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e II 

: «Les obligations des agents


publics»
Plan
I- Définitions
II. Les obligations déontologiques
INTRODUCTION

L’administration est une institution avec ses lois et ses


règlements. En s’engageant au service de l’Administration,
l’agent public est automatiquement soumis à ses lois et ses
règlements.
Toute institution ne vaut que par les hommes et les femmes
qui l’animent : c’est à travers ses agents que l’administration
est jugée par les administrés et les usagers ou clients.
INTRODUCTION

Il importe donc que les agents publics incarnent


peut entrainer des sanctions disciplinaires et/oules
valeurs cardinales dont la méconnaissance ou le
manquement pénales avec des conséquences
dramatiques. Ces valeurs constituent l’éthique et la
déontologie administrative.
INTRODUCTION

L’éthique et la déontologie administrative


s’incarnent à travers le droit de la fonction publique.
le droit de la fonction publique
burkinabè peut être défini comme
l’ensemble des règles juridiques
applicables au personnel
INTRODUCTION

Au Burkina Faso, le sens formel


de la fonction publique d’Etat
renvoie à la loi 081-2015/CNT du
24 novembre 2015 portant statut
général de la fonction publique
d’Etat.
DEFINITION
• Déontologie
• Ethique
I. DEFINITIONS

• La déontologie
• La déontologie ce sont les prescriptions qui constituent des
obligations au sens juridique c’est-à-dire prévues par des textes.
• La déontologie désigne l’ensemble des devoirs qui
s’imposent à l’agent dans l’exercice de sa fonction,
sa conduite, ses rapports avec les autres agents et
avec les usagers/clients
I. DEFINITIONS
L’éthique est la morale qui prévaut au sein d’une profession donnée. C’est
un ensemble de valeurs que partagent les membres d’une profession donnée.

L’éthique : ensemble des principes moraux qui guident


la conduite d’un agent Elle relève essentiellement de
l'autodiscipline. L’éthique permet à l'individu
d’adopter un comportement donné. Elle se donne
pour but d’indiquer comment l’agent doit se
comporter, être et agir dans son service et envers les
usagers /clients
 
I. DEFINITIONS
Dans la fonction publique d’Etat
burkinabè, ces obligations sont
édictées essentiellement par la loi
n°081-2015/CNT du 24 novembre
2015 portant statut général de la
fonction publique d’Etat .

Elles peuvent être complétées par les statuts particuliers.


I. DEFINITIONS
En ce qui concerne la famille «Interprétation judiciaire»,
il s’agit du decret n°
2021-0285/PRES/PM/MINEFID/MFPTPS du 22
avril 2021 portant statut particulier du métier
promotion et protection des droits humains
II. Les obligations déontologiques
II. Les obligations déontologiques

Les obligations déontologiques peuvent être réparties en deux parties


1-Les obligations liées à l’exécution du service public (obligations de service
ou obligations administratives )
2-Les obligations liées à la qualité d’agent public (obligations d’Etat ou
obligations de morale
professionnelle)
1 LES OBLIGATIONS DE SERVICE
Elle est consacrée par les articles 39
et 40 de la loi 081-2015
• Elles sont appelées obligations
administratives ou obligations
“objectives” ou “immédiates” par
certains auteurs, ces obligations sont
celles liées à l’exercice des fonctions.
1 LES OBLIGATIONS DE SERVICE
• Elles découlent principalement des dispositions
générales régissant les agents des trois fonctions
publiques (étatique, parlementaire et territoriale)
et, accessoirement des textes particuliers. Ces
textes prescrivent aux agents concernés non
seulement d’exercer les fonctions liées à leur emploi
, mais encore de le faire dans le respect des
directives et instructions définies par l’autorité
hiérarchique .
L’article 39 stipule que « le
fonctionnaire a pour obligation de
servir avec loyauté, probité et
patriotisme, les intérêts de la
collectivité nationale, de l’État et des
administrations et institutions au sein
desquelles il est employé. Il doit en
toutes circonstances respecter et
faire respecter l’autorité de l’État ».
L’article 40 précise le contenu de
l’obligation en disposant que « le
fonctionnaire est tenu de consacrer
l’intégralité de son activité
professionnelle à l’exercice de leur
emploi, d’être présent à son service
pendant les heures légales de travail
et d’accomplir par lui-même les
tâches qui lui sont confiées ».
les obligations de service

les obligations de service se divisent en :

