Vous êtes sur la page 1sur 10

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA

RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Université Internationale de Yamoussoukro République de Côte d’Ivoire

Année Universitaire :2022-2023 Union-Discipline-Travail

Charge de cours : S. K. M’BRA

Travaux diriges de licence 3 Droit Session 1 Semestre1

TRAVAUX DIRIGES DE DROIT ADMINISTRATIF DES BIENS

AVANT PROPOS
TD :
Venir en td avec intro rédigée et plan détaillé. Travail : commentaire d’arrêt ou de décision.
- DOSSO Karim, Droit administratif des biens, éd, 2016.
-Emmanuelle Gillet-LORENZI et Seydou TRAORE, Droit administratif des biens,
préparation au concours attache territorial.
-SORBARA Jean-Gabriel, Manuel de droit administratif des biens ; Paris, PUF ; 2016 (1ère
éd.)
- FOULQUIER Norbert, Droit administratif des biens ; Paris, LexisNexis ; 2018 (4ème éd.)
- Jean-Marie Auby, L’action domaniale, AJDA 1983, p. 507 ;
- MORAND-DEVILLER Jacqueline, Droit administratif des biens ; Paris, Lextenso ; 2016
(9ème éd.)
- TOUZEIL-DIVINA Mathieu, Dictionnaire de droit public interne ; Paris, LexisNexis ; 2017
(1ère éd.).
- TOUZEIL-DIVINA Mathieu, Dix mythes du droit public ; Paris, Lextenso ; 2019 (1ère éd.).
-Je veux réussir mon droit, Isabelle Defrénois SOULEAU, Méthodologie de travail et clés du
succès, 6e éd.
-Le Gaja (les grands arrêts de la jurisprudence administrative)
- Le Jurisclasseur administratif
- Le Jurisclasseur propriété publique
- LATH Yedo Sébastien, Droit administratif général, Tome 2, L.E.C.A.P,2e éd, 2015.
-Lexique des termes juridique, DALLOZ, 18e éd.
- Paterne MAMBO, Droit administratif des biens, éd, 2016.
- Rene DEGNI-SEGUI, Droit administratif général, Tome 3, Abidjan, NEI-CEDA,4e ed.,2013.

1
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
- Actualité juridique française de droit administratif
- Revue française de droit administratif
Revues particulières :
-code de justice administrative
-code général de la propriété de la personne publique
- La revue juridique de l’entreprise publique
-loi de 98-755 du 23 déc. 1998
Internet :
- Site du Ministère des Finances et de l’Economie (http://www.minefe.gouv.fr)

FICHE N°1
THEME : LA PROPRIETE PUBLIQUE

Note introductive
Le droit des propriétés publiques renvoie, bien évidemment, à l’ensemble des règles,
procédures et formalités rendues applicables à l’acquisition, à la gestion, à la conservation, à
l’utilisation et à la protection des biens qui sont la propriété des collectivités publiques. Ce
régime juridique est, en principe, exorbitant du droit commun.
Mais il peut être celui de droit commun. Cette dualité des régimes juridiques s’explique par le
rattachement traditionnel des biens publics soit au domaine public, soit au domaine privé de la
collectivité publique considérée. Il en résulte une « domanialité publique » et une «
domanialité privée ». Deux régimes juridiques dont l’application est fonction soit d’une
prescription législative (classant un bien dans telle ou telle catégorie), soit de l’usage qui est
fait du bien public par l’Administration ou les administrés.
CAS PRATIQUE
Nouvellement élu, le maire de la commune de N’KLOBIAN vous demande de l’éclairer sur
différentes questions qui se posent à lui dans la gestion du patrimoine de la commune.
1. La Société B., opérateur de télécommunications et titulaire d’une autorisation d’occupation
du domaine public hertzien, souhaite installer une antenne relais sur le côté du clocher de
l’église de X..., église romane classée et qui appartient à la commune.
Le maire serait disposé à délivrer l’autorisation d’occupation domaniale nécessaire et l’ancien
curé desservant n’y était pas hostile. Cependant le nouveau desservant récemment désigné par
l’évêque s’y oppose au motif que la maintenance d’un tel équipement implique la possibilité
de visiter les lieux à toute heure, au risque de troubler les offices ; il ajoute que ce serait là
prêter la main à l’établissement de réseaux de communications qui véhiculent autant le pire
que le meilleur, et que telle n’est pas la destination d’un édifice cultuel.
Le maire de N’KLOBIAN, qui est lui-même favorable à l’installation de l’antenne relai, peut-
il passer outre l’accord du desservant ? Si cela n’est pas possible le maire ou l’opérateur de
télécommunications pourrait-il contester le refus du desservant en justice ? Et devant quelle
juridiction ?

