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(les faits politiques), est une science sociale. la sociologie politique, elle a pour
objet tout ce qui est relatif au gouvernement des sociétés et tout ce qui est en
rapport avec cette activité de gouvernement
Si la sociologie de l’action publique constitue un domaine de recherche à part
entière, dans la mesure où elle a des terrains et des outils qui lui sont
spécifiques, elle ne peut cependant être détachée de la réflexion générale des
sciences sociales sur le fonctionnement des sociétés — détachement dont
l’hyperspécialisation de l’analyse des politiques publiques présente parfois le
risque. Cette analyse doit au contraire se concevoir comme une contribution à la
connaissance des modes d’organisation sociale et de leurs transformations. Elle
est plus précisément partie intégrante de la sociologie politique, dans la mesure
où elle a pour but d’analyser les modes d’exercice du pouvoir et de la
domination dans leur dimension politique. Les pages qui suivent précisent et
illustrent ces propositions, en revenant sur la formation et les limites d’un savoir
spécialisé dans le domaine des politiques publiques, puis en étudiant la
structuration des relations constitutives des politiques et les pratiques par
lesquelles elles se réalisent.
Les logiques mêmes de son développement font que l’analyse des politiques
publiques est aussi au moins en partie une analyse pour des politiques publiques,
risquant de ce fait d’être prise dans l’objet qu’elle se donne. La triple rupture
qu’opèrent les meilleurs travaux dans ce domaine constitue de ce point de vue
un acquis majeur (Lascoumes, Le Galès, 2007, p. 16-17). Rupture avec le
volontarisme politique, qui prendrait le discours des élites gouvernantes au pied
de la lettre, et assimilerait l’action publique aux volontés qu’elles mettent en
scène. Rupture avec le mythe de l’unicité de l’État, battu en brèche tant par le
dévoilement de ses concurrences internes que par l’identification des
ramifications multiples qui, bien au delà de l’ « État » conçu comme une entité
close sur elle-même, sont au principe de l’action publique. Rupture enfin avec le
fétichisme de la décision, qui verrait dans le choix précisément identifiable d’un
« décideur » clairement identifié le point de départ absolu de l’action publique,
alors que ce qu’on appelle décision ne correspond bien souvent qu’à
l’officialisation d’un processus multiforme bien loin d’être maîtrisé par celui qui
l’endosse (Lagroye et al., 2002, p. 514-515).
Ces trois ruptures forment les conditions minimales nécessaires à une véritable
sociologie de l’action publique. Mais elles ne sont pas toujours aussi
consommées qu’on pourrait l’attendre : il n’est pas rare de lire des références à
la « volonté » de l’ « État » — pour le coup réunifié — ou des récits
décisionistes qui, au-delà des facilités de langage (que signifient au juste des
phrases telles que « Le gouvernement souhaite réformer ceci » ou « l’Union
européenne a décidé cela » ?), témoignent de la prégnance des conceptions du
sens commun — ou plus précisément du discours des gouvernants. C’est qu’il
n’est pas si facile de se déprendre des innombrables présupposés véhiculés par
les représentations officielles de l’action publique. Les illusions fonctionnaliste
(l’action publique serait faite pour résoudre tel problème, remplir telle fonction)
ou finaliste (son sens pourrait être déduit du but ultime qu’elle est censée
poursuivre, généralement celui que revendiquent les gouvernants) figurent parmi
les pièges fréquemment tendus à l’analyse. C’est dans ces pièges que l’on tombe
en considérant les politiques comme des moyens de résoudre des problèmes
(problem solving) et non comme ce qu’elles sont sociologiquement : le produit
d’interactions, justifié rétrospectivement, entre autres en invoquant l’existence
préalable d’un « problème à résoudre » parfois inventé après coup (Cohen et. al.,
1991). L’orientation évaluative pose des problèmes comparables lorsqu’elle se
focalise sur la réalisation des objectifs officiellement assignés : elle se condamne
alors à redoubler les constats formulés dans le champ politique, et risque dans le
même temps de manquer les effets sociaux réels des politiques, qui ne se
confondent jamais avec les buts au nom desquels elles sont menées (voir par
exemple Zunigo, 2008).
L’action publique forme le produit des pratiques et représentations des agents
qui y sont engagées ; ces pratiques et représentations sont orientées par leurs
positions, trajectoires et caractéristiques sociales : comprendre le « produit »
(l’action publique) implique donc de faire la sociologie de ses producteurs.
L’analyse positionnelle est en ce sens indispensable à la sociologie de l’action
publique. Elle passe entre autres par l’étude des groupes les plus régulièrement
présents dans la fabrication des politiques publiques : les hauts fonctionnaires
nationaux (Eymeri, 1999 ; Laurens, 2006) ou européens (Georgakakis, de
Lassalle, 2007a), les membres des cabinets ministériels (Mathiot et Sawicki,
1999), les experts (Robert, 2003), les élites sectorielles (Genieys, 2008), etc.
