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CH4 

: Quelles inégalités sont compatibles avec les différentes conceptions de la justice sociale ?
1/ Tous : 1 la taille (petit/ grand) // 2 : riche /pauvre // 3 H/F // 4 handicapé ou non
2/ Tous les individus sont différents car ils ont des traits distinctifs différents (sexe, taille, poids, couleur de peau, de
cheveux …). Ces différences ne constituent pas des inégalités : c’est juste une différence qui fait que chacun est
unique.
Il y a inégalité quand la différence se traduit par un avantage ou un désavantage dans l’accès à des ressources
valorisées par la société : ex deux individus ayant les mêmes compétences et les mêmes responsabilités ( un H et une
F) et pourtant n’ont pas le même salaire : là il y a inégalité d’accès à la ressource économique : le revenu
2  : deux hommes n’ont pas le même revenu même s’il y a des justifications possibles il y a inégalité de revenu :
attention une inégalité n’est pas forcément injuste
C’est l’image 4 qui comporte à coup sûr une inégalité car si on est handicapé on n’entre pas : inégalité d’accès entre
les handicapés et les non handicapés
3/ Certaines inégalités sont même qualifiées de discriminations lorsqu’il y a une différence de traitement entre
individus placés dans des conditions comparables à partir de critères illégitimes interdits par la loi (sexe, handicap,
origine ethnique, religion, orientation sexuelle …) une discrimination est non seulement injuste mais illégale
Ici : 4 accès interdit aux handicapés
4/ Pourquoi les inégalités sont-elles mal acceptées dans nos sociétés contemporaines ?
Cet écart de traitement est vécu comme une injustice dans nos pays démocratiques occidentaux car il va à l’encontre
de l’idéal d’égalité, principe républicain (liberté égalité fraternité)
5/ CONCLUSION : les inégalités : définition
Ce n’est pas parce qu’on constate une différence qu’on a forcément une inégalité : Il y a inégalité quand la
différence se traduit par un avantage ou un désavantage dans l’accès à des ressources valorisées par la société : ex
deux individus d’origine ethnique différente ayant les mêmes compétences, les mêmes diplômes et qui pourtant
n’ont pas les mêmes accès à l’embauche : là il y a inégalité d’accès à la ressource économique
Il y a deux formes d’inégalités : économiques (RD et Patrimoine) et sociales (toutes les autres qui ne sont pas
économiques en commençant par l’inégalité culturelle)
B/ Quelles formes prennent les inégalités dans notre société ?
1/ les inégalités économiques
a/ inégalités de revenu (doc 2)
Document 2 : les inégalités de revenu salarial

Questions :
1/ Qu’appelle-t-on les inégalités économiques ?
Inégalités économiques = inégalités de revenu + inégalités de patrimoine
2/ construisez une phrase qui précise la signification de chacune des données de la colonne ensemble
0à10% = D1 10%à 20% = D3 D4 D5 D6 D7 D8 D9 D10**
D2 80% à 90%

** Et D10 ? Il existe, mais il est très souvent couvert par le secret statistique et non publié : c’est la valeur la plus
haute de la distribution.
Si on ordonne une distribution de salaires, de revenus, de chiffre d'affaires..., les déciles sont les valeurs qui partagent
cette distribution en dix parties égales.

Ainsi, pour une distribution de salaires :

- le premier décile (noté généralement D1) est le salaire au-dessous duquel se situent 10 % des salaires ;

- le neuvième décile (noté généralement D9) est le salaire au-dessous duquel se situent 90 % des salaires.

