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Introduction à la

1
science politique

Pr. Kamal HACHOUMY


Dec-23
2 Objectifs du module

Permettre à l’étudiant de connaître le


cadre conceptuel de la science politique
Maitriser les notions fondamentales de la
science politique : État, pouvoir politique,
démocratie,…

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3 DESCRIPTION DU CONTENU DU Module

I. Cadre conceptuel et théorique de la science


politique;
II. Champ couvert par la science politique;
III. Pouvoir politique;
IV. L’État et les institutions politiques;
V. La démocratie;
VI. L’action politique.

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I- Cadre conceptuel de la
science politique

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A- Définition du terme « politique ».

 Le vocable «politique», androgyne(c'est- à-dire qui peut être


fait au masculin ou au féminin et polysémique, recouvre
plusieurs définitions, plus ou moins stabilisées.
 La langue anglaise a le mérite d’être plus précise. L’adjectif
«politique» renvoie aux formes de gouvernement, à
l’organisation du pouvoir et à son exercice.
 On parlera d’institutions politiques, des hommes politiques
(c’est-à-dire des hommes qui se sont professionnalisés dans
cette activité), ou de science politique qui s’attache à
l’analyse de ces phénomènes.
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 Étymologiquement, il est issu du mot «polis» c'est-à-dire «Cité»


dans la Grèce antique, voire même du terme «politeia»,
c'est-à-dire la manière dont la cité est organisée et le pouvoir
en son sein est structuré.
 Le politique, au masculin, renvoie de manière plus générale
au champ social dominé par des conflits d’intérêts régulés
par les pouvoirs (polity en anglais). C’est un espace de
résolution des conflits et d’arbitrage des intérêts divergents
de la société.
 Par politique, on peut entendre de manière générale
l’instance préposée au maintien de la cohésion sociale.

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7  Pour Max Weber, c’est l’instance qui permet le vivre
ensemble et la résolution des conflits d’intérêts inhérents à la
vie en société.
 Le politique, dont la conception a évolué au cours de
l’histoire, se présente dans les sociétés contemporaines sous
la forme d’un ensemble de forces institutionnalisées qui
interagissent (dans ce que l’on peut appeler le champ
politique).
 Pour Pierre Favre, «le politique concerne les fonctions de
coordination des activités, de résolution des conflits, de
hiérarchisation des objectifs que requiert l’existence de la
société. La politique est l’activité de ceux qui assurent ou
veulent assurer ces fonctions. Le politique est ainsi l’objet de
la politique. »
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Plus précisément:
L’ensemble des structures induites des relations
d'autorité et d'obéissance établies en vue d'une fin
commune : au moins que le groupe n'éclate pas.

«la traduction dynamique de tous les phénomènes


impliqués par la conquête et l'exercice du pouvoir »

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9 Le sens péjoratif

 Dans un usage bien particulier : la « politique » prend un sens


péjoratif.
 J- P. Sartre a rendu célèbre l'expression « je mange, je bois, je
ne fais pas de la politique ».
 L'expression « politique » dans un sens extrême veut aussi dire
hypocrisie ou machiavélisme.

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 La politique est donc plus contingente. Lorsque l’on parle de « la
politique», on désigne l’ensemble des activités, des interactions et
des relations sociales qui se développent et se structurent au sein
de l’espace autonome de la lutte pour la conquête et l’exercice
du pouvoir.
 La politique renvoie à la lutte concurrentielle pour la répartition du
pouvoir (politics en anglais). C’est en cela qu’elle est souvent
dévalorisée (elle renvoie à la lutte pour le pouvoir, à l’intrigue, aux
rapports de force…).
 Cette dimension renvoie à ce que l’on appelle dans le langage
commun, la « vie politique ».
 La politique recouvre les mécanismes de la compétition politique,
le jeu de la concurrence entre partis, la lutte entre ceux qui font
de la politique leur « métier». Dec-23
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 Selon le sociologue Pierre Bourdieu la politique est « le lieu où


s’engendrent dans la concurrence entre les agents qui s’y trouvent
engagés des produits politiques entre lesquels les citoyens
ordinaires, réduits au statut de consommateurs, doivent choisir ».
 Par politique, on peut entendre aussi la scène sur laquelle
s’affrontent, sous les yeux du public et des citoyens, une série
d’acteurs pour la conquête et l’exercice du pouvoir.
 Philippe Braud définit la scène politique comme «le lieu de
compétition pacifique autour du pouvoir de monopoliser la
coercition, de dire le droit et d’en garantir l’effectivité dans
l’ensemble de la société concernée ».

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 Enfin, une politique ou les politiques publiques renvoient à des formes


d’action finalisée et leurs moyens visant à résoudre «un problème» ou à
satisfaire des «demandes».
 Il s’agit là de désigner l’action concrète des pouvoirs publics dans
divers secteurs de l’action publique (l’économie, la culture, le tourisme,
l’environnement…) ou dans l’action gouvernementale au sens large
(les discours de « politique publiques» des Premiers ministres).
 La fonction de régulation sociale spécifique que remplit le politique se
traduit par la mise en œuvre de politiques publiques, dispositifs d’action
publique, qui visent à produire un certain nombre d’effets sociaux.

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 La politique peut prendre un sens neutre. Celui de «gestion»,


c'est-à-dire un ensemble de mesures techniques, juridiques et
financières en vue d'agir sur un secteur déterminé ou de traiter
un problème précis.

 À titre d'exemple :
Les accidents de la circulation constituent un véritable fléau
socio-économique qui exige une intervention pluridimensionnelle
de la part des pouvoirs publics.

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 La politique peut également être comprise comme une «


stratégie » : un ensemble d'actions successives tendant vers un
but déterminé.

 L’initiative nationale de développement humain (INDH) peut être


considérée comme exemple de «politique» ou «stratégie» axée
autour d'un objectif déterminé : l'amélioration des conditions de
vie d'une partie défavorisée de la population marocaine.

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15 B- Définition de la science politique
 La science politique n’a pas le monopole du discours et de l’analyse
sur son objet. Commentateurs, spécialistes des sondages, hommes
politiques, citoyens…, parlent de politique et développent sur elle
toutes sortes d’analyses et d’appréciations.
 La science politique prétend construire un regard savant sur la
politique (ce qui suppose de construire son objet, d’émettre des
hypothèses, de mobiliser des concepts, de mettre en œuvre des
méthodes spécifiques…).
 Le travail du politiste ne s’inscrit pas, par exemple, dans la même
temporalité et les mêmes conditions de production que le discours
journalistique. Le journaliste politique travaille dans l’urgence et
cherche à créer l’événement. Il ne prétend pas toujours à
l’objectivité, commente quotidiennement l’actualité, propose une
chronique de la vie politique qui doit trouver son public.
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 La science politique est l’étude scientifique des faits considérés à


un moment donné comme «politiques».
 La question de la définition sociale de ce qui est considéré
comme politique est donc cruciale.
 La science politique rassemble une communauté de chercheurs
qui analysent les mécanismes au principe de la conquête, de
l’exercice et de la conservation des positions de pouvoir
politique et ceux qui concourent à politiser et prendre en charge
politiquement des problèmes sociaux.

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 Selon Pierre Favre la science politique une discipline n’a pas «


épistémologiquement de sens ». Elle n’a pas de territoires et de
frontières fixes. Une discipline n’est à un moment donné qu’une
mosaïque de recherches qui se complètent mais aussi se
concurrencent.
 La spécificité de la science politique est double : elle constitue une
discipline très hétérogène et son objet est mal circonscrit. Le champ
disciplinaire constitué par la science politique est façonné par les
interactions et les luttes multiples au sein de la communauté qui
contribuent à en définir les conditions d’accès et les frontières.
 L’histoire de la science politique c’est l’histoire de cette
communauté et de ces luttes.
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 La définition de la science politique repose nécessairement sur


l’objet essentiel de son étude.
 Elle fait référence a deux conceptions fondamentaux :

 une conception de nature juridique dont la notion d'État est le


support.
une conception de nature sociologique axée sur la notion de
pouvoir.

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b1- la science politique est la science de l'État


 M. Duverger estime en effet que cette perception de la discipline est à
la fois la plus ancienne et la plus proche du sens commun. La cité
«polis», qui s'est transformé en «État nation» est l'objet fondamental de la
science politique.

 Cette conception donne une part importante à la notion de


«souveraineté» dans la mesure où le fait de supposer la science
politique comme étant une science relative à l'État et en considérant
l'État comme un type de communauté «aujourd'hui le plus fortement
organisé et le mieux intégré» débouche sur un constat particulier :
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 la société nationale (l'État) est considérée comme un genre à part par


rapport aux autres groupes ou collectivités, dans le sens d’une
position transcendante ou « souveraine »

 L'État « serait une sorte de société parfaite ne dépendant d'aucune


autre et dominant toutes les autres ».

 Les gouvernants seraient les titulaires d’une position souveraine à


l'exclusion des chefs de tous les autres groupes ou collectivités.
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 Pour les tenants de cette conception, les phénomènes politiques se


réduisent à l'organisation et au gouvernement de l'État.

 Léon Duguit estime que les phénomènes politiques sont ceux qui se
rapportent à l'origine et au fonctionnement de l'État.

 Cette conception se nourrit clairement de l'hégémonie du droit


public sur la science politique.

 Elle est représentée par Georg Jellineck, Marcel Prelot, Jean Dabin,
Roger Henri Soltau, Alfred de Grazia.
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 Cette école de science politique est ralliée par les sociologues


marxistes ; mais selon une représentation différente de l'État.

 Si en Occident le fait d’isoler l'État comme un genre à part par


rapport à d'autres groupes et collectivités comporte le paradigme
idéologique de la supériorité ou de la souveraineté de l'État, les
tenants de l'idéologie marxiste y voient une approche
permettant d'appréhender la notion l'État selon sa véritable
nature : « superstructure.»

