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Cours de Macroéconomie

et Finance Internationale

Equipe pédagogique de Macroéconomie


JANVIER 2022
Objectifs du cours:

1)Comprendre les fondements des théories des


échanges internationaux.

2) Appréhender la mesure des échanges


internationaux à travers la balance des
paiements, et les conséquences de la
Mondialisation à travers l’intégration
commerciale et financière des économies.
Objectifs du cours(suite):

3) Comprendre le rôle et les conséquences des


activités des firmes multinationales dans
l’économie mondiale.

4) Analyser les choix d’un pays en matière de


régimes de change notamment via les effets
des politiques économiques en économie
ouverte (modèle IS-LM-BP).
PLAN DU COURS
MODULE 1:
LES THEORIES DES ECHANGES INTERNATIONAUX

I.INTRODUCTION
II.LES THEORIES CLASSIQUES DES ECHANGES
INTERNATIONAUX (SMITH, RICARDO, HOS)
III.LES APPROCHES MODERNES DES ECHANGES
INTERNATIONAUX.
PLAN DU COURS
MODULE 2 :
ECHANGES INTERNATIONAUX, BALANCE DES
PAIEMENTS, MONDIALISATION ET DEVELOPPEMENT

I.LA BALANCE DES PAIEMENTS ET SES COMPOSANTES


II.INDICATEURS DE COMPETITIVITE D’UN PAYS ET
EXCEDENTS COMMERCIAUX
III.MONDIALISATION ET DEVELOPPEMENT
PLAN DU COURS
MODULE 3
FIRMES MULTINATIONALES ET INVESTISSEMENTS
DIRECTS ETRANGERS
I.DEFINITION ET TYPOLOGIES DES FIRMES
MULTINATIONALES
II.L’ANALYSE ECONOMIQUE DES FIRMES
MULTINATIONALES
III.LES CONSEQUENCES MACROECONOMIQUES DE
L’INTERNATIONALISATION DES FIRMES
PLAN DU COURS
MODULE 4
REGIMES DE CHANGE ET POLITIQUES ECONOMIQUES
I.APERCU GENERAL DU SYSTÈME MONETAIRE
INTERNATIONAL (SMI)
II.TAUX DE CHANGE ET REGIMES DE CHANGE
III. CHOIX DU REGIME DE CHANGE ET POLITIQUES
ECONOMIQUES A TRAVERS LE MODELE IS-LM-BP
BIBLIOGRAPHIE
1. CHAKRABARTI A. (2001) : « The Determinants of Foreign Direct Investment :
Sensitivity Analyses of Cross-Country Regressions », Kyklos, vol. 54, Fasc.1, 89-114.
2. FLEMING J.M. (1962): Domestic Financial Policies under Fixed and under Floating
Exchange Rates., International Monetary Fund Staff Papers, Vol. 9, p. 369.379.
3. FONTAGNÉ L.(1999) : « L’investissement étranger direct et le commerce
international : sont-ils complémentaires ou substituables ? », Document de Travail de
l’OCDE, DSTI/DOC (99)
4. FRANKEL J. & ROMER, D. (1999), .Does Trade Cause Growth?, American
Economic Review, Vol. 89(3), p.379.399.
5. KRUGMAN, P. & OBSTFELD, M. (2006) : Economie internationale, Pearson, 2006-
09-22.
6. MUCCHIELLI, J.-L. et PUECH, F. (2003). Internationalisation et localisation des
firmes multinationales : l'exemple des entreprises françaises en Europe. Economie et
Statistique 363-364-365: 129-144.
7. MUNDELL R. (1962), .The Appropriate Use of Monetary and Fiscal Policy under
Fixed Exchange Rates., International Monetary Fund Staff Papers, Vol. 9, p. 70.79.
Sites internet:
• OCDE : www.oecd.org, Perspectives économiques, semestriel
• FMI : www.imf.org, World economic outlook, semestriel
• BM: www.wb.org , rapport annuel
MODULE 1:

LES THEORIES
DES ECHANGES
INTERNATIONAUX
I. Introduction

• De manière générale la Macroéconomie internationale


est la branche de l’économie s’intéressant aux relations
économiques, commerciales et financières entre les
pays. Elle concentre une grande partie de son attention
à l’analyse des taux de change, de la compétitivité, et du
développement des pays.
• Elle revêt en cela une importance capitale pour
l’analyse des grands enjeux économiques et
financiers internationaux.
I. Introduction (suite)

 Avant de s’intéresser à l’analyse des relations


commerciales et financières entre les pays, il convient
de se demander les raisons qui poussent un pays à
échanger ses produits avec d’autres pays.

