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UNIVERSITE NATIONALE DES SCIENCES,

TECHNOLOGIES, INGENIERIE ET MATHEMATIQUES


ABOMEY

ECOLE NATIONALE SUPERIEURE DES TRAVAUX PUBLICS


D’ABOMEY

(ENSTP)

DROIT FONCIER

ENSEIGNANT : Dr Adéothy ADEGBINNI

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Chapitre I : Généralité sur le foncier
Notion à plusieurs dimensions, le foncier est défini en fonction de ses enjeux. Le terme
foncier vient de fonds qui désigne, « une terre ou un terrain qui fait l’objet d’un droit de
propriété ».
1-1- Définitions
1-1-1- Foncier
Le foncier désigne la terre (et parfois, par extension, les constructions et aménagements qui
sont dessus), non pour elle-même, mais en tant que fonds d’une exploitation ou d’une rente
(Comby 2012). Le foncier désigne tout ce qui se rapporte aux terrains constructibles ou non
dans les domaines de la propriété, de l’exploitation ou encore de l’imposition. Peut-on alors
dire que le foncier est synonyme de la terre ?
Selon Durand-Lasserve et al. : l’adjectif « foncier » appartient originellement au vocabulaire
juridique et désigne en gros les rapports de droit réel entre les personnes et un fonds de terre
ou de terrain (approximativement, on peut qualifier de terre la terre agricole, d’élevage…; et
de terrain ce qui supporte une construction, un aménagement pour l’habitation, l’industrie..).
Suivant la définition de ces auteurs, il apparaît dans la conception du foncier, en plus de la
terre comme un support, une autre dimension, celle de la relation que l’homme entretient avec
la terre. Le foncier n’est pas réduit uniquement à la terre, il implique également les relations
de l’homme à la terre.
Le foncier désigne alors l’ensemble particulier des rapports sociaux ayant pour support la
terre ou l’espace territorial. Ces rapports sociaux sont principalement déterminés par:
- les facteurs économiques (accumulation primitive du capital et extraction de rente);
- les facteurs juridiques (normes d’appropriation et modalités de règlement des conflits);
- les techniques d’aménagement de la nature pouvant matérialiser et caractériser ces
rapports sociaux en autant de régimes distincts...
Mais ces définitions ne mettent pas l’accent sur la dimension religieuse du foncier qui
caractérise les pays de l’Afrique noire. Or, c’est dans la prise en compte de toutes les
dimensions du rapport de l’homme à la terre, en particulier dans son usage, qu’apparaît la
différenciation du foncier, c'est-à-dire sa distinction en plusieurs régimes.
1-1-2- Autres définitions
L’action foncière est la partie de la politique foncière locale qui consiste, pour la puissance
publique, à intervenir sur le foncier par des acquisitions de terrains, soit à l'amiable, soit par

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préemption, expropriation ou cessions gratuites (par exemple dans le cadre d’une opération de
lotissement) et par différentes sortes de cessions. Ces terrains peuvent être affectés à une
implantation publique, ou cédés (par vente ou bail), pour l’implantation de logements sociaux
ou la réalisation d’une opération d’aménagement, après une éventuelle phase de portage.
Politiques foncières : Les politiques foncières peuvent avoir des objets extrêmement variée
(aménagement du territoire, répartition de la propriété, protection de l’environnement,
politique de peuplement, etc.) et poursuivre des objectifs différents. Il n’existe donc pas de
bonnes et de mauvaises politiques foncières, mais des politiques foncières plus ou moins bien
adaptées aux objectifs poursuivis.
Amodiation : Bail d'un fonds de terre dont le paiement se fait à portion de fruits. Il peut s’agit
aussi d’une location d’une terre en contrepartie, non pas d’un loyer (comme dans le fermage),
mais d’une prestation.
Aménagement foncier : Ensemble d'opérations consistant à la fois à équiper les terrains (en
particulier à les viabiliser) et à en restructurer le parcellaire afin de permettre une nouvelle
utilisation des sols.
Aménagement du territoire : L'aménagement du territoire s'intéresse aux équilibres villes-
campagnes, à l'organisation des infrastructures de communication, au développement relatif
des différentes villes, à la répartition des activités économiques entre les régions. Mais il ne
s'intéresse pas à l'utilisation de tel ou tel espace particulier. Cette préoccupation de gestion de
l'espace n'intervient qu'à l'échelle de la planification urbaine (ou urbanisme) et débouche sur
des réglementations d'utilisation des sols aussi bien dans les espaces urbains que ruraux.
Bien immeuble, bien meuble : Par opposition aux biens meubles, un bien est dit immeuble
lorsqu’il ne peut pas être déplacé (avec quelques exceptions de détail). Un terrain est toujours
un bien immeuble.
Bornage : Délimitation contradictoire des limites d'un terrain réalisée soit à l'amiable entre
propriétaires voisins, soit par voie judiciaire en cas de conflit.
Chef de terre : Institution coutumière, fréquente dans les pays africains. Les chefs de terre
détiennent le droit des premiers occupants sur la terre. À travers ce statut, non seulement ils
avaient tous les droits que la tradition leur confère sur la terre, à savoir droit d’exploitation, de
répartition, d’interdiction, de transmission mais également le devoir de faire respecter les
alliances conclues entre leur ancêtre et la terre. Le chef de terre n’est pas le propriétaire de la
terre, mais un arbitre foncier et un médiateur avec les forces telluriques ancestrales.
Délaissement (droit de) : Droit dont dispose le propriétaire d'un terrain ayant déjà fait l'objet
d'une déclaration d'utilité publique, ou ayant été affecté à la réalisation future d'un équipement

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public dans un plan d'urbanisme, à obtenir de la collectivité publique, soit qu'elle le lui achète
tout de suite, soit qu'elle renonce à le faire plus tard.
Domaine public : Ensemble des biens qui remplissent une fonction d'utilité publique (voies
de communication, voies d'eau, bord de mer, équipements publics, etc.) et dont l'appropriation
privée est interdite. Des lois déterminent les catégories de biens faisant partie du domaine
public.
Droit de superficie : Le droit de superficie désigne le droit de propriété d’une construction ou
de tout autre aménagement ou plantation lorsque, par exception au droit commun, il est
distincte de la propriété du sol. Cette situation résulte ordinairement d’un bail dont la durée
est limitée à 99 ans en droit français. A l’issu du bail, c’est le propriétaire du terrain qui
devient propriétaire de la construction, sauf si la solution inverse est explicitement prévue par
le bail. Le droit de superficie peut être vendu ou donné en location par son titulaire.
Droit coutumier : ensemble des règles juridiques nées de l'usage dans une région ou un pays
(CALSAT, 1993), établies par la coutume. Celle-ci représente une norme de droit
objectif fondée sur une tradition populaire qui prête à une pratique constante, un caractère
juridiquement contraignant et qui devient une véritable règle de droit mais d’origine non
étatique (et en général non écrite) que la collectivité a fait sienne par habitude, dans la
conviction de son caractère obligatoire.
Expropriation : Abandon obligatoire de sa propriété par un propriétaire qui reçoit alors une
indemnisation couvrant à la fois la valeur du bien et le préjudice subi ainsi qu’une indemnité
de réemploi (le plus souvent égale à 10%), censée couvrir les coûts d’acquisition d’un bien de
remplacement, et de déménagement.
Immatriculation foncière : En droit foncier néocolonial, procédure administrative plus ou
moins longue et complexe reconnaissant un droit de propriété sur un terrain coutumier par
l’attribution d’un titre foncier.
Indivision : Droits de propriété détenus en commun par plusieurs propriétaires. En droit
français, la gestion doit en être unanime. Dès que surgit un désaccord, l'un des indivisaires
peut exiger la rupture de l'indivision et son partage à l'amiable ou, à défaut, par voie judiciaire
entre les ayants droit. L'origine d'une indivision est généralement un héritage commun entre
plusieurs héritiers.
Nue propriété : Lorsqu'un propriétaire ne dispose plus de l'usufruit de son immeuble, il ne lui
en reste que la nue propriété, jusqu'à ce qu'il en retrouve la propriété complète à l'extinction
de l'usufruit.

