A Chapitre 4 Terminale 2023-24

Mme TERMONIA Cours de Terminale 2023-2024 Chapitre 4
Chapitre 4: Quels sont les fondements du commerce international et de l’internationalisation de la

production ?
Attentes du programme :
➢ Comprendre le rôle des dotations factorielles et technologiques (avantages comparatifs) dans les
échanges commerciaux et la spécialisation internationale.
➢ Comprendre le commerce entre pays comparables (différenciation des produits, qualité des produits,
et fragmentation de la chaine de valeur).
➢ Comprendre que la productivité des firmes sous-temps la compétitivité d’un pays, c’est-à-dire son
aptitude à exporter.
➢ Comprendre l’internationalisation de la chaine de valeur et savoir l’illustrer.
➢ Comprendre les effets induits par le commerce international : gains moyens en termes de baisse des
prix, réduction des inégalités entre pays, accroissement des inégalités de revenus au sein de chaque
pays ; comprendre les termes du débat entre libre-échange et protectionnisme
Problématiques :
Pourquoi les pays participent aux échanges internationaux ? Le commerce international a longtemps été expliqué
par une spécialisation des pays dans la production de biens complémentaires mais les analyses plus récentes des
échanges internationaux montrent des échanges de produits similaires entre des pays comparables en termes de
développement. Quels sont les facteurs explicatifs de ces échanges ?
Les échanges internationaux ne concernent plus exclusivement des produits finis comme le supposaient les
explications traditionnelles du commerce international (= les biens ne sont pas intégralement produits dans un
seul pays) la production s’est internationalisée : comment peut-on illustrer et expliquer l’internationalisation des
chaines de valeurs, c’est -à-dire en rechercher les objectifs et les moyens?
Comment la recherche de productivité par les firmes multinationales détermine-t-elle leur compétitivité ce qui
impacte la compétitivité des nations ?
Quels sont les effets du commerce international sur les baisses de prix, sur la réduction des inégalités entre les
pays et sur l’augmentation des inégalités de revenus à l’intérieur des pays ?
Ces effets contrastés ne réactualisent-ils pas le débat entre protectionnisme et libre-échange ?
Liste des notions à maîtriser
commerce international, internationalisation de la production, dotations factorielles , dotations technologiques,
avantages comparatifs, spécialisation internationale, différenciation des produits, fragmentation des chaines de
valeur, productivité, compétitivité, libre-échange , protectionnisme, inégalités, inégalités de revenus, commerce
extérieur, exportations, importations, solde commercial, commerce intra-firme ; commerce intra-branche ;
commerce interbranche ; concurrence monopolistique ; compétitivité-prix ; compétitivité hors-prix ; firme
multinationale ; délocalisation ; externalisation ; IDE ; sous-traitance ; politique commerciale.
Plan de l’intervention :
I. Comment peut-on expliquer les échanges commerciaux ?
II. Comment expliquer l’internationalisation de la production ?
III. Quels sont les effets induits par le commerce international sur les prix et les inégalités ?
1
De quoi parle-t-on ?
Définition du commerce international
Ensemble des échanges de biens et de services entre les pays.
Définition d’importations de biens et services :
Ensemble de biens et de services fournis par des non-résidents à des résidents
à titre onéreux ou gratuit.
Définition d’exportations de biens et services
Ensemble de biens et services fournis par des résidents à des non résidents à
titre onéreux ou gratuits.
Différents indicateurs du commerce extérieur permettent d’évaluer les forces et faiblesses d’une économie vis-à-
vis de l’extérieur :
Le solde de la balance commerciale :
Différence entre la valeur des exportations de biens et celle

des importations de biens entre 2 pays ou 2 zones.
Le solde de la balance des services :
Idem pour les services

Le solde de la balance des transactions courantes (ou balance courante):
Différence entre la valeur des exportations de biens, de

services et des revenus de transfert courant et la valeur des
importations de biens, services et revenus de transfert
courant.
Plus de détails : ec66d5ba-b19e-4b86-9da9-a6069c407f17 (economie.gouv.fr)
I. Comment peut-on expliquer les échanges commerciaux ?
Pourquoi les pays participent aux échanges internationaux ?
A. Des échanges internationaux de produits complémentaires entre pays différents…
Objectif d’apprentissage :
➢ Comprendre le rôle des dotations factorielles et technologiques (avantages comparatifs) dans les
échanges commerciaux et la spécialisation internationale.
1. Les avantages comparatifs, facteur explicatif de la spécialisation internationale
2
Activité 1 : Serena Williams doit-elle tondre elle-même sa pelouse ?

Les échanges entre deux individus permettent de comprendre la notion d’avantage comparatif. Les conclusions de ce
raisonnement peuvent être ensuite étendues aux échanges entre deux pays.
Imaginons que Serena Williams puisse tondre sa pelouse plus rapidement que quiconque. La question est de savoir si, parce
qu’elle peut le faire, elle aura intérêt à le faire ?
Pour répondre à cette question, nous pouvons utiliser les concepts de coût d’opportunité et d’avantage comparatif. Supposons que
Serena parvienne à tondre sa pelouse en 2 heures. Dans le même temps, elle pourrait tourner dans un spot publicitaire télévisé et
gagner 30 000$. Forest Gump, son voisin, a lui besoin de 4 heures pour tondre la pelouse du terrain de Serena. 4 heures pendant
lesquelles il pourrait travailler chez McDonald’s et gagner 50$.
Dans cet exemple, Serena a un avantage absolu dans la tonte des pelouses car elle peut faire le travail en un temps minimum.
Mais Forrest dispose d’un avantage comparatif pour tondre les pelouses car son coût d’opportunité s’élève à 50$ seulement, alors
que le coût d’opportunité de Serena est de 30 000$.
Les gains tirés du commerce dans cet exemple sont énormes. Plutôt que de tondre elle-même sa pelouse, Serena devrait faire la
publicité et embaucher Forrest pour sa pelouse. Tant que Serena rémunère Forrest plus de 50$ et moins de 30 000$, les deux
sont bénéficiaires.
D’après N. Gregory MANKIW, Principles of Economics, Cengage Learning 2018.
1) Complétez le tableau suivant
Forrest Serena
Gump Williams
Durée pour tondre la pelouse (en heures) 4h 2h
Qui dispose d’un avantage absolu pour tondre la pelouse non oui
Quel est le coût d’opportunité pour chacun (en $) (autrement dit, que perd chacun à tondre la pelouse) 50 30 000
Qui dispose d’un avantage comparatif ? lui non
Quel est le gain à l’échange de chacun si Serena paie 500$ à Forrest pour tondre la pelouse ? 10 fois plus 29 500 $
2) De quoi dépend le gain à l’échange ?
Cela dépend du coût d’opportunité

Ici, même si Forest est moins efficace que Serena dans les 2
activités, ils ont intérêt à échanger. Cela libère du temps au
plus efficace.
Activité 2 : Qu’est-ce que l’avantage comparatif ? Dessine-moi l’éco
https://youtu.be/ip9d1UJ4RYg
1. Expliquez ce qu’est un avantage comparatif.
Cela correspond au fait que les pays ont toujours intérêt à se
spécialiser dans un type de production pour libérer des heures
de travail des secteurs dans lesquels il est moins efficace.
2. Selon Ricardo dans quelle activité un pays a-t-il intérêt à se spécialiser ?
Le Portugal doit se spécialiser dans le vin car il est plus efficace
dans ce domaine que dans celui de la production de drap.
L’Angleterre doit se spécialiser dans la production de drap car
elle est ce pays est le « moins mauvais » dans cette production.
3
Cela libère de la main d’œuvre au Portugal qui sera encore

efficace dans la production de vin. Cela permet aussi à
l’Angleterre de produire plus de drap.
Définition d’avantage comparatif :
Pour un pays, c’est le fait d’avoir une productivité relative

dans la production d’un bien par rapport aux autres biens
supérieure à celle des autres pays.
Fait de se spécialiser dans la production pour laquelle un pays
est le meilleur ou par laquelle, il est le moins désavantagé.
Définition de spécialisation internationale :
Processus par lequel un pays choisit de se spécialiser dans la

production des biens et des services pour lesquels il est plus
productif.
Ainsi, les pays ont intérêt à se spécialiser pour produire des

quantités importantes qu’ils pourront en partie exporter. En
contrepartie, ils importeront les productions qu’ils ont
délaissé.
C’est David Ricardo qui a conceptualisé cette notion.
2. Les avantages comparatifs reposent sur des dotations factorielles et technologiques
Les pays ont intérêt à se spécialiser en fonction de leurs avantages comparatifs et à échanger mais d’où
proviennent ces avantages comparatifs ?
● Les avantages comparatifs proviennent des dotations factorielles…