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b2-la science politique est la science du pouvoir


 Cette conception est fondée sur le rejet de la supériorité de la collectivité
publique notamment la «souveraineté» de l’Etat, considéré comme une
idéologie et non comme une réalité.
 Les tenants de cette école (Max Weber, Harold D.Lasswell, Robert Dahl,
Raymond Aron, Georges Burdeau, …) considèrent que le phénomène de
pouvoir et, par conséquent de politique, est intrinsèque à toute collectivité
organisée.
 G. Burdeau précise que le caractère politique est celui qui s'attache à tout
fait, acte ou situation en tant qu'ils traduisent l'existence dans un groupe
humain de relations d'autorité et d'obéissance établies en vue d'une fin
commune.

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 la particularité du pouvoir de l'État par rapport à celui dans


d'autres groupes ou collectivités ne doit pas être considérée à
priori, c'est-à-dire que sa nature transcendante ou « souveraine »
ne doit pas tenir lieu d'une hypothèse dogmatique mais qui reste
à prouver.

 Ce qui ne peut être guère possible si cette particularité (la


transcendance ou la souveraineté) est consacrée par le refus de
toute étude comparative du phénomène de pouvoir dans les
autres groupes et au sein de l'État.

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 l'avantage de cette conception de la science politique doit être


nuancé par la difficulté relative à la définition du terme «pouvoir»,
surtout lorsqu'on suppose l'étude de ce phénomène là où il existe.
 L. Duguit propose un modèle de rapports de pouvoir au sein d'une
collectivité qui découle de la distinction entre gouvernants et
gouvernés.
 Le pouvoir serait ce phénomène qui permet aux gouvernants d'obtenir
l'adhésion et la soumission des gouvernés.

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 Mais cette conception implique deux difficultés majeures.


1- Ce serait une hypothèse erronée de considérer toute relation
sociale inégalitaire comme relation de pouvoir.
 M. Duverger affirme que le pouvoir est différent de la simple
influence et le terme « pouvoir » doit être réservé à une catégorie
particulière d'influence ou puissance : celle qui est conforme au
système de normes et de valeurs du groupe et qui est donc tenue
pour légitime.

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2- les relations qui sous-tendent les collectivités et les groupes sont


fondées sur le pouvoir et que l'activité politique serait une quête
continue de pouvoir et d'influence au sein d'un groupe ou d'une
collectivité, c'est-à-dire de relations forcément inégalitaires.
 Cet argument doit être nuancé dans la mesure où la société est
régulée par des normes générales et abstraites et à des fins d'ordre et
de justice.
 Par exemple, qui s'appliquent à tous les rapports humains, même ceux
qui sont considérés comme inégalitaires.

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C- la science politique est-elle une science?

 La science politique se présente à la fois comme la plus


ancienne des disciplines scientifiques par son objet et la plus
récente par ces règles et ses méthodes.
 Aristote accomplit au Ve siècle avant Jésus-Christ une œuvre
considérable qui consiste en un recueil des constitutions
existantes ou ayant existé en Grèce, fondée sur une
observation empirique sans équivoque et qui «annonce déjà
l'attitude du sociologue ».

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 Mais le caractère scientifique dans le sens « nomothétique » de la


science politique ne fait pas pour autant l'unanimité de nos jours.
 L'introduction des méthodes scientifiques dans l'analyse en sciences
sociales, en plus de sa lenteur, débouche rapidement sur des
impasses.
 La possibilité d'un minimum de scientificité de la science politique
demeure largement discutable.
 D'autre part, certaines quêtes, sans doute exagérées, de « lois
générales » confirment leur aspect à portée insignifiante.

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 Mais à cet égard, certains auteurs (R. Boudon) rappellent que le


mode nomothétique n'est pas exclusif d’autres modes de
connaissance pour l’explication du «réel», surtout lorsqu'il s'agit d'une
discipline (la science politique) à objet difficilement intelligible par le
procédé nomothétique puisque difficilement, pour ne pas affirmer,
insusceptible de quantification (de mesure).
 Ceci implique que la science politique ne peut pas (encore) se
prévaloir de la recherche de “lois” comme (fins données
univoquement).
 Ce désaccord sur le minimum de scientificité de la science politique
donne raison à certains auteurs qui contestent l'usage du terme
«science» et qui lui préfèrent le terme «sociologie».
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D- objet de la science politique:
31 « plus que l’Etat, moins que le pouvoir »

 Au début des années 1980, dans un article fondateur, Pierre Favre concluait que
la question de l’objet de la science politique n’avait pas nécessairement de sens :
ses objets évoluent en fonction des époques.
 L’objet de la science politique ce n’est pas seulement l’État, c’est-à-dire cette
organisation politique et administrative différenciée du reste de la société et ayant
une capacité de direction.
 Réduire la science politique à l’État, aux institutions politiques et administratives,
peut se comprendre historiquement : la science politique est apparue et s’est
consolidée en lien avec la formation des États contemporains.
 Elle s’intéresse au gouvernement des sociétés, et l’État est aujourd’hui l’instance
chargée de la régulation des sociétés.
 La science politique s’attache à comprendre en effet la conquête du pouvoir de
l’État et la conduite des politiques publiques. Dec-23
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 La science politique n'est plus le corollaire obligé du droit constitutionnel,


mais une discipline indépendante dont l'objet s'articule autour d'une
approche fondée sur l'observation des phénomènes, la formalisation et la
systématisation de ceux parmi eux qui peuvent avoir une portée générale,
notamment l'étude des faits politiques, la modélisation des rapports qui sous-
tendent ces faits de façon à pouvoir en ressortir des théories et des lois plus
ou moins équivalentes aux théories et aux lois nomothétiques.
 En effet, les présentations doctrinales sont de nature directive et non
explicative. La science politique en tant que discipline que nous affirmons «
scientifique » doit être en mesure de retrancher la spéculation de l'action.
 Max Weber, disait dans Le savant et le politique: « nous entendrons
uniquement par politique la direction d’un groupement politique que nous
appelons aujourd’hui “État”, ou l’influence que nous exerçons sur sa
direction ».
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 La confusion entre science politique et droit constitutionnel exprime
l'objet initial de la science politique, celui de discipline destinée à
corriger, compléter et interpréter la théorie générale de droit
constitutionnel.
 En effet, la science politique a fini par réaliser une évolution
spectaculaire par l'affirmation d'une identité propre.
 Partant de là nous pouvons affirmer que l'objet de la science politique
peut être dégagé de celui du droit constitutionnel, ainsi que d'autres
disciplines qui constituent certes les viviers dans lesquelles la science
politique a puisé ses origines, mais avec qui elle a largement pris ses
distances1.
 l'objet de la science politique doit surtout être dégagé de celui de la
philosophie politique (génériquement désignée comme la discipline Dec-23

qui étudie les idées politiques)2.


34 En général

 Dans cette introduction, nous ne prétendons aucunement


apporter une vision d'ensemble des problèmes qui se
rapportent à la notion de «science politique» et encore
moins à la dimension historique de la notion et aux percées
spectaculaires réalisées par les différentes écoles,
notamment l'école nord-américaine.
 Notre apport est défini en fonction du contexte d’accueil,
notamment sous forme d'une «initiation à la science
politique». Il consiste en un aperçu simplifié de la notion à
travers deux axes fondamentaux :
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1- le premier
S’articule autour de la dimension théorique de la notion, notamment
une démarche fondée sur l'émission d'hypothèses et la vérification de
ces hypothèses, dans une quête globale de l'application du discours
scientifique aux faits politiques.

2- le second
est consacré à l'étude d'un aspect particulier du pouvoir politique. En
effet nous considérons la science politique comme science du pouvoir,
politique notamment.
Celui-ci s'articule au système social global, tout en préservant sa propre
spécificité en tant qu'organe agissant sur ce système, c'est-à-dire
assurant sa régulation. Dec-23
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II. Champ couvert par


la science politique

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37 A- Les domaine de la science plique

1- science politique interne (la sociologie politique) :


étudier le pouvoir à l’intérieure du cadre étatique : le parlement,
les partis politiques, les mouvements sociaux, le rapport des
mouvements sociaux au pouvoir, l’action des lobbies dans le
cadre de l’Etat nation, les relations entre les citoyens et le pouvoir,
bien évidement les processus électoraux ...

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2- La théorie politique (la pensée politique) :


comment se pensent les choses, ce domaine a une grande
connexion avec la philosophie c-t-d au sens de la vie:
comment on pense le destin des gens, comment on pense
le pouvoir, le rapport au pouvoir par rapport aux grandes
questions,
Exemple: question de traçage pour essayer de confier les
gens qui seraient attient le covid-19….

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3- Les politiques publiques (ce qui se fait) :


les choix qui sont opérés et les politiques qui sont menés
par exemple le domaine de la santé publique et covid-19
comment on gère le domaine de la santé dans un Etat,
comment on gère une crise économique et sociale, le
chômage, l’environnement, l’immigration,
l’enseignement ….

