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HISTOIRE ET SOCIOLOGIE DES PARTIS POLITIQUES

La science politique est née au XIXème siècle au même moment que l'économie, la sociologie ou
encore l'anthropologie. Parallèlement, elle a mis du temps à exister de manière autonome car il
y a dû avoir une séparation, entre d'une part, les autres manières qui pourrait toucher la
politique comme la philosophie, et le droit. La science politique s'intéresse plus aux
phénomènes de pouvoir (processus politique décisionnel, rapport de pouvoir entre groupes et
individus au sein de l'État).

Distinguer sociologie politique et science politique

La sociologie politique suppose de recueillir et d'établir des données statistiques (entretient,


sondage pour voir la manière dont est construit un parti politique).

Initialement, le mot "politique" est un emprunt à un mot latin qui vient lui-même du grec. Si
nous remontons aux origines, nous trouvons le nom grec "polis" qui signifie "cité" dans le sens
de "cité-État", c'est-à-dire ce qui concerne le gouvernement. Mais il peut prendre 4
significations :

1. Un espace symbolique de compétitions entre des candidats à la représentation du peuple.

2. Une activité spécialisée (ex : faire de la politique)

3. Une ligne de conduite (enchainements, prise de décisions, comportements, actions mises en


place)

4. Politique publique, une activité délibéré appliqué à un objet particulier (ex : éducation
nationale, santé, justice)

Aristote avait une vision noble du terme "politique" car, pour lui, la politique est conçue comme
"l'art du commandement social", c'est-à-dire qu'elle va permettre à une société divisée de
s'ordonner, d'agir en vue d'une fin supérieure tendant vers un intérêt général.

La politique peut aussi être pensée comme une activité qui va renvoyer à des jeux stériles
comme des bavardages superflu et des ambitions démesurées.

De façon large, la plupart des auteurs considèrent la politique comme omniprésente dans la
société. D'autres vont avoir une vision plus restrictive. La politique est, selon eux, un segment
particulier de la vie en société. Il y a également une différence selon le genre. En effet, LA
politique renvoie à la sphère où s'affronte les individus pour la conquête et l'exercice du
pouvoir, alors que LE politique désigne l'ensemble des régulations.

Également, le problème politique évolue selon les périodes. Par exemple, sous la IIIème
République, la décolonisation était au cœur des débats. De ce fait, "faire de la politique" c'est
suivre une démarche spécifique pour analyser le pouvoir politique. Elle permet d'ordonner
l'ensemble des faits politiques, d'établir leurs relations dans un système et de dégager des lois
facilitant la compréhension des mécanismes observés. De son côté, le droit va orienter le
comportement des acteurs et fixer un cadre.

PARTIE 1 : LE POUVOIR POLITIQUE

A l'heure actuelle, le pouvoir politique (pp) est celui qui s'exerce dans l'État. Toutefois, de nos
jours, l'État n'est plus le seul cadre de ce pouvoir. Un pouvoir est politique quand il règle des
questions politiques, et un problème devient politique sous la pression de différents acteurs
(ex : responsable politique, opinion publiques, médias). Le pouvoir politique est fait de choix : il
choisit de traiter un sujet intéressant la cité.

CHAPITRE 1 : L'identification du pouvoir politique

Toutes les sociétés humaines connaissent des rapports de commandement/obéissance.


L'activité de "gouverner" est fondée sur une relation de pouvoir entre gouvernants et
gouvernés. De ce fait, le pouvoir est, à la fois, un objet de compétition, et un moyen de
domination.

SECTION 1 : Liens entre pouvoir, domination et légitimité

I. Définitions

Le pouvoir politique concerne les relations coercitives qui s'exercent au nom des affaires
publiques (légitime car on œuvre pour le bien commun). Le pouvoir politique suppose
l'existence d'un gouvernant exerçant sur un territoire et une population donnée. Il s'suppose
également des institutions et des personnes appelées "l'appareil d'état".

Il existe plusieurs façons d'appréhender le pouvoir. En droit constitutionnel, on adopte une


approche institutionnelle en analysant les fondements et les limites des pouvoirs. Or, les
associations et les groupes sociaux, les groupes de pression et les partis politiques sont
importants. C'est pourquoi, il faut ajouter une approche sociologique à cette approche.

