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1 – Question... définition. Top ! Je suis un lien de droit, qui se crée à cause d'un
événement volontaire ou involontaire, qui suis-je ?
A) un contrat
B) une obligation
C) un délit civil
D) un fait juridique
2 – La convention est un accord de volonté destiné à produire des effets de droit. Plus
précisément, cela signifie :
A) qu'elle peut éteindre une obligation existante
B) qu'elle peut créer une obligation nouvelle
C) qu'elle peut être faite sous forme de testament
D) qu'elle peut consister en une obligation de ne pas faire
5 - Un contrat qui s'exécute de manière immédiate, en une seule fois par l'échange des
consentements, est :
A) un contrat successif
B) un contrat principal
C) un contrat instantané
6 - Un contrat dont l'exécution nécessite l'écoulement d'un certain temps est :
A) un contrat lent
B) un contrat successif
C) un contrat de gré à gré
D) un contrat accessoire
7- Votre professeur de droit des obligations vous demande de lui rapporter au prochain
cours un contrat accessoire. Que lui apportez-vous ?
A) un contrat de vente d'immeuble
B) un contrat de vente d'accessoires de mode
C) un contrat de cautionnement
D) un contrat de bail
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8 - Votre voisine de table, en vous parlant de sa dernière soirée, vous a fait manquer un
bout du cours sur les contrats consensuels. Des amis vous proposent leurs notes, qui
diffèrent.
Lequel a raison ?
A) « contrat consensuel = amiable, échange des consentements »
B) « contrat consensuel = contrat conclu par le seul échange des consentements, principe du
consensualisme »
C) « contrat consensuel est contrat conclu par seul échange des consentements sans autre
formalité »
10 - Votre voisin, âgé de 30 ans et juriste de formation, vous entend réviser à voix haute
depuis sa terrasse. Il vous signale que vous avez oublié une catégorie de contrats dans
votre exploration du consensualisme et du solennel : les contrats réels.
A) facile : il s'agit des contrats qui concernent un bien, et non une prestation ( res = chose )
B) facile : il s'agit des contrats qui se forment par la remise d'un bien en plus de l'accord de
volonté
C) facile : il s'agit des contrats de type prêt à usage, dépôts, gages, prêts de
11 - Le contrat de gré à gré :
A) est le type de contrat proposé par les démarcheurs faisant du porte à porte
B) peut être conclu entre un vendeur et un acquéreur d'immeuble
C) peut être conclu entre un marchand de fruits et un client qui a envie de négocier le prix de
son achat
12 - Parmi ces contrats, lesquels sont dits d'adhésion ?
A) votre abonnement SNCF
B) votre contrat de baby-sitter
C) votre abonnement à un opérateur téléphonique
D) votre facture médicale
13 – Séduit par votre voisine d'amphi, vous lui proposez la conclusion d'un contrat :
vous vous engagez à la complimenter tous les jours, à lui porter son sac, à lui offrir un
café à la pause, à lui masser les épaules en cas de fatigue, voire plus si affinités... à
charge pour elle de faire la même chose. Il s'agit :
A) d'un contrat synallagmatique
B) d'un contrat à titre gratuit
C) d'un contrat consensuel
14 – Après réflexion, votre voisine vous fait une contre-offre : vous vous engagez à ne
pas lui parler, à ne pas l'approcher, à oublier son nom, son numéro de téléphone et son
adresse mail, tandis qu'elle ne fera rien du tout. Il s'agit :
A) d'un contrat d'adhésion
B) d'un contrat unilatéral
C) d'un contrat innommé
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16 – Votre voisin, âgé de 35 ans, a vu sur internet une offre dernière minute
Pour un week-end en cure thermale avec promotions sauna-piscine-dégustation d'eau
minérale. Sautant sur l'occasion, il vous confie Kiki, son adorable Fox Terrier de deux ans,
qui raffole de vos chaussures et qu'il ne peut emmener avec lui. Il vous permet en échange de
déguster les pèches de son jardin.
A) c'est un contrat conclu à titre gratuit
B) c'est un contrat conclu à titre onéreux
22 – Votre petite cousine, du haut de ses quatre ans, entre dans la période des questions
existentielles ; elle vous demande instamment ce qu'est un contrat translatif.
A) c'est un contrat de transport
B) c'est un contrat qui transmet des droits réels
A) un contrat de consommation
B) un contrat ad litem
C) un contrat intuitu personae
D) un contrat propter rem
24 – Parmi ces exemples, quelle situation caractérise une obligation de ne pas faire ?
A) la clause stipulant qu'un professionnel s'engage à s'installer à plus de 10 kms de son ancien
lieu de travail afin de créer une situation non concurrentielle avec son ancien employeur
B) l'engagement d'un cafetier à se fournir exclusivement auprès d'un fournisseur
C) la mise à disposition de marchandises aux commerçants qui feront la demande d'un
partenariat
25 – Une prestation de nature intellectuelle ne peut jamais être une obligation de faire :
A) vrai
B) faux
26 – Un ami en première année de droit vient vous consulter pour que vous lui
expliquiez ce qu'est une obligation de donner.
A) devant son air embêté, vous lui expliquez qu'il n'a pas à s'en faire car l'obligation de
donner n'existe pas en droit Sénégalais et n'est qu'une vue d'esprit de la doctrine – de toute
façon, c'est bien connu : les chercheurs aiment se torturer avec des concepts abstraits sans
applications pratiques
B) pour le rassurer, vous lui rappelez ses cours de latins du lycée : donner vient de donare,
qui implique l'obligation de faire une donation à quelqu'un. Ce cas s'applique particulièrement
pour les obligations naturelles récompensant des services
C) il vous semble qu'il s'agit de l'obligation de transférer la propriété d'un bien, mais vous
n'êtes pas sûr
28 – Pour lesquelles de ces obligations devez-vous prouver que le débiteur a commis une
faute afin d'engager sa responsabilité ?
A) obligation de soins du médecin
B) obligation du transporteur de personnes
C) obligation de non concurrence
29 – La défaillance du débiteur dans le cadre de l'exécution d'une obligation dite de
résultat ne peut engager sa responsabilité que s'il est prouvé une négligence coupable de
sa part.
A) vrai
B) faux
31 – Votre chargé de TD, de mauvaise humeur, vous interroge à l'oral. Il vous demande
à quelle notion rattacher cette définition : manifestation d'une volonté en vue de
produire des effets de droit.
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A) au contrat : il s'agit bien d'une manifestation de volontés destiné à produire des effets de
droit
B) à l'acte unilatéral : la définition est identique à celle du contrat, à l'exception du nombre de
volontés émises
C) au fait juridique : la manifestation de volonté traduit un acte illicite mais intentionnel
D) au quasi-contrat : il y a bien un fait volontaire et licite créant des obligations
33- Vous venez d'emménager en résidence universitaire, dans une coquette chambrette
de 19m² avec vue sur un grand jardin, murs repeints à neuf, lit une place Lorsque vous
avez signé le contrat de bail, vos parents ont signé un contrat de cautionnement afin de
garantir une éventuelle défaillance de votre part dans le paiement des loyers. Entre ces
deux contrats, lequel est le contrat principal ?
A) le cautionnement : c'est le plus important et le plus risqué
B) le bail : c'est la raison d'être du cautionnement
34- Saurez-vous reconnaître les actes juridiques unilatéraux dans cette liste ?
A) le testament
B) le congé d'un contrat de bail
C) le prêt sans intérêts
D) le cautionnement
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Cas°1
Dans chacun des cas présentés, vous trouverez quel est le contrat visé puis vous
procèderez à sa qualification en expliquant :
Situation n°1 : Lena vient de vendre son appartement à Pape. Ils ont signé le contrat chez un
notaire.
Situation n°2 : Mariétou vient de prêter 250 000 frs à sa meilleure amie, Astou qui souhaite
créer une entreprise.
Situation n°3 : Fatima sollicite également un établissement bancaire pour obtenir un prêt.
Situation n°4 : M. Diagne embauche une secrétaire dans son entreprise.
Situation n°5 : Sokhna fait réparer sa voiture par un garagiste.
Situation n°6 : Pour avoir brillamment réussi sa première année, Gadio a reçu un Smartphone
de la part de son père.
Situation n°7 : Pour être plus proche de la faculté, Safiétou vient de louer un studio à fann.
Situation n°8 : Un supermarché vient de contracter avec un viticulteur pour que celui-ci le
fournisse en vin, une fois la récolte effectuée.
Cas n°2
Astou souhaite acquérir un charmant petit appartement de banlieue, un 30 m² tout confort, sur
cour. Elle prend contact avec le vendeur potentiel, Firmin, directeur d’une agence de la
prestigieuse compagnie d’assurance « Toutassur». La vente doit être rapidement conclue,
d’autant que l’appartement est idéalement situé entre une grande surface et un complexe de
cinémas. Ses préoccupations ne se limitent pourtant pas à trouver le logement de ses rêves, il
lui reste encore à réunir la somme nécessaire à cette acquisition. Ses maigres revenus (elle est
actrice de théâtre) ne suffisent pas à convaincre sa banque de lui prêter l’équivalent du prix de
l’achat. Elle doit donc recourir à la générosité de sa riche grand-tante, Maty. A force de cris et
de pleurs, Maty finit par lui remettre l’argent nécessaire, tout en lui précisant que la charité lui
interdisait d’en exiger le remboursement.
La vente finit ainsi par être conclue. Quelques jours plus tard, Astou peut programmer son
déménagement. Elle fait appel à une entreprise spécialisée pour emballer et transporter ses
quelques meubles et ses maigres effets dans son nouveau palais. L’opération se déroule sans
trop de heurts, bien qu’un service de table en céramique, cadeau de sa tante Maty, ait été
complètement détruit à la suite de la chute malencontreuse du carton qui le contenait. Le
théâtre sur les planches duquel elle exerçait ses talents lui propose, la semaine suivante, un
emploi à plein temps, non comme actrice mais comme hôtesse d’accueil – et,
subsidiairement, gestionnaire du fichier des abonnés. Ses difficultés financières la pousse à
accepter le poste. Elle ne désespère toutefois pas de voir son talent un jour reconnu.
