant à prendre en charge les


risques sociaux (accident du travail, maladie, le fait d’avoir
des enfants, chômage, la vieillesse) et à prémunir les individus
contre la pauvreté et l’insécurité économique.

Elle contribue à réduire les inégalités. Elle consiste à prélever


les cotisations sociales auprès de tous pour subvenir aux
besoins de certains confrontés à ces risques sous forme de
prestation.
Services publics :

19
Services non marchands produits par les administrations
publiques et mis à disposition des ménages sous la forme de
prestations en nature (accès aux différents services fournis).

Activité 14 : Les deux modèles de protection sociale

1. Que signifie la phrase soulignée ?

Cela signifie que les aides peuvent concerner tout le monde,


les mêmes pour tous.
2. Montrez à l’aide d’exemples que l’assurance et l’assistance ont des objectifs différents.

20
L’assurance protège financièrement lors de la réalisation d’un
risque tel que la perte d’un emploi. C’est un
dédommagement.
L’assistance permet à une personne sans ressources d’avoir
une somme qui lui permet de subvenir aux besoins essentiels.
Cette ressource est financée par l’impôt.
3. Montrez que le système de protection sociale français emprunte aux deux logiques.

2 risques pris en charge de 2 façons :


La perte d’emploi est pris en charge par l’indemnité chômage
pour l’assurance, l’absence d’emploi est pris en charge pour
l’assistance par le versement par les pouvoirs publics du RSA.
La vieillesse est prise en charge par le versement de la retraite
(assurance) et par le minimum vieillesse (assistance)
Définition d’assurance :

Logique d’organisation de la protection sociale selon laquelle


seuls les individus ayant cotisé préalablement peuvent être
indemnisés en cas de réalisation d’un risque social.
Définition d’assistance :

Logique d’organisation de la protection sociale visant à offrir


une aide aux individus en dessous d’un certain seuil de
ressources. Les mécanismes d’assistance sociale sont
généralement financés par l’impôt, et leur réception n’est pas
conditionné au fait d’avoir cotisé avant.

21
Activité 15 : Les résultats de la redistribution

1)
2)
3)
4)

Le revenu des 10% les plus aisés a baissé :


(4708 – 6094) x 100 = - 23%.
6094
Le revenu des 10% les plus aisés a baissé de 23% après
redistribution.
Pour les plus modestes : 843/ 274 = 3
Le revenu des 10% les plus modestes a triplé.

22
22.2 : Avant les prélèvements obligatoires et prestations,
les 10% les plus aisés recevaient un revenu 22.2 fois plus
important que les 10% les plus modestes.
Après redistribution, ce rapport est passé à 5.6.
3.Oui, les plus aisés voient leur niveau de vie diminuer de
23% et les plus modestes voient leur niveau de vie
multiplié par 3. Le rapport entre les 2 types de revenu a
été divisé par 4 (22.2/5.6).
2. Par la discrimination positive
Activité 16 : Des mesures de discrimination positive pour les bacheliers
Il y a quelques années, cela aurait fait scandale. On aurait crié à la menace sur le niveau, alerté sur la rupture d’égalité entre les
candidats… […]
Et pourtant, le principe d’un coup de pouce aux classes les plus défavorisées est en train de s’installer, à bas bruit, dans
l’enseignement supérieur. Parcoursup, le système d’affectation des lycéens après le bac, agit comme une petite révolution. Voilà
deux sessions qu’est appliqué un « pourcentage minimal de bacheliers retenus bénéficiaires d’une bourse nationale de lycée »,
lié à la part de boursiers parmi les candidats, à l’entrée des universités, des classes préparatoires, en STS et en IUT. […] La
discrimination positive en direction des boursiers, instaurée en 2018, est à l’œuvre, sans levée de boucliers. […]
Au début des années 2000, la création d’une voie spéciale d’entrée à Sciences Po Paris pour les lycéens d’établissement de
quartiers défavorisés partenaires, à côté du concours, provoque encore de fortes résistances. […] Au cours du quinquennat
Hollande, ce sont des quotas de bacheliers professionnels et technologiques qui sont progressivement instaurés en BTS et en
DUT, au début des années 2010.
[…] En 2018, Parcoursup généralise l’examen du dossier scolaire des candidats, y compris à l’entrée de l’université. En
contrepartie, les quotas de boursiers apparaissent comme la garantie sociale qui tempère la sélection.
Camille STROMBONI, « Discrimination positive des étudiants, une révolution à bas bruit », Le Monde, 10 juillet 2019.

