Vous êtes sur la page 1sur 110

ADMINISTRATION SCOLAIRE

Chargé du cours :
M. Hervé G. ZOKOU
Maître-Assistant des Universités du CAMES
nadrey.zok@gmail.com
ECUE 1 : LÉGISLATION SCOLAIRE

ECUE 2 : FONCTION PUBLIQUE : CARRIÈRE ET

DÉONTOLOGIE

ECUE 3 : ETHIQUE DE LA FONCTION ENSEIGNANTE


COMPÉTENCE GÉNÉRALE

Acquérir des compétences en matière


d’environnement juridique, déontologique , et
éthique professionnelle de son métier;
ÉNONCÉS DES COMPÉTENCES SPÉCIFIQUES

 Connaitre les types de règles de droit qui régissent


l’action éducative et les sources qui les ont édictées,

 Expliquer le déroulement de la carrière du fonctionnaire,

 Analyser les droits et devoirs du fonctionnaire enseignant,

 S’approprier les valeurs éthiques dans leurs pratiques


professionnelles.
MÉTHODOLOGIE DE LA FORMATION

 Le cours est dispensé via la projection PowerPoint

 En présentiel, des échanges sur le contenu du cours sont


menés entre le formateur et les auditeurs.
METHODE D’EVALUATION
 Des exercices de cas pratiques sont proposés aux
auditeurs et traités sur la supervision du formateur.

 Des travaux de recherche sont proposés aux auditeurs


ECUE 1 : LÉGISLATION SCOLAIRE

Compétence 1 : Connaitre les règles de droit


relatives à l’éducation
INTRODUCTION
Le droit est l’ensemble des règles qui régissent toute société humaine. Cette
discipline connaît diverses spécialisation selon l’organisation dont se dote tout
corps constitué.
Le droit de la fonction publique est l’ensemble des règles édictées pour encadrer
l’exercice des fonctions dans l’administration.

 L’organisation et le fonctionnement du systèmescolaire sont régis par des


règles de droit et des règles de bonne conduite issues des valeurs morales
partagée par la communauté.
 Le droit scolaire porte à la fois sur l’organisation des services d’enseignement et
celle des services qui leur sont rattachés (services administratifs, encadrement
socioéducatif, orientation
 l’administration de façon générale et l’administration
scolaire de façon spécifique, sont soumises aux règles de
droit en vigueur.

 Certaines règles sont extérieures à l’administration et


s’imposent à elle selon une certaine hiérarchie.

 D’autres règles vont émaner de l’Administration elle-


même qui acceptera d’être liée par elles
A.Les règles de droit extérieures à l’administration
Les principes généraux du Droit
La Constitution
Les conventions internationales
La Loi
les ordonnances
Les décrets
La jurisprudence
B.Les règles de droit intérieures à
l’administration
Les arrêtés
Les décisions
Les circulaires (ou notes circulaires)
Les notes de service
Définition : Etymologiquement, le concept légiférer vient
du latin « lex » qui signifie « loi » et « férer » qui signifie
« établi ».

Alors le concept légiférer c’est établir des lois.

La législation scolaire est l’ensemble des lois qui


réglementent l’enseignement dans un pays.
La législation dans notre pays englobe :

1- les lois proprement dites : celles qui sont votées par le


conseil législatif, ( le Parlement, le Senat) ;

2- les ordonnances lois : qui émanent de la présidence ,(


ex : loi cadre) ;

3- les arrêtés ministériels et les circulaires


administratifs qui émanent du pouvoir exécutif.
Sources des lois scolaires : notre législation a des sources
coloniales, nationales et internationales.
 Coloniales : aussi longtemps que certaines dispositions prises par le
pouvoir colonial, ne sont pas encore abrogées, elles restent
d’application pour des temps actuels.
 Nationales : les lois les ordonnances lois, les arrêtés ministériels et
les circulaires administratifs.
 Internationales : notre pays est membre de certains organes
internationaux qui s’occupe de l’éducation en l’occurrence
l’UNESCO.
L’utilité de cette législation
L’enseignement engage l’avenir de chaque citoyen instruit
ainsi que celui de toute la nation. Il s’avère par conséquent
utile de connaitre les lois qui réglementent cet
enseignement dont dépend notre avenir.

La connaissance de la législation permet de voir comment


les institutions scolaires sont crées pour saisir les
transformations qu’elles peuvent subir.
Conclusion
C’est en considérant les choses dans leur genèse que l’on obtient la
meilleure intelligence :
- Aux parents d’élèves : l’étude de la législation scolaire est utile
parce qu’elle leur permet de connaitre leurs droits et obligations en
matière d’éducation de leurs enfants.
- Aux enseignants et aux apprenants : la constitution leur rappelle
leurs droits et leurs devoirs en matière d’éducation.
- Donc, aux étudiants qui se destinent futurs enseignants la
maitrise de la législation scolaire est très utile car ils seront
appelés un jour à appliquer les lois scolaires ou à en contrôler
l’exécution
TRAVAUX DIRIGÉS
Objectif : Se familiariser avec les règles de droit externes et internes a
l’administration scolaire.

Consigne: Les règles de droit extérieures et intérieures à


l’Administration étant données , classez par ordre hiérarchique:
La jurisprudence, Les arrêtés, Les circulaires (ou notes circulaires), les
ordonnances, Les principes généraux du Droit, La Constitution, Les
décrets, Les décisions, Les conventions internationales, La Loi, Les notes
de service.

Directives: travail de groupe


Durée: 10mn
ECUE II
FONCTION PUBLIQUE: CARRIÈRE ET DÉONTOLOGIE

Compétence visée:
Exercer le métier d’enseignant du secondaire professionnel
et technique dans un cadre règlementaire en respectant
l’éthique professionnelle.
I. La Carrière du fonctionnaire
1.1. L’accès à la Fonction Publique
1.2. Le déroulement de la carrière du fonctionnaire
1.3. La cessation des fonctions du fonctionnaire
1.1. L’accès à la Fonction Publique
A: LE RECRUTEMENT
la Fonction Publique est ouverte à tous les ivoiriens: c’est principe de
L’égalité des citoyens vis-à-vis de l’Administration et de la chose
publique.
1.Conditions générales
Exigées pour l’accès aux emplois publics prévus par la loi n°92- 570 du
11 Septembre 1992, portant statut général de la Fonction Publique, ces
conditions constituent la première garantie de l’égalité de tous les
candidats. Ainsi, tout candidat à un concours d’entrée à la Fonction
Publique doit :
- avoir la nationalité ivoirienne ;
- remplir les conditions d’âge pour l’accès à la Fonction Publique;
- jouir de ses droits civiques et avoir une bonne moralité ;
- être en position régulière vis-à-vis des lois sur le recrutement dans
l’armée ;
- remplir les conditions d’aptitude physique et mentale exigées pour
occuper l’emploi ;
- être reconnu indemne de toute affection grave ou contagieuse,
conformément à une liste d’affections arrêtée par décret pris en
Conseil des Ministres ;
- avoir les diplômes ou titre exigés pour accéder à l’emploi.
2.Conditions particulières

En plus des conditions générales, des conditions particulières peuvent


être imposées aux candidats en raison de la spécificité des emplois
auxquels ils aspirent.
Ce sont, entre autres :
- l’exigence de l’attestation de non bégaiement pour le recrutement
des enseignants ;
- l’exigence de la taille pour les concours de la police nationale, de la
gendarmerie nationale et la police maritime.
B- Modes de recrutement

Les fonctionnaires sont recrutés par voie de concours ou, exceptionnellement, par
décret.