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4- Relations internationales :
 le premier tranchant des relations internationales en plus parfois, le point
culminant c’est la question de la guerre, de la sécurité et de la paix.
- qui concerne les relations entre acteurs deux Etats (la guère commercial
entre l’USA et la Chine, l’USA et la Ressue)
- ça peut être des choses basiques comme la relation entre la Belgique
et les Pays-Bas, France et l’Allemagne pour le destin de l’UE
- ça peut être entre un acteur étatique et une organisation internationale
(la relation entre la chaine et l’organisation mondiale de commerce
OMC, l’USA et OMS et la décision de Donald Trump d’arrêter le
financement de l’OMC…)
- ça peut être entre deux organisations internationales (OMS et ONU,
OMS et OMC, OMS et l’UE …) .
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 On trouve parmi les spécialités aussi le deuxième tranchant des relations
internationales qui est les politiques publiques à l’échelle supranational au-
delà au-dessus de l’Etat
- des politiques publics qui se mènent par des organisations internationales
et dans un cadre international par exemple la question de
l’environnement il y a chaque année une conférence des partis et il y a
des réunions de toutes les parties qui essayent de répondre aux défis de
réchauffement climatique et cela qu’on essaye de définir ce qu’on fait
pour ne pas dépasser certaine degré 1,5 ou 2 degré qui est une norme
symbolique très importante.
- Alors nous avons pleins acteur dans le domaine ça peut être
l’environnement, l’économie, ça peut être du domaine des finances avec
le font international monétaire et la banque centrale européenne. Ça
peut être aussi des questions qui nous touchent au quotidien comme le
règlement d’asiles, la question des réfugiés ce qu’on peut classer dans un
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cadre international
B- les méthodes utilisées en science politique
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 L’histoire de la SP montre une évolution des méthodes utilisées qui s’inscrit
néanmoins dans une certaine continuité du point de vue de la rigueur de
l’analyse.
 Les premiers penseurs politiques tels que Platon ou Aristote adoptent une attitude
visant à établir les faits et à définir les concepts avec un souci de rigueur
significatif.
 A la Renaissance, Machiavel réalise une distinction fondamentale de la politique
et de la morale, et ouvre ainsi la voie à une réflexion sur les phénomènes politiques
affranchie de considérations éthiques ou philosophiques.
 Plus tard, Montesquieu et Tocqueville réalisent des voyages qui seront la source
d’inspiration et des comparaison entre les différents régimes politiques.
 Les fondateurs de la SP moderne apparaissent au début du XXe siècle, en même
temps qu’émergent les sciences sociales dans Les règles de la méthode
sociologique (1885). Dans Le savant et le politique, Max Weber se préoccupe
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la neutralité axiologique.
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 Le fait majeur dans l’apparition des SP reste toutefois l’influence des
chercheurs américains qui réalisent d’importantes études de terrain
contribuant à populariser la discipline et à l’ancrer dans le paysage des
sciences sociales.
 La tradition française des sciences politiques a toujours favorisé les travaux
plus qualitatifs, ce qui peut s’expliquer par le fait que les facultés SP ont
émergé des facultés de droit.
 D’une manière générale on entend par méthodes les opérations
intellectuelles par lesquelles une science cherche à atteindre les vérités
qu'elle poursuit, les découvre, les démontre, les vérifie.
 La question de méthode ne se pose que relativement à des problèmes
préalablement posés.
 il y a plusieurs méthodes qu’on peut utiliser en science politique, soit des
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méthodes qualitatives soit des méthodes quantitatives
44 1- Méthodes qualitatives :

 Par exemple dans le domaine des conseils politiques, il faut beaucoup


lire et de faire l’interprétation des textes et des propos des auteurs,
 en science politique on lit beaucoup et particulièrement dans le champ
de la pensé politique.
 Ça peut aussi réaliser des entretiens d’acteurs et on travaille ces
entretiens d’acteurs
 ça peut être ce qu’on appelle l’analyse de discours ça vaut dire
comment un acteur dans le temps évolue dans son discours qui se met
au parlement, ou qui se met aux réseaux sociaux…, alors on a différents
discours et différents approches d’analyse du discours, doc y a plein
d’aspect d’analyse qualitative.
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45 2- Approche qualitative
 C’est le traitement des données d’une manière statistique. exemples :
étudier les élections et les processus électoraux l’objectif c’est essayer
de voir qui a voté pour quel parti et dans quelle mesure il y a une
stabilité ou bien le contraire il y a une évolution, a travers des enquêtes,
et poser des questionnaires aux électeurs et aux électrices et à partir de
là on va faire un traitement statistique pour essayer de répondre à cette
question
 il y a d’autres approches, à titre d’exemple l’approche de psychologie,
on fait des expériences, c’est à dire comment dans un contexte donné
un citoyen peut réagir à stimuler une information
 aujourd’hui vous avez plus régulièrement la science politique entant
qu’une approche méthodologique qui est l’expérimentation que les
étudiants utilisent dans leurs travaux et l’utilisent dans leurs mémoires,
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46 C- Les grands débouchés de science politique

1- La fonction publique
Premier débouché de la science politique c’est le domaine de la
fonction publique et le service publique soit à l’échelle nationale ou
locale ou la fonction publique à l’échelle internationale,
2- L’analyse
Ça peut être des centre d’étude ou de recherches, d’acteurs
publics, d’acteurs privés, …

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3- la gestion des risques


 Lorsqu’on a prend la métaphore en matière financière, la gestion des
risque c’est souvent dans le secteur privé dans des entreprises financières
et pour les assurances et les entreprises qui souhaitent investir dans
certains Etats, donc les politologues font de la gestions des risque on
étudiant la situation géopolitique d’un pays, comment cela peut évoluer,
 les politologues travaillent notamment dans le domaine de l’assurance
qui est le secteur de l’évaluation des risques et bien évidement ici on est
pas dans le domaine des risques financiers parce que nous avons investi
par apport à la configuration politique et sociale dans l’Etat ou d’une
situation ou dans un espace régional,

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par exemple médecins sans frontières, amnistié international

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4- La vie politique
 Le champ que les étudiants du science politique vont travailler après
c’est celui de la vie politique, c’est des assistants parlementaires,
cabinets ministériels, centres d’études des partis politiques…. Il y a aussi
le secteur important parce qu’on nous apprend les choses au fond mais
conçu à la forme, vous n’avez pas des journalistes, pas mal des portes
paroles qui on fait sciences po, vous avez aussi le secteur de
l’enseignement universitaire, et vous avez aussi dans le secteur privé
beaucoup de postes qui s’occupé par les politologues, parfois le
secteur privé ça peut couvrir des organisations non gouvernementales
à titre d’exemple beaucoup des politologues travaillent dans les
organisations non gouvernementales internationales, , par exemple
médecins sans frontières, amnistié international,…
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 en général les politologues ont la capacité de coordination qui leur


permis d’avoir un débouché professionnel intéressant, aussi dans les
intérêts d’exécute de science politique c’est à la fois d’apprendre une
discipline scientifique, d’apprendre une méthode mais aussi d’apprendre
un regard relativement transversal et général qui permet après de pouvoir
récupérer de postes de coordination,
 en général dans le domaine de science politique les langues c’est assez
important mais c’est la raison dont la quelle la nouvelle réforme de la Loi-
cadre n° 51-17 relative au système d’éducation, de formation et de
recherche scientifique insiste sur les langues, cette réforme appel aux
étudiants de familiariser avec des langues en général qui sont demandées
au marché du travail.
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III. Le pouvoir politique

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 L’État n’est qu’une modalité possible d’organisation du pouvoir


même s’il est devenu la forme quasi universelle du pouvoir politique.
 La notion de pouvoir est faussement évidente. Ce concept a de
multiples définitions, il est surchargé de sens et difficile à cerner.
 Robert Dahl met au cœur du politique le pouvoir et le concept de
domination : « Un système politique est une trame persistante de
rapports humains qui implique une mesure significative de pouvoir,
de domination, d’autorité. »
 Max Weber définit le pouvoir comme « toute chance de faire
triompher au sein d’une relation sociale sa propre volonté ; peu
importe sur quoi repose cette chance ».
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 À la différence de la domination, le pouvoir n’implique pas


forcément la légitimité ou sa recherche. Il peut s’exercer par la
force pure.
 Les relations de pouvoir sont observables à tous les niveaux de la
société, dans l’ensemble de ses champs. Une des questions est
dès lors de savoir si l’on peut identifier une spécificité du pouvoir
politique.
 On peut aussi se demander si cette notion vague est réellement
utile ou opératoire.

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A. Les approches du pouvoir

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1- l’approche substantialiste :

 Elle conduit à considérer le pouvoir comme une chose que


l’on peut posséder (avoir du pouvoir) ou perdre (perdre le
pouvoir), que l’on peut accroître ou dilapider ;

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55 2- l’approche institutionnaliste
 amène à identifier le pouvoir à l’État et à des institutions.
 Les gouvernants ne possèdent, sauf dans certains régimes, le
pouvoir en propre.
 Dans les démocraties représentatives, il est exercé en vertu d’une
délégation consentie par les représentants.
 Les dirigeants ne sont que les détenteurs provisoires d’un pouvoir
parmi d’autres. Ils détiennent ce pouvoir en vertu d’une fonction
qu’ils occupent.
 Le pouvoir est fragmenté, il existe des pouvoirs. Dans les sociétés
démocratiques on dénombre trois pouvoirs principaux qui
fonctionnent comme autant de contre-pouvoirs (« le pouvoir doit
arrêter le pouvoir », écrit Montesquieu). Dec-23
56

 La séparation des pouvoirs est un principe de répartition des


différentes fonctions de l’État. Montesquieu distingue le pouvoir
exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire.
 Dans ce système, chaque pouvoir jouit d’une autonomie par
rapport aux autres et bénéficie de moyens de contrôle réciproque.
 La distribution du pouvoir est censée rendre impossible sa
concentration et son usage despotique.
 La séparation des pouvoirs n’empêche pas forcément le
développement de «déséquilibres institutionnels» («ultra
parlementarisme », « présidentialisme »…).

Dec-23
57
3- l’approche institutionnaliste du pouvoir
appelle des critiques.
 Les détenteurs officiels du pouvoir politique ne sont pas
nécessairement ceux qui exercent effectivement le pouvoir. Il ne
faut pas confondre la distribution de l’autorité et l’exercice du
pouvoir.