Activité 3 : Le lien entre spécialisation et dotations factorielles
Basé sur l’avantage comparatif de Ricardo, le modèle d’Heckscher-Ohlin (formalisé par Paul Samuelson qui donne le modèle
« HOS ») vise à expliquer la présence d’échanges internationaux par les différences de dotations en facteurs de production de
chaque pays. A travers ce modèle, les auteurs entendent prouver la supériorité du libre-échange et les bénéfices de la
spécialisation.
Exemple : Considérons une situation 2x2x2: deux pays (Allemagne et Bangladesh), deux biens (des voitures et des t-shirts) et
deux facteurs de production (le capital et le travail). Il s’agit d’une situation simplifiée qui aide à la compréhension, mais il est
possible d’avoir un nombre quelconque de biens et de facteurs.
Les voitures requièrent une forte intensité de capital, les t-
shirts une forte intensité de main-d’œuvre. Les deux pays
sont très différents en ce qui concerne leurs facteurs de
production: l’Allemagne a beaucoup de capital, le
Bangladesh beaucoup de main-d’œuvre. En situation
d’autarcie (pas d’échange), aucun des deux pays ne se
spécialise (Figure 1):
4
Situation sans spécialisation et sans échange
Si les pays commencent à s’échanger des produits,

chacun se spécialise dans le bien pour lequel il a un
facteur de production plus grand: l’Allemagne dans les
voitures car elle a plus de capital que de main-d’œuvre, le
Bangladesh dans les t-shirts car il a plus de main-d’œuvre
que de capital:
Situation après spécialisation et échange
Le résultat est que chacun des deux pays est gagnant.
Grâce à l’échange chacun a pu exporter le bien qu’il
produisait mieux et importer l’autre produit. Chaque pays a
obtenu plus de marchandises que dans la situation d’autarcie.
Le modèle d’Heckscher-Ohlin – Projet BaSES (unil.ch)
1. selon le modèle (ou théorème) HOS comment la spécialisation de chaque pays s’explique-t-elle ?
(Illustrez)
La spécialisation des pays s’explique par les quantités de

facteurs de production qu’ils possèdent.
Ainsi, un pays possédant une grande quantité de travailleurs
avec des salaires faibles a intérêt à se spécialiser dans des
productions qui nécessitent beaucoup de main d’œuvre.
Ainsi, le Bangladesh a intérêt à se spécialiser dans la production
textile et l’Allemagne a intérêt à produire des voitures qui
nécessitent beaucoup de capital.
Définition de dotation factorielle :
Quantité de facteurs de production (capital et travail) dont

dispose un pays.
EX : Quand la Chine s'ouvre au commerce international, elle possède en abondance de la main d’œuvre non
qualifiée, elle se spécialise dans les exportations de marchandises nécessitant une main d’œuvre non qualifiée
(textile, jouets...). Néanmoins, la spécialisation de la Chine évolue : elle exporte de plus en plus de produits
nécessitant du capital et une main d’œuvre qualifiée, comme du matériel informatique. Cela montre que les
dotations factorielles et donc les avantages comparatifs et les spécialisations peuvent se transformer au cours du
temps.
● Les avantages comparatifs proviennent des dotations technologiques

Activité 4 : Le rôle des dotations technologiques dans la spécialisation
Dans les années 1970 et 1980, le Japon devient de loin le premier exportateur mondial d’automobiles […]. L’avantage comparatif
du Japon dans les automobiles n’était pas le résultat du climat. Il ne pouvait pas non plus être facilement attribué à des différences
de dotations en facteurs. Mis à part la rareté de la terre, la combinaison des facteurs disponibles au Japon est assez semblable à
celle d’autres pays avancés. Par contre, l’avantage comparatif du Japon sur les automobiles reposait sur des techniques de
production supérieures développées par les producteurs de ce pays, ce qui leur permettait de produire davantage de voitures pour
un montant donné de travail et de capital que ce qu’étaient capables de faire leurs concurrents américains et européens.
5
L’avantage comparatif du Japon dans les automobiles était un cas d’avantages comparatif du Japon créés par des différences de
technologie.
P. Krugman, R.Wells, Macroéconomie, 4ème édition, De Boeck, 2019.
1. Comment expliquer la spécialisation du Japon dans l’automobile ?
Le Japon possédait des techniques de production supérieures

aux autres pays. Ceci étant lié à la technologie maitrisée de la
production et leur organisation du travail efficace et très
réfléchie
Le toyotisme (modèle d’organisation du travail de Toyota) a
permis ainsi cet avantage comparatif.
Définition de dotations technologique :
Ensemble des technologies dont dispose un pays qui ont un

impact sur la productivité.
Synthèse du IA :
Ricardo a réfléchi le concept d’avantage comparatif. Ainsi,

pour lui les pays se spécialisent dans la production de certains
biens s’ils sont plus avantagés ou moins désavantagés sur ces
production-là.
Par la suite, 3 économistes ont créé le théorème HOS selon

lequel, les pays ont intérêt à se spécialiser dans la production
de biens nécessitant le facteur de production pour lequel ils
ont un avantage (quantité/prix).
Enfin, pour Paul Krugman, les pays ont intérêt à prendre en
compte leur dotation technologique pour choisir les
productions.
Ainsi, ces gains de productivité et ces choix pertinents
permettent d’exporter et ainsi de s’insérer dans le commerce
international
B. … au commerce international entre pays comparables
Comprendre le commerce entre pays comparables (différenciation des produits, qualité des produits, et
fragmentation de la chaîne de valeur).
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1. La différenciation des produits : un des facteurs explicatifs du commerce entre pays comparables
Activité 5 : Les échanges intra-branches : satisfaire de goût des consommateurs pour la variété
Les théories précédentes ont pour point commun d’expliquer le commerce international par l’existence de différences entre pays :
différences d’efficacité, de dotations […]. Mais à partir des années soixante-dix, la mise en évidence de l’importance croissante
d’un type d’échange très différent de ce que prévoyait la théorie va contribuer à remettre en cause le cadre traditionnel et enrichir
profondément l’analyse.
Il s’agit d’échanges intra-branche qu’on peut définir comme des flux croisés d’exportations et d’importations de marchandises
appartenant à la même branche (entreprises qui exercent la même activité de production (ex : voitures)). Ces produits similaires
sont échangés entre pays proches en termes de développement, de technologies et de dotations factorielles. […]
Le commerce international peut porter sur des produits similaires, mais pas directement identiques. […] De fait, s’il est vrai que la
France, l’Allemagne ou l’Italie s’échangent des voitures, ces dernières présentent quelques différences. Les constructeurs
différencient leurs modèles de manière à satisfaire au mieux les désirs exprimés par des consommateurs aux préférences
hétérogènes. […] L’économie nationale peut être incapable de satisfaire certaines de ces préférences : les consommateurs ayant
les goûts les plus excentriques ne constitueraient pas un marché de taille suffisante pour qu’une entreprise trouve rentable de le
servir. Cependant, si d’autres consommateurs aux goûts identiques existent dans d’autres pays similaires, il peut devenir rentable
de répondre à cette demande. Mais il faut alors que les frontières soient ouvertes et que les entreprises puissent librement
commercer. […]
Le commerce international permet d’améliorer le bien-être, à commencer par les consommateurs qui sont ravis de la diversité qui
leur est offerte.
Vincent Dobrinski, Introduction à l’économie, Ellipses, 2018.
1. Quels échanges les théories traditionnelles expliquent-elles ?
Les théories traditionnelles prévoyaient des échanges entre

branches de production différentes : commerce inter-branche.
2. Qu’est-ce qu’un échange intra-branche ?
C’est un commerce basé sur des productions issues des mêmes

branches de production.
3. Comment expliquer l’existence de tels échanges intra-branches ?
Cela permet aux consommateurs d’avoir plus de choix. Ainsi,

