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UNITE UNIVERSITAIRE A BOBO-DIOULASSO
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UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE
EN SCIENCES JURIDIQUES, POLITIQUES ET HUMAINES
DROIT DE LA DECENTRALISATION
cours magistral ;
DIFFERENTES phase d’évaluation des connaissances.
SEQUENCES
DE LA FORMATION
PUBLIC CIBLE Etudiants de 2e année des facultés de Droit
exposé théorique ;
APPROCHES travail sur document didactique ;
PEDAGOGIQUES échanges et débats.
MATERIEL support pédagogique écrit
PEDAGOGIQUE matériel audio-visuel
Pour sa propre survie, l’Etat moderne ‘‘centralisé’’ pour un partage du pouvoir, donc
des responsabilités politiques, en favorisant l’émergence de ‘‘pouvoirs locaux’’. Il est
en effet créé des circonscriptions administratives, lesquelles peuvent être
conçues comme des « centres secondaires » de gouvernance aux appellations
variées selon les pays : préfecture, régions, provinces, départements, etc. Mieux,
l’aménagement du pouvoir central peut conduire à un véritable ‘‘dessaisissement’’ de
l’Etat de certaines questions au profit d’entités autonomes. Il s’agit des collectivités
territoriales. C’est ce mécanisme qui est dit « décentralisation ». Se pose alors
une question fondamentale : quel encadrement juridique peut-on mettre en
place, afin que ces pouvoirs locaux s’épanouissent sans pour autant ‘‘tuer’’
l’Etat ?
Par définition, toute décentralisation est un processus qui conduit à accorder une
existence juridique lourde de conséquence.
Les E.P.E peuvent être créés par l’Etat, par une ou plusieurs collectivités territoriales
ou par une ou plusieurs personnes morales de droit public. Toute création
d’établissement public est subordonnée à la production d’un dossier motivé,
indiquant la nécessité, la pertinence et la viabilité de l’établissement à créer.
Le dossier de création est composé d’une part, d’une étude organisationnelle mettant
en exergue la mission de service public et d’autre part, d’une étude économique et
financière démontrant l’utilité et la viabilité de l’établissement.
Au plan administratif, les EP sont nécessairement placés sous la tutelle comme suit :
L’E.P.E est placé sous la tutelle technique du ministère dont relève son
domaine de compétences et sous la tutelle financière du ministère chargé des
finances.
L’E.P.L est placé sous la tutelle technique du ministère dont relève son
domaine de compétences, sous la tutelle financière du ministère chargé des
finances et sous la tutelle de gestion de la collectivité territoriale dont ils
relèvent.
La suppression de l’EPE suit la même procédure que celle prévue pour sa création.
D’abord, Les E.P.E sont à distinguer des Secrétariats techniques qui sont créés
pour exécuter des missions conjoncturelles ou temporaires. De par leur caractère
temporaire, les ST ne peuvent excéder cinq (05) ans d’existence. A terme, ils
s’intègrent dans les structures permanentes du ministère.
Placé sous l’autorité d’un Secrétaire technique, le Secrétariat technique peut être
organisé en départements.
Ensuite, les E.P.E se distinguent également des Secrétariats permanents sont des
structures mises en place en vue de piloter des volets sensibles et d’ordre
stratégique des missions assignées au département. Ils ne doivent pas empiéter sur
les attributions des structures permanentes du Ministère.
Placé sous l’autorité d’un Secrétaire permanent, le Secrétariat permanent peut être
organisé en départements.
La décentralisation territoriale est en vogue dans nos Etats modernes, parce que
visant le développement et le renforcement de la démocratie à la base par inclusion
(participation) de tous les citoyens. Son champ d’action est la collectivité territoriale.
pouvoir réglementaire ;
disposer de l'autonomie financière(budget) ;
administrative) ;
conclure des contrats ;
règlement intérieur.
En revanche, l’Etat est le mieux indiqué pour la réalisation de gros travaux souvent
très coûteux, la définition des politiques nationales, etc.
C’est par le transfert des compétences et des ressources de l’Etat aux C.T que ces
dernières parviennent à mettre en œuvre leurs attributions.