D1/ 2309 EUROS ANNUELS est le salaire maximum touchés par les 10% de salariés les plus
pauvres
8999 € annuel est le salaire maximum touché par les 25% des salariés les plus pauvres
16 746 est le revenu salarial annuel médian car Le cinquième décile est le revenu le plus élevé des 50 % les moins
riches : c’est aussi celui qui sépare en deux la population.
23632 : 75% de la population gagne un revenu de moins de 23 632 euros annuel
33514 : 90% de la population à une revenu salarial annuel de moins de 33514 et donc 10% les plus riches gagnent
plus de 33 514 euros de revenu annuel
14.5 est le rapport D9/D1 : les s 10% des salariés les moins riches gagnent 14.5 fois moins que les 10% des salariés
parmi les plus riches (D9).
18 800 est le revenu salarial annuel moyen : il ne partage pas la population en 2 comme le salaire médian, il ne dit
donc rien des inégalités de répartition.
Le revenu salarial annuel est en moyenne inférieur pour les femmes, comparé aux hommes / également inférieur
pour les ouvriers par rapport aux cadres. Cette inégalité est due aux postes occupés à moindre responsabilité par les
ouvriers et par les femmes avec plus de temps partiel subi
3/ pourquoi le rapport interdécile (D9/D1) est-il plus élevé pour les femmes que pour les hommes, pour les ouvriers
que pour les cadres ?
Le rapport interdécile est plus important pour les femmes et les ouvriers si on le compare à celui des hommes et des
cadres. L’écart de revenu salarial est plus important entre les femmes les plus riches et les femmes les plus pauvres,
idem pour les ouvriers du fait du temps partiel subi de la précarité des contrats courts avec périodes de chômage
plus importantes pour les femmes et les ouvriers en comparaison des hommes et des cadres
b/ inégalités de patrimoine (doc 3)
Document 3 : inégalité de niveaux de vie en France
Questions :
1/ En observant la première colonne rappelez la définition du revenu disponible
RD= RI+RII-PO
RD= revenu d’activité (salaires / revenus d’indépendants ie mixte) + revenu du patrimoine + pensions et
retraites+PS+prime pour l’emploi – impôt directs
2/ Donnez la signification des données entourées dans le tableau
Les 10% les plus pauvres ont un RD annuel moyen inférieur ou égal à 12 220€, qui est constitué de :
46.4% de RI + 58.3% de RII et 4.7% de PO cela signifie que plus de la moitié des revenus provient du système de
redistribution de l’Etat : les PO sont à un niveau très faible en comparaison des autres Déciles. On a dans ce premier
décile les personnes durablement éloignées de l’emploi.
Les 10% les plus riches ont un revenu supérieur à 84 370 € annuel Le D10 est toujours particulier (données qui ne
sont pas forcément disponibles). Le RD est essentiellement composé du revenu primaire et notamment revenu du
patrimoine (29.1%) et beaucoup moins des revenus secondaires. Forte pression fiscale
3/ calculez le rapport interdécile D10/D1, faites une phrase pour donner la signification du résultat obtenu
84370/12220= 6.9 : les 10% les plus pauvres ont un RD annuel 6.9 fois inférieur au 10% les plus riches
Quelle est la définition du niveau de vie d’un ménage ?
Selon l’INSEE : Le niveau de vie est égal au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d'unités de
consommation (uc). Le niveau de vie est donc le même pour tous les individus d'un même ménage.
Les unités de consommation sont généralement calculées selon l'échelle d'équivalence dite de l'OCDE modifiée qui
attribue 1 uc au premier adulte du ménage, 0,5 uc aux autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 uc aux enfants de
moins de 14 ans. Niveau de vie du ménage = RD/ nombre d’UC
Il faut effectivement connaître le nombre de personnes à charge pour pouvoir analyser les ressources réelles dont
dispose le ménage pour consommer et épargner.
4/ Que peut-on dire des inégalités de revenu et des inégalités de patrimoine en France à partir de cette courbe de
Lorenz ?
La courbe de Lorenz nous montre que les inégalités de patrimoine sont plus fortes encore que les inégalités de
revenu car la courbe des revenus cumulés est plus proche de la droite(bissectrice) que la courbe des patrimoines
cumulés. Cela s’explique assez simplement car lorsqu’on possède du patrimoine celui-ci rapporte des revenus qui
permettent à leur tour d’acquérir encore du patrimoine : effet cumulatif d’enrichissement
5/ Comment évolue le coefficient de GINI de 1970 à 2017 en France ?
Apprendre la définition du coefficient de GINI qui est lié à la courbe de Lorenz (encadré sur le poly)
Ce graphique met en évidence 3 périodes :
Il baisse fortement jusqu’en 1990 (les inégalités baissent)
Après une certaine stagnation durant les années 90, il augmente franchement à partir 1999 jusqu’en 2011 (les
inégalités repartent à la hausse)
Dernière trend : jusqu’en 2017 tassement des inégalités
Coefficient de GINI = def insee : L'indice (ou coefficient) de Gini est un indicateur synthétique d'inégalités de salaires (de revenus, de niveaux
de vie...). Il varie entre 0 et 1. Il est égal à 0 dans une situation d'égalité parfaite où tous les salaires, les revenus, les niveaux de vie... seraient
égaux. A l'autre extrême, il est égal à 1 dans une situation la plus inégalitaire possible, celle où tous les salaires (les revenus, les niveaux de
vie...) sauf un seraient nuls. Entre 0 et 1, l'inégalité est d'autant plus forte que l'indice de Gini est élevé. Une baisse de l'indice de Gini observée
entre deux dates indique une diminution globale des inégalités. A l'inverse, une élévation de l'indice reflète une augmentation globale des
inégalités.

On le rapporte souvent sur 100 ex 0.327 pour la France en 2008 = 32.7 // usa= 45 / suède 23 (plus on est proche de 0 plus on est égalitaire )

2/ les inégalités sociales


a/ inégalités en capital culturel (doc 5)
Document 5 : un accès à la formation et à la culture différencié selon les catégories sociales
Questions :
1/Dans quelles catégories sociales a-t-on les plus fortes parts de bénéficiaires de la formation continue ? Quel est le
statut d’activité qui permet d’avoir accès plus facilement à la formation continue ?
Environ 70% des cadres et profession intellectuelles et 60% des professions intermédiaires ont accès à la formation
continue. Quasiment 50% des personnes en emploi contre 25% des chômeurs (seulement !) ont accès à la formation
continue
2/ Quelles conséquences la formation continue peut-elle avoir sur les carrières des individus et sur leur
rémunération ?
La formation continue concerne les adultes (population active) et permet d’enrichir le capital humain ( ou capital
culturel dirait P Bourdieu) donc d’augmenter son taux d’employabilité.
Plus on est formé plus on a de chances de s’adapter (donc d’éviter le chômage) et d’évoluer dans la hiérarchie de
l’entreprise donc de gagner un salaire ou des primes plus importantes. Cette inégalité sociale ici culturelle va avoir
un effet sur les inégalités économiques.
3/ Proposez une phrase qui indique la signification des données du graphique pour 2012 ?
En 2012, 67% des cadres ont visité un musée au cours des 12 derniers mois contre 25% des employés, 20% des
ouvriers (pas de données pour les agriculteurs)
Aller au musée permet d’augmenter le capital culturel or ce sont les individus qui ont le plus de capital culturel qui
cherchent à l’augmenter le plus.
4/ peut-on parler d’inégalités sociales ?
Oui les inégalités en capital culturel sont même l’une des principales inégalités de type sociales. Dans notre société
les connaissances acquises à l’école ou en formation continue permettent d’accéder aux diplômes et donc à l’emploi
et au RD. Le statut social est très corrélé au niveau de qualifications.
Comme la formation professionnelle continue, la culture générale favorise la transmission d’un bagage culturel à ses
enfants qui pourront le mettre à profit à l’école => réussite scolaire=> accès aux diplômes => accès aux emplois =>
accès au meilleur niveau de vie etc
Le capital culturel est un concept sociologique introduit par Pierre Bourdieu, qui désigne l’ensemble des ressources
culturelles dont dispose un individu (langage, savoir et savoir-faire, savoir-être, possession d’objet culturels divers
(livres …) diplômes et titres scolaires)

5/ CONCLUSION que peut-on dire des inégalités culturelles ?