Le concours demeure la voie normale d’accès à la Fonction Publique. La voie


dérogatoire par décret relève de la compétence exclusive du Président de la
République qui tient ce pouvoir de la Constitution.

Les fonctionnaires sont recrutés selon les besoins exprimés par l’Administration et
budgétisés.

Le début et la fin de la formation des impétrants sont sanctionnés par un acte


administratif. Il s’agit, en général, de décision ou d’arrêté de mise en formation et
de fin de formation. Pendant toute cette période l’impétrant n’a pas encore la
qualité de fonctionnaire.
La notion de fonctionnaire
le fonctionnaire est une personne nommée à titre permanent pour
exercer un emploi public, titularisée dans un grade et qui est vis-à-
vis de l’Administration dans une situation statutaire et
réglementaire.
Quatre (04) éléments caractérisent le fonctionnaire. Ce sont :

1. l’occupation d'un emploi administratif ;


2. la nomination à titre permanent pour occuper un emploi public ;
3. la titularisation dans un grade de la hiérarchie administrative ;
4. la soumission au statut général de la Fonction Publique
1.2. Le déroulement de la carrière du fonctionnaire

A. L'entrée en service
L’entrée en service se fait par plusieurs actes de gestion
administrative.
2.La nomination

La nomination consiste à attribuer un emploi permanent à un agent


dès sa première prise de service. Elle est sanctionnée par un acte
administratif (décret ou arrêté).

Les agents de grade A4 à A7 sont nommés par décret et ceux de


grade D1 à A3 sont nommés par arrêté du Ministre chargé de la
Fonction Publique.
1. L’affectation
L’affectation consiste à attribuer un poste de travail à un fonctionnaire,
conformément à son grade.

Lorsque le fonctionnaire affecté prend service, son matricule est


automatiquement généré et un certificat de première prise de
service lui est délivré par le Directeur des Ressources Humaines de
son Ministère d’accueil.
3.La catégorie
Les fonctionnaires sont classés en fonction de leur diplôme et de leur
qualification professionnelle en quatre (04) catégories dans l’ordre
décroissant. Ces catégories sont représentées par les lettres A ; B ; C ; D
.
Selon leur catégorie, ils occupent soit les fonctions d’études générales,
de conception, de direction et de supervision, soit les fonctions
d’application ou d’exécution.
4.Le grade
Le grade est le titre acquis par le fonctionnaire à l’intérieur de sa
catégorie et qui lui donne vocation à occuper un emploi, dans sa
spécialité et dans la hiérarchie administrative.

Le grade est désigné par une lettre qui correspond à la catégorie


suivie d’un chiffre.
A chacun des grades correspond une échelle de traitement qui
comprend des classes et des échelons ci-après par ordre croissant :

 La deuxième (2ème ) classe comprenant 4 échelons (1er , 2ème ,3ème et 4ème


échelon) ;

 La première (1ère ) classe comprenant 3 échelons (1er , 2ème et 3ème


échelon) ;

 La classe principale comprenant 3 échelons (1er , 2ème et 3ème échelon) ;

 La classe exceptionnelle comprenant 3 échelons (1er , 2ème et 3ème


échelon).
5.La titularisation
Toute personne admise à occuper un emploi public en qualité de fonctionnaire est
soumise à un stage d’une année, à l’issue duquel il est titularisé, si les résultats sont
probants.
La titularisation confère à son bénéficiaire un grade à titre définitif dans la
hiérarchie administrative et les droits attachés à ce grade prévus par le statut
général de la Fonction Publique.
Elle lui ouvre le droit de poursuivre sa carrière dans l’Administration publique.
Autrement dit, c’est par la titularisation que l’agent acquiert la qualité de
fonctionnaire.

La titularisation est sanctionnée par un arrêté du Ministre chargé de la Fonction


Publique.
6.L’emploi
C’est la profession exercée par l’agent en fonction d’une qualification
acquise soit suite à une formation initiale, soit suite une formation
continue. Exemples d’emplois : Administrateur de la Communication,
Attaché administratif, Secrétaire de Direction, Adjoint Administratif.
Les emplois sont regroupés en six (6) ensembles de spécialités
appelés familles d’emplois. Ce sont :
- Les emplois de l’éducation et de la formation ;
- Les emplois scientifiques et techniques ;
- Les emplois à caractère administratif et juridique ;
- Les emplois de production littéraire et artistique ;
- Les emplois des affaires sociales ;
- Les emplois de gestion économique et financière.
7.La fonction
C’est la responsabilité, la charge confiée à un fonctionnaire en fonction
de son grade.

Exemple de fonction : Chef de service, Sous-directeur, Directeur, etc.

8. La mutation
C’est le changement de poste de travail à l’intérieur du même
organisme employeur (Ministère ou EPN).
Elle peut être prononcée soit d’office à la discrétion de l’autorité
hiérarchique, soit à la demande du fonctionnaire.
Elle peut également s’accompagner d’un changement de résidence ou
de localité
9.L’avancement
C’est la procédure qui permet au fonctionnaire qui a débuté à
l’échelon le plus bas et à la classe la plus basse de l’Administration
d’accéder progressivement aux échelons et aux classes les plus élevés
à l’intérieur de son grade.

L’avancement des fonctionnaires comprend l’avancement d’échelon et


l’avancement de classe.

L’avancement d’échelon est fonction à la fois de l’ancienneté et de la


notation. Il a lieu de façon continue d’un échelon à un autre
immédiatement supérieur tous les deux (02) ans.
10.La notation
Il est attribué chaque année à tout fonctionnaire en activité ou en
détachement, une note chiffrée suivie d’une appréciation générale,
exprimant sa valeur professionnelle.

Elle est prise en compte pour l’avancement.

