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UNIVERSITE LOYOLA DU CONGO

FACULTE DE PHILOSOPHIE
SAINT PIERRE CANISIUS
KIMWENZA

TRAVAIL DE PHILOSOPHIE POLITIQUE

La Zombification avant la « Politique de la Zombification ».

Par : MUNGU’AKONKWA Lwigulira Directeur : Prof. Willy MOKA, sj

ANNEE ACADEMIQUE : 2021 – 2022.


INTRODUCTION

Dans l’Utopie de la dignité humaine face au réalisme de la Politique de Zombification,


l’auteur se demande pourquoi l’Afrique semble avoir délibérément choisi la voie de la
politique de la zombification, une politique qui consiste à créer des structures qui
appauvrissent l’esprit dans ses responsabilités d’imaginer, de concevoir et de conduire un
raisonnement cohérent ; des structures qui oppriment l’usage public de la raison, empêchent
tout innovation, tout exercice de l’esprit critique et toute capacité de penser par soi-même,
afin de maintenir l’ignorance publique, d’encourager le raisonnement de l’irresponsabilité et
de promouvoir l’imbécilisation collective,… tout cela en vue de permettre aux mêmes
personnes de se maintenir au pouvoir1.

Nous sommes tout à fait d’accord que cela est un choix. Mais nous posons qu’il est un choix
imposé et non délibérément accepté. Il est un choix pour une politique de zombification, dans
un contexte qui est lui-même zombifié. Car, pensons-nous, nul vivant, Africain ou pas, ne
peut opter pour une telle politique que si et seulement si, il est lui-même zombifié. Raison
pour laquelle nous voulons dans ce point montrer que la politique de zombification ne trouve
son origine que d’une politique de zombification antérieure. Face à un zombie qui tétanise le
peuple et ne vit que pour ravager dans le but de satisfaire ses gigantesques besoins, s’impose
le besoin imminent de la libération. Pour le tuer et piquer sa tête au-dessus d’un épieu en
signe de victoire, nous devons retrouver son antre et y pénétrer, découvrir son point faible, et
aller en profondeur de ses origines, étouffer ses petits, casser ses œufs et éteindre sa source
d’énergie, pour enfin conquérir la liberté tant attendue.

Nous voulons revenir aux conditions de possibilité du constat effectué par l’Auteur de
l’article. En nous demandant principalement s’il y aurait une pré-zombification qui pousserai
le Philosophe Politique (le Prof MOKA) à qualifier les politiques africaines de « politique de
zombification » ? Si oui, comment cela se remarque-t-il ? A quoi nous avancerait une lecture
rétrospective du phénomène déjà étayé ? En quoi cela est un plus, tenant compte des pistes
proposées par l’Auteur ?

1
W. MOKA, L’utopie de la dignité humaine face au réalisme de la Politique de la zombification, in Congo-
Afrique, pt 1, §1

1
1. De l’esclavage à la colonisation et de la colonisation au néo-colonialisme

La Zombification, comme définie par l’Auteur vise particulièrement une mise sous tutelle des
sujets gouvernés. L’histoire de l’Afrique à partir du 15 ème siècle se trouve marquée aussi
négativement par la rencontre avec l’Occident qui conduit à l’ignoble commerce des esclaves.
Avant que n’apparaisse cet abominable pratique, l’Afrique entretenait des bonnes relations
avec l’Orient et l’Occident. Mais comme l’histoire est dynamique, les différentes
représentations de certains Occidentaux face à l’Homme africain ont changé et ont conduit à
la « paupérisation anthropologique » et même épistémologique du Continent Noir et d’autres
coins de la terre.

Les hommes d’Afrique ont été traités de tous les noms par les « intellectuels Occidentaux » :
Lévy-Bruhl parlait des « sociétés inférieures » avec une mentalité « primitive ». Hegel
évoquait un peuple « sans histoire », un peuple « arriéré ». Piaget faisait allusion à une
mentalité « prélogique » et Claude Lévi-Strauss sortit le terme « sauvage ». Plusieurs
stéréotypes couraient les rues pour désigner ces hommes à la peau sombre, aux lèvres lippues
et aux nez écrasés comme une « péninsule en dérade ». D’autres scientifiques comme Karl
Von Linné, un naturaliste et Buffon établiront une hiérarchisation des races. En effet, presque
toutes les taxinomies du 18ème siècle postulent une inégalité multiforme entre les races,
l’homme blanc et en particulier l’Européen se situe au sommet de la hiérarchie et le Sauvage
au bas2.