 En d’autres termes, il est important de comprendre les


fondements des théories des échanges internationaux.
II. Les théories classiques des
échanges internationaux
1. Théorie des avantages absolus (Adam Smith)
Dans un contexte de libre-échange, chaque pays a
intérêt à se spécialiser dans la production du bien
pour lequel il dispose d’un avantage absolu et
donc de la productivité la plus forte. En d’autres
termes, il produit ce bien à un coût inférieur à
celui d’un autre pays, et pourra ainsi utiliser son
surplus de production pour acheter d’autres biens
qu’il a renoncé à produire lui-même.
II. Les théories classiques des
échanges internationaux
(suite)
1. Théorie des avantages absolus (suite)
Exemple: soit une situation décrivant deux pays (le
Mali et la Côte d’Ivoire) produisant chacun deux
biens (le drap et l’huile d’arachide). Les biens
sont homogènes entre les pays. La question
fondamentale qui se pose à chaque pays est de
savoir s’il a intérêt à échanger avec l’autre pays
(ouverture commerciale), ou s’il ne serait pas
souhaitable pour lui de fermer ses frontières
(situation d’autarcie).
II. Les théories classiques des
échanges internationaux
(suite)
1. Théorie des avantages absolus (suite)
Les heures de travail nécessaires à la production d’une unité de chaque bien dans chacun
des deux pays sont données dans le tableau suivant :
II. Les théories classiques des
échanges internationaux
(suite)
1. Théorie des avantages absolus (suite)
La productivité (production par unité de facteurs de
production) dans les deux pays est donnée dans le tableau
suivant:
II. Les théories classiques des
échanges internationaux
(suite)
1. Théorie des avantages absolus (suite)
Si on raisonne en termes de productivité, le Mali n’a aucun
avantage absolu par rapport à la Côte d’Ivoire sur le drap et
l’huile d’arachide (la Côte d’Ivoire produit à meilleur coût
ces deux biens). Selon la théorie des avantages absolus, le
Mali n’a donc aucun intérêt à ouvrir ses frontières pour
échanger ces biens avec la Côte d’Ivoire (pas d’échanges
possibles) car ce serait risquer que les Maliens achètent tout
en Côte d’Ivoire, et donc que l’économie malienne
s’effondre.
II. Les théories classiques des
échanges internationaux
(suite)
1. Théorie des avantages absolus (suite)
Mais il y a un problème majeur…
 Qu’arrivera-t-il si un pays ne dispose d’aucun
avantage absolu?
 Autrement dit que produira-t-il si tous les pays
avec lesquels il échange produisent tous les biens
avec plus de facilité (à un meilleur coût) que lui?
II. Les théories classiques des
échanges internationaux
(suite)
2. Théorie des avantages comparatifs (David
Ricardo)
Ricardo tente de répondre à la limite de la théorie des avantages
absolus en introduisant le concept d’avantages comparatifs.
Selon lui, dans un contexte de libre-échange, chaque pays
devrait se spécialiser dans la production du bien pour lequel
il dispose d’un avantage comparatif et donc de la
productivité la plus forte ou la moins faible
comparativement à ses partenaires. Avantages mutuels entre
les pays participant à l’échange.
II. Les théories classiques des
échanges internationaux
(suite)
2. Théorie des avantages comparatifs (suite)
En reprenant l’exemple précédent, on cherche à déterminer
l’avantage comparatif de chaque pays. Pour cela, il faut
s’intéresser aux productivités comparées avec celles des
autres pays. Pour savoir dans quelle production le Mali
doit se spécialiser, il faut comparer sa productivité pour
chaque produit avec celle de la Côte d’Ivoire.
II. Les théories classiques des
échanges internationaux
(suite)
2. Théorie des avantages comparatifs (suite)
En regardant le tableau précédent des productivités, on a:
• Rapport entre la productivité de l’huile au Mali et celle de
l’huile en Côte d’Ivoire: (1/120) / (1/80) = 0.66
• Rapport entre la productivité du drap au Mali et celle du drap
en Côte d’Ivoire: (1/100)/(1/90)= 0.9
On constate ici que le désavantage du Mali est moins important
pour la production de drap que pour celle de l’huile d’arachide,
car sa productivité relative est meilleure (0.9 contre 0.66 pour
l’huile). Le Mali a donc un avantage comparatif dans la
production de drap par rapport à la côte d’Ivoire.
II. Les théories classiques des
échanges internationaux
(suite)
2. Théorie des avantages comparatifs (suite)
Intéressons-nous à présent au cas de la Côte d’Ivoire. Dans
quelle production doit-elle se spécialiser? Observons les
productivités comparées:
• Rapport entre la productivité de l’huile en Côte d’Ivoire et celle
de l’huile au Mali: (1/80) / (1/120) = 1.5
• Rapport entre la productivité du drap en Côte d’Ivoire et celle
du drap au Mali: (1/90)/(1/100)= 1.11
La Côte d’Ivoire a donc un avantage comparatif dans la production
de l’huile par rapport au Mali (productivité relative meilleure
pour l’huile).
II. Les théories classiques des
échanges internationaux
(suite)
2. Théorie des avantages comparatifs (suite)
• Situations avant et après l’ouverture commerciale
Avant l’ouverture commerciale, pour produire 2m de drap il fallait au total 190h de
travail (1m pour 100h au Mali + 1m pour 90h en Côte d’Ivoire), et 200h de
travail pour 2L d’huile d’arachide (120+80). Compte tenu des avantages
comparatifs de chaque pays, le Mali se spécialise dans la production de drap et
la Côte d’Ivoire dans celle de l’huile d’arachide. Donc pour produire à présent
les 2m de drap, le Mali disposant de 220h au total initialement va utiliser 200h
(100h*2), économisant ainsi 20h. Il peut maintenant consacrer ces 20h
supplémentaires à produire plus de drap par exemple. La Côte d’Ivoire
abandonnant la production de drap, et disposant de 170h initialement, va utiliser
160h pour produire les 2L d’huile (80h*2). Elle économise ainsi 10h de travail.
Au total, ce sont 30h de travail qui sont économisées (ou sont utilisées pour
produire davantage de marchandises). Les deux pays bénéficient ainsi de la
spécialisation et de l’ouverture commerciale .
II. Les théories classiques des
échanges internationaux
(suite)
3. Modèle HOS (Hecksher-Ohlin-Samuelson):
 Cette théorie stipule que le commerce international serait en
effet expliqué par les avantages comparatifs mais fondés
non pas sur des différences dans les techniques de
production mais plutôt des différences en termes de
dotations en facteurs de production (capital, travail
qualifié, non qualifié..).
 Dans un contexte de libre-échange, chaque pays doit se
spécialiser dans la production du bien qui utilise son
facteur de production relativement le plus abondant.
II. Les théories classiques des
échanges internationaux
(suite)
3. Modèle HOS (suite):
Principales hypothèses?
 Facteurs de production (travail+ capital) mobiles à
l’intérieur des pays mais immobiles à l’international.
 Dotations factorielles différentes entre les pays.
 Même technologie de production à rendements factoriels
décroissants.
 Pas de barrières douanières ni de coûts de transport.
II. Les théories classiques des
échanges internationaux
(suite)
3. Modèle HOS (suite):
Le principe est simple: selon la loi de l’offre et de la demande, le prix
du capital est élevé dans les pays où le travail est relativement plus
abondant, tandis qu’il est faible là où le capital est le facteur de
production dominant. Le prix du travail (salaires) suit la même
logique. Par conséquent, les pays fortement dotés en capital auront
des coûts de production inférieurs pour les biens dont la
production est plus intensive en capital qu’en travail. Ces pays
disposeront donc d’un avantage comparatif dans ces industries.
Inversement les pays dont la dotation principale est le travail
profiteront d’avantages comparatifs dans des productions
intensives en travail.
II. Les théories classiques des
échanges internationaux
(suite)
3. Modèle HOS (suite):
Limite??
 Le Paradoxe de Leontief: alors même que les USA
disposent d’un des taux de capital par tête les plus élevés au
monde, ils exportent des biens relativement plus intensifs en
travail.
 Cependant, les travaux de Becker et de Keesing (1966) ont
mis en évidence que le travail qualifié pouvait être
considéré comme du capital. Le travail intègre ainsi du
capital sous forme humaine.
III. Les nouvelles approches
des échanges internationaux
1. Les nouvelles caractéristiques des échanges internationaux
Les études empiriques mettent en évidence deux principales caractéristiques
non prises en compte par les théories traditionnelles:
 L’accroissement des échanges intra-branches(produits similaires)
surtout dans les pays développés (par exemple échanges de voitures
entre la France et L’Allemagne).
 Plus les pays sont similaires, plus ils tendent à échanger entre eux
(surtout le commerce Nord-Nord qui représente la plus grande part du
commerce mondial).
 Comment expliquer ces faits alors que les théories traditionnelles
stipulent des échanges de biens différents avec des pays de niveaux
de développement différents??
III. Les nouvelles approches
des échanges
internationaux(suite)
2. Les approches modernes du commerce international
Trois approches développées dans ce cours:
 La théorie de Linder ou approche par demande représentative.