Les notes chiffrées varient de 1 à 5 selon la cotation suivante :


La note chiffrée est la synthèse de plusieurs séries d’appréciations portant sur les
points suivants :
 Sens de responsabilité et Relations humaines : 20/20
▪ Sens des responsabilités
▪ Sens du service public
▪ Sens social, sens des relations humaines
▪ Tenue et présentation
Rendement et Aptitudes professionnelles : 15/15
▪ Esprit d’initiative
▪ Connaissances et aptitudes professionnelles
▪ Puissance de travail et rendement
Remarque :
La note porte sur l’évaluation des services
Civisme et intégrité : 10/10
accomplis du 1erjuin de l’année précédente
▪ Civisme, intégrité et moralité au 31 mai de l’année en cours.
▪ Esprit de discipline
Les notes 1 et 5 doivent être motivées et faire
Ponctualité et assiduité : l’objet d’un rapport spécial afin de lutter
contre la tendance à noter les collaborateurs
• 05/05 Total : 50/50
avec indulgence excessive ou avec
• Note chiffrée : 05/05 complaisance.
Appréciation du supérieur1
Appréciation du supérieur2
Proposition du supérieur1
Proposition du supérieur2
11.La promotion
C’est le passage du fonctionnaire de son grade à un grade
immédiatement supérieur. Elle est faite par voie de concours internes
ou, exceptionnellement, par décret

12.La mobilité professionnelle


Le fonctionnaire peut changer d’emploi au cours de sa carrière, en
fonction des besoins de l’Administration, de la nécessité d’une
reconversion professionnelle, ou à sa demande. Elle se fait dans la
même famille d’emploi.
Le fonctionnaire qui sollicite sa nomination dans un autre emploi de son
grade doit compter au moins cinq (05) années de services effectifs et
présenter une demande écrite au Ministre chargé de la Fonction
Publique, avec avis du Ministre Technique.

En cas de besoin de l’Administration, le Ministre chargé de la Fonction


Publique peut autoriser le fonctionnaire comptant moins de cinq
années de service effectif à participer à la formation professionnelle
adaptée prévue en vue de sa nomination dans un autre emploi de son
grade.
EN SYNTHESE:
1. L’affectation
2. La nomination
3. La catégorie
4. Le grade
5. La titularisation
6. L’emploi
7. La fonction
8. La mutation
9. L’avancement
10.La notation
11.La promotion
12.La mobilité professionnelle
Les positions du fonctionnaire vis-à-vis de l’administration

Aux termes des dispositions de l’article 38 de la loi n°92-570 du 11 Septembre 1992 portant statut général de
la Fonction Publique, tout fonctionnaire est placé dans l’une des positions suivantes au cours de sa carrière :
- l’activité ;
- le détachement ;
- la disponibilité ;
- sous les drapeaux.
B .Les positions du fonctionnaire vis-à-vis de l’administration

1. L’activité
C’est la position normale du fonctionnaire qui, titularisé dans un
grade de la hiérarchie administrative, exerce effectivement les
fonctions d’un des emplois de ce grade.

Sont également considérés comme étant en activité, les


fonctionnaires en congé, en formation ou bénéficiant d’une
autorisation ou d’une permission d’absence avec traitement. Il
s’agit des situations assimilées à l’activité.
2. Le détachement
2.1. Définition et organismes de détachement
Le détachement est la position du fonctionnaire autorisé à interrompre
temporairement ses fonctions pour exercer un emploi ou un mandat
public national ou international, un mandat syndical ou exercer une
fonction ministérielle.

 Les cas de détachement

2.2. Les conditions de détachement (voir

NB : Le fonctionnaire en détachement perçoit sa rémunération auprès


de l’organisme d’accueil.
2.3.La durée et la cessation du détachement
Il existe deux (02) sortes de détachement :
▪ le détachement de courte durée ;
▪ le détachement de longue durée.

Le détachement de courte durée ne peut excéder six (06) mois, ni faire


l’objet d’aucun renouvellement. Toutefois, ce délai peut être porté à un
(01) an s’il s’agit d’effectuer une mission d’enseignement à l’étranger.

Dans le cadre du détachement de courte durée le fonctionnaire n’est


pas remplacé dans sa fonction. Au terme de son détachement, il
réintègre obligatoirement sa fonction antérieure.
Le détachement de longue durée ne peut excéder cinq (05) années.

Il peut cependant être renouvelé indéfiniment par période de cinq (05)


ans.

Le fonctionnaire qui bénéficie d’un détachement de longue durée peut


être aussitôt remplacé dans sa fonction.

Il est noté par l’autorité dont il dépend dans la structure où il est


détaché. Sa fiche de notation est transmise au Ministre Technique
intéressé et au Ministre de la Fonction Publique.
La fin du détachement
Le détachement prend fin lorsque l’agent atteint la limite d’âge de
départ à la retraite de l’emploi d’origine ou applicable à la structure
d’accueil.
3. La disponibilité
Elle est la position du fonctionnaire dont l’activité est suspendue temporairement, à
sa demande, pour des raisons personnelles.
Les cas dans lesquels la disponibilité peut être accordée :
• accident ou maladie grave du conjoint ou d’un enfant: dans ce cas, la durée de la
disponibilité ne peut excéder une (01)année. Elle est renouvelable une seule fois
après avis du Conseil de Santé ;

▪ pour suivre un conjoint fonctionnaire en service ou affecté à l’étranger en raison


de sa profession : la disponibilité prononcée dans ce cas ne peut excéder une (01)
année. Elle est renouvelable à la demande motivée de l’intéressé;
• pour suivre un conjoint non fonctionnaire résidant hors du lieu d’affectation du
fonctionnaire : la durée de la disponibilité dans ce cas est d’une (01) année
renouvelable une seule fois ;
▪ pour convenances personnelles ; la durée est d’un (01) an renouvelable une seule
fois.
NB :
La disponibilité est prononcée par arrêté du Ministre chargé de la Fonction
Publique, après avis favorable du Ministre Technique.

Le fonctionnaire placé en position de disponibilité n’a droit à aucune


rémunération. Il perd également ses droits à l’avancement et à la retraite.

Toutefois, la femme fonctionnaire, chef de famille placée en disponibilité pour


accident ou maladie d’un enfant, perçoit la totalité des allocations familiales.

Le fonctionnaire placé en position de disponibilité doit solliciter sa réintégration


auprès du Ministre chargé de la Fonction Publique, deux (02) mois au moins avant
l’expiration de la période de disponibilité en cours.
4. La position sous les drapeaux
Le fonctionnaire incorporé dans une formation militaire pour y
accomplir son temps de service légal, est placé en position « sous les
drapeaux ».

Il perd sa rémunération d’activité et ne perçoit que sa solde militaire.


