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Université de Lausanne
Ariana M.C
05/09/2021
Comportements politiques Robin Freymond
Comportements politiques
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Comportements politiques Robin Freymond
Environ 60% jouent un rôle de spectateur : ils regardent, assistent, votent mais ne
se battent pas.
Les formes d’actions non conventionnelles ne sont pas prises en compte (actions
violentes, manifestations). Milbrath par exemple, exclut les manifestations, jugées
illégitimes.
Dans les années 70 : les actions non conventionnelles sont incluses. Ces formes
d’actions protestataires gagnent en légitimité (en raison notamment)
Alors que les manifestations étaient considérées comme des comportements
irrationnels, les analystes commencent dans les années 70, grâce à la mobilisation
des ressources, à considérer les manifestations comme des comportements
rationnels. Normalisation de la manifestation.
Avancée des techniques de recherches :
-Arrivée des sondages
-Notion de potentiel protestataire : Approuve/désapprouve-t-on les
manifestations
-Le fait de l’avoir utilisé (la manifestation), de penser qu’on le ferait ou ferait peut-
être, ou ne le ferait jamais
La mobilisation des ressources : naissance dans les années 70, période phare de
nombreux mouvements sociaux.
Définition plus récente. Comprend ceux qui ont des actions envers non seulement
l’Etat mais d’autres structures sociales (ex : la grève ou le boycott d’une
entreprise).
Définition de Tilly pour les mouvements sociaux.
« Série continue d’interactions entre les détenteurs du pouvoir et ceux qui les
défient (ceux pouvant prétendre s’exprimer au nom d’un groupe dépourvu de
représentations formelles) ».
Idée que dans les sociétés démocratiques, les mouvements sociaux permettent de
représenter ceux qui ne sont pas représentés (idée que les élites jouissent de la
démocratie).
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Sur les groupes d’intérêt : « Entité cherchant à représenter les intérêts d’une
section spécifique de la société dans l’espace public »
Sur les mouvements sociaux : « entreprises collectives pour établir un nouvel ordre
de vie » (actions pas seulement dirigé contre l’Etat, mais aussi l’opinion public,
contre d’autres groupes, pour d’autres groupes, pour soi)
Aberle : travail sur les Indiens Navaho (The Peyote Religion). Il propose une
typologie suivante : est-ce que le changement est limité (concerne seulement la
question des normes/règles) ou radical (valeurs du système social), vise l’individu
ou la structure sociale
La participation politique doit-elle être dirigée contre l’Etat pour qu’il s’agisse d’un
comportement politique ?
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James Scott : Zomia, ou l’art de ne pas être gouverné. Territoire de l’Asie du Sud-
Est. Ces zones montagneuses sont inaccessibles pour le contrôle de l’Etat. Fuite des
habitants. Contre l’idée que le nomadisme et la culture orale seraient primitifs.
Scott démontre que l’exit peut avoir un sens politique (fuite et résistance à
l’emprise étatique). On peut considérer que la migration est un comportement
politique (enjeu politique : réfugié politique ou migrant économique).
James Scott : derrière la loyauté apparente peut exister des formes de résistances
cachées (infra-politique), une dissidence silencieuse, la résistance par le bas.
L’étude des comportements politiques ne prend en compte que les formes de
comportements visibles et non soumis à la répression.
The weapons of the weaks. Travail sur un village malais, sous l’effet de la technique
(arrivée de la technologie), il y a un bouleversement du village.
Les romanciers ont valorisé 2 figures du paysans (le valeureux et le minable). Scott
montre que derrière la déférence des paysans se tisse une résistance (commérage
sur les puissants, valeur de solidarité pour arracher aux riches l’aumône, larcins qui
vise uniquement les privilégiés, chute du rendement quand ils sont embauchés par
un riche, sabotage, absentéisme).
Le mérite de Scott : rendre visible la protestation là où elle était inaperçue par
ethnocentrisme.
Conclusion de Scott
• Les pauvres n’ont souvent pas d’autres choix que de se courber et de ruser
• Même s’ils sont apparemment soumis, ce n’est pas pour autant qu’ils
considèrent la situation comme juste
• Résistance symbolique est à la base d’une forme de résistance matérielle
cachée mais aussi le préalable à des mobilisations collectives lorsque
l’étau se relâche
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Est-ce que ceux qui votent sont les mêmes que ceux qui manifestent ?
Est-ce que les ressources nécessaires pour participer sont les mêmes pour les
différents types de participations (quelles ressources pour manifester, voter, faire
du lobbyng) ?
Analyse historique.
1901 : Parti radical en France, SFIO en 1905. C’est seulement en 1958 (VI) que les
partis sont institutionnalisés.
