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Introduction à la science politique

PLAN
Première partie
Chapitre 1 : Notions préliminaire
Introduction
Qu'est-ce que la science politique ?
1.
2. Intérêt de l’étude de la Science politique :
3. La "Science" Politique : science ou discipline ?
4. Définition des termes.
a) Le terme « politique ».
b) Au masculin, le politique
c) Au féminin, la « politique »
5.La science politique est la science de l'État :
6. La science politique est la science du pouvoir :

Chapitre 2 la méthode de la science politique


1.L'approche systémique.
I. L'analyse systémique de D. Easton (1917-2014):
Chapitre 3 : les systèmes politiques, les régimes politiques
A- Systèmes et régimes politiques
1-Le régime politique
2-Système politique
Deuxième partie
Chapitre 4 le pouvoir politique
I- La notion de pouvoir politique
A- Le pouvoir : phénomène d'autorité.
B- Le pouvoir politique
1-Définition du pouvoir politique
2- Le pouvoir politique selon Max Weber
II- L'Etat
I - La notion d'Etat
1-Les différentes conceptions du mot Etat
2-L'Etat : institution juridique nécessaire ?
II - Les différentes approches du concept de l'Etat
1- L'Etat selon Max Weber
Chapitre 5 : les acteurs politiques
I : Les partis politiques
1- Définitions des partis politiques
2- Les critères de définition du parti politique
3 - Les fonctions des partis politiques
II : les groupes de pression
1. Les classifications des groupes de pression
2. Les fonctions des groupes de pression

CHAPITRE 1 : Notions préliminaires


1. Qu'est-ce que la science politique ?
Malgré la diversité des phénomènes politiques, nous adopterons la définition
la plus simple et la plus minimaliste afin de se représenter le plus clairement
possible l’objet de la science politique à savoir que la science politique est la
discipline qui étudie les phénomènes politiques qui ont traits au pouvoir, à la
domination et à la direction des sociétés ainsi que le gouvernement des hommes.

2 Intérêt de l’étude de la Science politique :


L’objet principal de la science politique est donc celui de l’étude du processus
par lequel des groupes et des personnes animées par la volonté ou l’instinct de
dominer cherchent à exercer le pouvoir sur les autres hommes que ce soit par
des moyens pacifiques (l’influence, la démocratie) ou la violence (le coup de
force)

2. La Politique : science ou discipline ?


la science politique est la discipline qui étudie les phénomènes politiques qui ont
traits au pouvoir, à la domination et à la direction des sociétés ainsi que le
gouvernement des hommes
A ce sujet, il faut absolument distinguer entre
La politique qui désigne la vie politique en société, scène de confrontations entre les
hommes politiques pour la prise du pouvoir.
La politique publique comme programme d’action mis en place par une institution
publique pour atteindre des objectifs préalablement définis
Le politique comme agent porteur ou détenteur de pouvoir.
Désormais le qualificatif de "science" politique désigne l’étude des phénomènes
politiques dans le sens de l’activité humaine tendant vers la gouvernance des
hommes et des affaires de leurs cités. C’est dans ce contexte là qu’intervient
l’Etat comme une institution de domination et de régulation des conflits entre les
différentes puissances politiques se disputant le pouvoir.

3. Définitions :
d) Le terme « politique ».
Max Weber définit la politique comme « l’ensemble des efforts que l’on fait en
vue de participer au pouvoir ou d’influer sur la répartition du pouvoir, soit entre
les États, soit entre les divers groupes à l’intérieur d’un même État.

Le terme « politique » comporte plusieurs définitions et significations.


Étymologiquement, « polis » = « Cité » 1dans la Grèce antique, voire même du
terme «politeia », c'est-à-dire la manière dont la cité est organisée et le pouvoir
en son sein est structuré.

e) Au masculin, le politique
Signifie tout d’abord l’homme politique. IL signifie aussi l’image que la société avait
d’elle-même. Ainsi G.Burdeau estime que le politique « investie un certain
arrangement ordonné de données matérielles d'une collectivité et des éléments
spirituels qui constituent sa culture »., notamment la « totalité, le lieu de la totalité du
lien social de la cité ou de la communauté » 2. Plus précisément, « l’ensemble des
structures induites des relations d'autorité et d'obéissance établies en vue d'une fin
commune : au moins que le groupe n'éclate pas ».
f) Au féminin, la « politique »
Signifie en premier lieu l'ensemble des actions que les gouvernants ou les autres
acteurs sociaux entreprennent en vue de prendre des décisions, d'influencer le
processus de prise de décision ou d'occuper des postes de responsabilité, c'est-à-dire «
la traduction dynamique de tous les phénomènes impliqués par la conquête et
l'exercice du pouvoir ».
La politique peut prendre un sens neutre, celui de « gestion », c'est-à-dire un
ensemble de mesures techniques, juridiques et financières en vue d'agir sur un
secteur déterminé ou de traiter un problème précis
LA MÉTHODE
« Ensemble de procédés raisonnées pour parvenir à un but, que ce soit une
argumentation quelconque, une démonstration mathématique, une
expérimentation scientifique, ou encore l’enseignement d’une discipline.
Procéder avec méthode est respecter l’ordre des difficultés croissantes.
Méthodique est souvent synonyme de rationnel 3
LA TECHNIQUE
Est une réponse au ‘’comment ‘’. Elle est le moyen pour atteindre un but. Elle
peut marquer des étapes intellectuelles, comme c’est le cas dans la pratique de
l’interview.
1 L'approche systémique.
L’analyse systémique distingue dans la réalité deux parties, le système et son
environnement, l’environnement étant constitué par l’ensemble des objets dont un
changement affecte le système et qui sont eux-mêmes affectés par les variations de
celui-ci. La "théorie générale des systèmes" est le point de départ de l'analyse

1
2
3
systémique. Elle a contribué à la régénération des sc sociales en leur apportant un
outil d'analyse global et dynamique.
En effet, "la théorie des systèmes permettait :
En premier lieu de considérer l'administration comme un ensemble d'éléments
en interaction et constituant un 'tout' dont le comportement est différent de celui
de la somme des parties. En second lieu, elle mettait en œuvre les ressources de
la cybernétique pour interpréter ce 'tout' comme un système autorégulé avec
contrôle, coordination et feed-back4, c'est-à-dire un système employant des
ressources et des informations pour s'adapter aux changements de
l'environnement et maintenir ses caractéristiques essentielles".

II.L'analyse systémique de D. Easton (1917-2014):


«Une analyse systémique repose sur la notion d’un système immergé dans son
environnement et sujet de la part de celui-ci à des influences ».Elle se propose
comme un cadre théorique pour l'étude du système politique qu'il définit comme
"l'ensemble des interactions par lesquelles les objets de valeur sont répartis par
voie d'autorité dans une société"5.
D. Easton élabore un modèle de système politique par analogie avec un système
cybernétique. Sa démarche consiste à analyser les rapports du système politique
avec l'environnement auquel il appartient et qui est lui-même divisé en deux
parties, interne et externe de la société.
Sur le plan intra sociétal on a le système économique, le système culturel, le
système social. Alors que la partie extra sociétale comprend le système politique
international, l'économie internationale ou encore le système culturel international.
Les rapports entre le système politique étudié et son environnement s'effectuent par le
biais de trois catégories d'éléments :
Les "inputs"
Les "outputs"
La boucle liante de rétroaction au feed-back.