Qualifier les différents contrats en donnant toutes les explications utiles.
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Cas n°2
Le 10 janvier 1980, Monsieur Thiam donne à bail divers immeubles à Monsieur Fall, pour
une durée de quinze années consécutives à compter du 1er février 1980. En même temps,
Monsieur Thiam consent à son locataire une promesse de vente portant sur les immeubles
faisant l’objet du bail ; la vente sera réalisée par acte authentique dès que Monsieur Fall en
fera la demande ; il devra toutefois manifester sa volonté d’acheter au plus tard un an avant
l’expiration du bail. La promesse précise que le prix de vente s’élèvera à 50 000 000 FCFA et
prévoit les modalités de paiement. Le 31 janvier 1994, Monsieur Fall expédie de la poste de
son lieu de résidence une lettre adressée à Monsieur Thiam : dans cette lettre, il se déclare prêt
à acheter les immeubles aux conditions prévues, cette lettre dont le cachet de la poste indique
« 31.1.1994 – 18h », parvient à son destinataire seulement le 7 fevrier1994 ; Monsieur Thiam
refuse alors de considérer la vente comme conclue.
Monsieur Fall vient vous consulter : il souhaiterait savoir s’il peut contraindre Thiam à signer
l’acte de vente.
Cas n°3
M. Diop a, pour les besoins de son commerce, commandé du matériel à la société Fall
distribution ; que cette dernière avait précisé, dans les conditions générales de vente figurant
dans ses bons de commande, que ses offres ne devenaient définitives et ne constituaient un
engagement qu'après ratification de sa part, et que toute commande ne serait considérée
comme ferme qu'après acceptation par elle. Mais, avant l'acceptation de sa commande par la
société Fall distribution, M. Diop s'est ravisé et l'a rétractée.
Qu’en pensez-vous ?
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Cas n°5
Monsieur ndiaye, qui habite Dakar et projette de partir en vacances avec toute sa famille,
désire louer une villa au bord de la mer pendant le mois d’août. En avril, il se rend dans une
agence immobilière ; l’agent qui le reçoit lui propose une villa qu’il a été chargé de louer pour
les mois d’été : cette villa, située à Mbour, est aux dires de l’agent, très vaste (huit pièces),
très calme, toute meublée et équipée d’un grand confort, et située à proximité immédiate de
la mer. Au vu de cette description, Monsieur ndiaye décide de louer ladite villa en août, se
déclare d’accord avec le prix de location de 600 000FCFA, et envoie un acompte de 300 000f
au propriétaire, le solde étant stipulé payable avant le 5 août.
Le premier août en fin d’après-midi, Monsieur Ndiaye arrive toute sa famille sur le lieu de
villégiature. Il constate alors avec colère que la villa, situé à un kilomètre de la mer, est dans
un état déplorable : la literie est très sale, le mobilier insuffisant, (seules trois pièces sont
meublées). De plus, la villa est très bruyante en raison d’un chantier de construction installé à
vingt mètres. Monsieur ndiaye, qui se refuse absolument à prendre possession des lieux, fait
faire un constat d’huissier, puis rentre avec sa famille à Dakar, où il se morfond tout le mois
d’août. Dès son retour il vient vous consulter afin que vous le conseilliez sur l’attitude à
adopter.
Cas n°7
Suivant acte sous seing privé en date du 18 août 2013, Madame Diémé a donné à bail au
sieur Badiane et à la dame Faty se disant l’épouse de ce dernier, son domaine. Le 25 août
2013, la dame Diémé, bailleresse apprend qu’elle a été trompée sur l’identité de la dame Faty,
que la femme légitime du sieur Badiane était la dame Tall demeurée étrangère au contrat de
bail, de telle sorte qu’il n’existait entre les consorts Badiane et Faty, première signataires du
bail, d’autres liens que ceux d’un concubinage adultérin. La dame Diémé introduit alors
contre les deux concubins une action tendant à la nullité du contrat en invoquant le fait qu’il
avait pris soin de précisait au sieur Badiane qu’elle avait accepté de signer le contrat que
parce que ces derniers étaient mariés.
Cas n°8
Bouba vend sa voiture à Pape car celui-ci désire avoir une voiture de luxe.
Cas n°9
Faty conclut un contrat d’assurance contre le vol de son véhicule avec la compagnie la
grande assurance.
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Cas n°10
Madia donne à son fils la somme de 300 000francs pour l’aider à poursuivre ses études.
CAS N°11
M.MBAYE, antiquaire, conclut un contrat de vente avec M. LEYE, concernant une table
Louis XV pour un montant de 150 000 FRANCS CFA. Après un long examen, M. MBAYE
acquiert ainsi l'objet et reçoit de la part de M. LEYE une quittance mentionnant: « reçu de
M.MBAYE la somme de 150.000FRANC CFA pour vente d'une Table époque Louis XV. »
A la suite de la vente, M. MBAYE fait pratiquer une expertise sur ladite table par un expert
renommé. Il résulte des conclusions de ce dernier, que l'objet résulterait d'un assemblage de
pièces d'époque Louis XV et de pièces datant du XIXème siècle et que sa valeur n'excéderait
en réalité pas 30.000FRANCS CFA.
M.MBAYE vient vous consulter et vous demande s’il peut invoquer la nullité de la vente.
Cas n°12
Monsieur Diémé a vendu à Monsieur Faye un fonds de commerce de fruits et légumes pour la
somme de 400.000francs CFA. Le vendeur s’engageait à ne pas s’installer pour une activité
semblable, dans un rayon de 20km. L’acheteur qui a eu des difficultés financières, et qui n’a
pu encore payer M. Diémé à ce jour, a revendu le fonds pour 300.000frc CFA à M. Mbow.
Or, ce dernier vient d’apprendre que M. Diémé vient d’ouvrir un magasin de fruits dans un
village situé à 10km.
Qu’en pensez-vous ?
Cas n°13
Bougouma fait don à Marième d’un terrain, à charge pour lui de revendre et de verser à
Nabou, sa jeune sœur, qui accepte, la moitié des sommes perçues. Marième revend le terrain
pour 3.000 000francs cfa. Il n’a cependant pas versé à Nabou, les sommes dues. Les
créanciers de Bougouma prétendent par ailleurs saisir la somme due à Nabou.
Ont-ils raison ?
Cas n°14
Gadio fait réaliser l’échange standard de son moteur par un garagiste. Celui-ci effectue la
réparation, sans l’informer du risque de dysfonctionnement lié à cet échange. Gadio revend la
voiture à sa cousine fatou. Le moteur casse. Fatou, qui sait que Gadio est de bonne foi, se
demande s’il peut agir contre le garagiste.
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Cas n°15
M. Samb a loué une voiture pour une durée de six, le temps de finir son stage au barreau. Il
y’a quelques semaines, l’autoradio de la voiture, ainsi que le système de lève vitre électrique
sont tombés en panne.
1-M. Samb peut-il refuser de payer les loyers en invoquant l’exception d’inexécution ? 2-
Peut-il demander la résolution judicaire du contrat ?
A supposer que le juge considère que les conditions de la résolution sont réunies, peut-il
accorder au loueur un délai de grâce pour effectuer les réparations ?
Par ailleurs, Une clause du contrat stipule que le manquement de chaque partie à ses
obligations entraine de plein droit la résolution.
A la suite de ces problèmes, Samb a acheté une voiture. Or avant la livraison, celle-ci a brulé
dans l’entrepôt du concessionnaire.
Cas n°16
M. BA vient d'hériter d'un ensemble de meubles signés d’un très grand artiste Africain. Suite
à la publication d'une annonce dans la presse locale, il reçoit une offre de la part d'un certain
M. Mbengue, antiquaire, qui lui propose l'achat de l'ensemble des meubles pour un montant
de 30.000 francs cfa. Le contrat de vente est conclu le 05/07/2014. En septembre de cette
même année, M.BA se rend compte qu'il s'est trompé sur la valeur réelle des meubles vendus,
son notaire l'informant que ces meubles valent en réalité 1000 000, somme que
M.MBENGUE se doit d'inscrire sur sa déclaration de succession transmise au FISC. M. BA
vient nous consulter.
Cas 17 :
Hier, lors d’une expédition à la librairie à la recherche du manuel de vos rêves vous tombez
nez à nez avec Modou, votre ancien camarade de lycée. Ce dernier sait que vous suivez des
cours de droit et décide alors de vous exposer ses problèmes… Cet été, son père ABLAYE, a
proposé de vendre sa guitare à ADAMA lui laissant jusqu’à fin Mai 2016 pour réfléchir à son
offre. Malheureusement, ABLAYE est décédé le 5 Avril 2016. Modou souhaite conserver la
guitare de son père en souvenir mais ADAMA a manifesté sa volonté d’acheter la guitare le
22 Avril 2016. Modou vous demande s’il peut la conserver ?
Noyé dans le chagrin suite au décès de son père, Modou a passé les dernières semaines chez
lui, jonglant de la télévision à son ordinateur. En surfant sur internet, il a consulté une
annonce proposant une vieille console de jeu, la même que celle que son père lui avait offert
lorsqu’il était petit. L’auteur de l’annonce indiquait un prix non négociable de 250.000 francs
cfa et qu’il convenait de répondre avant le 30 Mai 2016. Modou étant étudiant, il s’est laissé
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un peu de temps pour réfléchir, car 250.000, c’est tout de même une somme ! Finalement, il a
envoyé un courrier postal d’acceptation le 28 Mai. Il s’était réjoui de recevoir la console de
jeux mais suite au coup de téléphone du vendeur ce matin, il est bien déçu. En effet, le
vendeur a reçu la lettre d’acceptation le 29 Mai, il ne veut plus vendre la console de jeux et
estime ne pas y être obligé. Modou vous demande ce qu’il en est. Convaincu qu’être entouré
d’objet lui rappelant son père l’aidera, Modou veut mettre un terme à son projet de vendre la
voiture transmise par ce dernier en récompense de l’obtention de son permis de conduire l’an
passé. C’était seulement une voiture « pour débuter » selon les mots de son père, elle est
désormais la voiture dans laquelle Modou et son père ont partagé de grands moments, entre
franches rigolades et petites remontrances. Il y a deux mois, Modou avait publié une annonce
pour vendre cette voiture pour la somme de 2.000000 francs cfa. Quelques jours plus tard, il
recevait un courrier d’une Khadim qui souhaitait acheter la voiture pour sa petite fille. Elle
écrivait qu’elle serait prête à payer 1500 000francs cfa, sous réserve qu’on lui adresse une
photo de l’intérieur du véhicule et qu'on lui en précise davantage les caractéristiques. Le 15
Avril, Modou apportait les précisions demandées et fixait le prix à 1700 000francs cfa ferme.
