Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
DOCUMENT 1 :
Avoir du pouvoir résulte d'une organisation de la relation telle qu'en l'absence de toute mobilisation de moyens propres à
rappeler à autrui sa dépendance, celui-ci adopte néanmoins une attitude ou un comportement (d'action, d'abstention) dont sa
propre dépendance est la condition nécessaire et suffisante. Avoir du pouvoir ne suppose pas en soi une manifestation visible
de volonté ou d'intention ni même, à strictement parler, la conscience de détenir un pouvoir {contra Wrong, 1979, p. 9).
C'est l'attitude de l'assujetti qui dans cette hypothèse fonde la réalité de la relation <le pouvoir, celle-ci serait-elle fondée sur
des perceptions imaginaires des moyens susceptibles d'être mis en œuvre. Dans une dictature, par exemple, la peur peut être si
intense que les sujets en viennent à s'abstenir de comportements non explicitement défendus, voire jugés souhaitables par le
dictateur ; en outre, l'expérience antérieure de la force peut conduire à exagérer dans le présent les moyens coercitifs dont dispose
encore le régime pour obtenir la soumission. Ces remarques visent à souligner combien avoir du pouvoir c'est être « crédité »
d'une certaine capacité virtuelle à agir sur autrui. La réputation d'avoir du pouvoir, même si elle repose en partie sur l'illusion
ou l'ignorance, produit des effets de réalité, du moins jusqu'à ce que se dissipent les faux-semblants à l'occasion d'une situation
concrète qui exige l'exercice effectif du pouvoir. Ainsi rencontrons-nous la problématique des mythes et représentations
sociales agissant comme élément structurant la relation de pouvoir.
Qu'il y ait ou non manifestation d'intention de A vis-à-vis de B, c'est donc l'inflexion des attitudes ou comportements de B sous
l'effet de sa dépendance, qui manifeste que A détient du pouvoir, et cela alors même qu'aucune allusion explicite n'a été faite par
lui aux moyens dont il dispose pour assurer son contrôle. Dans cette hypothèse où aucune interaction ne se concrétise
visiblement, il est tentant de glisser insensiblement d'une approche relationnelle à une approche substantialiste. Le pouvoir de
A est alors assimilé à une sorte de capital dispensateur de bénéfices ou à un attribut plus ou moins mystérieux. Ainsi la
tradition parle-t-elle du pouvoir du monarque, comme s'il s'agissait d'un bien, précieux, qu'il conserve « même lorsqu'il est
endormi dans son lit » Source : P Braud, Op Cité.
Questions :
1. Expliquez la phrase soulignée , ne vous semble t'elle pas paradoxale ?
2. Comment expliquez vous que I' individu B se soumette à l'individu A alors quecelui ci ne le lui demande pas
explicitement ?
3. Quelle conséquence sur l'analyse du pouvoir risque d'avoir cette définition (expliquer en prenant l'exemple du roi)
Document 2:
Le pouvoir, quelles qu'en soient les multiples facettes, gît toujours dans l'interaction; il est relation entre des acteurs ou des
systèmes d'attitudes.d'opinions et de comportements. Inversement, toute interaction est nécessairement caractérisée par
une relation de pouvoir, unilatérale ou mutuelle, qui s'exprime à travers un échange d'informations (lato sensu). En réalité,
malgré certaines apparences, avoir du pouvoir suppose toujours une relation sociale, une interaction authentique non pas
simplement virtuelle mais réelle.
Source : J Russ, les théories du pouvoir, LGF, 1994..
Questions :
-En quoi l'analyse précédente semble t'elle critiquable ?
-Montrez que le pouvoir gît toujours dans l'interaction .
I - POUVOIR ET AUTORITE
DOCUMENT 4 :
L'autorité désigne littéralement le droit ou ie pouvoir de décider ou de commander, la capacité, en son sens le plus large, à
se faire obéir ou respecter. Dans le langage courant, !e terme d'autorité est à rattacher à la force du caractère, à la capacité
(innée ou conférée par un titre ou une fonction) d'imposer ses vues, de faire exécuter ses décisions : on fait alors «preuve
d'autorité». L'autorité fait face à la concurrence de sa forme pathologique, l'autoritarisme. Ce dernier peut se définir
comme la forme négative de l'autorité, c'est-à-dire comme l'imposition d'un point de vue dans Se mépris du.pSuraiisme et
des avis extérieurs. Le terme d'autorité désigne une compétence particulière d'un individu, d'une institution, mais ne
répond pas de .lui-même à la question de sonorîgine. Un homme seul monopolisant le pouvoir jouit de l'autorité, un
homme de savoir représente lui aussi une forme d'autorité, de mêmeque l'on ne contestera pas l'autorité d'un juge ou d'une
institution compétente.
Source : F.Bunel et alii, Les mots du pouvoir, Vinci
Questions :
1. Définissez avec vos propres termes le mot autorité, donnez des exemples personnels.
2. Distinguez l'autorité de l'autoritarisme .
DOCUMENT 6:
La ressource antithétique de la force, c'est la légitimité. Weber fait grand usage de cette notion, et il semble qu'il n'y ait
pas pour lui de domination durable sans une légitimité minimale. Un pouvoir légitime est celui qui a la capacité de faire
accepter ses décisions comme bien fondées; il est, en terme» d'interaction et de comportement, un pouvoir dont les
directives font l'objet de l'adhésion, ou du moins de l'acquiescement, de ceux auxquels elles sont destinées. Cet
aquiescement résigné ou cette adhésion enthousiaste contribuent à faire du pouvoir une obligation morale ou juridique qui
lie le dominé au dominant, ou au titulaire du pouvoir. Mais ni l'un ni l'autre ne suffit puisqu'à leur défaut, l'institution
légitime est en mesure de mobiliser des sanctions efficaces contre le contrevenant
Source : R Boudon et F Bourricaud, dictionnaire critique de sociologie, PUF.
Questions :
1. Expliquez la phrase soulignée
2. Quelles conséquences en trie Weber ?
3. Cela signifie t’il que l’institution légitime ne recourt jamais à la force ou à la contrainte ?
Document 7 : 6 p 23
Questions :
1. Expliquez chaque forme de légitimité et donnez un exemple pour chacune
C- SYNTHESE
1. En quoi l'expérience de Milgram permet-elle de mieux expliquer le comportement du bataillon 101 ? quelles en
sont les limites ?
2. Peut-on dire que l'expérience historique serve de leçon ?