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: Quelles inégalités sont compatibles avec les différentes conceptions de la justice sociale ?
1/ Tous : 1 la taille (petit/ grand) // 2 : riche /pauvre // 3 H/F // 4 handicapé ou non
2/ Tous les individus sont différents car ils ont des traits distinctifs différents (sexe, taille, poids, couleur de peau, de
cheveux …). Ces différences ne constituent pas des inégalités : c’est juste une différence qui fait que chacun est
unique.
Il y a inégalité quand la différence se traduit par un avantage ou un désavantage dans l’accès à des ressources
valorisées par la société : ex deux individus ayant les mêmes compétences et les mêmes responsabilités ( un H et une
F) et pourtant n’ont pas le même salaire : là il y a inégalité d’accès à la ressource économique : le revenu
2 : deux hommes n’ont pas le même revenu même s’il y a des justifications possibles il y a inégalité de revenu :
attention une inégalité n’est pas forcément injuste
C’est l’image 4 qui comporte à coup sûr une inégalité car si on est handicapé on n’entre pas : inégalité d’accès entre
les handicapés et les non handicapés
3/ Certaines inégalités sont même qualifiées de discriminations lorsqu’il y a une différence de traitement entre
individus placés dans des conditions comparables à partir de critères illégitimes interdits par la loi (sexe, handicap,
origine ethnique, religion, orientation sexuelle …) une discrimination est non seulement injuste mais illégale
Ici : 4 accès interdit aux handicapés
4/ Pourquoi les inégalités sont-elles mal acceptées dans nos sociétés contemporaines ?
Cet écart de traitement est vécu comme une injustice dans nos pays démocratiques occidentaux car il va à l’encontre
de l’idéal d’égalité, principe républicain (liberté égalité fraternité)
5/ CONCLUSION : les inégalités : définition
Ce n’est pas parce qu’on constate une différence qu’on a forcément une inégalité : Il y a inégalité quand la
différence se traduit par un avantage ou un désavantage dans l’accès à des ressources valorisées par la société : ex
deux individus d’origine ethnique différente ayant les mêmes compétences, les mêmes diplômes et qui pourtant
n’ont pas les mêmes accès à l’embauche : là il y a inégalité d’accès à la ressource économique
Il y a deux formes d’inégalités : économiques (RD et Patrimoine) et sociales (toutes les autres qui ne sont pas
économiques en commençant par l’inégalité culturelle)
B/ Quelles formes prennent les inégalités dans notre société ?
1/ les inégalités économiques
a/ inégalités de revenu (doc 2)
Document 2 : les inégalités de revenu salarial
Questions :
1/ Qu’appelle-t-on les inégalités économiques ?
Inégalités économiques = inégalités de revenu + inégalités de patrimoine
2/ construisez une phrase qui précise la signification de chacune des données de la colonne ensemble
0à10% = D1 10%à 20% = D3 D4 D5 D6 D7 D8 D9 D10**
D2 80% à 90%
** Et D10 ? Il existe, mais il est très souvent couvert par le secret statistique et non publié : c’est la valeur la plus
haute de la distribution.
Si on ordonne une distribution de salaires, de revenus, de chiffre d'affaires..., les déciles sont les valeurs qui partagent
cette distribution en dix parties égales.
- le premier décile (noté généralement D1) est le salaire au-dessous duquel se situent 10 % des salaires ;
- le neuvième décile (noté généralement D9) est le salaire au-dessous duquel se situent 90 % des salaires.
D1/ 2309 EUROS ANNUELS est le salaire maximum touchés par les 10% de salariés les plus
pauvres
8999 € annuel est le salaire maximum touché par les 25% des salariés les plus pauvres
16 746 est le revenu salarial annuel médian car Le cinquième décile est le revenu le plus élevé des 50 % les moins
riches : c’est aussi celui qui sépare en deux la population.