Khadim n’a plus donné de nouvelles jusqu’à mercredi dernier, où elle répondait qu’elle
acceptait d’acheter la voiture pour la somme de 1700 000francs cfa. Modou se dit que cette
réponse tardive lui permet de renoncer à vendre la voiture, mais demande votre confirmation.
Cas 18
En rentrant de la faculté, vous avez la surprise de découvrir votre voisin Marcel devant votre
porte. Ce dernier, sachant que vous avez brillamment réussi votre première année de droit,
vous demande de l'aide. Habitué(e) à être sollicité(e) pour tout et n'importe quoi par ce
dernier, vous vous attendez donc au pire…
Marcel vous informe de ses dernières mésaventures. Afin de libérer de la place dans son
grenier il avait décidé de se séparer d'un piano à queue et d'un banc de piano assorti, qu'il
stockait depuis de nombreuses années. Il avait alors publié une annonce dans le célèbre
magazine « le roi du vide-grenier », en kiosque début Avril. Aux termes de celle-ci, il était
indiqué : « Vends piano et banc. Prix à débattre ». Quelques jours plus tard, il a reçu un
courrier d’une certaine Marième, lui faisant part de son intérêt pour le piano et le banc qu’elle
serait prête à payer 250 000francs cfa, sous réserve qu’on lui adresse une photo de
l'instrument pour en vérifier l’état et qu'on lui en précise les caractéristiques. Le 19 Avril,
Marcel lui avait alors répondu qu’il pouvait lui vendre pour 450 000francs, dernier prix. Il a
joint à son courrier un cliché des objets et une note en présentant les caractéristiques. Ce n’est
que le 22 Mai qu’il a reçu la réponse de Marième, pourtant postée début Mai, lui indiquant
qu’elle acceptait cette proposition, et qu’elle viendrait chercher le piano et le banc dès que
possible, en laissant son numéro de téléphone pour la joindre. Marcel était alors parti, joyeux,
à sa partie de pêche, où il s’est empressé de raconter à son ami Maurice qu’il avait enfin
trouvé un acquéreur pour son instrument de musique. Maurice, qui connaissait le piano,
puisqu'il avait aidé Marcel à la monter au grenier, fut surpris du prix demandé. Cet instrument
et le banc avaient été fabriqués en ébène du Gabon, un bois très précieux, et Marcel aurait pu
en tirer un prix bien plus important. La joie de Marcel fut donc d'une courte durée. Qu’à cela
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ne tienne, il lui suffirait d’un petit mensonge pour se sortir de cette affaire : Marcel a appelé
Marième en lui racontant qu’il était navré, mais qu'elle avait tardé à répondre et qu’il avait
déjà vendu le piano et le banc.
Marcel est embêté, il vous demande s'il s'est lié contractuellement à Marième !
Cas 19 :
Vous êtes connu dans votre petit village alsacien comme le loup blanc. Tous les habitants
connaissent vos compétences et votre maîtrise en droit des obligations.
Votre voisine, la belle Yana, vient vous voir pour vous demander des conseils au sujet de sa
maison, qu’elle souhaitait vendre il y a quelques mois mais qu’elle souhaite conserver
aujourd’hui.
En effet, il y a neuf mois, Yana décidait de quitter le village définitivement pour aller vivre au
Congo, terre de ses ancêtres. Elle mettait alors en vente sa maison. Monsieur Lenvieux est
tombé sous le charme de la maison de Yana dès qu’il a franchi le pas de la porte lors d’une
visite. Rapidement, un acte est signé dans lequel Yana promet de vendre la maison à
Monsieur Lenvieux. Il peut accepter jusqu’au 12 octobre 2014. Cependant, il y a deux mois,
Yana a obtenu le job de ses rêves au sein de la mairie de son village. Elle ne veut plus partir
s’installer au Congo, elle accepte le travail et compte bien rester installée dans sa maison à
deux pas de la mairie. Polie, elle prévient Monsieur Lenvieux de son changement de projet.
Celui-ci est très mécontent et indique à Yana qu’il ne se laissera pas faire, qu’il connaît ses
droits !
Yana est inquiète, elle se demande ce qui va lui arriver.
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Monsieur Croissant n’en revient pas, son projet tombe à l’eau alors qu’il était pratiquement
abouti. Il vous demande s’il n’existe pas à moyen de faire aboutir la vente.
Maimouna, la fille de la pharmacienne, est déçue. Depuis que les relations entre elle et sa
meilleure amie Céline se sont dégradées, c’est à celle qui blessera le plus l’autre.
Lors d’une fashion week en 2012, Céline a acheté une magnifique robe. Maimouna a toujours
adoré cette pièce et indiqué qu’elle souhaiterait la racheter à Céline. Toutes les amies de
Céline et Maimouna avaient connaissance de l’envie de Maimouna d’obtenir la robe. Céline
avait indiqué à plusieurs reprises qu’elle s’engageait à vendre en priorité la robe convoitée à
Maimouna si un jour elle devait la vendre. Elle l’a même écrit sur une carte postale qu’elle a
envoyée à Maimouna l’été dernier.
Il y a deux semaines, Maimouna a rencontré son amie Elodie. Celle-ci portait la fameuse
robe. Elle a avoué à Maimouna que Céline lui a vendu la robe il y a un mois, qu’elle est
désolée car elle savait que Maimouna voulait absolument l’acquérir mais qu’en matière de
mode, c’est chacun pour sa pomme.
Pour Maimouna, il est hors de question de renoncer à la robe de créateur. Elle vous demande
votre avis sur une éventuelle action pour obtenir la robe.
SEANCE N° 2
Droit des obligations – Contrat
Thème : La classification des contrats et obligations
Exercice 1 : Qualifiez les obligations découlant des différents contrats et cas pratiques :
3. L’obligation du salarié
4. Tombée d’une charrette, la dame Diouf a été admise à l’hôpital de Grand Yoff pour
fracture multiples. On lui fit subir une intervention chirurgicale grâce à laquelle, elle a pu
retrouver l’usage de ses deux jambes. Mais, au moment de sa sortie, les médecins découvrent
qu’elle est atteinte d’une infection nosocomiale (Se dit d’une infection contractée lors d’un
séjour en milieu hospitalier) .Déterminer les obligations violées.
5. Pour rester en contact permanent avec ses enfants résidant à l’étranger, la vieille Fatou a
pris un abonnement de téléphone et d’internet auprès d’un opérateur de la place. A la
réception de sa dernière facture, elle constate que, des appels ont été émis vers des
destinations inconnues à partir de postes non localisés. 1. Le service chargé de l’installation et
de la maintenance de son réseau a-t-il exécuté toutes ses obligations professionnelles ?
7. Abdou est un riche homme d’affaire réputé pour sa générosité. Depuis le décès de sa mère,
il verse une somme mensuelle à son beau-père. Mais, rattrapé par les difficultés de la vie, il
décide d’arrêter le soutien financier apporté ce dernier. A sa grande surprise, le vieux menace
de saisir la justice pour l’obliger à exécuter son obligation. Qu’en pensez- vous ?
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1/ L’obligation du petit train bleu : l’obligation de résultat est celle dans laquelle le débiteur
s’engage à atteindre un résultat. Par exemple, le transporteur qui s’engage à acheminer des
passagers est débiteur d’une obligation de résultat. Lorsque l’obligation est de résultat, la
faute du débiteur est démontrée par le seul fait que le résultat attendu n’a pas été atteint. La
faute contractuelle du débiteur est alors présumée du fait de l’inexécution de l’obligation car
selon l’article 7 du cocc : « le débiteur peut garantir au créancier l’exécution d’une obligation
précise ». Donc si cette obligation n’est pas atteinte, le débiteur est présumé en responsable.
En l’espèce, le petit train bleu faisant du transport, est donc soumis à une obligation de
résultat qui si elle n’est atteinte entraine une responsabilité contractuelle présumé.
2/ L’obligation du vendeur d’un bien meuble : aux termes de l’article 4 du COCC : « Celui
qui est obligé à donner une chose doit en transférer la propriété ou les droits qu'il a sur la
chose principale et ses accessoires. » Le débiteur sur qui pèse une obligation de donner, doit
donc transférer c'est-à-dire donner au créancier la propriété de la chose vendue.
En l’espèce, le salarié, en tant que travailleur qui doit exécuter une prestation déterminée, est
donc tenu d’une obligation de faire.
4/ Tombée d’une charrette, une personne a été admise à l’hôpital pour fracture multiples. On
lui fit subir une intervention chirurgicale grâce à laquelle, elle a pu retrouver l’usage de ses
deux jambes. Mais, au moment de sa sortie, les médecins découvrent qu’elle est atteinte d’une
infection nosocomiale.
Déterminer les obligations violées.
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5. Pour rester en contact permanent avec ses enfants résidant à l’étranger, une dame a pris un
abonnement de téléphone et d’internet auprès d’un opérateur de la place. A la réception de sa
dernière facture, elle constate que, des appels ont été émis vers des destinations inconnues à
partir de postes non localisés.
1. Le service chargé de l’installation et de la maintenance de son réseau a-t-il exécuté toutes
ses obligations professionnelles ?
L’obligation de maintenance peut être définie comme la prestation de maintenance co
permettant de garantir au client la remise en état dès appareils installés dans les délais
prévus fixés.
En l’espèce, Le service chargé de l’installation et de la maintenance avait une
obligations d’information et de conseil et en n’informant pas la dame des risques de
piratage et de la nécessité de mettre à jour ses logiciels et de changer ses codes, en ne
16
M. LO
7. un riche homme d’affaire réputé pour sa générosité. Depuis le décès de sa mère, verse une
somme mensuelle à son beau-père. Mais, rattrapé par les difficultés de la vie, il décide
d’arrêter le soutien financier apporté ce dernier. A sa grande surprise, le beau père menace de
saisir la justice pour l’obliger à exécuter son obligation.
