Vous êtes sur la page 1sur 7

CHAPITRE II : LA MONDIALISATION

I- LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL


1- Historique du commerce international

Le commerce existe déjà depuis l’époque préhistorique à partir des échanges simples et
des besoins de subsistances.

Durant l’antiquité, le commerce devient international grâce à l’évolution du moyen de


transport, comme le commerce maritime des phéniciens par la mer Méditerranée, un fort
accroissement du commerce par l’empire romain.

Au moyen âge, le risque de stockage et de transport des marchandises s’est largement


augmenté et laissé place à une baisse importante de l’activité commerciale à cause des guerres
incessantes. Mais ça n’empêche de faire des échanges entre les royaumes, le plus connu est la
route de la soie (échange entre l’extrême orient et l’occident).

Le commerce moderne à partir du XVIème siècle, les formidables progrès techniques


réalisés en matière de transports, de communications et de technologies de l’information
constituent une explication à la forte augmentation du commerce international.

2- Quelques définitions

-La mondialisation (ou globalisation) désigne le processus d’intensification des mouvements


et des échanges (facteurs de production, biens et services, capitaux, de technologie ou des
pratiques culturelles) dans le monde.

-Le libre-échange est une doctrine économique prônant la libre circulation des biens et des
services entre les pays.

Cette théorie applique, au niveau international, le principe libéral selon lequel il


convient de « laisser-faire, laisser-aller » le marché et donc de supprimer les entraves, c'est-à-
dire les interventions extérieures comme la fixation de quotas et de droits de douane par l'État
afin d'aboutir à la meilleure situation économique possible.

-Le commerce international désigne l’ensemble des échanges de biens et de services qui
s’effectuent entre pays différents.

Le commerce international est une notion moins large que celle d'échange international.
2- Les interactions entre la croissance des échanges et la croissance économique
mondiale

On remarque une corrélation entre la croissance des échanges mondiaux et la croissance


de la production mondiale. Ces deux phénomènes sont en interaction, mais il semble que
l’évolution du commerce mondial « sur-réagit » par rapport à celle de la croissance mondiale :
elle est toujours plus forte (à la hausse ou à la baisse) que la croissance mondiale.

3.a- Le commerce extérieur est source de croissance par le biais des importations
et des exportations

L‘importation de biens de consommation permet d‘acheter à meilleur prix ce qui accroît le


pouvoir d‘achat des ménages.

Les exportations sont l‘une des composantes de la demande ; au même titre que la
demande des ménages, celle des entreprises ou celle de l‘État, les exportations participent aux
débouchés de la production. Par ailleurs, les exportations ont un effet multiplicateur sur la
production nationale.

3.b- La concurrence et la spécialisation sont des facteurs de croissance

Le libre-échange oblige les entreprises à accroître leur compétitivité pour faire face à la
concurrence et donc à améliorer et à rationaliser leur processus de production.

Le libre-échange conduit naturellement à la spécialisation. Elle mène à une optimisation


de la production mondiale qui devrait naturellement conduire à une baisse des prix et à une
hausse de la production.

3.c- Différences d’avantages au commerce international

Le commerce international est un jeu à somme positive, globalement favorable à la


croissance mondiale, mais les gains de l’échange ne sont pas répartis équitablement.

Certains pays peuvent y gagner moins que d’autres ; certains peuvent même y perdre
lorsqu’ils sont par exemple victimes d’une forte détérioration de leurs termes de l’échange.

Comme Nicolas Kaldor l’a mis en évidence, les industries menacées par le libre-échange
sont généralement les industries qui utilisent proportionnellement plus de travail que de
capital.
3- Les principaux déterminants et fondements des échanges commerciaux et de la
spécialisation

La dotation factorielle de HOS, les avantages comparatifs et les avantages absolus sont des
théories économiques qui expliquent les échanges internationaux et la spécialisation.

Voici leurs différences :

- La dotation factorielle de HOS (théorème d'Heckscher-Ohlin-Samuelson) :

Cette théorie explique que les pays se spécialisent dans la production des biens pour
lesquels ils possèdent une dotation factorielle relativement abondante et exportent ces biens.
Les facteurs de production considérés sont le travail et le capital.

Selon cette théorie, chaque pays a une dotation relative en travail et en capital qui
détermine sa spécialisation dans la production des biens.

- Les avantages comparatifs de David Ricardo :

Cette théorie explique que chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la production du bien
pour lequel il a un avantage comparatif, c'est-à-dire un coût d'opportunité plus faible que celui
des autres pays. L'avantage comparatif est déterminé par la productivité relative des facteurs
de production utilisés pour produire chaque bien.

- Les avantages absolus d’Adam Smith :

Cette théorie explique que chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la production du bien
pour lequel il a un avantage absolu, c'est-à-dire qu'il peut produire ce bien avec une quantité
de facteurs de production inférieure à celle nécessaire aux autres pays. L'avantage absolu est
déterminé par la productivité absolue des facteurs de production utilisés pour produire chaque
bien.

En résumé, la dotation factorielle de HOS se concentre sur les dotations relatives en


travail et en capital, tandis que les avantages comparatifs et absolus se concentrent sur la
productivité relative et absolue des facteurs de production.

4- Le commerce intra-branche et interbranches

Le commerce international est en grande partie un commerce intra-branche : les


branches les plus exportatrices sont souvent les plus importatrices ; c’est par exemple le cas
de la branche automobile en France, en observant le contenu des échanges internationaux, on
peut constater que les pays ont tendance à échanger des produits de même nature (par
exemple, exportations/importations d'automobiles entre les États-Unis et la France).