 De nombreux travaux de sociologie administrative ont ainsi montré


que le pouvoir des hauts fonctionnaires excédait très largement sa
définition institutionnelle. Ils sont parfois les détenteurs (officieux) du
pouvoir alors qu’ils sont censés appliquer les décisions prises par les
responsables politiques.
Dec-23
58

Les frontières (ou les « marches ») entre le pouvoir


politique et le pouvoir administratif sont floues et sans
cesse renégociées (J.-M. Eymeri).

Les théories marxistes contestent d’une tout autre


manière cette approche institutionnelle. Le pouvoir est
pensé comme l’objet de la lutte des classes. L’État n’est
que l’expression politique des intérêts de la bourgeoisie ;

Dec-23
4- l’approche relationnelle (ou interactionniste)
59

 n’appréhende pas le pouvoir comme une chose, mais comme une


relation, un pouvoir sur quelqu’un, un ensemble de pratiques.

 Le pouvoir suppose obligatoirement une relation sociale.

 Le politologue américain Robert Dahl définit classiquement le


pouvoir comme «la capacité d’une personne A d’obtenir qu’une
personne B fasse quelque chose qu’elle n’aurait pas fait sans
l’intervention de A ». En ce sens, les parents exercent un pouvoir sur
leurs enfants, un instituteur exerce un pouvoir sur ses élèves, et un
élu sur ses administrés
Dec-23
60

B- Le pouvoir politique

Dec-23
61

 Le pouvoir est une notion générique qui n’a pas seulement pour objet
le politique au sens étroit.
 Le pouvoir se rencontre dans la famille, les Églises, les entreprises, les
bandes organisées, les mafias, les écoles littéraires, artistiques, les
communautés scientifiques…
 Il nous faut aussi mentionner le pouvoir des institutions de sens que sont
la religion ou encore « les intellectuels », le pouvoir des institutions
culturelles que sont les élites technocratiques ou encore les médias
souvent appelés le « 4e pouvoir », le pouvoir économique, celui
financier….
 Toutes ces institutions sont susceptibles d’influencer la société dans son
ensemble et, à ce titre, peuvent participer du pouvoir politique.
Dec-23
62

 l’habitude est aujourd’hui de ramener le pouvoir politique au


fonctionnement du «milieu décisionnel central» incluant la classe
politique, l’élite administrative et bureaucratique, les partenaires
sociaux comme les dirigeants d’entreprise et grands managers, les
leaders syndicaux…
 Le pouvoir politique recouvre au moins trois facultés à savoir la faculté
d’agir par l’entremise d’une autre personne, la faculté d’empêcher et
la faculté de conditionner sa manière de voir ou de se comporter.
 L’enchevêtrement des niveaux auquel il faut ajouter l’interaction entre
des systèmes (les partis, les administrations, les lobbies, les réseaux de
clientèles…) rendent la notion de pouvoir politique particulièrement
difficile à saisir. En même temps, aucune définition ne parvient à saisir
la totalité du phénomène et à trancher le débat ; au contraire, touteDec-23

définition du pouvoir politique alimente le débat à son sujet.


a- Le pouvoir comme «gouvernement» des
63 comportements
 L’œuvre de Foucault atteste d’abord de ce que le pouvoir est un
processus extrêmement diffus et complexe : il est là où on ne l’attend
pas et selon des modalités multiples.
 Cette extrême diffusion du pouvoir interdit de présupposer un
détenteur unique qui monopoliserait le pouvoir.
 Le pouvoir signifie gouverner les conduites individuelles ou encore,
orienter et structurer l’éventail des possibilités, des choix que peuvent
effectuer des individus dans une relation sociale.
 Cette définition articule la notion de pouvoir à celle de liberté mais
aussi à celle de savoir (qui sert aussi à structurer le champ des
possibles). C’est là un trait partagé par l’approche pourtant bien plus
pragmatique de Michel Crozier.
Dec-23
64
b- Le pouvoir comme interaction stratégique
 Michel Crozier considère que le pouvoir est fondamentalement
stratégique. L’acteur, qui peut être aussi bien un individu qu’un groupe,
va constamment ajuster ses objectifs et ses moyens à la situation qu’il
rencontre.
 Comme chez Foucault, l’analyse de Crozier permet de saisir
concrètement le pouvoir.
 Un autre mérite est la relativisation de la distinction entre les acteurs
centraux du milieu décisionnel et les acteurs supposés périphériques.
Mais surtout, le mérite central est de remettre radicalement en cause
l’approche juridique du pouvoir qui repose toujours sur une imputation
unilatérale.
 A cet égard, l’analyse de la décision de Kennedy empruntée, Dec-23
par Crozier, à Graham Allison est édifiante.
65 A- Les composantes du pouvoir politique

 Le pouvoir ne devient politique que s’il présente quelques


caractéristiques importantes dont la principale est l’existence
d’une légitimité.

Dec-23
66
1-Les principales caractéristiques du pouvoir
politique

 le pouvoir politique doit être distingué du pouvoir social.


 le pouvoir politique est avant tout une affaire de
représentation symbolique.
 le pouvoir politique suppose une permanence.
 le pouvoir est un phénomène collectif.
 le pouvoir politique mobilise différents types de
ressources.

Dec-23
2-La composante centrale : la légitimité
67
 Le pouvoir politique repose fondamentalement sur la légitimité mais
celle-ci reste un concept difficile à saisir.
 Initialement, la légitimité renvoie à la confiance, à un crédit initial, à ce
qui possède un caractère cohérent et crédible.
 Elle répond à la question « Quid Juris ? » qui peut se poser pour toute
norme, toute pratique ou tout pouvoir.
 Aucun pouvoir ne peut perdurer sans une légitimité qui est sa
composante centrale. Celle-ci ne recouvre pas seulement ce qui est
fondé en droit (légalité) mais aussi ce qui est fondé en raison et en valeur
c’est-à-dire selon les valeurs fondamentales du système politique
acceptées socialement.
 un pouvoir n’a pas seulement une légitimité ; il doit posséder aussi une
effectivité ce qui nous amène à regarder ses modalités de Dec-23

fonctionnement.
68

B- Les modalités du pouvoir politique

Dec-23
69
1- Le pouvoir d’injonction et ses moyens

 Dans le cas d’une injonction, la personne a le choix entre adopter le


comportement qui lui est prescrit (se conformer à l’ordre) ou bien refuser la
prescription en risquant une punition (suppression d’un avantage
escompté, privation de liberté, d’un bien matériel…).
 La désobéissance se paie d’une dommage de sa situation antérieure. La
sanction prend la forme d’une punition mais le mécanisme ne peut
marcher que s’il est crédible
 Il faut des forces de l’ordre, du personnel pénitentiaire pour rendre crédible
la menace de privation de liberté comme il faut la saisie-arrêt sur salaire
pour rendre probable la punition en cas de non-paiement d’une amende.
 La nature de l’injonction peut varier ; ses moyens de mise en œuvre
varieront avec elle. Par exemple, l’injonction peut être de fait. Dec-23
70
 Elle résulte alors de l’exploitation d’une situation empirique très inégale : le ministre
intimant l’ordre à son collaborateur d’endosser un «scandale» en servant de
« fusible » ou l’homme politique soumis à un chantage par un tiers détenant sur lui
des informations.
 L’injonction morale est une autre forme d’injonction : elle repose sur une coercition
psychologique mais implique aussi les valeurs d’un groupe, son éthique (quel que soit
le contenu de celle-ci).
 Lorsqu’une bande organisée, une mafia prescrit un comportement (l’omerta), il est
alors assorti de la menace d’exclusion pour non-respect d’une valeur centrale, d’un
code de comportement.
 L’injonction peut, enfin, être légale ou juridique ; le droit prescrit des obligations de
faire ou de ne pas faire mais il assortit ses obligations d’une gestion de la sanction par
les tribunaux ou par l’administration qui peut, dans certains cas, agir directement.
 l’injonction perd alors de sa consistance. On remarquera que ce sont ces
mécanismes de sanction et l’effectivité des règles qui distinguent le droit naturel
Dec-23

(pour lequel aucune administration de la sanction n’existe) du droit positif.


71 2-Le pouvoir d’influence et ses moyens
 En cas d’influence, la personne a le choix entre adopter volontairement le
comportement suggéré afin d’obtenir un avantage ou bien refuser ce
comportement en renonçant au bénéfice qu’elle pouvait en tirer.
 La différence est grande : tandis que l’injonction relève d’une logique de
la sanction, l’influence relève d’une logique de la rétribution*.
 L’influence peut prendre la forme d’un avantage matériel ou financier
mais aussi d’un avantage symbolique (la reconnaissance, l’honneur…) ou
même d’une gratification purement psychologique (moindre anxiété,
meilleure estime de soi…).
 Le vecteur principal de l’influence est la séduction, la persuasion.
 La persuasion s’inscrit dans le registre de la discussion argumentée. Il
s’agit notamment de modifier la perception ou représentation
qu’une personne a de ses intérêts en lui fournissant une information Dec-23

supplémentaire.
72

 Une autre forme de la persuasion est la promesse d’une gratification.


