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Catherine Colliot-Thélène
2013/1 n° 40 | pages 27 à 47
ISSN 1243-549X
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https://www.cairn.info/revue-tumultes-2013-1-page-27.htm
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Catherine Colliot-Thélène
Université de Rennes 1
* Cet article a déjà fait l’objet d’une parution dans le numéro 8 de Jus
Politicum, revue internationale de droit politique. Nous remercions les éditeurs
pour leur aimable autorisation.
1. Thomas Hobbes, Léviathan, Paris, Éd. Sirey, 1971, pp. 161-162.
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13. Voir Jean Bodin, Les Six livres de la République (1576), livre 1, chap. 10
(Paris, LGF, 1993, notamment pp. 160-163). Voir le commentaire d’Helmut
Quaritsch, Souveränität, Entstehung und Entwicklung des Begriffs in
Frankreich und Deutschland vom 13. Jh. bis 1806, Berlin, Duncker
& Humblot, 1986, pp. 46 sq.
34 Les masques de la souveraineté
17. L’acte par lequel l’autorité est conférée au souverain n’est donc pas une
convention, laquelle est soumise à condition (voir Hobbes, Léviathan,
Deuxième partie, chap. 18, op. cit., p. 181).
18. Voir notamment Moses Finlay, L’invention de la politique, Paris,
Flammarion, 1985, p. 188.
19. Voir Helmut Quaritsch, op. cit., pp. 51-54.
20. Ibid., p. 51.
21. Le refus d’obéissance peut être justifié sans qu’un « droit » à la
désobéissance soit par là reconnu. Chez Bodin, comme plus tard chez Hobbes,
le citoyen n’a d’autre choix, face à un pouvoir abusif, que de mettre sa vie en
jeu ou de fuir. Voir Helmut Quaritsch, op. cit., p. 54.
36 Les masques de la souveraineté
27. Il n’y a pas chez Hobbes de pacte de soumission entendu comme un pacte
entre le peuple et une instance de domination quelle qu’elle soit. Ce n’est donc
pas Hobbes que vise directement Rousseau quand il récuse la thèse selon
laquelle l’établissement du gouvernement serait un contrat « entre le Peuple et
les chefs qu’il se donne » (Contrat social, III, 16). Mais on peut aussi bien dire
que le contrat de soumission est chez Hobbes inclus dans la convention par
laquelle se constitue le Commonwealth. Celle-ci consiste en effet pour les
individus à s’accorder mutuellement pour abandonner leur droit à se diriger
soi-même au profit d’un homme ou d’une assemblée institués par là même en
autorité souveraine.
28. Voir Contrat social, II, 3.
29. Voir Contrat social, II, 7 : « Du Législateur ».
30. Voir Contrat social, II, 7 (Rousseau, op. cit., p. 205) : « Celui qui rédige les
loix n’a donc ou ne doit avoir aucun droit législatif, et le peuple même ne peut,
quand il le voudrait, se dépouiller de ce droit incommunicable. »
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31. Voir Contrat social, II, 1 (Rousseau, op. cit., p. 191), ce passage d’où il
ressort que la loi garde le caractère d’un commandement : « Ce n’est point à
dire que les ordres des chefs ne puissent passer pour des volontés générales,
tant que le Souverain libre de s’y opposer ne s’y oppose pas. En pareil cas, du
silence universel on doit présumer le consentement du peuple. » Ce passage
doit être complété par cet autre (Contrat social, IV, 2, op. cit., p. 262), où
Rousseau note que d’éventuels opposants aux clauses du contrat s’en excluent
par là même, mais que « quand l’État est institué le consentement est dans la
résidence ; habiter le territoire c’est se soumettre à la souveraineté ».
32. Contrat social, I, 9 (Rousseau, op. cit., p. 187).
33. Contrat social, I, 7 (Rousseau, op. cit., p. 184).
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46. Le chapitre que le Contrat social consacre aux suffrages (IV, 2) est clair
sur ce point. C’est « hors le contrat primitif » seulement, c’est-à-dire pour les
lois ordinaires, que « la voix du plus grand nombre oblige tous les autres ».
Dans les Considérations sur le Gouvernement de Pologne, Rousseau distingue
de même entre les principes de « formation du corps politique et (…) les lois
fondamentales et qui tiennent à son existence », lesquels réclament
l’unanimité, et « ces multitudes d’articles qu’on a mis ridiculement au nombre
des lois fondamentales, et qui font seulement le corps de la législation, de
même que tous ceux qu’on range sous le titre de matières d’État, (…) sujets
par la vicissitude des choses à des variations individuelles qui ne permettent
pas de requérir l’unanimité ». (Rousseau, Œuvres complètes, Pléiade, Paris,
Gallimard, tome 3, p. 996).
47. Contrat social, I, 6.
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