1. Quel type d’égalité le passage souligné vise-t-il à rétablir ?

Ce passage signale une mesure mise en place pour les élèves


boursiers. Un certain nombre de places leur est réservé car
considérés comme « méritant » l’accès à ces formations.
2. Montrez que cette mesure est une forme de discrimination positive.

Les jeunes boursiers sont discriminés car on utilise le critère


« recevoir une bourse » pour caractériser les ressources
limitées des familles. Cette discrimination est « positive » car
elle améliore la situation de ces jeunes plus défavorisés et
rectifie une inégalité de départ. Ainsi, ils accèdent à diverses
formations.
23
3. A l’aide du texte et de vos connaissances, proposez d’autres exemples de dispositifs de discrimination
positive.

Science po Paris : Cette formation a souhaité diversifier son


public à l’aide des lycées de ZEP : ainsi des jeunes élèves
talentueux repérés par les enseignants peuvent accéder à un
concours différent.
La parité en politique peut être une discrimination positive
car les partis sont obligés de présenter autant d’hommes que
de femmes aux élections.
Budget pour des infrastructures en milieu populaire,
pourcentage de salariés en situation de handicap.
Définition de discrimination positive

Adoption de mesures spécifiques et plus avantageuses pour


une catégorie défavorisée afin de réduire une inégalité de
situations.

La discrimination positive se fait sous forme de règles ou de


lois appliquées à la population qui permet de réduire de
inégalités subies par des groupes désavantagés.
Ce type de mesure fait écho à la théorie de John Rawls
lorsqu’il parle du principe de « différence »

Les pouvoirs publics luttent contre les inégalités et pour plus


de justice sociale.
Ils organisent des prélèvements obligatoires. La fiscalité
permet de prélever des impôts utilisés ensuite à produire des
services collectifs/publics. Elle est différente et progressive
selon les revenus. Les cotisations sociales permettent de
financer les prestations sociales pour faire face aux risques
sociaux.
24
La protection sociale suit la logique de l’assurance et de
l’assistance pour exclure le moins possible d’individus.
La discrimination positive vise à réduire certains désavantages
qui nuisent à l’égalité des chances.

B. Contrainte et débats de l’action publique


1. La contrainte de financement
Activité 17 : La contrainte de financement de la protection sociale

25
1.D’après l’INSEE, en 2017, Les dépenses de protection
sociale représentent 33.7% du PIB. Les recettes publiques
affectées à la protection sociale représentent 34% du PIB.
2. 33.7% - 15% = 18.7 points de pourcentage.
Entre 1959 et 2017, les dépenses de protection sociale
(rapportées à la valeur du PIB) ont augmenté de 18.7
points de pourcentage. 33.7/15 = 2.3. Elles sont 2.3 fois
plus importante en 2017 qu’en 1959.
3.Les postes santé et vieillesse correspondent aux
dépenses qui ont le plus augmenté (x 2 pour la santé et x 3
pour la vieillesse).
4. Cette courbe suit la précédente. En effet, les budgets
sont votés en fonction des dépenses prévues. Il peut y
avoir des déficits ponctuels.