En Suisse, les partis nationaux apparaissent à la fin du XIX entre 1882 et 1892 sur
la base des sociétés du XIX. PS (1888) ne devient un véritable parti qu’en 1901
(Réunion avec la Sté du Grütli).
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Les groupes d’intérêts sont des intérêts spécifiques vs les partis sont des
représentations générales et transclassistes (recherche du pouvoir)
Modèle de H.Kriesi
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Est-ce que ceux qui votent sont les mêmes que ceux qui manifestent ?
Idée d’un continuum, d’un lien entre les différentes formes. Plus une personne
s’engage en politique, plus elle élargit son répertoire des formes d’action politique.
A la fin des années 60, le recours aux modes d’action protestataire (manifestation,
grèves non autorisées, boycott) s’est développé.
Le mode le plus utilisé : la manifestation car c’est une continuité entre le mode
conventionnel/non conventionnel. Elle a acquis une légitimité (elle est encadrée)
et s’avère un mode charnière. On constate que les manifs ont été de plus en plus
accepté, et généralement plus accepté par les jeunes.
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Est-ce que les ressources nécessaires pour participer sont les mêmes pour les
différents types de participations (quelles ressources pour manifester, voter, faire
du lobbyng) ?
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Tilly néglige certaines formes d’action (il ne prend en compte que la contestation
ouverte, collective et discontinue)
Il néglige
• Formes individuelles de lutte et de résistance
• Opération routinière des partis politiques, des syndicats, etc (excepté
lorsqu’elles produisent une contestation visible dans les arènes publiques).
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1. Action directe : la libération des travailleurs ne doit être que l’œuvre des
travailleurs. L’ouvrier arrache sa revendication au patron. Cela débouche
sur l’idée de la grève générale (pas d’intermédiaire parlementaire).
2. Propagande par le fait. Utilisation du fait insurrectionnel par la propagande.
Au départ, il s’agit d’une démonstration qui sera ensuite copiée par les
autres ouvriers.
3. Illégalisme (ou reprise individuelle). Le vol (la reprise individuelle) serait
légitime d’un point de vue collectif, et légitime d’un point de vue individuel
(dans certains cas). Gros débat chez les socialistes.
L’idéologie des déménageurs à la fin du XIX avance l’idée d’une publicité sans
revendication.
Cela infirme l’idée que des actions collectives et ouvertes coïncident forcément
avec des revendications. Selon les formes de légitimation du pouvoir en place, les
formes de contestation et de résistance varient.
Scission au sein du syndicat des locataires entre ceux qui souhaitent des
revendications et ceux qui les refusent.
a. La participation se transforme
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La révolution silencieuse.
Inglehart se base sur la pyramide de Mazlow : une fois que ses besoins sont
satisfaits, l’homme va tourner ses besoins vers des besoins de natures non
matérielles (esthétiques par exemple).
Le post matérialisme. Ce changement est lié à la croissance économique, au dvt
de l’éducation, l’innovation et l’absence de guerre en Occident. Cela entraîne une
augmentation du niveau de compétence politique et une demande accrue de
participation au processus de décision. Ce passage à des valeurs post-matérialistes
implique une transformation des formes de participation (nouveaux mouvements
sociaux : mouvements féministes, écologistes, pour la légalisation des drogues).
Accentuation des besoins individuels de réalisation de soi, d’appartenance et
d’estime. Enjeux de style de vie et déclin des conflits de classe. Déclin de la
légitimité de l’Etat-nation (création d’entités supranationales).
Ces valeurs post-matérialistes favoriseraient de nouvelles formes de participation
politique. Des gens très éduqués (et compétents politiquement, critiques)
deviennent des abstentionnistes dans le jeu, par refus de délégation politique.
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Dans le sens commun et dans la science, on a imposé l’idée que le vote équivalait
à l’expression des opinions et on a dénié le caractère politique des mobilisations.
Idée, liée à la psychologie des foules (le Bon), que le vote serait une succession de
choix rationnels en toute connaissance de cause, l’énonciation d’une opinion
politique/l’expression d’une préférence pour un candidat dont on reprendrait les
positions politiques. Cette idée est à l’origine de la transmutation des votes (les
électeurs qui votent socialistes deviennent des électeurs socialistes/ le pays bascule
à gauche/ cette mairie est rouge). Cela se retrouve dans le language journalistique :
(Ex : Les Suisses ont voté à droite)
La psychologie des foules : contagion mutuelle des opinions par les citoyens,
irrationalité des individus dans certaines circonstances.
Hippolyte Taine, Les origines de la France contemporaine : il affirme que l’homme
est toujours prêt à retomber à l’état de nature. Cette école (dont Taine et le Bon
sont les figures de proue) va analyser des mouvements sociaux (par exemple pour
expliquer la Commune) selon l’angle de leur irrationalité. Ces penseurs ont été très
marqués (apeurés) par ces mouvements révolutionnaires, y voyant la résurgence
d’une bestialité.