Il y a un grand écart entre les cadres et prof libérales et les employés ouvriers agriculteurs et cet écart a tendance à
se renforcer : les inégalités culturelles sont donc très présentes, c’est l’une des principales inégalités sociales tant
l’accès aux connaissances est fondamental pour améliorer son statut social.
b/ autres inégalités sociales (doc 6)
Document 6 : santé et niveau de vie

Vincent Collen  : Les Echos / 28/12/2012

Selon une étude nationale, la progression de l’obésité ralentit. Une bonne


nouvelle assombrie par une tendance qui, elle, se confirme : les inégalités
sociales sont synonymes d’inégalités sanitaires.

Source : La Nouvelle République 17/10/2012

INSEE

Origine sociale des députés (en %)


Source : Cevipof, 2012
Données en % CSP des députés Part de la
en 2012 population active
occupée

Agriculteurs 2.9 2.0


exploitants

Artisans, 6.6 6.7


commerçants et
chefs d’entreprise

Cadres et 81.5 16.7


professions
intellectuelles
supérieures

Professions 6.2 21.4


intermédiaires
Employés 2.6 28.9

ouvriers 0.2 21.3

Questions :
1/ Quelle inégalité sociale est étudiée dans chacun de ces documents ?
=> Les inégalités face à la santé,
Être en bonne santé durablement est une situation qui est différenciée selon la catégorie sociale, l’âge et le genre (3
critères socio démographique ) L’espérance de vie est plus forte pour les femmes et pour les cadres. A 35 ans un
ouvrier a une espérance de vie moyenne amputée de 6.3 ans par rapport à celle d’un cadre. L’écart est moins
important pour les femmes (3 ans)
L’obésité (pandémie) est une maladie qui entraine d’autres types de pathologies variées (cancer, maladies
cardiorespiratoire, diabète, pb d’articulation, de fécondité …) est plus importante chez les individus ayant les
revenus les plus faibles et chez les personnes âgées de 45 à 64 ans.
=> Les hommes et les femmes ne sont pas égaux dans la répartition des tâches domestiques tant au niveau du
temps passé plus important pour les femmes (+ 2h de plus) que de la répartition des tâches domestiques (plutôt le
linge, courses, soins enfants et moins le bricolage et le jardinage).
Le fait que la société attribue plus aux femmes (statut= mère) le soin de s’occuper des enfants (rôle) va permettre
aux employeurs de justifier le fait de moins confier de responsabilités aux femmes. Cette inégalité sociale
(répartition des tâches domestiques) a un effet sur la carrière des femmes et va accentuer une autre inégalité celle
de l’accès aux postes à responsabilité ( postes mieux rémunérés): le fameux plafond de verre
=> Inégalité dans la répartition des postes de pouvoir politique, nos représentants politiques sont issus des CSP les
plus élevées dans la hiérarchie sociale en décalage avec la proportion de ces même CSP dans la société civile
Ex il y a en France 21.3 % d’ouvriers dans la population active pourtant ils ne sont que 0.2% à l’Assemblée nationale
L’accès aux postes politiques est différencié selon la CSP
Conclusion : dans une société il y a des inégalités qu’on peut classer en 2 catégories :
- les inégalités économiques (inégalité de revenu + inégalité de patrimoine)
- inégalité sociales (toutes les autres : inégalité culturelles, inégalité face à la santé, face à la répartition des tâches
domestiques, face à l’accès aux postes de pouvoir que ce soit professionnel ou politique …)
3/ les inégalités sont cumulatives (doc 7)
Document 7 : Les inégalités se renforcent mutuellement : étude des relations entre les inégalités de revenus et les autres
formes d’inégalités
Les inégalités de revenus entraînent des inégalités de patrimoine qui sont encore plus fortes. En effet, les revenus sont utilisés soit
pour consommer, soit pour épargner. Or les sommes épargnées augmentent lorsque le revenu s’élève. Au fil du temps, les
ménages à hauts revenus peuvent donc accumuler un patrimoine beaucoup plus important que les ménages à faible revenus. Ainsi
en France, le rapport interdécile des revenus est égal 3 environ, et celui des patrimoines, à 70 au moins.
Le niveau de vie d’un ménage dépend principalement de ses revenus, même si d’autres facteurs interviennent : le nombre
d’individus qui en vivent, et le patrimoine, notamment immobilier, dont ils disposent. Les inégalités de revenus se traduisent donc
assez directement par des inégalités de niveau de vie. Plus les revenus d’un ménage sont élevés, plus ses membres ont la
possibilité de consommer des biens ou des services. 
Les inégalités de revenus sont un facteur d’inégalité des chances. Les revenus des parents peuvent favoriser plus ou moins les
chances de réussite de leurs enfants, d’abord à l’école, puis dans le milieu professionnel. Les enfants des 20% de familles les plus
pauvres ont ainsi 3 fois plus de risques de redoubler à l’école primaire que les enfants des 20% de familles les plus aisées. Les
revenus permettent en effet de favoriser la réussite scolaire, par exemple en donnant une chambre à chaque enfant, en payant des
cours particuliers, en louant un logement proche des établissements scolaires pour diminuer les temps de transport… 
Indépendamment de leurs effets sur la génération suivante, les revenus permettent aussi à ceux qui les reçoivent d’obtenir du
prestige et du pouvoir. Avoir la possibilité, grâce à ses revenus, d’inviter de nombreuses personnes à des réceptions, pouvoir offrir
des cadeaux, participer à des œuvres de charité, sont des façons d’acquérir du prestige social. Le « capital social » ainsi accumulé,
sous formes de relations, augmente d’ailleurs aussi l’inégalité des chances dans la génération des enfants.
Source  : autonote.net
 