Le problème de droit est de savoir est que l’obligation naturelle peut faire l’objet de sanction ?
L'obligation naturelle est une obligation qui ne trouve pas sa source dans
une obligation juridique contraignante mais plutôt dans un devoir moral que le
débiteur consent à exécuter. l'obligation naturelle est donc insusceptible d'exécution
forcée. : l’obligation est un donc devoir moral, un devoir de conscience
particulièrement fort mais qui n’est pas sanctionné par le droit.
En conséquence, même s’il saisit le juge il ne pourra pas obtenir la sanction pour refus de
versement de l’obligation naturel.
Exercice 2 :
1. Le contrat de vente de terrain intervenu le 26 mars 2008 entre Modou et Abdou.
Le contrat en cause est un contrat solennel, synallagmatique, et onéreux.
Il est solennel : un contrat est dit solennel parce qu’en plus de l'échange des
consentements, requière l'accomplissement d'un formalisme de solennité afin d'être
validé.
En l’espèce, il s’agit d’une vente d’immeuble qui nécessite un acte notarié pour être valide.
En conséquence, c’est un contrat solennel.
17
M. LO
Il est dit enfin onéreux. Un contrat est dit onéreux lorsque chaque contractant reçoit
une contrepartie de l’avantage qu’il procure à l’autre.
En l’espèce chacune des parties reçoit un avantage, en conséquence, il s’agit d’un contrat
à titre onéreux.
2. Le contrat d’assurance signé entre monsieur Diop et la compagnie « Sécurité
Routière (SR) il y a maintenant deux ans.
Il s’agit d’un contrat aléatoire qui est un contrat à titre onéreux dans lequel
l’existence ou la valeur d’une prestation dépend de la réalisation d’un événement futur
incertain. Il s'oppose au contrat commutatif
Il s’agit d’un contrat unilatéral c'est-à-dire un contrat qui ne fait naitre d’obligation
qu’à la charge d’une seule des parties.
En l’espèce, dans ce contrat, une seule des parties s’engage a prêté à l’autre de l’argent
donc c’est un contrat unilatéral.
Françoise a confié à sa petite sœur le reste de son argent après paiement de sa chambre
et achat de tickets de restauration;
Il s’agit d’un contrat à réel car le contrat réel est celui dont la formation nécessite la
remise matérielle d’une chose.
En l’espèce, Françoise a confié à sa petite sœur le reste de son argent donc il s’agit d’un
contrat à titre réel entrainant la remise de l’argent.
Il s’agit d’un contrat à durée indéterminée qui est un contrat dont le terme n’ est pas
fixé à l’avance par les parties
18
M. LO
LICENCE 2
Droit des Contrats
PRENOM…………………………………………….. NOM…………………………..
1/ Une annonce ainsi rédigé paraît dans le journal « vends moto, marque Y., modèle
année 80, prix à débattre ». Il s’agit
a. d’une offre ;
b. d’une promesse unilatérale de vente ;
c. d’une invitation à entrer en pourparlers.
19
M. LO
20
M. LO
Votre frère est en première année de Droit à la FSJP. Il est impatient de faire la deuxième
puisqu’il vous entend très souvent discuter du cours de droit des contrats. Pour tester vos
connaissances en la matière, il vous pose d’abord les questions suivantes :
21
M. LO
« Le contrat doit, à peine de nullité absolue, être passé par devant un notaire territorialement
compétent sauf dispositions législatives ou réglementaires contraires » (article 383 du
COCC).
Question : cette vente portant sur des droits réels portant sur les immeubles immatriculés
obéit-elle à un formalisme de validité ou d’efficacité ?
L’article 383 du Cocc précité consacre un formalisme de validité. Dit autrement, la vente
immobilière est un contrat solennel c’est-à-dire qui exige, en plus du consentement, le respect
de formalités précises ; en l’occurrence l’acte authentique. En effet, le formalisme d’efficacité
est relatif à la preuve (article 14 COCC), à la publicité (opposabilité) et à l’enregistrement.
Enfin, en examinant l’article 108 du COCC qui traite de la théorie des risques, puisque le
moment du transfert de propriété et donc des risques en matière de vente d’une chose
mobilière en droit sénégalais, demeure celui de la livraison, sauf volonté contraire des
parties, sur qui pèse ces risques : le propriétaire ou l’acquéreur de la chose ?
-Si avant livraison, la chose, objet du contrat, est détruite ou perdue, le risque pèse sur le
propriétaire puisqu’il n’y a pas encore transfert de propriété à l’acquéreur (res perit domino)
Commentaire d’arrêt
23
M. LO
« Les promesses n’engagent que ceux qui y croient » lorsqu’elles portent sur la vente d’un
immeuble immatriculé et si elles ont été passées par acte sous seings privés. Cet enseignement
constant de la jurisprudence de la Cour suprême du Sénégal vient, à nouveau, d’être confirmé
par l’arrêt n° 79 du 16 juillet 2008.
A l’origine de cette affaire, un mandataire ne justifiant pas d’une procuration notariée avait
signé un acte sous seings privés portant sur la vente d’un immeuble immatriculé. La
perfection de la vente a été poursuivie par le futur acquéreur qui s’était libéré du prix
convenu. Celle-ci sera ordonnée par la Cour d’appel de Dakar, confirmant le jugement
entrepris par le tribunal régional hors classe de Dakar.
Répondant clairement par la négative, la Cour suprême a affirmé en se fondant sur les articles
323, 382, 383 et 258 du Code des Obligations Civiles et Commerciales, qu’en vertu de ces
textes d’ordre public, la vente et la promesse synallagmatique de vente d’un immeuble
immatriculé, ainsi que la procuration donnée pour conclure de tels actes doivent, à peine de
nullité absolue, être passées par devant notaire.
24
M. LO
Les conventions litigieuses auraient dû, selon les termes de l’arrêt, « être passées par devant
notaire ». Ainsi, le formalisme exigé par la Cour affecte la validité de la vente, de la promesse
ou du mandat consenti pour passer de tels actes. La Cour considère en effet que la promesse
de vente d’immeuble immatriculé, comme les autres actes portant sur les droits réels
immobiliers, doit être passée par devant notaire. Cette exigence d’un acte notarié fait de la
promesse un contrat solennel au sens strict du terme. La solennité réside dans l’intervention
du notaire qui établit l’acte. Il s’agit d’un « rite d’écriture » qui révèle, aux yeux des parties,
l’importance de l’acte. A ce titre, il fait véritablement exception au consensualisme qui trouve
son siège, en droit sénégalais, à l’article 41 du COCC. Ce principe qui gouverne la matière
des contrats signifie que ceux-ci peuvent être passés librement, leur validité se suffisant de
l’échange des consentements. Les parties expriment leur consentement de quelque manière
que ce soit, à condition que la manifestation de volonté ne laisse aucun doute sur leur
intention. En droit sénégalais, si la vente porte sur un immeuble, la juridiction suprême
considère que la promesse ne peut être passée par acte sous seings privés. L’exigence d’un
écrit ou d’autres formalités pour la validité d’une convention relève donc d’une exception qui
doit être prescrite par une disposition particulière. Selon la Cour suprême, la conclusion des
actes relatifs à un immeuble immatriculé, notamment d’une promesse, compte parmi les
exceptions au consensualisme et se justifie par le caractère d’ordre public des règles en cause.
Pour asseoir l’exigence de formalisme des contrats relatifs aux droits réels immobiliers, l’arrêt
se fonde sur les dispositions combinées des articles 258, 323, 382 et 383 du COCC.
L’ensemble de ces dispositions serait d’ordre public et constitue, selon la Cour, la base légale
du formalisme exigé. Une lecture, privilégiée par la Cour, suggère que « le contrat » visé est
entendu au sens large englobant l’« avant-contrat » dont traite l’article 382 du COCC47. C’est
ainsi que l’on peut expliquer que la décision de la Cour se réfère expressément à « la vente et
la promesse synallagmatique de vente d’un immeuble. Mais cette position de la Cour
respecte-t-elle l’esprit des dispositions visées ? On peut en douter avec raison. En effet, une
deuxième lecture de ces textes incline à limiter l’exigence d’un acte notarié au seul contrat
final de vente d’immeuble. Vraisemblablement, le terme « le contrat », inscrit à l’article 383
du COCC, vise le contrat de vente définitive. Or, la promesse de contrat, en matière de vente
25
M. LO
La cour suprême, le 19 juin 2012, se prononçant sur un litige foncier opposant la CBAO et
société express transit a opéré un revirement et donné comme solution que les dispositions des
articles 321, 322, 323, 382, 383 du COCC n’exigent aucune forme particulière pour la validité
de la promesse synallagmatique de contrat ou avant-contrat qu’il faut distinguer du contrat,
lequel, lorsqu’il s’agit d’un immeuble immatriculé, doit être passé, à peine de nullité absolue,
par devant notaire sauf dispositions législatives ou réglementaires contraires ; que la promesse
synallagmatique de contrat oblige les parties à parfaire le contrat. Cette solution remet donc
en cause cet arrêt de 2008 qui en soutenant que : la vente et la promesse synallagmatique de
vente d’un immeuble immatriculé, ainsi que la procuration donnée pour conclure de tels actes
doivent, à peine de nullité absolue, être passées par devant notaire ; énonce un régime unique
entre l’avant contrat et le contrat proprement dit. Cette solution a été confirmée par un autre
arrêt rendu par la cour suprême le 18 juillet 2012. En effet dans cet arrêt, la cour retient que «
l’article 382 du code des obligations civiles et commerciales n’impose nullement que l’avant-
contrat soit passé par devant notaire ». Mais ce qui est important dans l’arrêt de 2012, c’est
qu’elle opère une distinction entre avant contrat et contrat proprement dit.