 L’approche néo-technologique (Posner-Vernon).

 L’approche de l’économie géographique (Krugman)


III. Les nouvelles approches
des échanges internationaux
(suite)
 La théorie de Linder: fondée sur le concept de demande
représentative qui exerce une influence sur les échanges. Les goûts
des consommateurs peuvent différer entre deux pays de telle
manière à générer des échanges entre eux (échanges voitures
contre voitures entre deux pays développés basés sur les
différences de goûts).

 Comme les pays dont le revenu par tête est semblable tendront à
présenter des conditions de demande semblables, toute exportation
ultérieure se dirigera principalement vers les pays présentant des
conditions de demande et donc un revenu par tâte semblable au pays
d’origine.
III. Les nouvelles approches
des échanges internationaux
(suite)
 L’approche néo-technologique:
• Les origines de la spécialisation ne reposent pas sur la plus ou
moins forte abondance de facteurs, mais sur les produits issus de
l’innovation.
• Echanges en concurrence monopolistique (rente monopolistique
pour les initiateurs de l’innovation avant que cette dernière ne soit
imitée par les autres entreprises).
• Explication des échanges internationaux à travers les différentes
phases du cycle de vie d’un produit. Du lancement du produit
nouveau jusqu’à sa banalisation, une logique concurrentielle pousse
les entreprises à l’échange international.
III. Les nouvelles approches
des échanges internationaux
(suite)
 L’approche par l’économie géographique:
 Selon cette approche, la justification des échanges internationaux n’est
plus basée sur les avantages comparatifs, mais plutôt sur les économies
d’agglomération.
 Ces économies d’agglomération entrainent des externalités positives
produites notamment par la concentration dans la même région d’un nombre
important de clients et d’entreprises.
 Par exemple la région la plus importante offre des débouchés plus importants.
Si les coûts de transport entre les deux régions sont élevés, les entreprises
auront tendance à se localiser à proximité de ce marché final, malgré les coûts
du travail souvent plus élevés. Mécaniquement, cela accroît le nombre de
fournisseurs ayant intérêt à se localiser eux aussi dans la région la plus
importante. Il y a donc un effet boule de neige.
MODULE 2 :
ECHANGES INTERNATIONAUX,
BALANCE DES PAIEMENTS,
MONDIALISATION ET
DEVELOPPEMENT
I. La balance des paiements et ses
composantes
• Balance des paiements (BP): décrit les opérations de la nation résidente avec
l’étranger et classées selon leur nature (commerciale, financière, et monétaire).
La BP permet de calculer des indicateurs intéressants pour l’interprétation du
commerce international (termes de l’échange, degré d’ouverture..).

• Composantes de la BP:
 Compte des transactions courantes ou compte courant (importations et
exportations de biens et services, revenus et transferts courants comme les aides,
dons, dividendes et intérêts ..).
 Compte de capital (achat/vente d’actifs non financiers comme les licences
d’exploitation, et les transferts de capital comme les remises de dette et les aides
à l’investissement).
 Compte financier (mouvements de capitaux tels que les IDE, investissements de
portefeuille, réserves de change ..).
I. La balance des paiements et ses
composantes (suite)

• Principes d’élaboration de la (BP)


Par convention, l’établissement de la BP s’effectue selon le principe
de la partie double (toute transaction donne lieu à deux
enregistrements de signes contraires et de même montant). C’est
ainsi que les ventes à l‘étranger sont enregistrées comme des
crédits tandis que les achats de marchandises, de services ou de
capitaux sont enregistrés comme des débits.
Du fait de la comptabilisation en partie double, la balance des
paiements est toujours équilibrée. C’est seulement ses
composantes (compte courant, financier …) qui peuvent connaître
des périodes de déséquilibre.
II. Indicateurs de compétitivité d’un pays
1. Définition et intérêt de la compétitivité pour un pays

 La compétitivité peut être définie sous plusieurs angles et joue un rôle


majeur pour le développement d’un pays.
 Du point de vue d’un pays, la compétitivité représente sa capacité à
améliorer durablement le niveau de vie de ses habitants et de leur
procurer un haut niveau d’emplois et de cohésion sociale.

 Du point de vue d’une entreprise, la compétitivité désigne sa capacité à


fabriquer et à vendre des biens et services, de manière à générer de
façon durable un revenu et un niveau d’emplois relativement élevés, tout
en étant exposés à la concurrence internationale.
II. Indicateurs de compétitivité d’un pays (suite)
2. Les différents types de compétitivité

Il convient de distinguer différents types de compétitivité:


• Compétitivité-prix
• Compétitivité hors-prix.
• Compétitivité-coût.
II. Indicateurs de compétitivité d’un pays (suite)
2. Les différents types de compétitivité
- Compétitivité-prix à l’exportation d’un pays
• On étudie le rapport prix à l’exportation des concurrents (moyenne
pondérée) / prix d’exportation du pays d’origine, exprimés dans une
monnaie commune.
• Une hausse de l’indicateur signifie une amélioration de la
compétitivité-prix des exportations du pays d’origine.
• On prend en compte l’ensemble des concurrents ou les principaux
concurrents du pays.
• Pour établir cette compétitivité-prix, on tient compte des coûts de
production des entreprises, du taux de change (une dépréciation
améliore la compétitivité-prix du pays), et du comportement de marge
des entreprises (part de bénéfice dans les prix de vente des
entreprises).
II. Indicateurs de compétitivité d’un pays (suite)
2. Les différents types de compétitivité
- Compétitivité-hors prix
• C’est la dimension hors-prix de la compétitivité: qualité des produits,
innovation, services accompagnant les produits, capacité de l’entreprise
à s’adapter à la demande diversifiée soit par rapport aux goûts, soit par
rapport aux revenus…
• Avantages:
- Rentes de monopole (concurrence monopolistique) donc taux de marge
plus élevé. Possibilité d’augmentation des prix avec baisse limitée de la
demande.
- Plus faible concurrence frontale avec les concurrents.
II. Indicateurs de compétitivité d’un pays (suite)
2. Les différents types de compétitivité
- Compétitivité-coût du pays

• On se focalise généralement sur les coûts salariaux unitaires.