23632 : 75% de la population gagne un revenu de moins de 23 632 euros annuel
33514 : 90% de la population à une revenu salarial annuel de moins de 33514 et donc 10% les plus riches gagnent
plus de 33 514 euros de revenu annuel
14.5 est le rapport D9/D1 : les s 10% des salariés les moins riches gagnent 14.5 fois moins que les 10% des salariés
parmi les plus riches (D9).
18 800 est le revenu salarial annuel moyen : il ne partage pas la population en 2 comme le salaire médian, il ne dit
donc rien des inégalités de répartition.
Le revenu salarial annuel est en moyenne inférieur pour les femmes, comparé aux hommes / également inférieur
pour les ouvriers par rapport aux cadres. Cette inégalité est due aux postes occupés à moindre responsabilité par les
ouvriers et par les femmes avec plus de temps partiel subi
3/ pourquoi le rapport interdécile (D9/D1) est-il plus élevé pour les femmes que pour les hommes, pour les ouvriers
que pour les cadres ?
Le rapport interdécile est plus important pour les femmes et les ouvriers si on le compare à celui des hommes et des
cadres. L’écart de revenu salarial est plus important entre les femmes les plus riches et les femmes les plus pauvres,
idem pour les ouvriers du fait du temps partiel subi de la précarité des contrats courts avec périodes de chômage
plus importantes pour les femmes et les ouvriers en comparaison des hommes et des cadres
b/ inégalités de patrimoine (doc 3)
Document 3 : inégalité de niveaux de vie en France
Questions :
1/ En observant la première colonne rappelez la définition du revenu disponible
RD= RI+RII-PO
RD= revenu d’activité (salaires / revenus d’indépendants ie mixte) + revenu du patrimoine + pensions et
retraites+PS+prime pour l’emploi – impôt directs
2/ Donnez la signification des données entourées dans le tableau
Les 10% les plus pauvres ont un RD annuel moyen inférieur ou égal à 12 220€, qui est constitué de :
46.4% de RI + 58.3% de RII et 4.7% de PO cela signifie que plus de la moitié des revenus provient du système de
redistribution de l’Etat : les PO sont à un niveau très faible en comparaison des autres Déciles. On a dans ce premier
décile les personnes durablement éloignées de l’emploi.
Les 10% les plus riches ont un revenu supérieur à 84 370 € annuel Le D10 est toujours particulier (données qui ne
sont pas forcément disponibles). Le RD est essentiellement composé du revenu primaire et notamment revenu du
patrimoine (29.1%) et beaucoup moins des revenus secondaires. Forte pression fiscale
3/ calculez le rapport interdécile D10/D1, faites une phrase pour donner la signification du résultat obtenu
84370/12220= 6.9 : les 10% les plus pauvres ont un RD annuel 6.9 fois inférieur au 10% les plus riches
Quelle est la définition du niveau de vie d’un ménage ?
Selon l’INSEE : Le niveau de vie est égal au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d'unités de
consommation (uc). Le niveau de vie est donc le même pour tous les individus d'un même ménage.
Les unités de consommation sont généralement calculées selon l'échelle d'équivalence dite de l'OCDE modifiée qui
attribue 1 uc au premier adulte du ménage, 0,5 uc aux autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 uc aux enfants de
moins de 14 ans. Niveau de vie du ménage = RD/ nombre d’UC
Il faut effectivement connaître le nombre de personnes à charge pour pouvoir analyser les ressources réelles dont
dispose le ménage pour consommer et épargner.
4/ Que peut-on dire des inégalités de revenu et des inégalités de patrimoine en France à partir de cette courbe de
Lorenz ?
La courbe de Lorenz nous montre que les inégalités de patrimoine sont plus fortes encore que les inégalités de
revenu car la courbe des revenus cumulés est plus proche de la droite(bissectrice) que la courbe des patrimoines
cumulés. Cela s’explique assez simplement car lorsqu’on possède du patrimoine celui-ci rapporte des revenus qui
permettent à leur tour d’acquérir encore du patrimoine : effet cumulatif d’enrichissement
5/ Comment évolue le coefficient de GINI de 1970 à 2017 en France ?