26
M. LO
La Haute juridiction sénégalaise vise en l’espèce (CS 16 JUILLET 2008) non seulement la
vente, mais également « la promesse synallagmatique de vente d’un immeuble immatriculé,
ainsi que la procuration donnée pour conclure de tels actes ». La promesse synallagmatique de
vente suppose que les parties aient donné leur consentement définitif à la vente, à moins
qu’une faculté de dédit n’ait été convenue. Elle applique ici un régime unique à l’avant
contrat et au contrat définitif. Cette jurisprudence a été ce pendant démentie par la cour qui
opère dans sa décision de 2012, une distinction entre contrat et avant contrat. On peut donc
raisonnablement considérer que si l’article 383 a consacré un formalisme à un « contrat », il
s’agit bien du contrat de vente définitive. Le principe d’une interprétation stricte des
exceptions milite en ce sens. Le législateur l’aurait certainement précisé sans équivoque dans
l’article 382 qui est consacré à cet avant-contrat s’il avait entendu exiger le même formalisme
pour la promesse. Celle-ci devrait donc être valable lorsqu’elle est passée sous seings privés.
C’est cette position qui a été adoptée par la Cour suprême qui a approuvé la cour d’appel
ordonner la perfection de la vente aux motifs que « aux termes de l’article 382 du COCC,
l’engagement de la CBAO de céder les titres fonciers à express Transit et la levée de l’option
par cette dernière constituent une promesse synallagmatique de contrat et s’analysent en
avant-contrat ; qu’il ressort de ces dispositions que le contrat de vente d’immeuble
immatriculé ne se forme qu’au moment de sa passation devant notaire ; que par ailleurs
l’article 382 n’exige aucune forme pour la validité de la promesse synallagmatique de vent »,
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M. LO
Attendu que par l’arrêt attaqué, la Cour d’Appel de Dakar a ordonné la compensation des
sommes dues par Mapathé Ndiouck et les sociétés ITC Slovaquia et Martintrade SRO, dites
les sociétés, et condamné celles-ci à lui payer 248.115.540 (deux cent quarante huit millions
cent quinze mille cinq cent quarante) francs ;
Sur le moyen, en sa première branche ;
Mais attendu qu’après avoir relevé que les sociétés ont manqué à leurs obligations pour
avoir accusé un retard dans la livraison et procédé à une fourniture imparfaite du matériel
convenu, la cour d’Appel a, à bon droit, retenu que « Ndiouck était fondé à soulever
l’exception d’inexécution; (…) que les manquement sus caractérisés légitiment la prétention
de Ndiouck, à l’application de la clause pénale prévue à l’article 8 du contrat du 17 juin 1996
et à l’acte de nantissement du 3 octobre 1997 » ;
D’où il suit qu’en cette branche, le moyen n’est pas fondé ;
Sur le moyen, en ses deuxième et troisième branches réunies ;
Mais attendu qu’en ces branches, le moyen se borne à critiquer les motifs de l’arrêt
attaqué ;
D’où il suit qu’il est irrecevable ;
Par ces motifs :
Rejette le pourvoi formé par les sociétés ITC et Martintrade SRO contre l’arrêt n°510 rendu
le 10 septembre 2004 par la Cour d’Appel de Dakar ;
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M. LO
Proposition de correction
Exercice : Commentaire d’arrêt Sujet :
Commentez cet arrêt : Cour suprême, chambre civile et commerciale : arrêt n° 75 du
21 septembre 2011, Sté Itc Slovaquia et Martintrade c/ Mapathé Diouck
Le contrat légalement formé doit être exécuté par les parties jusqu’à son terme. Cependant, il
arrive souvent que l’une des parties dans un contrat synallagmatique n’exécute pas son
obligation. Pour apprécier ces manquements à l’exécution du contrat, le commentaire de
l’arrêt n° 75, rendu par la chambre civile et commerciale de la Cour suprême entre la Sté Itc
Slovaquia et Martintrade c/ Mapathé Diouck, nous sera d’un sera grand apport.
En l’espèce, après la conclusion du contrat, les sociétés ITC Slovaquia et Martintrade SRO,
dites les sociétés, ont manqué à leurs obligations pour avoir accusé un retard dans la livraison
et procédé à une fourniture imparfaite du matériel convenu.
Une première décision frappée d’appel a été rendue en première instance, mais l’arrêt ne nous
renseigne pas sur la solution rendue par cette juridiction. La cour d’appel saisit, condamne les
sociétés, au motif que les sociétés ont manqué à leurs obligations pour avoir accusé un
retard dans la livraison et procédé à une fourniture imparfaite du matériel convenu et valide
par conséquent l’exception d’inexécution et légitime l’application de la clause pénale.
N’étant pas d’avis avec cette solution, les sociétés décident de saisir la cour suprême, pour
obtenir l’annulation de la solution rendue par la cour d’appel.
La question de droit qui se posait devant la cour de cassation était celle de savoir : le retard
dans la livraison une fourniture imparfaite du matériel constituent-ils un manquement à
l’exécution de l’obligation de nature à justifier des sanctions ?
À cette question la cour suprême répond par l’affirmative en soutenant que la cour d’appel,
après avoir relevé que les sociétés ont manqué à leurs obligations pour avoir accusé un retard
dans la livraison et procédé à une fourniture imparfaite du matériel convenu, a, à bon droit,
retenu que « Ndiouck était fondé à soulever l’exception d’inexécution; que les manquement
sus caractérisés légitiment la prétention de Ndiouck, à l’application de la clause pénale prévue
à l’article 8 du contrat du 17 juin 1996 et à l’acte de nantissement du 3 octobre 1997 ». D’où,
la nécessité de voir dans un premier temps les manquements à l’exécution de l’obligations (I)
avant de voir dans un second temps les sanctions du manquement à l’exécution de
l’obligation (II).
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M. LO
Selon la cour suprême, les sociétés ont manqué à leurs obligations pour avoir accusé un
retard dans la livraison (A) et procédé à une fourniture imparfaite du matériel convenu (B).
30
M. LO
exécuter ses obligations s’il s’agit d’un contrat synallagmatique, mais aussi un droit d’obtenir
des dommages intérêts à titre de réparation du préjudice subi du fait de l’exécution imparfaite
du contrat. La livraison est l'une des obligations du vendeur née du contrat de vente et le
défaut de livraison, le retard dans la livraison ou la livraison imparfaite constituent des
manquements à l’exécution de l’obligation susceptibles de sanctions.
Les sanctions retenues par la cours sont la validité de l’exception d’inexécution (A) et
l’application de la clause pénale et l’acte de nantissement (B)
L’exception d’inexécution est un moyen d’action possible dans le cas d’un contrat
synallagmatique, c’est-à-dire un contrat pour lequel les parties ont des obligations
réciproques. Une des parties peut refuser d’exécuter son obligation tant que l’autre partie
n’exécute pas la sienne. Telle est d’ailleurs la solution retenue par la cour suprême qui
soutient en l’espèce que « Ndiouck était fondé à soulever l’exception d’inexécution ». la cour
valide l’exception d’inexécution soulevée par le créancier de l’obligation inexécutée. Cette
exception d’inexécution trouve son fondement dans l’article 104, du code des obligations
civiles et commerciales qui dispose que « Dans les contrats synallagmatiques, chacun des
contractants peut refuser de remplir son obligation tant que l'autre n'exécute pas la sienne ».
L'exception d'inexécution suppose cependant, d'après la nature et l'importance de l'obligation
méconnue, un manquement suffisamment grave pour justifier le refus d'exécuter l'obligation
corrélative. Telle est la solution rendue par la 3ème chambre civile de la cour de cassation
française, dans un arrêt rendu le 14 septembre 2015, en effet, dans cette affaire, la cour
retient « que le contrat ne comportait aucune stipulation quant au paiement des factures des
entreprises, la cour d'appel a pu en déduire que M. Y..., qui ne rapportait pas la preuve d'un
manquement suffisamment grave de son cocontractant pour justifier la rupture unilatérale du
contrat, ne pouvait se fonder sur un retard du maître-d'ouvrage dans le paiement des factures
des entreprises pour invoquer une exception d’inexécution à son égard ». Le manquement doit
donc être suffisamment grave pour entrainer l’application de la clause pénale.
31
M. LO
32
M. LO
PREMIERS FAITS
Ayant appris que vous êtes étudiants en Licence 2, votre tante Aminata vous consulte sur les
situations juridiques suivantes.
Elle et plusieurs de ses amies ont acheté un terrain de dix (10) hectares pour y planter du
piment qu’elles vont revendre au marché SANDAGA. Pour acheter des plants, elles ont
emprunté auprès de la banque DIMBEL DJABOOT la somme de 250.000 francs
remboursable dans un mois. Le jour du montage du prêt, Moussa le banquier leur a signifié
verbalement qu’à défaut de paiement d’une échéance, la banque est en droit de poursuivre
chacune d’elles pour payer le tout. Elles ont donné leur accord de la même manière.
Le Quinze (15) du mois suivant, aucun paiement n’a été effectué. La banque, après plusieurs
mises en demeure vaines, a décidé de faire jouer la solidarité et a poursuivi Aminata pour le
paiement du tout.
SOLUTION CAS
Un engagement solidaire non constaté par écrit peut-il servir de fondement à une action en
paiement de toutes les personnes qui y ont consenti?
Dans le cas d’espèce, nous sommes en présence d’une solidarité passive c’est-à-dire un
créancier à savoir la banque qui a plusieurs débiteurs.
Seulement elle n’est pas clairement stipulée comme dispose l’article 234 COCC parce qu’elle
est verbale. Par conséquent, le banquier ne pourra faire jouer la solidarité pour irrégularité
formelle.
33
M. LO
DEUXIEME FAIT
Cet incident ayant été clos, les braves agricultrices ont cherché à gagner plus d’argent en
écoulant leurs marchandises au Mali. Elles ont contacté SOUMAILA un riche commerçant
Malien. Ce dernier s’est personnellement déplacé à Dakar pour discuter des contours de leur
partenariat.
Après plusieurs heures d’entrevue, les intéressés ont promis de se retrouver trois mois plus
tard pour approfondir leur discussion. Cependant, deux (2) mois plus tard, SOUMAILA a
appelé Aminata pour lui dire qu’il a trouvé meilleure offre et qu’il n’est plus intéressé par le
partenariat. Furieuses, les agricultrices vous demandent si elles peuvent engager la
responsabilité de SOUMAILA ou le contraindre à conclure le contrat.