Le model simplifié de D. Easton


4

Feed-back (mot anglais, de to feed, nourrir, et back, en retour)

Charles Debbasch, J.-M. Pontier, « introduction à la politique », Dalloz, Paris, 1982, page : 7.
A– les inputs.
Un ensemble "incluant tout événement extérieur au système et qui l'altère, le modifie
ou l'affecte d'une façon quelconque".
D. Easton considère les principales actions exercées sur le système par son
environnement comme concentrées en deux inputs principaux :
Les "exigences"
C’est un ensemble de demandes adressées au système en vue de l'allocation de
quelque chose de valeur, exemple le gouvernement face à un syndicat. Easton
compare ce phénomène à la tour de contrôle d'un aéroport encombré :
Les soutiens : Sans soutiens, le système politique ne pourrait faire face à la moindre
surcharge de demandes. Or le système politique est constamment sujet à un risque de
surcharge en raison d'une grande dose d’exigences ou de l'accumulation d'exigences
non satisfaites.

B– Les outputs.
Ils désignent les produits du système en réponse aux impulsions qu'il reçoit de
son environnement. Il s'agit tout autant de décisions politiques ou administratives ou
d'ensemble de décisions (les politiques publiques) que de déclarations ou messages.
Il s'agit, en effet, "du point final du processus complexe par lequel les exigences et les
soutiens sont convertis en décisions et en actions".

Il existe deux catégories d’outputs :

Les outputs obligatoires : ce sont les décisions prises par les autorités et ayant force
exécutoire. Elles ont pour but de modifier quelques-unes des choses de valeurs dans
la société.
Les outputs connexes : ils sont dans la plupart des cas d’ordre idéologique. Leur
fonction est de justifier, préciser, clarifier les outputs obligatoires, dans le but de
gagner le soutien de l’environnement du système. Exemples : discours, campagne
d’explication…
C– la boucle de rétroaction (feed-back).
Cette notion permet d'expliquer les moyens par lesquels le système politique est en
mesure de s'informer afin de pouvoir mobiliser correctement ses ressources pour faire
face aux exigences formulées par l'environnement de système politique, et aussi pour
faire face aux situations de surcharge (stress).
D. Easton la définie comme une boucle à plusieurs parties. "Elle comprend la
production d'outputs par les autorités, une réaction de la part des membres de la
société, la communication aux autorités des informations concernant cette réaction et
les mesures ultérieures possibles de la part des autorités. Par-là, un nouveau cycle
d'outputs, de réactions, de retour d'informations et de réactions de la part des
autorités, est mis en route et fait partie d'un flux continu et perpétuel".

D- les fonctions dynamiques du système politique


À ce niveau, apparaît l'originalité de l'approche de D. Easton. Le système politique
est doté d'une faculté d'autorégulation par le biais d'un processus d'ajustement des
demandes aux capacités dont il dispose. Trois fonctions contribuent à ce processus
La fonction d'expression des demandes : par cette fonction, les diverses demandes se
trouvent formulées et adressées au système politique par des canaux plus ou moins
spécialisés, groupes de pressions à titre d’exemple

La fonction de régulation des demandes : le système politique peut être rapidement


submergé par des exigences si celui-ci ne peut pas assurer de filtrage, la canalisation,
et la régularisation de ces exigences. Deux catégories de régulation sont précisées par
David Easton
 Régulation structurelle : elle tient à l’existence de structures spécialisées en
matière d’agrégation et de transmission des demandes. L’accès au système
politique se fait par des portillons spécialisés. Ces portions se multiplient et se
diversifient à mesure que la société se développe. Partis politiques, notables,
parlementaires… constituent des structures de régulation des demandes.
 Régulation culturelle : elle tient aux normes, aux valeurs et croyances qui
prohibent ou qui restreignent certaines demandes. Certaines demandes sont
considérées comme démagogiques, déraisonnables ou immorales. Certaines
formes d’expression des demandes sont considérées culturellement comme
dépassées ou interdites Ex : l’usage de la violence.
La fonction de réduction ou d’agrégation des demandes. C’est la fonction par
laquelle le flux des exigences se trouve ordonné, agencé, réduit à un nombre
limité d’alternatives qui sont présentées au système politique
Chapitre 3 : Les systèmes politiques, les régimes
politiques

A- Systèmes et régimes politiques

Définition et distinction entre régime politique et système politique.


1- Le régime politique

2- Dans le langage courant, désigne les institutions d'un État (ex. : le régime
politique marocain).

En droit constitutionnel et en science politique, il désigne le mode d'organisation


du pouvoir politique à un moment donné.

Les critères permettant de distinguer les régimes politiques sont assez variables :
le nombre des dirigeants, les procédures de désignation des gouvernants, le
degré de séparation entre les différentes composantes du pouvoir, ou encore le
type de relation entre gouvernants et gouvernés (garantie des droits de la
personne, degré de pluralisme).
Depuis l'Antiquité, les philosophes politiques ont cherché des critères universels pour
classer les régimes politiques. Aristote distinguait les régimes politiques suivant deux
principaux critères : le nombre des dirigeants et leur aptitude à rechercher le bien
commun. Ainsi, la royauté, l'aristocratie et la politeia (Concept qui depuis
l’antiquité allie la citoyenneté au mode d’organisation de la cité) sont des formes
« correctes » (elles poursuivent le bien commun). Elles s'opposent à leurs trois
formes « corrompues » : la tyrannie, l'oligarchie et la démocratie.
Aujourd'hui, il est assez fréquent de faire une distinction entre les « régimes
politiques » et les « systèmes politiques » : les premiers renvoient aux institutions
politiques et à leurs fondements constitutionnels (les lois coutumières ou la
constitution); les seconds désignent les systèmes de pouvoir tels qu'ils découlent
des institutions et du droit (le régime politique), mais aussi de la vie sociale et
politique (rôle des partis, des médias, des syndicats, des réseaux associatifs et des
groupes d'électeurs...).
D'une manière générale, l'analyse du fonctionnement des régimes politiques ne
peut se résumer à la construction de classifications. Elle suppose de comprendre les
relations entre leurs caractéristiques institutionnelles, politiques et sociales. La prise
en compte des politiques publiques dans l'analyse et la comparaison des régimes
politiques est aujourd'hui une orientation croissante de la science politique.
3- Système politique