La période passée sous les drapeaux est prise en compte pour
l’avancement et la retraite.
C. La cessation définitive d’activité
La cessation définitive de fonction ou d’activité entraînant la perte de la
qualité de fonctionnaire résulte :

o de la démission,
o du licenciement,
o de la révocation,
o de l’admission à la retraite,
o et du décès.
1. La démission
La démission procède de l’initiative du fonctionnaire de quitter
définitivement l’Administration. Le fonctionnaire doit marquer sa
volonté non équivoque de démissionner par une demande écrite, datée
et signée de lui.

La décision de l’autorité compétente doit intervenir dans un délai de


deux (02) mois à compter de la date de réception de la demande par le
Ministre chargé de la Fonction Publique. Passé ce délai, la démission
est réputée acceptée.

La démission régulièrement acceptée est irrévocable et ne peut être


rapportée.
Le fonctionnaire ne doit pas cesser son travail avant la date prévue
par l’Administration. S’il part avant cette date, il se met dans une
position irrégulière vis-à-vis de l’Administration (abandon de poste)
et s’expose à une sanction disciplinaire.
2. Le licenciement
• Le licenciement est une mesure administrative qui met fin aux
fonctions du fonctionnaire pour des motifs non disciplinaires. Il est
prononcé par le Ministre chargé de la Fonction Publique. Les raisons
pouvant justifier le licenciement sont :

• inaptitude physique ou mentale, après avis du conseil de santé ;


▪ insuffisance professionnelle notoire après avis de la commission
administrative paritaire et conformément aux dispositions sur la
notation des fonctionnaires ;
▪ perte de la nationalité ivoirienne.
Le fonctionnaire licencié pour inaptitude physique ou insuffisance
professionnelle notoire reçoit une indemnité dans les conditions fixées
par décret en Conseil des Ministres.

Le fonctionnaire, frappé par cette mesure est admis d’office à la retraite


s’il a acquis droit à pension (15 ans de service au moins)
.
3. La révocation
La révocation est une sanction disciplinaire qui met fin aux fonctions de l’agent de l’Etat pour des
motifs disciplinaires (sanction du second degré). Elle est la conséquence d’une faute
professionnelle.

4. La mise à la retraite (la radiation des effectifs)


C’est l’acte par lequel, il est mis normalement fin à la carrière du fonctionnaire .

C’est le cas du fonctionnaire qui a acquis des droits à pension (15 ans de service au moins) et qui
quitte définitivement le service.

L’admission d’office à la retraite du fonctionnaire a lieu à la date à laquelle il atteint la limite d’âge
statutaire qui lui est applicable suivant son grade (60 ans ou 65 ans)
o 60 ans : du grade D1 au grade A3
o 65 ans : du grade A4 à A7

L’admission à la retraite du fonctionnaire intervient également en cas d’invalidité ou encore à sa


demande (par anticipation).
5. Le décès du fonctionnaire
Le décès rompt les liens qui unissent le fonctionnaire à
l’Administration.

Au décès du fonctionnaire, ses ayants droit peuvent prétendre à la


réversion de pension ainsi qu’au capital décès représentant une année
de rémunération du défunt.

S’il n’a pas exercé pendant 15 ans révolus, au lieu de la pension, les
ayants droits auront droit plutôt à un remboursement des 8,33% cotisés
par le fonctionnaire.
D- Le fonctionnaire stagiaire

Le fonctionnaire stagiaire est toute personne qui, ayant pris service


pour la première fois et qui est nommée ou non dans un emploi
permanent, n’est pas encore titularisée.
2. Le régime disciplinaire applicable au fonctionnaire stagiaire

2.1- Les sanctions disciplinaires

Sanctions du 1er degré :


- avertissement ;
- blâme ;
- réduction du traitement dans la limite maximum de 25% pour

une durée ne pouvant excéder 30 jours ;


Sanction du 2 degré : exclusion définitive de l’emploi.
nd
2. Le régime disciplinaire applicable au fonctionnaire stagiaire

2.1- Les sanctions disciplinaires


2.2- La procédure disciplinaire
Les sanctions du premier degré sont prononcées par le Ministre
technique dont relève le fonctionnaire stagiaire, après demande
d’explications écrites adressée à l’intéressé.

La sanction du second degré est prononcée par le Ministre chargé de


la Fonction Publique après avis du Conseil de Discipline.
ECUE II– LA DEONTOLOGIE DE LA
FONCTION PUBLIQUE
Définition
La déontologie peut être définie comme l’ensemble des règles et des devoirs qui
qui régissent l’exercice d’une profession, la conduite des acteurs, les rapports
entre ceux-ci et leurs clients ou le public.

La déontologie (Fonct. Pub), science des obligations est l’ensemble des règles
qui régissent les activités des fonctionnaires et agents de l’Etat, la conduite de
ceux-ci et les rapports de ses derniers avec les différents partenaires de
l’administration.

L’administration publique impose un ensemble d’obligations, une ligne de


conduite, aux fonctionnaires. Ces règles dont la strict observance permet de
rendre un service de qualité, constituent la déontologie de la fonction publique.
A. Les droits du fonctionnaire en tant que citoyen
Le fonctionnaire, comme tout citoyen, au-delà de ses liens privilégiés
avec l’Etat (l’Administration Publique) qui est son employeur, jouit de
droits appelés aussi libertés publiques.
Il s’agit de :
▪ la liberté d’opinion et la liberté d’expression ;
▪ le droit syndical;
▪ le droit de grève.
B. Les droits attachés à la qualité de fonctionnaire

Autant le fonctionnaire a des droits liés à sa qualité de citoyen, autant


l’Administration lui reconnait des droits en sa qualité de fonctionnaire.

1. La rémunération
La rémunération est la contrepartie du service fait. Elle est constituée des éléments
suivants : le traitement, l’indemnité de résidence, les allocations familiales et
diverses autres indemnités.

1.1. Le traitement
Il est fixé de manière impersonnelle en fonction des grades et échelons. Il s’obtient
en multipliant l’indice du fonctionnaire par 233.457 (référence indiciaire). Il est
soumis à retenue pour pension dont le taux est fixé à 8,33%.
1.2. L’indemnité de résidence
Elle représente 15% du traitement de base.

