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Le Journal d’ Arrupe Jesuit University, Appel à Ecrire et à Envoyer des Articles

LA SURVIE CULTURELLE DE L’AFRIQUE


Dans les années 60, à l’aube des indépendances dans la plupart des pays africains, différentes
idéologies politiques ont vu le jour. Parmi ces idéologies, on peut distinguer celles de Julius
Nyerere de la Tanzanie et de Kwame Nkrumah du Ghana. Nyerere, dans son œuvre Ujamaa,
propose comme idéal, une société sans le besoin ni le penchant d’exploiter le prochain. Ce serait
donc, un socialisme Africain, autosuffisant dont la norme serait la collaboration et le
développement, avec comme modèle la famille Africaine. Quant à Nkrumah, l’idéal serait un
Etat panafricain basé sur l’unification politique et économique du continent. L’objectif serait de
fournir une force anti-impérialiste et de sauvegarder l’intégration politique et économique de
l’Afrique. Le but de ces hommes (ainsi que d’autres Pères de l’indépendance) était d’assurer la
survie des nouvelles états-nations de l’Afrique et surtout du continent.

Après plus de 50 ans, Plusieurs signes indiquent que la survie culturelle de l’Afrique est
menacée. La culture peut être définie comme l’ensemble formé par les façons apprises de sentir,
penser et agir rendant une société capable de se connaître et de comprendre le monde qui
l’entoure. Cela est facilité par une conception narrative de soi où, comme le dit Alasdair
McIntyre, les individus donnent un sens à leur vie en relation avec l’histoire dans laquelle ils se
retrouvent. Pour cette raison, ils se définissent comme membres d’une famille, d’un groupe
ethnique, d’une nation ou d’un continent. Les appels récents pour la séparation de la partie
anglophone du Cameroun et de la population de Biafra du Nigeria, reflètent une perte de
confiance en le récit national de ces différents Etats. Une telle perte de confiance peut être causée
par des inégalités économiques et sociales. La culture ne se limite pas à ce en quoi on nait ; une
acquisition passive des façons de sentir, penser et agir. Stuart Hall soutient que nous nous
intégrons dans une culture. Cela nous permet d’avoir un rôle actif en ce qui concerne la culture.

Malgré la légende sur le « développement en Afrique », le continent est vicié par une inégalité et
un manque toujours en hausse. L’augmentation du taux de chômage, le manque des structures
sociales de base, la mauvaise gestion des structures scolaires et sanitaires, la mauvaise
gouvernance et le haut taux de corruption constituent en partie, les facteurs qui menacent la
confiance mise dans ces nouvelles nations et dans le continent. L’une des conséquences de ces
facteurs est la migration massive au sein du continent ainsi que vers d’autres continents. Tout
cela menace la survie culturelle de l’Afrique.

Chiedza, le journal d’Arrupe Jesuit University a pour thème de son 20ieme Volume, No1, Mai
2018 : La survie Culturelle de l’Afrique. Dans cette publication, notre but est de réfléchir sur
les différents facteurs qui menacent mais aussi ceux qui assurent la survie de l’Afrique au niveau
tant individuel que collective. Si la conception de soi en tant qu’appartenant à une nation est à
travers les récits, qui donc contrôle la mémoire nationale ? Quels sont les effets de la censure de
l’art, des livres et du programme scolaire sur la mémoire nationale et sur le sens d’appartenance
à une nation ? La censure, provient-elle parfois du fondamentalisme culturel ? Quel est, en tant
que droit fondamental, l’avenir de la liberté d’expression en Afrique contemporaine ? L’échec
des états-nations, peut-il être relié à la mauvaise balkanisation de l’Afrique durant le
colonialisme ? Si l’identité d’une communauté est en partie façonnée par sa reconnaissance ou
pas, quel est la place de la reconnaissance dans la survie culturelle de l’Afrique ? Quel est le rôle
des médias dans la reconnaissance et la survie des cultures ? En cette ère des réseaux sociaux,
avec une facilité d’accès toujours croissante, comment peuvent-elles contribuer à la survie
culturelle ? L’anonymat entretenu par les réseaux sociaux, peut-elle être un danger pour
l’opinion public ?

Nombreux sont ceux qui ont vu en le changement de régime au Zimbabwe, une victoire de
l’opinion public. Comment de tels changements peuvent-ils garantir la survie des institutions
démocratiques ? Le récent retrait du Burundi de la Cour Pénal International (CPI), est-il au
service du peuple ou celui des leaders ? Quels genres de reformes dans les institutions politique
peuvent garantir la survie des Africains ? Quelles contributions l’Afrique peut-elle apporter au
reste du monde ?
La récente découverte des marchés d’esclaves en Lybie a été violement condamnée. Devrait-on
condamner seulement les marchands d’esclaves ? Qu’en serait-il des gouvernements des pays de
provenance des migrants ? Comment la survie des populations et des nations peut-elle être
affectée par les migrations internes ? La séparation est-elle la solution pour Biafra et la partie
Anglophone du Cameroun ? Quelle importance a été donnée à la survie de l’écosystème ?
Quelles peuvent être les contributions de la science et de la technologie pour la survie ?

Voici quelques questions que Chiedza suggère pour notre réflexion. Les articles devraient
contenir 4000 mots au plus. Nous acceptons aussi des articles, des revues de livres et des poèmes
qui ne sont pas nécessairement liés au thème suggéré. Tous les articles doivent être envoyé
a :https://www.journals.arrupecollege.org/index.php/chiedza/about/submissions au plus tard le
31 Mars 2018. Pour d’autres détails incluant le formulaire de Chiedza, veuillez-vous rendre au
site (www.journals.arrupecollege.org).
Merci.
Emmanuel Ogwu, SJ
Éditeur-en-Chef
Pour le Comité de Rédaction de Chiedza

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