Dans les sciences juridiques, la notion désigne l'ensemble organisé et stable


d'institutions, de règles et d'acteurs autour desquels s'organisent les activités
politiques dans le cadre de l'État.
Le système politique est en ce sens une notion qui entend dépasser celle de
régime politique, plus restrictive, désignant l'organisation formelle du pouvoir.
Le système politique renvoie non seulement aux instances gouvernementales,
aux structures bureaucratiques et au système de règles constitutionnelles et
législatives d'un pays, mais aussi à son système judiciaire, aux acteurs
institutionnels jouant un rôle actif dans l'espace public (ex. : partis politiques et
syndicats) et, dans une certaine mesure, aux acteurs organisés dont l'activité
exerce une influence décisive sur le jeu politique (ex. : médias et groupes de
pression).
Dans une perspective de sociologie politique, la notion désigne la structure stable
des relations liant des unités sociales en compétition pour la conquête des
positions de pouvoir au sein des institutions de gouvernement.
Dans les approches systémiques, la notion renvoie à un ensemble intégré et
permanent de structures, de fonctions et d'acteurs interdépendants ; aucun
élément du système ne peut être considéré indépendamment des autres éléments.
Dans une approche constructiviste, le système politique renvoie, de façon plus
souple, à la structure des relations de pouvoir telle qu'elle s'est construite et
stabilisée au cours du temps. Il est formé de l'ensemble des configurations d'acteurs
(ex. : système de partis, familles politiques, groupes d'électeurs, mouvements
sociaux), des règles (ex. : textes législatifs et réglementaires), des institutions (ex. :
gouvernement, parlement, cour constitutionnelle, administrations), des pratiques
(usages contractuels, coutumes politiques) et des croyances fondamentales
( idéologie, culture politique) institutionnalisées dans la vie politique d'un pays, d'une
région ou d'une communauté politique.
L'analyse du système politique ne se réduit donc pas à l'étude de l’État ; elle
s'étend à l'ensemble des dimensions formelles et informelles, pratiques et
symboliques, politiques et sociales, permettant la stabilisation d'un ordre de
domination caractérisé par des conditions stables d'exercice du pouvoir et par
une légitimité enracinée dans des croyances partagées - y compris dans les
systèmes autoritaires où les relations de commandement-obéissance sont
fortement hiérarchisées.
B- Lexique6 de types de systèmes et régimes politiques

- OLIVIER NAY et al, Lexique de science politique. Vie et institutions politiques, 3ème édition, DALLOZ, Paris, 2014.
Dans ce lexique nous allons présenter les différents types de régimes et systèmes
politiques. Généralement, les régimes et systèmes politiques se présentent soit sous
forme de régimes démocratiques ou sous forme de régimes dictatoriaux et
totalitaires :
1- L'absolutisme
L'absolutisme se dit d'un système politique où l'ensemble des pouvoirs sont
concentrés dans les mains d'une seule autorité, sans contrepoids ni contre-
pouvoirs.
2- La démocratie
Dans une définition étroite, régime dans lequel la souveraineté appartient à
l'ensemble des citoyens, qui l'exercent à l'occasion d'élections libres et disputées
intervenant à intervalles réguliers. Dans cette perspective, la démocratie est,
pour reprendre la formule de Lincoln, « le gouvernement du peuple, par le
peuple et pour le peuple »
3- Le despotisme
Le despotisme est une forme de gouvernement autoritaire et arbitraire. Le
despotisme naît lorsqu'un groupe ou des institutions exercent un pouvoir
excessif sur la société et portant atteinte aux libertés fondamentales.
4- La dictature
La dictature est un régime politique autoritaire dans lequel le pouvoir est
confisqué par un homme, un groupe ou un parti. Les dictatures méconnaissent
la séparation des pouvoirs, l'alternance politique et l'État de droit. Les
dirigeants s'appuient principalement sur les forces armées et la répression pour
imposer leur domination.
5- Le Fédéralisme
Le fédéralisme est un système politique reposant sur des principes de partage
des pouvoirs entre l'État fédéral, cantonné dans des compétences régaliennes (en
particulier la politique étrangère et la défense), et des États fédérés disposant de
compétences étendues (qui ne dépendent pas du pouvoir central) et de garanties
d'autonomie, inscrites dans la constitution fédérale.
6- La Monarchie
Étymologiquement et originellement, la monarchie est synonyme du pouvoir d'un
seul.
Le roi peut être élu ou être monarque à vie et par hérédité
7. La République
Le terme république désigne une forme de gouvernement dans laquelle le pouvoir
n'est la propriété de personne. Ce dernier, par conséquent, y est une « chose publique
».
La république se distingue ainsi, sur le plan des principes, de la théocratie
(pouvoir exercé au nom de Dieu), de la monarchie (pouvoir du roi) et de
l'aristocratie (pouvoir d'une caste).
8- Le Parlementarisme
Le parlementarisme désigne généralement tous les systèmes politiques où le
parlement constitue le lieu où se concentre la légitimité du système politique et
dont dépend l'organe exécutif. En ce sens, le parlementarisme renvoie au régime
parlementaire.
9- Le Régime d'assemblée
C'est le régime dans lequel l'assemblée parlementaire domine le gouvernement,
Dans le régime d'assemblée, le gouvernement est tout entier dépendant des choix
de l’assemblée et peut à tout moment être révoqué par les parlementaires. En ce
sens, le régime d'assemblée est une déviation du régime parlementaire.
10- Le Régime mixte (ou Constitution mixte)
Dans la philosophie politique antique et médiévale (Platon, Aristote, Polybe,
Thomas d'Aquin), théorie selon laquelle le « bon gouvernement » doit s'appuyer
sur des institutions politiques faisant une synthèse des trois types de régimes : la
monarchie, l'aristocratie et la démocratie.
11- Le Régime parlementaire
C'est le régime dans lequel le gouvernement est responsable devant le parlement.
Le régime parlementaire se distingue donc du régime présidentiel. La
responsabilité, c'est à dire la possibilité d'être renversé, existe en général devant
la première chambre seulement (ex. : Royaume-Uni, France), mais elle peut
parfois exister également devant la seconde chambre (ex. : Italie).
12- Le Régime présidentiel
C'est le régime dans lequel coexistent, d'un côté, un président élu au suffrage
universel, dirigeant seul le pouvoir exécutif, et de l'autre, un parlement élu par le
peuple, disposant seul du pouvoir législatif (auquel le président peut toutefois
opposer un veto).
13- Régime semi-présidentiel
C'est le régime associant des caractéristiques du régime parlementaire, auquel il
emprunte l'existence d'un gouvernement et d'un Premier ministre responsables
devant le parlement, et du régime présidentiel, auquel il emprunte l'élection du
président au suffrage universel.
14- Le Présidentialisme
C'est le système politique dans lequel le président de la République dirige
effectivement la politique du pays. Il est issu souvent d'une altération du régime
présidentiel, dans lequel le chef de l'État est en même temps chef du
gouvernement.
15- Technocratie
C'est l'Élite caractérisée par la détention d'une compétence technicienne,
administrative ou économique qui légitime ses positions de pouvoir aux sommets
de l'État. Selon son usage, le terme désigne tantôt le pouvoir, tantôt les
pratiques, tantôt les membres de cette élite.
16- Oligarchie
C'est le régime politique dans lequel le gouvernement est exercé par un petit
nombre de personnes, et ceci quelle que soit la raison de leur puissance (origine
familiale, richesse, violence). Le terme, contrairement à celui d'aristocratie, a
une connotation fortement négative.
17- Théocratie
La théocratie est le régime politique dans lequel le pouvoir est présenté comme
d'essence divine.

