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Professeur Hamid El Amouri

Initiation à la Science Politique


Qu'est ce que la science politique ? Ce vocable contient les mots - « Science » M. Grawitz,
(2001), pp.22-24. - « Politique ». Dans politique on trouve le mot « Polis »Ce terme grec «
Polis » veut dire la cité. Donc le mot politique désigne l'art de gouverner la cité. Le mot
politique a trois significations.

1. l'adjectif désigne une activité particulière d'individus, des élus en particulier.


2. La politique au féminin désigne un champ de compétition pour la conquête
et l'exercice du pouvoir « Pouvoir par représentation» la politique est l'affaire de la
société qui choisi ses gouvernants. M. Gauchet
3. Au masculin, le Politique, tout en désignant le champ social dominé par des conflits
d'intérêts, il est ce besoin originel d'une communauté humaine de se maintenir
ensemble et d'être donc gouvernée.

Une autorité qui se forme à partir de la discussion de la société. Une autorité impérative à
laquelle on a qu'à obéir et qu'on n'a pas à discuter

Qu'est ce que la science politique ? « C'est une science sociale spécialisée


dans l'étude des phénomènes politique » P. Favre (1989) p. 7.

Si les racines de cette sciences sont lointaines, puisque l'analyse de plusieurs œuvres
attestent de l'apport à la science politique moderne d'auteurs comme Aristote, Machiavel,
Bodin, Montesquieu, John Stuart Mill, Tocqueville, sa naissance et son affirmation en tant
que discipline scientifique remonte au dernier tiers du XIX siècle P. Favre (traité… ) pp. 6 et 7.

Les critères pour une discipline scientifique :


• Constitution de communauté scientifique (institutionnalisation de la science)
• Mécanismes d'apprentissage et de sélection des savants
• Mécanisme de légitimation
• Existence d'une méthodologie scientifique

Autre définition :

La science politique« s'intéresse au fonctionnement effectif des institutions plus qu'à leur structure
théorique, à l'usage qui est fait du pouvoir plus qu'aux formes juridiques qui le déterminent ou aux
problèmes philosophiques qu'il pose (nature, essence).

La science politique peut être définit « comme l'étude de la façon dont les hommes conçoivent et
utilisent les institutions qui régissent leur vie en commun. Les idées et la volonté qui les animent
pour assurer la régulation sociale. M Grawitz 2001 Page 291
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La régulation de l'être ensemble qui est le phénomène politique par excellence. A la base
phénomène social qui devient politique par la nature des relations - Relation d'abord des individus
et des groupes entres eux au sein de la société. Relation ensuite de cette société ( des gouvernés )
aux gouvernants ( personnels politiques, institutions ...)

« Les premiers éléments, c'est qu'il existe réellement des gouvernés et des gouvernants, des
dirigeants et des dirigés. Toute la science et l'art politique se fondent sur ce fait primordial
irréductible. Gramsci 1933.

Le politique : constitue un ordre social différencié et spécifique au sens d'un système organisé et
stratifié, régie par une logique spécifique de fonctionnement. L'État moderne est la figure majeure
de ce système organisé. Le champ du politique est donc le champ du pouvoir qui s'exerce à
l'intérieur du groupe. Avant d'aborder sa légitimité sa cristallisation et ses formes, qu'est ce que le
pouvoir.

Le mot pouvoir est très couramment utilisé. Il y a le verbe Pouvoir et le substantif le pouvoir

Pouvoir. Le verbe pouvoir c'est avoir la possibilité, être capable, d'accomplir un acte. Le
substantif (le Pouvoir) c'est le résultat obtenu par quelqu'un qui a été en mesure d'agir, de
faire. Il y a là un lien entre un ACTE (Pouvoir) et le RESULTAT DE L'ACTE (Le Pouvoir). Avoir le
pouvoir de, c'est être capable de posséder une disposition naturelle ou une technique
artificielle qui rend possible un certain nombre d'action, puissance, d'où s'exerce l'acte » C.
Spector, Le pouvoir, 1997, p. 9.