les produits répondent au mêmes besoins mais en s’adaptant
aux goûts des consommateurs.
Activité 6 : La différenciation des produits
L’hypothèse de concurrence parfaite renvoie à celle d’homogénéité des produits. Or, les produits sont le plus souvent différenciés,
ce qui a des conséquences sur l’échange international. On distingue généralement la notion de « différenciation horizontale » de
celle de « différenciation verticale ».
[Dans les modèles de différenciation horizontale], les consommateurs souhaitent pouvoir consommer l’ensemble des variétés
disponibles d’un même bien (par exemple, toutes les variétés de yaourts disponibles sur le marché). […] L’ouverture à l’échange
permet d’augmenter la dimension du marché. Or, on sait déjà que dans des industries caractérisées par des économies d’échelle1,
le nombre de variétés qu’un pays peut produire et l’échelle de production dépendent de la dimension du marché. En effet, chaque
pays va pouvoir se spécialiser dans la production d’un nombre limité de biens en les produisant à plus grande échelle, ce qui
permet de diminuer les coûts unitaires de production. […]
Dans les modèles de différenciation verticale, le pays ayant un revenu élevé aura tendance à se spécialiser dans les qualités
supérieures et celui avec le revenu le plus faible se spécialisera dans les qualités inférieures. L’ouverture internationale permet aux
consommateurs de chaque pays de disposer d’un nombre de qualités plus important.
Mathilde Lemoine, Philippe Madies, Thierry Madies,
Les Grandes Questions d’économie et de finance internationales, Éditions de Boeck, 2016
1.Baisse du coût unitaire lorsque les quantités augmentent.
1) Que signifie différenciation horizontale ? Donnez un autre exemple que celui du texte.
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Les produits proposés sont similaires : la différentiation

permet d’offrir du choix aux consommateurs avec des produits
d’une qualité proche : différents types de jus de fruits avec les
mêmes qualités. Les marques de téléphones peuvent
permettre les mêmes préoccupations
2) Quels sont les avantages de l’échange international de produits similaires pour les entreprises et pour les
consommateurs ?
Les consommateurs accèdent à une grande variété de produits

et ainsi ont plus de choix. Pour les entreprises, l’échange
international permet de vendre potentiellement à un grand
nombre de consommateurs (augmentation de la taille du
marché, des débouchés) même si elles choisissent des
spécificités précises pour leur produit (bio, cible d’une
population aisée). Ainsi, les entreprises peuvent réaliser des
économies d’échelle et réduire le coût unitaire des produits.
Economies d’échelle : situation dans laquelle la production

augmente plus que les facteurs de production utilisés. Un
producteur de cordes d’escalade gagne à exporter et cela lui
permet de choisir de produire un type spécifique de cordes. En
France : vente de 100 cordes, dans le monde : 10 000 cordes.
Source Hachette
Définition de concurrence monopolistique :
Structure de marché avec de nombreux producteurs qui

mettent en œuvre des stratégies de différenciation de leurs
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biens et de leurs services pour bénéficier d’une position de

monopole.
Définition de différenciation des produits :
Stratégie mise en place par une entreprise pour distinguer son

produit de celui de ses concurrents
Différenciation horizontale :
Les pays échangent des produits similaires de même gamme

différenciés par le design, l’image de marque…variétés
différentes offertes par les entreprises.
Différenciation verticale :
L’échange se fait sur des produits de gammes différentes que

le consommateur hiérarchise selon sa qualité.
2. Un autre élément d’explication du commerce entre pays comparables : la fragmentation de la chaîne de valeur
et son internationalisation
Questionnement :
« Où sont fabriqués vos jeans ? »
« Pourquoi l’intégralité d’un jean n’est-elle pas fabriquée au sein d’un seul pays ? »
« Quelles sont les conséquences de cette organisation en termes de commerce international ? »
https://www.youtube.com/watch?v=3uP2zYwMM48
1) Quels pays sont concernés par la production d’un jean, pour quelles tâches ?
Tunisie, Mali, Japon (fermeture éclair), Allemagne (teinture), la

Namibie, Turquie (pierre ponce), Chine pour le Coton, Italie et
Pakistan pour la teinture et tissage, l’Inde
Les firmes multinationales cherchent à créer de la valeur (ajoutée) en fabriquant les différents segments dans les
pays permettant les meilleures opportunités en termes de coûts et de technologies disponibles.
Définition de commerce intra-firme
Echange de produits à l’intérieur d’une firme entre filiales ou

entre la maison-mère et ses filiales.
Définition de filiale
Entreprise contrôlée par une autre appelée maison-mère. Pour

contrôler une autre entreprise, il faut détenir au moins 10% de
son capital social (actions).
Définition de fragmentation des chaines de valeur : (division internationale du processus de production) :
Division physique et géographique du processus de

production.
Activité 7
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Activité 8 : Le commerce de « différences » coexiste avec le commerce de « similitudes »

L’échange international basé sur un « commerce de différences » s’est transformé,́ surtout entre les pays à haut revenu, en un «
commerce de similitudes ». Des schémas de spécialisation fine du travail ont vu le jour, alliant le principe des avantages
comparatifs aux économies d’échelle de la nouvelle économie. Les échanges de produits intermédiaires et de biens d’équipement
ont été́ au cœur de ce processus, en particulier dans les filières électronique, électrique, chimique, mécanique et des véhicules.
Avec la fulgurante émergence chinoise, cet échange de similitudes entré dans une phase de d éclin relatif au niveau mondial […] la
puissance de la spécialisation chinoise, basée sur des prix bas dans un large éventail de filières, a favorisé le retour en force des
échanges traditionnels interbranches. La tendance s’est récemment inversée avec une hausse de la part des échanges
intrabranche […]
Alix de Saint Vautry et Deniz Ünal, « commerce intra versus interbranches. Regain de similitudes ? » Carnets graphiques, l’économie mondiale dévoile ses
courbes, CEPII, 2018
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1. A l’aide des données du graphique justifiez les phrases soulignées.
Depuis l’arrivée de la Chine fin 2001 dans le commerce

international, le commerce intra-branche s’est réduit car la
chine a fait reprendre le commerce interbranche en se
spécialisant dans les produits à bas coûts. Les échanges de
produits similaires a perdu de l’importance.
2. Comment peut-on expliquer la diminution de la part du commerce intra- branche à partir des années
2000 ?
L’arrivée de la Chine dans le commerce international a modifié

la répartition de commerce inter branche et intra-branche. Ces
2 types de commerce coexistent.
Synthèse IB :
Le commerce intra-branche s’est fortement développé à partir

des années 1980 et modifie les échanges internationaux. On
est passé d’un commerce basé sur les différences à un
commerce basé sur les ressemblances.
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Le commerce intra-branche s’est développé par la

différenciation des produits permettant au consommateur
d’avoir plus de choix (goûts différents) et des prix plus faibles
(concurrence plus importante). Les entreprises ont pu ainsi
réaliser des économies d’échelle, ce qui leur permet de
diminuer leur coût unitaire et proposer des prix plus faibles.
Ainsi, elles sont en situation de concurrence monopolistique
sur leur produit.
Par ailleurs, les entreprises cherchent à fragmenter leur chaine
de valeur en choisissant des territoires selon leur avantage
pour produire un même bien ; ainsi, le commerce intra-firme
s’est également développé.
L’arrivée de la Chine nuance la domination d’un type de
commerce (intra ou inter branche).
II. Comment expliquer l’internationalisation de la production ?
Définition d’internationalisation de la production
Processus qui conduit les firmes multinationales à organiser la

production dans différents pays en fonction des avantages
qu’ils offrent.
A. De la fragmentation de la chaîne de valeur à son internationalisation
➢ Comprendre l’internationalisation de la chaîne de valeur et savoir l’illustrer
Définition de chaine de valeur :
Succession des activités d’une entreprise (de la conception à la

consommation) aboutissant à la production d’un bien ou d’un
service.
Définition de FMN (firme multinationale):
Firme qui possède au moins une unité de production à

l’étranger.
Définition d’internationalisation de la chaine de valeur ou chaine de valeur mondiale (CVM) :
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Organisation des activités d’une entreprise aboutissant à la

production d’un bien ou d’un service à l’échelle mondiale.
Quelques exemples :
Activité 9 : le cas du Nutella
Exemple : Le cas, par exemple, de la pâte à tartiner Nutella qui est fabriquée à partir des fèves de cacao de Côte d'Ivoire, du
Ghana et du Nigeria, des noisettes de Turquie et du Piémont. Tous ces ingrédients sont broyés ensemble et mélangés à l’huile de
palme de Malaisie ou de Papouasie-Nouvelle-Guinée, puis au sucre français, au lait de Belgique et de France, etc. Un tiers de la
production de ce produit est obtenu en France via l’usine située à Villers-Ecalles, en Normandie
Croix : principaux espaces de vente

