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Objectifs pédagogiques..................................................41
Plan du chapitre........................................................41
III.1- LES CONCEPTS DE DECENTRALISATION ET DE DECONCENTRATION.........42
III.1.1. La Décentralisation.........................................42
III.1.2-. Le concept de déconcentration.............................43
III.1.3. Autres notions importantes ou voisines......................44
III.2-LES FONDEMENTS THEORIQUES ET HISTORIQUES DU DEVELOPPEMENT LOCAL ET
TERRITORIAL...........................................................45
III.2.1-Les districts industriels....................................45
III.2.2-Le système productif local (SPL).............................45
III.2.3-Le local.....................................................46
III.2.4-Le développement local.......................................46
III.3- RELATIONS ENTRE DECENTRALISATION ET DEVELOPPEMENT.............47
III.3.1- Les principes de l’économie sociale........................48
III.3.2- Les principales hypothèses.................................48
III.4-OUTILS ET METHODES DE PLANIFICATION ET GESTION DU DEVELOPPEMENT
LOCAL.................................................................52
III.4.1- Les outils de la Planification locale.......................52
III.4.2-Méthodes d’élaboration et architecture type d’un plan de
développement d’une collectivité territoriale : expérience des
communes et régions du Burkina Faso ...................................53
III.2.2.1- Le cas des collectivités territoriales....................55
III.2.2.1- La structure indicative du Plan de développement d’un village. 55
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l’université Ouaga II avec l’appui de MAÏGA Issouf et YARO Etienne
CHAPITRE III- DECENTRALISATION ET DEVELOPPEMENT TERRITORIAL
Objectifs pédagogiques
Plan du chapitre
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III.1- LES CONCEPTS DE DECENTRALISATION ET DE DECONCENTRATION
III.1.1. La Décentralisation
III.1.1.1- Définition
L'autorité décentralisée n'a pas de supérieur hiérarchique ; elle est elle-même un supérieur
hiérarchique ; elle dispose d'un pouvoir de décision autonome qu'elle exerce sous la simple
surveillance d'un représentant de l'Etat, l'autorité de tutelle.
L'approche pure de la décentralisation repose sur l'autonomie, la liberté totale pour les
autorités locales.
Dans leur majorité, les auteurs préfèrent appréhender la décentralisation à travers quelques
critères qui constituent en même temps les conditions à remplir pour qu'on puisse parler de
décentralisation.
Pour qu'on puisse réellement parler de décentralisation, il faut qu'un certain nombre de
conditions soient réunies
a- La première d'entre elles est la reconnaissance d'une personnalité juridique (à la structure
décentralisée) distincte de celle de l'Etat et l'existence d'affaires locales à la charge de la
collectivité.
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b- La deuxième condition implique la désignation des autorités locales dans la localité et par
la collectivité locale elle-même. Il faut en somme assurer l'indépendance personnelle des
autorités décentralisées.
La décentralisation ne peut être effective que si les autorités décentralisées disposent des
moyens techniques et financiers, d'exercer selon leurs vues les pouvoirs dont elles sont
investies. L'accomplissement de la décentralisation est subordonné à la détention
de moyens propres de financement suffisants, c'est-à-dire en ce qui concerne les collectivités
territoriales à une réforme adéquate de la fiscalité locale.
En conclusion on peut dire que la décentralisation exige que la gestion des autorités locales
relative à leurs groupes d'affaires soit autonome et qu'il ne soit exercé qu'un contrôle de
tutelle.
On observe que pour RONDINELLI, la création des services locaux d'administration est
aussi un acte de déconcentration. C'est dire que les deux notions se confondent chez certains
auteurs. En particulier chez RONDINELLI, la déconcentration n'est qu'une des modalités de
la décentralisation.
A Il y a déconcentration lorsque, au sein d'une même institution, le pouvoir de décision
détenu par les autorités les plus élevées est transféré à des autorités moins élevées dans la
hiérarchie de l'institution. (CHAPUS 1992). L'autorité déconcentrée est sous la dépendance
d'un supérieur hiérarchique aux ordres duquel il doit obéissance et qui détient de plein droit le
pouvoir d'annuler ses décisions.
4) - Le contrôle de tutelle
Les mesures susceptibles d'être prises dans l'exercice du pouvoir de tutelle sont :
- le pouvoir d'annulation des décisions de l'autorité décentralisée ;
- le pouvoir d'approbation des décisions des subordonnés (les décisions des
subordonnés ne peuvent être exécutées qu'après approbation des autorités décentralisées) ;
- le pouvoir d'autorisation des décisions des autorités décentralisées ;
- le pouvoir de substitution d'action : abstention d'agir de l'autorité décentralisée.