18- Totalitarisme
C'est le système de domination totale dans lequel l'État concentre tous les
pouvoirs et intervient de façon autoritaire dans l'ensemble des activités
politiques, économiques et sociales. Lorsque l'État prend le contrôle de tous les
secteurs de la société, il devient «total».
19- L'aristocratie
Dans les philosophies de l'Antiquité, le terme désigne un régime politique dans
lequel le gouvernement est confié à un petit nombre de dirigeants, choisis selon
un critère héréditaire (ex. : l'appartenance à une famille noble) ou pour leurs
vertus personnelles (ex. : instruction, faits de guerre). L'aristocratie se distingue
alors de la monarchie (le pouvoir d'un seul) et de la démocratie (le pouvoir de
tous). Elle est considérée comme un « bon » gouvernement par Platon, Aristote
ou Polybe (qui la différencient de l'oligarchie).
20- L’autocratie
Le terme d'autocratie signifie « qui tire son pouvoir (cratie) de lui-même (auto)
». En tant que système ou bien régime politique, l'autocratie unifie l'ensemble
des compétences du système politique en une force centrale et ne prévoit dans
aucune manière la participation du peuple au pouvoir de l'Etat. Celui qui porte
ces compétences peut être un particulier (par exemple un dictateur) ou un
groupe (parti, junte ou un comité). Sous autocratie on entend entre autre la
monarchie absolue et la dictature.
21- Fascisme
Le fascisme désigne l'expérience politique de l'Italie qui suit l'accession au
pouvoir de B. Mussolini en 1922 jusqu'à sa mort en 1945. Sémantiquement, le
terme tire son origine des Faisceaux de combat (Fasci dicombattimento),
mouvement créé par Mussolini en 1919, transformé en Parti nationaliste fasciste
en 1921, Antilibéral, anti-démocratique, anti communiste, s'appuyant sur ses
milices et sa police, le régime fasciste postule le primat de l'action politique, la
subordination totale du citoyen à l'État, la symbiose du parti unique et de l'État
et la suprématie absolue du Duce.
22- Tyrannie
Dans la pensée grecque antique, la tyrannie désigne le régime politique dans lequel le
chef politique exerce le pouvoir de façon arbitraire.
Le tyran s'arroge tous les pouvoirs, gouverne de manière autoritaire et, ne
suivant que ses propres caprices, perd de vue le bien commun.
23- L'anarchisme (doctrines politiques)
L'anarchisme est l'ensemble de doctrines politiques prônant la suppression de
l'État et l'indépendance de l'individu à l'égard de toutes les contraintes
politiques ou sociales.
Chapitre IV : le pouvoir

La notion de pouvoir politique

A- Le pouvoir : phénomène d'autorité.

Les différentes acceptions de la notion de « pouvoir » et ces types.

1. Qu'est-ce que le pouvoir ?


Le pouvoir est l'un des concepts les plus importants de la science politique. En fait,
certains politologues y voient un élément déterminant de la discipline. Le pouvoir
influe sur la façon dont les ressources sont distribuées, les pays interagissent pour que
la paix ou la guerre prévale, et comment les groupes et les individus poursuivent leurs
intérêts. Le pouvoir fait donc l'objet d'une myriade de sujets étudiés par les
politologues. Cependant, le pouvoir demeure parmi les concepts les plus difficiles à
définir.
Le pouvoir est la capacité à influencer un événement ou un résultat qui permet à une
personne d'atteindre un objectif et / ou d'influencer une autre personne à agir de
manière à ce que cette personne, à elle seule, n'aurait pas choisi d'agir.

Au premier sens du terme, un groupe d'intérêt, par exemple, pourrait être considéré
comme ayant du pouvoir s'il parvient à atteindre ses objectifs financiers. Dans ce cas,
Ce groupe aurait atteint son objectif si ses actifs augmentaient pour atteindre les
objectifs déclarés. De manière significative, ce type de pouvoir peut ou peut ne pas
exercer un pouvoir sur une autre personne. Il est concevable que le groupe d'intérêt
puisse utiliser judicieusement ses actifs et augmenter ses revenus sans exercer de
pouvoir sur tout autre groupe d'intérêt, parti politique, homme politique, etc.

Cependant, en ce qui concerne le second sens, avoir le pouvoir signifie avoir le


pouvoir sur une autre personne. Par exemple, un pays peut être considéré comme
exerçant un pouvoir sur un autre s'il peut l'influencer à agir dans le sens que, à lui
seul, le second pays n'aurait pas choisi d'agir.7

Les caractéristiques du pouvoir politique :

Il doit être souverain dans les limites de son propre domaine. On ne peut donc
imaginer un pouvoir politique dépourvu de souveraineté. La notion de souveraineté
est entendue chez certains comme étant le libre arbitre de l'Etat. Cependant, le
progrès a consisté non à développer mais à réfréner ce libre arbitre en divisant,
précisant et harmonisant les pouvoirs.8

Le pouvoir peut être détenu par un groupe qui varie: prophètes et sorciers, chefs de
clans, patres familias et tribuns, prédicateurs, suzerains féodaux, journalistes. Ainsi,
avec 20 orateurs ou chefs de Gentes dans la main, on gouvernait dans l'antiquité une
ville de 2.000 citoyens.9

En somme, le pouvoir n'est que le privilège de se faire obéir. Pour être efficace, le
pouvoir officiel doit agir dans le même sens que les pouvoirs non consacrés et jamais
en sens contraire. Il excelle à précipiter l'action exemplaire de ceux-ci, non à la
redouter.

7
- GRIGSBY (E.), Analyzing politics: An introduction to political science, Fourth Edition, p.42. (On
line), available on : www.wadsworth.com
8
- TARDE (G.), Les transformations du pouvoir, Ancienne Librairie Germer Baillière et Felix Alcan,
Editeur, Paris, 1899, p.12.
9
- Ibid., p.14.
Par ailleurs, il faut préciser qu'il n'y a pas, dans la société, une fois pour toutes, d'un
côté ceux qui commandent, de l'autre ceux qui obéissent. La réalité est infiniment
plus complexe. Il faut ajouter que la différenciation entre les détenteurs de l'autorité
et ceux qui en sont les destinataires peut être plus ou moins masquée, selon la nature
de la communauté considérée et aussi selon les circonstances et les époques. Il
évidemment est normal que l'autorité soit plus apparente et plus appuyée dans une
unité militaire ou une administration publique qu'au sein d'une compagnie artistique
ou d'une équipe sportive. Mais il est rare qu'elle disparaisse complètement. Ce qui
peut le faire penser - à tort - c'est que l'autorité s'exerce parfois sans manifestations
visibles et que l'obéissance est souvent consentie.