La protection sociale coûte cher aux pouvoirs publics


(l’Etat, les administrations publiques de protection sociale
26
et les administrations locales). Ceci se reporte sur le
budget des ménages qui doivent participer par le
versement des impôts et des cotisations sociales. Ainsi,
cela affecte leur pouvoir d’achats : ils consomment moins
et épargnent moins. Cette protection sociale est aussi
financée en partie par des emprunts d’Etat sur les marchés
financiers. Selon les taux d’intérêt pratiqués, la dette
augmente.
Parallèlement, cette hausse de l’emprunt public dessert
l’emprunt privé des entreprises car elle limite les sommes
disponibles et fait augmenter le taux d’intérêt, ce qui
démotive l’investissement.

2. Le débat sur l’efficacité : la question de la réduction des inégalités


Définitions
Le niveau de vie est défini comme le revenu disponible du ménage rapporté au nombre d’unités de
consommation (UC). Le niveau de vie est donc le même pour toutes les personnes d’un même ménage.
Activité 18 : Niveau de vie avant et après redistribution
Redistribution monétaire
En 2021, le niveau de vie annuel moyen avant redistribution monétaire est de 60 850 euros pour les 20 % de personnes les plus
aisées, contre 7 750 euros pour les 20 % les plus modestes, soit 7,9 fois moins (figure 1). En 2021, les indemnités de chômage
partiel, comptabilisées dans le niveau de vie avant redistribution, ont continué de compenser une partie des baisses de salaires
liées à la crise sanitaire. Avec la reprise de l’activité, elles représentent des montants moindres qu’en 2020 : 1,3 % du niveau de
vie avant redistribution pour les 20 % les plus pauvres (100 euros en moyenne) et 0,5 % pour les 20 % les plus aisées (300 euros
en moyenne). La redistribution atténue les inégalités de niveaux de vie : elle augmente de 61 % le niveau de vie moyen des 20 %
de personnes les plus modestes et diminue de 21 % celui des 20 % les plus aisées. Le rapport entre les deux est ainsi réduit à
3,8. La réduction des écarts est encore plus grande aux extrémités de la distribution des revenus : avant redistribution, les 10 %
de personnes les plus pauvres disposent d’un niveau de vie annuel moyen de 4 030 euros, contre 79 030 euros pour les 10 % les
plus aisées, soit 19,6 fois plus. Après redistribution, ce rapport est réduit à 5,5. L’efficacité redistributive d’un transfert, c’est-à-dire
sa capacité à réduire les inégalités, est fonction de sa progressivité et de son poids dans le revenu disponible des ménages. Du
côté des prélèvements directs, l’impôt sur le revenu est le plus redistributif : en 2021, il participe pour 28 % à la réduction des
inégalités de niveau de vie. Les contributions sociales et les cotisations d’allocations familiales, faiblement progressives,
participent à hauteur de 7 % seulement à la baisse des inégalités.
Du côté des prestations sociales, les masses monétaires sont deux fois moins importantes que pour les prélèvements, mais elles
contribuent pour 62 % à la réduction des inégalités en 2021. Elles sont particulièrement progressives, car souvent dotées d’un
barème ciblé sur les ménages à faibles revenus. Les aides au logement apportent un soutien financier important aux ménages
qui les perçoivent : elles représentent 10 % du niveau de vie moyen des 20 % de personnes les plus modestes (17 % pour les
10 % les plus modestes) et contribuent pour 14 % à la réduction des inégalités. Les minima sociaux et la prime d’activité
représentent 19 % du niveau de vie moyen des 20 % de personnes les plus modestes (31 % pour les 10 % les plus modestes) et
contribuent pour 28 % à la réduction des inégalités. En 2021, la prime inflation, versée à une partie des bénéficiaires seulement,
contribue pour 1 % à la réduction des inégalités. Cette aide touche l’ensemble de l’échelle des niveaux de vie, bien qu’elle soit
sous conditions de ressources, mais son poids est faible. Enfin, les prestations familiales contribuent pour 21 % à la réduction

27
des inégalités. Leur forte redistributivité est due au fait que les ménages avec enfants sont plus nombreux dans le bas de la
distribution des niveaux de vie et que la plupart des prestations familiales sont versées sous conditions de ressources.