Les transferts de compétences par l’Etat doivent être accompagnés du transfert aux
CT des ressources nécessaires à l’exercice normal de ces compétences, dans les
conditions prévues par la loi. Tout transfert de compétences de l’Etat au profit des
CT s’accompagne du transfert de tout ou partie des services correspondants. Le
transfert de services peut être définitif ou temporaire. Le transfert d’une compétence
entraîne de plein droit, la mise à la disposition de la CT bénéficiaire, des biens
meubles et immeubles utilisés à la date de ce transfert, pour l’exercice de cette
compétence.
Les ressources financières nécessaires aux CT pour l’exercice des compétences
transférées leur sont dévolues soit par transfert de fiscalité, soit par dotations ou par
les deux à la fois.
L’on retiendra somme toute que le découpage du territoire en collectivités territoriales
est du ressort du législateur qui indique la forme de celles-ci et détermine les
compétences à celles dévolues. Ce découpage n’est pas anodin parce que la
décentralisation recèle des enjeux importants.
B) Au plan économique
- etc.
Au plan politique, la décentralisation est une nouvelle donne qui tranche d’avec les
pratiques traditionnelles d’Etat unitaire centralisé où le véritable pouvoir était détenu
par un seul centre de décision. Dans un tel système, les velléités régionalistes
seraient maîtrisées au profit de l’unité nationale. De même, les acteurs (chefs de
circonscriptions administratives et chefs de services déconcentrés) restent soumis au
niveau central par un lien hiérarchique accentué.
la faible prise en compte des préoccupations des petites entités dans les
actions de développement des communes englobant un grand nombre de
villages, ce qui engendre un sentiment d’exclusion ;
La tutelle est exclusivement exercée par des structures d’Etat et porte sur des
actes précis.
A) La légalité externe
Le contrôle de la légalité externe des actes administratifs consiste à vérifier s'il
n'y a pas eu, au moment de l'adoption de l'acte ou de son exécution, violation
des éléments formels prévus par la loi (vice de forme) susceptible d'entraîner
l'illégalité de l'acte.
Notons que ce n’est pas tout vice de forme qui entraine l’annulation d’un acte. On
distingue en effet les formalités substantielles de celles non substantielles.
On considère généralement que les formalités substantielles sont celles qui sont de
nature à avoir un effet sur le contenu de la décision attaquée (dont le respect aurait
pu changer le sens de la décision par exemple).
L’autorisation préalable
L’autorisation préalable est une sorte de soupape de sécurité, permettant d’éviter
qu’un acte ne soit posé. L’autorisation préalable se présente sous deux (02) formes :
sous la forme d’avis favorable donné. Cet avis peut être matérialisé par
une réaction positive expresse (réponse écrite) ou tacite. Par exemple,
l’autorisation préalable est supposée avoir été donnée ou acquise après
épuisement des délais légaux imposés à l’autorité de tutelle pour réagir
(Cf. article 152 CGCT).
L’approbation
L’approbation est un avis favorable donné par l’autorité de tutelle pour l’exécution
d’un acte. En principe, l’approbation doit être expresse et donnée par écrit par
l’autorité de tutelle (arrêté). Toutefois, pour éviter que la lenteur administrative ne
grippe l’action de la collectivité, les textes imposent à l’autorité de tutelle un délai au-
delà duquel l’approbation est supposée être donnée ou acquise tacitement.
Le délai d’approbation ordinaire est de quarante cinq (45) jours maximum à compter
de la date du dépôt auprès de l’autorité de tutelle. Passé ce délai, l’approbation est
réputée acquise.
N.B : Aux termes de l’article 273 du CGCT, il peut être introduit à l’encontre du maire
une motion de défiance. La motion de défiance est signée par au moins un tiers
(1/3) des membres du conseil municipal et déposée auprès du maire qui doit en
donner accusé de réception dans un délai de deux jours ouvrables. Une copie est
adressée au Haut-commissaire dans le même délai et la motion de défiance doit être
motivée.
La motion de défiance ne peut être adoptée qu’au terme d’un débat contradictoire
suivi de vote. Elle est acquise à la majorité des deux tiers du conseil municipal » (art
275, 1er alinéa loi 055). Toutefois, si la motion est rejetée, une nouvelle motion
portant sur les mêmes motifs ne peut être déposée avant un délai d’un an.