De l’autre côté, une école (mobilisation des ressources) va affirmer qu’il y a une
rationalité de l’action collective (bien que niant l’aspect politique des mobilisations
sociales).
Travail d’appropriation des voix des électeurs.
1. Le vote désinvesti
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La différence nette entre l’éthos (1) et le parti (2) renvoie aux conditions
matérielles d’existences (urgences vitales quand on fait partie des classes
populaires donc manque de temps) ainsi qu’à l’inégalité scolaire (pas les mêmes
instruments de conceptualisation et de verbalisation de l’expérience politique qui
permettent une maitrise de la pratique, c’est-à-dire une verbalisation de
l’expérience politique) et aux formes de dispositions politiques.
Bourdieu distingue 2 formes de dispositions politiques.
1. la cohérence intentionelle des pratiques/discours engendrés à partir d’un
principe « explicitement politique »
2. La systématicité objective des pratiques produites à partir d’un principe
implicite (donc au-delà du politique).
Un même vote (pour le PC par exemple) n’est pas équivalent. Le vote intellectuel
communiste ou le vote ouvrier communiste n’ont pas la même production de
l’opinion, bien qu’ils aient le même poids électoral. A l’inverse, un même éthos
peut conduire à épouser des opinions politiques très différentes.
Cela renvoie à la difficulté d’analyser le vote des dominés. Plus les gens sont
dépossédés, culturellement surtout, plus ils sont contraints et enclins à s’en
remettre à des mandataires pour avoir une parole politique (se taire ou être parlés).
Stéphane Beaud et Michel Pialoux : Retour sur la condition ouvrière. Enquête aux
usines Peugeot de Sochaux-Montbéliard.
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Cette manière collective de vivre la politique a été souligné par J.Mischi dans ses
études sur les chasseurs. La prise de parole des chasseurs, musclée et collective,
souvent alcoolisée, ne va pas de soi, en raison du faible capital scolaire. (similaire
au témoignage de P.Poutou lors de sa prise de parole individuelle sur les plateaux
tv qui soulignait l’importance du rapport au groupe).
« Pour les Montagnards généralement pauvres, une élection est une aubaine et le
bulletin de vote vaut effet de commerce ». Le vote comme clientélisme. L’offre
n’est pas seulement constituée d’objets politiques, il y a aussi des biens privatifs,
divisibles ou étroitement matériels.
On peut être payé pour assister à des meetings politiques (figurants payés pour
applaudir).
Les biens offerts par les hommes politiques sont appropriés par des profanes qui
accordent en retour diverses formes d’appui nécessaires pour l’emporter dans
cette compétition (Gaxie).
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Il établit que ce ne sont pas toujours des biens spécifiquement politiques, ce qui
induit le fait qu’un vote ne traduit pas nécessairement l’expression d’une opinion
politique, mais davantage un échange contre un bien.
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occulté par la force du capital symbolique détenu. Cela s’exprime dans des formes
de fidélité.
Le pouvoir des notables découle de leur capacité à distribuer une partie de leurs
ressources en échange de la reconnaissance du statut auquel ils prétendent et
que le vote va venir ratifier.
Briquet ajoute que le clientélisme se développe avec le développement de l’Etat
providence (on peut fournir un logement, un emploi, une subvention). La politique
reproduit les modes de sociabilité qui sont constitué en dehors du politique
(l’apéro, les réseaux).
La notion de clientélisme est désormais intégrée dans l’analyse du fonctionnement
étatique. Ce rapport au politique n’est pas réservé à des contrées lointaines.
Ex : le clientélisme suisse. Affaire Varone.
Le vote comme occasion d’affirmer son appartenance à une identité collective, son
existence sociale (pour le 4ème âge), comme témoignage de la force et de
l’appartenance collective (renforcement des liens de solidarité au groupe, qu’il soit
religieux, familial plutôt que choix rationnel). Ces liens contribuent à faire exister
chacun.
Tocqueville aborde la dimension communautaire du vote, dont l’issue connue de
tous n’est pas le véritable enjeu : l’enjeu est l’appartenance communautaire. Ne
pas aller voter, cela signifie s’exclure de la communauté villageoise ; voter c’est
faire acte d’allégeance à son groupe (rattachement identitaire).
Hélène Thomas démontre que le vote demeure précieux pour le 4 ème âge (permet
de montrer son appartenance à une communauté, de se sentir encore vivant).
Montée de l’abstention dans les petites communes rurales lorsqu’il y a
relâchement du lien social.