1) Quelles sont les principales raisons qui poussent à l’internationalisation de la chaine de valeur de la
production de Nutella ?
Les ingrédients nécessaires se trouvent dans différents pays

sur différents continents. Certains choix sont motivés par les
coûts de ces produits. Vanille de Chine pour un prix plus faible.
La qualité de certains produits également favorise certains
choix : noisette de Turquie et du Piémont.
Activité 10 : le cas de l’iPhone : illustration de l’internationalisation de la chaine de valeur
Une étude sur l’iPhone estime que pour le prix moyen usine de 229$ par téléphone, seulement 10$ reste dans l’économie
chinoise. Un montant beaucoup plus élevé va à des producteurs coréens, qui fournissent l’écran et les puces pour la mémoire. Il y
a également des dépenses importantes pour les matières premières, en provenance de partout dans le monde. La part la plus
importante du prix-plus de la moitié- représente le profit d’Apple, qui est essentiellement la rémunération de la recherche, du
développement et du design.
Paul Krugman, Robins Wells, Microéconomie, De Boeck, Supérieur 2019
1. Comment Apple internationalise-t-elle la chaîne de valeur de la production du
iPhone.
Apple choisit des territoires pour produire des éléments,

produits semi-finis selon le coût et les compétences offertes
par les différents territoires. Ainsi, la Chine est choisie pour
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l’étape qui nécessite le plus de main d’œuvre peu qualifiée car

le coût du travail y est le plus faible.
2. Que représente l’assemblage en Chine dans le prix moyen usine d’un iPhone ?
La chine obtient 10$ sur un montant de 229$. (10/229) x 100

4.36% du prix moyen usine correspond à la valeur de
l’assemblage qui revient à l’économie chinoise.
3. Qui s’approprie l’essentiel de la valeur ajoutée liée à la production de l’iPhone ?
Apple car le prix de vente fait au moins le double (date du

document) de ce montant.
Apple fait des choix qui tiennent compte des coûts de

production et des compétences maitrisées pour les produits
semi-finis qui sont intégrés dans l’iPhone. Ce raisonnement est
optimal tant que les coûts de transport sont faibles.
➢ Pour quelles raisons internationaliser la chaîne de valeur ?

Activité 11 : L’internationalisation de la chaîne de valeur mondiale : la « courbe du sourire »
La production à l’étranger peut porter sur un produit dans sa totalité ou sur une partie seulement du produit : par exemple, une
entreprise automobile européenne implantera en Asie la production de ses boîtes de vitesse mais maintiendra en Europe celle des
moteurs. La production des composants d’un produit dans différentes localisations est connue sous la dénomination de DIPP
(décomposition internationale des processus productifs). On parle également aujourd’hui de « chaîne globale de valeur » pour
désigner le fait qu’une entreprise localise chaque étape d’un produit dans un pays différent, en fonction des avantages
comparatifs : les tâches intenses en travail peu qualifiés sont par exemple localisées dans un pays à faible coût du travail ; à
l’inverse, les activités de R&D (Recherche-développement) ou de marketing sont localisées dans une région disposant d’une
compétence forte en capital humain. Les entreprises multinationales appliquent la fameuse « courbe du sourire » (smiling curve)
qui énonce que les étapes les plus créatrices de valeur sont situées en amont et en aval du processus de production : en amont,
dans la R&D et la conception/design du produit ; en aval, dans le marketing, la publicité et les services après-vente. Ces étapes
sont donc réalisées dans les pays développés. A l’inverse, les fonctions d’assemblage, assez peu créatrices de valeur, sont
confiées à des pays à bas coût. L’ouverture des frontières et l’essor des technologies de l’information […] permis depuis les
années 2000 d’approfondir la courbe du sourire.
Emmanuel Combe, Précis d’économie, PUF, 2019.
1. En quoi l’internationalisation de la chaîne de valeur

consiste-t-elle ?
Elle consiste à choisir les pays les plus adaptés à chaque

segment/fragment/maillon de la production
2.Que décrit la « courbe du sourire » ?
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Elle décrit la répartition des fragments de production. Les

fragments correspondant à la conception et à la recherche du
produit génèrent le plus de valeur ajoutée et se trouvent en
début de production. Ensuite, les activités qui génèrent le
moins de valeur ajoutée comme l’assemblage, la production
(bas du sourire) et enfin les activités de marketing, de ventes
qui génèrent de nouveau une valeur ajoutée élevée.
3. Dans quels pays les activités innovantes et les activités d’assemblage sont-elles
localisées ?
Les activités innovantes se situent dans les pays développés et

les activités d’assemblage dans les pays en développement car
le prix de la main d’œuvre est faible.
4. La « courbe du sourire » se déforme-t-elle à l’avantage des pays développés ou des
pays en développement depuis 1970 ?
Les pays développés tirent un avantage plus important dans

les années 2000 de la chaine de valeur telle qu’elle est
organisée que dans les années 1970.
5. Apple applique-t-elle la « courbe du sourire »
Oui, Apple choisit les territoires selon les avantages offerts : La

Chine pour son travail peu qualifié à bas coût, les économies
développés pour les produits qui nécessitent des compétences
importantes dans le domaine informatique et électronique.
La courbe du sourire résume ces choix.

➢ Comment internationaliser la chaine de valeur ?
- Dans le cas où elle ne fait pas elle-même, un appel d’offres auprès des firmes locales permettra de confier la
production du maillon de la chaîne: on parle alors d’externalisation de la production à l’étranger même s’il
n’y a pas d’investissement à l’étranger. Exemple des accords de sous-traitance ou des franchises ou des
licences…
- Si l’entreprise décide de faire par elle-même, elle va devoir s’implanter, soit en créant une filiale, soit en
investissant dans une entreprise existante (ex des fusions-acquisitions) investissements à l’étranger (IDE).
Dans certains cas elle peut délocaliser une activité de production.
● L’externalisation
Définition d’externalisation :
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Transfert de toute ou partie d’une activité de production au

sein de l’entreprise vers une entreprise sous-traitante
(nationale ou étrangère)
L’externalisation vers une entreprises située à l’étranger peut s’effectuer de différentes façons : Elle peut se faire par
un accord de sous-traitance comme Apple et Fox Conn, ou par le biais de licence (production internationale sous
licence : exemple la marque de lunettes Armani a confié ses licences à Luxottica), ou encore par la franchise (les
restaurants McDonald ou KFC se sont développés ainsi dans le monde entier. Dans ce dernier cas l’externalisation
vise la conquête de marchés extérieurs.
Le but de l’externalisation est de réduire les coûts de production. Le sous-traitant en se spécialisant, bénéficie
d'économies d'échelle, dispose de coûts salariaux inférieurs …ce qui lui permet de produire à moindre coût ou de
profiter de compétences locales
● La délocalisation
Définition de délocalisation :
Fermeture d’une unité de production sur le territoire national

pour réaliser une partie ou la totalité de la production à
l’étranger.
Il s’agit d’un transfert total ou partiel d’une activité de la France vers l’étranger, cette activité étant auparavant
réalisée par l’entreprise elle-même ou par une autre entreprise (sous-traitant par exemple). Une activité créée ex
nihilo sans transfert de postes de la France vers l’étranger n’est pas considérée comme une délocalisation.
Exemples : Whirlpool en 2018 a fermé une usine d’Amiens ans la Somme pour délocaliser sa production de sèche-
linge en Pologne. Renault et PSA produisent entre 20 et 30 % de leurs voitures en France, avec des délocalisations au
Maroc (Tanger) en Turquie, en Slovénie et en Roumanie.
Activité 12 : Exercice : Les stratégies des firmes multinationales
D
D
B
C
B
B
A
D
b
16
Dans les 2 cas, les entreprises recherchent des avantages en