2
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
2. Sur une partie du territoire communal, un agriculteur demande la démolition, par la
commune, d’une borne-fontaine qui, effectivement, n’est plus utilisée et qu’il prétend avoir
été abusivement implantée sur sa propriété à l’origine.
Le maire serait favorable à la démolition mais son secrétaire de mairie lui objecte un principe
qui interdirait la démolition d’un ouvrage public irrégulièrement implanté. Que penser de
cette affirmation ?
3. Une des curiosités de la commune est ce qu’on appelle « l’allée des champignons », sorte
de chemin planté, conduisant autrefois aux principales galeries des champignonnières et
agrémenté de panneaux explicatifs, de descriptifs et d’indications topographiques. Cette allée
appartient à la commune ; elle n’est pas ouverte à la circulation automobile ni classée dans la
voirie communale.
Doit-on cependant considérer qu’elle fait partie du domaine public communal ?
Si tel est le cas, quelle est la situation en droit des marchands ambulants autorisés à exercer ?
Le maire est-il en droit de renouveler le bail commercial qui unit la commune à Mme
DONNNETOUR pour l’exploitation par elle d’un commerce de restauration rapide installé
sur l’allée ?

EXERCICE :
Sujet : « JB Proudhon n’est pas le père du domaine public mais son parrain »
« C’est difficile de mettre une laisse à un chien une fois qu’on lui a posé une couronne sur la
tête » (Tyrion LANNISTER, Saison 02)

FICHE 2
THEME : LA CONSISTANCE DU DOMAINE PUBLIC
Note introductive
La seule détermination des critères permettant d’identifier la catégorie juridique qu’est le
domaine public ne renseigne ni sur le champ d’application territoriale, ni sur la composition
matérielle de ce domaine public. L’inventaire des propriétés publiques et leur classification
dans des catégories juridiques particulières ne manquent pas d’intérêt. Cette démarche
permettrait d’identifier les services affectataires, d’estimer les dépenses d’entretien et les
recettes d’occupation domaniale.
Il n’est pas contestable que, pour l’essentiel, le domaine public des différentes personnes
publiques bénéficie d’une composition matérielle identique. On y rencontre les mêmes
catégories de biens et de classifications. On distingue le domaine public immobilier et le
domaine public mobilier.
TEST DE CONNAISSANCE
1-expliquer le domaine public immobilier
2-le domaine public immobilier artificiel
3-le domaine public mobilier

3
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Sujet : la définition domaine public en droit ivoirien
Sujet : l’occupation du domaine public : faites une étude compare de la permission et de la
concession de voirie
Sujet : comparez le domaine naturel (Sénégal) et le domaine public (C.I), à travers la loi non
promulguée du 20 mars 1963.
COMMENTAIRE : « Toute la domanialité publique repose sur l’idée de l’affectation des
choses à l’utilité publique » (Maurice Hauriou, précis de droit administratif ;1900).
« La nuit se regroupe et voici que débute ma garde. Jusqu’à ma mort, je la monterai. Je ne
prendrai femme, ne tiendrai terres, n’engendrerai. Je ne porterai de couronne, n’acquerrai de
gloire. Je vivrai et mourrai à mon poste. Je suis l’épée dans les ténèbres. Je suis le veilleur au
rempart. Je suis le feu qui flamme contre le froid, la lumière qui rallume l’aube, cor qui
secoue les dormeurs, le bouclier protecteur des royaumes humains. Je voue existence et mon
honneur à la garde de nuit, je les lui voue pour cette nuit-ci comme pour toutes les nuits à
venir » (Serment des frères jurés).