Contre-univers normatif en Seine-St Denis (enquête de Braconnier et Dormagen) :
ne pas voter permet d’affirmer son sentiment d’identité communautaire.
- Le vote comme acte sacralisé : idée d’un acte sacré et quasi religieux, un
acte attendu de la part des électeurs (contraintes comportementales : il
s’agit d’une activité cruciale, importance d’un choix impersonnel pour la
nation, dramatisation du choix). Le vote métamorphose l’individu en
citoyen éclairé, sage, apte à décider pour le bien commun.
- Le rituel électoral comme mise en scène de l’unité nationale
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« La recherche d’une influence sur les autorités ou l’opinion publique n’est pas le
seul but d’une manifestation (...). Dans certaines circonstances, les participants
sont eux-mêmes leur propre cible. En d’autres termes, en plus des formes de
communication externes visant les autorités et l’opinion publique, les
manifestations sont aussi une forme interne de communication. En effet, dans la
mesure où ils donnent aux protestataires le sentiment d’être nombreux à se
mobiliser sur une cause commune et à partager les mêmes sentiments, les
rassemblements de masse fonctionnent comme des opportunités de cimenter un
groupe social donné. »
P.Champagne : « La lutte politique est sans doute plus proche dans son principe,
du jeu de poker que de la cérémonie religieuse. La mobilisation doit surprendre et
innover. »
Les manifestations ne doivent pas être perçues comme des rituels, mais comme
des stratégies.
Les manifestations de papier : manifestation à l’intention des médias.
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L’interprétation d’un bulletin n’a rien de gratuit et intéressé. Les premiers analystes
(non-scientifique) du vote ont bricolé des instruments d’analyse (cartes, sondages,
agrégation statistique). On n’a pas attendu la sociologie électorale pour percer le
mystère des urnes (rupture délicate avec le sens commun). Ensemble de
prénotions scientifiques sur le vote (les scientifiques doivent s’adosser à des
microtechniques élaborés par les professionnels de la politique).
Offerlé : les comptes nationaux du nombre de voix. Offerlé démontre que ces
comptes sont dus aux efforts d’homogénéisation et d’unification des socialistes (ils
décrètent : ces voix sont les nôtres) par la vertu de l’agrégation statistique. Après
la 1GM, on procède au décompte des voix (auparavant on annonçait uniquement
le décompte des élus sans mentionner le décompte des voix). Le décompte des
voix nécessite une technologie : codification et étiquetage des candidats (fabrique
administrative des opinions politiques). Arrivée de la nomenclature des partis
(auparavant on étiquetait les candidats sous des adjectifs : conservateur,
légitimiste, socialiste). Cela contribue à forger la notion d’électorat partisan : les
socialistes peuvent dire à leur concurrent qu’ils ont un électorat qui est tout sauf
un ensemble de votes aléatoires.
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Exemple de l’élection de Macron : son score est relativisé puisqu’il a été élu par
seulement 44 % des inscrits. De plus, 43% des gens ayant
Cette exégèse électorale relativise le succès de Macron et dit qu’il n’est pas
légitime pour mettre en œuvre sa politique.
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André Siegfried, issu de la haute bourgeoisie progressiste, fils d’un ministre sous la
IIIème République. Étude de la stabilité électorale du vote monarchiste dans la
région où il enquête à partir des rapports de préfecture. Son ouvrage, Eléments de
géographie électorale à travers l’exemple de la France de l’Ouest, est un classique.
L’analyse de Siegried procède à des regroupements partisans sur 40 ans et il
démontre l’existence d’une stabilité des tempéraments politiques, qu’il explique
en effectuant une comparaison entre la répartition de l’électorat et la géographie.
Au clivage géologique se superpose un clivage social (le granit vote à droite et le
calcaire vote à gauche).
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Les limites de l’explication écologiques : corrélation ne veut pas dire causalité (voir
rapport vote FN et retombée de Tchernobyl, alphabétisation et proportion de
résidents noirs)
Paradoxe de Robinson : Les noirs américains ne sont pas plus illettrés que les
blancs, mais ils habitent plus souvent dans des zones où le taux d’alphabétisation
est plus faible (cette proportion est vraie au niveau agrégé mais faux au niveau
individuelle).
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Utiliser des cercles proportionnels plutôt que des coloris pour chaque zone.
Déformer les cartes en fonction du poids des votes.
Idée qu’il y aurait des perdants dans les zones périphériques qui auraient voté Le
Pen et des gagnants des zones urbaines qui auraient voté Macron.
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Butler et Stokes : le vote conservateur et le vote travailliste dans des sites miniers
et des stations balnéaires : ils démontrent que le vote des classes moyennes pour
les conservateurs est plus important dans les stations balnéaires (moins d’ouvriers)
que dans les sites miniers (plus d’ouvriers). Idem pour la classe ouvrière (sur-vote
travailliste dans des contextes de forte population ouvrière). Conscience de classe
collective. Conversion par la socialisation et la sociabilité militante. Structures
syndicales plus développées.