1. Quels constats peut-on faire ?

On constate que les inégalités se réduisent fortement que la


progressivité de l’impôt permet cela et celle des prestations
également. Ainsi, les ménages plus aisés sont soumis à un
impôt sur le revenu plus élevés que les ménages modestes
(pourcentages plus élevés sur les tranches supérieures).
Activité 19 : Le taux de pauvreté en France
Pauvreté – Précarité - France - TABLEAU DE BORD DE L'ÉCONOMIE FRANÇAISE (insee.fr)

En 2021, 9,1 millions de personnes vivent avec un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté monétaire,
soit 14,5 % de la population vivant en « logement ordinaire » en France métropolitaine.

A contrario, le taux de pauvreté des chômeurs est bien plus élevé ; il est presque six fois supérieur à celui
des actifs en emploi salariés (35,1 % contre 6,3 %). Le taux de pauvreté des enfants de moins de 18 ans est
également élevé, à 20,6 % en 2021.

La situation au regard de la pauvreté monétaire est en effet très contrastée selon la composition familiale.
En 2021, la pauvreté monétaire touche 7,0 % des personnes vivant en couple sans enfant et dont la personne

28
de référence du ménage a moins de 65 ans, mais près d'un tiers des personnes vivant au sein d’une famille
monoparentale (32,3 %).

1. Rédigez une phrase pour présenter le taux de pauvreté en France en 2021.

D’après l’Insee, en 2021, 14.5% des ménages avaient des


ressources inférieures à 60% du niveau médian, 14.5% de la
population était touchée par la pauvreté.
2. Pourquoi peut-on estimer que l’action des pouvoirs publics en matière de de justice sociale n’est pas
entièrement satisfaisante ?

L’intervention des pouvoirs publics est imparfaite car le


taux de pauvreté augmente malgré un pourcentage
croissant de dépenses rapporté au PIB croissant.
3. Le débat sur la légitimité : la question du consentement à l’impôt
Activité 20 : Une crise de légitimité de l’action publique

1. 46% des personnes interrogées ne considère effectuer un


acte citoyen en payant l’impôt. Cela remet en question
l’aspect collectif de la vie en société. Ceci peut montrer
que les citoyens non pas le sentiment que l’efficacité du
versement de l’impôt soit justifiée. C’est une contrainte.
Beaucoup (74%) n’ont pas l’impression d’être bénéficiaire
du système.
2. Les plus aisés versent un impôt plus important et se
sentent appauvris par l’impôt. Les services publics ne se

29
ressentent pas comme une dépense en leur faveur. Ainsi,
ce que coûte ces services est invisible.
3. Non, car les services sont accessibles à tous sans que la
population en soit réellement consciente.
Avec la démocratie et le libéralisme qui caractérisent progressivement les États nationaux modernes, se pose la
question du consentement à l’impôt : comment obtenir de la population l’acceptation de son paiement ?
Définition du consentement à l’impôt

C’est un principe qui suppose que la population exprime son


consentement à la taxation, soit directement, soit par ses
représentants.

La légitimité de l’impôt repose sur une conviction partagée


qu’il permet l’existence de l’Etat. Cela suppose un consensus
sur le niveau de prélèvement souhaitable. La participation au
versement de l’impôt est apparentée à du civisme fiscal.

Le versement de la TVA est accepté car peu visible par les


consommateurs, l’impôt sur le revenu est plus remis en
question par les ménages alors qu’il est plus limité.
4. Le débat sur le risque d’effets pervers : la question des désincitations