COMMENTAIRE : « le domaine public, à l’instar du service public, est ce que la puissance


publique souhaite qu’il soit qu’une notion dite objective »
« Tu es une petite créature malveillante, fourbe, lubrique et peine d’envie. La loi des hommes
t’autorise à porter mon nom et mes couleurs, puisque je ne peux pas prouver que tu n’es de
moi » (Tywin LANNISTER à Tyrion LANNISTER, Saison 03)

FICHE 3
THEME : L’ENTREE OU L’INCORPORATION AU DOMAINE PUBLIC

Note introductive
La connaissance des critères requis pour l’appartenance d’un bien au domaine public ne
renseigne pas nécessairement sur le processus qui conduit un bien ordinaire à recevoir la
qualification de dépendance du domaine public. Les différentes propriétés publiques subissent
des mutations qui se manifestent au niveau de leur entrée ou de la fixation de leurs rapports
juridiques avec les propriétés privées.
TEST DE CONNAISSANCE
1-expliquez les variations de la consistance du domaine public
2-. Expliquez les procédures dérogatoires de sortie du domaine public

COMMENTAIRE : « C’est pas l’homme qui prend la mer. C’est la mer qui prend
l’homme » (RENAUD, Dès que le vent soufflera ; 1983).
« Le serpent … ! Me prend-il pour un écureuil ? se figure-t-il que j’ai planqué Sansa quelque
part, que je stocke comme une noisette en prévision de l’hiver ? » (Tyrion LANNISTER,
Saison 04)

4
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE

BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE
- Claude Durand, Désaffectation et déclassement des biens du domaine public, RDP 1956, p.
233 ;
- Hélène Simonian-Gineste, L’avenir du principe de l’inaliénabilité du domaine public, RDI
1989, p. 169 ;
- Stéphane Duroy, La sortie des biens du domaine public : le déclassement, AJDA 1997, p.
819 ;
- Maylis Douence, L’inaliénabilité du domaine public, AJDA 2006, p. 238.
- Christian LAVIALLE, L’imprescriptibilité du domaine public, RFDA 1985, p. 27.

FICHE 3
THEME : LA SORTIE DU DOMAINE PUBLIC

Note introductive
L’appartenance d’un bien public au domaine public est tributaire, en principe, de la volonté de
la collectivité publique propriétaire. Sauf exception, des actes juridiques portant incorporation
et affectation sont nécessaires. Cette observation conduit à poser la question de la sortie. La
même volonté se retrouve-t-elle au niveau de la sortie de ce même domaine ? La collectivité
publique dispose-t-elle d’une faculté à cet égard ? Partons d’un rappel pour bien situer les
enjeux et les difficultés.
L’autorité administrative n’est habilitée à conférer à un bien la qualité de dépendance du
domaine public que si et seulement si les critères exigés sont préalablement remplis.
L’observation selon laquelle un bien public donné réunit lesdits critères se réalise à l’extérieur
de l’autorité administrative. La volonté est importante, certes, mais elle n’est qu’un élément
du processus de « conversion ». Une lecture a contrario de ces mêmes considérations est alors
plausible. L’autorité administrative n’est pas nécessairement compétente pour faire sortir du
domaine public un bien qui persiste à remplir les critères de cette appartenance. La sortie n’est
légalement possible qu’après la destruction préalable des critères.
L’exigence d’une sortie régulière présente l’avantage de fournir une solide protection au
domaine public. Une procédure spécifique est prévue pour permettre à l’autorité compétente
de provoquer, éventuellement, une sortie régulière du domaine public. Le contenu du nouvel
article L. 2141-1 du CGPPP permet de saisir les étapes et les conditions à respecter. Selon ce
texte : « Un bien d’une personne publique, qui n’est plus affecté à un service public ou à
l’usage direct du public, ne fait plus partie du domaine public à compter de l’intervention de
l’acte administratif constatant son déclassement » (article L. 2141-1 du CGPPP). Ces
dispositions organisent une procédure de droit commun de sortie du domaine public. Mais elle
est assortie de dérogations prévues par les deux articles suivants L. 2141-2 et L. 21413.
COMMENTAIRE D’ARRET :
TGI Dieppe – 29 juin 2016 – SNCF Réseau c/ Département de la Seine- Maritime
FNAUT : Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports

5
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
CE section – 20 février 1981 – Assemblée pour la protection du site du vieux Pornichet
COMMENTAIRE : Le domaine public : « Vous trouverez qu’il est plus facile d’y entrer
que de sortir » (Sir Walter SCOTT, la prison d’Edinburg ; The Heart of Midlothian), 1818).