Pour l'obtention de l'obéissance de la population, les théories du pouvoir politique ont recours à
deux concepts :

 La légitimité : reconnaissance accordée à celui qui exerce le pouvoir (ex : par le vote). On
assiste aujourd'hui à une "crise de légitimité" causée par une montée de l'abstention.

 La contrainte : permet au gouvernant d'utiliser divers moyens, dont le possible recours à la


force (forces publiques : police, gendarmerie).

Ces deux notions ne sont pas si antinomiques que cela, car les détenteurs du pouvoir ont
souvent besoin des deux.

Ces notions ont été clairement identifié par Max Weber. Il fait une distinction entre :

 La puissance : la chance que possède un acteur d'imposer sa volonté à un autre acteur, et


même contre la résistance de cet acteur.

 La domination : permet d'introduire la notion de "consentement". Les dominés doivent


accepter que les dominants exercent sur eux une domination. Ici, l'obéissance va être
fondée sur la reconnaissance du caractère légitime des ordres prescrits. Les gouvernés
considèrent l'intervention des dominants comme légitime (domination et légitimité vont de
pairs).

La soumission au pouvoir repose sur la reconnaissance légitime de ses ordres par ceux qui y
obéissent. Un pouvoir est dit "légitime" lorsqu'il repose sur le consentement de ceux qui sont
assujettis. La première force d'un pouvoir légitime est sa capacité à recueillir l'obéissance
volontaire. La légitimité est le caractère de toute domination qui semble juste, normal,
habituelle. On peut donc établir une distinction des modes de domination à partir des types de
légitimité.

II. Les types de domination selon Max Weber

A. La typologie de Weber

Pour Weber, il existe trois idéaux-types de domination légitime :

 La domination légal-rationnel : les gouvernés consentent à un ordre légal le rendant


légitime. Dans ce type de domination, l'appareil administratif est perfectionné, hiérarchisé
et les compétences sont déterminées. Ce type de domination caractérise le fonctionnement
des sociétés contemporaines. Il y a, toutefois, une forme de dépersonnalisation dans
l'exercice de la domination : on obéit à des règles et des fonctions plus qu'à des individus, ce
qui aboutit à une juridicisation des rapports de pouvoirs, car la légitimité de l'État repose sur
le fait qu'il se soumet lui-même à des règles de droit qu'il produit et qui sont jugées comme
universelles.

 La domination traditionnelle : est fondée sur la coutume et la tradition, mais aussi sur
l'autorité. Celui qui exerce le pouvoir est légitime, car il tire sa légitimité dans les coutumes.
Ce type de légitimité caractérise les sociétés féodales, l'ancien régime.

 La domination charismatique : la légitimité va provenir des qualités exceptionnelles du


dirigeant, et surtout, au fait que les gouvernés croient et reconnaissent ses qualités. On va
obéir à un individu parce qu'il est doté de qualités hors-du-commun. Cette forme de
légitimité est fragile, car elle doit être confirmée régulièrement pour être gardé. Elle est, de
ce fait, souvent précaire et limitée dans le temps, car elle disparait en général en même
temps que le leader qui l'incarnait.

En général, un régime politique s'apparente à l'un de ses trois types de domination, mais en
pratique, il se combine selon les contextes historiques (ex : Napoléon, élaboration du Code Civil,
formation d'une noblesse impériale). De son coté, Charles de Gaulle cumule le rationnel
(référendum) et le charismatique.

B. Forces et faiblesses de ces typologies

L'analyse de ces types de légitimité présente un double avantage. Elle montre, d'une part,
l'importance de la monopolisation de la force légitime, et d'autre part, l'ambivalence propre à
tout pouvoir politique.

L'analyse de Weber présente toutefois des faiblesses, car elle ignore certains aspects de la
démocratie, et notamment, l'attention actuellement portée à la défense des droits individuels.
Aucun pouvoir ne peut reposer durablement sur la contrainte seule sans un minimum de
légitimité, et cette légitimité provient dans les sociétés démocratiques de l'élection. Toutefois,
dans les sociétés modernes, cela ne suffit plus, et les dirigeants recherchent actuellement
l'adhésion quotidienne des citoyens.

III. Spécificités du pouvoir politique


L'originalité du pouvoir politique est qu'il s'exerce sur l'ensemble de la société. Ce pouvoir peut
donc légitimement recourir à des sanctions pouvant être violentes, par recours à la contrainte.
Le pouvoir politique peut être définit comme "un mode de domination combinant coercition et
formes variées de légitimation". Il est appréhendé comme une relation entre les acteurs sociaux
dans les sociétés modernes. Il s'est institutionnalisé dans les structures étatiques en imposant
une série de monopoles qui se renforcent mutuellement.