• obligation d’exercer les fonctions et


• obligation d’obeissance hiérarchique
a. l’obligation d’exercer les fonctions
 Elle est consacrée par l’article 39 et 40 de la loi 081-
2015
Cette obligation, signifie que l’agent de la fonction publique
est tenu d’assurer l’exécution des tâches qui lui sont
confiées.
• C’est la toute première obligation qui s’impose aux agents
publics de façon générale et implique pour ces derniers non
seulement l’obligation d’occuper personnellement et de
manière continue les emplois auxquels ils sont nommés et
affectés, mais aussi cet emploi doit être exercé de façon
exclusive
• l’exercice personnel de l’emploi
• Cela signifie que l’agent est tenu d’être à son
poste de travail pendant les heures légales de
travail et d’accomplir, par lui-même et de
façon continue, les tâches qui lui sont
confiées. Cette obligation s’impose à l’agent à
compter de la date de son installation dans
l’emploi auquel il a été nommé
• l’exercice personnel de l’emploi
• Les conséquences de cette obligation sont de
plusieurs ordres :
• Une première conséquence est que la «sous-
traitance» d’une tâche à un tiers, même s’il s’agit
d’un collaborateur, constitue une faute susceptible
de sanctions disciplinaires. L’agent n’a pas le droit
de «faire faire le travail à sa place».
• l’exercice personnel de l’emploi (suite)

• que «quel que soit son rang dans la hiérarchie,


tout agent est responsable des tâches à lui
confiées» et, d’autre part, que «lorsqu’il est
chargé du fonctionnement d’un service, l’agent en
est responsable devant ses supérieurs».
• l’exercice personnel de l’emploi (suite)

• Une deuxième conséquence concerne des


situations telles que l’abandon de poste ou le refus
de regagner le poste assigné. Un agent public se
trouvant dans l’une de ces deux situations se
rendrait coupable d’un manquement l’obligation
d’exercer ses fonctions
• Abandon (10 jours) supérieur immédiat fait le
communiqué)
• (Refus 30jrs) autorité ayant pris l’acte
• l’exercice continu de l’emploi
d’obligation d’assiduité et de ponctualité
• les textes qui régissent les agents de l’Etat
imposent à ceux-ci leur présence effective à leur
poste de travail et l’obligation pour chaque agent
« d’exécuter par lui-même les tâches qui lui sont
confiées ».
• Cependant, il faut préciser qu’exercer ses
fonctions de façon continue ne signifie pas que
l’agent doit travailler 24 heures sur 24
• l’exercice continu de l’emploi

• Cela signifie tout simplement qu’il ne dispose


pas de son emploi du temps et qu’il doit se
conformer aux règles relatives aux horaires et à
la durée du travail, ainsi qu’au régime des
congés et autres autorisations d’absences
prévues par les dispositions applicables aux
personnels de l’administration publique
• l’exercice continu de l’emploi

• Cela veut dire que toute absence injustifiée


constitue une faute professionnelle susceptible de
d’entraîner à l’encontre de l’agent incriminé une
sanction disciplinaire
l’exercice continu de l’emploi