THEME 4: LA PROTECTION DU DOMAINE PUBLIC

Note introductive
Indépendamment du régime juridique de la sortie du domaine public, le droit domanial a
toujours organisé, depuis l’Ancien Régime, une protection du domaine public dirigée contre
les collectivités publiques propriétaires et contre les particuliers. Cette protection, visant à
préserver l’intégrité du domaine public, est reprise et confirmée par la loi. Mais le législateur
a saisi l’occasion pour lui apporter quelques assouplissements.

SEANCE : Des protections du domaine public I : de la règle faucartienne des « 3I »


COMMENTAIRE : « L’Etat (…) est toujours solvable ; mais, d’un autre côté, (…) si l’on
pouvait saisir les immeubles, les meubles, ou l’argent qui lui appartiennent (…) on courrait le
risque de désorganiser le service public auquel ces objets sont consacrés » (E-V-M.
FOUCART ; Eléments de droit public et administratif ; 1855).
« Tous les hommes doivent mourir (Valar Morghulis), mais nous ne sommes pas des
hommes » (Daenerys TARGARYEN, saison 03).
COMMENTAIRE D’ARRET :
Conseil d'Etat – 30 septembre 2005 – Cacheux
TEST DE CONNAISSANCE
1- les étrangers peuvent-ils être légalement propriétaire des terres du domaine foncier rural ?
(98-750 du 23 déc. 1998 relative au domine foncier rural)
2- les effets de la règle de l’inaliénabilité
3-la portée de la notion d’aménagement spécial dans la définition du domaine public en droit
français
4- les rapports de voisinages et la protection du domaine public
5- l’occupation privative du domaine public et le principe de la précarité
6- le domaine privé et la propriété privée

BIBLOGRAPHIE INDICATIVE
CAA Marseille, 4 mars 2014, Canards & Dauphins
- Claude Durand, Désaffectation et déclassement des biens du domaine public, RDP

6
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
1956, p. 233 ;
- Hélène Simonian-Gineste, L’avenir du principe de l’inaliénabilité du domaine public,
RDI 1989, p. 169 ;
- Stéphane Duroy, La sortie des biens du domaine public : le déclassement, AJDA 1997,
p. 819 ;
- Maylis Douence, L’inaliénabilité du domaine public, AJDA 2006, p. 238.
- Pierre Subra de Bieusses, Les servitudes administratives, Berger-Levrault, 1976 ;
- W. Coulet, L’institution des servitudes d’intérêt public, Droit et Ville, 1990, n° 30, p. 97 ;
-G. Liet-Veaux, A propos de l’accès aux voies publiques, Droit administratif 2002, chronique
n° 20 ;
- Seydou Traoré, De l’extension jurisprudentielle du principe de non-indemnisation des
servitudes de non-constructibilité, Construction-Urbanisme, n° 7-8, juillet-août 2006, étude n°
7, p. 5.

SEANCE : Des protections du domaine public II : servitude & police(s)


Sujet : « Non bis in idem ? Rejet ! » déclare la CGV au pénaliste épouvanté » in Ma défense
(sans y voir) du domaine public (1976).
« Ce que le roi rêve, la main l’édifie » ou plu pragmatiquement : » ce que le Roi chie, la Main
essuie » (Robert BARARTHEON à Eddard (Ned) STARK saison 01).
Sujet : « liberté, Egalité & Fraternité économique ! » telle est la devise de l’occupation
collective du domaine public.
SEANCE : L’arbre en droit administratif des biens
COMMENTAIRE : « l’arbre est né avant l’homme et mourra bien après lui. Qui aura la
patience du chêne ? » Colette MAGNY in Kevork / Les multinationales déboisent (1991).
« De quels dieux parlez-vous ? Des arbres que priait votre époux ? où étaient-ils arbres
lorsqu’on lui a coupé la tête ? Si vos dieux existent et s’ils sont juste, pourquoi le monde est-il
un lieu d’injustice ? » (Jaime LANNISTER à Kartelyn STARK, saison 01).
BIBLOGRAPHIE INDICATIVE
CAA Marseille, 10 avril 2017, Commune d’Aix en Provence