Apprendre la définition du coefficient de GINI qui est lié à la courbe de Lorenz (encadré sur le poly)
Ce graphique met en évidence 3 périodes :
Il baisse fortement jusqu’en 1990 (les inégalités baissent)
Après une certaine stagnation durant les années 90, il augmente franchement à partir 1999 jusqu’en 2011 (les
inégalités repartent à la hausse)
Dernière trend : jusqu’en 2017 tassement des inégalités
Coefficient de GINI = def insee : L'indice (ou coefficient) de Gini est un indicateur synthétique d'inégalités de salaires (de revenus, de niveaux
de vie...). Il varie entre 0 et 1. Il est égal à 0 dans une situation d'égalité parfaite où tous les salaires, les revenus, les niveaux de vie... seraient
égaux. A l'autre extrême, il est égal à 1 dans une situation la plus inégalitaire possible, celle où tous les salaires (les revenus, les niveaux de
vie...) sauf un seraient nuls. Entre 0 et 1, l'inégalité est d'autant plus forte que l'indice de Gini est élevé. Une baisse de l'indice de Gini observée
entre deux dates indique une diminution globale des inégalités. A l'inverse, une élévation de l'indice reflète une augmentation globale des
inégalités.
On le rapporte souvent sur 100 ex 0.327 pour la France en 2008 = 32.7 // usa= 45 / suède 23 (plus on est proche de 0 plus on est égalitaire )
INSEE
Questions :
1/ Quelle inégalité sociale est étudiée dans chacun de ces documents ?
=> Les inégalités face à la santé,
Être en bonne santé durablement est une situation qui est différenciée selon la catégorie sociale, l’âge et le genre (3
critères socio démographique ) L’espérance de vie est plus forte pour les femmes et pour les cadres. A 35 ans un
ouvrier a une espérance de vie moyenne amputée de 6.3 ans par rapport à celle d’un cadre. L’écart est moins
important pour les femmes (3 ans)
L’obésité (pandémie) est une maladie qui entraine d’autres types de pathologies variées (cancer, maladies
cardiorespiratoire, diabète, pb d’articulation, de fécondité …) est plus importante chez les individus ayant les
revenus les plus faibles et chez les personnes âgées de 45 à 64 ans.
=> Les hommes et les femmes ne sont pas égaux dans la répartition des tâches domestiques tant au niveau du
temps passé plus important pour les femmes (+ 2h de plus) que de la répartition des tâches domestiques (plutôt le
linge, courses, soins enfants et moins le bricolage et le jardinage).
Le fait que la société attribue plus aux femmes (statut= mère) le soin de s’occuper des enfants (rôle) va permettre
aux employeurs de justifier le fait de moins confier de responsabilités aux femmes. Cette inégalité sociale
(répartition des tâches domestiques) a un effet sur la carrière des femmes et va accentuer une autre inégalité celle
de l’accès aux postes à responsabilité ( postes mieux rémunérés): le fameux plafond de verre
=> Inégalité dans la répartition des postes de pouvoir politique, nos représentants politiques sont issus des CSP les
plus élevées dans la hiérarchie sociale en décalage avec la proportion de ces même CSP dans la société civile
Ex il y a en France 21.3 % d’ouvriers dans la population active pourtant ils ne sont que 0.2% à l’Assemblée nationale
L’accès aux postes politiques est différencié selon la CSP
Conclusion : dans une société il y a des inégalités qu’on peut classer en 2 catégories :
- les inégalités économiques (inégalité de revenu + inégalité de patrimoine)
- inégalité sociales (toutes les autres : inégalité culturelles, inégalité face à la santé, face à la répartition des tâches
domestiques, face à l’accès aux postes de pouvoir que ce soit professionnel ou politique …)
3/ les inégalités sont cumulatives (doc 7)
Document 7 : Les inégalités se renforcent mutuellement : étude des relations entre les inégalités de revenus et les autres
formes d’inégalités
Les inégalités de revenus entraînent des inégalités de patrimoine qui sont encore plus fortes. En effet, les revenus sont utilisés soit
pour consommer, soit pour épargner. Or les sommes épargnées augmentent lorsque le revenu s’élève. Au fil du temps, les
ménages à hauts revenus peuvent donc accumuler un patrimoine beaucoup plus important que les ménages à faible revenus. Ainsi
en France, le rapport interdécile des revenus est égal 3 environ, et celui des patrimoines, à 70 au moins.