Questions :
1/ En prenant le cas d’une fille de parents ouvriers et employés montrez que les inégalités peuvent être cumulatives
Fille d’ouvriers => moins de soutien financier et culturel pour faire des études => moins de diplôme => plus de risque
d’être au chômage (aggravé par le fait d’être une fille)=> niveau de vie plus faible=> patrimoine moins important =>
revenu du patrimoine moins important => à nouveau niveau de vie plus faible=> accès à la santé, culture ..  plus faible
donc capital social moins influant …+ homogamie va sans doute épouser un homme de sa condition => inégalité
risquent de se transmettre aux générations futures

Comprendre aussi que les inégalités économiques entrainent les inégalités économiques, elles s’autoalimentent tout
simplement car RD= RI+RII-PO =C + E => un pauvre n’a pas d’épargne donc ne peut pas investir pour se constituer un
patrimoine tandis que le riche a une épargne importante lui permettant d’acheter du patrimoine (maison, terrain,
actifs financiers …) Ce patrimoine lui rapporte des RI (ici revenu de la propriété ex le loyer) ce qui va à nouveau
augmenter le RD donc l’épargne donc lui permettre d’acquérir toujours plus de patrimoine et ainsi de suite c’est une
boucle vertueuse d’enrichissement dont est privé le pauvre !
2/ Est-ce que cela signifie que cette fille d’ouvriers ne pourra pas atteindre un bon niveau de vie ?
Bien sûr que non de tout temps on a eu des autodidactes simplement cela réclame pour ces individus une énergie hors
du commun et peut être un peu de chance ex George Prêtre chef d’orchestre (famille pauvre de bottier de Wazier) Chef
d'orchestre préféré de la Callas, Georges Prêtre est décédé à 92 ans, après plus de soixante-dix ans d'une carrière
étroitement associée à la Philharmonie de Vienne où il fut le seul Français à diriger le fameux concert du Nouvel An.
3/ Conclusion : expliquez l’expression suivante : les inégalités font système
Puisque les inégalités entrainent d’autres inégalités car il y a relation de cause à effet entre elles fonctionnent
comme un ensemble d’éléments liés les uns aux autres comme dans un système. Cela signifie que les inégalités
fonctionnent comme un cercle vicieux car elles sont cumulatives le plus souvent

C/ Les instruments de mesure des inégalités économiques


=> Etude de la double page du manuel : p 318 et 319 Travail à faire seul à la maison

1/ les outils de mesure des inégalités économiques dits statiques (car une observation à une année donnée pour un
groupe d’individus)
=> quantiles
=> courbe de Lorenz et coefficient de GINI (0= pas d’inégalité)
=> Evolution du top 1% (part du revenu mondial détenu par le 1% les plus riches)
2/ les outils de mesure des inégalités économiques dits dynamiques car on compare deux générations

3/ Comment ont évolué les inégalités économiques au cours depuis 1900 ? (doc 8)
Document 8 :
Question :
1/ Quelles sont les grandes tendances d’évolution des inégalités économiques ?
1=> Les inégalités économiques étaient très fortes au début du XXème siècle, elles ont baissé dans tous les pays
jusqu’à la fin des années 70 (décennie 80) conséquence de la croissance économique forte de la période des 30
glorieuses avec mise en place de l’école (massification scolaire) de la sécurité sociale (Etat providence), des lois
sociales régissant le marché du travail …( cf H Mendras)
2=> Les inégalités continuent de baisser plus lentement jusque fin 1980
3 => C’est à partir de 1990 que la tendance s’inverse partout : les inégalités remontent d’abord doucement puis plus
rapidement et se transmettent partiellement des parents aux enfants. => car :
- mondialisation => les Etats ne peuvent plus taxer pour redistribuer les revenus du fait de la concurrence sur les
marchés internationaux. Les pays même au sein de l’Europe n’ont pas la même fiscalité, les pays ayant la fiscalité la
plus douce attirent plus les investisseurs !
Cette mondialisation s’accompagne d’un creusement des inégalités au sein des pays y compris les plus riches car
nous avons les perdants de la mondialisation (travailleurs peu ou pas qualifiés)
Et puis augmenter sans cesse l’impôt c’est de plus en plus dur (sachant qu’en plus l’Etat est de plus en plus endetté)
=> tolérance à l’impôt très faible cf les gilets jaunes
4=> La situation des USA de la GB et de l’Allemagne est moins bonne que celle de la France et de l’Europe du Nord
où le système de protection sociale est plus performant.
Donc sur le LT les inégalités baissent même s’il faut rester vigilant car elles repartent à la hausse depuis 1990 (plein
effet de la mondialisation)
2/ Faites des lectures des données du 2ième document confirmant les grandes tendances évoquées à la question
précédente
Véritable baisse des inégalités salariales de 1965 à 1985 avec un rapport passant de 3.79 à 2.97 qui signifie que le
revenu salarial des 10% les + riches n’est plus que de 2.97 fois supérieure au revenu salarial des 10% les plus
pauvres), mais à partir des années 1990 il ne cesse d’augmenter passant à + de 4 en 2005 !