Quelle que soit la configuration de la politique étudiée (une structure de
coopération intercommunale, l’alliance entre des responsables ministériels et des
représentants d’intérêt, le regroupement informel d’experts, d’élus nationaux et
de fonctionnaires de la Commission européenne), et quel que soit l’outil
analytique qu’on juge le plus approprié pour en rendre compte (système
d’action, champ ou réseau), il existe sinon une correspondance au moins une
relation entre l’organisation des relations sociales qui donnent lieu à une
politique et les caractéristiques de cette politique. L’analyse positionnelle
constitue de ce fait le point de départ à l’établissement systématique les
structures relationnelles au fondement d’une politique.
1. Contexte général :
La sociologie de l’action publique est présentée comme un domaine de
recherche spécifique.
Elle est interconnectée avec la réflexion générale des sciences sociales sur le
fonctionnement des sociétés.
3. Ruptures nécessaires :
Les meilleurs travaux dans ce domaine ont opéré trois ruptures importantes :
Rupture avec le volontarisme politique.
Rupture avec le mythe de l’unicité de l’État.
Rupture avec le fétichisme de la décision.
L'auteur explore ensuite l'évolution de cette notion, soulignant son lien avec la
tradition du "contrat social" et expliquant comment elle est devenue une
alternative à cette tradition. Le passage analyse également la transition de l'idée
du "monopole de la coercition" de Jhering dans les années 1870 à la formulation
moderne du "monopole de la violence" chez Weber. On souligne l'influence des
idées philosophiques et des théories économiques de l'époque sur cette
évolution.
Cette conception de l’Etat chez Weber prend sa source chez les philosophes
contractualistes, notamment Hobbes, chez lequel l’Etat (le Léviathan) naît
lorsque les individus acceptent de confier leur volonté à une force supérieure en
échange de la sécurité. Or, la sécurité suppose l’usage possible de la violence
contre ceux qui la mettrait en danger.
Le statut de l'État dans la société est un sujet complexe et a fait l'objet de nombreuses
discussions au sein de la philosophie politique et des sciences sociales. Les perspectives sur le
rôle et la nature de l'État varient en fonction des théories politiques, des contextes historiques
et des cultures. Voici quelques-unes des principales perspectives sur le statut de l'État dans la
société :
Autorité et Pouvoir : L'État est souvent considéré comme l'entité détenant le monopole
légitime de la force dans une société. Il exerce l'autorité et le pouvoir pour maintenir l'ordre,
protéger les droits des citoyens et fournir des services publics.
Bien commun : Certains courants politiques considèrent que l'État est responsable du bien
commun. Il devrait promouvoir le bien-être général, égaliser les opportunités et assurer la
justice sociale.
Protection des droits : Selon la tradition libérale, l'État a pour rôle principal la protection des
droits individuels. Il doit intervenir de manière limitée dans la vie des citoyens pour assurer la
liberté individuelle.
Acteur économique : Dans certaines sociétés, l'État joue un rôle actif dans l'économie en
régulant les marchés, en fournissant des services publics, et parfois en détenant des
entreprises.
Réflexion des rapports de pouvoir : Certains chercheurs en sciences sociales voient l'État
comme une institution qui reflète et perpétue les rapports de pouvoir existants dans une
société. Cela peut inclure des analyses liées à la classe sociale, au genre, à l'ethnicité, etc.
Donc Durkheim veut faire de la sociologie une science à part entière, en lui donnant
un objet et une démarche. Ce qui consiste à déterminer les règles et les étapes de cette
démarche sociologique d’une part, et à construire des outils spécifiques et adaptés à
l’analyse des phénomènes sociaux d’autre part.
Selon Emile Durkheim, la sociologie est une science qui, comme la biologie, étudie
les phénomènes du monde normal et comme la psychologie, étudie des actions, des
pensées, et des sentiments humains : c’est une étude scientifique d’une réalité « sui
generis ». Autrement dit, l’auteur a conçu de la sociologie un groupe de phénomènes
clairement défini et différent de ceux étudiés par toutes autres sciences, biologie et
psychologie incluse.
La pensée durkheimienne peut être résumée en deux phrases : il faut considérer les
faits sociaux comme des choses ; la caractéristique du fait social, c’est qu’il exerce une
contrainte sur les individus. Selon Durkheim, la première chose c’est écarter les
prénotions, élaborer une définition préalable. La deuxième chose c’est observer les faits
sociaux de l’extérieur car nous avons l’illusion de connaître la réalité sociale.
Emile Durkheim définit la sociologie comme la science des faits sociaux. Les faits
sociaux, selon lui, sont caractérisés par des manières d’agir, de penser et de sentir
extérieures à l'individu, dotées d'un pouvoir de coercition. Cette définition les distingue
de la généralité, car tous les faits généraux ne sont pas sociaux (ex. dormir, manger).