La rupture non fautive des pourparlers est libre. Elle n’engage donc pas la responsabilité de
son auteur. En l’espèce, donc, il faut apprécier si la rupture des pourparlers par le commerçant
Malien est abusif ou pas. De même, l’entrée en pourparlers ne garantit guère l’aboutissement
de ceux-ci. Par conséquent, on ne peut contraindre une personne qui les a rompus à atteindre
un résultat à savoir la conclusion du contrat envisagé.
Les agricultrices ont également promis de vendre dans dix (10) jours, cent (100) kilos à
DEMBA, un commerçant basé à SANDAGA. Elles vous demandent si elles peuvent l’obliger
à leur acheter leur piment.
SOLUTION CAS
Dans une promesse vente peut-on contraindre le bénéficiaire de la promesse à acquérir une
marchandise ?
En l’espèce, nous sommes en présence d’une promesse de vente. Le cas ne précise pas si la
promesse est synallagmatique ou unilatérale. Si la promesse de vente est synallagmatique, le
vendeur s’engage à vendre, l’acheteur à acquérir. En revanche, si elle est unilatérale, le
bénéficiaire de l’offre n’assume aucune obligation. Par conséquent, les agricultrices ne
34
M. LO
peuvent obliger le commerçant à acheter leur piment que dans le cadre de la promesse
synallagmatique .
Leur activité faisant florès, elles ont souscrit auprès de la société d’assurance, une assurance
scolarité pour permettre à leurs enfants, une fois le baccalauréat en poche, de poursuivre leurs
études en Europe. Une fois celui-ci obtenu, la société d’assurance a refusé de verser l’argent
aux nouveaux bacheliers sous prétexte qu’elle n’a conclu le contrat qu’avec les agricultrices et
non leurs enfants. Que peuvent faire les agricultrices et leurs enfants contre l’assureur ?
SOLUTION CAS
En vertu de l’effet relatif du contrat, le contrat ne nuit ni ne profite aux tiers. Cependant, ce
principe souffre d’exception par l’effet de la stipulation pour autrui. Ainsi, le stipulant a un
pouvoir de contrainte sur le promettant, tandis que le tiers bénéficiaire dispose d’une action
directe contre le promettant sous réserve des exceptions que ce dernier peut lui opposer (3
points).
SOLUTION CAS
Il faudra envisager les rapports entre cocontractants et ceux entre les contractants et les tiers.
Dans le premier cas, il y a la force obligatoire relativement à l’acte secret à savoir la contre-
lettre. Dans le second cas, et dans un souci de protection des tiers, la loi précise que la contre-
lettre ne nuit pas aux créanciers des contractants. Elle ne leur est pas opposable. Pour les
ayants cause à titre particulier, ils peuvent se prévaloir de la contre-lettre sans pour autant que
celle-ci ne créée de charge à leur égard.
35
M. LO
Pour ceux qui font la matière en Travaux dirigés et reprennent les deux semestres
36
M. LO
dans trente minutes après une seule prise. Séduit par l’argumentaire, il a acheté deux boîtes
dudit médicament « magique » et après consommation, le mal de tête ne disparaissait toujours
pas.
Le problème juridique à résoudre est celui relatif au dol. Ainsi, la question qui se pose est
celle de savoir quel sort est réservé à un contrat conclu suite à des manœuvres dolosives. La
réponse est la nullité dudit contrat. En l’espèce, le dol émane aussi bien du pharmacien que de
son laborantin. L’élément intentionnel et matériel sont bien présents .
Thierno, son fils de dix ans, vivant avec lui et son épouse, a blessé à l’œil Moussa son
camarade. Les parents de ce dernier veulent savoir quelle responsabilité va prévaloir : est-ce
celle de Thierno ou de ses père et mère ?
Quelle responsabilité invoquer lorsqu’un mineur a été auteur d’un dommage : la sienne ou
celle de ses père et mère ?
La responsabilité des père et mère du fait de leurs enfants mineurs est envisageable lorsque
ceux-ci cohabitent avec eux et en ont la garde.
En outre, le principe de l’imputabilité signifie que la faute disparaît lorsque l’auteur du
dommage est par exemple un incapable. Mais un troisième alinéa a été ajouté à l’article 121
COCC en vertu duquel tout acte peut engager la responsabilité de l’auteur d’un préjudice. Il
va sans dire que non seulement la responsabilité de Thierno peut être engagée, mais
également celle de ses père et mère .
Voyant déraper un véhicule sans frein, Boucar qui était sur le trottoir et qui revenait des
champs a pris la fuite. Malheureusement, dans son action, il a blessé par inadvertance un autre
passant dans la rue. Ce dernier compte saisir le juge pour obtenir réparation. Que peut
invoquer Boucar pour s’exonérer de sa responsabilité ?
Quel motif d’exonération l’auteur d’un dommage causé de façon non intentionnelle peut-il
invoquer ?
En l’espèce, Boucar a blessé par inadvertance un passant. Il peut invoquer la force majeure
comme motif d’exonération. En effet, la responsabilité de l’auteur d’un dommage disparait en
cas de force majeure qui suppose un fait imprévisible, irrésistible et extérieur.
Le chauffard quant à lui, a violemment heurté un autre véhicule. Attrait devant le juge, il a
soulevé comme argument la force majeure.
Le gardien d’un véhicule terrestre à moteur peut-il invoquer la force majeure comme moyen
d’exonération de responsabilité ?
37
M. LO
Le code CIMA exclut la possibilité pour le gardien d’invoquer la force majeure comme
moyen d’exonération. Une limitation de responsabilité est envisageable en cas de faute du
conducteur .
Qu’en pensez-vous ?
Pedro, dirigeant de l’entreprise BENZ a remis à Abdou son employé, vers 9 h, un colis à
livrer à une grande entreprise de la place et lui a bien précisé que la livraison devra se faire au
plus tard à midi.
Abdou, sachant qu’une seule bonne heure suffit pour accomplir sa tâche, s’est arrêté chez son
cousin revenu d’Italie il y a quelques jours pour discuter.
Poursuivi par l’entreprise destinataire du colis qui n’a pas reçu celui-ci dans les délais, Pedro
a argué du fait qu’Abdou ne s’est occupé que de ses propres problèmes au détriment de
l’entreprise BENZ.
Qu’en pensez-vous ?
Le commettant peut-il invoquer comme motif d’exonération un intérêt personnel de son
préposé ?
La responsabilité du commettant en l’espèce l’entreprise BENZ représentée par son dirigeant
Pedro semble étendue en droit sénégalais. C’est ainsi que même en cas d’abus de fonction, le
lien de connexité avec celle-ci n’exonère pas le commettant.
En l’espèce, ce lien de connexité est établi à savoir la naissance du préjudice aux heures de
travail. Par conséquent, la responsabilité de l’entreprise BENZ est engagée quitte à ce qu’elle
exerce une action récursoire contre son employé .
38
M. LO
1/ SOLIDARISME CONTRACTUEL
Idée selon laquelle le cocontractant doit faire preuve d'un certain altruisme : respecter l'équilibre
contractuel et prendre en considération non pas son seul intérêt, mais également celui de son
partenaire, le contrat devant être un moyen de réaliser un objectif commun. Les parties doivent donc
contracter et exécuter le contrat de bonne foi et avec loyauté.
3/ OFFRE
Manifestation unilatérale de volonté par laquelle une personne fait connaître son intention ferme et
précise de contracter à une ou plusieurs personnes ainsi que les conditions pour cela. 4/
ACCEPTATION : Expression du destinataire de l'offre de sa volonté de conclure le contrat aux
conditions proposées dans l'offre
5/ ACCORD DE PRINCIPE :
Accord sur la nature du contrat futur mais dont les éléments essentiels restent à fixer.
6/ PROMESSE UNILATERAL DE CONTRACTER : Contrat préparatoire par lequel une partie (le
promettant s'engage engage envers une autre qui l'accepte (le bénéficiaire) à conclure un contrat
dont les conditions sont dès à présent déterminées et si celle-ci lui demande dans un certain délai.
7/ PACTE DE PREFERENCE :
Contrat préparatoire par lequel une partie s'engage envers une autre à ne pas conclure un contrat
avec des tiers avant de lui en avoir proposé la conclusion aux mêmes conditions.
39
M. LO
40
M. LO
SUJET : LA RESTITUTION
I/ LE PRINCIPE DE LA RESTITUTION
-L’incapacité
41
M. LO
Au sens strict ici retenu, la « résolution est la sanction consistant dans l’effacement rétroactif
des obligations nées d’un contrat synallagmatique, lorsque l’une des parties n’exécute pas ses
prestations »
42
M. LO
SUJET : L’ERREUR
I/ LES CONDITIONS DE L’ERREUR
A/ L’EXIGENCE D’UNE ERREUR DETERMINANTE DU CONSENTEMENT
B/ L’EXIGENCE D’UNE ERREUR ENTRANT DANS LE CHAMP CONTRACTUEL
II/ LA SANCTION DE L’ERREUR
A/ LA NULLITE RELATIVE DU CONTRAT
B/ LES EFFETS DE LA NULLITE
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M. LO
I/ L’ACTION OBLIQUE
I/ LA NULLITE DU CONTRAT
B/ LA NULLITE RELATIVE
A/ LA RETROACTIVITE DE LA NULLITE
B/ LE SILENCE DE L’ACHETEUR
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M. LO
A/ LE SILENCE DOLOSIF
PLAN 2
A/ LA METHODE OBJECTIVE
A/ LE CONTROLE DE LA DENATURATION
B/ LE CONTROLE DE LA QUALIFICATION
A/ L’EXISTENCE DU CONSENTEMENT
I/ LA PROTECTION PREVENTIVE
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A/ LA NULLITE DU CONTRAT
A/ L’INTERVENTION DU LEGISLATEUR
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SUJET 14 : LA CAUSE
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situations intermédiaires entre les parties signataires et les tiers absolus ( penitus
extranei ). Ainsi, les définitions sont variables selon les circonstances. La situation des
ayants cause à titre particulier est encore plus significative. Ils ne reçoivent qu’un droit
isolé. Par conséquent, ils restent des tiers pour l’ensemble des actes passés par
leur auteur.