L’avantage matériel ou symbolique escompté peut alors provoquer le
changement d’attitude. Cette technique est cumulative avec la
précédente.
 Une dernière forme est la manipulation ; elle résulte d’une visée stratégique
où l’interlocuteur masque le but réel de son intervention (par exemple, faire
circuler une rumeur officiellement en tant qu’information mais en réalité au
titre d’une tentative de déstabilisation). Même victime, les personnes
subissent bien une influence résultant de la tromperie.
 Globalement, l’influence renvoie à la légitimité du discours. Seul le discours
qui se présente comme légitime est susceptible d’engendrer la persuasion.
 Il faut cependant réserver un cas à part : celui de l’autorité instituée. En
effet, l’autorité bénéficie d’une sorte de crédit initial, d’une confiance. Dec-23
73

 Cette réserve de légitimité peut provenir des qualités exceptionnelles


de la personne incarnant l’autorité (la légitimité charismatique
selon Weber), des compétences de la personne (soit par la possession
d’un savoir pointu et rare, soit par une position de monopole comme le
responsable hiérarchique disposant de réseaux d’information qu’il
contrôle) ou encore des valeurs qui fondent le discours avec lesquelles
les destinataires se sentent en communion.
 Dans ce cas, la persuasion n’implique pas une authentique discussion
mais plutôt une soumission à une manière de voir.

Dec-23
74

IV- L’Etat
et les institutions politiques

Dec-23
75

 La notion d’Etat a toujours suscité d’assez fortes réaction quant


à son emprise sur la société*.

 « L’Etat est le plus froid des monstres froids » Nietzsche

 « Une organisation de la classe possédante pour la protéger de


la classe non possédante » Engels

Dec-23
76

 L’Etat est de nos jours la forme normale d’organisation des sociétés


politiques. Il constitue le cadre juridique à l’intérieur duquel existent et
évoluent les institutions politiques.
 La définition de l’Etat n’est pas une chose aisée parce que l’Etat est à la
fois une idée et un fait, il est une abstraction mais aussi une organisation.
 L’Etat n’a pas de réalité concrète mais sa présence est ressentie dans la
vie de tous les jours.
 Malgré cela, l’accord existe sur le fait de considérer l’Etat comme un
support abstrait du pouvoir qui permet de différencier entre le pouvoir
et les personnes qui l’exercent.

Dec-23
77

 L’utilisation du terme se fait selon trois acceptions :


1. l’Etat c’est d’abord le pouvoir central par opposition aux collectivités
locales. Utilisé dans ce sens notamment en droit administratif on parle
essentiellement de l’Etat central ;
2. L’Etat désigne aussi les gouvernants pour les différencier des gouvernés.
Dans ce cas le terme Etat évoque les pouvoirs publics dans leur ensemble.
L’Etat dans ce sens est limité à l’un de ses éléments qu’est le pouvoir. C’est
le sens qu’on vise lorsqu’on dit par exemple que l’Etat est responsable de
la sécurité. Pris dans ce sens le domaine de l’Etat s’oppose à celui de la
société civile( particuliers et groupements privés) ;
3. L’Etat, en troisième lieu est une société politique organisée. C’est dans ce
sens qu’on parle de l’Etat marocain
Dec-23
78

A- Les éléments constitutifs de l’Etat

Dec-23
79 1-Le pouvoir de contrainte
 L’Etat a le pouvoir de fixer des règles de comportement en société (les
normes) et d’imposer leur respect.
 En conséquence, l’idée de l’Etat est liée à celle du droit. Seulement dans une
société plusieurs autres institutions ont la capacité de poser des normes.
 Le pouvoir normatif appartient aussi aux individus qui s’engagent par contrats
et aux groupements. Mais seul
 l’Etat a le pouvoir d’exiger par la force si besoin le respect des règles ainsi
posées. C’est ce qu’on appelle le monopole de la force légitime.
 En effet, les gouvernants qui agissent au nom de l’Etat disposent de
l’administration et de la force armée (police, gendarmerie, force armée)
 pour faire appliquer les décisions prises par l’Etat. Les gouvernés en
conséquence se plient à la volonté de l’Etat.
Dec-23
80

 Ce pouvoir de contrainte est un pouvoir très large et peut consister en des


décisions très dangereuses tel que déposséder un individu de ses biens en
cas d’expropriation pour utilité publique ou envoyer des citoyens faire la
guerre ou encore donner la mort en cas de peine d’exécution.
 Ce pouvoir d’user de la force ne concerne pas seulement les décisions de
l’Etat ,il concerne aussi les normes établies par les individus dans leurs
rapports.
 En effet au sein de l’Etat nul ne peut se faire justice lui-même. Les règles
posées par les individus sont sanctionnées par l’Etat.
 Ce monopole de la force et de la contrainte constitue l’élément principal
dans la définition de l’Etat. En conséquence, l’Etat ne peut permettre le
développement des pouvoirs privés de contrainte qui sont toujours vus
comme étant un signe de l’affaiblissement de l’Etat.
Dec-23
81

2-La population

 L’Etat ne peut exister sans la collectivité humaine.


 En effet, le pouvoir de contrainte de l’Etat s’exerce sur un groupe
humain.
 Pendant longtemps on a considéré que ce groupe humain était
une nation. Aujourd’hui avec l’apparition des Etats
multinationaux cette idée semble de plus en plus difficile à
soutenir.

Dec-23
82
Qu’est ce qu’une nation ?
 La nation est difficile à définir. En résumé on peut dire qu’il
existe deux conceptions de la nation.
- Une conception objective qui définit la nation par des
éléments objectifs tels que la langue, la religion, une culture
partagée, c’est la nation communauté.
- L’autre définition plus volontariste se base sur la volonté
d’individus libres de vouloir vivre ensemble.
 En conséquence la nation existe par son organisation étatique.
Etat et nation vont ensemble, c’est la conception française qui
parle de l’Etat-nation.

Dec-23
83

3-Le territoire

 C’est l’espace sur lequel l’Etat exerce ses compétences.


 Le territoire comprend l’espace terrestre, l’espace
maritime, et l’espace aérien.

Dec-23
84 Le champ de l’Etat

Institutions politiques +Volonté/Pouvoir/Puissance


= Etat Identification droit constitutionnel et Etat

L’Etat est un ensemble d’institutions animées par


une volonté et une force

Dec-23
85

B- Identification du droit
constitutionnel et l’Etat

Dec-23
86

- Le droit constitutionnel est constitutif de l’État signifie que le


pouvoir politique qu’il incarne s’exerce en vertu de règles
juridiques qui sont contenues dans la constitution.

- Historiquement, dans l’occident les constitutions sont


apparues en même temps que les États :
• XVIIIe siècle: développement du constitutionnalisme
• DEF. : Mouvement idéologique selon lequel pour assurer la
liberté, il faut limiter le pouvoir avec des règles qui s'imposent à
lui*.

Dec-23
87

1- définition juridique de l'État

 L'État est «une personne morale de droit public, territoriale et


souveraine»
(DEBBASCH 5Ch.), BOURDON (J.), PONTIER (J.-M.), RICCI (J.-C.)).
 C'est en effet une personne morale d'un genre particulier, parce
que doté des prérogatives de création d'arrêt de droit et de
prescription du caractère impératif de ces règles par l'exercice et
le contrôle de l'usage de la force.
 Cette définition suppose que l'État est une personne morale de
droit public, permanente et souveraine.
Dec-23
88 a-L’Etat saisi par le droit

* L’État est une personne juridique.


 l’État n’existe que parce qu’une convention, autrement dit du
droit, existe.
= Théorie du contrat social
* un contrat conclu de manière plus ou moins explicite entre les
individus et leurs princes ou entre les individus et l’institution qui
devrait les gouverner
* L’État est une fiction qui est à la fois l’ensemble institutionnel qui
représente la société et l’instrument juridique qui sert à l’organiser,

Dec-23
89 b- L’identité de l’Etat et du droit

 Pour les positivistes :


 Il n’y a pas d’autre droit que celui qui a été posé par l’État
 Il ne peut pas y avoir de soumission de l’État au droit sauf
autolimitation
 Pour Kelsen (La Théorie pure du droit)
 Les 3 éléments constitutifs ne peuvent être définis que par
l’État lui-même. Donc il est à lui-même son propre auteur en
termes juridiques.
 L’État est donc juridiquement auto-constitue.
Dec-23
90 c- La dualité de l’Etat et du droit

 Pour les jusnaturalistes* :


 Le droit posé par l’État (le droit positif) est soumis au droit
naturel
 Le droit posé par l’Etat s’impose à l’État parce qu’il est déjà
conforme à des normes supérieures non posées (le droit
naturel), impératives car justes

CONCLUSION : Il y a un dualisme entre l’État et le droit

Dec-23
91

 Conclusion: Définir l’État, c’est définir le droit.

 L’expression État de droit ne veut donc rien dire en


droit ou alors c’est une simple tautologie : l’État de
droit, c’est le droit de l’État.

Dec-23
d- l'État est une entité permanente
92

 Maurice Hauriou précise que l'État est un « organisme social structuré en


vue de la réalisation d'un certain ordre et relevant d'une sorte de
processus institutionnel quasi biologique ».
 La personne des gouvernants, individuellement considérés, s'estompe
au profit de la qualité qui leur est attribuée.
 Ainsi « le pourvoi est censé avoir pour titulaires n'ont pas les hommes qui
l'exercent en fait, mais un être distinct, à qui les actes sont attribuées ».
 Ainsi se précisent les contours de la qualité de personne morale
attribuée à l'État*.
 La notion de personne morale permet de la sorte d'expliquer la
continuité et la permanence du pouvoir étatique, notamment son
institutionnalisation. Dec-23
93

 Le pouvoir de l'État s'adresse essentiellement à la société et


s'exerce sur ses différentes composantes par le biais de
fonctions
 État est l’allocateur de biens et de statuts juridiques, celui par
exemple d'agir en son nom.
 Il est aussi le producteur de règles normatives à la base de
l'organisation sociale; et également par le biais de moyens
 Il dispose d'un patrimoine et également d'une capacité
juridique pour assurer la défense de ses droits et de ses intérêts.