Le niveau de vie d’un ménage dépend principalement de ses revenus, même si d’autres facteurs interviennent : le nombre
d’individus qui en vivent, et le patrimoine, notamment immobilier, dont ils disposent. Les inégalités de revenus se traduisent donc
assez directement par des inégalités de niveau de vie. Plus les revenus d’un ménage sont élevés, plus ses membres ont la
possibilité de consommer des biens ou des services.
Les inégalités de revenus sont un facteur d’inégalité des chances. Les revenus des parents peuvent favoriser plus ou moins les
chances de réussite de leurs enfants, d’abord à l’école, puis dans le milieu professionnel. Les enfants des 20% de familles les plus
pauvres ont ainsi 3 fois plus de risques de redoubler à l’école primaire que les enfants des 20% de familles les plus aisées. Les
revenus permettent en effet de favoriser la réussite scolaire, par exemple en donnant une chambre à chaque enfant, en payant des
cours particuliers, en louant un logement proche des établissements scolaires pour diminuer les temps de transport…
Indépendamment de leurs effets sur la génération suivante, les revenus permettent aussi à ceux qui les reçoivent d’obtenir du
prestige et du pouvoir. Avoir la possibilité, grâce à ses revenus, d’inviter de nombreuses personnes à des réceptions, pouvoir offrir
des cadeaux, participer à des œuvres de charité, sont des façons d’acquérir du prestige social. Le « capital social » ainsi accumulé,
sous formes de relations, augmente d’ailleurs aussi l’inégalité des chances dans la génération des enfants.
Source : autonote.net
Questions :
1/ En prenant le cas d’une fille de parents ouvriers et employés montrez que les inégalités peuvent être cumulatives
Fille d’ouvriers => moins de soutien financier et culturel pour faire des études => moins de diplôme => plus de risque
d’être au chômage (aggravé par le fait d’être une fille)=> niveau de vie plus faible=> patrimoine moins important =>
revenu du patrimoine moins important => à nouveau niveau de vie plus faible=> accès à la santé, culture .. plus faible
donc capital social moins influant …+ homogamie va sans doute épouser un homme de sa condition => inégalité
risquent de se transmettre aux générations futures
Comprendre aussi que les inégalités économiques entrainent les inégalités économiques, elles s’autoalimentent tout
simplement car RD= RI+RII-PO =C + E => un pauvre n’a pas d’épargne donc ne peut pas investir pour se constituer un
patrimoine tandis que le riche a une épargne importante lui permettant d’acheter du patrimoine (maison, terrain,
actifs financiers …) Ce patrimoine lui rapporte des RI (ici revenu de la propriété ex le loyer) ce qui va à nouveau
augmenter le RD donc l’épargne donc lui permettre d’acquérir toujours plus de patrimoine et ainsi de suite c’est une
boucle vertueuse d’enrichissement dont est privé le pauvre !
2/ Est-ce que cela signifie que cette fille d’ouvriers ne pourra pas atteindre un bon niveau de vie ?
Bien sûr que non de tout temps on a eu des autodidactes simplement cela réclame pour ces individus une énergie hors
du commun et peut être un peu de chance ex George Prêtre chef d’orchestre (famille pauvre de bottier de Wazier) Chef
d'orchestre préféré de la Callas, Georges Prêtre est décédé à 92 ans, après plus de soixante-dix ans d'une carrière
étroitement associée à la Philharmonie de Vienne où il fut le seul Français à diriger le fameux concert du Nouvel An.