Le contrat ne nuit, ni ne profite aux tiers, il n’interdit pas que soit pris en considération
l’hétérogénéité de la notion de parties contractantes. Ainsi, les actions directes, si elles
sont parfois contractuelles par effet de la loi, le sont aussi parfois en application de la
jurisprudence Besse ( Ass. Plén., 12 juillet 1991,) L’action directe du sous-traitant
dans les groupes de contrats translatifs est de nature contractuelle. Par conséquent,
contrairement à l’affirmation de l’article 1165, les clauses du contrat sont invoquées
par un tiers au contrat.
Que dire de la possibilité toujours plus largement ouverte aux tiers de demander
réparation du préjudice que lui a causé le contrat ? En réalité, il ne faut pas y voir une
dérogation à l’article 1165 mais une stricte application de ce dernier. En effet, lorsqu’il
est affirmé que le contrat ne nuit pas aux tiers cela signifie aussi qu’il ne doit pas leur
porter préjudice. On comprend que le tiers ne peut se prévaloir, sur le fondement de la
responsabilité délictuelle, de l’inexécution d’un contrat que si cette inexécution à son
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égard, est un manquement au devoir général de ne pas nuire à autrui (Com., 5 avril
2005, Bull. civ. IV n° 81). En présence d’un tel préjudice, il est normal que les tiers
demandent réparation, mais sur le fondement de la responsabilité délictuelle,
puisqu’ils ne peuvent pas se prévaloir des clauses du contrat. Les applications
jurisprudentielles sont nombreuses. Par exemple, l’annulation d’un contrat de prêt
porte préjudice à l’acquéreur d’un bien ( Com., 18 décembre 2012 ).
SUJET : LA RUPTURE DES POURPARLERS ET INDEMNISATION
Il est fréquent, avant de parvenir à un accord, que les parties à un contrat discutent entre elles
pendant un certain temps des conditions de leurs engagements réciproques : c’est ce qu’on
appelle la période des pourparlers. Durant cette période, par hypothèse, les parties ne sont
encore pas contractuellement engagées l’une envers l’autre. Le principe est donc qu’à tout
moment, elles peuvent, l’une comme l’autre, décider de ne pas poursuivre les pourparlers et
reprendre ainsi leur entière liberté de négociation, avec notamment un autre partenaire. Bien
évidemment, comme tout principe qui se respecte, celui-ci connaît une exception importante.
La liberté de négociation ne doit en effet pas dégénérer en abus de droit sous peine pour le
partenaire malhonnête d’engager sa responsabilité délictuelle sur le fondement de l’article
1382 du Code Civil.
En effet, pendant longtemps, une divergence opposait la troisième chambre civile de la Cour
de cassation qui admettait la réparation de la perte d’une chance de matérialiser la convention
prévue et la chambre commerciale pour qui la perte d’une chance ne peut être indemnisée.
Dans un arrêt rendu le 28 juin 2006, la troisième chambre civile de la Cour de cassation s’est
finalement ralliée à la position de la chambre commerciale.
La partie victime d’une rupture abusive ne peut donc plus désormais solliciter l’indemnisation
des conséquences du défaut de conclusion de la convention envisagée (II).
Il échet de rappeler que chaque partie peut rompre les négociations, sauf le cas d’un contrat de
pourparlers délimitant les conditions de rupture, si elle estime ne pas avoir intérêt à conclure
le contrat projeté. Elle risque néanmoins d’être condamnée à indemniser son partenaire du
préjudice subi par lui si sa décision est intempestive ou abusive.
Les juridictions ont souvent été appelées à se prononcer sur le caractère fautif d’une rupture.
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- est survenue après des pourparlers longs, complexes, extrêmement avancés et ayant
occasionné d’importants frais justifiés par l’appel à des spécialistes aux fins d’établir un
projet,
- est intervenue la veille de la signature de la promesse alors que les pourparlers étaient très
avancés,
- est intervenue quatre ans après le début des pourparlers pendant lesquels l’auteur de la
rupture avait laissé espérer à son partenaire un accord définitif qui avait été abandonné, non
pour des considérations mettant en cause la qualité du produit objet de la négociation, mais
pour des raisons internes au groupe auquel il appartenait,
- a été décidée par l’initiateur d’un projet qui a abandonné celui-ci, sans motifs et sans avis au
partenaire, alors qu’il lui avait soumis un projet d’accord industriel, que le partenaire l’avait
accepté sans réserves et que les services techniques de chacune des deux parties poursuivaient
la mise au point du projet commun.
L’abus peut également résulter de la mauvaise foi de l’auteur de la rupture qui, sans motif réel
et sérieux, a sciemment maintenu son partenaire dans la croyance d’une signature définitive
de l’accord, l’intention de nuire n’étant alors nullement requise.
Inversement, la jurisprudence refuse de considérer comme abusive une rupture qui intervient
alors que les pourparlers n’avaient pas atteint un stade suffisamment avancé. En pareille
hypothèse ce n’est pas la durée des pourparlers qui est retenue (cette dernière pouvant être
également longue) mais l’absence d’accord des parties sur l’une des conditions essentielles du
contrat tel que le prix.
- la rupture par une partie à un moment où les négociations en étaient encore à évaluer les
risques et chances du contrat envisagé empêchant ainsi les professionnels avertis de prétendre
que les négociations étaient sur le point d’aboutir,
- la rupture des négociations engagées de longue date et pour lesquelles des sommes
importantes ont été investies, dés lors que ces pourparlers n’avaient pas encore atteint un stade
avancé puisque les conditions de livraison et de prix du matériel restaient à définir et que par
conséquent les frais de cette opération ne pouvaient être imputés à l’auteur de la rupture mais
correspondaient à un risque commercial normal,
- lorsque la rupture est intervenue sans surprise, son auteur ayant toujours fait connaître à
l’autre partie la condition à laquelle il subordonnait son accord.
Bien souvent, la phase des pourparlers engendre certaines dépenses ayant trait à l’étude de la
faisabilité du projet objet des pourparlers ou bien encore au commencement d’exécution de la
convention.
- les frais d’études préliminaires comprenant, le cas échéant, le recours à des spécialistes,
Il est à noter également que les actes accomplis pendant les pourparlers en vue de la
conclusion du contrat projeté peuvent donner lieu à restitution ; ainsi, le droit au bail consenti
dans la perspective de la constitution d’une société doit être « restitué » en valeur par le
locataire à qui il avait été accordé en vue d’une exploitation et avec lequel le bailleur avait
formé le projet avorté de créer une société.
Depuis son arrêt en date du 26 novembre 2003, la chambre commerciale considère que « les
circonstances constitutives d’une faute commise dans l’exercice du droit de rupture » ne sont
pas la cause de la perte d’une chance de formation de l’accord envisagé.
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Appelée une nouvelle fois à statuer sur cette question, la 3ème chambre civile, a, suivant arrêt
en date du 28 juin 2006, finalement fait sienne la position de la chambre commerciale.
En l’espèce, deux sociétés étaient en pourparlers en vue de la vente d’un terrain destiné à la
construction d’un immeuble. Alors qu’un projet de protocole de vente avait été établi, celui-ci
n’a pu être signé par la venderesse car cette dernière avait déjà cédé le bien à un tiers.
Sur pourvoi, la 3ème chambre civile censure l’arrêt d’appel en décidant que « une faute
commise dans l’exercice du droit de rupture unilatérale des pourparlers précontractuels n’est
pas la cause du préjudice consistant dans la perte d’une chance de réaliser les gains que
permettait d’espérer la conclusion du contrat ».
En posant pour principe que la perte de chance de conclure le contrat envisagé ou de réaliser
les gains qu’on pouvait en attendre ne peut être que la conséquence de la rupture elle-même
des négociations et nullement du comportement, fût-il fautif, du pourparleur qui en est
l’auteur, cet arrêt unifie la jurisprudence de la 3ème chambre civile et de la chambre
commerciale de la Cour de cassation.
Le processus de formation du contrat démarre le plus souvent par une période plus ou moins
longue de négociation appelée pourparlers. Pendant cette période, les parties discutent des
modalités du contrat par étapes. Ces pourparlers sont placés le principe de la liberté de rupture
qui fait d’ailleurs l’objet de notre étude.
La liberté de rupture des pourparlers peut être considérée comme la faculté laissée à chacune
des parties durant cette période où il n’y a pas encore d’engagements contractuels de décider
unilatéralement de ne pas poursuivre leurs négociations et donc de rompre librement les
pourparlers.
En principe, chaque partie peut mettre fin à tout moment aux négociations engagées avec
l’autre partie. La partie qui met fin aux pourparlers risque toutefois d’être condamnée à des
dommages et intérêts si les pourparlers ont été rompus de manière intempestive ou abusive.
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Il est fréquent, avant de parvenir à un accord, que les parties à un contrat discutent entre elles
pendant un certain temps des conditions de leurs engagements réciproques : c’est ce qu’on
appelle la période des pourparlers. Durant cette période, par hypothèse, les parties ne sont
encore pas contractuellement engagées l’une envers l’autre. Le principe est donc qu’à tout
moment, elles peuvent, l’une comme l’autre, décidé de ne pas poursuivre les pourparlers et
reprendre ainsi leur entière liberté de négociation, avec notamment un autre partenaire. Bien
évidemment, comme tout principe qui se respecte, celui-ci connaît une exception importante.
La liberté de négociation ne doit en effet pas dégénérer en abus de droit sous peine pour le
partenaire malhonnête d’engager sa responsabilité délictuelle sur le fondement de l’article 118
du COCC.
La rupture des pourparlers est de droit. Mais si elle est abusive, elle peut engendrer des coûts
financiers importants et, en conséquence, un préjudice pour celui qui la subit tardivement
et/ou sans motifs légitimes. La rupture abusive des pourparlers est interdite et sanctionnée par
la responsabilité.
