Devoir 2 heures – jeudi 8 avril 2021

Éléments de correction

Première partie : Mobilisation des connaissances (4 points)

Montrez le caractère multiforme des inégalités.

Une inégalité est une différence entre individus ou groupes sociaux qui se traduit en termes d’avantages ou de
désavantages dans l’accès à des ressources rares et socialement valorisées. (1 point) Ainsi définies, les
inégalités peuvent prendre différentes formes.

Les avantages et désavantages peuvent être d’ordre économique (inégalités de revenus, inégalités de
patrimoine). Les inégalités de revenu peuvent être des inégalités de salaires ou de revenu disponible (niveau
de vie), les inégalités de patrimoine concernant quant à elles des inégalités de patrimoine immobilier et de
patrimoine financier. Il peut également s’agir d’inégalités sur le marché du travail (accès à l’emploi, accès au
CDI, inégalités face au chômage). (1,5 point)

Les inégalités peuvent également être sociales lorsque les avantages et désavantages concernent les
ressources sociales valorisées ; il s’agit des inégalités scolaires, des inégalités culturelles, des inégalités face
aux risques sociaux comme la maladie ou les accidents selon l’origine sociale. Il peut aussi s’agir des inégalités
entre homme et femmes dans de multiples domaines (partage des activités domestiques, accès aux
responsabilités politiques, sur le marché du travail). Enfin, on peut citer les inégalités entre les générations,
mais aussi celles liées à l’âge, aux territoires, aux origines ethniques. (1,5 point)

Les inégalités ne sont donc pas qu’économiques.

Deuxième partie : Étude d’un document (6 points)

Concentration du niveau de vie en 2017 et du patrimoine en 2018 en France

Champ : ménages dont la personne de référence n'est pas étudiante et dont le revenu déclaré est positif ou
nul.
Sources : Insee, 2019.
Questions :
1. Vous caractériserez les inégalités que le document met en évidence. (3 points)
Le document est un graphique représentant les courbes de Lorenz du revenu disponible et du patrimoine des
ménages. Ces courbes nous informent sur la concentration du revenu disponible et du patrimoine financier
des ménages en France. Il permet de mettre en évidence trois caractéristiques des inégalités économiques en
France :
Tout d’abord, il existe des inégalités de revenu disponible : par exemple, en France, les 50 % des ménages les
plus pauvres détiennent 31 % du niveau de vie total alors que les 50 % des ménages les plus riches en
détiennent 69 %.
Ensuite, il existe des inégalités de patrimoine : par exemple, les 10 % des ménages les plus riches se partagent
environ 45 % du patrimoine total alors que les 20 % les plus pauvres n’en détiennent aucun.
Enfin, les inégalités de patrimoine financier sont plus fortes que celles du revenu disponible puisque la courbe
de Lorenz du patrimoine financier est située en dessous de celle du revenu disponible et elle est la plus éloignée
de la droite d’équirépartition. Ainsi, les 20 % des ménages les plus pauvres détiennent environ 10 % du niveau
de vie total alors que, à l’autre extrémité de la hiérarchie, les 20 % les plus riches détiennent un peu moins de
40 % du niveau de vie total. Les inégalités de niveau de vie sont donc importantes, mais les inégalités de
patrimoine le sont encore plus. En effet, si les 20 % les plus riches détiennent environ 63 % du patrimoine total,
les 20 % les plus pauvres ne détiennent aucun patrimoine.

Barème: trois idées sont attendues, 1 point par idée avec son illustration chiffrée, entre 0,25 et 0,5
point (selon la qualité) pour une idée non illustrée.

2. À l’aide du document et de vos connaissances, vous montrerez que les inégalités économiques peuvent être
cumulatives. (3 points)

Les inégalités économiques c’est-à-dire les inégalités de revenus et les inégalités de patrimoine ont tendance
à se renforcer mutuellement, ce qui leur donne un caractère cumulatif.

Tout d’abord, les inégalités de revenus renforcent les inégalités de patrimoine. En effet, les inégalités de
revenus engendrent des inégalités d'épargne. En effet, l'épargne qui est la part du revenu qui n’est pas
consommée est d’autant plus importante que le revenu est élevé. Les moins riches, ceux qui ont les revenus
les plus faibles consacrent la quasi-totalité de leur revenu disponible aux dépenses de consommation, leur
taux d’épargne est donc faible. En revanche, ceux qui ont des revenus élevés ont une plus grande capacité à
épargner puisqu'ils n'utilisent pas la totalité de leurs revenus aux dépenses de consommation. On constate
donc que lorsque le revenu augmente le taux d'épargne augmente également. Les ménages les plus modestes
placeront leur faible épargne en placement comme des livrets d’épargne alors que les ménages qui ont un taux
d’épargne élevé font des placements financiers (achat de valeurs mobilières comme des actions et des
obligations) ou des investissements immobiliers. Ainsi les ménages à revenus élevés dégagent une épargne
importante qu’ils utiliseront pour augmenter leur patrimoine, les inégalités de revenus accentuent donc les
inégalités de patrimoine. (1,5 point)

Ensuite les inégalités de patrimoine renforcent en retour les inégalités de revenus. Les ménages les plus
modestes placeront leur petite épargne en placement peu rémunérateur (livret d’épargne qui procure un faible
intérêt) alors que les ménages qui ont un taux d’épargne élevé font des placements financiers rémunérateurs
(achat de valeurs mobilières comme des actions et des obligations) ou des investissements immobiliers qui
procurent des loyers ou une forte plus-value lorsque le prix de l’immobilier augmente. Ainsi, un patrimoine
important procure des revenus importants, les inégalités de patrimoine accentuent donc les inégalités de
revenus. (1,5 point)

Ainsi, les inégalités économiques se renforcent mutuellement : les revenus permettent l’accumulation d’un
patrimoine qui, lui-même, peut être source de revenus. C’est ce que montre indirectement les courbes de
Lorenz puisque la concentration du patrimoine est plus forte que celle du niveau de vie.