SECTION 2 : L'exercice du pouvoir politique

Les conceptions relatives aux rôles de l'État ont varié au fils des ans et selon les doctrines
politiques.

I. La question de l'autonomie pour le politique

Le pouvoir politique est dépendant à l'égard des détenteurs du pouvoir économique. Ces
derniers tirent leur influence des moyens financiers qu'ils peuvent engager dans le combat
politique, et sont également garants de l'économie. Le pp est également dépendant à l'égard
des leaders d'opinion (médias, dirigeants syndicaux, intello). Ces derniers contribuent à
façonner les représentations que se font les citoyens de leur situation et avenir. Le politique
dispose d'un certain nombre de ressources pour répondre à ces influences :

- L'arme législative
- Le monopole de la contrainte
- Un certain nombre de moyens pour imposer sa volonté sur le terrain (admin publique)

Dans les sociétés contemporaines, les systèmes politiques sont complexes car le pouvoir
apparaît comme morcelé surtout si certains groupes disposent du pouvoir "d'empêcher"
(motion de censure). Il existe également des modèles néo-corporatistes et dans ce cas, la loi
devient alors l'expression de compromis recherchés entre les instances politiques et les
partenaires sociaux.

II. La manière de fonctionner d'un système politique

Un système est un ensemble complexe d’éléments agissant entre eux, et assurant certaines
fonctions. Selon D. Easton, un système politique est l’ensemble des interactions par lesquelles
s’effectuent la location autoritaire des valeurs. Selon lui, tout système politique entretient un
double rapport avec son environnement, c'est-à-dire que ce système politique va prélever les
ressources et assurer les prestations.

En effet, pour remplir ses missions, tout système politique a besoin d’un certain nombre de
moyens qu’il tire de son environnement. Il doit, de ce fait, se procurer des ressources
financières pour couvrir les frais de l’action publique, mais également se procurer des moyens
humains afin de mettre en œuvre les décisions et d’en contrôler l’application. Cette capacité à
se procurer des ressources nécessaires au bon fonctionnement dépend de deux facteurs :

- Le niveau de prospérité de la société gérée

- La légitimité des gouvernants

Le système politique produit des décisions afin de répondre aux exigences des individus. Tout
système offre des avantages matériels ou symboliques aux membres. Cela va se manifester sur
le terrain de la sécurité (juridique, physique), par le versement de fonds (aides), et la fourniture
d’équipements publics.

III) La définition de gouverner

L’État se caractérise par le monopole de la coercition légitime : l’État est le seul à pouvoir
emprisonner, à contraindre à faire quelque chose.

Toutefois, les dirigeants politiques ne procèdent pas seulement par injonction. La réalité du
travail politique est de décider, imposer mais également négocier. Certaines formes de
négociations sont par ailleurs organisées, d’autres moins formelles ou les dirigeants doivent
identifier les problèmes à traiter, mobiliser les soutiens nécessaires et mobiliser les résistances.
Parfois, les dirigeants politiques sont obligés de laisser se développer la confrontation qui va se
traduire par des manifestations. Le pouvoir des dirigeants politiques se concrétise par la prise de
décisions mais l’activité politique est aussi un certain nombre de déclarations d’intentions, de
certaines prises de positions, de certaines annonces exercées par le pouvoir, c’est aussi l’art de
communiquer.

Le travail politique façonne les représentations que les citoyens se font de leur avenir collectif
ainsi que de leurs conditions d’existence. Ce travail va être plus intense en période électorale. Le
discours politique est souvent là pour créer l’illusion que les problèmes peuvent être modifiés.
Le travail politique mêle donc parole et action, dire et faire. Le travail de communication a pris
une part déterminante en politique (médias), c'est ainsi qu’est apparue une nouvelle catégorie
d’acteurs politiques : les conseillers en communication. Le travail politique est donc devenu un
jeu triangulaire entre les dirigeants, les médias et les citoyens.

CHAPITRE 2 : Les formes du pouvoir politique

On observe les formes d’organisations du pouvoir politique :

- Régimes politiques
- Systèmes politique
- La forme de gouvernement d’un état a un moment donné.