 La ponctualité recouvre deux aspects : la


ponctualité physique et la ponctualité
intellectuelle.
 La ponctualité physique consiste à arriver
au service à l’heure et à ne le quitter avant
l’heure.
 La ponctualité intellectuelle qui consiste à
effectuer son travail en respectant le délai
imparti.
• l’exercice exclusif de l’emploi
• C’est une obligation intimement liée à celle de
l’exercice continu de l’emploi et qui renvoie, en fait,
à une sorte d’obligation d’assiduité
• Cela voudrait dire que les agents de la fonction
publique doivent consacrer l’intégralité de leur
activité professionnelle à l’exercice de leur emploi
au sein des administrations et institutions qui les
emploient.
Il est ainsi interdit l’exercice d’activités privées
lucratives par les agents de la FP autres que
celles prévues par les alinéas 2 et 3 de l’article
40 de la loi n°081.
l’exercice exclusif de l’emploi 
La raison d’être de cette obligation, présente dans la
plupart des fonctions publiques de par le monde,
est que les inconvénients résultant de l’admission
des cumuls d’activités sont assez nombreux. On
peut citer, notamment :
• les absentéismes répétés,
• l’attachement très limité à la chose publique et au
service de la Collectivité,
• le risque de remise en cause de l’impartialité du
service public.
• l’exercice exclusif de l’emploi
• Toute fois, l’agent de la fonction publique peut,
«dans des conditions définies par décret, être
autorisé à effectuer:
• des expertises ou des consultations se rapportant à
sa compétence,
• à donner des enseignements se rattachant à sa
compétence,
• à faire de la production agro-pastorale ou
d’œuvres scientifiques, littéraires ou artistique».
• Il peut aussi faire la commercialisation de
ses productions littéraires, scientifiques
et artistiques et agro-pastorales non
industrielles,
Les justifications de tels assouplissements sont
de nature essentiellement économique et
sociale ; il s’agirait notamment de :
l’exercice exclusif de l’emploi
• pallier les insuffisances des rémunérations du secteur
public ;
• faire participer toutes les forces de la nation à l’effort
d’investissement dans le secteur productif ;
• ne pas laisser le secteur productif à des intérêts
étrangers majoritaires ;
• favoriser la relance d’un développement de type
agricole ;
• tenir compte des difficultés pratiques d’un respect strict
des règles déontologiques dans l’administration
publique;
• de permettre à l’agent, temporairement en position de
non activité, de disposer de moyens de subsistance etc.
• b. l’obligation d’obéissance hiérarchique

 Cette obligation est consacrée par


l’article 41 de la loi 081-2015 qui
dispose que «le fonctionnaire exécute
les ordres de ses supérieurs
hiérarchiques dans le cadre des textes
en vigueur pour l’exécution du service
public»
• L’obéissance est due au chef, c’est-à-dire le
supérieur hiérarchique. Et le principe de l’unité de
commandement veut que chaque un agent placé
dans une hiérarchie précise, ne reçoive ses ordres
que d’un seul chef.
• Il va donc de soi que pour pouvoir lui imputer une
telle responsabilité, il faut lui donner les moyens
de se faire obéir, car, comme le soulignent
certains auteurs, l’obéissance permet de
«maintenir la discipline dans le service public [...],
d’y éviter l’anarchie et de mettre l’administration
publique à l’abri de la décrépitude».
• C’est sans doute pour cette raison que les
différents textes applicables à la fonction
publique obligent tout agent public, placé à la
tête d’un service, à sanctionner ou à «provoquer
la sanction des abus, négligences ou
manquements commis dans le cadre ou à
l’occasion de l’exécution du service, par les agents
placés sous son autorité», étant du reste entendu
qu’il « n’est dégagé d’aucune des responsabilités
qui lui incombent par la responsabilité propre de
ses subordonnés ». Cela pour la simple raison
qu’il a l’obligation d’organiser et de superviser le
travail de ses subordonnés.
• En principe, le devoir d’obéissance disparaît
lorsque l’exécution de l’ordre serait de nature
à constituer une illégalité flagrante et grave
qui risquerait de compromettre gravement un
intérêt public
• L’objectif est de protéger les personnels
administratifs contre l’arbitraire politique. Ce
qui conduit parfois à accroître les droits des
agents publics au détriment du pouvoir
hiérarchique
les agents doivent exécuter les ordres de leurs
supérieurs hiérarchiques dans le cadre des textes
en vigueur pour l’accomplissement du service
public».
COMMENT SAVOIR QU’UN ORDRE EST ILLEGAL?
Est illégal tout ordre qui serait étranger à
l’accomplissement du service public ou aux tâches
confiées à l’agent dans le cadre de ses attributions.
• Ainsi, par exemple, un agent qui refuserait
d’exécuter des courses domestiques
(personnelles) ordonnées par son supérieur
hiérarchique ne peut pas être poursuivi pour
non respect de l’obligation d’obéissance
hiérarchique.
Le devoir de désobéissance est limité aux ordres
illégaux des supérieurs hiérarchiques lorsque
lesdits ordres sont de nature à compromettre
gravement le service public.
l’agent public, quel qu’il soit, ne peut s’exonérer de
sa responsabilité en arguant du fait qu’il n’a obéit
qu’aux ordres, dès l’instant où ces ordres sont
manifestement illégaux.
• C’est le cas, par exemple, lorsque l’obéissance à
l’ordre donné peut se traduire par la
commission d’une infraction pénale dans cette
hypothèse, l’agent ne peut s’exonérer de sa
responsabilité pénale en invoquant le fait qu’il
n’a obéit qu’aux ordres (Cf. article 70 al. 2 du
Code pénal)
• Il n’est nullement besoin, en effet, d’être un
professionnel du droit pour comprendre qu’un
ordre enjoignant de donner des coups à une
personne ne peut que se traduire par une
infraction pénale.
1: Les obligations d’état
Les obligations d’état , encore appelées par
certains auteurs «obligations de morale
administrative», sont moins directes que
celles liées à l’exercice de l’emploi.
Elles se rapportent essentiellement à l’attitude
générale qui doit être celle d’un agent public
vis-à-vis de son service, mais également des
usagers du service.
1. Les obligations d’état
• Certaines de ces obligations ont des répercussions
sur la vie privée de l’agent 
ces obligations sont relativement nombreuses. Mais
pour les besoins de cet exposé, elles seront
regroupées en quatre grandes catégories qui sont :
• le devoir de probité,
• l’obligation de loyauté
• le respect du secret,
• l’obligation de réserve et
• L’obligation de dignité
a. Le devoir de probité
• Au sens du Dictionnaire usuel de la
langue française, la probité signifie
«droiture, intégrité, honnêteté
scrupuleuse». C’est donc dire que toute
personne travaillant pour le compte
d’une institution publique doit faire
preuve de toutes ces qualités morales.
Le devoir de probité
• En d’autres termes, «la probité serait la vertu
qui, d’une part, permet à l’agent public de
respecter et de gérer la chose publique et d’en
répondre, et d’autre part, l’astreint à une
honnêteté totale en toute circonstance
Le devoir de probité
• Tout agent public qui enfreindrait cette
obligation, se rendrait coupable de
prévarication ; une infraction définie
comme étant le fait, pour un
fonctionnaire de manquer gravement
aux devoirs de sa charge, soit par
mauvaise foi, soi par intérêt.
Le devoir de probité
Sont considérés comme des manquements au devoir
de probité :
• la prise illégale d’intérêts ;
• la concussion ;
• la corruption ;
• le trafic d’influence ;
• la soustraction et le détournement de biens
• Les fraudes aux examens et concours publics
• .
a.1La prise illégale d’intérêts