En plus de ces différentes conceptions de l’homme Noir, la montée incontrôlable de


l’industrialisation en Occident, a engendré un besoin urgent d’approvisionnement en matières
premières. Certains coins du continent ayant été signalés riches en divers minerais ; en 1884
s’est tenu la malicieuse conférence de Berlin qui s’est soldée par la division du Continent
Africain, comme un morceau de gâteau.

De là a commencé la colonisation qui avait nécessairement pour rôle, l’enrichissement des


métropoles. Les régimes coloniaux ont semé la terreur, le clivage entre Noir et Blanc s’est
accentué, le Noir n’était formé que pour être le subalterne et jamais le supérieur, encore moins
le remplaçant du Blanc.

Ensuite, les indépendances ont été réclamées. Pour le cas de la RDC, la Belgique a voulu
garder son contrôle sur la colonie. La phrase d’un général de l’armée « après l’indépendance

2
Marylène Patou-Mathis, De la hiérarchisation des êtres humains au «  paradigme racial » | Cairn.info dans
Hermès, La revue 2013/2, n°66, pp 30 – 37, consulté en ligne le 23/22/2022.

2
égal avant l’indépendance » le démontre clairement. Des troubles politiques ont surgi de
partout. Beaucoup été commandités par la métropole qui espérait une demande expresse des
colonies, pour réguler la situation. Cela a bien marché pour la métropole qui s’est vu très vite
sollicité pour rétablir l’ordre. L’indépendance n’était, en effet qu’une mascarade. En vérité le
peuple s’est retrouvé piégé par ses propres dirigeant qui se trouvent être, non pas à leur
service, mais à celui de la métropole.

La métropole fait tout contribuer pour le maintient des colonies, sous le titre de pays
indépendants, sous sa tutelle. La tutelle politique étant plus dévoyés, elle a accordé une
indépendance politique. L’économie étant le poumon de tout régime politique, la métropole a
gardé les colonies « indépendantes » sous tutelle économique. Les acteurs politiques qui sont
en réalité, des marionnettes politiques au service des causes métropolitaines, font de la
politique du ventre pour se maintenir au pouvoir. Ayant fait du copier-coller, même au niveau
politique où se sont effectués des emprunts significatifs des systèmes de gouvernement ; le
continent se retrouve piégé sous ses propres choix. Tout ce conglomérat politique de divers
systèmes non adaptés et non maîtrisés donne naissance, non pas au monstre de Thomas
Hobbs, le Léviathan qu’est la figure de la puissance illimitée de l’Etat, mais au monstre
politique qu’est la « politique de la zombification ». Les acteurs de cette politique sont eux-
mêmes des zombies politiques parce qu’ils travaillent, non pas pour leurs peuples, mais pour
eux-mêmes et pour soutenir ceux qui travaillent pour la promotion de leur citoyens, les
puissances occidentales.

2. De la politique de la zombification à la politique de la vie

Nous avons démontré que la politique de la zombification a été déterminée par la


zombification antérieure du système politique. Cette politique, le démontre l’Auteur a comme
conséquence : la considération de la religion comme le refuge du peuple zombifié, l’abandon
des responsabilités, la croyance en un dieu thaumaturge, le salelanga bilanuisme3, la
corruption, la destruction de l’éducation, le clientélisme, le fanatisme, le favoritisme, la
réduction de l’homme en homo pambaus et l’exploitation du peuple4. Qu’à cela ne tienne,
devrions-nous continuer à nous plaindre de l’esclavage et de la colonisation ? En quoi cette
lecture rétrospective de la politique de la zombification importe-t-elle ?

3
Du lingala : salelanga bikamwa (accomplit pour moi des miracles), un néologisme entendu pour la première
fois de la bouche du Professeur MOKA, sj lors de sa leçon inaugurale de l’année académique 2019 – 2020 à
l’ULC.
4
W. Moka, Politique de la zombification, p.

3
Avec un peu de conscience nationale et de connaissance politique, nous pouvons relier la
situation politique actuelle au passé. Mais une vie basée nécessairement sur le passé est une
vie sans vie, puisque sa vie est du passé. Il nous faut donc connaitre ce passé pour mieux
vivre le présent et préparer l’avenir. Ainsi, comme nous posons la tutelle économique comme
base de toute dépendance politique qui conduit à la politique de la zombification, examinons
ces rouages pour penser un renouveau.

a. La dépendance économique :

Dans la sphère économiques de la RD Congo et de pays sub-saharienne, on remarque une


faible capacité de production, une économie extravertie, très ouverte et surtout tournée vers
l’extérieure, une économie déficitaire : une prédominance des importations par rapport aux
exportations ; une exportation de produits de base à très faible valeur ajoutée, à côté de cela,
une forte importation de produits manufacturés et des services à forte valeur ajoutée et enfin
la faible capacité de gestion des économies, causée par une insuffisance des connaissances
scientifiques et techniques pour une transformation adéquate des nos produits.