Les ouvriers pavillonnaires (Violaine Girard) qui travaillent pour des PME,
voteraient plus à droite en raison d’une mobilité résidentielle. Ils s’inscrivent dans
un pôle qui valorisent le capital économique plutôt que le capital culturel.
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Axe
de X :
Effet croisé : effet consensuel pour les ouvriers et effet réactif pour les classes
moyennes.
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Travail sur des données réelles de participation (ce qui a un énorme avantage sur
l’enquête par sondage, qui sous-représente les abstentionnistes).
Il constate 33% d’abstentionnistes constants et 9% d’électeurs constants
(intermittence du vote). Il décompose la question des étrangers : les immigrés, les
réfugiés et les personnes nées et scolarisées en Suisse.
Forte mobilisation lors des élections communales (notamment forte mobilisation
de la communauté turque) et faible mobilisation lors des votations. Bougaba
prouve l’effet contextuel ainsi : l’effet résidentiel. Pour les électeurs nés en
Turquie : plus ils habitent dans une rue habitée par une forte proportion de Turcs,
plus ces électeurs vont voter.
La participation va être fonction du nombre de compatriotes habitant dans la rue
pour les Turcs.
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3 conclusions principales
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L’école de Columbia, grâce à l’usage du panel, établit une typologie des électeurs
selon qu’ils changent d’opinion ou non durant la campagne. Près de la moitié des
électeurs savent pour qui ils voteront et ne changeront pas (may voters)
Typologie des électeurs changeants
1. Cristallisers (28%) : n’ont pas de préférence en mai, mais cristallisent assez
vite à un choix en juillet.
2. Waverers (15%, dont 11% qui passent par une étape de « don’t know », 4%
passent par un autre parti) : varient pendant la campagne
3. Party changers (8 %) : ont changé d’intention de vote. Dans 2/3 des cas, ils
ne font que s’aligner sur les dispositions de leur groupe primaire.
88% des électeurs ont limité leur choix à seul parti, seul 12%
1. Effet d’activation
• Les électeurs, initialement indécis, sont conduits à voter de manière
conforme à leurs prédispositions politiques (IPP). La campagne va
activer des prédispositions latentes
2. Effet de renforcement
• Campagne conforte les électeurs dans leur choix, consolide leurs
préférences, empêches les défections
• Effet caché
3. Effet de conversion (très rare)
Cas de figure rare : campagne inverse le cours naturel de la formation des
préférences.
Exposition sélective : la campagne atteint surtout les votants les moins
susceptibles de changer – et n’atteint pas les votants les plus susceptibles
de changer !
Les pressions croisées montrent (riches catholiques, ouvriers protestants)
que les personnes qui les subissent sont les plus susceptibles de se
désintéresser de la politique
Le vote comme « expérience de groupe » : les gens votent avec et pour le groupe.
Vote comme expression d’appartenance au groupe. Plus une famille est
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homogène, plus la décision individuelle est verrouillée. S’il est un héros dans
l’histoire, ce n’est ni le journal ni la radio. Le groupe primaire joue un rôle de
contrôle social. Le vote témoigne de la fidélité au groupe.
Two steps flow of communication : les médias ne toucheraient que des individus
particuliers, qui servent de médiateurs sélectifs, qui vulgarisent l’information, pour
ensuite la transmettre.
Les discussions interpersonnelles sont mentionnées.
Les discussions atteignent les indécis et les personnes les plus susceptibles de
changer d’avis.
Selon les auteurs, qqes caractéristiques des contacts interpersonnels.
• Rétributions immédiates : gratification, symbolique, solidarité au groupe
• Flexibilité, adaptabilité
• Initiative, informelle et fortuite, pas d’intentionnalité
• Crédibilité des sources
Le modèle révisé : schéma aussi horizontal (pas seulement l’aspect vertical de Two
steps flow of communication).
- Effets de priming et mise sur agenda : les médias suggèrent ce à quoi il faut
penser. Ex : élection de Sarkozy, les médias ont favorisés la saillance de certains
enjeux (l’insécurité).
- Effets de cadrage : les médias suggèrent la manière dont il faut penser un
phénomène
« Cadrer c’est sélectionner certains aspects d’une réalité́ perçue et les rendre plus
saillants dans un message pour promouvoir une définition particulière d’un
problème, une interprétation causale, une évaluation morale et/ou une
recommandation concernant le traitement de l’objet en question »
Ex : présenter la situation d’un SDF sous un angle économique ou psychologique
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Attention oblique : attention sélective, avec distance, y compris chez les classes
populaires
• La variété des groupes : plus grande variété de groupes (avec qui les
électeurs sont-ils susceptibles de voter ?) qu’à l’époque de Columbia
• La décomposition des groupes primaires (les cités rouges, Braconnier,
Dormaggen). Groupes familiaux, de voisinage.