• On étudie le rapport: coûts salariaux unitaires des
concurrents (moyenne pondérée) / coûts salariaux
unitaires du pays d’origine, exprimés dans une monnaie
commune.
• Une hausse de l’indicateur signifie une amélioration de la
compétitivité-coût des exportations du pays.
III. Mondialisation et développement
En Macroéconomie internationale, la Mondialisation (ou Globalisation) fait
référence à trois concepts principaux:

 les flux de biens et services (ouverture commerciale);


les flux financiers (ouverture ou intégration financière);
les flux migratoires (mobilité internationale du travail).

La question fondamentale que l’on se pose est d’apprécier l’impact de la


Mondialisation sur la croissance et les inégalités de revenus au sein des
pays.
III. Mondialisation et développement (suite)
On observe historiquement trois grandes vagues de Mondialisation: la
période 1870-1914, ensuite la période 1950-1980, et enfin à partir de 1980
(source Banque Mondiale)
.
III. Mondialisation et développement (suite)
1. Mondialisation, croissance, et inégalités de revenus

 En Théorie, les effets de la Mondialisation sur la croissance et la réduction


des inégalités de revenus sont positifs dans la mesure où la libéralisation
commerciale crée les conditions propices en améliorant l’accès aux
technologies, aux biens et services et aux capitaux. La Mondialisation peut
donc être un facteur important de convergence de revenus entre pays riches
et pauvres.

 A cet effet, la théorie de Stolper-Samuelson met en évidence que les


inégalités de revenus baissent dans les pays en développement du fait de
l’ouverture commerciale. En effet, les pays en développement disposent
généralement d’une main-d'œuvre peu qualifiée abondante
comparativement aux pays développés. Lorsqu’ils s’ouvrent au commerce,
ces pays sont donc plus compétitifs dans les secteurs à faible intensité de
qualification et ces secteurs se développent. La demande accrue de
travailleurs faiblement qualifiés entraîne une hausse de leurs salaires par
rapport à ceux des travailleurs qualifiés.
III. Mondialisation et développement (suite)
1. Mondialisation, croissance, et inégalités de revenus

 Cependant les faits empiriques (Rapport OMC sur le commerce


mondial) mettent en évidence des résultats ambigus en fonction des
zones d’intérêt. Si on observe une augmentation de la croissance et une
réduction des inégalités de revenus dans certains pays (Asie orientale:
Malaisie, Corée, Singapour…); dans d’autres, la croissance s’est
accompagnée d’une augmentation des inégalités de revenus (Afrique,
Amérique Latine...).

 une divergence plutôt qu’une convergence de revenus entre pays


riches et pauvres.
Comment expliquer ces résultats contraires à la théorie?

 Deux idées principales: la géographie et la qualité des institutions.


III. Mondialisation et développement (suite)
2. Mondialisation, développement, géographie, et qualité des institutions

 Le facteur géographique est le déterminant principal du climat et des


dotations en ressources naturelles, et peut aussi jouer un rôle essentiel dans les
frais de transport et le degré de diffusion des nouvelles technologies en
provenance de régions plus avancées. Par conséquent, elle influe notablement
sur la productivité agricole, la qualité des ressources humaines, ainsi que sur
l’efficacité du commerce.

 La qualité des institutions impacte considérablement la réduction des


inégalités dans les pays en développement (Rodrik et Subramanian, 2003).
Ces auteurs montrent que de meilleures institutions et une meilleure
protection des droits de propriété accroissent les investissements et
stimulent le progrès technologique, et donc les revenus. De toute évidence,
le problème de mauvaise gouvernance (notamment de corruption et de
mauvaise gestion de l’investissement public et de l’aide publique au
développement) nuit considérablement au développement économique des
pays pauvres.
MODULE 3:
FIRMES MULTINATIONALES
ET INVESTISSEMENTS
DIRECTS ETRANGERS
I. Définitions et rôle
 Définitions
• Diversité des définitions

• Une Firme Multinationale (FMN) est une entreprise qui possède au moins
une filiale (dans un pays étranger). Elle devient donc multinationale
lorsqu’elle entreprend un investissement direct étranger.

• Ce sont des firmes généralement de grande taille, dont l’organisation et la


gestion sont le plus souvent centralisées, développant leur activité
productive grâce à des filiales implantées dans plusieurs pays (au moins une
filiale à l’étranger).

• Exemples de FMN au Mali: Orange, Total, Shell…


I. Definitions et rôle (suite)

• Rôle majeur des FMN dans l’économie mondiale

• « Les mouvements internationaux de capitaux, les firmes multinationales, revêtent


une importance considérable dans les relations internationales ; leurs descriptions
et la compréhension de leur logique devient alors primordiale pour comprendre les
évolutions actuelles et futures de l’économie mondiale »
[Mucchielli J.-L. et al, (1982)]

• L’une des plus concrètes caractéristiques des activités des FMN dans le Monde est
l’Investissement Direct Etranger (IDE).

• On considère généralement qu’une FMN effectue un IDE lorsqu’elle détient au


moins 10% du capital d’une entreprise étrangère. Il y a donc là une logique de
contrôle durable sur l’entreprise étrangère. En deçà de 10%, on dit qu’il y a
investissement de portefeuille.
I. Definitions et rôle (suite)
Quelques données sur les FMN (sources: OMC, Banque Mondiale)
 L’emploi des filiales des FMN s’élevait à 72,6 millions en 2007 (contre 20 millions en 1982).

 Plus des 2/3 du commerce mondial est réalisé par les FMN.
II. Typologies des FMN
On peut classer les FMN selon deux principaux critères:

• Critère 1 : selon le type de relations entre la firme et les


pays d’origine et d’implantation (H. Perlmutter, 1965).

• Critère 2 : Selon la stratégie et l’organisation de


l’entreprise (M. Brooke et L. Remmers, 1973 et Michalet et
Delapierre, 1976).
II. Typologies des FMN (suite)
Selon le Critère 1, les FMN peuvent être classées en trois catégories:

• La firme ethnocentrique

» Tournée vers son pays d’origine dont elle reste très


dépendante.
» Organisation et gestion très centralisées, laissant peu
d’initiatives aux filiales.
» Capital des filiales en totalité ou en quasi-totalité détenu par la
société mère.
» Capital de la société mère entièrement détenue par des
nationaux du pays siège.
» Dirigeants et même parfois les cadres supérieurs des filiales
ont la nationalité du pays d’origine.
II. Typologies des FMN (suite)
• La firme polycentrique
» Axée sur les pays d’implantation.
» Grande marge d’initiative, des compétences et des
responsabilités étendues laissées aux dirigeants des filiales.
» Groupe très décentralisé, avec éventuellement une
participation de capitaux et des pouvoirs publics locaux au
contrôle des filiales.