La zombification nous a tellement travaillé que même quelques principes simples de la vie
nous échappent. Par « principes simples » de la vie nous attendons : user de notre raison ;
produire nos propres tissus, fabriquer nos propres chaussures, cultiver notre propre nourriture,
fabriquer nos ordinateurs, nos propres fournitures informatiques ; lancer nos propres satellites,
construire nos propres systèmes politiques, construire notre propre observatoire astronomique,

De ce qui précède, nous remarquons que le mot « notre » revient plus souvent. Nous voulons
juste insister sur le fait que nous devons d’abord compter sur nous-mêmes et faire nous-
mêmes notre destin. Comme disait Aimé Césaire : « aucune doctrine ne vaut que repensée
par nous, que repensée pour nous, que convertie à nous »5. Entre la RD Congo et la Belgique,
la France et les USA, il n’y a pas de différence manifestes, ces coins du monde portent tous
les mêmes composantes chimiques. Les hommes qui y vivent sont tous les mêmes, étant
donné qu’ils partagent tous l’identité générique, selon Marcien TOWA. Ce qui les différencie
est tout simplement l’organisation historique et actuelle de leurs sociétés. Donc il n'y a rien
d’impossible que nous nous suffisions à nous-mêmes en mettant en pratique notre capacité de
création et de transformation6.

5
MUDIMBE, L’Odeur du Père, Essais sur des limites de la science et de la vie en Afrique Noire, Paris, Présence
Africaine, 1982, p. 200
6
Marcien TOWA, Identité et Transcendance, Paris, Harmattan, 2011, p. 210.

4
b. De la politique de la zombification à la politique de la vie :

L’Auteur parle de la politique d’humanisation, tributaire d’une prise de conscience, par les
dirigeants et les citoyens, de leur part de responsabilité. Pour y parvenir, il propose une mise
en place des structures qui obligent le respect des libertés individuelles et de droits
fondamentaux ; une lutte contre la corruption institutionalisée ; l’institution d’un Etat de
droit ; l’orientation de la justice et du travail vers la promotion du Bien Commun ; la
promotion d’une éthique de responsabilité et d’une culture de l’excellence ou du Magis7.

Ces propositions sont, bien entendu très réalistes. Mais nous préférons approfondir l’exigence
d’une « désimbécilisation » de la nation, en rappelant que pour savoir si une société est
imbécilisée, il faut analyser son système éducatif : l’attention que l’on y accorde, les moyens
qu’on y investit, les institutions de recherche et de réflexion, les productions scientifiques. La
tendance que nous retrouvons dans les pays sous régime « zombifié » est que le peuple
pleurniche et attend tout de l’Etat qui est considéré comme une mère providentielle. Cette
considération d’un Etat-providence tire son origine des lacunes sérieuses d’une chancelante
éducation à la citoyenneté. Les citoyens vindicatifs auprès du gouvernement, oublient que les
éléments du gouvernement viennent du peuple. Une meilleure éducation du peuple serait,
dans ce cas un remède à la politique de la zombification. Ceci est un investissement à long
terme, il permettra l’instauration d’une autre conception de l’Etat et favorisera la naissance
d’une politique de la vie, d’une politique de l’humanisation. Il nous faut donc penser notre
éducation et notre économie pour y arriver.

c. Penser notre éducation :

Selon un rapport de SAWYER en 1998, en Afrique les dépenses publiques par étudiant sont
passées de 6300 dollars au début des années quatre-vingt à 1500 en 1994 ; par ailleurs, 23000
universitaires africains s’expatrient tous les ans et les infrastructures universitaires se
dégradent d’année en année8. Pour le cas de la RDC, l’Université de Kinshasa considéré dans
les années 70 et 80 comme l’une des prestigieuses de l’Afrique, se retrouve aujourd’hui en
bas de l’échelle et ne reste Université que de nom et de par sa notoriété historique.

Entre la « politique » et la recherche, le gouvernement congolais valorise la politique et pas


n’importe laquelle, celle du ventre, un aspect de la « la politique de la zombification ». La
« science » se retrouve dépouillée de toutes ses valeurs, surtout de l’objectivité. Les hommes
7
C’est nous qui ajoutons.
8
SAWYER, Faut-il brûler l’Université Africaine, cité par F. LAWSON, Réussir l’Afrique : un hommage au
Pasteur Reto Gmünder, Cameroun, CIPCRE-EDITION, 2004, p. 37.

