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L’usage de la coercition(zorlama) ne peut être envisagé (kabul edilebilir) sans légitimité. Cela
est évident pour les régimes démocratiques, où le pouvoir politique implique(ima etmek)
l’acceptation déclarée(beyan,ilan edildi) des citoyens, et est même censé(sözde) réaliser leur
volonté. Mais cet impératif(zorunluluk) de légitimité vaut(değmek) également dans les
gouvernements autoritaires, au sein desquels le consentement(rıza) du peuple est aussi
recherché. Dans les régimes totalitaires, un intense travail idéologique est réalisé pour établir
la légitimité des gouvernants(yöneten). L’ampleur(kapsam,ölçü) des opérations de
propagande démontre(kanıtlamak) la nécessité de rechercher même dans ce cas le soutien ou
au moins le consentement du peuple. Les auteurs de coups d’Etat cherchent toujours à donner
une justification à leurs actes(eylem) : éviter la guerre civile, défendre(savunmak) la
révolution(devrim), etc. La légitimation est donc indissociable(ayrılmaz) du pouvoir politique.
De manière générale,
On appelle processus de légitimation les processus qui conduisent à l’acceptation de la
domination politique. L’un des principaux enjeux(zorluk) de l’étude des phénomènes
politiques est de comprendre dans quelles conditions, pour quelles raisons, et par quelles
pratiques, le pouvoir politique est accepté, et considéré comme nécessaire par ceux qui le
subissent. Le processus de légitimation est donc un élément constitutif(kurucu) de la relation
de pouvoir politique.
Ce qui est universel, c’est la nécessité de légitimation. Mais les formes de légitimation et les
principes de légitimité changent selon les sociétés. Les types de légitimité ne sont pas
universels, même si aujourd’hui on considère(düşünmek) la légitimité de type démocratique
comme devant nécessairement s’étendre(yaymak) à toutes les sociétés.
La distinction(ayrım) classique opérée(işletilen) par Max Weber, qui isole trois types de
légitimité différents, est tombé aujourd’hui presque dans la culture générale. Il est donc
important de la rappeler, en soulignant que Weber, qui parle de types de domination légitime,
a insisté(ısrar etmek) sur le lien qui unit(birleştirmek) légitimité et domination.
Jean-Jacques Rousseau a exprimé ainsi cette nécessité : “Le plus fort n’est jamais
assez fort pour être toujours le maître(usta), s’il ne convertit(dönüştürmek) sa force en droit et
l’obéissance(itaat) en devoir.” (Le contrat social livre 1). Il ajoute qu’il ne s’agit pas de
confondre la force et le droit (puisque la notion de droit n’aurait pas de sens si le droit périt
quand la force cesse) : “ Convenons que(katılmak) force ne fait pas droit, et qu’on n’est obligé
d’obéir(itaat etmek) qu’aux puissances légitimes. ”
On peut résumer de la sorte ce que Rousseau souligne : l’établissement durable(sürdürülebilir
kuruluş) d’une relation de pouvoir, tel que c’est le cas pour le pouvoir politique, implique(ima
etmek) que cette relation soit acceptée, et que le consentement(rıza) soit garanti par des
normes morales(ahlaki) et juridiques(yasal).
De manière générale, on peut retenir deux motifs de renforcer leur légitimité pour des
gouvernants
Le premier, c’est la motivation des membres de l’appareil d’Etat, c’est à dire des
auxiliaires du gouvernant, qui lui permettent l’exercice du pouvoir (police, armée,
bureaucratie). Pour ces auxiliaires, les rémunérations matérielles et la contrainte(kısıtlama)
sont utilement renforcées par ce que l’on peut appeler des “ gratifications symboliques ”.
C’est à dire soi de la possibilité de se représenter positivement pour eux-mêmes leur action
par rapport à des valeurs (patrie, révolution, utilité sociale, etc.), soit de bénéficier de la part
d’autrui de la reconnaissance ou du prestige liées à leurs actions (vous voyez que les deux
sont indissociables).
On retrouve cette nécessité, on l’a dit dans tous les régimes, même les plus autoritaires.
Le second motif de renforcer leur légitimité pour les gouvernants est bien entendu le risque de
révolte des gouvernés.
Si la relation de pouvoir n’est qu’un rapport de force(kuvvet), de coercition(zorlama), sans
accord sur des valeurs à respecter, le risque de révolte est permanent. Un régime fondé
exclusivement sur la force est contraint à des dispositifs de maintien de l’ordre
particulièrement coûteux et qui ne peuvent jamais atteindre à une complète efficacité. La
légitimation du pouvoir politique est en un mot une condition incontournable permettant aux
gouvernants d’établir une domination plus efficace, plus durable, et à un moindre coût.
La dimension(boyut) de lutte, de contrainte est importante dans les relations de pouvoir. Mais
cette dimension n’est pas la seule. Les relations de pouvoir sont en effet
ambivalentes(çelişkili,kararsız). Elles mêlent(karıştırmak) à la contrainte(kısıtlama), exercée
par la plus fort, l’acceptation, par le plus faible, ou ce qu’on appelle le plus souvent, le
consentement(rıza).
L’importance accordée au consentement dans une relation de pouvoir a été soulignée depuis
longtemps.
On trouve cette idée dans des traditions très différentes de la pensée politique. On peut en
prendre deux exemples opposés, qui se rejoignent sur cette question.