II/ Les différentes conceptions de la justice sociale


A/ Les sociétés démocratiques se caractérisent par la recherche de l’égalité
1/ En matière de justice sociale, de quelle égalité parle-t-on ? (doc 9)
Document 9 : Qu’est-ce qu’une société juste pour les Français ?
De la démocratie en Amérique (1835), Alexis de Tocqueville (1805-1859)

Dans son ouvrage De la démocratie en Amérique, Alexis de Tocqueville définit la société démocratique non
seulement par l’existence d’institutions ad hoc, mais aussi par un trait sociologique dominant : la « passion pour
l’égalité » qui anime les individus. Selon lui la société est réellement démocratique si elle garantit à ses
membres :

- l’égalité des droits, dont on trouvera une illustration dans les articles 1 et 2 de la Déclaration des Droits de
l’Homme et du Citoyen de 1789 : droits à la liberté (notamment d’expression), à la propriété, à la sécurité et à la
résistance à l’oppression ;

- l’égalité « dans les relations sociales », c'est-à-dire que rien de doit s’opposer à l’hétérogamie, au mélange des
classes sociales dans la formation des couples, la fréquentation de l’école, des lieux de sociabilité ;

- l’égalité des chances : la société doit fournir à ses membres les garanties d’une méritocratie, qu’on peut
définir comme un système de gouvernance ou d’organisation sociale dans lequel les postes et responsabilités
sont assignés aux individus qui ont démontré leur intelligence ou aptitude ; on peut naître pauvre mais on doit
pouvoir espérer « s’élever », il doit exister une mobilité sociale.

Source Sciences Economiques et Sociale, Ellipses


Questions :
1/ Laquelle de ces deux affirmations reflète les résultats de l’enquête :
A : Les Français interrogés pensent qu’une société plus juste est fondée sur la réduction des inégalités de revenus
B : Les Français interrogés pensent qu’une société atteint l’idéal de justice sociale lorsqu’elle égalise parfaitement les
revenus
Les Français penchent pour A, c’est la (5) qui nous le dit car si le mérite est différent alors il est acceptable d’avoir
des situations différentes
B correspondrait plutôt à une vision d’ultragauche (type économie planifiée communisme) (c’est la réponse 3 : 68%
plutôt ou carrément opposés)
2/ Les Français s’accordent-ils sur une définition unique de la justice sociale ?
NON,
Globalement ils considèrent que la société n’est pas juste (réponse 2) puisqu’il faudrait réduire les différences entre
les hauts et bas revenus, c’est donc qu’ils y auraient des inégalités de revenus dans la distribution des richesses qui
ne sont pas acceptables selon eux.
Mais qu’est-ce que devrait être une société plus juste ? Là les opinions divergent : la réponse 4 nous informe que
57% des Français pensent que les inégalités de revenus sont inévitables si on souhaite une économie efficace
(croissance soutenue) et que 43% pensent le contraire.
Les critères de définition d’une société juste sont très variables selon le point de vue adopté. Une inégalité n'est pas
forcément une injustice car elle peut être légitimée et acceptée pour différentes raisons (le mérite et
l’investissement personnel pour les tenants du libéralisme ou l’existence d'un système de redistribution par un état
providence pour les socio-démocrates).

On voit donc bien que la notion de justice sociale n’est pas simple à définir car c’est une affaire de valeur et que les
individus n’ayant pas tous les mêmes valeurs auront des conceptions différentes de ce qui est juste et injuste. (cf les
débats d’idées, les débats politiques).
3/ Qui est Alexis de Tocqueville : Faites des recherches personnelles
un philosophe politique, homme politique, historien, précurseur de la sociologie et écrivain français. Il est
célèbre pour ses analyses de la Révolution française, de la démocratie américaine et de l'évolution des
démocraties occidentales en général.
4/ Pourquoi la justice sociale est-elle associée à l’idée de démocratie ?
car c’est le régime qui garantit la première forme d’égalité à savoir l’égalité de traitement devant la loi
nommée égalité des droits correspondant à l’abolition des privilèges cf Déclaration des Droits de l’Homme
et du Citoyen de 1789. En 1789, l’individu n’est plus un sujet mais un citoyen bénéficiant des mêmes droits
quel que soit son statut social (riche/pauvre).
La démocratie est née de cet idéal (valeur) d’égalité (cf l’expression employée par Alexis de Tocqueville
cette passion pour l’égalité caractérise les citoyens des démocraties). C’est bien pourquoi le concept de
justice sociale est née au 19ième avec l’avènement des démocraties (GB, USA, France …).
5/ A partir de quand peut-on dire qu’une société est juste selon Alexis de Tocqueville
A. de Tocqueville va longuement étudier la démocratie américaine éprise de liberté et d’égalité. Il va mettre l'accent
sur un critère d'égalité des conditions, montrant ainsi qu'une société est juste si, à côté du principe politique d'égalité
des droits des citoyens, tous les individus disposent des mêmes chances d'accès aux différentes positions sociales et,
ainsi, à la mobilité sociale. Ce n’est pas parce qu’on n’a pas de chance à la naissance (naître pauvre) qu’on restera
pauvre toute sa vie. Il faut donc 2 formes d’égalité selon A de Tocqueville pour obtenir une société juste : l’égalité des
droits + l’égalité des chances.
L’approche d’Alexis de Tocqueville pose le principe de la méritocratie : dans une société où règne l'égalité des
chances, chaque individu verra son destin défini par ses efforts personnels et par son mérite. Certaines inégalités de
situation peuvent donc être justes. C’est la position des libéraux qui pensent qu’une société juste est une société
où l’on favorise la création d’activité en protégeant les initiatives privées. En clair : que le meilleur gagne, le
marché marquera la différence. C’est typiquement la vision américaine de la justice sociale 
6/ Complétez le tableau suivant en retrouvant la bonne définition des 3 formes d’égalité que l’on vient d’évoquer
Egalité des droits Principe selon lequel tous les individus doivent être traités également devant la loi
Egalité des chances Situation où tous les individus, quel que soit leur sexe, leur origine sociale, ou
« ethnique », ont au départ la même probabilité d’accès à l’ensemble des positions
sociales
Egalité des situations Situation où toute forme d’inégalité serait supprimée. (C’est plutôt une situation
théorique)