Dec-23
94 e- l'État est souverain
 La notion de souveraineté de l'État renvoie à une doctrine juridique,
selon laquelle celui-ci est le détenteur exclusif du pouvoir suprême
auquel toutes les collectivités et autorités qui lui sont extérieures sont
soumises.
 Ce pouvoir suprême correspond à ce que Max Weber a appelé le
«monopole de la contrainte organisée », dont la première expression est
nécessairement un pouvoir exclusif d'édicter les règles normatives,
fondement de l'organisation sociale.
 La souveraineté de l'État signifie que « le monopole de la contrainte
permet à l'État, non seulement d'imposer le respect de ses lois, mais de
contrôler, au niveau de leur exécution, les décisions des autres pouvoir
qui n'existent plus désormais en tant que tels qu’avec l'approbation
tacite du pouvoir étatique ». Dec-23
95
 la souveraineté de l'État n'implique pas forcément l'existence du
pouvoir politique à l'exclusion des autres pouvoirs qui lui sont
subordonnés, Par un jeu subtil d'arbitrage entre ses différents
pouvoirs*,
 l'État fait en sorte d'affirmer le rôle de ceux qui soutiennent son projet
d'organisation sociale.
 Pour survivre, les collectivités et les pouvoirs situés en dehors de l'État
cherchent en permanence, sinon le soutien de celui-ci, du moins une
situation conforme aux règles de son projet d'organisation sociale.
 L'État parvient ainsi à assurer sa mission suprême: celle de veiller à la
cohésion et au bon fonctionnement de la collectivité nationale. Une
mission qui ne peut être possible qu’en fonction de la notion de
souveraineté dont l'État est le titulaire.
Dec-23
96
2- La définition « sociologique » de l’Etat

 L’État est une autorité souveraine qui s’impose à une


population vivant sur un territoire déterminé.

 3 éléments constitutifs
- Une autorité souveraine = un pouvoir souverain
- Une population = un groupe d’hommes
- Un territoire = un espace géographique délimité

Dec-23
97 La critique

 Cette définition fait l’impasse sur la fonction essentielle de


l’État : la production du droit comme marque de fabrique de
l’Etat.
 L’autorité est souveraine si elle est dispose seule de tout le
pouvoir de produire du droit.
 La population est un élément constitutif si elle est soumise au
droit de l’État.
 Le territoire est celui de l’État s’il est régi par les seules règles
que cet État édicte.

Dec-23
98 C- les fonctions de l'Etat

 L'État est un instrument destiné à la réalisation du bien commun.


 Ainsi est-il tenu de veiller à défendre les intérêts matériels et
moraux de sa population, en particulier les libertés et les droits
des individus, membres de la collectivité. C'est l'aspect politique
des fonctions de l'Etat.
 D'autre part, l'Etat dispose instruments juridiques lui permettant
d'assurer la mise en œuvre de ses compétences de nature
politique. C'est l'aspect juridique des fonctions de l'Etat.

Dec-23
99 1- les fonctions politiques de l'Etat.

 C'est toute la problématique de la consistance du rôle de l'État


qui se pose à cet égard.
 En effet, l'étendue des compétences de l'État est variable selon
les époques et selon la doctrine politique dominante.
 Le triomphe de la doctrine libérale à la fin du XVIIIe siècle et tout
au long du XIXe a entraîné la consécration d'un rôle de l'Etat
confiné aux fonctions régaliennes ou de souveraineté.
 Mais à partir de la première guerre mondiale, cette vocation de
l'Etat va subir les effets de l'évolution idéologique et des exigences
techniques en faveur d’un rôle plus poussé de la puissance
publique sur les plans économique et social, dont les
compétences vont englober tous les aspects de la vie en société. Dec-23
1.1- l'Etat-gendarme.
100
 La notion d'Etat « gendarme » qui a prévalu au cours du XIXe siècle et jusqu'à la
première guerre mondiale, est fondée sur la restriction du rôle de l'Etat.
 Sur le plan économique, l'Etat et les collectivités qui en sont dérivées devraient
s’interdire à toute activité économique sous l'effet du principe du « laisser-faire,
laisser aller »
 Ainsi, l’Etat ne doit intervenir que pour assurer un minimum de règles
indispensables à l'organisation de la collectivité.
 Sur le plan social, l'intervention de l'Etat s'inscrit plus particulièrement dans un
souci de maintien de l'ordre public.
 Le rôle de l'Etat se limite donc aux; fonctions de souveraineté, maintien de
l'ordre public, défense nationale, politique étrangère, justice, protection de
l'ordre économique...
 Les tenants de cette doctrine estiment que tout autre intervention de l'Etat est «
abusive, dangereuse pour la liberté, pour les derniers des citoyens et pourDec-23
le
progrès social. »
101 1.2- l'Etat-providence.
 L’avènement de la première guerre mondiale dévoile en grande partie
les insuffisances de la notion d'« Etat- gendarme ».
 Les conséquences économiques et sociales de la guerre impliquent
l'intervention de plus en plus accentuée de l'Etat, seule puissance en
mesure d’y répondre.
 A la base une simple action de distribution de secours à la population,
l'action de l'Etat s'est peu à peu étendue à l'action économique et
sociale : subventions versées pour les entreprises non lucratives, pour des
activités privées déficitaires, appui, puis prise en charge d'entreprises en
difficulté et dont le poids est considérable sur le plan national ou
régional...

Dec-23
102
 Le processus des nationalisations confirme cette tendance et permet à l'Etat la
propriété, la direction et la gestion des secteurs stratégiques de l'économie nationale
dans la plupart des pays à économie libérale (chemin de fer, industrie aéronautique,
secteur bancaire et d'assurance, secteur énergétique...)
 À la suite de la seconde guerre mondiale, le rôle de l'Etat va s'étendre au secteur
social.
 Influencé par la théorie de Keynes, l'économiste britannique Beveridge élabore au
cours des années 40 la notion du Welfare State/Etat Providence, ( en Suisse l’Etat social)
 l'Etat est chargé « d'organiser le bien- être de la population par le développement d'un
système de protection sociale unifiée qui doit libérer l'homme du besoin.
 Ainsi, «le principe libéral, selon lequel protection sociale et efficience sont
antinomiques*, est rejeté au nom de la recherche d'une plus grande justice ».
 De la sorte, l'Etat acquiert un rôle considérable dont l'œuvre de régulation économique
et d'équilibre social, lui permettant de lutter de façon plus efficace contre les crises
Dec-23

cycliques* et de prendre en charge la direction de l'économie nationale.


2- Les fonctions juridiques de l'Etat
103
 L'Etat, personne morale de droit public, dispose du pouvoir d'édicter des règles
de droit, le pouvoir normatif, et du pouvoir de les exécuter en faisant recours, le
cas échéant, à la contrainte légitime institutionnalisée
 À ce titre, l'Etat assure un certain nombre de fonctions qui lui permettent
d’exercer sa souveraineté sur les plans interne et international, ainsi que de
mettre en œuvre ses programmes et ses objectifs politiques.
 La théorie classique dégage trois fonctions fondamentales de l'Etat : la fonction
législative, la fonction exécutive et la fonction juridictionnelle.
 L'évolution constitutionnelle au cours du XXe siècle réduit la rigidité de la
répartition des fonctions juridiques de l'Etat
 Désormais la complémentarité se substitue à la soumission qui a toujours marqué
les rapports entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif.
 Alors que le pouvoir juridictionnel requiert une importance majeure comme
Dec-23

pouvoir indépendant au sein de l'Etat.


104 2.1- La fonction législative

 En règle générale, cette compétence est dévolue au parlement.


 En effet, l'organe législatif est chargé d'édicter les normes juridiques
sous forme de règles générales et impersonnelles.
 Source de cette acception, la loi se définit selon le critère organique,
par référence à l'organe qui en a la charge notamment le parlement.
 La tendance à la rationalisation des rapports entre l'organe législatif et
l'organe gouvernemental met en cause cette définition.
 L'institution parlementaire n'a plus l'exclusivité de l'exercice du pouvoir
normatif.

Dec-23
105

 Une part importante de ce pouvoir revient par la force de la


constitution au pouvoir exécutif sous différentes formes : loi d'habilitation,
décret- loi...
 Il suit de la que la fonction législative dans sa dimension matérielle est
coupée en deux portions, l'une est prise en charge par l'organe législatif
(critère organique), l'autre est prise en charge par le pouvoir
gouvernemental. Le critère organique ne constitue donc qu'un aspect
du critère matériel.
 En contrepartie, le parlement est chargé d'une fonction de contrôle du
gouvernement qui lui confère une influence certaine sur l'action
gouvernementale.

Dec-23
106 2.2- la fonction de gouvernement

 Il convient tout d'abord de préciser que la fonction exécutive ne constitue


qu'un aspect du pouvoir gouvernemental. Le pouvoir gouvernemental
comporte deux aspects :

1- un pouvoir réglementaire autonome à travers lequel l’organe


gouvernemental assure l’édiction d’une partie de la norme juridique.
Les règlements autonomes constituent par là même des règles
générales et impersonnelles au même titre que les règles de nature
législative édictées par le gouvernement par la force de la constitution
(décrets-lois par exemple).
Dec-23
107

2- un pouvoir d’exécution, le gouvernement agit par décisions


réglementaires ou par actes individuels en vue de l’exécution des
règles de droit générales et impersonnelles. Ce sont les actes
d’application qui sont subordonnées aux actes législatifs et ne
pouvant les contredire.

D’autre part, le gouvernement accompli une part importante


en matière d’initiative des lois, ainsi qu’au niveau de
l’élaboration formelle des actes législatifs (procédure de
l’opposition d’irrecevabilité à titre d’exemple).