THEME 5 : L’UTILISATION ET L’OCCUPATION DU DOMAINE PUBLIC ET


LES CONTRAVENTIONS DE GRANDESVOIRIES

TESTE CONNAISSANCE
1- Le cadre juridique des rapports de voisinage du domaine public

7
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
SUJET :
« Le domaine public, tu aimes son utilisation collective ou tu… t’acquittes (d’une redevance
précaire et autorisée) ».
COMMENTEZ L’ARRET :
Conseil d'Etat section – 3 décembre 2010 – Ville de Paris et association Paris Jean Bouin
COMMENTEZ LE TEXTE SUIVANT :
L’exposé des motifs de la loi française du 25 juillet 1994 relative à la constitution des droits
réels sur le domaine public donne à lire :
« Le cadre juridique actuel n’est donc plus adapté. Les principes d’inaliénabilité et
d’imprescriptibilité du domaine public interdisent notamment de conférer des droits réels au
profit des occupants et de leur reconnaitre la propriété privée des constructions qu’ils y
édifient. Il en résulte des difficultés pour mobiliser les financements nécessaires ». Que
pensez-vous de cette appréciation ?

SEANCE : Des bières (du cimetière) loin des bars !


COMMENTAIRE : « C’est une étrange faiblesse de l’esprit humain que jamais la mort ne
lui soit présente, quoiqu’elle se mette en vue de tous côtés, et en mile formes diverses. On
n’étend dans les funérailles que des paroles d’étonnement de ce que ce mortel est mort (sic) ».
Mais « c’est nous, mortels misérables, qui refusons de voir ce triste spectacle, comme la
conviction de nos erreurs ». « Allons, et voyons » (BOSSUET, 1662)

COMMENTEZ L’ARRET DU CONSEIL D’ETAT DU 27 MARS 2015, SOCIETE


TITAUA LIMITED COMPAGNY :
REPUBLIQUE FRANCAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS
Vu la procédure suivante :
M. A...B...et la société Titaua limited compagny ont demandé au tribunal administratif de
Marseille de condamner la commune de Port-de-Bouc à leur verser à chacun la somme de 528
350 euros au titre de dommages et intérêts.
Par un jugement n°s 0601718, 0603671 du 20 octobre 2009, le tribunal administratif de
Marseille, après avoir donné acte du désistement de M. A...B..., a rejeté la demande de la
société Titaua limited compagny et les conclusions reconventionnelles de la commune de
Port-de-Bouc.
Par un arrêt n° 09MA04621 du 6 avril 2012, la cour administrative d'appel de Marseille a
rejeté l'appel formé contre ce jugement par la société Titaua limited compagny.
Par un pourvoi sommaire, un mémoire complémentaire et un mémoire en réplique, enregistrés
les 6 août et 6 novembre 2012 et le 8 décembre 2014 au secrétariat du contentieux du Conseil
d'Etat, la société Titaua limited compagny demande au Conseil d'Etat :
1°) d'annuler cet arrêt ;