30
Activité 21 : Une protection sociale source de désincitations au travail ?
Les aides sociales et la prime d’activité seraient inefficaces […]. Le débat n’est pas nouveau, et toute une littérature s’est
développée en économie autour de cette fameuse « trappe à l’inactivité ». […]
En l’occurrence, chacun ne trouverait rentable d’entrer sur le marché du travail que si le salaire qu’il peut espérer gagner est
supérieur à un certain niveau de salaire appelé « salaire de réserve ». Ce dernier est différent d’une personne à l’autre ; il dépend
notamment des préférences de l’individu, des revenus que ce dernier peut percevoir sans travailler, ainsi que de l’ensemble des
revenus que gagnent les autres membres du ménage. En l’occurrence, un individu a un salaire de réserve d’autant plus élevé
qu’il donne une préférence au loisir et que son ménage est susceptible de percevoir des aides sociales. […]
Depuis les années 1990, de nombreuses études ont confirmé qu’il ne suffit pas que les salaires soient simplement supérieur au
montant des aides sociales pour qu’il soit plus « rentable » financièrement d’occuper un emploi qu’être inactif, tout du moins dans
l’immédiat. […] Ces études restent par ailleurs souvent aveugles au fait que de nombreux ménages n’ont pas recours aux aides
auxquelles ils ont droit. Surtout, réduire l’individu à un homo oeconomicus ne permet pas d’appréhender tous les « gains » du
retour à l’emploi. […] En effet, l’emploi confère un statut au travailleur, une dignité, il lui permet d’accroître son réseau social, lui
donne des droits (en premier lieu, celui de bénéficier de l’assurance sociale).
Martin ANOTA, « Pourquoi les aides sociales ne sont pas des trappes à inactivité », Alternatives économiques, 15 juin 2018.

1. Comparez ce que gagnait en 2020 un salarié à mi temps au SMIC et un inactif qui reçoit le RSA.
1209€ :2 :604€ ; RSA : 560€. Les montants sont assez
proches, mais les dépenses liées à l’emploi amènent une
réflexion
2. Quel est l’effet du RSA sur l’incitation à travailler ?

D’un point de vue comptable, le RSA peut sembler dissuasif


pour les personnes qui peuvent au SMIC si elles ne trouvent
pas un plein temps.
3. Pourquoi une personne qui touche le RSA est-elle autorisée pendant quelques mois à le cumuler avec ses
revenus d’activité et avec la prime d’activité ?

Cette mesure rend le fait d’occuper un emploi plus intéressant


financièrement car ce cumul de revenu peut être transformé
en un retour à un emploi mieux rémunéré.
4. Pour les personnes qui bénéficient des aides sociales, le retour à l’emploi dépend-il seulement d’un calcul
monétaire ?

Cela permet d’avoir un statut d’actif occupé, cela permet une


intégration sociale plus importante, cela génère des liens
sociaux. Les potentiels bénéficiaires d’aides ne les demandent
pas forcément.
Ainsi, les aides sont souvent critiquées comme menant une
trappe à l’inactivité. Lorsque les personnes considèrent que
leur « salaire de réserve » n’est pas atteint, elles n’ont

31
théoriquement intérêt à rechercher activement un emploi
(point de vue libéral
Définition de désincitation à l’emploi

Cela correspond au fait que les titulaires de minima sociaux,


n’ont intérêt à accepter un emploi que s’il leur permet
d’augmenter leurs revenus.

Conclusion/synthèse

Les inégalités économiques (revenu et patrimoine) se


cumulent. Elles peuvent aussi être dynamiques car elles se
transmettent d’une génération à l’autre (rapport interdécile,
courbe de Lorenz, indice de Gini, courbe de Gatsby…).
Ces inégalités se cumulent avec les inégalités sociales et s’auto-
entretiennent (conditions de scolarité, espérance de vie liée au
milieu sociales, logement…)
Il existe différents types d’égalité (droits, chances, situations),
plusieurs visions de justice sociale (utilitariste, libertariens,
égalitarisme libéral (Rawls), strict (Marx).
Les pouvoirs publics interviennent en suivant 2 logiques :
assurance et l’assistance en vue de faire face aux risques de
l’existence (famille, santé, chômage, vieillesse). Financement
spécifique pour chaque logique.
Des limites : légitimité (impôts et son consentement),
efficacité : pauvreté persistance, financement : système
coûteux.

32

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