Dec-23
108 2.3- La fonction juridictionnelle.
 Cette fonction est confiée au pouvoir juridictionnel quel que soit son mode
d’organisation et sa structure.
 Au Maroc, la fonction juridictionnelle est assurée par les tribunaux judiciaires
chargés de trancher les litiges de droit privé et les tribunaux administratifs.
 Cette fonction permet à l’État de trancher les litiges entre les personnes
juridiques, que ce soit des particuliers ou des collectivités publiques, en règle
générale par le biais de mesures individuelles.
 La fonction juridictionnelle est distincte de la fonction de gouvernement dans
la mesure où les actes y afférents ont un caractère obligatoire et absolu:
«les jugements ont ‘force de vérité légale’, ils ont ‘l’autorité de la chose jugée’,
ils sont définitifs et intangibles pour toute personne et pour toute autorité ; une fois
les voies de recours épuisées, ils ne peuvent plus être modifiés par quelque
autorité que ce soit, même par leurs auteurs».
Dec-23
109

V- La Démocratie

Dec-23
110

A- Définition (s)

Dec-23
111
Le terme démocratie est formé à partir de deux mots grecs : dêmos, qui signifie
« peuple », et kratein, qui signifie « gouverner ».
 Le gouvernement démocratique repose sur le principe que le peuple est
souverain : chaque citoyen détient une parcelle de pouvoir, c’est-à-dire de
souveraineté.
 Pour Abraham LINCOLN : La démocratie est « le gouvernement du peuple par
le peuple et pour le peuple ».
 Pour le politologue Benjamin BARBER, « la démocratie est souvent considérée
comme le règne de la majorité et les droits sont de plus en plus tenus pour la
propriété privée des individus, ce qui les met nécessairement en contradiction
avec la pratique de toute démocratie majoritaire. Cela revient à se
méprendre à la fois sur les droits et sur la démocratie »
 Pour Diane RAVITCH, la démocratie « est un processus, une façon de vivre et
de travailler ensemble. Elle exige la coopération, le compromis et la tolérance
parmi tous les citoyens. Il n’est pas facile de la mettre en œuvre. La liberté
Dec-23

suppose que chacun assume ses responsabilité, et non qu’il s’en libère ».
112 B- HISTORIQUE DE LA DEMOCRATIE

 La démocratie est née à Athènes dans la Grèce antique au 5è siècle


avant J-C sous Périclès.

 Elle a connu un rayonnement remarquable interrompu par l’avènement


des régimes monarchiques en Europe.

 La démocratie a pris un nouveau souffle avec la Révolution Française


de 1789 qui a mis fin à l’Ancien Régime et a favorisé la naissance du
Nouveau Régime moderne caractérisé par les vertus démocratiques
grâce aux écrits des philosophes des Lumières (Voltaire, Diderot, J-J
Rousseau et Montesquieu).
Dec-23
C- LES PILIERS DE LA DEMOCRATIE
113

 Souveraineté du peuple
 Gouvernement reposant sur le consentement des gouvernés
 Règle de la majorité
 Reconnaissance des droits de la minorité
 Garantir des droits fondamentaux de la personne
 Elections libres justes, pluralistes et démocratiques
 Egalité devant la loi
 Procédure légale régulière
 Limites imposées au gouvernement par la Constitution
 Pluralisme social, économique et politique
 Valeurs de tolérance, de pragmatisme, de coopération et de
Dec-23
compromis
D- LES TYPES DE DEMOCRATIES
1- LA DEMOCRATIE DIRECTE
114
 C’est une démocratie dans laquelle tous les citoyens, sans l’intermédiaire de
représentants élus ou désignés, peuvent participer à la prise de décisions
publiques.
 Un tel système n’est manifestement praticable que pour un petit nombre de
citoyen, au sein d’une communauté restreinte ou d’un conseil tribal, ou encore
d’une cellule syndicale où les membres peuvent se réunir dans une seule
pièces pour mettre en question en discussion et prendre une décision par
consensus ou par un vote à la majorité des participants.
 Elle a été pratiquée à Athènes, la 1ère démocratie de la planète dans la
Grèce Antique. Car son assemblée comptait 5000 ou 6000 personnes, un
nombre maximum de citoyens qui pouvaient se réunir en un seul lieu.
 Tous les citoyens d’Athènes participent au gouvernement de leur cité. Réunis
en assemblée, ils peuvent s’exprimer et prendre des décisions. Ils ont la
possibilité d’accéder aux fonctions publiques et sont tous égaux devant laDec-23
loi.
115 LIMITES DE LA DEMOCRATIE ATHENIENNE

 L’assemblée Athénienne était ouverte à tous les citoyens adultes de sexe


masculin. Ainsi les femmes, les esclaves et les étrangers étaient exclus
 N’étant limitée par aucun frein constitutionnel, l’Athènes de Périclès était
souvent la proie des factions et la victime de manipulations ourdies
(complotées) par des orateurs éloquents ou rusés.
 Après tout, c’est l’Athènes démocratique qui a condamné à mort SOCRATE,
s’attirant ainsi l’inimitié éternelle de Platon, le disciple le plus célèbre du
philosophe et le plus fervent adversaire de la démocratie athénienne.
 Les citoyens ne constituent qu’une petite fraction de la population.
 En effet, pour être citoyen, il faut être un homme, être né d’un père citoyen
athénien et d’une mère athénienne et avoir accompli son service militaire. Ce
qui exclut de la démocratie les femmes, les étrangers (appelés les métèques)
et les esclaves (qui représentent entre un tiers et la moitié des habitants). Dec-23
2- LA DEMOCRATIE REPRESENTATIVE OU INDIRECTE
116

 C’est une démocratie dans laquelle les citoyens élisent des


représentants chargés de prendre des décisions politiques, d’élaborer
des lois et d’administrer des programmes pour le bien commun.

 L’idée d’une démocratie indirecte est née car les sociétés modernes
étant donné leur taille et leur complexité, donnent peu d’occasion aux
citoyens de pratiquer la démocratie directe.

 De plus, la plupart des communautés sont devenues trop vastes pour


que les résidents se rassemblent en un seul lieu dans l’intention de se
prononcer directement sur des questions qui affectent leur existence.

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117 LIMITES DE LA DEMOCRATIE REPRENENTATIVE

 La « passion de l’égalité » peut mener au totalitarisme. Exemple: la Chine


où sous Mao Zedong l’uniformisation a été totale.
 Le combat entre liberté et égalité: trop de liberté peut nuire à l’égalité car
elle peut défavoriser les plus faibles. Trop d’égalité nuit aussi aux libertés.
 L’individualisme: il se développe poussant l’individu à s’occuper plus de
son bien être que de la vie politique (importance de l’abstention).
 La dictature de la majorité: la majorité même si elle a tord l’emportera.
C’est donc la loi de la jungle qui contredit les principes démocratiques.
 La fragilité de la majorité: il arrive des moments où la majorité manque de
représentativité absolue au sein de la population (exemple 50,5% contre
49,5%). Une telle majorité ne peut exercer librement son pouvoir sans être
confrontée à des difficultés majeures
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En général
118

Dec-23
119 E- LES SYSTEMES POLITIQUES DANS LE MONDE

 C’est la manière dont les pouvoirs sont organisés dans un pays. On


distingue deux types: Les systèmes fondés sur la confusion des
pouvoirs et les systèmes fondés sur la séparation des pouvoirs.
 Pouvoir législatif : pouvoir qui vote et édicte les lois.
 Pouvoir exécutif : pouvoir qui met les lois en application grâce à
une réglementation, un budget et une administration.
 Pouvoir judiciaire : pouvoir qui interprète la loi en cas de litige.

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120 1-Les systèmes fondés sur la confusion des pouvoirs

 Ce sont des systèmes dans lesquels les trois pouvoirs (législatif, exécutif et
judiciaire) sont concentrés dans les mains d’un seul individu qui les exerce
avec abus.
 On distingue : La monarchie absolue ou l’absolutisme - L’oligarchie - Le
despotisme
*L’absolutisme: est un système politique dans lequel le souverain concentre
tous les pouvoirs entre ses mains. Il est incarné par la France de l’Ancien
Régime.
*L’oligarchie: est un système politique dans lequel le pouvoir est dirigé et
administré par quelques représentants d’une classe de la société.
*Le despotisme: est régime politique dans lequel tous les pouvoirs sont exercés
avec des exactions ou abus par un seul homme. On parle de « despotisme
éclairé » quand il y a une utilisation intelligente et philanthropique du pouvoir.
Dec-23
Exemple du roi Frédéric II de Prusse
121 2-LES SYSTEMES FONDES SUR LA SEPARATION DES POUVOIRS

 Ce sont des systèmes dans lesquels on note une séparation des pouvoirs
(législatif, exécutif et judiciaire) qui sont exercés dans l’autonomie totale.
 Un pouvoir exécutif indépendant du pouvoir législatif et un pouvoir judiciaire
jouant un rôle essentiel d’arbitre.
 On distingue : La monarchie constitutionnelle (Maroc, Monaco, Pays-Bas,
…), La monarchie parlementaire (Angleterre, Japon, Belgique…), Le régime
présidentiel (USA, Brésil, Argentine, Bénin, Indonésie…), Le régime
parlementaire (Inde, Allemagne, Italie, Israël…), Le régime semi-présidentiel
ou semi-parlementaire (Togo, France, BF, Sénégal, Côte d’Ivoire…).