En réalité, et quelle que soit l'importance du groupe au sein duquel est constaté
le phénomène d'autorité, celui-ci met en œuvre, selon le cas, un sentiment de
confiance ou un élément de contrainte et le plus souvent les deux ensembles. La
confiance l'emporte, en principe, dans l'équipe ou la profession, La contrainte
prédomine dans bien d'autres cas, soit qu'elle s'exerce effectivement pour
sanctionner un manquement ou une défaillance, au besoin par l'exclusion du
groupe, soit, si ce dernier est plus évolué, que la simple menace, c'est-à-dire la
possibilité de la voir s'appliquer, suffise à maintenir les membres du groupes
dans la voie de l'obéissance acceptée ou subie et, presque toujours, à la fois
acceptée et subie.10

2- Les types de pouvoirs


La force, la persuasion, la manipulation et l'échange sont les différents types de
pouvoir.11

La force

Est l'exercice du pouvoir par des moyens physiques. Elle peut inclure des actes
de violence physique et des actes d'obstruction physique. Par exemple, une
personne peut exercer son pouvoir sur un autre en restreignant, agressant,
assassinant, empêchant l'accès à un objet, ou tout autre type d'activité physique.
La force peut inclure le sabotage physique des ressources, ainsi que la conduite
de la guerre.

10
- PACTET (P.), Institutions politiques. Droit constitutionnel, 6ème édition, éd. MASSON, 1983, pp.
15 et 16.
11
- GRIGSBY (E.), Analyzing politics : An introduction to political science, op. cit, pp.43 et s.
En somme, chaque fois que les gens utilisent des moyens physiques pour
rechercher le pouvoir, la force est le terme qui désigne cette démonstration
de pouvoir.

La persuasion

C’est un type de pouvoir non physique dans lequel la personne qui utilise le
pouvoir fait connaître ses intentions et ses désirs à la personne sur laquelle le
pouvoir est exercé. La personne A persuade B en expliquant les désirs, les choix
et la volonté d’A, puis produit un changement de B en conformité avec les désirs,
les choix et la volonté de A. B est dévié de son cours préféré (c'est-à-dire que, le
pouvoir a été exercé sur B). B a été soumis à la volonté d’A et a répondu en
consentant à la suivre. La persuasion est une partie importante de la politique.
Faire du lobbying, faire des discours, débattre, écrire des lettres, publier des
prises de position, faire des proclamations sous la forme de décisions de justice,
d'ordres exécutifs, de lois et de politiques sont des exemples de persuasion.

La manipulation

C’est l'utilisation non physique de la puissance par laquelle la personne qui exerce un
pouvoir sur une autre personne dissimule les buts et les intentions qui motivent
l'exercice de son pouvoir. Lorsque la manipulation réussit, la personne sur laquelle
s'exerce le pouvoir ignore généralement que le pouvoir a même été utilisé. Si vous
êtes persuadé, vous le ressentez ; Si vous êtes manipulé, vous ne le sentez pas parce
que vous ne savez rien. L'implication est dérangeante : comment résister à quelque
chose si vous ne savez pas qu'elle existe ? En général, les spécialistes des sciences
sociales qui étudient les relations de pouvoir notent qu'il est très difficile de s'opposer
au pouvoir de manipulation en raison de sa qualité camouflée.

L'échange

Est un type de pouvoir impliquant des incitations, dans lequel une personne
donne à une autre personne un article en échange d'un autre article. Une
personne peut atteindre un objectif en exerçant un pouvoir sur une autre
personne en l'incitant à accepter sa volonté ; si la personne soumise au pouvoir
sait qu'un tel concours sera récompensé (par exemple, recevoir un objet désiré),
il s'agit d'une incitation à concourir. Le pouvoir n'a été exercé que dans la
mesure où la seconde personne a concordé avec les souhaits de la
première personne.

B-
B Le pouvoir politique

Nous allons d'abord définir le pouvoir politique d'une manière générale avant de
l'exposer selon Max Weber.

1- Définition du pouvoir politique

Dans le sens étymologique, il s'entend du pouvoir dans la cité et, dans le sens
contemporain, du pouvoir dans l'Etat.

Le pouvoir politique ne se différencie pas fondamentalement des autres phénomènes


d'autorité que nous avons évoqués et nous pouvons dire que leurs caractères
s'appliquent également à lui.

Le pouvoir politique peut être défini comme le pouvoir d'impulsion, de décision et de


coordination qui appartient à l'appareil dirigeant du pays, en principe celui de l'Etat,
c'est-à dire celui du gouvernement au sens large, et qui leur permet de déterminer et
de conduire l'ensemble de la politique nationale, avec tout ce qu'elle implique dans
l'ordre interne comme dans l'ordre international.

Dans la pratique, le pouvoir politique est surtout le fait des organes exécutifs car
ce sont eux qui ont en charge, de manière presque exclusive, la politique
nationale (et qui sont considérés comme les véritables gouvernants), les organes
délibérants apparaissent désormais surtout comme des organes de contrôle.

Dans les sociétés contemporaines, les gouvernants réussissent souvent à conduire


les gouvernés simplement parce qu'ils les ont convaincus qu'il devait être ainsi .
En d'autres termes, le poids de la tradition, la croyance en la légitimité des
gouvernants, le sentiment de l'impossibilité ou de l'inutilité d'un renversement
de l'ordre établi constituent des facteurs déterminants

Il a aussi une vocation globale. Les gouvernements disposent, en principe, d'une


autorité qui s'applique à tous les membres de la communauté , s'exerce sur toute
l'étendue du territoire et, ce qui est plus important encore, peut porter sur tous
les objets possibles, de l'économie au social, de l'enseignement à la santé, du
travail aux loisirs, des prix à l'urbanisme, des libertés à la culture, de la famille
aux sports. Pour peu que les gouvernants le souhaitent, aucun secteur de
l'activité humaine ne saurait leur échapper et le pouvoir politique n'a d'autres
limites que celles qu'il accepte de se fixer lui-même. C'est là une différence
capitale avec les autres phénomènes d'autorité qui revêtent, parce qu'ils
s'exercent dans des groupes restreints et presque toujours dépendants, un
caractère limité et partiel
2- Le pouvoir politique selon Max Weber Économiste, sociologue et philosophe
allemand (Erfurt 1864-Munich 1920).

Max Weber définit comme politique « tout groupement humain dont la


direction institutionnelle, dans les limites d'un territoire donné, revendique avec
succès pour son propre compte le monopole de la coercition physique légitime ».

Cette définition emblématique attire d'emblée notre attention sur la singularité


de la démarche wébérienne : elle soude le politique autour de notions
indissociables, celles de domination et de légitimité. Selon Max Weber, les formes
de domination légitime sont au nombre de trois.