3/ Conclusion : expliquez l’expression suivante : les inégalités font système
Puisque les inégalités entrainent d’autres inégalités car il y a relation de cause à effet entre elles fonctionnent
comme un ensemble d’éléments liés les uns aux autres comme dans un système. Cela signifie que les inégalités
fonctionnent comme un cercle vicieux car elles sont cumulatives le plus souvent
1/ les outils de mesure des inégalités économiques dits statiques (car une observation à une année donnée pour un
groupe d’individus)
=> quantiles
=> courbe de Lorenz et coefficient de GINI (0= pas d’inégalité)
=> Evolution du top 1% (part du revenu mondial détenu par le 1% les plus riches)
2/ les outils de mesure des inégalités économiques dits dynamiques car on compare deux générations
3/ Comment ont évolué les inégalités économiques au cours depuis 1900 ? (doc 8)
Document 8 :
Question :
1/ Quelles sont les grandes tendances d’évolution des inégalités économiques ?
1=> Les inégalités économiques étaient très fortes au début du XXème siècle, elles ont baissé dans tous les pays
jusqu’à la fin des années 70 (décennie 80) conséquence de la croissance économique forte de la période des 30
glorieuses avec mise en place de l’école (massification scolaire) de la sécurité sociale (Etat providence), des lois
sociales régissant le marché du travail …( cf H Mendras)
2=> Les inégalités continuent de baisser plus lentement jusque fin 1980
3 => C’est à partir de 1990 que la tendance s’inverse partout : les inégalités remontent d’abord doucement puis plus
rapidement et se transmettent partiellement des parents aux enfants. => car :
- mondialisation => les Etats ne peuvent plus taxer pour redistribuer les revenus du fait de la concurrence sur les
marchés internationaux. Les pays même au sein de l’Europe n’ont pas la même fiscalité, les pays ayant la fiscalité la
plus douce attirent plus les investisseurs !
Cette mondialisation s’accompagne d’un creusement des inégalités au sein des pays y compris les plus riches car
nous avons les perdants de la mondialisation (travailleurs peu ou pas qualifiés)
Et puis augmenter sans cesse l’impôt c’est de plus en plus dur (sachant qu’en plus l’Etat est de plus en plus endetté)
=> tolérance à l’impôt très faible cf les gilets jaunes
4=> La situation des USA de la GB et de l’Allemagne est moins bonne que celle de la France et de l’Europe du Nord
où le système de protection sociale est plus performant.
Donc sur le LT les inégalités baissent même s’il faut rester vigilant car elles repartent à la hausse depuis 1990 (plein
effet de la mondialisation)
2/ Faites des lectures des données du 2ième document confirmant les grandes tendances évoquées à la question
précédente
Véritable baisse des inégalités salariales de 1965 à 1985 avec un rapport passant de 3.79 à 2.97 qui signifie que le
revenu salarial des 10% les + riches n’est plus que de 2.97 fois supérieure au revenu salarial des 10% les plus
pauvres), mais à partir des années 1990 il ne cesse d’augmenter passant à + de 4 en 2005 !
Dans son ouvrage De la démocratie en Amérique, Alexis de Tocqueville définit la société démocratique non
seulement par l’existence d’institutions ad hoc, mais aussi par un trait sociologique dominant : la « passion pour
l’égalité » qui anime les individus. Selon lui la société est réellement démocratique si elle garantit à ses
membres :
- l’égalité des droits, dont on trouvera une illustration dans les articles 1 et 2 de la Déclaration des Droits de
l’Homme et du Citoyen de 1789 : droits à la liberté (notamment d’expression), à la propriété, à la sécurité et à la
résistance à l’oppression ;
- l’égalité « dans les relations sociales », c'est-à-dire que rien de doit s’opposer à l’hétérogamie, au mélange des
classes sociales dans la formation des couples, la fréquentation de l’école, des lieux de sociabilité ;
- l’égalité des chances : la société doit fournir à ses membres les garanties d’une méritocratie, qu’on peut
définir comme un système de gouvernance ou d’organisation sociale dans lequel les postes et responsabilités
sont assignés aux individus qui ont démontré leur intelligence ou aptitude ; on peut naître pauvre mais on doit
pouvoir espérer « s’élever », il doit exister une mobilité sociale.