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Le nu propriétaire peut vendre sa nue propriété. L'usufruitier dispose alors d'un droit de
préemption sur la vente.
Préemption publique : En droit français, «le droit de préemption est un droit qui permet à
son titulaire d’acquérir par priorité un bien mis en vente par son propriétaire». Il s’agit d’un
droit qui donne le privilège, à son bénéficiaire, non seulement de se porter acquéreur
prioritaire lorsqu’un bien immobilier est en vente, mais de pouvoir contester le prix de vente
qui devait être appliqué. C’est alors le juge de l’expropriation qui détermine le prix.
Le droit de préemption offre l’avantage aux collectivités publiques qui en sont titulaires (1) de
disposer d’un procédé d’acquisition foncière plus souple que l’expropriation, (2) d’être tenu
informé des intentions de vente du propriétaire et du prix de vente, et (3) de contrôler les prix
(TRIBILLON J.-F., 1993).
Possession : La possession est un état de fait : c'est le fait d'occuper paisiblement un
immeuble et de se comporter en propriétaire (entretien des lieux, paiement des taxes,
prélèvement des loyers, etc. Le concept de possession s'oppose à celui de propriété qui décrit,
lui, un état de droit.
Pression foncière : Expression souvent utilisée pour qualifier, sans la quantifier, la forte
demande marchande dont certains espaces font l’objet, comme par exemple dans la périphérie
des grandes villes.
Présomption de propriété : En l’absence d’autres éléments de preuve, c’est l’occupant sans
titre du terrain qui en est reconnu propriétaire : un état de fait (l’occupation paisible) se
transforme en état de droit (la propriété).
Remembrement : Procédure de réorganisation autoritaire (mais généralement concertée) du
parcellaire afin de délimiter des parcelles plus faciles à cultiver (ou à construire).
Réserve foncière : Terrain acheté par une collectivité publique, lorsque l'occasion s'en
présente, sans qu'il ait un usage immédiat, en prévision d'une urbanisation ou d'une ré-
urbanisation future. En principe, une réserve foncière n’a donc pas d’affectation précise au
moment de son acquisition, ce qui semble malheureusement interdire l’usage de la préemption
pour en faire l’acquisition compte tenu des exigences introduites par la jurisprudence.
Servitudes : Ensemble des contraintes juridiques qui limitent les usages qu'un propriétaire
peut faire de son terrain. On distingue les servitudes de droit privé qui résultent de la
configuration des lieux (servitudes de passage, servitude d'écoulement des eaux, etc.) ou des
conventions passées entre propriétaires voisins (servitudes de cour commune), et les
servitudes de droit public ou « servitudes administratives » qui sont imposées à tous les
propriétaires en vertu d'une loi ou d'un règlement au bénéfice de l'intérêt général.

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On appelle fonds servant le terrain qui subit une servitude de droit privé et fonds dominant
le terrain au bénéfice duquel cette servitude est exercée.

1-2- Les régimes fonciers


Selon la FAO1 le régime foncier est : le rapport, défini par la loi ou la coutume, qui existe
entre des individus ou des groupes relativement aux terres (….). C’est une institution, c’est-à-
dire un ensemble de règles élaborées par une société pour régir le comportement de ses
membres. On distingue généralement dans la littérature deux régimes fonciers: un régime
foncier urbain et un régime foncier rural.
Selon la conception des législateurs béninois, (Article 7 de la loi n°2013-01 portant code
foncier et domanial en République du Bénin) les terres urbaines sont celles situées dans les
zones urbaines, les zones à urbaniser ou les zones d’urbanisation future telle que définie dans
les documents de planification urbaine ; ces terres sont affectées ou destinées principalement à
l’habitation, au commerce, à l’industrie, à l’implantation des services publics et d’une manière
générale aux activités liées à la vie urbaine. Elles sont régies par les textes spécifiques sur le
foncier urbain. Suivant le régime foncier urbain, les terres sont réglementées par un ensemble
d’outils de planification urbaine prévus par la loi. Les terres situées en dehors des périmètres
urbains sont considérées comme des terres rurales.
Toujours, pour le législateur béninois la terre rurale est considérée comme un ensemble des
terres occupées par les activités agricoles, pastorales, sylvicoles, piscicoles ou destinées à
accueillir l'une ou l'autre de ces activités. Les terres rurales sont situées en dehors des zones
urbaines, des zones à urbaniser ou des zones d'urbanisation future telles que définies par les
documents d’urbanisme.
Ce qui différencie alors les terres rurales et urbaines est l’urbanisation. Les terres rurales
relèvent des zones non encore touchées par le phénomène de l’urbanisation ou là où celui-ci
est très faible.
En ce qui concerne l’Afrique, cette catégorisation est plus complexe d’autant qu’en plus de
cette distinction entre le couple urbain/rural s’ajoute celle du couple coutumier /moderne.
Cette distinction n’est rien d’autre que le résultat du dualisme juridique en matière foncière
apparu dès la colonisation. Ce dualisme a orchestré une confusion spatiale entretenant une
dichotomie selon laquelle il existerait un périmètre urbain régi par un droit moderne, c'est-à-
dire écrit qui serait différent d’un espace rural sur lequel ce droit n’est pas appliqué. Ceci

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Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’agriculture.

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laisserait à croire qu’il n’y a pas de différence entre un régime foncier moderne et un régime
foncier urbain, c'est-à-dire que toutes les terres urbaines sont gérées par le droit moderne.

1-2-1- Régime foncier moderne


Dès le contact avec d’autres civilisations et surtout pendant la période coloniale, les pratiques
foncières existantes en Afrique ont très peu convaincu les colonisateurs car elles semblaient
être très peu en adéquation avec les réalités socio-économiques auxquelles ces derniers étaient
habitués. Pour cela, il fallait opérer d’autre mode opératoire. Le choix effectué consiste à
remplacer les pratiques foncières endogènes par le système foncier occidental basé sur le
principe de « propriété privée » dont l’application a permis la mise en place de tout un
arsenal juridique foncier.
Eu égard à ces explications, nous définissons ici le régime foncier moderne comme
l’ensemble des rapports régis par les règles modernes (basées principalement sur le principe
de propriété privée) qu’entretiennent les hommes avec la terre. Nous émettons également
l’hypothèse que les terres régies par le droit moderne ne forment pas un corpus homogène
mais elles sont entremêlées des terres coutumières par endroit. Toutes les terres urbaines ne
relèvent pas du droit moderne en Afrique notamment au Bénin car de de nombreux terrains
échappent à ces règles. Ceci amène à dire que la pratique foncière urbaine n’est pas
nécessairement celui du régime foncier moderne car il peut exister des terres coutumières
dans le périmètre urbain. Toutes les terres rurales ne sont pas des terres coutumières car il en
existe qui sont régies par des droits modernes (par exemple, on peut avoir un terrain greffé de
titre foncier dans une zone rurale).