Cette dernière notion met l’accent sur l’agencement institutionnel des pouvoirs. Le système
politique quant à lui va prendre en compte les relations entre les caractéristiques
institutionnelles, politiques et sociales. Pour analyser les formes du pouvoir, on va plus se placer
du côté du système politique, car cela va permettre de pouvoir multiplier les critères d’étude (ex
: nombre de parti politique : parti unique, bipartisme…), et regarder les modalités de
participation du peuple au pouvoir, l’idéologie, et les rapports entretenus entre les différents
pouvoirs politiques. La démocratie est un système de gouvernement qui implique une
participation populaire. Les démocraties reposent sur la démocratie populaire, sur la liberté
d’opinion et d’expression. C’est un régime qui garantit la possibilité de manifester son
désaccord avec le pouvoir en place. Les démocraties pluralistes constituent un mode de de
gouvernement fondé sur la libre compétition des candidats des partis pour assurer la
représentation du peuple. A l’inverse, les régimes autoritaires sont dirigés par des individus ou
des gros qui monopolisent le pouvoir et contrôlent la liberté de parole. Au XXe s. va naître le
système totalitaire qui est fondé sur la toute-puissance d’un parti unique qui vise à faire
disparaître toute forme de résistance. C’est un système dans lequel toutes les formes de
protection du citoyen sont remisent en cause au profit du leader.

SECTION 1 : les systèmes démocratiques

I) La définition des critères d’identification d’un pouvoir politique

Les systèmes démocratiques vont être mis en place à la fin du XIXe s. en Grande Bretagne, aux
USA et en France. Ce sont alors des démocraties libérales qui se construisent contre
l’absolutisme de l’ancien régime, et apportent de nouveaux principes fondamentaux,
catégorisables en 4 parties :

- La volonté des gouvernés est la source de pouvoir qui garantit sa légitimité


- La nécessité de disjoindre pouvoir et opinion
- L'égalité fondamentale entre les hommes
- La garantie des libertés des sujets devenant citoyens contre l’arbitraire et le pouvoir absolu
de l’ancien régime

On constate la volonté de garantir la sphère d’autonomie des individus contre l’ingérence du


pouvoir. A partir du XIXe siècle, on va mettre en œuvre les conditions d’une expression de
contradiction politique grâce aux libertés d’opinion, de la presse et de réunion.

Pour être démocratique, un régime doit réunir 3 critères :

1. La participation du peuple de manière directe ou par l’intermédiaire de représentants


2. Le pluralisme politique
3. L’alternance au pouvoir

Mais également 2 exigences :

- L’approfondissement de l’État de droit


- La protection des droits fondamentaux individuels

Les démocraties ont une certaine stabilité juridique et garantissent la protection des citoyens
contre toutes formes d'oppressions, à commencer par celle de l'État. C'est un régime qui assure
la souveraineté du peuple, et qui protège les droits individuels garantis par une Constitution

Il s'agit des piliers de la démocratie. La mise en œuvre de ses principes a varié selon les
époques. Le gouvernement représentatif est une forme susceptible de mutation. Bernard
Manant souligne les transformations du phénomène représentatif en identifiant 3 étapes :

 Étape 1 : La démocratie des Parlements qui font et défont les gouvernements (III et fin de la
IV République)

 Étape 2 : La démocratie des partis politiques, c'est-à-dire que l'opinion est filtrée et
médiatisée par les grands partis du gouvernement.
 Étape 3 : La démocratie du public, c'est-à-dire que l'opinion publique exerce des influences
de plus en plus fortes sur les autorités publiques (V République).

Actuellement, Il y a une remise en cause de la distinction entre assemblées représentatives et


associations citoyennes. On observe une articulation entre les différents acteurs, car l'opinion
est devenue un acteur de la vie politique. On assiste dans les démocraties contemporaines à la
formation directe des opinions. Le citoyen se fait désormais une opinion par lui-même, et est de
moins en moins dépendant du gouvernement (crise actuelle des partis politiques marquée par
l'abstention).

La démocratie est désormais à la fois une démocratie de représentation et d'interpellation.


Toutes ces évolutions révèlent la caractéristique essentielle de la notion de démocratie, c'est-à-
dire que c'est une œuvre inachevée, une réalité que l'on peut toujours améliorer, moderniser et
approfondir.