On voit donc bien que la notion de justice sociale n’est pas simple à définir car c’est une affaire de valeur et que les
individus n’ayant pas tous les mêmes valeurs auront des conceptions différentes de ce qui est juste et injuste. (cf les
débats d’idées, les débats politiques).
3/ Qui est Alexis de Tocqueville : Faites des recherches personnelles
un philosophe politique, homme politique, historien, précurseur de la sociologie et écrivain français. Il est
célèbre pour ses analyses de la Révolution française, de la démocratie américaine et de l'évolution des
démocraties occidentales en général.
4/ Pourquoi la justice sociale est-elle associée à l’idée de démocratie ?
car c’est le régime qui garantit la première forme d’égalité à savoir l’égalité de traitement devant la loi
nommée égalité des droits correspondant à l’abolition des privilèges cf Déclaration des Droits de l’Homme
et du Citoyen de 1789. En 1789, l’individu n’est plus un sujet mais un citoyen bénéficiant des mêmes droits
quel que soit son statut social (riche/pauvre).
La démocratie est née de cet idéal (valeur) d’égalité (cf l’expression employée par Alexis de Tocqueville
cette passion pour l’égalité caractérise les citoyens des démocraties). C’est bien pourquoi le concept de
justice sociale est née au 19ième avec l’avènement des démocraties (GB, USA, France …).
5/ A partir de quand peut-on dire qu’une société est juste selon Alexis de Tocqueville
A. de Tocqueville va longuement étudier la démocratie américaine éprise de liberté et d’égalité. Il va mettre l'accent
sur un critère d'égalité des conditions, montrant ainsi qu'une société est juste si, à côté du principe politique d'égalité
des droits des citoyens, tous les individus disposent des mêmes chances d'accès aux différentes positions sociales et,
ainsi, à la mobilité sociale. Ce n’est pas parce qu’on n’a pas de chance à la naissance (naître pauvre) qu’on restera
pauvre toute sa vie. Il faut donc 2 formes d’égalité selon A de Tocqueville pour obtenir une société juste : l’égalité des
droits + l’égalité des chances.
L’approche d’Alexis de Tocqueville pose le principe de la méritocratie : dans une société où règne l'égalité des
chances, chaque individu verra son destin défini par ses efforts personnels et par son mérite. Certaines inégalités de
situation peuvent donc être justes. C’est la position des libéraux qui pensent qu’une société juste est une société
où l’on favorise la création d’activité en protégeant les initiatives privées. En clair : que le meilleur gagne, le
marché marquera la différence. C’est typiquement la vision américaine de la justice sociale
6/ Complétez le tableau suivant en retrouvant la bonne définition des 3 formes d’égalité que l’on vient d’évoquer
Egalité des droits Principe selon lequel tous les individus doivent être traités également devant la loi
Egalité des chances Situation où tous les individus, quel que soit leur sexe, leur origine sociale, ou
« ethnique », ont au départ la même probabilité d’accès à l’ensemble des positions
sociales
Egalité des situations Situation où toute forme d’inégalité serait supprimée. (C’est plutôt une situation
théorique)
2/ L’égalité des droits et l’égalité des chances suffisent-elles à garantir la justice sociale ? (doc 10)
Critique : on voit bien que l’égalité est réduite à l’égalité des droits et qu’être libre ne signifie pas être en mesure
d’améliorer son sort (capabilités d’A Sen). La valeur solidarité est totalement inexistante ! Le libertaire est souvent
taxé d’égoïste
Aux Usa => certains libertaires se révoltent à l’idée de payer des impôts pour les pauvres car ils ne se sentent pas
responsables à titre individuel de la pauvreté d’un autre citoyen. A partir du moment où ce pauvre a les mêmes
droits que les autres citoyens alors il doit pouvoir se débrouiller pour ne plus être pauvre. Il est considéré comme
totalement responsable de son propre sort puisque c’est un citoyen libre ayant les mêmes droits que les autres.