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122 a- LA MONARCHIE CONTITUTIONNELLE

 C’est un régime politique dans le roi gouverne et ses pouvoirs sont limités
par une constitution.
 C’est l’exemple au Maroc, Monaco, Pays-Bas, Suède, Luxembourg,
Danemark, …).
 Dans ce type de régime, le roi gouverne et assisté par le chef du
gouvernement issu de la majorité parlementaire.
 Selon le premier article de la Constitution de 2011, le Maroc est une
monarchie constitutionnelle, démocratique, parlementaire et sociale. Le
régime constitutionnel du Royaume est fondé sur la séparation, l’équilibre et
la collaboration des pouvoirs, ainsi que sur la démocratie citoyenne et
participative, et les principes de bonne gouvernance et de la corrélation
entre la responsabilité et la reddition des comptes.
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123

b- LA MONARCHIE PARLEMENTAIRE

 C’est un régime dans lequel le roi règne mais ne gouverne


pas et l’essentiel du pouvoir est assuré par le Premier Ministre
issu de la majorité parlementaire.
 C’est l’exemple des pays comme Angleterre, Japon,
Belgique,…

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124

c- LE REGIME PRESIDENTIEL

 C’est un régime dans lequel la réalité des pouvoirs des


pouvoirs se trouvent entre les mains du Président de la
République qui l’exerce par l’intermédiaire des ministre qu’il
nomme et qui sont responsables politiquement devant lui.
 Il s’agit des pays comme les USA, Brésil, Argentine, Bénin,
Indonésie…

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125 d- LE REGIME PARLEMENTAIRE

 C’est un régime dans lequel la prépondérance appartient à


l’assemblée ou au parlement formé des représentants de la
population et exerçant le pouvoir législatif.
 Dans ces régimes, le Président de la République règne mais ne
gouverne pas. L’essentiel du pouvoir est exercé par le Premier
Ministre issu de la majorité parlementaire.
 Il s’agit des pays comme l’Inde, Allemagne, Italie, Israël…

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126

c- REGIME SEMI-PRESIDENTIEL OU SEMI-PARLEMENTAIRE

 C’est un régime dans lequel le Président de la République a


des pouvoirs réels et étendus mais politiquement, il n’est pas
responsable devant le parlement et est assisté par le Premier
Ministre issu du parti majoritaire au parlement.
 Il s’agit des pays comme : Togo, France, BF, Sénégal, Côte
d’Ivoire…

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127 G-Les outils démocratiques

 Ces dernières années, les termes « démocratie participative »


et « démocratie délibérative » ont été de plus en plus
fréquemment utilisés dans le débat public.
 Il ne s’agit pas vraiment d’un type de démocratie, mais plutôt
d’outils qui peuvent être utilisés dans une démocratie.

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1- La démocratie délibérative
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*L'idée principale de la
démocratie délibérative,
inspirée par les théories
de John Rawls et de
Jürgen Habermas, est
qu'une décision politique
est réellement légitime
lorsqu'elle procède de la
délibération publique de
citoyens égaux.

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2- La démocratie participative
129

La démocratie participative est


une forme de partage et
d'exercice du pouvoir, fondée
sur le renforcement de la
participation des citoyens et la
société civile à la prise de
décision politique dans le
cadre de la démocratie
représentative.

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130

VI- L’action politique

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131
 Le concept d’action politique renvoie à la fois à l’exercice du pouvoir et à la résolution
des problèmes par la discussion.
 Telles sont les significations liées à l’expérience commune de la politique, à la manière
dont cette expérience est exprimée dans le langage commun.
 Entre ces deux significations, il y a une tension constitutive qui travaille tous les concepts
pertinents pour penser la politique : les concepts d’action, de pouvoir, d’Etat, de
discussion publique, etc.
 Cette tension pose la question des rapports entre pouvoir et discussion, entre la politique
comme métier et l’action politique comme résolution de problèmes posés à l’ensemble
de la collectivité.
 Plus généralement, cette tension inhérente à l’action politique pose la question de savoir
comment, à quelles conditions et dans quelles limites, on peut passer de la logique des
rapports de force à celle de la coopération, de la compétition à l’action concertée.
 La question est de savoir dans quelle mesure la « vie politique » peut donner lieu à l’action
politique, dans quelle mesure les rapports de pouvoir peuvent faire place à l’actionDec-23
par la
discussion.
132

 L’action politique est tentative de résolution effective de problèmes


affectant l’existence d’êtres humains, dès lors qu’il s’agit de
problèmes communs qui ne peuvent être résolus qu’en commun.
 L’action politique n’est pas une technique, un rapport instrumental
aux êtres et aux choses, mais elle n’en a pas moins des buts qu’elle
s’efforce d’atteindre par des mesures appropriées.
 Ces buts ne sont pas définis positivement comme réalisation d’un
modèle de société. Ils sont définis négativement comme solution de
problèmes qui se posent à l’ensemble de la collectivité.

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133 A. Définition de la participation politique

 Nous pouvons définir la participation politique comme étant


l’ensemble des activités d’ordre politique que peuvent avoir les
individus au sein d’une société.
 Dans Sociologie politique (2008), Philippe Braud définit la
participation politique ainsi : « ensemble des activités, individuelles
ou collectives, susceptibles de donner aux gouvernés une influence
sur le fonctionnement du système politique».
 Cette participation peut être conventionnelle ou non
conventionnelle, c'est-à-dire légale ou située à la marge de la
légalité :

Dec-23
134

La participation politique conventionnelle


désigne toutes les activités politiques qui se déroulent dans un cadre légal
sans remettre en cause la légitimité du système (le vote, l’engagement
politique dans un parti, la participation à une campagne électorale, mais
aussi, plus prosaïquement, la participation à une discussion politique ou le
suivi de l’actualité politique dans les médias).
La participation non conventionnelle
renvoie à toutes les formes de participation protestataire qui se situent aux
marges, voire en rupture de la légalité et qui mettent en cause la légitimité
du système (la manifestation, la grève, voire les actions violentes de
casseurs, l’occupation illégale de locaux, la prise d'otage de patron
d'usine).
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135

Dec-23
136

 Cette distinction doit cependant être critiquée :

– D’une part, les frontières entre ce qui est légal et ce qui ne l’est pas
changent selon les époques et les lieux.
A titre d’exemple, la manifestation est rarement tolérée dans les
dictatures, elle prend donc des chemins détournés (un enterrement
peut être un prétexte à manifester comme on a pu le voir lors du
«printemps» arabe de 2011).
– D’autre part, les frontières entre légalité et illégalité ne sont pas
étanches. Dans certains cas, les militants ou les dirigeants politiques
peuvent être amenés à commettre des actions illégales (collage
sauvage d’affiches, recours à des financements occultes).
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 On peut établir une échelle des activités de participations, ce qui permettra de
mesurer le degré d’investissement (politique) des citoyens.
 137
Ainsi nous pouvons partir d’un degré zéro : décrivant la situation de citoyen dite
apathique, pas de vote. À un degré supérieur faisant état d’un engagement
dans un parti politique (passant) exprimé par le vote, mais encore une
participation active aux campagnes électorales. Ce qui fera du citoyens un
citoyen actif.

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138 B- Les répertoires d’action politique
 L’action politique peut se définir comme étant une manifestation
concrète d’une opinion dans un espace public politique. Pour ce
faire, les citoyens mobilisent une panoplie préexistante de moyens
d’action, qualifiée de répertoire de l’action politique.
 Selon Charles Tilly, « Toute population a un répertoire limité d’actions
collectives, c’est-à-dire des moyens d’agir en commun sur la base
d’intérêts partagés. [...] Ces différents moyens d’action composent
un répertoire, un peu dans le sens où on l’entend dans le théâtre et
la musique, mais qui ressemble plutôt à celui de la commedia
dell’arte ou du įazz qu’à celui d’un ensemble classique. On connaît
plus ou moins bien les règles, qu’on adapte au but poursuivi » (Tilly,
1986).

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139

 Ces répertoires d’action sont variables dans le temps et dans l’espace (il
s’agit donc d’une construction sociale).
 L’existence de répertoires d’action politique conduit à la fois à se demander
quels répertoires d’action politique ont cours aujourd’hui et comment ils se
sont construits (en accordant une place particulière au vote et à son rituel) ?
Autrement dit, pourquoi la participation politique prend telle ou telle forme
dans telle société ?
 Il existe donc une multitude de modalités de la participation politique, c’est-
à-dire de prendre part aux décisions politiques ou de les influencer. On peut
distinguer ces différents modes d’action d’une part à partir de leur dimension
individuelle (vote, pétition, boycott, taguer un mur…) ou collective (meeting
électoral, manifestation, sit-in…). Ainsi on peut distinguer :

Dec-23
140 1- la participation politique conventionnelle

 Qui regroupe des moyens d’actions institutionnels centrés sur la


participation au processus électoral, notamment sur la désignation
des gouvernants (ce qui inclut la participation partisane).
 La participation à des procédures de démocratie délibérative ou
participative relève également de la participation politique
conventionnelle.
 Parmi ces différents modes conventionnels, des arbitrages
institutionnels sont faits pour limiter les conflits de légitimité (délimitation
d’un domaine du référendum, caractère simplement consultatif de la
démocratie délibérative,…) ;

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141
2- la participation politique non conventionnelle

 Participation politique non conventionnelle ou protestataire, qui a


pour objectif d’influencer les décisions prises par les représentants élus
en recourant à des moyens d’action non institutionnels.

 L’avènement du suffrage universel a eu comme conséquence de


rendre dans un premier temps illégitimes les pratiques de participation
dites « non conventionnelles » (« le suffrage universel a aboli le droit à
l’insurrection » selon Victor Hugo), parce qu’elles remettaient en
cause la représentation politique. Mais, de nos jours, elles font partie
des rituels de l’action collective.

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142 Pour chaque mouvement social, il convient de penser que le
répertoire d’action politique n’est jamais figé.

Dec-23
143

Professeur Kamal HACHOUMY


Introduction à la science politique
Semestre 1
Année universitaire 2023-2024

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