• La firme géocentrique
» Intégré mondialement.
» Etat-major cosmopolite, capital du groupe partagé entre des
détenteurs de plusieurs nationalités.
» Firme décentralisée.
» Son activité relève d’un plan d’ensemble élaboré en étroite
collaboration avec les dirigeants des filiales.
» Toute forme d’affiliation nationale tend à disparaître.
II. Typologies des FMN (suite)
Dans la réalité quelles catégories de FMN existent vraiment selon le
Critère 1?

 La plus grande partie des FMN dans le Monde appartient au premier


type (ethnocentrique).

 Les FMN du deuxième type (polycentrique) se révèlent instables et


non viables.

 Il n’existe pas de FMN du troisième type (géocentrique).


II. Typologies des FMN (suite)
Selon le Critère 2, on peut classer les FMN en fonction du niveau
de développement de leurs activités et de leurs stratégies.

• 3 types en fonction de leurs stratégies:


Stratégie commerciale ou phase de la filiale-relais (création
des filiales par pure stratégie commerciale, se faire connaître et
avoir plus de débouchés).

Stratégie productive ou phase de la filiale-atelier (on intègre la


dimension optimalité des coûts, compétitivité..).

Stratégie de développement des activités intangibles


(développement des activités tertiaires, localisation des sièges
sociaux dans les paradis fiscaux..).
III. Analyse économique des FMN
• Trois grandes questions :

• « Pourquoi » une firme souhaite-t-elle devenir FMN ?

• « Comment » une firme souhaite s’internationaliser ?

• « Où » est-il souhaitable qu’elle s’implante ?


III. Analyse économique des FMN (suite)
Pourquoi?
 La théorie éclectique de Dunning (1981) ou OLI

 Selon cette théorie, la FMN doit avoir des avantages sur les firmes locales
pour compenser les handicaps d’entrée sur le marché local (surmonter des
barrières culturelles et linguistiques et s'adapter à une nouvelle marche des
affaires dans un environnement souvent hostile, subir les coûts de
communication avec ses filiales à l'étranger , risque de confiscation..).

 Ces avantages se résument à l’acronyme OLI (O = Ownership; L =


Location; I= Internalisation).

 La firme multinationale doit avoir certains avantages de propriété ou


spécificité (« Ownership"), tels que la possession de brevets ou une
aptitude supérieure à organiser certaines activités. En effet, c’est cet atout
(marque, savoir faire…) qui permettra à la firme d’avoir un avantage sur ses
concurrents et de surcompenser les coûts liés à la multinationalisation.
III. Analyse économique des FMN (suite)
Pourquoi?
La théorie éclectique de Dunning (1981) ou OLI
La localisation (« Location") de la production jouera un rôle.
D'une part la production se localisera près de la source des
matières premières lorsque les coûts de transports sont élevés.
D'autre part la politique commerciale - et plus généralement
les politiques économiques d'un pays détermineront la
localisation des FMN.

Ensuite il y a la question de l‘Internalisation. La théorie de la


FMN met l'accent sur le transfert de technologie qui s'effectue
souvent mieux à l'intérieur d'une firme (société-mère et sa
filiale), que par un système de licences d'exploitation (avec
d’autres entreprises).
III. Analyse économique des FMN (suite)
Comment s’internationaliser?... par:

 « Greenfield investment »
• création ex-nihilo d’un nouvel établissement dans un pays étranger.

 « Fusions et Acquisitions » (F&A) : (encore nommées F&A transfrontalières)


• la FMN fusionne ou acquiert une firme existante. Ce mode d’internationalisation
est de loin le plus important dans le monde (en général) et tout particulièrement
dans les pays développés.
 « Joint-ventures » (JV) : co-entreprise avec mise en commun des connaissances et des
avoirs. Plusieurs JV peuvent être différenciées : deux entreprises étrangères créent une
nouvelle entreprise dans un pays, une entreprise étrangère crée une nouvelle entité avec
une entreprise privée locale, ou enfin avec une participation du Gouvernement local.

 «Brownfield investment » : rachat d’un établissement mais changement de l’organisation,


de l’activité par le nouvel investisseur (situation hybride entre l’acquisition et le
greenfield).
III. Analyse économique des FMN (suite)
Où se localiser?.... en fonction de:
 La Demande
• se localiser dans des zones qui offrent un meilleur accès à la demande. Ces localisations « centrales »
leur permettent au mieux de se rapprocher de leurs débouchés potentiels. Elles limitent de ce fait les
coûts de transport vers les consommateurs et/ou vers leurs fournisseurs. .
 Les Coûts (main d’œuvre, matières premières …)
 La Présence d’autres entreprises
• les FMN peuvent également rechercher la proximité d’autres firmes pour bénéficier d’externalités
positives (externalités technologiques). Cette proximité d’agglomération spatiale sera toutefois limitée
par l’existence d’externalités négatives. Les études confirment que la présence de firmes (locales ou
étrangères) sur le territoire exerce finalement un pouvoir attractif .
 La Politique d’attractivité du pays hôte
• Les politiques d’aménagement du territoire, les subventions, les allégement fiscaux aux FMN qui
choisissent de se localiser dans les régions concernées ont des effets réels mais limités.
 Autres déterminants
• déterminants économiques (qualité des infrastructures, variation du taux de change, du taux
d'inflation…)
• déterminants sociaux (proximité en termes de culture, de goûts…)
• déterminants politiques (insécurité…)
IV. Les conséquences de la multinationalisation des
entreprises
1. Pour les pays en développement
 Positives (création d’emplois, transfert de technologies, diversité des
produits pour les consommateurs, baisse des prix liée à la concurrence,
augmentation des recettes fiscales..).

 Négatives ( externalités négatives des activités productives (pollution),


problème de souveraineté de l’Etat, fragilité des industries locales face à
cette forte concurrence…).