Au sens politique le pouvoir est considéré: «comme un rapport social assurant à un individu
ou à un groupe la possibilité de contraindre d'autres individus ou d'autres groupes, et de les
amener à faire ce qu'ils n'auraient pas fait sans l'intervention de cette contrainte» TSP, T 1,
p. 402.
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1. LA SCIENCE POLITIQUE

Pour Max WEBER « tout groupe politique se caractérise par un rapport de domination et le
monopole de la violence en physique. Une société sans coercition et sans différenciation
entre des gouvernés et de gouvernants ne peut être analysé comme politique».

Max Weber définit encore comme politique : « tout groupement humain dont la direction
institutionnelle, dans les limites d'un territoire donnée, revendique avec succès pour son
propre compte le monopole de la coercition physique légitime».

L'exercice du pouvoir politique (mais pas seulement !) est amené à affirmer sa légitimité
pour être accepté durablement. « la Légitimation est donc un ensemble de processus qui
rendent l'existence d'un pouvoir coercitif spécialisé tolérable sinon désirable, c'est-à-dire qui
le fassent concevoir comme une nécessité sociale… », TSP, T 1, p 402

2. La domination politique des gouvernants est fondamentalement liée à la légitimité.

Les gouvernés croient en la validité des gouvernés. Max WEBER a étudié la légitimité (étude
sociologique et politique d'une croyance collective),INITIATION A LA SCIENCE POLITIQUE. Il a
distingué trois catégories de fondement de la légitimité (sources )

1. la légitimité traditionnelle
2. la légitimité charismatique
3. la légitimité légale ou rationnelle

Cette typologie de légitimité recouvre les différents type de régimes politiques donc tout les
types de pouvoirs. Comme il est possible qu'un pouvoir soit fondé sur une combinaison de
légitimité en fonction de l'évolution du contexte historique et politique.

1- la légitimité traditionnelle: Le fondement du pouvoir est la tradition (cette tradition peut


être d'origine religieuse ou non). Les populations croient en le caractère sacré de ces
traditions qui fixent les règles de la vie publique ainsi que des personnes qui gouvernent.
(domination sur la base de principes. C'est principalement le cas des P. Monarchique.

2- la légitimité charismatique

Légitimité basée sur la valeur, la grandeur, la puissance du chef. Il s'agit d'un chef
exceptionnel, doté d'un charisme hors du commun. Domination du chef: La prééminence de
l'émotion. Ferveur dans l'adhésion populaire Fondation d'un ordre nouveau.

3- la légitimité légale ou rationnelle: La domination est ici rationnelle. L'autorité est fondée
sur la base des règles impersonnelles et générales qui régissent les institutions et les
hommes et à l'autorité desquelles personnes ne peut échapper.
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Le pouvoir a connu à travers l'histoire sa propre évolution, c'est ce que la science politique
qualifié de cristallisation: c'est-à-dire la formation, la matérialisation et la visibilité du
pouvoir. C'est ainsi qu'à travers l'histoire le pouvoir est passé d'une forme primitive à la
forme sophistiquée que nous lui connaissons aujourd'hui.

Degré 1 : le pouvoir est indifférencié, diffus ; la régulation de la vie sociale est immédiate et
naturelle, comme dans les communautés primitives où les rites, les coutumes, guident cette
régulation sociale.

Degré 2 : Le pouvoir est différencié, fractionné, à petite échelle dans des clans, des tribus,
avec des chefs claniques, tribaux, dont les titulaires changent mais peuvent être acceptés
longtemps dans leurs pouvoirs.

Degré 3 : Le pouvoir est différencié, concentré, institutionnalisé, à travers deux ensembles


de règles. Le pouvoir est dissocié de la personne ; il se transmet par des règles, soit à base
d'hérédité, soit à base d'élection, il se manifeste à travers des raisons personnalisées, des
phénomènes de cour, d'influence.

Degré 4 : Le pouvoir est différencié, concentré, institutionnalisé, se transmettant selon des règles
préétablies, et s'exerçant (différence avec le degré 3) à travers une administration entrainée,
spécialisée, hiérarchisée, un appareil administratif autonome, distinct de l'autorité détentrice du
pouvoir suprême (Roi, Empereur, Président), bien que lui étant soumise. L'accès aux emplois publics
est réglé autrement que par les seules faveurs du prince, sur des critères cognitifs et d'efficacité de
l'action publique.

