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BACCALAURÉAT GÉNÉRAL

Correction épreuve de spécialité


Sciences économiques et sociales

ÉPREUVE COMPOSÉE

Première partie : Mobilisation des connaissances


Vous montrerez, à travers deux arguments, que l’approche en termes de classes sociales
reste pertinente pour rendre compte de la société française.

Les classes sociales sont des groupements d’individus fondés sur un critère économique (place
dans la division du travail, dans le mode de production, niveau d’étude, niveau de revenu…),
aux niveaux et conditions de vie proches, ayant éventuellement une conscience
d’appartenance.

Les caractéristiques socioprofessionnelles des individus, leur profession, définissent des


groupes sociaux homogènes et différenciés. En effet, il existe de fortes inégalités de revenus
et de patrimoine entre les différentes catégories socioprofessionnelles (PCS), et des
différences de conditions de travail. Ces inégalités dans le monde du travail sont cumulatives
dans l’espace : elles en entraînent d’autres, comme les inégalités d’espérance de vie ou les
inégalités d’accès au pouvoir politique. Il existe aussi des différences nettes de mode de vie
entre PCS, ce qui crée des groupes homogènes.

Ces inégalités sont encore plus prononcées lorsqu'on regarde les revenus des ménages, avec
les 10 % les plus riches qui détiennent plus de 40 % des revenus du pays, tandis que les 10 %
les plus pauvres n'en détiennent que 5 %. Ces inégalités sont le résultat de la structure socio-
économique de la France, encore fortement marquée par des classes sociales.
Ces inégalités ont tendance à se cumuler dans le temps, à se transmettre de génération en
génération via l’héritage économique (via le patrimoine), culturel (via la socialisation
différentielle de milieu) et social (via le réseau de relations). Les groupes hiérarchisés sont
donc relativement fermés ce qui témoigne de la persistance de rapport de classe.
La hausse des inégalités produit un renforcement de la conscience et des oppositions de classe
(domination et conflits). La classe supérieure demeure une classe en soi (patrimoine financier,
culture de la distinction) et pour soi (défense de ses intérêts via le capital social et le pouvoir
économique/politique).
Les rapports de domination restent visibles : accroissement de l’intensité du travail,
démantèlement de l’État-providence, développement de la précarité et du chômage, liés au
nouveau contexte économique : mondialisation et néolibéralisme.
On assiste à un regain des conflits sociaux, de type lutte des classes à la faveur de crises
économiques de plus en plus aigües (crise des subprimes de 2009, crise COVID de 2020).
Les classes sociales sont encore très présentes dans la société française. Les Français sont très
sensibles aux appartenances sociales

Malgré l’évolution des systèmes sociaux et des stratifications, les classes sociales restent
encore une notion pertinente pour parler des inégalités sociales en France.

Deuxième partie : Étude d’un document


Évolution du nombre de brevets et du PIB par habitant (indice base 100 en 2011) au
Royaume-Uni entre 2011 et 2019.

Questions
1. Caractérisez l’évolution du nombre de brevets au Royaume-Uni entre 2011 et 2019.
Le nombre de brevets a sensiblement augmenté entre 2011 (100) et 2019 (108).
Cette augmentation est plus importante depuis 2013 et subit une régression depuis 2018
puisqu’on enregistre une baisse de 111 à 107.
Le PIB, cependant, évolue régulièrement depuis 2011. Au même niveau, en 2011, on
constate un écart de 16 en 2019 entre le PIB et l’évolution du nombre de brevets.

2. À l’aide du document et de vos connaissances, montrez le rôle des droits de propriété


sur la croissance économique.
Le droit de propriété est le droit, garanti par l’État, d’utiliser (l’usus), de retirer des fruits (le
fructus), et de disposer (l’abusus) d’un bien (c’est-à-dire de le transformer, le détruire, le
vendre, le donner).
Les droits de propriété encouragent l'innovation car ils protègent les inventions et
encouragent les innovateurs grâce au monopole temporaire qu’offre un brevet (titre de
propriété industrielle qui confère à son titulaire un monopole d'exploitation sur l'invention
brevetée à compter de la date de dépôt et pour une durée maximale de vingt ans).
Les droits de propriété favorisent la croissance du pays grâce à la création de nouveaux
produits ou encore l’amélioration des procédés, qui vont augmenter la productivité des
facteurs de production.

Troisième partie : Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire


Sujet : À l’aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous montrerez pourquoi
il existe des échanges commerciaux entre pays comparables.
La demande est un facteur des échanges de produits similaires. Le besoin de différenciation
permet d'expliquer l'échange intrabranche. Les pays à développements économiques
similaires vont donc échanger des produits similaires, mais aux caractéristiques différentes.

1. Les évolutions du commerce international


Les échanges connaissent une évolution à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Progressivement, des organisations internationales se mettent en place pour développer le
libre-échange :

● le Fonds monétaire international (FMI) ;


● la Banque mondiale ;
● le GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce) ;
● l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

2. La répartition géographique des échanges évolue


Les échanges s’effectuent principalement entre pays développés (Triade).
Depuis les années 1970, des pays émergents se sont insérés dans l’économie mondiale en se
spécialisant dans la production de produits manufacturés ; les échanges s’organisent aussi
prioritairement en grandes zones régionales (UE, ALENA, etc.).
La catégorisation évolue aussi : les échanges interbranches traditionnels demeurent ; mais les
échanges intrabranches se développent, principalement entre pays développés, et plus
particulièrement ceux de la Triade.
Les produits échangés se répartissent en deux catégories : les matières premières (matières
premières agricoles, hydrocarbures et les produits miniers), qui restent stables ; les produits
manufacturés, qui connaissent une forte expansion.

3. Les déterminants des échanges


La première justification théorique aux échanges internationaux :

● une notion d’avantage absolu (Adam Smith) est une production pour laquelle un pays
donné à des coûts de production et/ou d’exploitation inférieurs à ceux des autres pays
;
● un avantage comparatif (David Ricardo) est une production pour laquelle un pays
donné possède des avantages de coûts relatifs par rapport à d’autres de ses
productions.

Adam Smith et David Ricardo montrent à travers leur théorie que les pays ont intérêt à
se spécialiser et à échanger au niveau international.
● Dotations factorielles et technologiques. Le théorème HOS : les pays doivent se
spécialiser dans la production pour laquelle ils bénéficient naturellement d’un
avantage en termes de facteurs de production.
● Le paradoxe de Leontief permet de distinguer par ailleurs le facteur travail qualifié et
le facteur travail non qualifié. Les dotations technologiques (innovation et dépenses
en R&D) procurent aux firmes ou aux pays un avantage technologique valorisable sur
le marché international.

L’analyse ricardienne et le théorème d’HOS permettent d’expliquer les échanges


interbranches, ou ce que l’on appelle la division internationale du travail (DIT)
traditionnelle (spécialisation de pays dans certaines productions complémentaires).
Les économies nationales sont connectées entre elles et interdépendantes. Mais le
développement des échanges intrabranches (pays à développements économiques
similaires qui échangent des produits similaires, mais aux caractéristiques différentes)
est caractéristique de la nouvelle division internationale du travail.

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