2. Pour les pays riches


 Positives (rapatriement des bénéfices pour investissement et
innovation, hausse de la compétitivité des entreprises
occidentales par réduction des coûts, diversités des produits..).
 Négatives (délocalisation de la production, pertes d’emplois..).
MODULE 4:
REGIMES DE CHANGES ET
POLITIQUES ECONOMIQUES
I. Aperçu général du Système Monétaire International
(SMI)
1.Définition
Le SMI est l’ensemble des règles et procédures définissant :

 les monnaies de cotation, les facturations et règlements du commerce


international, les mouvements de capitaux et réserves de change ;

 la résorption des déséquilibres des BP et de l’endettement international ;

 les monnaies de référence ou ancres. Aujourd’hui, les monnaies


internationales remplissent à la fois des rôles privés : cotation et
transactions internationales ; et des rôles publics : ancres, monnaies de
réserve et d’interventions sur le change.
I. Aperçu général du Système Monétaire International
(suite)
2. Rôle et acteurs
L’organisme principal chargé de la régulation du SMI est le Fonds Monétaire
International (FMI). D’autres institutions participent quand même à l’exécution des
procédures comme la BRI (Banque des Règlements Internationaux) ou encore les
Banques Centrales des différents pays. Le SMI joue un rôle majeur dans la finance
internationale. Il doit assurer:
 l’échange des monnaies nationales: c’est-à-dire la convertibilité des monnaies
nationales entre elles, et donc la possibilité ou non d’échanger une monnaie nationale
contre une autre.
 l’alimentation en liquidités internationales: le SMI doit permettre un
approvisionnement en liquidités internationales ( moyens de paiement internationaux)
en vue de faciliter l’ajustement des BP et le financement des transactions
internationales. Pendant longtemps, l’or a constitué l’essentiel de ces moyens de
paiement. Aujourd’hui, la plus grande partie de ces liquidités est formée des réserves
de change détenues par les banques centrales. Il faut y ajouter les DTS (Droits de
Tirage Spéciaux) gérés par le FMI. Les DTS sont constitués d’un panier de 5
monnaies des pays membres (dollar américain, euro, yen, yuan, et livre sterling) et
servent à accorder des crédits aux pays membres.
• pays qui en ont besoin.
II. Taux de change et régimes de change
1. Définition et caractéristiques du taux de change

 Pour effectuer des transactions internationales avec un autre pays, un agent


économique a besoin de pouvoir convertir sa monnaie dans la monnaie de l’autre pays.
Le taux auquel est échangé une monnaie nationale contre d’autres monnaies
utilisées pour le commerce international est ce qu’il est convenu d’appeler taux de
change.

 Un taux de change est caractérisé par la nature de sa cotation. On parle de cotation au


certain lorsqu’une unité de monnaie nationale est exprimée en une quantité variable de
la monnaie étrangère. Exemple: 1 FCFA= 0.0015 euro. A l’inverse, on parle de
cotation à l’incertain, lorsqu’une unité de monnaie étrangère est exprimée en une
quantité variable de la monnaie nationale. Exemple: 1 euro= 655 FCFA.

 Le taux de change peut être au comptant (ou spot) c’est-à-dire pour les achats et
ventes immédiats de devises, ou alors à terme (forward) pour les opérations de change
à une date future.
II. Taux de change et régimes de change (suite)
2.Définition et caractéristiques des régimes de change
 Un régime de change décrit l’ensemble des règles d’interventions des autorités
monétaires d’un pays (Banque Centrale) sur le marché des changes en vue de
contrôler le comportement du taux de change. On retient généralement deux types de
régimes de change allant des plus contraints aux plus flexibles : les régimes de
changes fixes et les régimes de changes flexibles.
 Régimes de changes fixes: La valeur de la monnaie nationale est liée à celle d’une
monnaie de référence par une parité (peg) avec ou sans marges de fluctuations.
Chaque banque centrale de la monnaie nationale est garante du respect de la parité et
doit intervenir sur le marché des changes afin de maintenir cette parité. Par exemple
les pays de l’UEMOA sont dans un régime de changes fixes.
 Régimes de changes flexibles: Le taux de change se forme librement au jour le jour
sur le marché des changes selon la loi de l’offre et de la demande de devises sans
intervention de la Banque centrale. Il est donc par nature instable.
 NB: on parlera de dévaluation ou de réévaluation dans le cas d’un régime de
changes fixes, alors qu’on parlera d’appréciation ou de dépréciation en régime de
changes flexibles.
III. Choix du régime de change et politiques économiques

Bien que les deux types de régimes (fixes et flexibles) soient applicables, le choix du
régime de changes pour un pays dépendra largement des effets de ce dernier sur un certain
nombre de facteurs selon les différents pays concernés (notamment le niveau d’inflation,
d’ouverture commerciale, de développement financier, de mobilité de capitaux, de
flexibilité des prix et des salaires..).
Pour comprendre le choix en matière de régime de change, on peut procéder à l’analyse
des effets des politiques économiques en économie ouverte, c’est-à-dire en intégrant le
commerce extérieur du pays (exportations et importations, mouvements de capitaux, et taux
de change).
Le modèle de Mundell-Fleming ou modèle IS-LM-BP va servir de base à cette analyse.
Le modèle IS-LM-BP réalise l’équilibre simultané du marché des biens et services (IS), de
la monnaie (LM) et extérieur (BP). L’ouverture au commerce modifie l’équilibre du marché
des biens et services (IS) par la prise en compte des exportations et des importations.
L’équilibre du marché de la monnaie (LM) doit à présent tenir compte de la création
monétaire liée à la gestion du taux de change par les autorités monétaires.
III. Choix du régime de change et politiques économiques
(suite)

1. Courbe IS (Rappel)

La courbe IS est définie sur l’ensemble des points formés par les
combinaisons entre i (taux d’intérêt) et Y (revenu) qui assurent
l’équilibre sur le marché des biens et services. Elle lie le revenu (Y)
négativement auI taux d’intérêt
IS (i).

Y
III. Choix du régime de change et politiques économiques
(suite)

2. Courbe LM (Rappel)
La courbe LM permet la réalisation de l’équilibre sur le marché de la monnaie en
déterminant la quantité de monnaie disponible dans l’économie en fonction des
valeurs de Y et de i. Keynes estime qu’il y a un taux d’intérêt max, IM, à ce taux on
parle de préférence absolue pour les titres et un taux d’intérêt min, Im, à ce taux
on parlera de trappe à liquidités ou encore de trappe monétaire.
i LM

IM

Im

Y
III. Choix du régime de change et politiques économiques
(suite)
3. Courbe BP (nouveauté)
 La courbe BP définit l’ensemble des combinaisons du revenu Y et du taux d’intérêt i qui permettent l’équilibre de la
balance des paiements. La BP est constituée ici de la balance commerciale (BC) et de la balance des capitaux (BK).

 Le solde de la balance commerciale= exportations – importations.