1-2-2- Régime foncier coutumier


Le régime foncier coutumier est celui régi par les règles coutumières ou le droit coutumier.
Son organisation repose sur un certain nombre de principes communs mais qui donnent lieu à
des interprétations et des adaptations extrêmement variées que le géographe P. Pélissier
résume en trois points qu’il présente comme suit.
- C’est le défrichement qui fonde le contrôle foncier, c’est l’exploitation du sol, sa
mise en valeur, qui justifie la pérennité de la tenure. Ce principe commun est le plus
universellement reconnu ;
- Tout membre de la communauté a accès à l’utilisation du sol en fonction de sa
capacité de travail et de ses besoins ;

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- Les vivants ne sont que les usufruitiers d’un bien qui ne leur appartient pas et qui,
par conséquent, est inaliénable. Ce principe fondateur est le plus original et le plus
menacé.
Ces conceptions foncières confèrent au rapport de l’homme à la terre deux dimensions : une
dimension économique et une dimension sociale. Elles constituent des principes qui donnent
une certaine souplesse à ce régime et le rendent plus adaptable à diverses situations. Elles
évitent non seulement la concentration des terres dans la main d’un individu ou d’un groupe
d’individus, ce qui peut potentiellement être source de conflits en cas de rareté, mais aussi
assurent l’accès à la terre aux membres de la communauté en fonction des besoins.
Toujours dans cette logique des relations de l’homme à la terre, Verdier explique qu’il existe
trois conceptions de la notion du foncier africain.
- En premier lieu, la terre est source de vie et les liens que l’homme tisse avec elle,
passent par la médiation des génies et ancêtres de qui procède sa puissante
fécondante ;
- En second lieu, l’individu n’existe pas dans sa singularité isolée et abstraite mais
dans ses participations à différents groupes, de parenté et d’alliance, de localité et de
voisinage ;
- En troisième lieu, la terre est un bien socialisé à un double titre : sa mise en culture
tisse un lien de dépendance entre générations passées, présentes et futures ; son
exploitation par les membres des groupes familiaux et résidentiels crée entre eux des
liens de coopération et de solidarité.
Ainsi, en plus des dimensions économique et sociale, Verdier ajoute une nouvelle dimension à
la conception foncière, la cosmologie qui considère la terre comme : une entité naturelle et
spirituelle, participant tout à la fois de l’ordre de l’univers et de l’ordre humain.
Cette dimension confère au foncier coutumier un caractère particulier, le caractère sacré qui le
distingue des autres et permet d’élargir les modes de relation de l’homme à la terre, au plan
religieux. C’est cette dimension qui fonde le foncier africain en général et en particulier le
foncier béninois construit sur la croyance religieuse. Ainsi, la conception du foncier
coutumier se caractérise-t-elle par trois modes fondamentaux de relation à la terre que sont les
modes religieux, social et économique.
Eu égard à ce qui précède, nous entendons ici par régime foncier coutumier, le régime dans
lequel l’ensemble des rapports de l’homme à la terre est régi par des règles traditionnelles. La
terre coutumière est alors celle qui maintient sa dimension collective, qui est indivisible et
inaliénable. Nous faisons l’hypothèse que le régime foncier coutumier a beaucoup évolué et

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que les terres coutumières sont de plus en plus régies par des règles qui ne sont plus
totalement endogènes mais faites d’un mélange de normes coutumières et de droit moderne.
1-3- Récapitulatif des caractéristiques des régimes fonciers moderne et coutumier
Régime foncier Dispositifs Propriété/ tenure
Coutumier -Pratiques coutumières Collective :
-Droit d’usage provisoire - le droit d’usage ;
- le droit d’usufruit ;
- Caractère sacré et inaliénable.
Moderne -Pratiques marchandes Privée individuelle :
-Invention du droit de la propriété - le droit d’usage ;
- le droit d’usufruit ;
- le droit d’aliénation.

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Chapitre II : Propriété privée/ Tenure foncière
Avant la colonisation, la terre au Dahomey, fait l’objet d’une appropriation collective qui
permet son affectation à plusieurs usages mais elle a été rarement élément d’une appropriation
individuelle. Même si elle est exploitée individuellement, elle appartenait toujours à un
groupe qui peut être le lignage ou la famille élargie.
L’introduction de la propriété foncière au Dahomey basée sur le Code civil français de 1804
a alors bouleversé cette conception de la terre puisqu’elle prône une appropriation
individuelle de celle-ci. Elle constitue l’une des plus grandes mutations que l’Afrique
francophone et en particulier le Dahomey ait connu.
Le droit de propriété privée est perçu par plusieurs auteurs comme indispensable pour la
sécurisation foncière. Il est important de connaître ce que révèle cette notion de propriété
privée et ce qui l’oppose aux pratiques foncières coutumières.

2-1- Propriété privée


Selon l’article 17 de la Déclaration des droits de l’Homme de 1789, « la propriété est un droit
inviolable et sacré ». De même, à partir du Code civil de 1804 (article 544), la propriété est
définie comme « le droit de jouir et disposer des choses de la manière la plus absolue…» 2.
L’article 546 élargit cette définition et stipule que la propriété d’une chose « donne droit sur
tout ce qu’elle produit, et sur ce qui s’y unit accessoirement, soit naturellement soit
artificiellement ».
La conception béninoise de la propriété n’échappe pas à ce schéma. Elle est définie selon
l’article 7 de la nouvelle loi de 2013 intégrant le code foncier et domanial en République du
Bénin, comme le droit d’user, de jouir et de disposer des choses de la manière la plus
absolue, pourvu qu’on n’en fasse pas un usage prohibé par les lois et les règlements.
Ce qui distingue fondamentalement la propriété d’un bien ou d’un droit sur un bien, c'est la
capacité de vendre ce bien. Dès lors que le titulaire d’un droit a la possibilité de vendre ce
droit, il en est propriétaire. L'utilisateur, même exclusif, d'un terrain à qui n'est pas reconnu le
droit de vendre ce terrain, n'est que l'usufruitier du terrain (Comby ; 2012).
Le droit de propriété est le droit réel le plus achevé car il permet d’user, de jouir et de
disposer des choses d’une manière exclusive et absolue. Selon le Code Civil (article 544)
seuls la loi et les règlements peuvent limiter l’exercice du droit de propriété. Ces lois et
règlements sont fonction de «l’intérêt général» déterminé par l’État.

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Article 544 du Code Civil de 1804.

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Il ressort de ces analyses que la tenure coutumière confère à la terre un caractère collectif qui
amène à son inaliénabilité contrairement à la propriété foncière privée ou moderne qui
autorise la vente des terres. La propriété privée amène à un régime foncier moderne alors que
la tenure coutumière assure le régime foncier coutumier.

2-2- Appropriation foncière coutumière


L’appropriation foncière est souvent désignée pour les pratiques coutumières par le terme de
tenure foncière.
Le terme de tenure foncière coutumière renvoie aux systèmes pratiqués par la plupart des
communautés africaines en milieu rural pour faire valoir et organiser la propriété, la
jouissance et l’accès, et pour réglementer l’utilisation et le transfert (Alden Wily, 2012).
La propriété foncière coutumière désigne la possession collective de droits d’utilisation et
d’attribution de terrains agricoles ou de pâture par un groupe qui a en partage la même
identité culturelle (ONU-HABITAT, 2010). Elle est entendue comme une appropriation
collective des terres sur lesquelles peuvent régner une multitude de droits.

