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Comment la courbe de Lorenz et le coefficient de Gini permettent d’étudier la répartition des

revenus dans une population ?

Intro : L’utilisation des mathématiques en sciences économiques est courante. C’est à partir du XVIIIe
siècle qu’on a commencé à formaliser les sciences économiques par le recours à l’utilisation des
fonctions mathématiques pour étudier le comportement et les relations des variables économiques
comme par exemple la fonction de demande qui permet d’aboutir à une courbe de demande
indiquant les quantités que les consommateurs sont prêts à acheter pour tout niveau de prix,
établissant ainsi la relation entre la variation des prix et les revenus. Par la suite, les économistes ont
eu de plus en plus recours aux outils mathématiques dans leur démarche en particulier à partir de la
révolution marginaliste. Les outils les plus utilisées par les économistes sont les fonctions, les
graphiques et les statistiques. Nous allons nous intéresser maintenant à la courbe de Lorenz et le
coefficient de Gini qui permettent d’étudier la répartition des revenus dans une population et de se
rendre compte de certaines inégalités économiques qu’il peut y avoir dans une population.

Parlons maintenant de la courbe de Lorenz qui est une représentation graphique de la fonction de
répartition d’une variable donc pour ce qui nous intéresse, les revenus. Le revenu correspond à
l’ensemble des sommes perçues par une personne ou un ménage. Le revenu disponible correspond
au revenu d’un ménage après redistribution. Il faut prendre en compte les revenus du travail, les
revenus de la propriété, les revenus de transferts et enlever le montant des impôts directs ainsi que
les cotisations sociales. Elle est utilisée par les économistes notamment pour mesurer les inégalités
de distribution de richesses (comme les revenus). Elle permet de représenter une fonction de
répartition reliant des proportions de la population aux parts des richesses détenues par la
population. D’une autre manière, elle permet de relier les parts X de la population aux parts Y de la
richesse détenue par cette population. Cette courbe est représentée dans le plan d’abscisse 0 et
d’ordonnée 0 (0 ; 0) et (1 ; 1). De plus, elle se situe en dessous de la droite d’équirépartition dont
cette dernière représente une situation d’égalité parfaite.
Cette diagonale est une fonction affine qui a pour équation y = x.
Plus la courbe de Lorenz se confond avec diagonale, plus la distribution des richesses est égalitaire. A
l’inverse, plus elle est éloignée, plus la distribution est inégalitaire.
En abscisses sont représentées les proportions cumulées d'un partage de la population (par exemple
les dix déciles) et en ordonnées se trouvent les pourcentages cumulés de revenus (proportion de la
population située en-deçà du décile) La courbe de Lorenz part de l’origine (0 % de la population
perçoit 0 % du revenu) et se termine au point (1 ; 1) ou (100 % ; 100 %) Cf voir graphique

Le coefficient de Gini a été développé par le statisticien italien Corrado Gini.


Selon l'Insee, l’indice ou coefficient de Gini est un indicateur synthétique d’inégalités de salaires, de
revenus, de niveaux de vie. Il varie entre 0 et 1. Il est égal à 0 dans une situation d’égalité parfaite où
tous les salaires, les revenus, les niveaux de vie seraient égaux. À l’autre extrême, il est égal à 1 dans
une situation la plus inégalitaire possible, celle où tous les salaires, les revenus, les niveaux de vie
sauf un seraient nuls. Entre 0 et 1, l’inégalité est d’autant plus forte que l’indice de Gini est élevé.
Pour l'obtenir, il faut diviser l'aire de l'espace entre la bissectrice (représente l'égalité parfaite) et la
courbe de Lorenz (distribution observée des revenus disponible), par toute la superficie situé sous la
droite d’égalité parfaite.
Le coefficient de Gini est une mesure largement utilisée pour rendre compte des inégalités
économiques.
Prenons un exemple : prenons la fonction x². En 0, elle vaut 0 et en 1, elle vaut 1. Cette fonction peut
donc correspondre a une fonction de lorenz.
Si Indice Gini = 1 ; situation la plus inégalitaire possible
Si indice Gini = 0 ; situation la plus égalitaire possible

y=x
𝐴 At−Ac
Coeff Gini =𝐴𝑡 = At

Ac Ac
= 1- At = 1- 1/2 =1-2Ac

1
=1-2∫0 (𝑥)𝑑𝑥

1 x³ 1 1
1-2∫0 𝑥²𝑑𝑥 = 1 − 2[ 3 ∫0 = 1 − 2(3 – 0)

2 1
=1- 3 = 3

Les inégalités en Europe sont pour l’essentiel mesurées par Eurostat au travers du Portail des
données ouvertes de l’Union européenne. Sur l’ensemble des 28 pays, le coefficient de Gini était de
0,306 en 2017. La Slovaquie est en tête du classement des pays les plus égalitaires, avec un
coefficient de Gini de 0,232, suivie par la Slovénie (0,237) et la République tchèque (0,245). Pour
2018, l'Insee mesure une hausse de 0,005 de l'indice Gini qui s'établirait à 0,294. (mondial).
Les inégalités économiques sont renforcées par la transmission, surtout au sein des familles aisées,
d’un patrimoine, le patrimoine désigne l’ensemble des biens possédés par un individu ou par un
ménage, par exemple les immeubles, les valeurs mobilières. Le patrimoine est un stock que l’on
acquiert en utilisant son revenu (ou en héritant) et que l’on peut transmettre. Les inégalités de
patrimoine viennent renforcer les inégalités de revenus ce qui conduit à un maintien des inégalités
économiques d’une génération à l’autre. Les inégalités se cumulent entre elles, puisque les inégalités
de patrimoine accentuent les inégalités de revenu, qui à leur tour conduisent à des inégalités face au
logement, face à la santé…

Les inégalités de revenus ont également des conséquences sur la santé. En raison de revenus trop
faibles, certaines personnes doivent renoncer aux soins, notamment aux soins les moins bien
remboursés comme les soins dentaires. Les inégalités de revenus impactent aussi l’accès aux loisirs
et à la culture. Tout le monde par exemple ne peut pas partir en vacances. Toutefois, en matière
culturelle, le niveau de revenu n’est pas le seul facteur à entrer en ligne de compte : le poids du
capital culturel est bien souvent décisif.

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