2-1- domination, puissance et légitimité

 Domination et puissance

Weber établit, tout d'abord, une distinction entre la puissance et la domination :

 La puissance est la chance que possède un acteur d'imposer sa volonté à


un autre acteur même contre la résistance de cet acteur ;

 Dans cette hypothèse, le commandement n'est pas obligatoirement légitime,


la soumission peut être arrachée ;

 La domination est la chance du maître d'obtenir l'obéissance de ceux qui la


lui doivent

 Ici, l'obéissance est fondée sur la reconnaissance par ceux qui obéissent du
caractère légitime des ordres prescrits.

 La dialectique du commandement et de l'obéissance n'est pas spécifique à


l'État ; elle habite une multitude d'autres relations sociales :
l'entrepreneur et ses salariés, le maître d'école et ses élèves. Elle ne devient
vraiment « politique » qu'à compter du moment où elle a pour siège la
collectivité humaine qui forme le ressort territorial de l'activité étatique.

Domination et légitimité

 La domination est donc inséparable de la légitimité c'est-à-dire de la


croyance des individus dans le caractère légitime et des gouvernants
habilités à gérer la chose publique et des ordres qu'ils prescrivent. Il y a au
principe de toute domination une part plus ou moins consciente
de croyance collective. Cette interprétation s'emploie, par conséquent, à
penser dialectiquement le problème de l'ordre politique : tant au niveau
des gouvernants qui dispensent les injonctions qu'au niveau des gouvernés
qui les acceptent et les appliquent. Elle attache un prix particulier aux
procédés de légitimation des autorités politiques et des décisions centrales.
Légitimité et légitimation vont de pair.

 2-2- Les types de domination légitime

 Après avoir exposé différentes définitions du pouvoir politique, celle énoncée


par Max Weber est assurément la plus célèbre. Ainsi, dans son ouvrage "Le
savant et le politique" (1919), Max weber considère que « "Le pouvoir
politique, c'est le monopole de la violence légitime".

Ainsi, Max Weber considère qu'il existe trois fondements de la légitimité


justifiant la domination : la domination traditionnelle, la domination
charismatique et la domination légale - rationnelle.

 Tout d'abord l'autorité de l’« éternel hier », c'est-à-dire celle des coutumes
sanctifiées par leur validité immémoriale et par l'habitude enracinée en
l'homme de les respecter. Tel est le « pouvoir traditionnel » que le patriarche
ou le seigneur terrien exerçaient autrefois.

 En second lieu l'autorité fondée sur la grâce personnelle et extraordinaire d'un


individu (charisme); elle se caractérise par le dévouement de tout personnel des
sujets à la cause d'un homme et par leur confiance en sa seule personne en tant
qu'elle se singularise par des qualités prodigieuses, par l'héroïsme ou d'autres
particularités exemplaires qui font le chef, C'est là le pouvoir «charismatique
» que le prophète exerçait, ou - dans le domaine politique - le chef de guerre
élu, le souverain plébiscité, le grand démagogue ou le chef d'un parti politique.

Il y a enfin l'autorité qui s'impose en vertu de la « légalité », en vertu de la


croyance en la validité d'un statut légal et d'une compétence » positive
fondée sur des règles établies rationnellement, en d'autres termes
l'autorité fondée sur l'obéissance qui s'acquitte des obligations conformes
au statut établi. C'est là le pouvoir tel que l'exerce le « serviteur de l'État »
moderne, ainsi que tous les détenteurs du pouvoir qui s'en rapprochent
sous ce rapport.

 L'Etat

 Le pouvoir politique s'inscrit et s'exerce dans le cadre de l'Etat, qui constitue le


support de toutes les institutions existant sur le plan national. L'Etat représente
une donnée fondamentale de la science politique comme du droit
constitutionnel.
 A- La notion d'Etat

 Les différentes conceptions du mot Etat

 1-1- Les significations du terme Etat

 L'Etat est un phénomène historique, politique et juridique, qui tient à la fois de


la construction de l'esprit et de la réalité sociologique nationale et
internationale.

Le terme « Etat » a plusieurs significations parmi lesquelles il faut


particulièrement retenir deux variantes. La première, et la plus large, fait
de l'Etat une communauté nationale particulière par son passé et par une
certaine unité

 La seconde, plus limitée, désigne sous le terme d'Etat le seul appareil de


direction de cette communauté, avec ses différents moyens de contrainte.

 1-2- Les conceptions pluralistes

L'Etat est le produit de la différenciation des gouvernants et des


gouvernés, les premiers « possédant la puissance publique, c'est-à-dire une
puissance de contrainte irrésistible »12, d'autres estiment que l'Etat est lié à
l'apparition d'un ordre juridique mis en place par la constitution et
succédant au désordre de fait antérieurs13, d'autres font de l'Etat la forme
la plus achevée du pouvoir14 et d'autres encore la plus éminente des
institutions sociales15.

 1-3. Les conceptions socialistes

 Elles présentent une grande unité, qui leur vient de la doctrine marxiste -
léniniste. Selon cette doctrine, l'Etat trouve son origine dans les
contradictions et les antagonismes de classes. Il s'identifie à l'appareil
répressif qui permet à la classe dominante de maintenir et perpétuer sa
domination sur les classes exploitées.

 2- L'Etat : institution juridique nécessaire ?

12
- DUGUIT (L.), Leçon de droit public général, 1926, p.148.
13
- CARRE DE MALBERG (R.), Contribution générale à la théorie de l'Etat, rééd. 1962, tome 1, p.65.
14
- DUVERGER (M.), Introduction à la politique, op, cit, p.15.
15
- HAURIOU (M.), Droit constitutionnel, 1929, p.78 et s.
 De toute évidence, l'existence de l'Etat comme institution juridique
constitue par ses lois une entrave à la liberté d'action des individus. En
revanche, il est aussi admis qu'obéir aux lois de l'État est nécessaire pour
que l'ordre règne. A défaut d'une telle situation, c'est l'anarchie qui
prendra place et les lois perdraient justement toute leur valeur de lois.

 De là à tomber dans un « état de nature » où ne régnerait finalement que


ce que Rousseau ou Hobbes nomment « la liberté naturelle », c'est-à-dire
le pouvoir de suivre ses seules impulsions sans autres limites que celles de
sa force propre, il n'y a qu'un pas. Or là où il n'y a plus de lois instituées et
reconnues, et de ce fait, plus d'État, on peut penser que c'est précisément
la force seule qui fait le droit et tient lieu de loi, ce que nul sans doute ne
peut sérieusement souhaiter : c'est la survie de chacun qui se trouverait
alors compromise. D'où la nécessité de l'Etat.