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III.2-LES FONDEMENTS THEORIQUES ET HISTORIQUES DU DEVELOPPEMENT
LOCAL ET TERRITORIAL
C’est un renouvellement du concept de district dans les années 1970 avec le « modèle » de la
troisième Italie développé par BECCATINI
Pour BECCATINI, « le district industriel est une entité socio territoriale caractérisée par la
présence active d’une communauté de personnes et d’une population d’entreprises dans un
espace géographique et historique donné. Dans le district il tend à y avoir une osmose
parfaite entre communautés locales et entreprises ».
L’osmose se réalise entre la collectivité humaine prise avec ses valeurs culturelles et la
population d’entreprises.
Le système local de production est constitué d’un ensemble de Petites et Moyennes
Entreprises en liaison ou non avec une ou plusieurs grandes entreprises situées dans un même
espace de proximité (local ou sous-régional) autour d’un métier, voire de plusieurs métiers
industriels. Il existe un réseau dense d’interdépendances entre les diverses entreprises
appartenant au Système de Production Local.
Les relations entre les entreprises relèveront principalement du marché dans le cas de la
production spécialisée, et principalement de la coopération dans le cas de la recherche
d’économies d’échelles externes.
Les économies externes sont des économies découlant non pas de l’organisation interne
propre à l’entreprise, mais de l’organisation industrielle à l’échelle d’un ensemble
d’entreprises jouissant des avantages d’une localisation commune de leurs activités. C’est le
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bénéficie que tire chaque entreprise du district du fait de son insertion dans une
agglomération industrielle suffisamment grande. Les entreprises se fournissent de services
gratuitement.
Dans la production de masse (de type fordiste) l’activité économique est autonome à la
différence du SPL où l’activité s’inscrit dans un tissu de relations sociales et culturelles
locales. La culture locale joue un rôle essentiel dans le dynamisme des SPL
La production de type fordiste ne prend pas en compte l’espace sauf pour ce qui concerne les
coûts de transport. Les SPL sont inscrits dans leur environnement et leur milieu.
III.2.3-Le local
Le « local » est un espace ayant une identité, une dynamique propre, des spécificités
qui entretiennent des relations d’interdépendance avec des espaces plus vastes (régional,
national, mondial) dans lesquels il s’insère1. Le « local » évoque le « milieu », c’est-à-dire
un milieu d’appartenance qui permet à une population de se reconnaître des traits
caractéristiques, voire des liens de solidarité et qui exercent une certaine influence sur les
changements socio-économiques à la faveur des moyens d’intervention offerts par les
institutions gouvernementales et associatives.
Le local peut prendre des formes et des dimensions très variées selon les contextes. Il peut
aller du terroir à la collectivité territoriale.
Pour donner plus de chance de succès au développement local, il faut l’initier dans
des territoires correspondant à un espace de solidarité, dans lequel les habitants ont une
histoire commune (parfois conflictuelle), à laquelle ils sont attachés individuellement et
2 Très important
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population à desservir est plus accessible.
Le développement des collectivités locales vise à assurer le bien être des habitants de la
structure concernée. Il se traduit par l'accroissement quantitatif et qualitatif des biens et
services (marchands ou non) offerts. Ces biens et services deviennent plus accessibles dans
un contexte de décentralisation et de développement local.
Si l’on veut comprendre les contours du concept de développement local lui-même il faut le
mettre en rapport avec les concepts de districts industriels (A MARSHALL 1920) et de
système productif local.
La création des richesses suppose l’existence d’agents économiques au niveau local.
La décentralisation permet la mise en place de collectivités locales en tant d’agents, mais ne
crée pas forcement des agents privés. Les collectivités vont favoriser la mise en place de ces
acteurs ou favoriser l’exercice de leurs activités. Parmi ces agents, il faut citer les
organisations participant de l’économie sociale dont il importe de rappeler les principes ici.
H4- Les structures décentralisées sont indiquées pour une répartition équitable du fruit
de la croissance.
L'existence des collectivités locales permet de mieux cerner les désidérata des
populations locales selon les priorités; elles permettent de toucher plus facilement les
populations dans les actions de répartition surtout dans la redistribution du fruit de l'effort
collectif aussi bien national que local.
Cet objectif peut être atteint d'autant plus facilement que la population locale est organisée,
regroupée dans des structures devenant des interlocuteurs incontournables.
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institutionnelle.
- Les collectivités locales offrent une plus grande facilité de coordination inter-
institutionnelle au niveau local et assurent plus de démocratie dans la mesure où les
responsables locaux peuvent être "contrôlés" dans leurs actions par les populations locales
(les électeurs).
- L'administration peut se décharger de certaines tâches au profit des collectivités
locales.