termes de main d’œuvre :
- Les salaires sont plus faibles
- La main d’œuvre y est très flexible
- Les salariés accèdent à une compétence intéressante
(Pologne).
- Les territoires d’accueil proposent des conditions
intéressantes d’implantation.
Pour l’externalisation, l’entreprise qui en bénéficie reste
cliente et n’assume pas de risques. Pour la délocalisation,
l’entreprise profite des conditions locales, mais reste engagée
financièrement, dans une moindre mesure pour les
Investissement Direct à l’Etranger car l’achat de l’entreprise
local ou son développement peut être partiel (au moins 10%
du capital social de l’entreprise).
Dans le cas de l’externalisation : l’entreprise est cliente du
sous-traitant local.
Activité 13 : Investissements Directs à l’Etranger (IDE) et internationalisation de la chaine de valeur mondiale
1. Quell
e est
la
relation entre la chaîne de valeur mondiale et les IDE ?
Les IDE sont le moyens pour les entreprise d’utiliser

l’espace mondial et ainsi de déployer la chaine de valeur
au niveau mondial. Ainsi, elle investit localement en
17
créant des sites de production, en achetant une partie

des entreprises locales ou en délocalisant une partie de
sa production. Elle peut aussi limiter son implantation
en participant au capital social pour contrôler
l’entreprise locale (devenir actionnaire à plus de 10% du
capital social).
2. Calculez la proportion des IDE reçus par les Etats-Unis par
rapport aux IDE reçus par l’Inde.
Rapport :
250 = 5. Les Etats-Unis accueillent 5 fois plus d’IDE que l’Inde
50
3. Expliquez l’importance des IDE reçus par les Etats-Unis.
Les institutions sont inclusives et stables, la main

d’œuvre est qualifiée, ceci permet d’implanter des
segments de production qui nécessitent des
compétences élevées. La main d’œuvre est flexible.
4. Comparez l’évolution des IDE reçus par les pays
développés et par les pays en développement depuis 2007.
Expliquez cette évolution.
Les IDE reçus par les pays développés sont plus nombreux que
dans les pays en développement, notamment entre 2014 et
2016. Récemment, les pays en développement en ont reçu
davantage.
Définition d’investissement direct à l’étranger (IDE) :
Création ou l’acquisition d’une unité de production à

l’étranger, l’investisseur doit détenir au moins 10% du capital
social sinon, il s’agit d’un placement (investissement de
portefeuille)
Synthèse II. A
L’internationalisation des chaînes de valeur conduit à

organiser la production d’un bien ou service à l’échelle
mondiale ce qui accroit les échanges internationaux. Les
18
différentes étapes du processus de production sont réalisées

dans plusieurs pays afin de tirer des avantages comparatifs et
de bénéficier d’économies d’échelle. Les étapes de production
situées en amont et en aval plus innovantes se situent dans les
pays les plus développés et les étapes d’assemblages ou qui
nécessitent moins de qualification se font dans les pays
développés (courbe du sourire).
2 moyens offerts aux firmes :
 Elles externalisent une partie de la production (un
moment) auprès de sous-traitants étrangers.
 Elles délocalisent ou réalisent des IDE pour profiter de
certaines conditions de production locale.
cela consiste à déléguer à un sous-traitant une
Définition de sous-traitance ;
mission spécifique qu’une entreprise ne souhaite pas intégrer

dans ses activités principales.
Remarque : Lorsque cette sous-traitance se fait à l’étranger on
la désigne sous le terme d’ « offshore ».
B. De la productivité des firmes à la compétitivité des pays
➢ Comprendre que la productivité des firmes sous-tend la compétitivité d’un pays, c’est-à-dire son aptitude
à exporter.
Activité 14 : De la productivité à la compétitivité
Est compétitif celui qui peut faire aussi bien ou mieux que ses concurrents. Une entreprise non compétitive verra ses ventes se
réduire et devra réagir rapidement sous peine de se faire exclure du marché par ses concurrents. A priori, rien n’interdit d’étendre
ce concept aux pays dans la mesure où les performances nationales ne sont que la somme des performances des entreprises
implantées sur son sol. […] La compétitivité ne peut pas se résumer à la capacité des pays à dégager des excédents commerciaux
ou à maintenir des parts de marché à l’exportation. On peut néanmoins convenir qu’elle est étroitement liée à la capacité
d’exportation des pays. […]
L’amélioration de la capacité des entreprises implantées
sur le territoire national à trouver leur place face à la
concurrence est fatalement une condition au maintien et
à la progression des revenus et du bien-être. Mais cela
ne peut pas se faire à n’importe quel prix. La modération
salariale et le recours à la sous-traitance internationale
permettent de maintenir des prix faibles à l’exportation et
de défendre ses parts de marché, mais cette stratégie
n’est pas forcément vecteur de bien-être pour les
populations. Seule une progression rapide de la
19
productivité permet à la fois d’assurer de bonnes performances sur les marchés mondiaux et de garantir des gains croissants à
l’échange. La compétitivité macroéconomique correspond dès lors à la définition de l’OCDE : « La capacité […] de nations ou
d’ensembles supranationaux de générer de façon durable un revenu et un niveau d’emploi relativement élevés, tout en étant et
restant exposés à la concurrence internationale. » En clair : la compétitivité n’est rien d’autre que la croissance de la productivité
dans un monde ouvert au commerce international.
Antoine Berthou et Matthieu Crozet, « Les ressorts de la compétitivité », L’économie mondiale, CEPII, La Découverte, 2012
1. Rappeler la définition de productivité.
Cela mesure l’efficacité des facteurs de production ; quantités

produites/facteurs de production utilisés
2. Pourquoi une firme disposant d’une bonne productivité est-elle plus compétitive ?
Une entreprise qui a une productivité élevée arrive à produire

avec une quantité de facteurs de production moins
importante. Ceci réduit ses coûts de production : ainsi, elle est
plus compétitive car plus efficace.
Compétitivité d’une entreprise :
Capacité à faire face à la concurrence en termes de prix

(compétitivité-prix) ou en s’appuyant sur des éléments hors-
prix reposant sur la qualité, l’innovation, la différenciation…
(compétitivité hors-prix).
3. La compétitivité passe-t-elle seulement par des prix plus faibles ?
Cela passe par un nombre important de facteurs tels que la

différenciation des produits qui peut se faire sur leur qualité.
Ou cela touche aussi à qualifications différentes.
4. Comment la compétitivité des firmes influe-t-elle celle des nations ?
Les Etats ont des tissus économiques composés des firmes

présentes sur leur territoire. Si les firmes sont performantes,
cela rend le territoire attractif.
En retour, les Etats permettent certaines politiques favorables
à l’implantation d’entreprises. La compétitivité d’un Etat
correspond à celle de ses entreprises.
Activité 15 : Les déterminants de la compétitivité prix des firmes
20
1) Quel est l’impact d’une augmentation de la productivité du travail sur le coût unitaire du travail ?
L’augmentation de la productivité du travail permet d’obtenir

plus d’unité produite par travailleur. Ainsi le nombre d’unités
rapportées au nombre de travailleurs est plus importante pour
un coût équivalent : coût unitaire du travail baisse.
2) Imaginons qu’un avion produit dans la zone euro coûte 170 millions d’euros et qu’il soit vendu 200
millions de dollars à l’étranger. Le taux de change étant de 1€ pour 1$, combien rapporte cette vente. Que
se passe-t-il si le taux de change passe de à 1,2$ pour 1€
La valeur de l’avion a augmenté en dollars. Il est plus cher pour

les pays qui utilise le dollar.
3) Pourquoi la hausse d’imposition des entreprises peut-elle influer négativement sur la production d’un
pays ?
Cela peut avoir un impact négatif, car pour faire face aux
nouvelles dépenses, l’entreprise va devoir augmenter ses prix
et sa rentabilité sera moins bien assurée par ce coût
supplémentaire.
Les ventes risquent d’être plus faibles.
D’autres éléments viennent affecter la compétitivité prix. Les

coûts de transports (qui devraient augmenter) et les tarifs
douaniers rendent l’accès au marché plus coûteux.
Activité 16 : Une compétitivité qui dépasse la problématique du prix
21
1) Au-delà de la compétitivité prix, quels éléments doivent être également pris en compte ?
Un ensemble de critères améliorent la compétitivité hors-prix :