Les cas de maladie prolongée : il peut être mis fin aux fonctions du maire et/ou des
adjoints, en cas de maladie prolongée de plus d’un an et les rendant inaptes à
l’exercice de leurs fonctions.
Juge par excellence de la légalité, le juge administratif peut être saisi d’un acte
émanant de la collectivité territoriale. Suivant l’organisation judiciaire, interviennent
le Tribunal administratif et le Conseil d’Etat. Les cas d’ouverture des recours peuvent
être :
Le recours pour excès de pouvoir ou recours en annulation, qui
consiste à contester la légalité (régularité) d’un acte administratif, en
demandant au juge son annulation ;
Le recours de pleine juridiction ou de plein contentieux qui vise la
réparation de préjudices causés par l’administration locale à un particulier
(ou une personne morale) ;
Le recours en interprétation par lequel les juridictions administratives
peuvent être saisies en vue de l’interprétation d’un acte administratif émis
par une autorité locale. Ce type de recours est généralement exercé par une
autorité administrative ou des groupes organisés (associations, syndicats,
partis politiques) etc.
Les autorités locales peuvent faire l’objet de sanction devant les juridictions de l’ordre
judiciaire. Il peut s’agir d’actes civils ou commerciaux ou d’infractions, détachables de
l’action administrative régalienne (Cf. arrêt Société des granits porphyroïdes des
Vosges, C.E 31 juillet 1912).
A titre personnel, tout agent public ou toute autorité locale peut faire l’objet de
poursuite pour des fautes commises à l’occasion du service : corruption, concussion,
détournement, faux en écriture publique, etc. (Cf. art.272 du CGCT).
Entités publiques, les collectivités territoriales subissent le contrôle de tous les corps
de contrôle de l’Etat. L’action de ces corps de contrôle permet de dissuader, de
disculper ou de condamner.
On peut citer entre autres :
- Les inspections techniques des départements ministériels ;
- L’Inspection générale des Finances (IGF) ;
- L’Autorité supérieure de Contrôle d’Etat et de Lutte contre la corruption
(ASCE-LC) ;
- L’Autorité de Régulation de la Commande publique (ARCOP) ;
- La Cour des comptes ;
- Etc.
Aux termes de cette loi, le Burkina Faso compte quatre (04) types de circonscriptions
administratives à savoir la Région (paragraphe1), la Province (paragraphe 2), le
département (paragraphe 3) et le village (paragraphe 4).
La représentation
Juridiquement, la représentation est un procédé par lequel une personne appelée
représentant, est habilitée à agir au nom et pour le compte d’une autre personne,
appelée représentée. Les actes posés par le représentant produisent des effets sur
le représenté.
La police judiciaire (P.J) est une activité qui consiste à constater les infractions à la
loi pénale, à en rassembler les preuves et à rechercher les auteurs en vue de les
livrer aux juridictions pour jugement, (art. 14 code de Procédure pénale).
Contrairement à la police administrative qui est préventive, exercée exclusivement
par les autorités administratives, la P.J est mise en branle après commission d’une
infraction et est exercée concomitamment par les autorités administratives et celles
judiciaires. Soulignons que le maire et ses adjoints sont officiers de police judiciaire.
des litiges en matière civile et commerciale dont le taux évalué en argent est
inférieur ou égal à trois cent mille (300 000) francs CFA;
N.B : les tribunaux départementaux étaient impliqués dans le règlement des conflits
fonciers (droit de propriété de terre) à travers la conciliation. Mais la dernière loi sur
le foncier à savoir la loi n°34-2009/AN du 16 juin 2009 portant régime foncier rural,
ne semble pas reconnaître cette compétence aux tribunaux départementaux. Les
questions de terre font désormais l’objet de conciliation préalable par des instances
municipales. Il s’agit notamment :
- du service foncier rural dans chaque commune
- de la commission foncière villageoise dans chaque village.
L’Etat entretient avec les collectivités territoriales et dans les domaines de leurs
compétences, des relations contractuelles ; d’assistance et de contrôle.