Se souvenir qu’Hayek a vécu l’annexion de l’Autriche par l’Etat nazi, il a donc vécu sous un Etat totalitaire, il se méfie de l’Etat tout puissant
Hayek après la Seconde Guerre mondiale : La route de la servitude
La Route de la servitude. Dans ce livre publié en 1944, Hayek soutient que l'interventionnisme de l'État a tendance à
toujours empiéter davantage sur les libertés individuelles et qu'il peut progressivement conduire au totalitarisme,
c'est-à-dire à la servitude des peuples. Cet ouvrage est devenu au fil des ans un classique de la pensée libérale
contemporaine
Paru en 1944 au Royaume-Uni, le texte de Hayek défend le système de marché libre britannique et avertit des
dangers du collectivisme. Pour Hayek, la conséquence ultime du planisme économique est le contrôle de l'univers
politique et la disparition des libertés ; en ce sens les politiques que désirent les socialistes sont le cheval de Troie des
idées totalitaires qu'ils rejettent31,32,33.
Né en Autriche-Hongrie, Friedrich Hayek, économiste reconnu, a choisi la nationalité Britannique en 1938 après
l'Anschluss. Il réside à Londres où il enseigne à la London School of Economics. Il commence à écrire ce livre au
début des années 1940, alors que le monde est en pleine Seconde Guerre mondiale.
Au moment où il publie son ouvrage en 194434, il craint que les desseins économiques pour l’après-guerre d'une
partie de l’élite du Royaume-Uni, n'engendrent les mêmes situations que celles qui ont contribué à l’apparition des
régimes fascistes ou totalitaires en Allemagne ou en URSS, et se propose d'en expliquer l'origine. Une partie
importante de l'électorat des pays d'Europe penche alors en faveur du communisme.
Il cherche en effet à combattre les idées prônant un interventionnisme fort de l’État dans l’économie en cas de crise,
idées défendues par son ami John Maynard Keynes, ainsi que les économistes dits « keynésiens » qui reprennent les
idées de Keynes et recommandent une intervention étatique permanente dans l'activité économique. Keynes cependant
se dira en accord avec la plupart des idées du texte de Hayek35.
De plus, l’économiste britannique William Henry Beveridge avait remis en 1942 un rapport au Parlement britannique
intitulé Social Insurance and Allied Services, prônant la mise en place d'un État-providence (Welfare State) et d'un
système « beveridgien » de sécurité sociale administrant l'assurance chômage, l'assurance maladie et un système
obligatoire de retraite par répartition. Ce système sera effectivement mis en place au Royaume-Uni dans l'après-
guerre après la victoire des travaillistes aux élections et durera jusque dans les années 1980.
Analysant les régimes totalitaires, le livre est essentiellement un avertissement contre la socialisation de l’économie
qui selon Hayek pousse les citoyens sur la route de la servitude et conduit les démocraties occidentales à de graves
dérives, jusqu'à la dictature d'une minorité sur le peuple. Le livre est un fervent plaidoyer en faveur des régimes
libéraux. Bien qu'il n’empêche pas la domination des idées keynésiennes dans les années d'après-guerre et la mise en
place d’économies interventionnistes et planifiées dans les pays occidentaux, le livre a une grande influence sur la
pensée libérale et finit par contribuer à la « révolution libérale » des années 1980. En particulier, il a eu une grande
influence sur les laboratoires d'idées libéraux-conservateurs et a inspiré le programme de Margaret Thatcher36 au
Royaume-Uni et de Ronald Reagan aux États-Unis.