si l’installation d’une entreprise permet d’accéder à une
qualité de produit intéressante, à des qualifications élevées et
salariés motivés, si les infrastructures sont de qualité, les
entreprises peuvent se projeter, l’accès à l’innovation et aux
progrès techniques peuvent motiver les firmes à s’implanter.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/11/11/le-decrochage-de-la-france-en-matiere-d-innovation-a-
largement-contribue-a-sa-perte-de-competitivite_6149477_3232.html
Qu'est-ce que la compétitivité ? Et comment l'améliorer ? - Dessine moi l'éco (dessinemoileco.com)
Définition de la politique commerciale :
Elle regroupe l’ensemble des mesures visant à agir sur la

situation du commerce extérieur d’un pays, notamment par
des actions sur les importations, les exportations et le taux de
change.
22
La compétitivité est réfléchie par les territoires pour favoriser

ensuite les exportations.
Synthèse II. B:
La compétitivité des pays repose sur la capacité des entreprises

situées sur le territoire à être efficaces, donc productives, ce qui
leur permet d’exporter davantage.
La compétitivité prix désigne la capacité à proposer sur le
marché des produits à prix inférieurs à ses concurrents.
Elle repose sur :
- Coût de production qui dépend en partie du coût unitaire
du travail, du capital fixe, des consommations
intermédiaires. Le coût du travail intègre les cotisations
sociales qui peuvent être modulées sans toucher au
pouvoir d’achats des salariés. On essaie aussi d’augmenter
la productivité du travail.
- Les coûts d’accès au marché : transports et tarifs douaniers
- La fiscalité
- Le taux de change : les banques centrales peuvent agir pour
faire apprécier ou déprécier la valeur de leur monnaie pour
exporter davantage.
La compétitivité hors-prix repose sur la qualité des produits
proposés, l’innovation, l’image de marque, les infrastructures,
les qualifications de la main d’œuvre…. Tout ce que peut
favoriser l’implantation d’entreprises en dehors des coûts.
23
Ainsi, les entreprises peuvent choisir d’implanter des segments

de production dans les territoires qu’elles jugent compétitifs
dans tel ou tel domaine.
III. Quels sont les effets induits par le commerce international sur les prix et les inégalités ?
➢ Comprendre les effets induits par le commerce international : gains moyens en termes de baisse de prix,
réduction des inégalités entre pays, accroissement des inégalités de revenus au sein de chaque pays.
A. Les effets sur les prix
Activité 17 : La mondialisation favorise la baisse des prix

Un moyen de décrire l’augmentation des salaires réels est d’affirmer que les consommateurs « en ont aujourd’hui davantage pour
leur argent ». Le prix de nombreux achats courants a progressé plus lentement pendant l’ère de la mondialisation et il a aussi
baissé malgré une amélioration marquée de la qualité. Prenons le cas des Etats-Unis : en 1980, un consommateur pouvait
acquérir un four micro-ondes de 37 litres pour 399.95 dollars US chez Sears, une chaîne de distribution. Aujourd’hui, un appareil
du même volume coûte 57.13 dollars chez Walmart, un autre grand distributeur. […] Cela signifie que le salarié américain moyen
doit travailler moins d’heures pour se l’offrir. En 1980, il lui fallait travailler 61 heures pour gagner de quoi acheter ce micro-onde
chez Sears. Aujourd’hui, trois heures suffisent pour l’acquérir chez Walmart. On peut faire la même comparaison pour bien
d’autres produits concernés par l’augmentation des échanges commerciaux et de la concurrence. […]
Etant donné que les ménages aux faibles revenus utilisent une plus grande partie de leurs moyens financiers dans l’achat de
produits ménagers courants, l’effet a été plus marqué pour eux que pour les ménages aux revenus élevés.
Ce n’est pas seulement l’intensification des échanges commerciaux dans le monde qui a fait baisser le coût d’un four micro-ondes
aux Etats-Unis (et ailleurs). D’autres facteurs, comme l’évolution de la technologie et les coûts de transport, ont joué un rôle
important dans la baisse des coûts de production ou la facilitation des flux commerciaux. Généralement, la tendance à la
spécialisation que l’essor de la mondialisation a contribué à renforcer a abouti à une meilleure utilisation des ressources et à
l’évolution de la structure de la demande qui ont eu pour effet la réduction des coûts des produits.
Frederik ERIXON, « Les bienfaits économiques de la mondialisation pour les entreprises et les consommateurs », ECIPE, 2018
1) Complétez le tableau avec les données du texte et avec le résultat de calculs.
1980 2018 coefficient multiplicateur
prix du micro-onde 399.95 57.13 7
nombre d’heures de travail pour l’acheter 61 3 20.3
salaire nominal horaire 6.54 19 3
2) Expliquez la phrase soulignée
Les ménages plus modestes ont pu se procurer ce bien

d’équipement. Cela réduit l’inégal accès à certains biens.
3) Comment expliquer que la spécialisation favorise « une meilleure allocation des ressources » ?
Les territoires se spécialise dans les productions (ou segments

de production) dans lesquels ils sont plus performants, cela
libère d’autant plus de facteurs de production (capital et
travail) pour d’autres activités. Ainsi, les ressources sont mieux
réparties.
Activité 18 : Baisse des prix et hausse du pouvoir d’achat liées aux importations
24
1.Expliquez pourquoi les produits présentés sont-ils produits à plus bas coûts en
Asie qu’en France ?
Le coût du travail est très faible dans ces territoires

et les coûts d’accès au marché français sont
relativement bas.
2.Comment le gain de pouvoir d’achat de 44% a-t-il été calculé pour le jean produit
au Bangladesh ?
Taux de variation entre le prix du produit importé et le prix

qu’il aurait eu s’il avait fabriqué en France.
Synthèse III. A :
La spécialisation des pays dans les productions pour lesquelles,

ils disposent d’un avantage comparatif entraine une baisse des
coûts unitaires grâce aux économies d’échelle résultant de
l’accroissement de la taille des marchés, grâce également aux
coûts de production moins élevés des pays. C’est la recherche
de la compétitivité prix qui explique cette baisse.
B. Des effets contrastés sur les inégalités…
Inégalité :
Activité 19 : La mondialisation créatrice d’inégalités
La mondialisation a fait exploser les inégalités - Bing video
1. Comment ont évolué les inégalités de revenus entre pays depuis la révolution industrielle ? Quelles
explications peut-on donner à ces évolutions ?
Les inégalités ont d’abord fortement augmenté, jusque dans les

années 1970, puis elles se sont réduites et notamment depuis
1988, au moment coïncidant à peu près à la chute du mur de
Berlin.
25
Après cette période, les pays en développement se sont

intégrés au commerce internationale et cela a réduit les
inégalités entre les pays.
2. Comment ont évolué les inégalités internes aux pays ? comment peut-on l’expliquer ?
Les pays en développement ont vu les inégalités se réduire. Les

pays anciennement développés ont vu les inégalités
augmenter : les classes moyennes et populaires se sont
relativement appauvris.
3. Ces transformations sont-elles toutes dues à la mondialisation ?
Non, le progrès technique également a joué un rôle dans ce

déclassement
Activité 20 : L’évolution des inégalités dans les pays dépend des dotations des facteurs
Dès les années 1940, Samuelson a établi avec Stolper un théorème montrant que le libre-échange, s’il augmente la richesse
moyenne des deux pays qui s’y livrent, peut aussi provoquer un accroissement des inégalités dans l’un d’entre eux et un
resserrement dans l’autre. Le modèle est le suivant : deux territoires diffèrent par la proportion relative des travailleurs qualifiés et
non qualifiés. Dans l’un, l’Europe par exemple, le ratio (nombre de qualifiés)/(nombre de non qualifiés) dans la population active
est plus élevé que dans l’autre, un pays moins développé, l’Inde par exemple. En conséquence, les qualifiés étant relativement
plus nombreux en Europe, le ratio (salaires des qualifiés)/(salaires des non qualifié) est initialement plus faible en Europe qu’en
Inde. Dans ce modèle, on suppose que l’Europe et l’Inde disposent des mêmes techniques de production et peuvent fabriquer
26
aussi bien des avions que des tee-shirt. Mais les biens utilisant beaucoup de travail qualifié, comme des avions sont relativement
meilleur marché en Europe puisque le travail qualifié y est relativement meilleur marché qu’en Inde. L’Europe se spécialise donc
dans les avions, tandis que l’Inde se spécialise dans les biens utilisant beaucoup de travail non qualifié, comme les tee-shirt.
Du fait de cette spécialisation, les écarts de salaires entre qualifiés et non qualifiés s’accroissent en Europe au profit des premiers,
car l’industrie aéronautique s’y développe et demande de plus en plus de travail qualifié […]. En revanche, les inégalités vont se
réduire en Inde où les qualifiés, qui étaient rares et donc très bien payés par rapport aux non qualifiés, sont désormais en
compétition avec les qualifiés européens, tandis que les non qualifiés voient leur demande augmenter avec le développement
rapide de l’industrie textile.
Pierre-Noël GIRAUD, La mondialisation : émergences et fragmentations, Ed. Sciences Humaines, 2011
Résumé du théorème de Stolper