3. LES FORMES DU POUVOIR POLIIQUE

Même si le pouvoir politique s'est mondialisé, il ne se manifeste pas partout de façon identique. Ce
pouvoir est différent selon le lieux, la période et le contexte. La science politique étudie cette
diversité des formes politiques qu'elle appelle «régimes politiques ».

• Régime politique

Définition : on peut dire très simplement qu'il s'agit de la façon dont les pouvoirs publics
sont organisés ; cela inclut le mode de désignation, l'attribution des compétences et la
définition des rapports entre les différents pouvoirs.

Autre définition: le régime politique est un « ensemble d'éléments idéologique,


institutionnels et sociologiques qui concourent à former le gouvernement d'un pays donné
pendant une période déterminée » J. L. Quermonne, (les régimes politiques 1988).
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Un régime politique se compose de quatre éléments dont la combinaison permet de l'identifier et de


le caractériser.- Le système des partis - Le principe de légitimité - La forme et le rôle de l'État -
L'organisation des institutions. La classification des régimes politiques se fait selon deux modes
différents : Un mode classique et un autre moderne

1- Le mode classique: La classification des régimes politiques remonte à la Cité Grecque.


Celle-ci se fait sur un critère du nombre de titulaires du pouvoir. Aristote identifie trois
formes de gouvernement. Gouvernement d'un seul, gouvernement de quelques-uns,
gouvernement du grand nombre Ces trois formes sont plus ou moins bonnes ou plus ou
moins mauvaises selon qu'elles sont ou non exercées dans le respect des lois et l'intérêt
commun.

Si le pouvoir agit dans l'intérêt commun, le gouvernement d'un seul s'appelle royauté, dans
le cas contraire, il s'appelle tyrannie ; la bonne version du gouvernement de quelques-uns
s'appelle aristocratie, la mauvaise, oligarchie ;enfin, la meilleure forme de gouvernement par
le grand nombre s'appelle politie et la pire démocratie.

Au delà des différences des régimes politiques qui gouvernent les États dans le monde la
démocratie est devenue une sorte de « mot d'ordre » planétaire et la quasi-totalité des
constitutions qualifient les régimes politiques qu'elles posent de démocratique

• Explication des raisons : Démocratie ancienne et démocratie moderne

Démocratie ancienne

Commence en – 507 avec réformes de Clisthène et prend fin en – 308 à Athènes. Court et limité. Elle
est une référence quasi-mythique pour critique la démocratie moderne
représentative/directe/libérale. Apogée de la polis dans laquelle il y a prééminence absolue du logos
selon JP Vernant. D'emblée un caractère public.

Caractère égalitaire: Les homoioi ( citoyens == semblable )) disposant du logos sont unis par
la philia (amitié) et deviennent des isoi. Isonomie : égalité du rapport à la loi. En raison de
cette égalité foncière la démocratie peut fonctionner sur le tirage au sort (kleros) des
magistratures.

Il est possible de découvrir par la délibération les lois qui vont permettre de réaliser les fins
politiques. Régime de l'homme moyen oi mesoi comme médiation et modération entre les
riches et les pauvres. Ce n'est plus le héros homérique. Le caractère médiocre de la
démocratie sera un des topos de la critique de la démocratie du 20èèmmee siècle.

Vision du monde : tempérance.

Débat a pour but de faire des choix conformes au bien et à la justice. Ordre cosmogonique
qui constitue le sujet qui ne fait pas les lois mais les découvre par la contemplation (theoria))
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et la mimesis (répétition de l'ordre du monde). La notion d'individu constitutif n'existe pas.


Critique moderne : nous pouvons tout vouloir, tyrannie de la majorité.

Démocratie moderne

Basée sur le libéralisme par opposition à l'ancienne conception de la société. Dans ce


système la liberté individuelle est la valeur suprême. l'individu a des droits naturels qu'il
tient de son humanité et aucun pouvoir ne peut lui échapper

C'est la situation socioéconomique qui est la fin de la vie en société et c'est la politique
comme moyen qui permet d'y parvenir. La vie sociale a pour fondement la sécurité de tous
et la garantie des libertés. Le pouvoir doit être consenti et limité. Les populations sont
représentées par des élites compétentes.