Deux caractéristiques principales définissent les faits sociaux pour Durkheim
• Pouvoir coercitif :
• Les faits sociaux exercent une contrainte forte sur les individus, s'imposant à
eux que cela soit voulu ou non.
Durkheim souligne que les faits sociaux peuvent résulter d'une organisation définie
(systèmes financiers, règles morales) ou de phénomènes moins organisés comme les
courants sociaux (manifestations collectives). Les faits sociaux sont des manières de
faire d'ordre physiologique à l'échelle individuelle, mais collectives à l'échelle sociale.
La structure politique d'une société est la manière dont ses segments ont pris l'habitude
de vivre ensemble.
Conclusion : Pour Durkheim, un fait social est toute manière de faire, de penser,
fixée ou non, susceptible d’exercer sur l’individu une contrainte extérieure. Il est
également générale dans l'étendue d'une société donnée tout en ayant une existence
propre, indépendante de ses manifestations individuelles.
Durkheim souligne que pour évaluer la normalité ou la pathologie d'un fait social, il
faut le considérer par rapport à une espèce sociale spécifique. Il insiste sur l'explication
du social par le social, rejetant les explications psychologiques. Il défend l'unicité
causale, s'opposant au pluralisme causal de Mill. Selon Durkheim, chaque fait social a
une seule cause et une fonction spécifique. Il préconise de comparer les cas où les
phénomènes sociaux sont simultanément présents ou absents pour établir des relations
causales. Durkheim met en garde contre la confusion entre cause et conséquence,
soulignant la nécessité de séparer la cause efficiente de la fonction d'un phénomène
social. Sa méthode cherche à découvrir les caractéristiques du milieu social interne,
considérant la société comme une entité distincte des individus.
Durkheim soutient que ce n'est pas l'individu qui peut expliquer la réalité sociale,
mais plutôt la société elle-même, à travers le pouvoir de coercition des faits sociaux. Par
conséquent, le sociologue devrait étudier la société d'un point de vue macrosociologique,
en se concentrant sur les grandes entités sociales telles que la famille et les classes
sociales, plutôt que sur les individus en tant qu'unités élémentaires constitutives de la
société. En adoptant cette approche, Durkheim cherche à mettre en évidence certains
déterminismes sociaux et à comprendre les phénomènes sociaux en les replaçant dans
leur contexte global.
Le holisme est une conception théorique selon laquelle l’individu est déterminé par les
rapports sociaux qu’il entretient et par les valeurs, les normes, les règles et les croyances
en vigueur dans ses groupes d’appartenance. En ce sens, selon le point de vue holiste, il
faut partir du groupe pour expliquer les comportements individuels : le groupe est
méthodologiquement premier. S’inspirant au moins en partie des travaux de Max Weber,
le courant individualiste constitue le second pôle. Là aussi, il s’agit d’une conception
théorique, mais en quelque sorte symétriquement inverse de la précédente.
L’individualisme (que l’on qualifie, en général, de « méthodologique », parce qu’il
implique, à l’instar du holisme, une méthode d’analyse 8) postule en effet que ce qui est
premier dans l’analyse, ce n’est pas la société, ni le groupe, mais l’individu. En d’autres
termes, ce n’est pas la société qui produit l’individu mais au contraire l’individu qui
produit la société. La société n’est que le produit de la somme des comportements
individuels, et c’est l’agrégation des attitudes, des choix, des stratégies individuels qui
produit des faits sociaux (tels que le nombre de mariages, de divorces, de suicides, ou de
votes pour la gauche ou la droite). Ces deux courants sont, en apparence, radicalement
opposés sur le plan théorique. Cependant, et ce depuis déjà longtemps, la plupart des
grands modèles sociologiques contemporains tentent de dépasser cette opposition en
montrant qu’une articulation des deux niveaux, et une mise en évidence de leurs
interactions constantes, sont essentielles pour comprendre les phénomènes sociaux :
c’est le cas, sous des formes différentes, des théories de Pierre Bourdieu, de Norbert
Elias, d’Anthony Giddens 9, et d’autres encore. On trouvera dans cet ouvrage de très
nombreuses illustrations de cette perspective.
Scientificité :
Ladmiral estime que certaines branches des sciences humaines se rapprochent de
la scientificité, mais des canulars remettent en question la validation des articles.
Instrumentalisation politique :
Les sciences sociales peuvent être utilisées politiquement, soulevant des
préoccupations sur la neutralité de la recherche et son utilisation pour justifier
des décisions gouvernementales.
En résumé, les critiques portent sur la scientificité, les canulars, les préjugés,
l'instrumentalisation politique et l'usage politique des concepts sociologiques,
mettant en lumière des défis méthodologiques, perceptuels et pratiques
persistants dans les sciences sociales.