La prise illégale d’intérêts : c’est lorsque


l’agent publique prend par lui-même, ou par
personne interposée, sous quelque
dénomination que ce soit, des intérêts dans
une entreprise dont il a ou avait
l’administration, la gestion ou le contrôle.
La prise illégale d’intérêts
• Il est interdit à l’agent public, en activité,
en détachement ou en disponibilité, de
prendre des intérêts dans les entreprises
ou les opérations dont il a ou dont il a eu
l’administration ou la surveillance.
L’interdiction de prise illégale d’intérêt

• L’interdiction de prise illégale d’intérêt


vise à protéger les intérêts de
l’administration contre les éventuelles
tentations des agents qui, par ces prises
d’intérêts pourraient lui porter préjudice.
Il s’agit d’éviter des conflits d’intérêts
entre l’agent et la collectivité publique
qui l’emploie.
a/2La concussion
La concussion : Elle consiste à recevoir, exiger ou ordonner
de percevoir, a titre de droit ou contribution des impôts ou
taxes publics, un salaire ou un traitement, une somme qui
n’est pas due, ou qui excède celle qui est due.
La concussion
• Le Dictionnaire usuel du français définit la
concussion comme étant le délit consistant à
recevoir ou à exiger des sommes non dues dans
l’exercice d’une fonction publique.
• Exemple : se rendrait ainsi coupable de
concussion, l’agent public qui, pour
l’établissement de pièces d’état civil exigerait ou
recevrait des droits autres que ceux prévus par
les textes en vigueur.
La concussion
• l’article 155 du Code pénal. Stipule qu’ en
fonction de l’importance des sommes en jeu,
la concussion est punit de peines
d’emprisonnement variant de deux à dix ans
et/ou d’amende variant de 600.000 à
5.000.000 francs CFA
a/3. La corruption
La corruption : C’est le fait pour un agent de
solliciter ou d’agréer des dons ou promesses, des
dons ou des présents, soit directement ou
indirectement, pour faire ou s’abstenir de faire un
acte non sujet a salaire.
La corruption
• Il s’agit, là aussi, d’une infraction prévue et punie
par le Code pénal qui distingue la corruption
passive (articles 156 et 157) de la corruption active
(article 158).
• La corruption active est le fait pour un individu
d’user de promesses, de dons, ou de présents
envers un fonctionnaire ou assimilé, dans le but
d’obtenir de celui- ci, soit l’accomplissement d’un
acte découlant de sa fonction, soit son abstention.
La corruption passive est le
fait pour un fonctionnaire de
solliciter ou agréer des
promesses ou des dons pour
faire ou ne pas faire un acte
relevant de sa fonction non
sujet à salaire.
a/4.Le trafic d’influence