1.3. Les allocations familiales


Le montant des allocations familiales est uniformément fixé à 7.500
FCFA par enfant ; le nombre d’enfants y donnant droit ne pouvant être
supérieur à 6 dont, éventuellement deux enfants adoptifs au maximum
Les allocations sont dues jusqu’à l’âge de 15 ans. Toutefois, cette limite
est portée à 17 ans pour l’enfant placé en apprentissage et à 20 ans si
l’enfant poursuit des études ou s’il est dans l’impossibilité permanente
de se livrer à un travail salarié par suite d’infirmité ou de maladie
incurable.
1.4. Diverses autres indemnités
- Indemnité contributive au logement en faveur des fonctionnaires et
agents de l’Etat ;
- Primes de rendement, pour certains fonctionnaires ;
- Indemnités de risques pour certaines catégories de fonctionnaires,
en raison de la spécificité de leurs emplois (personnels soignants,
paramilitaires), etc.
2. Les avantages sociaux
Le fonctionnaire en activité bénéficie en plus de sa rémunération d’un certain
nombre de prestations sociales, avantages sociaux reconnus par le statut général
de la Fonction Publique. Il s’agit notamment :

▪ d’un congé annuel d’une durée de 30 jours (calendaires) avec rémunération ;


▪ d’un congé pour couches et allaitement accordé à la femme fonctionnaire : 14
semaines (06 semaines avant et 08 semaines après l’accouchement) ;
▪ des autorisations spéciales d’absence avec ou sans traitement;
▪ des permissions spéciales d’absence pour événements familiaux, fixés par
décret pris en Conseil des Ministres ;
▪ des congés de maladie.
2.2. Autorisations spéciales d’absence
Ces autorisations sont de deux (02) ordres :
▪ les autorisations spéciales d’absence avec traitement;
▪ les autorisations spéciales d’absence sans traitement.

2.3. Permissions spéciales d’absence pour évènements familiaux


Le fonctionnaire peut bénéficier de permissions spéciales avec
traitement à l’occasion d’évènements familiaux dans les conditions ci-
après :

- en cas de décès d’un ascendant ou d’un descendant en ligne directe :


05 jours ;
- en cas de mariage de l’agent ou d’un enfant de l’agent :02 jours;
- en cas de naissance survenue au foyer du fonctionnaire : 03 jours
2.4. Droit aux congés pour raison de santé
Le fonctionnaire gravement malade et qui ne peut exercer ses fonctions
peut bénéficier d’un congé maladie lorsqu’il suit la procédure prévue
par les textes en vigueur en la matière.

2.5. Le droit à la protection

L’Administration protège le fonctionnaire dans l’exercice de ses


fonctions. Cela se justifie par les risques et les difficultés qu’il rencontre
dans l’exercice de ses activités.

Il s’agit en la matière d’une protection pénale et d’une protection civile.,


le cas échéant du préjudice qui en est résulté.
La Protection Pénale
Elle est prévue par l’article 20 de la loi n° 92-570 du 11 Septembre 1992 portant
statut général de la Fonction Publique et protège les fonctionnaires contre les
menaces, violences, voies de fait, injures, diffamations ou outrages dont ils
pourraient être victimes dans l’exercice de leurs fonctions et permet la réparation,
le cas échéant du préjudice qui en est résulté.

La Protection Civile
Lorsque le fonctionnaire est poursuivi par un tiers pour faute de service, la
collectivité publique est responsable des condamnations civiles prononcées contre
lui dans la mesure où aucune faute personnelle détachable du service ne peut lui
être imputable.
2.6.Les avantages professionnels
Le fonctionnaire bénéficie d’avantages liés à son statut.
Le droit à la notation
Le droit à l’avancement d’échelon et de classe
Le droit à la formation (formation continue, perfectionnement,
stage)
Le droit à la promotion
Le droit à des distinctions honorifiques :
L’Ordre du Mérite de la Fonction Publique comprend 3 Grades, qui sont,
du plus grand au plus petit :
• Commandeur
• Officier
• Chevalier.
Conditions d’accès à l’Ordre
Les conditions d’accès à l’Ordre du Mérite sont :
▪ être âgé de 30 ans au moins;
▪ jouir de ses droits civiques ;
▪ avoir au moins 10 ans de services effectifs ;
▪ n’avoir subi aucune sanction disciplinaire ;
▪ être proposé par son Ministre de tutelle, le Ministre en charge
de la Fonction Publique ou le Président de la République.
L’Etat accorde à tout fonctionnaire des droits. Ces droits se
présentent comme des obligations de l’Etat en faveur du
fonctionnaire. En retour l’Etat attend de ses agents qu’ils
satisfassent ses droits. Les droits de l’Etat représentent dans
ce cas des obligations auxquelles ses agents doivent
satisfaire.
II : LES OBLIGATIONS DU FONCTIONNAIRE IVOIRIEN
Le fonctionnaire est assujetti à des nombreuse obligations. Ces obligations pèsent
sur lui tant dans le service qu’en dehors du service.

A-LES OBLIGATIONS DANS LE SERVICE


 . L’obligation d'assurer le service
Le fonctionnaire a le devoir de se consacrer personnellement à la fonction pour
laquelle il a été recruté et doit le faire d’une manière régulière et continue. Par
conséquent, il doit être physiquement présent à son poste de travail pendant la
totalité des heures de service et consacrer l’intégralité de son activité
professionnelle aux tâches qui lui sont confiées et non à régler des affaires
personnelles, à recevoir des visites, à bavarder et à lire les journaux.

 En tant qu’agent de l’Etat, il doit le servir avec loyauté, honneur, dignité, respect,
probité et dévouement.
2. L’obligation d’obéissance hiérarchique
L’organisation de l’Administration est basée sur le principe de la hiérarchie.
Dans l’exercice de son activité, le fonctionnaire doit faire preuve d’un respect
scrupuleux de ses supérieurs en vertu de l’obligation d’obéissance hiérarchique
qui pèse sur lui.
Cette obligation se manifeste par des ordres individuels, des circulaires, des notes
de service…
Cette obéissance comporte néanmoins quelques limites. En effet, le fonctionnaire a
le devoir de désobéir à un ordre du supérieur hiérarchique lorsque :
▪ l’ordre reçu est manifestement illégal et de nature à compromettre un intérêt
public. Autrement dit, il faut éviter l’obéissance aveugle dans l’exécution d’une
tâche lorsqu’elle est compromettante ;
▪ l’exécution de l’ordre constitue une infraction pénale.

Ainsi, le fonctionnaire n’est pas tenu d’exécuter un ordre lorsque celui-ci est de
nature à porter atteinte à ses droits légitimes, à son statut ou au bon déroulement de
sa carrière.
3. L’obligation de discrétion et de secret professionnel
L'obligation de discrétion professionnelle désigne l'obligation faite au
fonctionnaire de ne pas divulguer les informations concernant l'activité, les
missions et le fonctionnement de son administration.

Le secret professionnel est l’obligation qu’a un fonctionnaire de ne pas partager


les informations confidentielles qu'un usager lui aurait confiées par exemple.

4. L’obligation de désintéressement
Il est formellement interdit au fonctionnaire de solliciter ou de recevoir dans
l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions ou en dehors, mais en
raison de celles-ci des dons, des gratifications ou avantages quelconques.
5. L'obligation de réserve.
C’est la contrepartie de la liberté d’opinion et surtout de la liberté d’expression
des opinions.