Avec la spécialisation dans la production pour laquelle on est
le mieux doté, les écarts de salaires vont augmenter dans les
pays développés et se réduire dans les pays en
développement.
Il s’agit des écarts entre les salariés très qualifiés et peu
qualifiés. Comparaison Europe avec la production d’avions et
l’Inde avec la production de T-shirt.
Activité 21 : Qui a bénéficié de la croissance des revenus ?
1) Rédiger une phrase présentant la signification des données concernant l’Inde pour l’année 1980 et l’année
2015.
D’après WID, en 1980, les 10% de la population la plus aisée en

Inde détenait environ 30% du revenu national. En 2015, les
10% les plus aisés détenaient 57% du revenu national.
2) Dans quels pays les inégalités ont-elles le plus augmenté ? Le moins augmenté ?
En Russie et en Inde. L’ensemble des territoires ont connu une

augmentation des inégalités. En Europe (le moins)
3) Comment expliquer que la mondialisation n’a pas les mêmes effets sur les inégalités dans tous les pays ?
Les inégalités augmentent dans certains territoires qui

rattrapent le retard accumulé avant leur entrée dans le
27
commerce international. Une frange de la population capte les

revenus supplémentaires (les 10% les plus aisés).
Par la suite, les inégalités doivent se réduire. Selon le
théorème de Stolper, les dotations de main d’œuvre qualifiée
et non qualifiée, le choix de spécialisation devrait orienter
l’évolution des salaires. Ainsi, les pays développés choisissant
les productions nécessitant de la main d’œuvre qualifiée, vont
voir leurs inégalités s’accroitre, et les autres, les inégalités
devraient se réduire.
Synthèse III B.
La mondialisation a permis aux pays en développement de

d’intégrer le commerce international. Les inégalités entre pays
développés et en développement se sont réduites. (après
chute du mur de Berlin).
Cependant, les inégalités ont augmenté dans les différents
pays. D’après le théorème de Stolper, les inégalités dans les
pays développés devraient s’accroitre et se réduire dans les
pays en développement ou émergents : concurrence entre
travailleurs qualifiés ou non qualifiés au niveau mondial.
C. …Qui renouvellent le débat entre libre-échange et protectionnisme

➢ comprendre les termes du débat entre libre-échange et protectionnisme.
Définition de libre-échange :
28
Politique commerciale visant la suppression des barrières

(tarifaires ou non tarifaires) aux échanges internationaux.
Définition de protectionnisme :
Politique commerciale visant à mettre en place des barrières

(tarifaires et non tarifaires) aux échanges internationaux afin
de protéger les productions locales de la concurrence
étrangère.
Activité 22 : Les avantages du libre-échange
L’ouverture internationale permet de profiter des effets d’un grand marché conduisant à des économies d’échelle, de se spécialiser
dans des activités pour lesquelles, on bénéficie d’un avantage, tandis que l’accroissement de la concurrence favorise l’innovation
et baisse les coûts. On peut voir cette dimension dans la construction européenne, mettant en œuvre à la fois les effets du grand
marché, la recherche des avantages comparatifs des pays, la création d’une DIPP (Décomposition Internationale des Processus
Productifs) européenne assurant des coûts de production plus faibles. Pour les consommateurs, cela se traduit par des prix plus
faibles, l’accès à une plus grande variété de produits, la possibilité de consommer davantage, mais également de dégager du
pouvoir d’achat pour consommer d’autres produits.
L’insertion dans les échanges internationaux est également une stratégie utilisée par des pays en développement […]. Les
trajectoires de développement des pays du Sud-Est asiatiques s’inscrivent dans cette voie. Il s’agit de profiter des avantages liés à
des faibles coûts de production (en particulier des coûts salariaux)
comme source de croissance. Les débouchés extérieurs permettent
d’écouler la production, tandis que la croissance du marché intérieur est
progressivement rendue possible par la progression des revenus.
Pierre-André Corpron (dir), Economie, sociologie et histoire du monde contemporain,
Bréal, 2018.
Economies d’échelle : les rendements d’échelle sont croissants quand la production
augmente plus vite que la quantité de facteurs de production. L’entreprise dégage des
économies d’échelle : le coût unitaire baisse, d’où une hausse des profits et/ou une
baisse des prix.
1. Quels sont les avantages du
libre-échange pour les
producteurs, pour les
consommateurs ?
Producteurs : accès à un marché

d’une taille importante leur permet de réaliser des économies
d’échelle, la concurrence stimule les entreprises à innover, la
taille du marché leur permet de toucher un grand nombre de
consommateurs. La DIPP ou la segmentation/fragmentation
de la chaine de valeur leur permet d’accéder à des territoires
où la main d’œuvre a un faible coût. Ainsi, les coûts de
production se réduisent.
Consommateur : pouvoir d’achats maximisé, les produits sont
moins chers et les consommateurs peuvent consommer
29
d’autres types de produits. Les consommateurs ont le choix et

accèdent à des produits plus élaborés grâce à la concurrence
entre les entreprises
2. Faites une phrase avec les données du Viêt Nam.
D’après l’OMC, entre 2008 et 2018, le PIB du Viêt Nam a

augmenté de 6.1% en moyenne par an. Ses exportations de
marchandises ont augmenté de 14.6% en moyenne par an
durant cette période.
3. Quels sont les effets vertueux de l’insertion dans les échanges pour les pays en
développement ?
Cette insertion permet aux pays en développement d’exporter

les productions dans lesquelles ils se sont spécialisés. Par
ailleurs, l’accueil de segments de production d’entreprises de
pays développés accroit également ces exportations. Celles-ci
permettent à ces économies d’accroitre leur production, donc
leur PIB, cela génère aussi une activité importante. Ainsi,
l’emploi augmente, les revenus également et demande interne
suivra.
Activité 23 : internationalisation de la chaine de valeur mondiale et développement
L’hyperspécialisation améliore l’efficacité, et les relations interentreprises durables favorisent la diffusion des technologies ainsi
que l’accès au capital […]. En Ethiopie, par exemple, les entreprises participant aux CVM (Chaine de valeur mondiales) sont plus
de deux fois plus productives que celles qui se limitent au commerce traditionnel. […] On estime qu’une augmentation de 1% de
cette participation accroit le revenu par habitant de plus de 1%, ce qui est nettement plus élevé que les 0.2% de gain induit par le
commerce traditionnel. […]
Les entreprises des CVM sont généralement plus productives et plus fortement capitalisée que les autres […], ce qui leur permet
donc de mobiliser moins de main-d’œuvre dans leur processus de fabrication. En revanche, l’amélioration de la productivité accroît
la production des entreprises et donc la création d’emplois. Il s’ensuit que les CVM s’accompagnent d’une transformation
structurelles dans les pays en développement, entraînée par un transfert de main d’œuvre depuis les activités moins productives
au profit d’activités plus productives […].
Banque Mondiale, « Rapport sur le développement dans les années 2020 : Le commerce au service du développement à l’aire de la mondialisation des chaines
de valeur », 2020.
1. Pourquoi le libre-échange est-il une condition de la participation des pays en développement aux chaines de
valeur mondiale ?
La politique du libre-échange est la condition qui permet

d’accueillir des filiales ou des sites de production d’entreprises
étrangères qui permet de participer au commerce
international.
30
2. Pourquoi les entreprises participant aux chaines de valeur mondiales sont-elles plus productives ?
Ces entreprises sont amenées à intégrer en partie la