2-3- Points de discordance


Il ressort essentiellement de cette conception de propriété, deux principaux points de
discordance avec la propriété collective.
Le premier point de discordance est lié au fait que la propriété privée confère à la terre un
propriétaire individuel. Disposer de propriétaire pour chaque terrain n’a rien de nouveau dans
les pratiques traditionnelles étant donné que toutes les terres appartiennent nécessairement à
un groupe. Mais faire des terres la propriété d’un individu va contre les pratiques coutumières
qui considèrent la terre comme une propriété collective appartenant à la fois aux ancêtres, à la
génération présente et particulièrement à la future génération.
Le deuxième point de discordance se trouve dans les droits conférés par la propriété privée
aux propriétaires. Le propriétaire de la terre a le droit d’usage, de bénéficier des fruits de son
exploitation et d’en disposer, c’est-à-dire le droit d’aliénation de la terre.
Les deux premiers principes de la propriété privée cadrent parfaitement avec la conception
traditionnelle de la terre car les droits d’exploitation et de jouissance des fruits d’exploitation
d’une terre sont quasi présents dans les pratiques foncières traditionnelles. Mais le point
choquant pour le système coutumier est le droit d’aliéner, c’est-à-dire de vendre, qui est
totalement absent de la conception traditionnelle pour qui, non seulement la terre est vue
comme une divinité mais aussi elle appartient aux générations futures ; donc elle ne peut en
aucun cas faire l’objet de vente.

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La propriété foncière apparaît simplement en Afrique et particulièrement au Bénin comme
une machine mise en place pour faire naître de toute pièce un marché foncier là où il n’existe
pas, afin de provoquer un changement des pratiques foncières.
L’introduction de la propriété foncière privée a amené à une réforme foncière qui s’est
structurée en trois grands domaines que sont le droit domanial, le droit de l’urbanisme et le
droit foncier.

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Chapitre III : Les droits fonciers et de l’urbanisme
Le droit foncier embrasse plusieurs branches (le droit de l’urbanisme, le droit domanial, le
droit foncier proprement dit, etc) mais ce cours sera concentré plus sur le droit foncier
proprement dit.
3-1- Le droit de l’urbanisme
Le droit de l’urbanisme est la branche du droit qui ne traite que des problèmes d’urbanisme, et
qui nécessite la maîtrise du droit civil, du droit pénal, du droit fiscal, du droit de
l’environnement, etc. Au Bénin, le droit de l’urbanisme statue principalement sur la
réglementation et le contrôle de l’utilisation du sol à travers la mise en place des plans
d’aménagement.
3-2- Le droit foncier
Le droit foncier, d'un point de vue strictement juridique, est l’ensemble des dispositions
comprenant les règles relatives à l’accès à la terre et à sa gestion. Le droit foncier est
déterminé par la législation étatique et par la gestion au jour le jour des enjeux que
poursuivent les communautés rurales et urbaines. Mais il est également régi par des usages
locaux instituant des droits et des pratiques foncières particuliers qui peuvent s'écarter
largement du droit étatique et éventuellement s'opposer à lui.
Les textes juridiques du droit foncier sont essentiellement basés sur le principe
d’immatriculation des terres consacré par le décret du 05 août 1900. Le droit foncier est
l’ensemble des dispositions législatives et réglementaires relatives à l’acquisition,
l’occupation et l’utilisation du sol. Selon l’article 7 de la loi n°2013-01 portant code foncier et
domanial en République du Bénin, le droit foncier est l’ensemble des règles applicables à la
propriété et à ses démembrements ainsi qu'aux ressources naturelles qui y sont liées dès lors
que l'objet en est la terre. Ainsi, le droit foncier est le droit qui s’occupe de la sécurisation de
l’immeuble, les droits qui peuvent être obtenus sur l’immeuble. La sécurisation de l’immeuble
passe par l’obtention d’un titre de propriété.
3-2-1- Le titre de propriété
Le titre de propriété est l’acte qui confère au détenteur un droit définitif et inattaquable sur un
immeuble. Le titre de propriété n’est pas un acte présomptif de propriété. Il s’agit du titre
foncier ou du certificat de propriété foncière.
3-2-1-1- Le Titre foncier
Les textes juridiques du droit foncier moderne sont essentiellement basés sur le principe
d’immatriculation des terres consacré par le décret du 24 juillet 1906. Ce texte a été aménagé

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d’abord par la loi n°65-25 du 14 août 1965, portant régime de la propriété foncière au
Dahomey puis par la loi n° 2013-01 du 14 août 2013 portant code foncier et domanial en
République du Bénin et récemment par la loi n° 2017-15 modifiant et complétant la loi n°
2013-01 du 14 août 2013 portant code foncier et domanial en République du Benin.
Ces deux dernières, ensemble avec ses décrets d’application constituent les instruments
essentiels du droit positif béninois régissant la matière.
L’immatriculation débute par l’introduction d’une demande de réquisition et se termine par la
délivrance d’un titre de propriété qui est le titre foncier. C’est elle qui assure le passage du
droit foncier coutumier au droit foncier moderne à travers le titre foncier qui parachève sa
procédure. Le titre foncier apparaît ainsi comme le principal élément qui permet de confirmer
la présence du foncier moderne.
 Le titre foncier
Le titre foncier constitue un « document de preuve de la propriété foncière délivré après une
procédure contradictoire de confirmation de droits fonciers ou au terme de la réalisation de
plan foncier rural »3. Il confère réellement le droit de propriété à un immeuble conformément
au texte juridique par suite de son inscription au livre foncier.
Le livre foncier étant le registre dédié à chaque circonscription foncière dans lequel sont
enregistrés les terrains immatriculés relevant de cette circonscription, au niveau du service des
domaines de l’État. Le livre foncier est le registre des titres fonciers dans lequel figurent des
actes portant immatriculation, constitution, transmission, modification ou extinction des droits
réels ou charges foncières(…) (Iloki, 2012).
 Quelques exemples d’occupation foncière par les titres fonciers
Le tableau ci-après présente l’état du nombre d’immeubles immatriculés par arrondissement
dans la commune d’Adjarra et d’Avrankou.
Tableau : Immeubles immatriculés par arrondissement de 1906 au 30 septembre 2014
ADJARRA AVRANKOU
Arrondissements Nombre de TF Superficie Arrondissements Nombre Superficie
affectée par le TF de TF affectée
Malanhoui 81 176 ha Atchoukpa 21 91 ha
Aglogbè 51 62 ha Kouti 12 38 ha
Médédjonou 7 3, 4 ha Avrankou I 18 25 ha
Honvié 19 2,4 ha Gbozounmè 13 15,8 ha
Adjarra I 17 1,4 ha Sado 9 9, 5 ha
Adjarra II 2 1, 3 ha Ouanho 8 2,7 ha
Commune* 15 4,5 ha Djomon 1 2 ha
Commune* 10 15 ha
Total 192 251 ha 92 199 ha
Source : livres fonciers de la DDID de l’Ouémé /Plateau. Réalisation : Adégbinni A., 2015.