1. Le contexte
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4. L’identification partisane
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Années 1932-1964 :
• Règle : élections de maintien (IP en majorité pro-Démocrates).
Historiquement, les Démocrates ont soutenu les ouvriers immigrés
catholiques, ce qui leur a permis d’acquérir un électorat sudiste blanc. Les
luttes pour les droits civiques, soutenus par les Démocrates, provoquent un
changement d’électorat (les ouvriers blancs du Sud quittent les démocrates
pour rejoindre l’électorat républicain).
• Exception : élections de déviations (1952/1956). La personnalité
rassembleuse de Eisenhower lui permet d’arracher une partie de l’électorat
démocrate, malgré leur identification partisane majoritairement
démocrate.
Le résultat :
• 37% ne peuvent donner aucune signification à la dimension « Libéralisme –
Conservatisme »
• Les opinions sur 7 grands sujets sont contradictoires
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7. Critiques
1. Focalisation sur l’idéologie et une vision légitimiste de la politique. Si les
électeurs n’arrivent pas à articuler leurs opinions, ça ne signifie pas
forcément qu’ils n’en ont pas, ils peuvent être compétents sur d’autres
dimension que la politique.
2. « Issues don’t matter » : une sous-évaluation de l’effet des enjeux sur le
vote (« issueless 50’s »)
3. Un effacement de l’effet des caractéristiques sociales : Michigan comme
« contre-révolution ? ». Idée que Michigan effacerait l’effet des
caractéristiques sociales. Attitude tautologique.
4. La critique de l’instrument du sondage. Contrairement au panel que
promeut Columbia, le sondage utilisé par Michigan possède les biais
inhérents à cet instrument : il décontextualise et atomise les individus, ce
qui tend à négliger le poids des structures collectives dans lesquelles il est
inséré.
The Changing American Voter : critique de Michigan se fondant sur la baisse des IP
Dans les années 60 « issues doesnt matter » : faible saillance des enjeux, enjeux de
valence (consensus sur l’anticommunisme)
Dans les années 70 : « issues matters » : forte saillance des enjeux (drogues,
Vietnam, question raciale)
Hausse des « pure issues voters » au détriment des « pure party voters »
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L’électeur serait plus compétent. Les idéologues seraient multipliés par deux voire
par quatre. Il y a un phénomène de polarisation en détriment du centre. Ce nouvel
électeur apparait plus imprévisible, plus politisé et affranchi. L’arrivée de nouveaux
électeurs – femmes, noirs, moins de 21 ans - y contribue.
5 postulats de base
• toute question qui pose un problème d’allocation de ressources et de choix dans
le cadre d’une situation de rareté́ relève de l’économie et peut être traité par
l’analyse économique
• atome de base : l’individu, être socialement asexué́
• les préférences de cet individu abstrait sont supposée constantes et données
• censé́ être parfaitement informé, l’homo oeconomicus se caractérise par sa
rationalité,́
• les marchés électoraux fonctionnent comme des marchés comme les autres
(offreurs : conquérir des positions de pouvoir ; électeurs : augmenter leur fonction
de bien-être économique).
Les raisons
•Retournement du cycle idéologique à la fin des 70’s
•Simplicité́ du raisonnement
•Usage de modèles économétriques mathématiques qui « font » science
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processus budgétaire, naissance des partis, etc.). Par ailleurs, rejet des explications
« symboliques » du politique.
Downs propose une analogie spatiale avec la rue commerçante. Si deux boutiques
se positionnent de façon optimale dans une rue, ce sera au milieu (au centre) pour
attirer chacune la moitié des consommateurs. Son modèle remplace les boutiques
par des partis, les consommateurs par des votants qui font face à l’enjeu suivant ;
le degré d’intervention étatique dans l’économie (gradué de 0 à 100 : 0 signifie la
position la plus interventionniste et 100 la plus libérale.) Sur 100 électeurs, très peu
se situeront aux extrémités, il y aura donc une forte concentration d’électeurs aux
alentours de l’indice 50.
El famoso calcul
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L’analyse la plus célèbre est celle de Kramer qui montre une forte influence de
l’évolution du revenu disponible par habitant sur les scores du parti présidentiel.
Modèles très sophistiqués.