Le trafic d’influence : Il consiste pour l’agent a abuser de


l’influence que lui confère sa qualité, pour obtenir des
distinctions, des emplois, des marchés ou toute autre décision
favorable a une personne.
Le trafic d’influence
• Exemple : un élu local qui userait de son
influence pour faire attribuer une
décoration ou un marché public à une
personne, se rendrait coupable de trafic
d’influence.
• Le trafic d’influence est sanctionné des
mêmes peines que la corruption et la
concussion.
Le trafic d’influence

Le trafic d’influence est proche de la


corruption. La différence réside dans le fait
que la personne à usé de sa qualité (titre,
fonction, etc.) pour obtenir quelque chose en
faveur de quelqu’un d’autre.
a:5 La soustraction ou le détournement de biens

La soustraction ou le détournement de


biens : C’est le fait pour l’agent de détourner
ou de dissiper à des fins personnelles, des
biens appartenant à l’Etat ou aux collectivités
publiques qu’il détient en raison de ses
fonctions.
La soustraction ou le détournement de biens
• Il y a également détournement de biens
publics lorsque l’agent public qui, en raison de
ses fonctions, détient des biens et effets
appartenant aux établissements publics ou
aux organismes ou sociétés bénéficiant de
participations publiques, détourne ou dissipe
ces biens ou effets à des fins personnelles. Est
assimilée à cette infraction, «l’enrichissement
illicite»
a/6 L’enrichissement illicite

L’enrichissement illicite : C’est le fait


pour un agent de s’enrichir en se
servant de deniers publics, matériel,
titre, acte, objet, effet ou tout autre
moyen appartenant à l’administration.
L’enrichissement illicite

• Ils sont punit des peines d’emprisonnement


allant un (1) à vingt (20) ans et/ou des peines
d’amende variant de 300.000 à 10.000.000
francs CFA.
g. Les fraudes aux examens et concours
publics
Sont considérés comme fraude à un examen
ou concours toutes pratiques tendant à :
- transmettre, communiquer, diffuser ou vendre
des épreuves, leurs corrigés ou leurs solutions;
- Substituer lesdites épreuves, les résultats ou
les listes des candidats;
- Modifier par rajout ou retrait des notes ou des
noms de candidats des listes relatives auxdits
examens ou concours.
b. Obligation de loyauté
• qui requiert des agents publics qu’ils
assurent, « en toutes circonstances, leurs
fonctions en toute impartialité et se
garder de toute attitude discriminatoire à
l’égard des usagers du service public ainsi
que de tous comportement de nature à
faire douter de la neutralité du service
public
b.Obligation de loyauté

• En fait, cette obligation est commune à


toutes les composantes de la fonction
publique burkinabè et, dans les faits, elle
consistera pour l’agent public, à éclairer
ses supérieurs – qu’il en partage ou non
les points de vue politiques – et à mettre
correctement en œuvre les instructions
reçues
c.Le respect du secret

• Il faut ici distinguer deux situations : le


secret professionnel et la discrétion
professionnelle qui sont deux obligations
qui, si elles sont voisines, ne se
confondent pas. Chacune de ces deux
obligations a, en effet, un contenu légal
c. 1.Le secret professionnel

• L’obligation de secret professionnel peut être


définie comme étant l’interdiction faite à tout
agent public de divulguer les renseignements
confidentiels qu’il reçoit dans l’exercice de ses
fonctions au sujet de personnes ou d’intérêts
privés.
Secret professionnel

• C’est une interdiction dont la violation


est prévue et sanctionnée par le Code
pénal. l’article 374 du Code
• Il reste bien sûr entendu qu’en tant que
faute professionnelle, la violation du
secret professionnel est également
passible de sanctions disciplinaires
Le secret professionnel

• Le secret professionnel vise toujours à protéger les


personnes ; c’est-à-dire aussi bien les usagers des
services publics que les agents publics eux-mêmes
qui sont ici considérés comme des individus.
• Traditionnellement, une distinction est faite entre
les «secrets confiés» et ceux «acquis».
Le secret professionnel
médical),
1°)- Dans le cas des secrets confiés (cas du secret
l’obligation est absolue et l’agent est tenu de
les garder vis-à-vis de son administration, y
compris son supérieur hiérarchique. En
principe, le refus de témoigner en justice en
invoquant le secret professionnel ne peut
donner lieu à condamnation.
Le secret professionnel
• Seule la loi peut lever l’obligation de garder le secret confié ; et
généralement cette levée est prévue pour permettre de dénoncer
des crimes et délits dans des cas biens précis.