Le contrat peut être globalement entendu comme accord de volontés entre deux ou
plusieurs personnes (physiques ou morales), en vue de produire des effets de droit
de type « gagnant-gagnant ».
B) L'assistance de l'Etat
Assister, c’est soutenir, aider, porter secours. Le devoir d’assistance de l’Etat (ou de
ses services déconcentrés) aux collectivités territoriales se justifie aisément parce
que ces dernières détiennent leurs pouvoirs dérivés de l’Etat. Il est tout à fait indiqué
que le délégant reste aux côtés du délégataire, afin de veiller au bon exercice des
compétences transférées.
C’est pour rendre effective cet accompagnement qu’il est prévu une déconcentration
maximale des services de l’Etat auprès des collectivités territoriales (Cf. article 3 du
CGCT).
C) Les contrôles
B) La région
La région (art.15 et 16 CGCT) se définit comme une zone géographique appelée à
être un espace économique et un cadre d’aménagement, de planification et de
coordination du développement. Son territoire est celui de l’ensemble des communes
qui la composent.
entreprendre dans les conditions prévues par la loi et dans le cadre de leurs
compétences propres, des actions de coopération qui donnent lieu à des
conventions avec des collectivités territoriales de pays étrangers ou
organismes internationaux publics ou privés œuvrant dans le domaine du
développement ;
acquérir des actions ou obligations dans des sociétés ayant pour objet
l'exploitation de services locaux ou de services nationaux ouverts à la
participation des collectivités territoriales.
A) Les recettes
Aux termes de l’article 110 du CGCT, les ressources des collectivités territoriales
sont constituées : des impôts et taxes, des dotations de l’Etat, des dons et legs et
d’emprunts.
A) L’exécutif
L’organe exécutif de la commune est constitué du maire (président du conseil
municipal ou d’arrondissement). Celui-ci est assisté d’adjoints au maire (deux
adjoints pour les communes rurales et urbaines, quatre adjoints pour les communes
à statut particulier). Notons que le maire et ses adjoints sont officiers d’état civil et
officiers de police judiciaire.
L’exécutif municipal est chargé de l’exécution des décisions (délibérations) du
conseil municipal et de la mise en œuvre des attributions propres au maire.
B) L’organe délibérant
Le conseil municipal est l’organe délibérant de la commune. Il est formé de
l’ensemble des conseillers de la commune. Ceux-ci sont élus au prorata de la taille
de la population du village ou du secteur (deux au minimum). Aux termes de l’article
236 bis de la loi n° 005-2015 /CNT portant modification de la loi n° 014-2001/AN du
03 juillet 2001 portant code électoral, « Il est élu un conseiller supplémentaire dans
chaque village ou secteur dont la population est égale ou supérieure à cinq mille
habitants. »
Il est élu dans chaque secteur de l'arrondissement, trois conseillers. Il est élu un
conseiller supplémentaire pour chaque tranche de quinze mille habitants. Toutefois,
le nombre total de conseillers par secteur est limite à six.
Le conseil régional est le collège des conseillers régionaux. Ceux-ci sont désignés
par commune et par arrondissement, au sein du conseil municipal et du conseil
d’arrondissement ; ce sont donc des représentants. Le CR tient des sessions
ordinaires et des sessions extraordinaires (Voir art. 154 à 170 du CGCT).
Les conseillers régionaux élisent en leur sein le président et les vice-présidents, ainsi
que les présidents des commissions permanentes sus citées.
Cf. Code électoral. Art.236 ss
Dans leur organisation les collectivités territoriales sont dotées d’organes délibérants
et d’organes exécutifs appuyés par une administration permanente.
Du point de vue des moyens d’action, des réformes progressives permettent d’élargir
les domaines de compétences des collectivités territoriales ainsi que les ressources
devant permettre la mise en œuvre des compétences transférées.
I. Traités et manuels
VEDEL (Georges), Droit administratif, Presse universitaire de France, 1989 ;
DEBBASCH (Charles) et PINET (Marcel), Les grands textes administratifs,
Sirey 1970 ;
BAGUENARD (Jacques), La décentralisation, Que sais-je ? PUF, 1966 ;
II. Recueils-Mémoire
III. Jurisprudence
V. Législation burkinabè