3
Article 7 de la loi n°2013-01 portant code foncier et domanial en République du Bénin

14
Comparé à la superficie totale de la Commune d’Adjarra (75 km 2), les titres fonciers occupent
très faiblement le territoire de cette commune. Autrement dire, seuls 3,5% de la superficie
totale de la commune d’Adjarra ont réellement basculé sous régime foncier moderne. On
observe également cette faible occupation spatiale du régime foncier moderne dans la
commune d’Avrankou où le taux d’occupation spatiale des titres fonciers avoisine 2,5% de la
superficie totale de la commune (78 km 2). Cette faible proportion des terres immatriculées par
rapport à la superficie totale des communes témoigne le manque d’adhésion de la population
au titre foncier.
3-2-1-2- Certificat de propriété Foncière
Le Certificat de Propriété Foncière a été institué par la loi n° 2013-01 du 14 août 2013 portant
code foncier et domanial en République du Bénin. Il est délivré au terme de la procédure de
confirmation des droits fonciers qui confère à son titulaire la pleine propriété de l’immeuble.
Contrairement au titre Foncier, le Certificat de Propriété Foncière est attaquable en cas de
fraude ou d’erreur. Mais cependant, il reste définitif et inattaquable après un délai de cinq (5)
ans si aucune action de fraude ou d’erreur n’a été intentée dans ce délai à partir de son
établissement.
La fraude peut être une manœuvre qui consiste à faire enregistrer ou confirmer en son nom les
droits fonciers portant sur un immeuble appartement à autrui. Elle peut aussi être une
manœuvre consistant à faire enregistrer ou confirmer les droits sur un immeuble alors même
que celui-ci fait l’objet de contestation soit devant l’autorité administrative, soit devant les
juridictions.
Mais vu son caractère contestable pendant les cinq premières années, le législateur a pris en
2017 une loi modificative (loi n° 2017-15 modifiant et complétant la loi n° 2013-01 du 14
août 2013 portant code foncier et domanial en République du Benin) pour remplacer le
certificat de propriété foncière par le titre foncier.
3-2-2- Les différents droits immobiliers
Le droit réel immobilier est un droit qui porte directement sur un fonds de terre ou un
immeuble. Suivant l’article 39 du code foncier et domanial, les différents droits immobiliers
sont :
- la propriété ;
- l’usufruit ;
- le droit d’usage ;
- le droit d’habitation ;
- le droit de superficie ;
- les servitudes ;
- les hypothèques ;

15
- les privilèges ;
- les baux emportant droits réels immobiliers.
 La propriété
Le droit d’user, de jouir et de disposer des choses de manière la plus absolue, pourvu qu’on
n’en fasse pas un usage prohibé par les lois et les règlements.
 L’usufruit
Il s’agit d’un droit qui confère à son titulaire le droit d’utiliser un bien immobilier, et d’en
percevoir les fruits, mais non celui d’en disposer, lequel appartient au nu propriétaire. Il peut
résulter aussi bien de la loi que d’un contrat.
 Le droit d’usage
Il s’agit d’un droit qui confère à son titulaire, l’usager, le droit de se servir d’un bien
immeuble et d’en percevoir les fruits dans les limites de ses besoins et de ceux de sa famille.
Il s’établit par convention.
 Le droit d’habitation
Il s’agit du droit à l’usage d’une maison reconnu à une personne déterminée, dans la mesure
de ses besoins et de ceux de sa famille. Il s’établit par convention.
 Le droit de superficie
Il consiste dans le fait de posséder des constructions, ouvrages ou plantations sur un fonds
appartenant à autrui ou d’être autorisé à en établir.
 Les servitudes
Il s’agit des charges imposées à un immeuble appelé fonds servant au profit d’un autre
immeuble appartenant à un propriétaire distinct appelé fonds dominant.
 Les hypothèques
Il s’agit d’une sureté réelle immobilière conventionnelle ou forcée. L’hypothèque est
constituée au profit d’un créancier en garantie de l’exécution d’une obligation.
3-2-3- Mode d’acquisition des biens immeubles
La propriété des biens immeubles s’acquiert et se transmet par succession, donation, achat,
testament, échange, accession, incorporation et la prescription.
3-2-4- La qualité du requérant
Suivant l’article 115 du code foncier et domanial, peut requérir la confirmation de droits et
leur enregistrement dans les registres fonciers, toute personne physique ou morale ou toute
collectivité familiale notamment :
- l’administration ou les services publics ;
- le présumé propriétaire ;
- le copropriétaire présumé chargé de l’administration de l’immeuble indivis ou muni du
consentement écrit des autres ayants droit ou toute autre personne investie ou ayant reçu
délégation à cet effet ;
- le titulaire d’un des droits réels définis dans le présent code autre que la propriété avec le
consentement écrit du présumé propriétaire ;
- le créancier poursuivant la réalisation d’un immeuble non nanti de Certificat de propriété
foncière lorsque le tribunal a ordonné l’accomplissement de cette formalité préalablement à la
mise en adjudication;
- le représentant d’une association d’intérêt foncier régulièrement créée ;

16
- le représentant d’un syndicat de copropriété régulièrement créé.
Dans tous les cas, les frais de la procédure sont, sauf convention contraire, supportés par le
requérant, à charge de répétition en ce qui concerne les représentants légaux des incapables.
3-2-5- La sécurisation foncière
La sécurisation d’une parcelle ou d’un immeuble passe par la procédure de confirmation de
droit de propriété. A cet effet, seul le titre de propriété, qui est délivré, confère la pleine
propriété en République du Bénin.
 Procédure de confirmation des droits fonciers
La procédure de confirmation des droits fonciers se déroule en plusieurs étapes. Après l’étape
de dépôt de dossier par le requérant, suivent les étapes de recevabilité et de l’instruction de la
réquisition. Ensuite, vient l’étape de la publicité de la requête suivit du bornage contradictoire.
Des contestations peuvent être soulevées au cours de la procédure sous forme d’opposition
ou de demande d’inscription. Enfin, le régisseur de la propriété foncière procède à la
confirmation de droits fonciers sur les registres fonciers, s’il n’existe plus d’opposition, en
établissant une copie du certificat de propriété Foncière à remettre au propriétaire et de
certificat d’inscription à délivrer au titulaire de droit réel susceptible de cession.
Tout certificat de propriété Foncière doit être délivré dans un délai d’un mois à compter de la
réception d’une requête de confirmation de droits fonciers enregistré au plan Foncier Rural.
NB : Le certificat de propriété foncière est remplacé par le titre foncier depuis 2017 par la loi
n° 2017-15 modifiant et complétant la loi n° 2013-01 du 14 août 2013 portant code foncier et
domanial en République du Benin.
 Les pièces à fournir pour la confirmation des droits fonciers
Suivant l’article 116 du code foncier et domanial, tout requérant de confirmation de droits
autres que ceux enregistrés au Plan Foncier Rural, adresse au régisseur de la propriété
foncière, qui lui en donne récépissé, un dossier de confirmation de droits fonciers
comprenant :
- une fiche de demande de confirmation de droits fonciers sur l’immeuble,
- un simple plan ou un levé topographique ainsi que la description de l’immeuble précisant sa
situation géographique, sa superficie, ses limites, les constructions, ouvrages et plantations s’il
en existe ;
- les actes justificatifs de présomption de droit de propriété.
La fiche de la demande est signée par le requérant ou un mandataire. Si celui-ci ou le
mandataire ne peut ou ne sait signer, il appose son empreinte digitale au bas de la déclaration.
Dans le cas des droits fonciers constatés et enregistrés au Plan Foncier Rural, le requérant
produit une pièce d’identité ou un extrait d’acte de naissance et une fiche de demande de
confirmation de droits fonciers sur l’immeuble.