• 2°)- Quant aux secrets acquis, la situation est différente car


l’obligation, dans ce cas, n’est pas absolue. La révélation des secrets
acquis dans l’exercice des fonctions est parfois permise, parfois
obligatoire.
Le secret professionnel
• La révélation est permise :
• pour prouver son innocence ;
• pour donner à une affaire administrative la
suite nécessaire
• lorsque la personne concernée a donné son
accord. Dans ces conditions, il est par exemple
permis de laisser le défenseur d’un agent
public faisant l’objet de poursuites
disciplinaires prendre connaissance du dossier.
Le secret professionnel
• Elle est obligatoire, notamment dans les cas suivants :
• la dénonciation des crimes ou délits dont l’agent public
a connaissance dans l’exercice ou à l’occasion de
l’exercice de ses fonctions
• les témoignages en justice en matière criminelle ou
correctionnelle, à la demande de l’autorité judiciaire ou
administrative habilitée
• la communication à l’agent public de son dossier
individuel en cas de poursuite disciplinaire
c.2.L’obligation de discrétion
professionnelle.
• Concrètement, l’obligation de discrétion
professionnelle peut être définie comme étant
l’interdiction faite à l’agent public de :
• divulguer les faits et informations dont il a
connaissance dans l’exercice ou à l’occasion de
l’exercice de ses fonctions, dans la mesure où ces
faits et informations divulgués peuvent nuire aux
intérêts des usagers ou de l’administration ;
• communiquer des pièces et documents de service
à des tiers.
Discrétion professionnelle
• L’indiscrétion peut revêtir plusieurs formes. Elle
peut, notamment, résulter de :
• la transmission d’une information orale ou du
support de l’information (document sur lequel
l’information est consignée) ;
• du détournement du document lui-même, soit
pour le conserver, soit pour le livrer à des tiers
(il peut s’agir simplement d’une photocopie du
document original).
Discrétion professionnel
• Le principe est que l’agent public ne doit
divulguer des faits ou informations ou user de
documents que dans la mesure nécessaire à
l’exécution du service. La préoccupation de
fond étant que l’usage des faits, informations
et documents obtenus dans l’exercice ou à
l’occasion de l’exercice des fonctions ne doit
pas porter le moindre préjudice aux intérêts
des usagers du service ou du service lui-même
obligation de discrétion professionnelle

• De ce point de vue, l’obligation s’impose aussi


bien à l’égard des personnes étrangères au
service qu’à l’égard des collègues de travail.
C’est-à-dire qu’il est interdit à l’agent public de
communiquer les faits et informations dont il
a eu connaissance dans l’exercice de ses
fonctions, à des personnes étrangères à son
service, mais aussi à ses collègues de service.
Discrétion professionnelle
• En ce qui concerne ces derniers (c’est-à-dire
les collègues de travail), la communication ne
peut être justifiée que par les seules
nécessités de l’exécution du service ; par
conséquent, l’obligation de discrétion doit être
opposée à tout collègue de travail qui n’a pas
compétence pour connaître des faits et
informations en cause et qui, en définitive,
n’en tirerait qu’une satisfaction de curiosité.
Discrétion professionnelle
• Il en est de même des rapports entre administrations
différentes (à l’occasion de réunions ou de
transmissions de documents) ; la transmission des
documents et informations à une autre
administration ne peut se justifier que par les
nécessités du service. Il n’y a donc pas, dans ce cas,
violation de l’obligation de discrétion ; mais toutes
mesures doivent être prises pour que la transmission
se fasse entre les mains de l’agent habilité à recevoir
les documents dans l’administration destinataire.
Discrétion professionnelle
• Toutefois, en raison de la structure hiérarchique
de l’administration, l’obligation de discrétion ne
peut être opposée au supérieur hiérarchique
immédiat. Par contre, peut être considéré comme
une violation de l’obligation de discrétion, le fait
de communiquer des documents ou informations
à des autorités supérieures autres que le
supérieur immédiat (surtout si la communication
a été faite à son insu).
dérogations à l’obligation de discrétion