II. Limites de la démocratie représentative

Le principe même d'une représentation suscite une double crainte :

- Le risque d'une distorsion ou d'une distance trop grande entre les représentants et les
représentés. Les élus ne représentent pas toujours la diversité des électeurs à cause du
découpage électorale, la nature du mode de scrutin, l'évolution du pays...

- Le risque d'une certaine dépossession des gouvernés par leurs représentants. Il est clair
que les intérêts des élus ne coïncident pas forcément avec ceux des électeurs. Il arrive
même parfois qu'un élu ait à agir à l'encontre de ses convictions pour être dans la lignée
d'un programme. Cette crainte était déjà exprimée par Rousseau car il considérait qu'en
élisant des représentants, en déléguant son pouvoir, le peuple abdique sa souveraineté et
renonce à sa liberté.Ces différentes craintes ont alimenté la résurgence d'un certain courant
d'antiparlementariste et la promotion de nouvelles conceptions de la démocratie.

La notion de démocratie participative est issue de la gauche américaine des années 1960, avant
d'avoir été théorisée par des auteurs républicains. Cette théorie repose sur une critique de la
représentation et prône la participation à tous les niveaux de la société pour favoriser la
transparence de l'action publique et améliorer la qualité des débats publics. Les citoyens sont de
ce fait amenés à évaluer la qualité des services publics. Depuis une vingtaine d'années, la
démocratie participative se développe en multipliant des institutions visant à associer les
citoyens à la production des politiques publiques.
Les techniques de démocratie participative sont variées :

 Le budget participatif né au Brésil en 1989 qui consiste à associer les citoyens à la définition
des priorités budgétaires. Les habitants se réunissent par quartier, puis vont élir des
délégués qui vont siéger au Conseil du budget en transmettant leurs décisions, et ce Conseil
finalise les propositions avec les autorités municipales.

 Les référendums locaux

 La technique de jurys-citoyens : ce sont des citoyens tirés au sort qui formule une série de
recommandations concernant un problème sur une politique publique.

La démocratie participative se distingue de la démocratie représentative en ce qu'elle suppose


un transfert de compétences du peuple souverain à ses représentants par le biais du suffrage.
Elle se distingue aussi de la démocratie directe qui devrait établir idéalement une parfaite
concordance entre gouvernants et gouvernés. Cette démocratie participative constitue une
forme complémentaire de partage des décisions. Les citoyens sont consultés et émettent des
avis, mais la décision finale revient toujours à l'élu. A côté, on peut retrouver également la
démocratie délibérative : il s'agit d'une démocratie dans laquelle la décision est prise par
délibération de ses membres (adapté au petite société).

L'émergence de sa différente notion témoigne de la vivacité de la réflexion sur la démocratie et


cela renvoie à une conception particulière du rôle de l'État. De ce fait, l'État doit rechercher une
certaine neutralité, protéger les libertés individuelles et mettre en place des procédures
permettant aux citoyens de s'impliquer dans la vie collective. L'État est une sorte d'arbitre entre
les intérêts de chacun.

III. Évolution contemporaine de la démocratie française

La démocratie française connait 4 évolutions décisives qui sont liées les unes aux autres :

 Une certaine nationalisation des enjeux électoraux : lorsqu'on regarde les campagnes
locales, ce sont essentiellement des enjeux nationaux qui les structurent. On assiste à une
certaine unification au niveau national des différentes campagnes électorales. On a
tendance à retrouver les mêmes partis, alliances, clivages et thèmes de campagne, que ce
soit au niveau des élections nationales et locales.
 L'intensification de la compétition électorale : On observe une augmentation du nombre de
candidats à chaque élection, d'où l'augmentation des dépenses à cause des couts de
publicité, de communication et de marketing électoral.

 Une personnification des activités politiques : Les principaux partis politiques s'incarnent de
plus en plus dans un petit nombre de dirigeants, de figures marquantes, ayant une place
importante dans l'espace médiatique. L'influence de l'élection présidentielle et de la
télévision sur la scène politique conduit à privilégier un nombre réduit de personnalités
politique.

 Une collectivisation de la vie politique : Dans le fonctionnement de la démocratie, on


assiste à la disparition du "petit entrepreneur politique individuel" au profit des grandes
firmes politiques. Il est quasiment impossible maintenant de se faire élire sans le concours
d'un parti.