17
3-2-6- Acte présomptif de propriété
Un acte présomptif de propriété n’est pas un titre de propriété. Il concourt à la
détermination d’un droit de propriété. Les actes présomptifs de propriété sont par exemple :
- le certificat foncier rural ;
- le certificat administratif ;
- la convention de vente affirmée ou non ;
- les actes délivrés lors des opérations de lotissement ou remembrement ;
- les avis d’imposition ;
- le permis d’habiter ;
- l’attestation de détention coutumière.
3-2-7- Expropriation et déclaration d’utilité publique
L’expropriation peut-être définie comme : « une procédure à la fois administrative et
judiciaire qui permet à l’Etat de contraindre une personne publique ou privée à céder la
propriété d’un immeuble ou d’un droit réel immobilier à une personne publique ou privée,
moyennant certaines garanties et paiement d’une juste et préalable indemnité ».
L’expropriation d’immeubles, en tout ou partie, ou de droits réels immobiliers pour cause
d’utilité publique s’opère, à défaut d’accord amiable, par décision de justice et contre le
paiement d’un juste et préalable dédommagement.
La déclaration d’utilité publique est un acte unilatéral par lequel l’Etat atteste,
discrétionnairement, que le projet d’expropriation présente bien une utilité publique.
Le droit de préemption est un droit qui permet à son titulaire d’acquérir par priorité
un bien mis en vente par son propriétaire. Il offre l’avantage aux collectivités publiques qui en
sont titulaires de disposer d’un procédé d’acquisition foncière plus souple que l’expropriation,
d’être tenu informé des intentions de vente du propriétaire et du prix de vente, et de contrôler
les prix.
Le régime foncier moderne basé sur l’immatriculation est aujourd’hui une réalité indéniable
même si son emprise est encore modeste. Cette faiblesse serait due à sa rigidité qui amène
certaines couches de populations à opter pour d’autres alternatives plus flexibles comme par
exemple le permis d’habiter et le certificat Administratif qui s’inscrivent toujours dans le
registre moderne.
3-2-8- Prescription extinctive
La prescription extinctive consiste à éteindre par une possession paisible, notoire, non
interrompue et sans équivoque de dix (10) ans un droit présomptif de propriété préexistant.
Mais il est impossible d’acquérir la propriété par la prescription sur un immeuble muni d’un
titre foncier.
3-2-9- Les transactions foncières

18
Avant toute transaction foncière, il faut la confirmation des droits fonciers qui aboutit à la
délivrance d’un titre foncier.
Les vendeurs d’immeubles ont l’obligation de disposer d’un titre de propriété avant de
procéder à toute cession.
3-2-10- Les principaux textes juridiques qui régissent le droit foncier au Bénin
- Loi n°90-32 du 11 décembre 1990, portant Constitution de la République du Bénin
(article 22) ;
- Loi n°65-25 du 14 août 1965, portant régime de la propriété foncière au Dahomey ;
- Arrêté n° 72-773/MF/EDT du 29 août 1972, portant réorganisation des
circonscriptions foncières au Dahomey ;
- Décision administrative du Conseil des ministres en date du 27 janvier 1977 ;
- Arrêté n°9110F du 22 novembre 1955, déterminant les transactions immobilières
soumises à autorisation formelle des chefs de territoire ;
- Circulaire n° 128 AP du 19 mars 1931, portant coutumier du Dahomey ou le
Coutumier du Dahomey ;
- Décret du 02 mai 1906, instituant un mode de constatation écrite des conventions
passées entre indigènes dans les colonies en A.O.F ;
- Instructions du 19 octobre 1906 pour l’application du décret du 02 mai 1906 ;
- Décret 56-704 du 10 juillet 1956, fixant les conditions d’application du décret n°55-
580 du 20 mai 1955, portant réorganisation foncière et domaniale en A.O.F et A.E.F ;
- Loi n° 2007-03 du 16 octobre 2007 portant régime foncier rural en République du
Bénin ;
- Loi n° 2013-01 du 14 août 2013 portant code foncier et domanial en République du
Bénin.
- Loi n° 2017-15 modifiant et complétant la loi n° 2013-01 du 14 août 2013 portant
code foncier et domanial en République du Benin.

19
Chapitre IV : Le droit domanial
Selon l’article 7 du code foncier et domanial en république du Bénin, le droit domanial est
« le droit lié à l’exploitation d’une partie du patrimoine de l’Etat ou des collectivités
territoriales ».
Le domaine désigne l’ensemble des biens immobiliers appartenant à l’Etat ou aux
collectivités territoriales.
Le domaine est appréhendé en termes de domaine public ou de domaine privé. On a :
- Le domaine public et le domaine privé immobilier de l’État,
- Le domaine public et le domaine privé immobilier des collectivités territoriales.
4-1- Le domaine public
Le domaine public est constitué de tous les biens qui sont affectés soit à l’usage du public,
soit à un service particulier. En tant que tels ils sont soumis au régime de la domanialité
publique. Il est l’ensemble des biens mis à la disposition des usagers- ou affectés à un service
public- appartenant aux collectivités et/ou aux établissements publics. Il est composé de tous
les biens fonciers et immobilier déterminés comme tels par la loi ou ayant fait l’objet d’une
procédure spéciale de classement.
Le domaine public constitue la « partie inaliénable du patrimoine de l’Etat ou des collectivités
territoriales qui est soumise à un régime juridique et au contentieux de droit administratif »
(l’article 7 du code foncier et domanial en république du Bénin). Le régime de
la domanialité publique implique l’inaliénabilité, l’imprescriptibilité et l’exclusion de la
création de droits réels sur le domaine public. Il comprend le domaine public naturel et le
domaine public artificiel. Le domaine public est réglementé par plusieurs dispositifs
juridiques dont le plus important est le décret du 29 septembre 1928.
L’article 1er de ce décret qui énumère les terrains qui font partie du domaine public permet de
se rendre compte que le domaine public regroupe essentiellement des terres qui abritent des
ouvrages d’intérêts communs ou des espaces d’utilité commune comme les cours d’eau par
exemple.
4-2- Le domaine privé de l’État
Le domaine privé est la « partie du patrimoine de l’Etat ou des collectivités territoriales dont
le régime juridique obéit en principe, aux règles de fond et de compétence de droit privé
applicables à la propriété et à ses démembrements » (l’article 7 du code foncier et domanial
en république du Bénin). Le domaine privé de l’État est en principe constitué par tous

20
les biens autres que ceux appartenant au domaine public. Ces biens peuvent être aliénés et
grevés de droits réels au profit de particuliers.
4-3- Catégorisation des immeubles
Le système foncier béninois classe les immeubles en deux catégories :
Le domaine immobilier de l’Etat et des collectivités territoriales et les propriétés privées des
particuliers.
La première comprend :
- le domaine public et le domaine privé immobiliers de l’Etat ;
- le domaine public et le domaine privé immobiliers des collectivités territoriales.

La seconde catégorie est constituée des terres immatriculées ou non aux noms des
particuliers.
En ce qui concerne le domaine privé de l’Etat, il est composé, en matière immobilière, des
immeubles sur lesquels l’Etat se comporte comme tout autre propriétaire immobilier. Ces
immeubles peuvent faire l’objet de transactions.