• D’abord, la dérogation peut résulter, d’une


décision expresse (généralement écrite) du
supérieur hiérarchique ; c’est à lui qu’il
appartient de préciser à l’intention de ses
collaborateurs, d’une part “les informations qui
peuvent et/ou doivent être communiquées aux
usagers et, d’autre part, de fixer, notamment
les règles de communication des documents
internes aux personnes étrangères au service
Dérogation à l’obligation de discrétion pro

• l’obligation de discrétion professionnelle ne


fait pas obstacle à la dénonciation, dans les
conditions fixées par la loi, des infractions dont
l’agent a pu avoir connaissance dans l’exercice
ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions, ni
aux témoignages qu’il peut être appelé à faire
à la demande d’une autorité judiciaire ou
administrative habilitée.
EN DEFINITIVE

Le secret professionnel protège les secrets des


personnes. La règle du secret professionnel à été
établie dans l’intérêt des personnes.

la discrétion professionnelle protège les secrets de


l’Administration.
d. l’obligation de réserve 
• dans les trois fonctions publiques, les agents
publics sont, libres de leurs opinions
politiques, philosophiques et religieuses

• Toutefois cette liberté a des limites appelées


obligation de réserve
• l’agent public est tenu à une stricte neutralité.
d. obligation de réserve
• En conséquence du principe de neutralité des services
publics, l’agent public ne peut manifester ses opinions
politiques, philosophiques ou religieuses d’une
quelconque manière ; cela afin de ne pas faire douter de
la neutralité du service public.

• Les agents publics doivent, en toutes circonstances,


assurer leurs fonctions en toute impartialité et se garder
de toutes attitudes discriminatoires à l’égard des usagers
du service public ainsi que de tout comportement de
nature à faire douter la neutralité du service public».
d. obligation de réserve
• En toute logique, cette disposition implique
pour les agents, l’interdiction de mener des
activités partisanes (réunions de partis
politiques par exemple) dans les locaux de
l’administration.
• Autrement, ils se rendraient coupables d’un
manquement au devoir de réserve.
d. Obligation de réserve
• L’obligation de réserve en dehors du service est
moins stricte .
• Toutefois cela dépend de l’emploi ou de la fonction
occupée dans l’administration
• l’appréciation de l’obligation de réserve sera moins
rigoureuse lorsque l’agent agit dans le cadre d’une
mission syndicale. A condition, toutefois, de ne pas
dépasser certaines limites : l’exercice d’une mission
syndicale n’autorise pas l’agent public à tenir, par
exemple, des propos injurieux à l’encontre des
responsables de son service
e. Obligation de dignité
• L’obligation de dignité peut être définie comme
l’exigence faite à l’agent public d’avoir un
comportement sans reproche, tant sur le plan
professionnel que dans sa vie privée. Il doit, dans
l’exercice de ses fonctions et dans sa vie privée,
faire preuve de bonnes mœurs.
e. Obligation de dignité
• Du point de vue professionnel, peut être
considéré comme une manifestation
d’indignité le fait pour un agent public de se
livrer, par exemple, à la délation et au
dénigrement de ses collègues, dans le but de
«gravir rapidement les échelons» ou d’accéder
à des postes de responsabilité.
e. Obligation de dignité
• Le principe est que la vie privée de l’agent
public ne doit pas donner lieu à scandale ni à
inconduite notoire. Cette exigence est d’autant
plus grande que l’agent occupe un poste de
responsabilité ou un emploi que l’opinion
publique perçoit comme devant être un lieu
privilégié de manifestation de rigueur morale
(enseignement, douanes police, magistrature,
par exemple).
e. Obligation de dignité
• De façon concrète, peut être considéré comme un
manquement à l’obligation de dignité est le fait
pour un agent public de s’adonner à l’alcool au
point de se comporter de façon indécente, même
si les faits se produisent en dehors du service. Il ne
faut pas oublier que les agents publics doivent, en
toutes circonstances, respecter et faire respecter
l’autorité de l’Etat, des administrations ou
institutions au sein desquelles ils sont employés.
FIN DU MODULE II

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