Le paradoxe du vote : Downs admet que les citoyens, comme chez Lazarsfeld, ne
sont pas tous parfaitement informés. Il reconnait que l’incertitude prévaut, mais
inverse la perspective en faisant de l’ignorance, voire de l’abstention, un acte
rationnel. En effet, le coût pour un électeur de voter (se déplacer, se renseigner)
dépasse largement le résultat, aléatoire et ne dépendant probablement pas d’un
bulletin unique.
1. Nature de la consultation
• Élections/votations : le comportement est moins structuré par les
identifications partisanes lors des votations. Ex : référendum de
2005 (LCR et FN pour le non, PS et UMP pour le oui). Les jeunes
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France, présidentielle 2002 : quand le vote utile n’a pas lieu, vote utile inversé
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A. La compétence politique
Similitudes
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Michelat et Simon démontrent que l’appartenance aux syndicats, aux PC peut offrir
une compétence politique aux ouvriers n’ayant pas de diplômes.
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Connaissance et maitrise pratique par les corps de l’espace qui nous enveloppe.
L’ordre social s’inscrit dans les corps. Compréhension pratique qui s’oppose à une
compréhension savante et consciente. Le language n’intervient pas
(compréhension non conceptuelle).
Sartre et le garçon de café : Sartre projette une conscience d’intellectuel dans le
garçon de café, or Bourdieu souligne qu’il n’a pas de distance à son poste et qui a
un rapport pratique à sa pratique.
Critiques (Nordmann)
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« J’ai été frappé de me heurter au fait que les mêmes interlocuteurs qui, en situation
de bavardage, faisaient des analyses politiques très compliquées des rapports entre
la direction, les ouvriers et les syndicats et leurs sections locales, étaient
complètement désarmés, n’avaient pratiquement plus rien à dire que des banalités
dès que je leur posais des questions du type de celles que l’on pose dans les
enquêtes d’opinion – et aussi dans les dissertations. C’est-à-dire des questions qui
demandent qu’on adopte un style qui consiste à parler sur un mode tel que la
question du vrai ou du faux ne se pose pas » (Bourdieu, Questions de sociologie,
Paris, Minuit, 1980, p. 11 »
Nordmann se fonde sur cet extrait de Bourdieu pour souligner les limites de sa
distinction anthropologique entre dominants et dominés, entre le logos et le
phoné. Chez Bourdieu, les dominants sont en mesure de maitriser le logos, et par
conséquent de traduire le phoné, ce dont les dominés sont incapables. Or, cet
exemple démontre les lacunes de la théorie de Bourdieu sur ce sujet. Les dominés,
ici, sont capables de développer des analyses politiques complexes. Ils accèdent à
la parole politique : le problème n’est pas celui du logos, mais davantage
l’appropriation d’une langue particulière, « le code politique ». Cela peut renvoyer
à la compétence statutaire.
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Grignon et Passeron
« Il ne s’agit pas, par exemple, de renvoyer dos à dos une description culturaliste
des comportements populaires « d’indifférence à la politique » comme forme
positive du contrôle culturel de l’incontrôlable et une description idéologique des
mêmes comportements comme effet fonctionnel de la domination subie : «
résignation », acceptation, démobilisation. Il faut en venir à décrire les services
propres que l’autonomie des cultures dominées rend à l’exercice de la domination,
et qu’elle ne peut lui rendre, à son corps défendant, qu’en tant que cohérence
culturelle dont la positivité́ vécue ne se réduit jamais au sens idéologique. Mais il
faut en même temps décrire les conditions imposées par la domination à l’exercice
de la cohérence culturelle pour comprendre complètement celle- ci »
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e. Le ou la politique ?
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Camille Hamidi : critique les visions « légitimistes » qui vont uniquement prendre
en compte ce qui se passe dans la sphère institutionnalisée. Or, on légitime les
dominants qui disent que « le politique » est uniquement ce qui se passe dans le
champ institutionnalisé, on se fait juge des frontières du politique. En réaction à ce
risque, il faut repérer le politique par sa fonction de résolution des conflits, par la
référence aux principes généraux, la montée en généralité et l’existence de clivage.
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Les tactiques comme dernier recours du faible. Distinction entre tactique (pour les
dominés) et stratégie (pour les dominants).
Les tactiques : absence d’un propre, aucune possibilité de se donner un projet
global et une autonomie, habile utilisation du temps et des occasions qu’il
présente, résistances, coup par coup et ruses.
Les stratégies : possibilité d’un lieu susceptible d’être circonscrit comme un propre
(maitrise du lieu et du temps, partition de l’espace), calcul des rapports de force,
type spécifique de savoir.
f. Shortcuts et heuristiques
Convergence pour produire une vision des citoyens : individu faiblement informé
mais qui se sert de son expérience personnelle ou de raccourci (shortcuts) à partir
d’indices, de schémas ou de signaux (à faible contenu informationnel mais forte
composante émotionnelle) pour produire des opinions à moindres frais (et par
conséquent voter).