technologie nécessaire à la réalisation de l’étape de la chaine
de valeur commandée par l’entreprise étrangère. S’il s’agit
d’un IDE, l’entreprise étrangère utilisera sa technologie.
3. Quels sont les effets bénéfiques de ces gains de productivité dans les pays en développement ?
Le revenu par habitant augmente, l’emploi également, les

normes de consommation, la productivité des salariés ainsi
que leur capital humain. Les infrastructures s’améliorent
également, le développement est en partie importé.
Activité 24 : Le protectionnisme et ses instruments :
Le protectionnisme est une doctrine et une politique qui, à travers l’instauration de barrières tarifaires et non tarifaires, vise à
favoriser ou protéger la production nationale de la concurrence étrangère et ainsi rééquilibrer la balance commerciale.
1. En quoi l’existence de droit de douane peut-elle limiter le commerce international ?
Ces taxes augmentent le prix du produit afin de motiver les

consommateurs du marché national d’orienter leur dépense
vers celui-ci.
2. rattachez les exemples suivants à un type d’instrument protectionniste : a. le versement de 15 millions d’aides
européennes aux éleveurs français de poulets ; b. la sous-évaluation artificielle du yuan par les autorités
chinoises ; c. la taxation par les autorités américaines des vins de bordeaux français ; d. l’interdiction édictée par
l’UE de désinfecter les volailles au chlore ; e. l’UE limite à partir de 2019 les importations d’acier à la moyenne des
importations des trois dernières années, plus 5% ; f. un pays oblige les entreprises étrangères de voitures
implantées sur son sol à intégrer à leurs productions 30% de composants locaux.
3. En quoi la règle du contenu local est-elle un instrument de protectionnisme ?
31
Cette règle permet de réduire les importations car les

entreprises étrangères implantées importeront moins de
consommations intermédiaires pour produire. Ainsi, ces
entreprises ne profitent pas uniquement des facteurs de
production ou des conditions locales de production. Ainsi,
cette mesure protège en partie l’industrie locale et correspond
à du protectionnisme.
Activité 25 : une justification au protectionnisme : Le protectionnisme éducateur
Un des arguments les plus fréquents en faveur du protectionnisme, connu sous le nom de « protectionnisme éducateur » est dû à
Friedrich List, économiste allemand du début du XIXe siècle.
L’idée est qu’un gouvernement doit aider ses industries naissantes en les protégeant de la concurrence internationale. Si un
secteur d’activité est à ses débuts, et qu’il n’est pas encore parvenu à atteindre le niveau technologique des entreprises
étrangères, il est voué à l’échec en cas d’ouverture commerciale.
Une fois qu’elles ont grandi et sont capables d’affronter les producteurs internationaux, les protections sont supprimées ou
réduites pour que le pays bénéficie des gains de productivité dus au commerce international.
Le protectionnisme - La finance pour tous
1) Résumez la justification de Frédéric List
Friedrich List explique qu’ouvrir une économie au libre-

échange est difficile lorsqu’elle n’a pas atteint le
développement industriel suffisant. Pour List, il est nécessaire
de pratiquer une politique commerciale protectionniste qui
permet au pays concerné de rattraper son retard
technologique.
Cet économiste développe ce raisonnement pour l’industrie
allemande afin que la révolution industrielle puisse être
avancée comme les pays concurrents (Royaume Unis et la
France) au XIXème.
32
Activité 26 : Le protectionnisme : une politique judicieuse ?

La tentation des barrières douanières
En période de crise, les gouvernements sont souvent tentés de se protéger contre la concurrence étrangère en se repliant sur eux-
mêmes. De fait, s’ils sont inondés par des produits importés peu chers, qui mettent à mal les économies domestiques, ils pensent
qu’en empêchant ces produits d’entrer dans leur pays, ils sauveront leur industrie et feront repartir la croissance.
C’est le raisonnement qui fut tenu en Europe et aux États-Unis à la suite de la crise de 1929, et plus récemment aux États-Unis par
Donald Trump. L’histoire n’a pas donné raison à cette approche ; on connaît les conséquences néfastes qu’a eues l’escalade des
mesures protectionnistes dans les années 1930, et on a à l’inverse constaté une période de prospérité après-guerre qui est allée
de pair avec la baisse progressive des barrières douanières à la suite des accords du GATT, puis dans le cadre de l’OMC.
Les effets néfastes du protectionnisme
De nombreux économistes doutent de l’efficacité du protectionnisme. Prenons l’exemple des droits de douane instaurés par
Donald Trump sur les importations en provenance de Chine ou d’Europe dans le but de défendre l’emploi aux États-Unis. Une telle
mesure, en pénalisant les importations, pourrait en effet créer des emplois nouveaux dans des secteurs désormais à l’abri de la
concurrence.
Mais les effets secondaires sont également à prendre en compte. Le principal effet secondaire est que les exportations
américaines risquent elles aussi de diminuer suite à l’instauration ou à l’augmentation des droits de douane par les autres pays en
guise de représailles. Mais, même dans le cas où les droits de douane chinois et européens ne seraient pas augmentés, les
exportations américaines risquent néanmoins de se contracter. En effet, toutes choses égales par ailleurs, si les États-Unis
importent moins, le dollar s’appréciera (si les États-Unis importent moins, ils achètent moins la devise des autres pays, ce qui rend
le dollar plus cher). L’appréciation du dollar rendra mécaniquement les exportations américaines plus chères.
A l’arrivée, les exportations américaines auront baissé d’un niveau plus ou moins similaire aux importations, annulant les effets
positifs attendus sur l’emploi. La production ne sera plus effectuée dans le pays le plus efficace, ce qui diminuera la productivité de
l’économie américaine. Les droits de douane auront eu des effets négatifs supérieurs aux effets positifs.
Le protectionnisme - La finance pour tous
1) Expliquez pourquoi le protectionnisme n’est finalement pas judicieux.
Ce protectionnisme peut desservir le pays qui en est à

l’origine. En effet, les autres pays vont agir de la même façon.
Ensuite, les produits américains étant plus exportés, ceux-ci
sont vendus en dollars. Le dollar risque de devenir plus rare,
son prix exprimé dans les autres devises va augmenter. Ainsi, il
sera plus coûteux d’acheter un produit américain. (marché de
la monnaie/ des devises)
Activité 27 : L’opposition protectionnisme et libre-échange
33
Les pays participant au libre-échange ont passé les accords du

GATT successivement pour arriver à créer l’OMC (Organisation
mondiale du commerce). L’OMC a un organisme qui règle les
différends liés aux échanges entre pays. Cet organisme est
l’ORD (Organisme de règlements des différends).
34
35
Synthèse du III.C.
Le débat protectionnisme/ libre-échange est ancien …
Le libre-échange correspond aux politiques commerciales

valorisées théoriquement car il permet :
- Aux entreprises, de réduire leurs coûts unitaires par les
économies d’échelle qu’elles réalisent (marché important
avec une production plus importante et ceux avec autant
de facteurs de production)
- Aux entreprises, d’être plus motivées pour développer des
innovations ou différencier leurs produits pour faire face à
la concurrence internationale
- Aux entreprises, d’utiliser l’espace mondial pour organiser
leur production (fragmentation de la chaine de valeur) pour
améliorer la production selon les territoires choisis pour le
prix ou la qualité.
- Aux consommateurs pour accéder à des produits d’une
grande variété, dont une partie plus élaborée (plus
d’innovations)
- A des prix faibles car avec des coûts de production réduits
(accès au marché, coût du travail, taux de change)
- Aux pays, une accélération du développement
technologique (rattrapage)
36
Le protectionnisme admet aussi des avantages :

- Aux entreprises lorsqu’elles commencent à utiliser une
technologie locale (List) : protectionnisme éducateur
- Lorsqu’elles subissent la concurrence (protéger l’emploi)
- Il permet aussi de préconiser certaines consommations et
de protéger le marché des consommateurs sur des normes
sanitaires.
L’actualité environnementale risque de mener à plus de

protectionnisme pour limiter l’impact des énergies fossiles sur
le climat et pour réduire les effets néfastes de nombreux
échanges.
37

A Chapitre 4 Terminale 2023-24

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