5
de sciences sensés éclairés l’agir politique, se retrouvent coincés sous la dépendance des
hommes du pouvoir. Beaucoup parmi eux se livrent à la quête sans merci de l’avoir matériel
et désacralisent ainsi le « temple » du savoir qu’est leur cerveau.

Etonnant et surtout aberrant qu’un politique gagne mieux sa vie, dans la facilité et le
mensonge pendant que l’homme de science9 peine à retrouver la sérénité nécessaire pour un
travail fructueux pour le bonum commune. Les fameux mécènes, parmi lesquels se trouvaient
des rois et des princes, ont cédé leur place à des hommes de pouvoir visant à transformer nos
éminents professeurs et enseignants en « zombies scientifiques », en « thuriféraire » de
l’homme politique10 ; en ventriloques, en penseurs corvéables à souhait11.

d. Penser notre économie :

De nos jours, dans un contexte de globalisation de l’économie, la situation de la RD Congo et


d’autres pays de l’Afrique sub-saharienne est encore plus critique. Ces pays n’arrivent pas à
subvenir aux besoins fondamentaux de leurs populations : les nourrir, les soigner, les
éduquer12. Les habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté, des ménages ne font qu’un ou
deux repas par jours, la couverture sanitaire est quasi-inexistante pour la majorité de la
population, l’accès aux services d’assainissement public est une chimère, l’espérance de vie
dépasse à peine la moitié d’un siècle, le pouvoir d’achat de la population se détériore au fils
des années, certains pays de l’Afrique de l’Ouest demeurent sous l’emprise du franc CFA,
l’augmentation continuel du taux de chômage,… la dette demeure un fardeau pour la RD
Congo et pour d’autres pays sub-sahariens. Selon NORRO, en pourcentage des exportations
des biens et services, et du PNB, la dette extérieure atteint respectivement près de trois cent
pourcents contre près de deux cent pourcents et quarante pourcents pour les autres pays à
faibles revenus et, près de trente pourcents pour les autres pays dits à revenus intermédiaires13.
Bref, l’Afrique sub-saharienne n’est donc présente sur la scène économique mondiale que par
le biais des dons et de l’aide publique au développement. Elle semble plus compétitive pour
la recherche de l’aide, mais pas nécessairement pour le commerce et l’industrie.

Viser l’indépendance à tout prix. Il est évident qu’une indépendance totale est impossible,
dans le sens où nous ne pouvons pas nous suffire à nous seuls. Nous devrions privilégier,
9
Par « homme de science » nous sous-entendons un « intellectuel ».
10
Paulin Manwelo, Quel modèle d’intellectuel pour la RD Congo ?, In Congo-Afrique, Février 2010, n°442, p
84.
11
Ibid, p. 86.
12
Kä Mana, F. LAUWON, J-B. KENMOGNE, L. SEBISOGO, Réussir l’Afrique, p. 32
13
NORRO Michel, Economies africaines : analyse économique de l’Afrique subsaharienne, cité par F.
LAWSON, Réussir l’Afrique, p. 37.

6
comme le faisaient nos ancêtres la pratique du « troc ». Cette fois, non pas comme au bon
vieux temps, mais dans le sens où nous pourrons procéder à l’échange des produits finis. Le
but à poursuivre est qu’acquérir la science nécessaire, la technologie nécessaire pour la
transformation de nos produits afin de les vendre à ceux qui en ont besoin. Ceci pour éviter
d’acheter, cent fois plus chers, les mêmes produits de chez nous à l’extérieurs, tout
simplement parce qu’ils y ont été transformés.

Pour exemple, si nous voulons exploiter notre sol diamantifère, nous nous assurons d’avoir la
science, la technique et les structures nécessaires pour une telle entreprise ; au lieu de le
confier à une multinationale extérieure qui en profitera plus que nous. Ou encore, nous
procédons à l’exploitation et nous imposons nous-mêmes, sur le marché national, le prix de
nos produits, au lieu de le subir. Une telle pratique est trop prétentieuse, elle ne tient pas
compte de la réalité du marché, nous rétorqueront les Agents de l’économie. Tout ce que
nous proposons est une prise de conscience, nous ne faisons que poser des systèmes simples
qui peuvent s’appliquer même à l’échelle national.