Cette obligation découle du principe de loyalisme que le fonctionnaire est tenu


d’observer envers les Institutions de l’Etat. Il est imposé au fonctionnaire la
réserve quant à l’expression de ses opinions. Soumis au devoir de neutralité, il
doit s’abstenir des paroles de nature à compromettre l’Administration.

6. L’obligation de probité ou d’intégrité


Le fonctionnaire doit être honnête. Il lui est interdit de tirer directement ou
indirectement un avantage personnel de l’exercice de ses fonctions. Il doit
d’éviter les détournements de deniers publics, la corruption, la concussion et le
trafic d’influence.
Explications
▪ Le détournement de deniers publics consiste à soustraire à son profit de l’argent
ou des fonds des caisses de l’Etat.

▪ La concussion c’est le fait pour un fonctionnaire de percevoir à son profit une


somme d’argent non due ou une somme supérieure à celle qui était réellement
due.
▪ La corruption est un moyen illicite qu’on emploie pour faire agir quelqu’un
contre son devoir, contre sa conscience.

▪ Le trafic d’influence c’est une action malhonnête qu’un individu pourrait utiliser
pour favoriser certaines personnes ou lui-même moyennant rétribution.

Enfin, le fonctionnaire a l’obligation d’être neutre, impartial dans ses rapports avec
les usagers du service public. Il ne doit pratiquer aucune discrimination entre les
usagers du service public et ne doit manifester ouvertement ses différentes
opinions.
B. LES OBLIGATIONS EN DEHORS DU SERVICE
Afin de préserver l’indépendance, l’autorité ou la réputation du
fonctionnaire, certaines obligations lui sont imposées en dehors du
service, dans l’intérêt de l’Administration. Elles sont relatives :
▪ aux fonctionnaires en activité ;
▪ aux anciens fonctionnaires ;
▪ aux conjoints des fonctionnaires.
Remarques
Dérogation à l’interdiction d’exercer des activités privées lucratives.

-L’interdiction relative à l’exercice à titre professionnel d’une activité privée


lucrative ne s’applique pas à la production d’œuvres scientifiques, littéraires ou
artistiques.

-Par autorisation du Ministre dont il relève, le fonctionnaire peut :


• procéder à des consultations ou expertises ;

• donner un enseignement en rapport avec sa qualification professionnelle.


La consultation ou l’expertise est de droit à la demande de l’autorité judiciaire ou
administrative.

Toutefois, en cas de consultation ou d’expertise exercée au profit du privé contre


l’Administration, l’autorisation ne peut être accordée.
C.LES DEVOIRS PARTICULIERS DES ENSEIGNANTS FONCTIONNAIRES
1.Les devoirs d’ordre général
2.Les devoirs d’ordre académique
3.Les devoirs d’ordre pédagogique
4.Les devoirs d’ordre moral
5.Les devoirs d’ordre juridique
INTRODUCTION

L’obligation ou le devoir est ce à quoi l’on est obligé par la loi et la morale. En
contrepartie de tous les droits que lui garantit l’Etat ivoirien, l’enseignant à l’instar
des autres fonctionnaires a effectivement des devoirs envers l’Etat et la société. La
Loi n° 95-696 du 7 septembre 1995 détermine les principes fondamentaux qui
régissent le service public de l'Enseignement. En son Article 14, elle relève
succinctement les devoirs de l’enseignant comme suit :
« Les enseignants sont tenus d'assurer l'ensemble des activités d'apprentissage qui
leur sont confiées. Ils apportent une aide au travail des élèves et des étudiants, en
assurent le suivi et procèdent à son évaluation. Ils jouissent dans l'exercice de leurs
fonctions, d'une entière liberté de pensée et d'expression, dans le strict respect de
la liberté de conscience et d'opinion des élèves et des étudiants. Cette liberté ne
doit en aucun cas aller à l'encontre des objectifs assignés aux établissements et
des principes de tolérance et d'objectivité. »

Ces obligations peuvent être présentées en cinq parties.


1.Les devoirs d’ordre général
1- l’obligation d’assurer le service : l’enseignant doit être physiquement
présent à son poste de travail, (en classe) et consacrer son temps à assurer son
service et non à régler ses affaires personnelles, à recevoir des visites, ou à lire
des journaux ;

2- l’obligation du remplissage, au début de chaque année scolaire, du certificat


de reprise de service qui atteste qu'il démarre ou poursuit ses activités dans
l'établissement ;

3- l’obligation d’obéissance hiérarchique : il doit obéir à ses supérieurs


hiérarchiques et exécuter les ordres qui émanent d’eux. Il doit se conformer aux
instructions de son chef. (Cependant, l’enseignant peut refuser d’exécuter un
ordre qu’il juge illégal ou dont l’exécution peut constituer une infraction pénale) ;
4- l’obligation d’obéissance à la loi ;

5- l’obligation de réserve ;

6- l’obligation de désintéressement (aucun intérêt propre);

7- le devoir de respect des Institutions ;

8- le devoir de participation aux affaires publiques ;

9- l’obligation de probité (bonté et honnêteté) ;

10- l’obligation d’amour de la patrie ;

11- l’obligation d’être ponctuel et assidu au travail.


2.Les devoirs d’ordre académique
1- l’obligation d’accepter l'emploi du temps confectionné d'abord en tenant compte de
l'intérêt bien compris de l'élève ;

2- l’obligation du respect des horaires d'enseignement, du programme en vigueur et


de la progression annuelle;

3- l’obligation du respect des calendriers des évaluations : devoirs et interrogations ;

4- l’obligation de participer effectivement aux réunions d'Unité Pédagogique, aux


Conseils d'Enseignement et aux Conseils de Classe;

5- l’obligation de se présenter, s'il est élu, aux réunions du Conseil Intérieur et du


Conseil de Discipline.
3.Les devoirs d’ordre pédagogique
Le professeur est chargé de dispenser aux élèves des connaissances dans la
discipline de sa spécialité et de l'éducation générale de ces jeunes qui lui sont
confiés. Pendant son cours, il est entièrement responsable de chacun d'eux. Pour
cela, il doit :

1- contrôler à chaque cours la présence de chaque élève en faisant l'appel et en


visant le cahier de présence et d'absence (arrêté n° 2471/ AP du 27 juillet 1968) ;

2- veiller à une tenue correcte du cahier de textes qui est un véritable cahier de
bord attestant qu'il a effectivement assuré sa tâche suivant toutes les directives
pédagogiques ;

3- tenir à jour le cahier de notes, document indispensable pour le Chef


d'établissement chaque fois qu'il rencontre un parent d'élève ;
4- remplir correctement les bulletins et les livrets scolaires avant les
conseils de classes (ne pas y faire des ratures ou des surcharges) en y
donnant des appréciations judicieuses ;

5- participer obligatoirement aux activités pédagogiques (journées


pédagogiques, visites de classes, classes ouvertes, stages, séminaires
...) ;

6- participer effectivement aux jurys d'examens, tâches normales du


professeur auxquelles il ne saurait se soustraire (circulaire n° 03/
MEN/ DGEI du 22 mars 1972).
4.Les devoirs d’ordre moral
L’enseignant doit avoir une conscience professionnelle. La conscience
professionnelle est le fait d’assumer ses devoirs professionnels avec honnêteté,
dévouement et dignité.