21
Tableau : Gestion domaniale et foncière au Bénin

Nature domaniale Contenu Caractères juridiques Instruments de gestion Acteur(s) concerné(s)


Domaine public Domaine public naturel et Incessibilité Concession et autorisations État et/ou circonscriptions
domaine public artificiel Imprescriptibilité provisoires d’occuper administratives
(biens énumérés par la loi Insaisissabilité (département, Communes )
ou classés)

- Terrains immatriculés au Procédures domaniales - Permis d’habiter dans les zones urbaines État : Administration
Domaine privé nom de l’État Spécifiques loties et immatriculées au nom de l’État ; des Domaines et Cadastre
de l’État - Terrains n’ayant jamais ou Gestion comme un mutation en titre foncier après mise en Administration territoriale
été ni occupés ni revendiqués propriétaire privé valeur du terrain pour attributions provisoires
(ex. terrains vacants - Droits provisoires dans périmètres
et sans maître), après d’aménagement immatriculés au nom de
immatriculation au nom de l’État ; mutation en titre
l’État foncier après mise en valeur
- Cessions, locations, donations, etc.
Domaine privé Terrains immatriculés au Gestion comme un Livre foncier et immatriculation Circonscriptions
des circonscriptions nom de celles-ci propriétaire privé Conservation foncière
Propriété privée Terrains immatriculés au Droits de disposition : Livre foncier Propriétaires
immatriculée nom d’une personne cession, donation, Immatriculation et inscriptions Conservation foncière
privée location, etc.
Propriété privée Terrains détenus par des Terrains considérés Enregistrement villageois et certification Détenteurs villageois
Certifiée pour les usagers, en vertu de comme « appropriés » de terres rurales
terrains ruraux coutumes et donc objet des actes
ou pratiques locales du Code civil
Domaine coutumier Terrains objet de droits En théorie, aucun Conventions privées authentifiées Détenteurs coutumiers,
(il devrait être désormais coutumiers ou prétendus droit ; en pratique, administrativement circonscriptions
inclus dans la propriété coutumiers cessions et locations administratives
privée certifiée)
Source : Fiche pays/Bénin (Décentralisation, foncier et acteurs locaux produit par Alain ROCHEGUDE et Caroline PLANÇON

22
Chapitre V : Le Permis d’Habiter, le Certificat Administratif
et le Certificat foncier rural
Face à la complexité du processus d’obtention du titre foncier et toujours en quête des
avantages que procure le régime moderne, certains habitants vont avoir recours à d’autres
possibilités qu’offrent le répertoire des textes juridiques modernes comme le permis d’habiter
et le certificat administratif qui malheureusement n’ont pas la valeur d’un titre foncier.
5-1- Le Permis d’Habiter (PH)
Institué par la loi n° 60-20 du 13 juillet 1960 et le décret n° 64-276 du 02 décembre 1964, le
permis d’habiter (PH) selon la loi ne peut être délivré que sur les zones consacrées à
l’habitation dans les centres urbains dotés d’un plan de lotissement ou d’aménagement
régulièrement approuvé. Il porte sur les terrains immatriculés 4 au nom de l’État et constitue
une autre forme d’occupation du sol prévue par le régime moderne en dehors des titres
fonciers. Au regard de sa conception, le permis d’habiter pourrait constituer un véritable
moyen de redistribution des biens fonciers de l’Etat si les dispositions des textes qui
l’instituaient étaient bien appliquées. Pour preuve, selon l’article 4 de la loi ci-dessus citée,
« les permis d’habiter sont délivrés à tous les citoyens du Dahomey et de la communauté, sur
simple justification de leur identité, sous la seule condition que les demandeurs ne soient pas
déjà titulaires d’un permis, ni propriétaires d’un titre foncier dans la même localité, … ».
Selon cette loi, le titulaire d’un permis d’habiter ne peut sous peine de retrait ni le louer, ni le
vendre, ni en disposer. Son avantage réside dans le fait qu’il peut déboucher sur un titre
foncier, si le titulaire le désire et respecte les différentes dispositions des textes qui
l’instituent. De même comme le notifie Marie-Epiphane Sohouénou : depuis 1960, toutes les
banques béninoises acceptent le PH comme garantie pour obtenir un prêt.
Mais cet instrument ne confère aux titulaires qu’un droit personnel, précaire et révocable
contrairement au titre foncier qui permet la reconnaissance juridique de la pleine propriété aux
détenteurs.
Bien que ne concernant que les terres immatriculées au nom de l’Etat, le permis d’habiter a
été approprié par certains citoyens de façon légale ou illégale comme échappatoire au titre
foncier. Il est surtout de nature illégale dans plusieurs communes béninoises car il se délivre
sur des terrains appartenant aux particuliers, c’est-à-dire sur des parcelles non préalablement
immatriculées au nom de l’État, contrairement à l’esprit de la loi.
En effet, les autorités locales délivrent souvent les permis d’habiter sur des parcelles recasées 5
après les opérations de lotissement. Or, le lotissement ne constitue pas la seule condition pour
4
Les terrains immatriculés sont des parcelles qui disposent de titre foncier.

23
la délivrance du permis d’habiter. En plus des lotissements, la parcelle soumise au permis
d’habiter devrait être déjà immatriculée au nom de l’État.
5-2- Le Certificat Administratif
Le Certificat Administratif ( CA) est l’acte foncier résultant de l’interprétation du décret du 02
mai 1906 qui a instauré la procédure permettant à l’autorité administrative de certifier à toutes
fins utiles les actes sous seing privé passés entre indigènes en vertu des règles coutumières.
Ce décret qui institue un mode de constatation écrite des conventions passées entre indigènes
ne vise pas à établir un véritable droit de propriété comme l’immatriculation. Il ne confère
pas, un droit de propriété au sens de l’immatriculation ou du Code civil à son titulaire mais lui
crée une présomption simple de propriété.
Le CA ne constitue pas en réalité l’acte qui sanctionne la procédure de constatation mais
plutôt une possibilité que se sont offertes les autorités administratives à partir de l’opportunité
de ladite procédure afin de permettre aux détenteurs de terrains coutumiers de constituer des
preuves nécessaires à l’immatriculation. Mais bien qu’il constitue l’une des pièces nécessaires
à l’obtention du titre foncier, le CA n’a pas la valeur de ce dernier. Il est une simple pièce
justificative délivrée par l’autorité locale pour l’obtention d’un titre foncier. Cette pratique
foncière mise en place pour répondre aux exigences de la procédure de l’immatriculation
(apport de preuves pour les terrains coutumiers) s’est vite transformée en une alternative au
titre foncier. Le CA est usité aujourd’hui par bon nombre de citoyens béninois qui ne pensent
plus après son obtention, à l’immatriculation de leur bien foncier croyant détenir un titre
foncier, un acte inattaquable.
D’une manière générale, après plus d’un siècle d’exercices de pratiques foncières modernes,
les résultats ont été très peu concluants. Ce faible taux de succès amène en 2007 à une
nouvelle initiative, celle d’adopter le régime coutumier dans le registre moderne tout en
respectant les pratiques foncières traditionnelles.