 Or, la question qui s'impose est de savoir est ce que la


nécessité de l'Etat est un mal nécessaire et est-ce que toute
autre forme d'institution politique soit inenvisageable ?
 Si selon la thèse de HOBBES dans le Léviathan : les hommes étant
naturellement épris d'honneurs et de pouvoir, la seule manière de les
empêcher de s'entretuer est de mettre en place un pouvoir fort, tout entier
tendu vers le maintien de l'ordre et de la paix, fût-ce au prix nécessaire de
la liberté. Chacun étant avant tout soucieux de conserver sa vie ne peut
que comprendre l'absolue nécessité de l'État comme condition sine qua
non de la paix et de la prospérité de chacun, une telle position est refusée
par Rousseau : que les hommes soient épris de pouvoir est certes un fait,
mais surtout le produit d'une longue histoire. C'est donc un fait advenu et
non pas, n'en déplaise à Hobbes, un fait de nature.

 B- Les différentes approches du concept de l'Etat

 Nous allons présenter successivement l'approche de Max Weber et celle de


Durkheim.

 1- L'Etat selon Max Weber

 Tenter de le définir L'État comme forme d'organisation de pouvoir revient à


s'interroger sur trois notions centrales : la souveraineté, le pouvoir et la
légitimité. Le sociologue allemand Max Weber s'est attaché à étudier les
fondements du pouvoir politique et les sources de légitimité justifiant la
domination de l'État sur les gouvernés.

 Dans Économie et société, Max Weber définit l'État comme « une entreprise
politique de caractère institutionnel lorsque et en tant que sa direction
administrative revendique avec succès, dans l'application des règlements, le
monopole de la contrainte physique légitime », le tout « à l'intérieur d'un
territoire géographique déterminable ».

 « Comme tous les groupements politiques qui l'ont précédé, l'État consiste en
un rapport de domination de l'homme par l'homme fondé sur le moyen de la
violence légitime », précise-t-il dans Le Savant et le Politique ».

 Ces définitions restées célèbres reposent sur quatre éléments fondamentaux.


Tout d'abord, l'État de Max Weber est un espace géographiquement délimité
dont le caractère institutionnel introduit l'idée de rapports d'autorité à
obéissance et dont la pérennité présuppose la réalisation d'une double condition
(« lorsque et en tant que », « avec succès »).

 Enfin, Max Weber attribue à l'Etat le monopole de la légitimité. L'État est donc
une institution qui a le pouvoir de contraindre les gens (leur faire payer des
impôts, les envoyer à la guerre, les mettre en prison...). Toutefois, le recours à
la violence (peine de mort notamment) constitue l'option ultime dont disposent
les dirigeants pour mener à bien la conduite des affaires de l'État : « La menace
et, éventuellement, l'application de la violence, en est assurément le moyen
spécifique et partout elle est, en cas de défaillance des autres moyens, l'ultinia
ratio ».

 L'État se caractérise également par la mise en place d'un pouvoir « légal -


rationnel » qui passe entre autres par l'adoption de règles de gestion de la
société et par la constitution d'un corps de fonctionnaires.16

 Weber met l'accent sur deux aspects majeurs dans sa célèbre définition de
l'Etat moderne : la souveraineté territoriale et sur le monopole de la
violence légitime. La question de la légitimité permet de voir comment des
relations et des effets de pouvoir sont réalisés dans la société. Selon weber,
c'st le succès croissant de cette prétention à la légitimité qui positionnera
l'Etat comme un pouvoir impersonnel au-dessus de la société.17
16
- SORIANO (E.), L'Etat selon Max Weber, https://upyericsoriano.files.wordpress.com.
17
- LECUYER (G.), La sociologie de l'Etat DE DERKEK SAYER : une excursion à travers
l'histoire sociale et l'histoire culturelle, Mémoire de maitrise en sociologie, université du
 Les partis politiques au Maroc

 Au Maroc la formation de partis politiques est liée à l’histoire de la lutte pour


l’indépendance 1931 premières formations politiques
 « wafd matalib el oumma » ( 1936)
 « Koutlat Al’Amal El Watani au Nord ».
 (Au centre Comité d’Action Marocaine (C.A.M), dissout le 18 mars 1937
remplacé par le parti national pour la réalisation des réformes
 Après la proclamation du manifeste de l’indépendance en 1944, le parti
national parti l'Istiqlal (parti de l’indépendance) 1943, création du Parti
communiste marocain né du noyau syndical des années 30

LA NOTION DE PARTI POLITIQUE


Définitions des partis politiques

 Les définitions des partis politiques sont extrêmement nombreuses

 H. Kelsen : «Les partis sont des formations qui groupent des hommes de
même opinion pour leur assurer une influence véritable sur la gestion des
affaires publiques.»

 François Goguel « Un parti c'est un groupement organisé pour participer


à la vie politique, en vue de conquérir partiellement ou totalement le
pouvoir et d'y faire prévaloir les idées et les intérêts de ses membres. »

 Georges Burdeau : « Constitue un parti tout groupement d'individus qui,


professant les mêmes vues politiques, s'efforcent de les faire prévaloir, à la
fois en y ralliant le plus grand nombre possible de citoyens et en cherchant
à conquérir le Pouvoir ou, du moins, d'influencer ses décisions.»

Ces Définitions restent satisfaisantes car elles mettent l'accent à la fois sur
la notion d'organisation du parti et, surtout, sur sa finalité qui consiste à
tenter d'exercer le pouvoir.

 2 - Les critères de définition du parti politique


 Joseph de LA PALOMBARA et Myron Weiner : ont défini 4 traits que doit
présenter une organisation, pour pouvoir être qualifiée de parti politique.
 Une organisation durable
Québec à Montréal, 2012, p.25 et s.
 sa vie dure plus que celle des responsables

 Une organisation perfectionnée


 un véritable parti doit avoir une organisation structurée à l'échelon localces échelons
locaux du parti devant entretenir des rapports réguliers avec l'échelon central.

 la volonté délibérée des dirigeants nationaux et locaux d'exercer le pouvoir
 Ce critère permet de distinguer les partis politiques des groupes qui ont
seulement pour objectif d'influencer le pouvoir politique. (ex. PCM issu de
syndicat, parti travailliste anglais). Parfois un groupe d’intérêts peut se
transformer en parti politique :
 la recherche du soutien populaire
 à travers les élections ou de toute autre manière.