Entre la vente d’un bœuf et celle d’un diamant, où réside la différence ? Pourquoi pour le
premier le vendeur doit fixer son prix et pour le second l’acheteur fixe le sien ? Tout
simplement parce que pour le premier, le vendeur ne trouvant pas d’acheteur peut garder le
bœuf pour nourrir sa famille. Ce qui n’est pas le cas du vendeur du diamant. Ce dernier
ayant nécessairement besoin de capital, est obligé de vendre son produit, même au prix de
l’acheteur, sinon il mourra de faim, un diamant en main.

Par conséquent, la solution transparait. Heureusement pour nous, nous n’avons pas que le
diamant ou les autres minerais, nous avons aussi un sol fertile et des élevages prospères. Par
manque d’usines de transformation, cultivons nos terres, entretenons notre élevage, laissons
reposer les minerais, ils ne pourriront jamais. Ensuite industrialisons-nous pour atteindre un
niveau de vie prospère et exploitons notre sous-sol.

Nous ne devrions pas vivre dans un « attentisme irresponsable »14 qui nous ferait naïvement
croire que le monde tel qu’il est, viendra à notre secours par l’aide internationale massive ou
par des grandes actions humanitaires en permanence. « Nous avons à nous inscrire dans la
trame de la globalisation avec l’intention de nous y faire craindre et respecter, comme c’est le
cas pour la Chine dans son massif génie inventif aujourd’hui15.

14
Kä Mana, LAWSON, KENMOGNE, SEBISOGO, Réussir l’Afrique, p. 21
15
Idem.

7
CONCLUSION

Nous chutons avec Kä Mana qui déclare que « sans cette stature susceptible de développer en
nous la puissance de lutter contre ces nouveaux maitres du monde, sans une capacité
vigoureuse de nous défendre face à ces prédateurs et à leurs mercenaires, nous serons à jamais
des proies pour les vautours de l’économie mondiale »16.

Pour atteindre une politique de la vie, une politique de l’humanisation, la vie doit être au
centre du régime en place et même de tous les systèmes opérant dans la nation. Ceci exige le
concourt de tous pour la construction de la vie : le citoyen doit s’acquitter de ses devoirs en
payant l’impôt et la taxe exigés par l’Etat. L’Etat à son tour doit respecter les droits
fondamentaux de chaque citoyen ne mettant un accent particulier sur l’éducation : il doit
accorder une meilleure éducation en accordant aux hommes de sciences une place de choix
dans la société, bien au-delà des hommes politiques ; la sécurité : en traitant convenablement
les agents de l’ordre, militaires et policiers, pour espérer une paix intérieure durable. En
équipant en conséquence les personnels soignants, modernes et traditionnels, en octroyant à
ces derniers, des moyens techniques modernes pour un dosage juste et adéquat. En
industrialisant l’élevage, la pêche et l’agriculture pour une meilleure sécurité alimentaire.

Les perspectives sont multiples, mais nous sommes persuadés que si l’invitation au
patriotisme et au nationalisme est recommandée, si la promotion de l’éducation, de la sécurité
est au centre du régime en place, nous quitterons du marasme de la politique de la
zombification pour le bien-être de la politique de la vie ou de l’humanisation.

BIBLIOGRAPHIE

- J. KI-ZERBO, L’Histoire de l’Afrique noire, Paris, Hatier, 1972.


- Marcien TOWA, Identité et Transcendance, Paris, Harmattan, 2011.
- Marylène Patou-Mathis, De la hiérarchisation des êtres humains au «  paradigme racial » |
Cairn.info dans Hermès, La revue 2013/2, n°66, pp 30 – 37.
- MUDIMBE, L’Odeur du Père, Essais sur des limites de la science et de la vie en Afrique Noire, Paris,
Présence Africaine, 1982.
- Paulin Manwelo, Quel modèle d’intellectuel pour la RD Congo ? In Congo-Afrique, Février
2010, n°442.
- Kä Mana, F. LAWSON, J-B. KENMOGNE, L. SEBISOGO, Réussir l’Afrique, un
hommage au pasteur Reto Gmünder, Collection Foi et Action, Cameroun, CIPCRE-
EDITION, 2004.
- W. MOKA, L’utopie de la dignité humaine face au réalisme de la politique de zombification,
in Congo-Afrique.
NB : Très bon travail ! Peux-tu le proposer à la raison ardente après avoir corrigé et inseré
d’autres éléments importants ? N’oublie pas de repecter les règles de rédaction de la faculté :
16
Kä Mana, Réussir l’Afrique, p. 21.

8
le début du paragraphe est toujours en retrait, bien compléter aussi la note de bas de page,
etc. !

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