5-3- Le certificat foncier rural


Instituée par la loi n° 2007-03 du 16 octobre 2007, la mise en place du certificat foncier rural
a été le résultat d’une longue série d’actions enclenchée depuis 1999 par les cadres du
ministère de l’Agriculture et d’autres acteurs intervenant dans le domaine foncier, ayant
comme souci majeur la réforme du foncier rural confronté à diverses mutations depuis
l’avènement de la colonisation. L’un des facteurs explicatifs de cette mutation est
l’introduction des pratiques modernes qui fragilisent les institutions foncières traditionnelles
5
Les parcelles recasées sont les parcelles attribuées aux propriétaires de terrain après les opérations de
lotissement.

24
en plus de l’avancée rapide de l’urbanisation dans les zones rurales. Sa réalisation est basée
sur la mise en place d’un Plan Foncier Rural (PFR).
Le PFR est un document faisant l’inventaire des terres rurales avec enregistrement des droits
y rattachés ainsi que leurs titulaires, dans le but de répondre aux besoins individuels et
collectifs de sécurité foncière, de planification et d’investissement.
Son objectif est de prendre en compte les réalités foncières coutumières à travers
l’enregistrement des droits fonciers coutumiers dans un registre bien défini afin de leur
conférer une assise juridique susceptible de rassurer les investisseurs. Ainsi, le PFR apparaît-il
pour Pierre-Yves Le Meur comme une « solution alternative visant à combler un vide
juridique (le cadre légal extrêmement lacunaire hérité de la colonisation) et à sécuriser les
droits fonciers ». Selon le même auteur, il constitue une « technologie institutionnelle qui
combine topo-cartographie et enquêtes foncières dans une optique ‘‘participative’’
d’enregistrement contradictoire et public des droits coutumiers existants et reconnus
localement ». Suivant l’article 107 de la loi n° 2007-03 qui l’institue, le PFR a pour but
« d’assurer la sécurité des droits réels immobiliers, plus spécialement ceux établis ou acquis
selon la coutume ou selon la législation en vigueur afin d’encourager des investissements à
long terme et une meilleure utilisation des terres ».
À ce niveau, il importe de se demander si, face au comportement longtemps hésitant entre le
respect de la tradition et la politique foncière de la propriété privée individuelle introduite par
la colonisation, l’État a finalement opté pour le respect de la coutume. Sans quoi, comment
expliquer le comportement de l’État qui revient sur sa position en prenant en compte les
pratiques coutumières plusieurs fois reconnues mais souvent rejetées ? S’agit-il d’une
stratégie pour rattraper ses échecs enregistrés dans le domaine foncier sur plus d’un siècle ?
Contrairement à beaucoup d’autres projets, le PFR présente la particularité d’instaurer une
décentralisation très poussée au niveau du village de la gestion foncière. Cette volonté de
mieux décentraliser l’organisation foncière est remarquable à travers l’article 108 de la loi ci-
dessus citée qui stipule que, « le PFR est établi sur demande du chef de village après
délibération du conseil de village ». Il aboutit à la fin de sa réalisation, dans les villages
bénéficiaires, à la mise en place d’un plan parcellaire et d’un répertoire des ayants droit.
La sécurisation foncière dont il est question dans ce projet passe par l’attribution aux
détenteurs de parcelles enregistrées d’un titre, le certificat foncier rural qui peut faire l’objet
d’une conversion en titre foncier à l’instar du permis d’habiter.

25
Cette nouvelle initiative initiée en 2007 et concrétisée à travers le plan foncier rural n’a pas
fini de faire sa preuve avant la prise d’une nouvelle loi en 2013 qui englobe, cette fois-ci, à la
fois les milieux ruraux et urbains.

26
Références bibliographiques
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ressources en crise : Etat des lieux de la tenure coutumière en Afrique, Dossier sur l’État des
Lieux de la Tenure Coutumière en Afrique, janvier, p.1, http://www.
landcoalition.org/cplstudies, consulté le 20/03/14
Comby J. (2012), Vocabulaire foncier, http://www. Comby-foncier.com, consulté le 22/02/13,
41.p.
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foncières de l’Etat dans l’aménagement urbain », In, E . Le Bris , E. Le Roy et F. Leimdorfer
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du Bénin, Dossier N° 147 du IIED, Programme Réussir la Décentralisation, p.28,
www.iied.org/NR/drylands/haramata.html, consulté le 15/03/14.
ONU-HABITAT, (2010), L’état des Villes Africaines : Gouvernance, Inégalité et Marchés
Fonciers Urbains, Rapport d’étude.
ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'ALIMENTATION ET
L'AGRICULTURE, FAO (2003), Le régime foncier et le développement rural, rapport
d’étude, Rome, 58.p, www.fao.org/docrep/005/y4307f/, Consulté le 15 /03/14.
Pélissier P., (1995), Campagne africaine en devenir, Arguments, Paris, 318.p.
Rochegude A. (1986), « De la nécessité d’un droit des terres », In, R. Verdier et A.
Rochegude (éds), Systèmes fonciers à la ville et au village : Afrique noire francophone,
L’Harmattan, Paris, France, p.53-70.
Sohouénou M- E. (2001), L’encadrement juridique de l’aménagement des villes face aux défis
de l’explosion urbaine en République du Bénin, Thése de Doctorat en Droit public, Université
de Tours, 2 volumes, 671 p.
Togbonon G. U. (2016), Guide pratique sur le foncier, Net-Plus, Bénin, 331.p.
Verdier R. (1986), « Civilisations paysannes et traditions juridiques », In , R. Verdier et A.
Rochegude (éds), Systèmes fonciers à la ville et au village : Afrique noire francophone,
L’Harmattan, Paris, France, p.5-26.

27
A- Conflits fonciers
Support : Un extrait du rapport de MCA
Consigne
- De quoi parle principalement le texte ?
- Dégager si possible les notions ou concepts clés du texte et les définir
- Quelles sont les causes du principal problème évoqué dans le texte ?
- Quelles sont les solutions envisagées dans le texte ?
- En tenant compte de vos vécus passés, faites un bref commentaire du texte

B- Sécurisation et régulation foncière


Support : Un article
Consigne
- De quoi parle principalement le texte ?
- Dégager si possible les notions ou concepts clés du texte et les définir
- Quelles sont les causes du principal problème évoqué dans le texte ?
- Quelles sont les solutions envisagées dans le texte ?
- Existe-t-il des problèmes similaires au Bénin ? Si oui, faites un résumé du cas béninois

C- Les droits sur la terre et sur les ressources naturelles


Support : Un article
Consigne
- De quoi parle principalement le texte ?
- Dégager si possible les notions ou concepts clés du texte et les définir
- Quelles sont les causes du principal problème évoqué dans le texte ?
- Quelles sont les solutions envisagées dans le texte ?
- Existe-t-il des problèmes similaires au Bénin ? Si oui, faites un résumé du cas béninois

D- Diversité des ayants droit et des droits sur la terre


Support : Un article
Consigne
- De quoi parle principalement le texte ?
- Dégager si possible les notions ou concepts clés du texte et les définir
- Quelles sont les causes du principal problème évoqué dans le texte ?
- Quelles sont les solutions envisagées dans le texte ?
- Existe-t-il des problèmes similaires au Bénin ? Si oui, faites un résumé du cas béninois

E- Femmes et foncier
Support : Un article
Consigne
- De quoi parle principalement le texte ?
- Dégager si possible les notions ou concepts clés du texte et les définir
- Quelles sont les causes du principal problème évoqué dans le texte ?
- Quelles sont les solutions envisagées dans le texte ?
- Existe-t-il des problèmes similaires au Bénin ? Si oui, faites un résumé du cas béninois

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