2/ L’égalité des droits et l’égalité des chances suffisent-elles à garantir la justice sociale ? (doc 10)

Document 10 : La Théorie de la Justice (1971) de John Rawls (1921-2002)


Questions :
1/ l’égalité des chances va-telle toujours aboutir à l’égalité des situations ? Illustrer votre réponse avec le 2ième
document
Deux individus ayant au départ les mêmes chances de faire des études pour ensuite briguer des postes élevés dans la
hiérarchie sociale ne signifie pas qu’ils vont y parvenir, certains individus ont plus de facilités intellectuelles,
physiques, relationnelles que d’autres, donc leur situation économique et sociale sera différente, à mérite équivalent.
Les 3 garçons ont les mêmes droits : 1 caisse pour voir le match => c’est une situation d’égalité mais on voit bien
qu’ils sont de taille différente donc le petit est désavantagé (1 caisse ne lui permet pas de voir le match) => Peut-on
dire que l’égalité des droits (avoir droit à 1 caisse) permet vraiment l’égalité des chances ? NON
2/ Qui est John Rawls, faites des recherches personnelles
Philosophe américain 1921 / 2002. Rawls est l'un des philosophes politiques les plus étudiés du XXe siècle.
Il est célèbre par son œuvre majeure, à laquelle il travaillait depuis les années 1960 et qui parut sous le titre
A Theory of Justice (Théorie de la justice) en 1971.
Rawls élabore sa théorie durant une période marquée par la guerre du Viêt Nam et la lutte pour les droits
civiques, où les États-Unis sont traversés par de profonds mouvements culturels et sociaux. Sa pensée est
largement commentée et critiquée dans le monde anglo-saxon.
3/ Que signifie le passage souligné ? Montrez que John Rawls définit la justice sociale par l’équité
Comme Alexis de Tocqueville, John Rawls considère qu’une société ne peut pas être juste (justice sociale) s’il n’y a
pas égalité des droits et égalité des chances.
Mais Rawls ajoute un principe supplémentaire le principe de différence fondé sur l’équité : les inégalités de
situations sont acceptables si elles permettent d’améliorer la situation des plus démunis.
Par exemple si le système productif provoque l’enrichissement d’une élite mais que l’activité économique qui en
découle (emplois) améliore la situation de la classe populaire alors cet enrichissement des élites n’est pas injuste
mais si la richesse de l’élite provoque l’appauvrissement des autres classes , c’est injuste.
John Rawls fonde la justice sociale sur l’équité, c'est-à-dire la prise en compte des atouts et des handicaps dans la
situation de départ. Ici le petit garçon a un handicap au départ dont il faut tenir compte pour lui accorder une 2ième
caisse ce qui constitue une inégalité « juste » qui a pour but d’améliorer l’égalité des chances (chances de voir le
match ici) . En clair c’est parce que tous les individus ne sont pas dans la même situation au départ (maladie,
handicap, milieu sociaux défavorisés, préjugés défavorables ou discriminations …) qu’il est nécessaire de corriger
cette inégalité de départ par des lois donnant des avantages aux plus défavorisés (discrimination positive) car une
inégalité peut être juste et permettre une véritable égalité des chances
Apprendre et surligner la définition de l’équité
4/ Trouvez un exemple d’application du principe de différence
Le gouvernement d’E Philippe souhaite que dans les zones d’éducation prioritaire (population défavorisée) les
classes de CP et CE1 n’excèdent pas 12 élèves afin de renforcer l’égalité des chances scolaires 
5/ Quelle différence faite vous entre égalité et équité ?
ATTENTION
L’Egalité se constate car on peut facilement la mesurer : ex écart de salaires H/F ou taux d’échec scolaire chez les
élèves défavorisés)
L’équité correspond au sentiment de ce qui est juste ou injuste et il dépend du système de valeurs en vigueur dans
la société (ex USA/France), on ne peut donc pas objectivement la mesurer, c’est une appréciation assez subjective
finalement.
Ainsi les sociétés américaines et françaises sont toutes les 2 des démocraties fondées sur la justice sociale mais on
voit bien que la notion de justice sociale est différente pour un américain (qui sera plus sensible à la méritocratie ie
l’égalité des droits suffit à permettre l’égalité des chances, en clair que le meilleur gagne, quelle que soit sa situation
de départ !) et pour un français ( qui sera plus sensible à l’équité pour permettre d’améliorer une véritable égalité
des chances)