Toutes ses évolutions font que l'on arrive à une crise de la représentation, laquelle se manifeste
par le développement de l'abstention, du vote blanc ou nul, du vote pour les extrêmes, une
chute de l'engagement politique et une faible participation des citoyens aux élections.

Dans la plupart des démocraties européennes, on assiste à l'émergence de nouvelles pratiques :


les citoyens sont de plus en plus critiques (réseaux sociaux) et aspirent à une démocratie plus
directe. Toutefois, on ne peut pas dire que la démocratie soit condamnée, et plusieurs pistes de
réflexion peuvent être ouvertes pour remédier à cette crise :

 Améliorer la participation des individus à la vie politique en prévoyant un redécoupage


électoral des circonscriptions de manière périodique, effectué par un organe indépendant.
On peut également mettre en place une dose de proportionnelle dans la désignation des
représentants. La question de considérer et reconnaitre l'existence des votes blanc se pose
aussi. Toutefois, si le nombre de vote blanc est trop important, alors cela remet en cause la
légitimité de l'élection (argument contre la reconnaissance). Enfin, on peut se demander s'il
est nécessaire de rendre le vote obligatoire.

 Améliorer et utiliser davantage les mécanismes de démocratie directe : Le référendum


d'initiative populaire (initiative peu développée en France) a été introduit dans la
Constitution en 2008. Il s'agit d'associer le peuple aux prises de décision et de provoquer le
débat public.
 Développer le contrôle des élus : Donner la possibilité aux électeurs de remettre en cause la
présence de certains élus en leur demandant de démissionner.

SECTION 2 : Les systèmes autoritaires

Les systèmes autoritaires constituent une catégorie intermédiaire entre les démocraties
pluralistes et les systèmes totalitaires. On parle de "système autoritaire" pour qualifier un
système dans lequel on observe une hypertrophie de l'autorité. Dans certains cas, le peuple a le
droit de vote, mais le système électif est souvent fossé. On constate un non-respect des droits
de l'homme, une liberté d'opinion restreinte et un régime dans lequel la population ne peut
critiquer le pouvoir (ex : Corée du Nord, Russie, Chine, Tunisie, Turquie).

I. Les critères d'identification des régimes autoritaires

En général, ces régimes présentent 3 caractéristiques essentielles :

- Les rapports entre gouvernants et gouvernés reposent sur la force, et non sur la persuasion.
- La compétition pour le pouvoir est marquée, et échappent à la volonté formelle des
gouvernés.
- Les gouvernants usent de la force pour réduire l'expression et le développement d'une
opposition politique.

Il existe plusieurs types de régimes autoritaires : certains suppriment les élections, d'autres vont
bâtir un pluralisme de façade. Certains vont également accepter une expression politique, mais
elle va être limitée aux secteurs qui correspondent aux orientations des dirigeants. Les médias
sont en général censurés. Les forces armées et la police politique jouent un rôle important, car
ils sont nécessaires aux régimes autoritaires.

Dans ce type de système, on assiste à une faiblesse des mobilisations et de l'idéologie politique.
Il y a une tendance à l'abus d'autorité quel que soit la forme des régimes autoritaires. Ce sont
des dictatures un peu particulières, car ce type de régime affiche une ambition démocratique.

Les régimes autoritaires présentent 3 différences fondamentales avec les régimes totalitaires :

- Absence de projet idéologique s'imposant à l'ensemble de la société civile.


- Une répression moins généralisée que sous un régime totalitaire
- Limitation de la liberté, mais pas la disparition de celle-ci
II. Les typologies des autoritarismes

Les régimes autoritaires présentent des formes variées allant de l'autoritarisme patrimonial à la
dictature libérale du bonapartisme. Tous, en tout cas, refusent l'action civile des citoyens, et
portent atteinte à la liberté d'opinion et d'expression.

 L'autoritarisme patrimonial : Concerne le cas où les gouvernants perçoivent les biens


collectifs comme leurs biens propres, refusent d'institutionnaliser leur pouvoir, et le
"souverain" distribuent les postes, les biens matériels (généralement au sein de la famille).
Dans ce système, des clans familiaux se succèdent au pouvoir, gérant l'État comme leur
propriété.