 Ce solde se détériore quand le revenu national augmente (plus de produits importés car plus de revenus), et s’améliore
avec la dépréciation du taux de change (produits nationaux moins chers à l’exportation).
 Concrètement la balance commerciale (BC) dépend à la fois du revenu national (Y) et du taux de change (e) du pays:
BC=f(Y,e)
III. Choix du régime de change et politiques économiques
(suite)
3. Courbe BP (nouveauté)
Le solde de la balance des capitaux (BK) résulte des mouvements de capitaux. Ces mouvements de
capitaux dépendent du différentiel de rendement entre un placement sur le territoire national (au taux i),
et un placement dans le pays étranger (au taux d’intérêt étranger i*).
BK=f(i-i*)
Plus les capitaux sont mobiles, plus le différentiel d’intérêt devient faible. Une parfaite mobilité des
capitaux correspond a un différentiel nul et donc que i=i*.
En résumé:
BP= BC(Y, e)+BK(i-i*)
On néglige le taux d’intérêt étranger pour simplifier et on obtient:
BP= BC(Y, e)+ BK(i)
III. Choix du régime de change et politiques économiques
(suite)
3. Courbe BP (nouveauté)
 A l’équilibre on a:
BP=0, et donc
BC(Y,e)+BK(i)=0
On obtient par un développement (que l’on ne vas pas traiter ici) l’équation de la courbe BP:
Y= a*i+b, et BP=f(Y,i)
 On obtient donc l’´equation de la courbe BP qui correspond à l’ensemble des combinaisons de taux
d’intérêt et de revenu compatibles avec l’équilibre de la balance des paiements.
 Si la BC d’un pays est excédentaire, il dégage donc une capacité de financement disponible pour financer
le déficit du reste du monde. On observe donc une sortie de capitaux. A l’inverse, un déficit de la BC du
pays domestique entraine une entrée de capitaux du reste du monde.
III. Choix du régime de change et politiques économiques
(suite)

3. Courbe BP (nouveauté)
La pente de la courbe BP va déterminer la forme de la courbe. En
d’autres termes, la courbe BP sera d’autant plus horizontale que les
mouvements de capitaux sont libres (mobilité parfaite des capitaux);
et d’autant plus verticale que leurs mouvements sont faibles (faible
mobilité des capitaux).
III. Choix du régime de change et politiques économiques
(suite)

3. Courbe BP (nouveauté)
L’équilibre simultané sur les trois marchés est donné par le graphique
ci-dessous. On observe que de manière générale, la courbe BP est plus
plate que la courbe LM notamment en raison d’une plus grande mobilité
des capitaux avec le phénomène de Mondialisation.
LM
i
BP

i*

IS
Y* Y
III. Choix du régime de change et politiques économiques
(suite)
4. Politique budgétaire et choix du régime de change

Cette politique vise en général à stimuler l’activité économique notamment en


modifiant le niveau d’imposition (recettes fiscales) ou de dépenses publiques dans
l’économie. En période de forte croissance, la discipline budgétaire est cependant de
rigueur (réduction du déficit public).

L’effet net d’une politique de relance budgétaire dépendra du degré de mobilité des
capitaux, ainsi que du régime de change du pays.
III. Choix du régime de change et politiques économiques
(suite)
4.1 Politique budgétaire en changes fixes et forte mobilité des capitaux
 Une politique de relance budgétaire (exemple hausse des dépenses publiques) entraine une augmentation du revenu
national, ce qui stimule les importations (BC se dégrade) et augmente le taux d’intérêt (hausse de la demande de
monnaie d’où hausse du taux d’intérêt). La courbe IS se déplace vers le haut à droite et l’équilibre passe de A à B.
 La hausse du taux d’intérêt entraine une entrée de capitaux (BK augmente), ce qui améliore globalement la BP (effet
net sur BP positif car mobilité des capitaux très élevée).
 L’excédent de la BP entraine une réévaluation de la monnaie locale et oblige la banque centrale `a intervenir pour
défendre la parité fixe : elle crée donc de la monnaie pour acheter des devises, ce qui permet de maintenir les changes
fixes. L’offre de monnaie étant plus importante, LM se déplace vers le bas à droite.
 Pour équilibrer le marché de la monnaie (car offre de monnaie plus élevée), le taux d’intérêt va baisser (passage de i2
à i3), ce qui permet aussi une hausse de l’investissement et donc du revenu national (passage de Y2 à Y3). Le nouvel
équilibre global se trouve au point C.
III. Choix du régime de change et politiques économiques
(suite)

4.1 Politique budgétaire en changes fixes et forte mobilité des


capitaux
LM1
i
LM2

B BP
i2
i3 C
i1 A

IS2

IS1
Y
Y1 Y2 Y3
III. Choix du régime de change et politiques économiques
(suite)
4.2 Politique budgétaire en changes fixes et faible mobilité des capitaux
 Dans ce cas la pente de la courbe BP est plus importante que celle de LM (faible mobilité des capitaux). Comme
dans le cas en forte mobilité des capitaux, la relance budgétaire entraine une hausse du revenu, des importations et
du taux d’intérêt (déplacement de IS vers le haut à droite et passage de l’équilibre de A à B).
 La hausse du taux d’intérêt (passage de i1 à i2) entraine une entrée de capitaux (BK augmente), mais cette fois-ci
l’effet net sur la BP est négatif (faible mobilité des capitaux donc ouverture commerciale domine ouverture
financière).
 Le déficit de la BP entraine une dévaluation de la monnaie locale, et une baisse des réserves et de l’offre de
monnaie (dépréciation qui oblige la banque centrale à intervenir en achetant sa propre monnaie contre les réserves,
d’où une baisse des réserves et de l’offre de monnaie). La courbe LM se déplace en haut à gauche. Pour
équilibrer le marché de la monnaie, i augmente ce qui baisse l’investissement et le revenu (passage de Y2 à Y3).
III. Choix du régime de change et politiques économiques
(suite)

4.2 Politique budgétaire en changes fixes et faible mobilité des


capitaux
BP
i
LM2
C
i3 LM1
B
i2
i1 A

IS2

IS1
Y
Y1 Y3 Y2
III. Choix du régime de change et politiques économiques
(suite)
4.3 Politique budgétaire en changes flexibles et forte mobilité des capitaux
 En régime de changes flexibles, le taux de change devient une variable d’ajustement (BP se déplace) tandis que l’offre
de monnaie redevient exogène (LM ne bouge plus). Dans le cas d’une forte mobilité des capitaux, la relance budgétaire
entraine une hausse du revenu, des importations, et du taux d’intérêt. IS se déplace vers le haut (passage de IS1 à IS2).
 La hausse de taux d’intérêt attire les capitaux (BK augmente), et implique une appréciation du taux de change (effet net
sur BP positif car ouverture financière domine ouverture commerciale).
 L’appréciation du taux de change réduit les exportations, et cette appréciation se poursuit jusqu’à ce que le déficit
commercial compense l’excédent de la balance des capitaux (passage de BP1 à BP2).
 La BP redevient donc équilibrée mais l’effet de la relance budgétaire est en partie annulé du fait de la réduction des
exportations qui réduit le revenu national (passage de Y2 à Y3) et qui ramène la courbe IS vers le bas.
III. Choix du régime de change et politiques économiques
(suite)