Le principe demeure celui de la liberté de rupture des pourparlers, c'est-à-dire que chacun des
négociateurs a le droit de se rétracter et de refuser de contracter avec son interlocuteur malgré
des pourparlers engagés avec lui. En effet, on ne peut contraindre une personne à conclure un
contrat avant qu'il ait donné son consentement définitif sur la chose et sur le prix (contrat de
vente). Néanmoins, chacun des participants engage sa responsabilité délictuelle lorsque la
rupture présente un caractère abusif. C'est le cas lorsque l'auteur de la rupture est animé par
une intention de nuire, ou est de mauvaise foi. La responsabilité de l'auteur de la rupture
suppose ainsi un abus dans l'exercice de son droit de rompre unilatéralement les pourparlers
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contractuels. La responsabilité n'est pas contractuelle puisque le contrat n'a pas encore été
conclu et que les parties ne sont donc liées par aucun lien de nature contractuelle. On applique
donc le principe selon lequel « Tout fait quelconque de l'homme, qui cause à autrui un
dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer ». L'auteur de la rupture
abusive des négociations sera donc contraint de réparer les préjudices causés à son partenaire
de négociation subis du fait de sa faute.
→ C'est une opération juridique par laquelle les parties conviennent de dissimuler leur
volonté véritable, exprimée dans un acte caché (contre lettre), derrière un acte apparent qui a
seule vocation à être connu des tiers.
Les tiers ne peuvent se voir opposer la contre-lettre par les parties, même si la simulation n'est
pas frauduleuse. Seul doit jouer à leur égard l'acte apparent à condition que le tiers soit de
bonne foi: Civ., 3ème, 8 juillet 1992.
: Le tiers qui y a intérêt peut se prévaloir de la contre-lettre contre les parties. Le tiers doit
intenter une action en déclaration de simulation, doit la preuve est ici libre la simulation
constituant un simple fait juridique à l'égard des tiers.
B/ LA RESPONSABILITE CONTRACTUELLE
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Le contrat, pour produire des effets, doit respecter certaines exigences notamment de validité,
de bonne foi, de publicité et de loyauté. Le non-respect de ces formalités peut faire l’objet de
sanctions différentes notamment la nullité, l’inexistence de l’acte ou même l’inopposabilité du
contrat qui fait d’ailleurs l’objet de notre réflexion.
L'inopposabilité du contrat est une sanction de l'inefficacité d'un acte à l'égard d'un tiers. Le
contrat est valablement formé entre les parties. Mais celles-ci n'ayant pas respecté les
conditions permettant de lui faire produire des effets à l'égard des tiers, l'acte ne leur est pas
opposable.
La problématique est de savoir dans quelle mesure ou quand est-ce qu’un contrat est déclaré
inopposable ?
L’inopposabilité est donc comme nous l’avons souligné, l’inefficacité d’un acte ou d’un droit
à l’égard des tiers. C’est une sanction qui affecte soit un acte régulier qui porte un préjudice
illégitime à un tiers, par parce qu’il n’a pas été publié. Cette imperfection du contrat peut
aussi affecter un acte frauduleux valable entre les parties mais dont les tiers peuvent ignorer.
L’étude d’un tel sujet présente des intérêts pratiques dans la mesure où elle nous permet de
pouvoir aussi discerner nullité et inopposabilité. La nullité concerne effet, la formation du
contrat, lorsqu'elle est prononcée, elle implique l'anéantissement du contrat, tant entre les
parties qu'à l'égard des tiers alors que L'inopposabilité est une sanction destinée à protéger les
tiers ou à sanctionner l’irrespect de certaines formalités. En cas d'inopposabilité, l'acte reste
valable entre les parties, mais les tiers ont le droit de l'ignorer et faire comme s'il n'avait pas
d'acte. La fraude permet de rendre un contrat inopposable au tiers. Le créancier peut faire
comme si aucun contrat n'est passé. Le créancier peut démontrer la fraude peut saisir le bien.
C’est l’exemple du défaut de publicité foncière : la vente d'un immeuble est valable entre les
parties dès que la convention est passée, mais il faut un acte notarié pour qu’elle soit publiée,
il y a donc inopposabilité d’une vente non publiée au tiers, et non pas une nullité.
Ainsi, pour mieux appréhender les aspects essentiels de ce sujet, il conviendra pour nous de
voir dans un premier temps l’inopposabilité du contrat sanctionnant le non respect de
certaines formalités du contrat (I) avant de voit dans un second l’inopposabilité du contrat
tendant à la préservation des droits des tiers (II)
Cette inopposabilité met en exergue deux points : dans un premier temps, elle peut concerner
le non-respect d’une formalité de publicité (A) ensuite dans un second temps, elle peut
également concerner le non-respect d’une formalité probatoire (B).
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Lorsque la loi exige la publicité de certains acte par la réduction de l’efficacité du contrat. Le
défaut de publicité ne peut pas jouer entre les parties à l’acte qui n’a pas été publié au service
de la publicité foncière. Si l’on reprend l’exemple de la vente, ou de l’inscription d’une
hypothèque il est certain que l’acquéreur est devenu propriétaire par le seul échange des
consentements. De ce point de vue, la publicité n’ajoute rien à son droit, puisqu’elle ne lui
confère pas un titre inattaquable. En revanche, on peut réduire, par l’utilisation de
l’opposabilité, le rayonnement de l’acte hors de son cercle d’activité directe. Il en résulte que
les tiers pourront ignorer l’existence d’un acte, ou d’une décision, qui n’a pas été publié.
L’absence de publicité ou la publicité tardive est sanctionnée par l’inopposabilité aux tiers. À
l’inverse, une fois la publication effectuée, l’acte ou la décision leur sera opposable. Comme
on a pu le dire, en ce cas « la publicité foncière n’a pas d’effets positifs : son accomplissement
ne fait que confirmer une opposabilité absolue qui est conforme à la nature même du droit
transféré ou constitué »
Cette sanction s’harmonise en grande partie avec le fondement de la publicité foncière. Elle
tend à l’information des tiers. Ces derniers, tant qu’ils n’ont pas été mis en situation de
connaître une information relativement à un droit réel immobilier, ont légitimement la
possibilité de l’ignorer. Il en est de même du non respecte de la formalité d’opposabilité.
L'opposabilité est un terme juridique pouvant avoir une double signification. Sur un plan
procédural, l'opposabilité constitue la qualité d'un moyen de défense qu'il est possible pour
une partie à un procès de faire valoir contre une autre partie. Dans un autre sens, l'opposabilité
peut également faire référence à un acte ou un fait juridique qui va produire des effets
juridiques vis-à-vis de tiers. Dit d'une autre façon, l'opposabilité désigne des faits ou actes
juridiques qui ne peuvent être ignorés par des tiers, et vis-à-vis desquels ils produiront des
conséquences qu'ils devront respecter. Cependant, ces actes peuvent être inopposables aux
tiers en cas de non-respect de certaines formalités d’opposabilité. En effet, de plus en plus, il y
a un regain du formalisme. Mais, ce formalisme peut ne pas être un formalisme d’efficacité.
Ce peut être un formalisme de publicité telle que l’inscription d’une hypothèque. Ce peut être
aussi un formalisme probatoire tel que visé par l’article 14 du COCC qui exige une preuve
littérale préconstituée pour toute convention dont l’objet excède 20.000 francs CFA.
Dans ces situations, lorsque le formalisme n’est pas respecté, le contrat qu’il accompagne
n’en demeure pas moins valable. Tout au plus, risque-t-il de ne pas être efficace, notamment
en cas de contestation de l’existence de l’acte, ou encore lorsque l’on veut faire produire à
l’acte certains effets.
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Cette inopposabilité également met en exergue deux points : dans un premier temps, elle peut
concerner l’inopposabilité de la contre lettre dans la simulation (A) ensuite dans un second
temps, elle peut également concerner la fraude dans l’action paulienne (B).
La simulation est, « un mensonge concerté ». C'est une opération juridique par laquelle les
parties conviennent de dissimuler leur volonté véritable, exprimée dans un acte caché (contre
lettre), derrière un acte apparent qui a seule vocation à être connu des tiers. Exemple :
Les tiers ne peuvent se voir opposer la contre-lettre par les parties, même si la simulation n'est
pas frauduleuse. Seul doit jouer à leur égard l'acte apparent à condition que le tiers soit de
bonne foi. C’est ce que prévoit l’article 112, du COCC qui dispose que « La contre-lettre n'est
pas opposable aux créanciers des contractants. Elle ne leur nuit point. De même que le tiers
qui y a intérêt peut se prévaloir de la contre-lettre contre les parties. Elle se justifie par
l’apparence créée par l’acte ostensible qui a trompé les tiers sur la véritable intention des
parties.
En d’autres termes, la simulation n’est pas nulle en elle-même a priori. C’est pourquoi, entre
les parties, la contre-lettre va être soumise au principe de la force obligatoire du contrat. Mais,
par rapport aux tiers, la loi leur donne une option selon leurs intérêts. Ils peuvent se prévaloir
soit de l’acte apparent, soit de la contre-lettre. Mais, dans ce dernier cas, les tiers doivent
intenter une action en déclaration de simulation tendant à détruire l’acte apparent. Par suite,
celui-ci ne leur sera pas opposable.
La fraude paulienne est traditionnellement présentée comme une fraude au droit de gage
général des créanciers. Or il peut être montré qu'elle a pour fondement le principe de la force
obligatoire de tout droit de créance. En conséquence, la fraude paulienne peut être constituée
chaque fois qu'un débiteur, par un acte juridique, porte atteinte au droit de son créancier, quel
que soit l'objet de ce droit. Dès lors, la fraude paulienne ne s'applique pas seulement aux actes
par lesquels le débiteur se rend insolvable, mais également, comme l'admet d'ores et déjà la
jurisprudence, aux actes par lesquels il compromet l'exécution en nature du droit spécial d'un
créancier. Cette fraude est attaquée par la voie de l'action paulienne est une voie de droit qui
permet à un créancier d'attaquer un acte fait par son débiteur lorsque ce dernier a agi en fraude
de ses droits. L'action paulienne a pour résultat l'inopposabilité au créancier de l'acte
frauduleux du débiteur, mais elle n'entraine pas la révocation de l'acte. L'inopposabilité
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