 Le bonapartisme : Le pouvoir exécutif y est fort, le soutien populaire est obtenu dans les
urnes, et la toute-puissance du dirigeant repose sur le consensus populaire

 Les autoritarismes populistes : Ce sont des régimes recherchant et alimentant la ferveur


populaire pour asseoir l'autorité d'un chef charismatique. Le populisme s'appuie sur une
rhétorique simpliste de dénonciation des élites, il exalte le sens vrai du peuple contre la
dépravation des élites (ex : Hugo Chavez, Jean-Luc Mélenchon)

SECTION 3 : Les systèmes totalitaires

On parle de "totalitarisme" pour évoquer le système politique des régimes à parti unique qui
n'accepte aucune opposition organisée, et dans lesquels l'État tend à confisquer la totalité des
activités de la société.

Le concept de "totalitarisme" a été forgé au XXe s. pendant l'entre-deux-guerres. C'est un


opposant au fascisme qui utilise ce terme pour la première fois en mai 1923. A l'époque, ce
concept est conçu comme un instrument de la lutte politique (terme péjoratif employé dans les
milieux anti-fachistes). En 1925, les théoriciens du fascisme récupèrent ce concept et lui attribue
une connotation positive. Ce concept est utilisé est science politique pour qualifier un système
politique dans lequel l'État concentre tous les pouvoirs, intervient de façon autoritaire dans
l'ensemble des activités économiques, politiques et sociales, et l'État prend le contrôle de tous
les secteurs de la société. Ce type de système tente également de s'immiscer jusque dans la
sphère intime de la pensée, car tous les citoyens doivent penser la même chose, sous peine
d'être considéré comme un ennemi.

Le totalitarisme se caractérise par 6 points :


- Une idéologie imposée à tous
- Un parti unique contrôlant l'appareil d'État avec un chef charismatique
- Un appareil policier recourant à la terreur.
- Une direction centralisée de l'économie
- Le monopole des forces armées
- Le monopole des moyens de communication de masse

I. Les critères d'identification du totalitarisme

Ces critères sont au nombre de 4 :

1. Une idéologie officielle qui couvre l'ensemble des aspects de la vie sociale (ex : fascisme,
nazisme : vision inégalitaire et raciste de la société) : Les régimes totalitaires ont pour ambition
d'obtenir l'adhésion active et sans réserve de toute la population. Ces idéologies peuvent être
différentes selon les régimes mais elles sont toutes utilisé pour la même chose, tous leur sont
subordonné.

2. Existence d'un parti unique contrôlant l'ensemble des instances politiques nationales et
locales.

3. Un recours à la violence policière et à la propagande pour assurer l'obéissance de la


population.

4. Un contrôle des activités économiques par l'État

II. Le dispositif totalitaire

Le totalitarisme met en place un système institutionnel propre qui comporte au moins 4


éléments :

 Le parti unique et ses organisation collatérales : Le parti unique remplit plusieurs fonctions,
notamment encadrer la population et la mobiliser autour de l'idéologie du régime, assurer
l'éducation des masses, et enfin célébrer le culte du chef. Les militants du parti doivent
incarner "l'homme nouveau" que veut mettre en place le parti unique. Les organisations
totalitaires produisent de multiples incitations à s'engager activement dans le soutien au
régime. Ils s'assurent des positions de pouvoir, et peuvent même fournir de nombreux
emplois rémunérés.
 Un leader charismatique : C'est un visionnaire qui incarne l'État totalitaire et qui ne se
trompe jamais. Dans ce type de système, on assiste à une extrême personnification du
pouvoir. Le chef ne garde que les fidèles et élimine les concurrents. Il concentre tous les
pouvoirs entre ses mains, et dans certains cas, le chef peut faire surveiller son entourage par
la police politique.

 Un monopole idéologique : Seule la doctrine officielle est réelle et dit la vérité, toutes les
autres sont considérées comme fausses, dangereuses, et doivent donc être éradiquées de la
société (ex : mouvement politique, et aspect culturel : musique, œuvre d'art qualifié
d'œuvre "dégénéré" par le nazisme)

 L'hypertrophie des appareils répressifs : L'ensemble de la population peut entrer dans la


catégorie des "suspects potentiels". Le totalitarisme repose sur de puissants appareils
répressifs : les incriminations pénales sont arbitraires et les camps de concentration sont le
symbole de ces systèmes répressifs.

Le phénomène totalitaire présente ainsi une forme d'homogénéité. Toutefois, entre eux, il
existe quelques différences (ex : Mussolini a mis des mesures discriminatoires antisémites
seulement après son alliance avec Hitler, avant cela ne faisait pas parti de son idéologie).

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