TYPOLOGIE DES PARTIS POLITIQUES


 A- Selon Maurice Duverger.

 a) Les partis de cadres : visent premièrement à regrouper des « notables »la


recherche d’adhérent ne constitue pas le but essentiel de ces partis «notable»
est un individu qui dispose d’une grande influence à l’échelon national ou bien
à l’échelon local.ils ont une structure souple, leur organisation n’est pas
déterminée par une forme pyramidale.La discipline est assez lâche. Le
programme est précis.

 b) Les partis de masse :

 Leur objectif est donc de recruter le plus d’adhérent possible. Les membres du
partis se constituent d’adhérents mais aussi de militants.le parti de masse
repose essentiellement sur les cotisations alors que le parti de cadre dépend lui
de dons. ces partis sont beaucoup mieux structurés,. ils disposent d’une
structure pyramidale.Maurice Duverger met en avant la structure de ces partis,
et leur volonté d’exercer une fonction d’éducation politique

B- Autres typologies proposées


 Apparition d’autres typologies qui mettent en avant les fonctions de
structurations des élections les partis de cadre, se sont transformés, et
s’éloignent de plus en plus de leur définition originelle.
 Otto Kirchheimer
 Les partis de rassemblement ou encore «catch all» D’après lui un grand
nombre de partis politiques sont en train de se transformer en «catch all». ils
tentent de rassembler le plus d’électeurs possible et pour se faire évoquer des
objectifs nationaux qui dépassent les intérêts de chaque groupe.
 Jean Charlot
 Il reprend les partis de cadre, transforme les partis de masse en parti
idéologique, et inclue les partis de rassemblement.

3 - Les fonctions des partis politiques


 Le rôle varie suivant que l'on considère les partis du siècle dernier ou les partis
politiques d'aujourd'hui.

Les premiers avaient un rôle assez réduit du fait que la participation des
citoyens à la vie politique était réduite et parce que les fonctions de l'État
étaient également peu nombreuses.

Deuxièmement, la fonction des partis politiques est conçue différemment


suivant la nature des partis politiques et des régimes politiques qui
admettent la pluralité des partis, et une réelle concurrence

et les régimes à parti unique qui ne rencontre aucune concurrence, et il a


nécessairement la responsabilité du pouvoirdans le système démocratique,
le parti a une triple fonction : contrôle de l'exécutif, représentation des
intérêts, recrutement de candidats.

Dans le système totalitaire, le parti a deux fonctions : il est créateur de


solidarité dans le groupe et il a un rôle de direction.

 On peut résumer les fonctions des partis en :


 A. La fonction d'organisation des élections
 Elle concerne à la fois les électeurs comme les élus.
 a. La fonction d'encadrement de l'opinion

La plupart des constitutions reconnaissent le rôle des partis politiques dans


la représentation des citoyens.

 Cette fonction d'encadrement de l'opinion, présente cependant des


insuffisances :

 Incapacité de tout parti à satisfaire ses électeurs sur tous les plans.
 Une opinion publique trop morcelée, atomisée, ne permet pas qu'il se dégage
une véritable politique.

 La Constitution marocaine de 2011 annonce dans son article 7.

« Les partis politiques oeuvrent à l'encadrement et à la formation politique


des citoyennes et citoyens, à la promotion de leur participation à la vie
nationale et à la gestion des affaires publiques. Ils concourent à l'expression
de la volonté des électeurs et participent à l'exercice du pouvoir, sur la base
du pluralisme et de l'alternance par les moyens démocratiques, dans le
cadre des institutions constitutionnelles.
 b. La fonction d'encadrement des élus

 Dans la très grande majorité des cas il est nécessaire de disposer de l'appui d'un
parti pour être élu. La « machine » des partis pour une campagne électorale est
primordiale aux candidats

 Formation des élus : les élus sont éduqués par le parti politique, avec des
écoles d’apprentissage des responsabilités politiques.

A tous sont enseignées les techniques d’expression, pour leur permettre de


défendre les points de vue des partis.

o B- Le parti et ses fidèles


 Le lien entre un parti et les personnes qui le soutiennent peut être plus ou
moins étroit.

 - les électeurs du parti : Ce sont les personnes qui votent habituellement pour le
parti mais sans en être juridiquement membres, et sans participer d'ailleurs à la
vie du parti.

 - les sympathisants : sont ceux qui portent un intérêt aux manifestations du parti :
ils iront à une réunion publique achèteront le journal de leur parti, donneront
parfois une somme pour le parti ou une signature.
 - les adhérents : ils forment les membres du parti. Ces derniers possèdent la carte
du parti et cotisent en principe régulièrement.
 - les militants : sont une partie des adhérents les adhérents actifs. Ils veillent à
exécuter les décisions des organes dirigeants, à vendre les journaux du parti
dans la rue, à essayer de recruter de nouveaux membres.
- les dirigeants du parti : ce sont les responsables de l'activité du parti. Ils
déterminent la stratégie à long terme du parti et, à court terme fixent la
tactique politique à adopter sur tel ou tel problème

 II - Les groupes de pression


Le phénomène des groupes de pression est universel. Dans toutes les
sociétés, les acteurs sociaux s'unissent pour avoir plus de pouvoir.

 Alexis de Tocqueville (1805-1859) parlait déjà des groupes de pression comme


une des richesses de la démocratie américaine.

« la liberté d'association est devenue une garantie nécessaire contre la


tyrannie de la majorité. »

 Les classifications des groupes de pression


Les groupes défendant des intérêts matériels

 Ce sont des organisations corporatives qui expriment l’action des membres


d’une profession
 - les syndicats de salariés : Ils ont pour but l’amélioration des conditions de
travail et des rémunérations.

 - les syndicats patronaux : Ils sont constitués d’entrepreneurs qui se sont
regroupés pour accroître l’efficacité de leur pression sur les pouvoirs publics et
en particulier sur la politique économique

o Les groupes défendant des intérêts
moraux
 Comme les organisations féministes, des syndicats d’étudiants, des religions,
… Leur influence est inégale selon les cultures et les conjonctures

 Comment s’exerce la pression des groupes
 il y a plusieurs moyens :

 1- Le premier moyen est la persuasion : présentation de mémoires, de pétitions
ou de rapports
 2- La menace est ensuite utilisée si les autorités ne réagissent pas aux
demandes du groupe.
 3- Les groupes peuvent aussi intervenir en amont dans le processus décisionnel
en contribuant à la caisse électorale d'un parti politique
 4- Les groupes peuvent faire augmenter la pression en utilisant le sabotage de
l'action gouvernementale : monter une crise financière ou faire fuir les capitaux
5- Les groupes peuvent recourir à l'action directe et à l'épreuve de force. Ils
déclenchent alors des grèves, des occupations, des manifestations.

 On distingue en général trois cibles privilégiées de l'action des groupes de


pression, ce sont :
 A- les organismes gouvernementaux (l'exécutif, le législatif et l'administratif) ;
 B- les partis politiques
 C- l'opinion publique.

 L'efficacité de l'action de pression dépend de deux facteurs principaux :


 Le nombre avec la qualité ou l'intensité de l'adhésion
La capacité financière du groupe

Les fonctions des groupes de pression


 Les groupes servent de courroie de transmission entre la société et le système
politique.

 Les groupes permettent d'articuler des intérêts plus ou moins disparates, de


faire connaître ces intérêts

 Les groupes favorisent aussi le consensus. Ils exercent leur fonction


d'information en sens inverse ils communiquent et expliquent les décisions
prises par le pouvoir à leurs membres et contribuent ainsi à les faire accepter.

Enfin, ils ont une fonction d'intégration. Ils canalisent et encadrent les
revendications, ce qui a souvent pour effet de modérer les excès.

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