Les 5 conventions de la démocratie:

• La représentation : qui n'est pas un mandat impératif mais la construction d'une nouvelle
rationalité.
• État de droit : l'état est lui-même soumis au droit. Toutes les institutions se conforment à
des règles impersonnelles et objectives : la souveraineté est encadrée. Limitation de la
volonté populaire également.
• Le principe de majorité VS unanimité démocratique.
• Les partis politiques : permettent de rassembler les opinions individuelles.
• Égalité formelle : dans la pensée libérale, l'égalité est un principe de citoyenneté mais pas
d'organisation sociale.

La démocratie n'est pas une donnée immuable. Elle résulte de l'observance de ces cinq
principes et conventions et du niveau, de l'importance et de la cohérence de leurs relations.
Cette cohérence concerne principalement les relations entre les éléments normatifs et les
éléments sociopolitiques. La démocratie résulte ainsi d'une dynamique continue qui a lieu
dans le champs politique entre les différents acteurs de la représentation et de la
participation politique (partis politiques, acteurs de la société civile, groupes de pression…)

4. Champ politique:

la notion de champ a été conceptualisée par le sociologue P Bourdieu. Il désigne par champ
les sphères de la vie sociale qui se sont progressivement autonomisées dans la société et
constituent autant d'espaces ou les individus sont en concurrence pour le contrôle des
positions dominantes. Le champ politique est donc cet espace de compétition et de lutte
entre les différents acteurs et organisations politiques.

L'objectif des acteurs (individus ou organisations) est politique (l'organisation de la société).


Ils ont pour but soit d'accéder au pouvoir en représentant la société ou en pesant sur les
élites politiques gouvernantes pour infléchir et modifier leur décisions (ONG, syndicats…).
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Représentation:

La théorie de la représentation c'est l'ensemble des idées et des principes postulant que le
gouvernement le plus juste et le plus efficace repose sur la désignation de représentants
chargés de gouverner au nom de tous. Mécanisme qui permet d'extraire les plus capables de
gouverner car les plus capables de se gouverner. La conciliation entre la représentation et
l'idée démocratique est relativement récente et elle est due principalement à la
généralisation du droit de vote. La démocratie représentative repose ainsi sur ces deux
piliers qui sont la représentation et la participation.

Participation: la participation politique (selon le LSP), ce sont l'ensemble des pratiques (vote,
manifestation, lutte, réunion, manifestation…) et des manifestations d'intérêt (information
sur les politiques, discussion et débats politiques….) des gouvernés à l'égard des affaires et
politiques publiques.

A l'échelle de la commune, de la province ou préfecture, de la région ou de l'État voire au


niveau de l'humanité toute entière. Recul de l'efficacité de la représentation incite à plus de
participation.

5. Partis politiques

La définition des partis politiques a connu une évolution progressive. «réunion d'homme qui
professent la même doctrine politique » (B. Constant). On est passé au rassemblement
d'hommes de même opinion « pour leur assurer une influence véritable sur la gestion des
affaires publiques » (H. Kelsen).

A l'époque contemporaine apparait ce qui constitue la préoccupation fondamentale dans la


définition des partis politiques à savoir, «leur leur intention de conquérir le pouvoir». Cette
école est qualifiée de réaliste.

F.Gogue l indique qu' « un parti c'est un groupement organisé pour participer à la vie politique, en
vue de conquérir partiellement ou totalement ou le pouvoir et d'y faire prévaloir les idées et les
intérêts de ses membres », la définition donné par G. Burdeau ne diffère pas beaucoup de cette
dernière. Ces définitions sont considérées comme sérieuses parce qu'elles mettent l'accent
sur, à la fois la notion d'organisation du parti et sur sa finalité qui est de tenter d'exercer le
pouvoir

• Acteurs de la société civile++++++++++++++++++


• Groupes de pression+++++++++++++++++++++++

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