B Les principales théories de la justice sociale


=> Etude de la double page du manuel MAGNARD : p 324 et 325
1/ l’utilitarisme
Jeremy Bentham, philosophe anglais de la 2ième moitié du 18ème siècle est considéré comme le fondateur de
l’utilitarisme qui constitue l’un des fondements théoriques majeurs du libéralisme.
L’idée centrale des utilitaristes consiste à considérer qu’une action est juste si les gains pour la société (mesurés le
plus souvent en unité monétaire) sont supérieurs aux coûts avec l’idée que ce qui importe c’est qu'il faut considérer
le bien-être de tous et non le bien-être de l'acteur seul. En clair si une société s’enrichit malgré une dégradation de la
situation des plus pauvres, pourvu que gains liés à la croissance économique > à pertes subies par la minorité des
plus pauvres alors l’action qui a permis cette croissance économique est juste et souhaitable.
L’utilitarisme est une doctrine qui prescrit d'agir (ou de ne pas agir) de manière à maximiser le bien-être collectif,
entendu comme la somme ou la moyenne de bien-être de chaque individu composant la société. Cette doctrine
philosophique vise « le plus grand bonheur du plus grand nombre » et ne cherche pas à maximiser le bonheur de
chaque individu, ni même du plus grand nombre, si ceci est fait au détriment de la quantité de bien-être produit
et/ou distribué.
Prenons l’exemple d’une classe dans laquelle le professeur utilise une nouvelle méthode pédagogique permettant de
favoriser l’excellence. La moyenne de classe s’améliore nettement car les 4 meilleurs élèves de la classe obtiennent
20/20 mais plusieurs élèves décrochent carrément. Si on obtient une hausse de la moyenne de la classe (grâce au 4
meilleurs) > perte de moyenne des élèves en difficulté alors les utilitaristes vont établir que cette nouvelle méthode
accessible à chaque élève est souhaitable car elle permet une amélioration nette de la moyenne de classe (solde
positif entre gains et pertes). Il serait considéré comme injuste de se priver d’une amélioration de la moyenne de
classe.
Critiques :
=> le sort individuel et notamment du plus défavorisé passe après le sort collectif car tout ce qui peut accroître le
bien-être d’une population est considéré comme juste même si certains doivent y perdre
=> la mesure des pertes et gains se fait sur une échelle identique le plus souvent monétaire or peut-on monétiser la
souffrance individuelle ? Quelle valeur financière donner au creusement des inégalités sociales ?
2/ le libertarisme
Dans le mot libertarisme il y a le mot liberté. Pour les défenseurs du libertarisme, tout ce qui entrave la liberté
individuelle est injuste. Parmi ces libertés, il y a la liberté de posséder (droit de propriété) et de travailler et
d’entreprendre afin de s’enrichir. Si l’Etat intervient par exemple pour corriger les défaillances du marché et lutter
contre la pauvreté et les inégalités sociales, il va fatalement empiéter sur les libertés individuelles en taxant (=
déposséder) en interdisant (= empêcher).
Friedrich Hayek, économiste et philosophe autrichien du XXème siècle, considère qu’on ne peut pas organiser une
redistribution des richesses au sein d’une société sans sacrifier les libertés individuelles et que par conséquent la
notion de justice sociale n’a aucun sens. Pire un Etat redistributif porte en lui les germes d’un Etat totalitaire
réduisant à néant les libertés individuelles. La valeur solidarité est donc inexistante.
Pour les défenseurs du libertarisme, la justice sociale est un mythe, la société juste c’est celle où rien ne vient
entraver les libertés individuelles, c’est-à-dire plus clairement où l’Etat est réduit à sa plus simple expression et
intervient le moins possible dans l’économie et le monde social (missions régaliennes seulement). C’est aussi l’idée
que le marché permet une allocation optimale des ressources et qu’il faut donc laisser le marché s’autoréguler sans
intervention de l’Etat.

Critique : on voit bien que l’égalité est réduite à l’égalité des droits et qu’être libre ne signifie pas être en mesure
d’améliorer son sort (capabilités d’A Sen). La valeur solidarité est totalement inexistante ! Le libertaire est souvent
taxé d’égoïste
Aux Usa => certains libertaires se révoltent à l’idée de payer des impôts pour les pauvres car ils ne se sentent pas
responsables à titre individuel de la pauvreté d’un autre citoyen. A partir du moment où ce pauvre a les mêmes
droits que les autres citoyens alors il doit pouvoir se débrouiller pour ne plus être pauvre. Il est considéré comme
totalement responsable de son propre sort puisque c’est un citoyen libre ayant les mêmes droits que les autres.
Se souvenir qu’Hayek a vécu l’annexion de l’Autriche par l’Etat nazi, il a donc vécu sous un Etat totalitaire, il se méfie de l’Etat tout puissant
Hayek après la Seconde Guerre mondiale : La route de la servitude
La Route de la servitude. Dans ce livre publié en 1944, Hayek soutient que l'interventionnisme de l'État a tendance à
toujours empiéter davantage sur les libertés individuelles et qu'il peut progressivement conduire au totalitarisme,
c'est-à-dire à la servitude des peuples. Cet ouvrage est devenu au fil des ans un classique de la pensée libérale
contemporaine
Paru en 1944 au Royaume-Uni, le texte de Hayek défend le système de marché libre britannique et avertit des
dangers du collectivisme. Pour Hayek, la conséquence ultime du planisme économique est le contrôle de l'univers
politique et la disparition des libertés ; en ce sens les politiques que désirent les socialistes sont le cheval de Troie des
idées totalitaires qu'ils rejettent31,32,33.
Né en Autriche-Hongrie, Friedrich Hayek, économiste reconnu, a choisi la nationalité Britannique en 1938 après
l'Anschluss. Il réside à Londres où il enseigne à la London School of Economics. Il commence à écrire ce livre au
début des années 1940, alors que le monde est en pleine Seconde Guerre mondiale.
Au moment où il publie son ouvrage en 194434, il craint que les desseins économiques pour l’après-guerre d'une
partie de l’élite du Royaume-Uni, n'engendrent les mêmes situations que celles qui ont contribué à l’apparition des
régimes fascistes ou totalitaires en Allemagne ou en URSS, et se propose d'en expliquer l'origine. Une partie
importante de l'électorat des pays d'Europe penche alors en faveur du communisme.
Il cherche en effet à combattre les idées prônant un interventionnisme fort de l’État dans l’économie en cas de crise,
idées défendues par son ami John Maynard Keynes, ainsi que les économistes dits « keynésiens » qui reprennent les
idées de Keynes et recommandent une intervention étatique permanente dans l'activité économique. Keynes cependant
se dira en accord avec la plupart des idées du texte de Hayek35.
De plus, l’économiste britannique William Henry Beveridge avait remis en 1942 un rapport au Parlement britannique
intitulé Social Insurance and Allied Services, prônant la mise en place d'un État-providence (Welfare State) et d'un
système « beveridgien » de sécurité sociale administrant l'assurance chômage, l'assurance maladie et un système
obligatoire de retraite par répartition. Ce système sera effectivement mis en place au Royaume-Uni dans l'après-
guerre après la victoire des travaillistes aux élections et durera jusque dans les années 1980.
Analysant les régimes totalitaires, le livre est essentiellement un avertissement contre la socialisation de l’économie
qui selon Hayek pousse les citoyens sur la route de la servitude et conduit les démocraties occidentales à de graves
dérives, jusqu'à la dictature d'une minorité sur le peuple. Le livre est un fervent plaidoyer en faveur des régimes
libéraux. Bien qu'il n’empêche pas la domination des idées keynésiennes dans les années d'après-guerre et la mise en
place d’économies interventionnistes et planifiées dans les pays occidentaux, le livre a une grande influence sur la
pensée libérale et finit par contribuer à la « révolution libérale » des années 1980. En particulier, il a eu une grande
influence sur les laboratoires d'idées libéraux-conservateurs et a inspiré le programme de Margaret Thatcher36 au
Royaume-Uni et de Ronald Reagan aux États-Unis.
Économiste et philosophe, Friedrich August von Hayek (1899-1992), prix Nobel d’économie en 1974, affirme que les
crises économiques sont la conséquence de l’excès de crédit résultant des politiques monétaires trop souvent
laxistes (taux faibles poussant les acteurs éco notamment les E à prendre des risques inconsidérés ce qui provoque
ces fameuses bulles spéculatives …)