4.1- L’honnêteté
L’enseignant a le devoir de faire son travail dans l’honnêteté à travers :
- la préparation effective des cours ;
- la correction des devoirs ;
- le respect des instructions officielles ;
- le renseignement régulier des documents de la classe ;

- le respect du contrat didactique.


4.2- Le dévouement
L’enseignant doit exercer sa profession avec amour, joie et abnégation (sacrifice)
en faisant preuve d’initiative et de créativité.

4.3- La dignité
L’enseignant doit être dans sa parole, dans sa tenue, dans sa conduite et dans toute
sa personnalité, un bon modèle pour l’enfant dont l’éducation lui a été confié par
l’Etat. Il doit être ouvert avec ses élèves tout en se gardant de toute familiarité.

Il doit avoir une moralité irréprochable, éviter la drogue, l’alcool, éviter de


s’endetter et se quereller. Il ne doit pas fumer en classe ni dans la cour de
l’établissement.

Même en dehors de l’établissement, pour préserver son image de marque, de


dispensateur de savoir, de formateur de la société, il doit avoir toujours un
comportement digne.
5.Les devoirs d’ordre juridique

Dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, les Nations Unies ont
proclamé que chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés,
sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de
religion, d’opinion politique ou toute autre opinion, d’ origine nationale ou sociale,
de fortune, de naissance ou de toute autre situation.

L’enfant en raison de son manque de maturité physique et intellectuelle, a besoin


d’une protection spéciale et de soins spéciaux, notamment d’une protection
juridique appropriée, avant comme après la naissance.
Ainsi la nécessité de cette protection spéciale va permettre la création de la
convention Internationale des droits de l’enfant le 20 / 11 /1989. A ce jour 193 pays
ont ratifié cette convention parmi lesquels figure la CÔTE D’IVOIRE depuis le 04 /
02 /1991.

L’enseignant a le devoir de connaître ces droits, notamment les articles 1-2-4 -14-
19-28… afin d’agir en connaissance de cause.

Le futur enseignant, soucieux de l’ordre moral devra appliquer les principes


déontologiques directeurs suivants :
5.1- Respect de la dignité humaine :
- s’adresse aux apprenants et agit envers eux avec respect et dignité ;
- s’occupe d’eux de manière judicieuse en veillant constamment à respecter la
sensibilité de chacun.
- respecte la dignité et les responsabilités de ses pairs, des chefs d’établissement,
des parents d’élèves.

5.2- Respect de la confidentialité et de la vie privée :


- respecte le caractère confidentiel des informations sur les apprenants
- respecte le caractère confidentiel des informations sur l’équipe école
- Il est lié à l’obligation de discrétion professionnelle (conseil de classe, conseil de
discipline, jury d’examen).
5.3- Respect de l’équité et de la neutralité :
- respecte et reconnaît le droit de chacun à un traitement équitable et juste ainsi que
l’importance d’éviter tout conflit d’intérêt ;
- il doit cultiver l’esprit d’impartialité, de justice et d’équité.

5.4- Respect de la sécurité de l’apprenant :


L’enseignant respecte le droit de chacun à demander que le futur enseignant
adopte des pratiques qui assurent la sécurité physique, psychologique et
émotionnelle de l’apprenant.
ECUE III
ETHIQUE DE LA PROFESSION ENSEIGNANTE
Introduction
Il est évident que le comportement des enseignants a une importance
particulière dans une société quelle qu’elle soit, puisqu’ils forment l’avenir de
celle-ci, à travers l’instruction et l’éducation de sa jeunesse.

D’où l’intérêt même du module proposé, à savoir, la déontologie de la fonction


enseignante dont l’un des axes de réflexion est l’éthique de la fonction
enseignante : c’est donc l’avenir de notre nation et le nôtre propre, en tant que
nous en sommes membres, qui est en jeu.
.

I. DÉFINITIONS DES TERMES


Si l'homme est un sujet social (l'animal politique d'Aristote), selon Kant c'est avant
tout un sujet moral : il a la faculté de porter des jugements de valeur, il peut
distinguer le bien du mal.
A. Qu’est ce la morale?

La Morale, c'est la science du bien et du mal, c'est une théorie de l'action humaine
reposant sur la notion de devoir avec pour but le bien.

 Une approche dichotomique normative basée sur des valeurs clés apprises.
 la morale est un ensemble de normes sociales conformes à la conscience
 La morale, c'est aussi l'ensemble des règles de conduite considérées comme
bonnes de manière absolue.
 La morale est collective et s’applique à chacun qui veut s’y référer et l’appliquer
B- Qu’est-ce que l’éthique ?
L’éthique porte sur les valeurs qui orientent et motivent nos actions. Elle s’intéresse
à nos rapports avec autrui. Autrement dit, l’éthique fait appel aux valeurs, aux
normes ; elle est d’ordre moral.

Au niveau le plus général, la réflexion éthique porte sur les conceptions du bien, du
juste et de l’accomplissement humain. Elle répond alors à des questions comme :
• qu’est-ce qui est le plus important dans la vie?
• que voulons-nous accomplir?
• quels types de rapports voulons-nous entretenir avec les autres?
C- Qu’est-ce que la déontologie ?
La déontologie regroupe l’ensemble des règles et des devoirs qui régissent une
profession, la conduite de ceux qui l’exercent et les rapports entre ceux-ci et leurs
clients ou le public.

Le mot déontologie désigne l’ensemble des devoirs et des obligations imposés


aux membres d’un ordre ou d’une association professionnelle.

Comme les règles de droit, les règles déontologiques s’appliquent de manière


identique à tous les membres du groupe, dans toutes les situations de la pratique.
Une autorité (hiérarchique) est chargée de les faire respecter et d’imposer des
sanctions en cas de dérogation.
2.Les vertus éthiques requises pour enseigner

L’éthique ou la morale de l’enseignant, se noue autour de trois vertus que sont :

 La justice qui est reconnaissance des droits et des mérites, la sollicitude, ou


bienveillance qui se présente comme attention à la fragilité, à la vulnérabilité,
et le tact qui est la préoccupation, le souci de la relation elle-même.