8
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
2°) réglant l'affaire au fond, de faire droit à son appel ;
3°) de mettre à la charge de la commune de Port-de-Bouc la somme de 3 000 euros au titre de
l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Vu les autres pièces du dossier ;
Vu :
- le code général des collectivités territoriales ;
- le code de justice administrative ;
Après avoir entendu en séance publique :
- le rapport de M. Mathieu Herondart, maître des requêtes,
- les conclusions de Mme Nathalie Escaut, rapporteur public ;
La parole ayant été donnée, avant et après les conclusions, à la SCP Boré, Salve de Bruneton,
avocat de la société Titaua Limited Compagny et à la SCP Barthélemy, Matuchansky,
Vexliard, Poupot, avocat de la commune de Port-de-Bouc ;
1. Considérant qu'un bien immeuble résultant d'un aménagement et qui est directement affecté
à un service public à la qualité d'ouvrage public ; que, dans le cas où un ouvrage implanté sur
le domaine public fait l'objet d'une convention d'occupation de ce domaine dont les
stipulations prévoient expressément son affectation à une personne privée afin qu'elle y exerce
une activité qui n'a pas le caractère d'un service public, le bien en cause ne peut plus être
qualifié d'ouvrage tant qu'il n'est pas de nouveau affecté à une activité publique, alors même
que, n'ayant fait l'objet d'aucune procédure de déclassement, il n'a pas cessé de relever du
domaine public ;
2. Considérant que, par l'arrêt attaqué du 6 avril 2012, la cour administrative d'appel de
Marseille a relevé que le port autonome de Marseille avait, par autorisation d'occupation
temporaire du domaine public maritime du 31 mars 1989, modifiée le 4 décembre 1991, mis à
la disposition de la commune de Port-de-Bouc un ensemble de biens, comprenant des terrains,
plans d'eau et bâtiments, situés quai des Agglomérés sur le territoire de la commune et
destinés à " la réalisation et la gestion d'installations principalement liées à la mer " et que le
hangar de 3 600 m², qui faisait partie de ces biens, avait, par une convention d'occupation
temporaire du domaine public du 11 juillet 2000, été mis à la disposition de la société Petter
quality yachts qui devait construire un catamaran pour le compte de la société Titaua limited
compagny ;
3. Considérant que, pour juger que ce bâtiment ne pouvait, à la date de l'incendie dont il a fait
l'objet le 5 janvier 2004, être regardé comme un ouvrage public, la cour s'est fondée, d'une
part, sur la circonstance qu'en application des articles 3 et 5 de la convention du 11 juillet
2000, le bâtiment était destiné à une activité de " construction et réparation de bateaux de
plaisance, vente de bateau de plaisance, menuiserie et électricité " et que les parties
convenaient qu'il s'agissait d'une activité exclusivement privée, d'autre part, sur le refus
opposé par la commune, par un courrier du 13 novembre 2003, de prendre en compte la
demande de résiliation de la convention formulée par le liquidateur de la société Petter quality
yachts, lequel en avait les clefs et conservé la garde, ainsi qu'il ressortait de l'arrêt du 31 mai
2007 de la cour d'appel d'Aix-en-Provence ; qu'en en déduisant que, malgré son implantation
sur le domaine public, le local ne pouvait être regardé comme un ouvrage public, la cour a
exactement qualifié les faits qui lui étaient soumis et n'a commis aucune erreur de droit ;

9
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
4. Considérant que, pour juger que la société Titaua limited compagny n'établissait pas
l'existence de manquements susceptibles d'engager la responsabilité de la commune de Port-
de-Bouc à son égard, la cour a, d'une part, relevé que la convention n'avait pas été résiliée en
l'absence de remise des clefs et de restitution des lieux libres de toute occupation et, d'autre
part, que la commune avait procédé d'urgence à la fermeture des portes du hangar à la suite de
l'effraction constatée le 2 décembre 2003
; qu'elle en a déduit, par des motifs suffisants qui ne sont pas entachés de contradiction, qu'en
se bornant à reprocher à la commune l'absence de mise en sécurité et de fermeture de l'accès
des lieux, la société ne caractérisait pas l'existence de manquements de la part de la
collectivité à son obligation de sécurité, à l'origine de l'incendie déclenché le 5 janvier 2004,
dont la cause demeure inconnue ; qu'en statuant ainsi, la cour a exactement qualifié les faits,
dont la réalité n'est pas contestée, et n'a commis aucune erreur de droit ;
5. Considérant qu'il résulte de ce qui précède que le pourvoi de la société Titaua limited
compagny doit être rejeté, y compris ses conclusions présentées au titre de l'article L. 761-1
du code de justice administrative ; qu'il n'y a pas lieu, dans les circonstances de l'espèce, de
faire droit aux conclusions présentées au même titre par la commune de Port-de-Bouc ;
DECIDE:
--------------
Article 1er : Le pourvoi de la société Titaua limited compagny est rejeté.
Article 2 : Les conclusions de la commune de Port-de-Bouc présentées au titre de l'article L.
761-1 du code de justice administrative sont rejetées.
Article 3 : La présente décision sera notifiée à la société Titaua limited compagny et à la
commune de Port-de-Bouc.

10

Vous aimerez peut-être aussi