3/ l’égalitarisme libéral
L’égalitarisme libéral est une doctrine développée par John Rawls (1921-2002), dans l’ouvrage Théorie de la justice
sociale (1971), afin d’essayer de concilier deux des principes des sociétés démocratiques souvent considérés comme
incompatibles : la liberté et l’égalité.
Une société juste est une société où règne l’égalité des droits et l’égalité des chances avec en plus le principe
d’équité qui va permettre de prendre en considération la situation de départ de chacun de manière à tenir compte
de leur handicap. Favoriser les plus démunis en instaurant des lois de discriminations positives va certes créer des
inégalités mais elles seront acceptées car elles permettront d’améliorer l’égalité des chances (notamment celle des
plus démunis), c’est le fameux principe de différence ( ou équité) développé par John Rawls.
John Rawls, pourtant américain, a fortement fait évoluer la notion de justice sociale à partir des années 1970 en
France.
On voit bien que l’Etat doit donc jouer un rôle de régulateur mais sans excès de manière à ne pas trop limiter les
libertés individuelles. Une norme de redistribution, une loi de discrimination positive ne pouvant être tolérée que si
elle améliore le sort des plus démunis.

4/ l’égalitarisme strict
L’égalitarisme strict pose comme postulat que les inégalités sont fondamentalement injustes, qu’il faut combattre
toutes les inégalités afin d’atteindre l’égalité de situation. Tous les citoyens devraient pouvoir vivre dans les
mêmes conditions et avoir les mêmes chances de vie.
L’égalitarisme strict considère que l’égalité des droits est illusoire car à partir du moment où il n’y a pas égalité des
situations au départ, il ne peut y avoir égalité des chances. La société est par conséquent inégalitaire et va
reproduire de générations en générations les inégalités déjà en place. Il faut donc chercher à atteindre une égalité
des situations, seule forme d’égalité qui permet réellement l’existence d’une société juste. L’égalité des situations
permet en effet d’améliorer la cohésion sociale et la solidarité. Elle permet également de renforcer l’égalité des
chances, en resserrant la hiérarchie des positions sociales (pas trop d’écart entre le plus riche et le plus pauvre).

Critique : vision liberticide de la justice sociale, risque d’un Etat tout puissant avec dérive totalitaire (c’est la vision
des communistes, Karl Marx…)
Attention : François Dubet un peu quand il critique le fait que l’égalité des chances est privilégiée (le mérite prime)
au dépend de l’inégalités des places (des situations). Du moment qu’on dit que tous ont les chances de devenir … on
ignore l’inégalité des situations. Il vaut mieux lutter contre les inégalités de places pour réduire efficacement les
inégalités sociales ! Car si on s’en tient à vouloir privilégier l’égalité des chances le risque est grand de voir grandir le
ressentiment pour échapper à cette responsabilité qu’on aurait de ne pas être assez méritant puisqu’on n’a pas su
réussir => logique du bouc émissaire => logique anti-système, populisme, Trump … Et en plus tout le monde est
attaché au mérite mais personne n’est capable de définir ce mérite. Dubet dit égalité des chances ok mais rappelons
la priorité à l’égalité des places (ie réduire les écarts entre les individus) c’est pour lui un système moins dur moins
jungle (comparé au principe : que le meilleur gagne …)

Exercices bilan :
Réponse :
A/3/c
B/ 1/ d
C/ 4/b
D/ 2/a

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