En conclusion, la décentralisation doit promouvoir le développement qui est d'ordre
économique et social. Que le cadre d'action choisi soit celui de la Commune ou de toute autre
entité, l'essentiel pour l'économiste est d'avoir un cadre opérationnel de mobilisation de
l'épargne et de la force de travail pour la promotion des investissements, facteurs essentiels
de croissance et de modifications structurelles. Dans ce sens, les villes (dont les communes
constituent la base essentielle), les régions économiques de planification constituent des
cadres de choix.
Synthèse :
Les mécanismes et procédés par lesquels ce processus a lieu sont nombreux et divers. On
peut citer à titre d’illustration et dans un ordre quelconque.
-L’aptitude à mobiliser les acteurs, notamment de nouveaux acteurs. Certains acteurs tenus
jusqu’ici à l ‘écart sont désormais mobilisés ;
- La capacité d’inciter les acteurs à produire davantage de biens et services. Le maire par
exemple, dans son rôle de chef d’orchestre, va « dénicher » des entrepreneurs, les soutenir,
les inciter à créer des activités, des emplois, toute chose que n’aurait pas pu faire l’Etat ;
- L’aptitude à mobiliser les compétences, les ressources humaines. Ainsi le maire offre des
formations à des agents, à des membres d’associations et augmente ainsi leur productivité,
leur savoir-faire. Il en résulte une augmentation de la production au niveau local. Cette
production locale en ajoute à la production globale.
- L’aptitude à accroître la connaissance des contraintes et potentialités locales (par des
diagnostics participatifs) facilite la gestion du développement.
- La Décentralisation améliore la coopération décentralisée qui est un canal privilégié de
mobilisation des ressources extérieures pour la mise en œuvre de projets productifs.
- Elle facilite la mobilisation de ressources financières au niveau local ; ce qui offre des
moyens pour le développement et donc la création de richesses (de biens et services). Elle
amoindrit l’incivisme fiscal. Elle donne plus d’agents aux services fiscaux. On a une
meilleure connaissance des contribuables que les STDE etc. On peut créer l’impôt.
- Le sentiment d’appartenance fait participer davantage les populations et tous les acteurs
organisés à la production.
- Le développement local relance l’activité au niveau local et donc suscite le plein emploi des
facteurs (K, L, T). Le rôle du maire est de susciter la création d’entreprises, la création
d’emplois, de facilités l’accès de tous à la terre etc. Il va sans dire que la rémunération de
chaque facteur s’en trouvera améliorée.
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III.4-OUTILS ET METHODES DE PLANIFICATION ET GESTION DU
DEVELOPPEMENT LOCAL
4 idem
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III.4.1.3- Le Plan de Gestion des terroirs
D’après UNSO (1994)5 cité par J P KABORE6 « Le terme de "gestion" est utilisé pour
décrire une série d'interventions comprenant l'utilisation des ressources disponibles,
l'affectation de terres à certains usages, la limitation de leur accès à certaines périodes, et le
contrôle du niveau de leur utilisation ».
Le "terroir" quant à lui fait référence à un espace socialement défini comprenant un ensemble
de ressources assorties de droits d'usage, permettant à une communauté définie de couvrir la
plupart de ses besoins.
Selon BARRIER, le Terroir est défini comme « un espace limité, contenant les terres
cultivées, les jachères, les zones sylvo-pastorales, contrôlé par une communauté rurale
donnée ». De manière générale, le Terroir est l’espace rural géré par une communauté qui
affirme y exercer des droits d’exploitation et d’occupation dans un cadre socio-économique et
culturel défini.
La Gestion des Terroirs (G.T.) ou approche Terroir est une approche de
développement rural basée sur la participation et la responsabilisation accrue des
communautés rurales pour gérer au mieux les ressources d’un espace défini, le terroir, dans
un cadre de sécurité foncière afin d’assurer leur durabilité et d’accroître leur valorisation.
La Gestion des Terroirs associe intimement les actions d’aménagement du terroir, les
activités de production agro-sylvo-pastorales et la création d’infrastructures socio-
économiques dans la perspective d’un développement durable au niveau local.
Elle donne lieu à la production d’un document de référence à l’échelle du territoire (village
par exemple) par les populations elles-mêmes.
L’élaboration des documents plan suit en général 5 phases chacune comportant plusieurs
étapes :
- la phase préparatoire
- la phase de démarrage
- la phase de diagnostic
ETAPE2-Rédaction
--- Rédaction du rapport provisoire
--- Restitution du rapport provisoire
--- Rédaction du rapport définitif du Plan
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Mise en place d’infrastructures sociales (éducation, santé, eau potable)
Développement d’infrastructures d’appui à la production
Développement d’activités économiques
Actions de renforcement de capacités institutionnelles et des populations
Composante 5 2-Financement du Plan
-Estmation des coûts financiers (sur le moyen terme)
-Moblisation des ressources
Composante 6- Suivi Evaluation
Mise en place d’un dispositif institutionnel et technique de suivi et d’évaluation
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