Pour certains, cela s'explique par le fait que les consommateurs expriment « une demande
de différence » ; ils consomment des produits semblables mais non identiques. Le
consommateur veut avoir le choix entre un grand nombre de produits pour satisfaire un même
besoin. Malgré les efforts de multiplication des gammes, les producteurs nationaux ne
peuvent faire face à ce besoin de diversité, il faut donc importer.

L’échange international peut aussi être « échange interbranches » car les pays
s’échangent des produits provenant de branches différentes ou pour le dire autrement les
produit qu’ils exportent proviennent de branches différentes que les produits qu’ils importent.

5- Les principales stratégies de localisation/délocalisation des firmes multinationales et


leur impact sur l’emploi et la croissance des pays d’origine et des pays d’accueil

6.a- Définitions

- Une firme multinationale (FMN) est une entreprise qui a son siège social dans un pays
d'origine et qui a créé des filiales dans des pays étrangers.

- Investissement direct à l’étranger (IDE) : correspond à un investissement qu’une unité


résidente d’une économie effectue dans une unité résidente d’une autre économie.

- Compétitivité-prix désigne la capacité à conquérir des parts de marché en raison d’un


niveau de prix plus faible que les concurrents.

- Compétitivité hors prix ou structurelle désigne la capacité à conquérir des parts de marché
indépendamment du niveau du prix grâce à l’adaptation à la demande, à la qualité réelle ou
supposée du produit, au service après-vente, à l’image de marque, aux délais du livraison,
etc…

6.b- Mode de fonctionnement des FMN

Elles se manifestent au marché mondial selon des modes différents :


 Délocalisation, fermeture d’une unité de production implantée sur un territoire
accompagnée de sa réouverture sur un autre territoire « Relocalisation ».
 IDE, prise de contrôle de sociétés implantées à l’étranger :
- Implantation d’une unité de production à l’étranger
- Acquisition d’une part au capital social (+10%)
- Réinvestissement des bénéfices
- Opérations financières entre société mère et ses filiales
 Externalisation, confier une partie ou la totalité de la production à un sous-
traitant étranger dont le coût de production est moins élevé.
 La concession de licence ou franchise « licensing »

6.c- Les stratégies et déterminants de la compétitivité des FMN

On distingue quatre principales stratégies des FMN :

- Stratégie d’approvisionnement : Implantation de filiales produisant des matières premières

Déterminants : coûts de production

- Stratégie de marché : Implantation de filiale-relais pour accroître les ventes en se


rapprochant des clients

Déterminants : qualité/ renommée et services proposés

- Stratégie de rationalisation : Implantation de filiale-ateliers pour y produire à coût plus bas

Déterminants : coûts de production

- Stratégie de différentiation : Modification d’une ou plusieurs caractéristiques du produit


pour le distinguer de celui des concurrents

Déterminants : qualité/ renommée et services proposés

6.d- Les conséquences de l’implantation des FMN

 EFFETS POSITIFS
Accélère le développement des exportations du pays d’accueil
Création d’emplois importante dans le pays d’accueil
Favorise les transferts technologiques
Favorise la croissance économique su pays d’accueil par l’apport de capitaux
 EFFETS NEGATIFS
Etouffe la concurrence en achetant ou en éliminant les firmes locales
Contribue à la dégradation des conditions de travail et de l’environnement des pays
d’accueil.
6- Libre échange et nécessité de la coopération internationale :
7.a- GATT et OMC

Le GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce) a été créé en 1947 et a pris
effet en 1948 en tant qu’accord entre 23 pays. Il est resté en vigueur jusqu’en 1995, date à
laquelle son nombre de membres avait atteint 128 pays.

L’OMC (Organisation mondiale du commerce) a été créée le 1er janvier 1995 en vertu de
l’Accord de Marrakech, signé par 123 nations le 15 avril 1994. Elle a remplacé le GATT. À
partir du 29 juillet 2016, l’OMC compte 164 membres.

GATT OMC

Accord général sur les tarifs douaniers et le


commerce Organisation mondiale du commerce

Organisation permanente dont l’autorité a été ratifiée par ses


Traité international temporaire nombreux États membres

Accord multilatéral entre plusieurs nations du Organisation mondiale qui encourage et facilite le
monde pour réglementer le commerce commerce entre les pays et aide à résoudre les différends
international commerciaux

Ne possède pas d’existence institutionnelle,


mais dispose d’un petit secrétariat Dispose d’une institution permanente avec un secrétariat

Les nations participantes sont appelées


parties contractantes Les nations participantes sont appelées membres

Les règles du GATT ne concernent que le Les règles de l’OMC incluent les services et les aspects de
commerce des biens la propriété intellectuelle ainsi que les biens

7.b- L’apparition des intégrations économiques


A partir des travaux de Bela Balassa, on distingue traditionnellement cinq degrés d’intégration
économique :

- La zone de libre-échange : suppression des barrières douanières entre les pays membres.

- L’union douanière : suppression des barrières douanières et instauration d’un tarif extérieur
commun.

- Le marché commun : union douanière plus libre circulation des facteurs de production
(travail et capital) .

- L’union économique : marchée commun plus mise en place de politiques communes.

- L’union économique et monétaire : union économique plus mise en place d’une monnaie
unique.

Vous aimerez peut-être aussi