4.3 Politique budgétaire en changes flexibles et forte mobilité


des capitaux
IS2 LM
i IS3
IS1 B
i2 BP2
C
i3 BP1

A
i1

Y
Y1Y3 Y2
III. Choix du régime de change et politiques économiques
(suite)
4.4 Politique budgétaire en changes flexibles et faible mobilité des capitaux

 Dans le cas d’une faible mobilité des capitaux, la relance budgétaire entraine une hausse du revenu, des
importations, et du taux d’intérêt. IS se déplace vers le haut (passage de IS1 à IS2 et équilibre de A à B).
 La hausse de taux d’intérêt attire les capitaux (BK augmente), mais entraine cette fois-ci une dépréciation du taux
de change à cause de la faible mobilité des capitaux (effet net sur BP négatif car excédent de BK ne compense pas
le déficit de BC). La courbe BP se déplace ainsi vers le bas (passage de BP1 à BP2).
 La dépréciation du taux de change favorise dans un deuxième temps les exportations, et renforce l’effet de relance
budgétaire (de IS2 à IS3), qui augmente le revenu national (de Y2 à Y3) et le taux d’intérêt, ce qui permet de
rétablir l’équilibre extérieur. Le nouvel équilibre global se situe au point C.
III. Choix du régime de change et politiques économiques
(suite)

4.4 Politique budgétaire en changes flexibles et faible mobilité


des capitaux
BP1
i BP2

LM
C
i3
B
i2 A
i1
IS3
IS2
IS1
Y1 Y2 Y3 Y
III. Choix du régime de change et politiques économiques
(suite)
5. Politique monétaire et choix du régime de change

 La politique monétaire est l’action par laquelle les autorités monétaires (la Banque centrale) agissent sur l’offre de
monnaie pour influencer l’économie (politiques de relance ou de stabilisation).

 L’effet net d’une politique de relance monétaire dépendra principalement du régime de change du pays, le degré de
mobilité des capitaux contribuant à accentuer simplement l’effet.
III. Choix du régime de change et politiques économiques
(suite)
5.1 Politique monétaire en changes fixes

 NB: Dans le cas d’une politique monétaire en changes fixes, les effets sont les mêmes quel que soit le degré de mobilité des capitaux (qu’elle soit
forte ou faible).
 Une politique monétaire expansive entraine une augmentation de l’offre de monnaie (LM se déplace vers le bas à droite). L’ajustement sur le marché
de la monnaie fait baisser le taux d’intérêt ce qui stimule l’investissement et augmente le revenu national ( passage de Y1 à Y2 et équilibre passant de
A à B).
 La baisse du taux d’intérêt entraine une sortie de capitaux (BK se dégrade). Comme le revenu augmente, les importations aussi augmentent (BC se
dégrade) ce qui dégrade globalement la BP.
 Le déficit de la BP entraine une dévaluation de la monnaie nationale et oblige la banque centrale `a intervenir pour défendre la parité fixe : elle va
donc vendre des devises pour acheter de la monnaie nationale, ce qui permet de maintenir les changes fixes. L’offre de monnaie étant réduite, LM se
déplace vers sa position initiale (équilibre de B à C), ce qui augmente le taux d’intérêt et réduit le revenu national (de Y2 à Y1).
III. Choix du régime de change et politiques économiques
(suite)

5.1 Politique monétaire en changes fixes


LM1
i LM2

BP

C
i1 A
i2 B

IS
Y
Y1 Y2
III. Choix du régime de change et politiques économiques
(suite)
5.2 Politique monétaire en changes flexibles

 NB: Dans le cas d’une politique monétaire en changes flexibles, les effets sont les mêmes, le degré de mobilité des capitaux accentuant
simplement ces effets.
 Une politique monétaire expansive entraine une augmentation de l’offre de monnaie (LM se déplace vers le bas à droite). L’ajustement sur le
marché de la monnaie fait baisser le taux d’intérêt ce qui stimule l’investissement et augmente le revenu national (passage de Y1 à Y2 et équilibre
passant de A à B).
 La baisse du taux d’intérêt entraine une sortie de capitaux (BK se dégrade). Comme le revenu augmente, les importations aussi augmentent (BC se
dégrade) ce qui dégrade globalement la BP.
 Le déficit de la BP entraine une dépréciation de la monnaie nationale. Cette dépréciation va dans un deuxième temps favoriser les exportations
et réduire les importations (BC s’améliore), ce qui hausse le revenu et déplace la courbe IS vers le haut et la courbe BP vers le bas. Le nouvel
équilibre global est au point C avec un revenu plus élevé(de Y2 à Y3).
III. Choix du régime de change et politiques économiques
(suite)
5.2 Politique monétaire en changes flexibles

LM1
i
LM2
BP1
BP2

A C
i1
i3
i2 B
IS2
IS1

Y1 Y2 Y3 Y
III. Choix du régime de change et politiques économiques
(suite)
6. Analyse comparative de l’efficacité des politiques économiques en fonction du régime de
change

 Avec le phénomène de Mondialisation, on assiste à une mobilité de plus en plus forte des capitaux au sein des pays. Par
conséquent, l’analyse comparative (issue de l’analyse graphique) en termes d’efficacité des politiques économiques
dans une situation de forte mobilité des capitaux est donnée dans le tableau suivant:
III. Choix du régime de change et politiques économiques
(suite)
7. Changes fixes Vs flexibles: autres éléments de comparaison
 Régime de changes fixes:
 Réduit la volatilité macroéconomique qui augmente l’incertitude sur les comportements de consommation, d’investissement et de production.
 Non inflationniste.
 Réduit les conséquences du péché originel (dettes en devises étrangères dont la valeur augmente à la suite d’une dépréciation de la monnaie locale).

 Régime de changes flexibles:


 Plus de flexibilité dans la gestion des politiques internes et externes.
 Pas de contraintes dans la gestion des réserves de changes par la banque centrale.
 Inflationniste.
 Mécanisme de rééquilibrage automatique de la BP.

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