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Heuristiques de jugement
Ces auteurs estiment que peu importe si les gens manquent d’infos, pourvu qu’ils
en aient juste assez pour défendre leurs intérêts et leurs opinions (car cela leur
couterait trop cher d’en savoir plus)
D’autres auteurs contestent cette analyse : les électeurs n’en savent pas assez pour
défendre leur intérêt. Ils relativisent par la même occasion les travaux qui
distinguent la compétence politique institutionnelle et la connaissance du
« politique »
2 faits majeurs
B. Le vote de classe
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a. La thèse et sa fragilité
La thèse du déclin du vote de classe renvoie aux alignements collectifs. Ceux qui
défendent le déclin du vote de classe s’appuie sur un argument pauvre (le degré
avec lequel la classe ouvrière vote à gauche). Cette analyse tend à considérer le
vote de classe uniquement à travers le vote d’une classe en soi (et non pour soi).
Cette conceptualisation occulte le travail de construction politique par les
professionnels de la représentation.
L’indice d’Alford : pourcentage d’ouvrier qui votent pour le Labour moins le
pourcentage de classes moyennes qui votent pour le Labour. Ce calcul pose
problème (que faire des professions intermédiaires, des paysans dans l’analyse ?)
car il effectue une distinction grossière entre travailleurs manuels et travailleurs
non manuels. De plus, l’indice confond soutien absolu et relatif. Quand il y a une
baisse du vote de gauche (baisse de l’indice d’Alford), il n’y a pourtant pas une
baisse du soutien relatif des travailleurs manuels.
Cet indice fige les clivages à un état passé (ex : employés vs cadres aujourd’hui). De
plus, cet indice est conçu pour le bipartisme et occulte l’abstentionnisme.
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La gauche l’emporte chez les non-possédants et la droite chez ceux qui ont
au moins 2 éléments de patrimoine. Les pauvres « possédants » (petits
indépendants) qui valorisent la promotion individuelle et l’effort votent
davantage à droite tandis que les riches « non-possédants » (salariés
moyens à haut niveau de diplôme) qui s’en remettent à l’Etat-providence
ont plutôt tendance à voter à gauche.
• Une autre manière de mesurer : l’index Kappa. 6 catégories d’occupation :
prise en compte de l’ensemble des choix
• Nomenclature professionnelle : permettent de prendre en compte la multi
dimensionnalité des clivages sociaux.
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Kriesi argumente en faveur de cette thèse, Renwald également (idée chez elle que
le PS a perdu ses ouvriers au profit de l’UDC).
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• L’exit électoral comme 1er parti ouvrier : part des ouvriers étrangers n’ayant
pas le droit de vote.
Mobilité électorale de l’électorat du FN
Est-ce que les électeurs viennent de la gauche ? Il est probable qu’il s’agit des
fractions conservatrices (personnes + âgés), transfert de voix des ouvriers de
droite.
Sur le vote au second tour pour le Pen : nombreux votants dont les parents étaient
de gauche, mais le contexte n’est pas pareil : place prépondérante du FN, absence
d’un « mai 68 » et de larges mouvements sociaux
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Didier Eribon dans son texte met en évidence la situation familiale de sa famille :
vote ouvrier et forte conscience de classe de ses parents
Ses frères : abandon précoce de l’école, un frère commerçant et un frère
gendarme (caractéristique des ouvriers « en bas à droite » ascension sociale par le
capital économique), vote FN, non socialisation au politique, désillusion de 81,
disparition des ouvriers du discours politique, idée d’une gauche passée du col mao
au col rotary.
Eribon met en doute le vote FN de ses parents à un moment (sa mère a voté une
fois FN). Passage d’un vote d’adhésion fidèle de gauche à un vote intermittent avec
une adhésion absente au FN. Eribon estime que c’est une seule partie de l’électorat
communiste qui va voter FN. Globalement, ce sont les nouvelles générations
d’ouvriers (ses frères) qui votent FN. La division raciste supplante la division de
classe lors des faibles mobilisations.
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1983 : le tournant de la rigueur, Jospin en 2001 (l’Etat ne peut pas tout face aux
fermetures d’usine), la gauche ne parle plus des ouvriers et ne parle plus aux
ouvriers (rapport Terra Nova).
L’offre politique peut modifier les préférences partisanes : la gauche peut
récupérer certains électeurs traditionnels de la droite (les taxis, les ouvriers
d’hôtels de luxe) en les défendant. Des visions du monde, selon l’offre politique,
peuvent varier.
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Ainsi, lors d’un entretien avec un chercheur, le racisme peut être utilisé pour
résister à la violence symbolique et montrer son hostilité au chercheur.
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