Pour ce qui est de la bienveillance, autant dire que la bienveillance n’est pas de la
complaisance.
 Ainsi, être bienveillant, c’est prendre soin d’autrui, c’est avoir compris
qu’autrui est fragile et vulnérable, et que nous sommes tous finalement fragiles
et vulnérables.

La bienveillance nous invite à apporter à l’élève, confronté à l’inquiétude, à la


désillusion et parfois même, disons-le, à la souffrance, une forme de réconfort.

L’enseignant n’est pas convié à devenir une assistante sociale bien évidemment,
l’enseignant reste un enseignant. Simplement, il n’a pas en face de lui des sujets
abstraits mais des personnes. L’élève est aussi une personne.
 Quant au tact, il est à la fois sens de l’adresse et sens de l’à-propos :
Le sens de l’adresse prend en compte l’individu ou l’apprenant dans sa singularité.

Ce qui signifie que, lorsque je parle à Yao, je ne parle pas à Amoin et en parlant à
Amoin je ne parle pas à Mohammed (chaque élève est un cas).
S’agissant du sens de l’à-propos, il renvoie à ce qui doit être dit et comment cela
doit être dit, mais il est aussi et surtout sens de ce qui doit être tu.
Comme on le voit, Le tact n’est pas simple habileté relationnelle, mais bel et
bien vertu, car il s’y manifeste une sensibilité à autrui où s’esquissent les premiers
mots, peut-être d’abord les premiers silences, d’une éthique de la parole.
Dès lors, l’enseignant doit être véritablement un modèle pour les élèves. Cette
nécessaire exemplarité de l’enseignant n’est rien d’autre que la fidélité à ces trois
principes ou vertus. L’exemplarité n’est pas à chercher du côté de la perfection
mais, tout au contraire, du côté d’une fidélité silencieuse à ces quelques grands
principes.
C’est précisément cette fidélité silencieuse, cet engagement obstiné qui rend
l’enseignant respectable aux yeux de ses élèves. Au demeurant, l’exemplarité de
l’enseignant- et ce n’est pas un paradoxe de dire cela - est une exemplarité
ordinaire. Elle ne lui demande pas d’être un surhomme. Ainsi, tout enseignant
peut raisonnablement souscrire à cette conception de l’exemplarité en mesurant
véritablement la charge et le sens de la responsabilité de sa mission, qui en font
l’éducateur par excellence.
3.Les obligations, les attitudes et les comportements de l’enseignant

3.1. Les obligations

• L'obligation d'obéissance hiérarchique

• L'obligation d'exercer ses fonctions

• L'obligation de neutralité

• L'obligation de discrétion professionnelle


3.2. Les attitudes et les comportements de l’enseignant
Devenir enseignant, c’est en assumer la posture et en accepter les
responsabilités.

• Apparence et attitude
Le respect des élèves s’acquiert aussi par la correction de son comportement :
- Avoir une tenue vestimentaire correcte ;
- Utiliser un langage correct et accessible, et audible (la voix pédagogique) ;
- Garder son portable caché ou éteint ;
- Ne pas manger ou boire devant les élèves.
 Gestion de l’espace classe et des élèves
Gérer la classe, c’est avant tout s’en approprier l’espace et avoir la maîtrise des
lieux :
- Ne pas rester assis derrière son bureau ;
- Se déplacer calmement dans la classe ;
- Éviter les espaces vides entre l’enseignant et les élèves (chaises et tables vides) ;
- Exiger le silence avant de prendre la parole ;
- Écrire lisiblement au tableau (attention à l’orthographe). Utiliser rationnellement
le tableau ;
- Remettre en l’état la salle en fin de séance (éclairage et mobilier)
 Autorité et maîtrise de soi
La mesure de l’autorité s’évalue à l’adhésion des élèves au contrat qui leur a été
clairement fixé par l’enseignant. Cette autorité découle forcément de :
- La compétence ou la connaissance de la discipline ;
- L’habileté pédagogique (qualité intrinsèque de l’enseignant, les subtilités) ;
- L’usage de sa personnalité au profit de l’enseignement (les atouts personnels).

L’enseignant n’oubliera pas que les élèves méprisent l’incompétence, la


démagogie et la familiarité.
MORALE, ÉTHIQUE ET DÉONTOLOGIE
Alors que la morale définit des principes ou des lois générales, l’éthique est une disposition
individuelle à agir selon les vertus, afin de rechercher la bonne décision dans une situation
donnée.

Lorsque cette réflexion devient collective et fait l’objet d’une formalisation, la


démarche devient Déontologique dans un sens large.

Si ces règles ont une valeur pour l’ensemble d’une profession et font l’objet
d’une reconnaissance officielle, il deviennent la déontologie au sens strict
d’une proffesion.
N.B : Construire ses cours, ce n’est pas photocopier une partie de manuel, la
distribuer et la commenter ; c’est penser un scénario de formation pour atteindre
un objectif identifié dans une progression. L’élève apprend et l’enseignant
enseigne : ce sont deux acteurs ayant deux activités différentes.

Tout enseignement doit être basé sur des objectifs pédagogiques pour lesquels,
l’enseignant utilisera des stratégies en ayant pour seul souci, la transmission
adéquate et rigoureuse, des savoirs à l’élève.
Références bibliographiques
• ANY – GBAYERE Sahou (1990) 2è tirage de 2005. Gestion des écoles publiques- Aspects réglementaires, Editions
Confors Abidjan.
• Arrêté n°0111 MENET/CAB du 24 Décembre 2014 portant code de conduite des personnels des structures publiques
et privées relevant du Ministère de l’Éducation Nationale et de l’Enseignement Technique
• Cours de Vie Administrative, École Nationale d’Administration, Direction de la formation continue, Juin 1998.
• Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948.
• Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789
• Décret n° 2017-150 du 1er mars 2017 portant organisation du ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement
technique et de la Formation professionnelle.
• Décret n° 2007-695 du 31 Décembre 2007 modifiant et complétant le décret 93-608 du 2 Juillet 1993 portant
classification des grades et emplois dans l’Administration de l’État et des EPN
• États Généraux de l’Éducation de 2020.
• Loi n° 2000-513 du 1er Aout 2000 portant Constitution de la République de Côte d’Ivoire.
• Loi N° 95-696 du 07 Septembre 1995 portant orientation de l’Enseignement en Côte d’Ivoire.
• Loi N° 92-570 du 11 septembre 1992 portant statut général de la Fonction Publique
• Loi N° 2023-892 du 23 novembre 2023 portant statut général de la Fonction Publique
• Loi N°77-584 du 18 Août 1977 portant réforme de l’Enseignement.
• Arrêté du 12 mai 2010 portant déontologie, droits et devoirs des enseignants en France
• loi no 95-696 du 07 septembre 1995 relative à l’enseignement

Vous aimerez peut-être aussi