Économiste et philosophe, Friedrich August von Hayek (1899-1992), prix Nobel d’économie en 1974, affirme que les
crises économiques sont la conséquence de l’excès de crédit résultant des politiques monétaires trop souvent
laxistes (taux faibles poussant les acteurs éco notamment les E à prendre des risques inconsidérés ce qui provoque
ces fameuses bulles spéculatives …)
3/ l’égalitarisme libéral
L’égalitarisme libéral est une doctrine développée par John Rawls (1921-2002), dans l’ouvrage Théorie de la justice
sociale (1971), afin d’essayer de concilier deux des principes des sociétés démocratiques souvent considérés comme
incompatibles : la liberté et l’égalité.
Une société juste est une société où règne l’égalité des droits et l’égalité des chances avec en plus le principe
d’équité qui va permettre de prendre en considération la situation de départ de chacun de manière à tenir compte
de leur handicap. Favoriser les plus démunis en instaurant des lois de discriminations positives va certes créer des
inégalités mais elles seront acceptées car elles permettront d’améliorer l’égalité des chances (notamment celle des
plus démunis), c’est le fameux principe de différence ( ou équité) développé par John Rawls.
John Rawls, pourtant américain, a fortement fait évoluer la notion de justice sociale à partir des années 1970 en
France.
On voit bien que l’Etat doit donc jouer un rôle de régulateur mais sans excès de manière à ne pas trop limiter les
libertés individuelles. Une norme de redistribution, une loi de discrimination positive ne pouvant être tolérée que si
elle améliore le sort des plus démunis.
4/ l’égalitarisme strict
L’égalitarisme strict pose comme postulat que les inégalités sont fondamentalement injustes, qu’il faut combattre
toutes les inégalités afin d’atteindre l’égalité de situation. Tous les citoyens devraient pouvoir vivre dans les
mêmes conditions et avoir les mêmes chances de vie.
L’égalitarisme strict considère que l’égalité des droits est illusoire car à partir du moment où il n’y a pas égalité des
situations au départ, il ne peut y avoir égalité des chances. La société est par conséquent inégalitaire et va
reproduire de générations en générations les inégalités déjà en place. Il faut donc chercher à atteindre une égalité
des situations, seule forme d’égalité qui permet réellement l’existence d’une société juste. L’égalité des situations
permet en effet d’améliorer la cohésion sociale et la solidarité. Elle permet également de renforcer l’égalité des
chances, en resserrant la hiérarchie des positions sociales (pas trop d’écart entre le plus riche et le plus pauvre).
Critique : vision liberticide de la justice sociale, risque d’un Etat tout puissant avec dérive totalitaire (c’est la vision
des communistes, Karl Marx…)
Attention : François Dubet un peu quand il critique le fait que l’égalité des chances est privilégiée (le mérite prime)
au dépend de l’inégalités des places (des situations). Du moment qu’on dit que tous ont les chances de devenir … on
ignore l’inégalité des situations. Il vaut mieux lutter contre les inégalités de places pour réduire efficacement les
inégalités sociales ! Car si on s’en tient à vouloir privilégier l’égalité des chances le risque est grand de voir grandir le
ressentiment pour échapper à cette responsabilité qu’on aurait de ne pas être assez méritant puisqu’on n’a pas su
réussir => logique du bouc émissaire => logique anti-système, populisme, Trump … Et en plus tout le monde est
attaché au mérite mais personne n’est capable de définir ce mérite. Dubet dit égalité des chances ok mais rappelons
la priorité à l’égalité des places (ie réduire les écarts entre les individus) c’est pour lui un système moins dur moins
jungle (comparé au principe : que le meilleur gagne …)
Exercices bilan :
Réponse :
A/3/c
B/ 1/ d
C/ 4/b
D/ 2/a