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INTRODUCTION

PLAN DE LA PREMIERE PARTIE

PREMIERE PARTIE : LA GESTION ADMINISTRATIVE

Chapitre 1- La mise en œuvre des règles de la déontologie et de l’éthique professionnelle

Section 1- Le contenu des règles déontologiques et de l’éthique

Paragraphe 1- Les obligations de service

A- Les obligations communes à tous les agents publics


A1- L’obligation d’exercer personnellement ses fonctions
A2- Le respect et l’obéissance hiérarchique
A3- L’obligation de neutralité
A4- L’obligation de discrétion professionnelle
A5- Le respect du secret professionnel

B- Les obligations spécifiques au greffier


B1- Le devoir d’accueil rassurant du justiciable
B2- Le respect du principe du contradictoire
B3- Le devoir d’authentification
B4- L’obligation de port de la toge
B5- L’obligation de prêter serment

Paragraphe 2- Les obligations « d’état » du greffier

A- Les obligations tenant à l’éthique professionnelle


A1- Le devoir de probité
A2- L’obligation de dignité
A3- L’obligation de discipline
A4- Le devoir d’être ordonné (les règles archivistiques)
A5- L’obligation de courtoisie

B- Les obligations tenant aux vertus morales

B1- L’obligation de propreté


B2- Le devoir d’humilité
B3- Le devoir de charité

Section 2 - La portée pratique des règles déontologiques

Paragraphe 1- La responsabilité civile, pénale et pécuniaire


.
A- La responsabilité civile (Le paiement de dommages et intérêts)
B- La responsabilité pénale (les peines principales et complémentaires)
C- Les sanctions pécuniaires autres que les dommages et intérêts les
amendes pénales

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Paragraphe 2- La responsabilité disciplinaire

A- La faute susceptible de mettre en jeu l’action disciplinaire

B- La procédure en vue de la sanction disciplinaire


B1- La procédure en vue d’une sanction disciplinaire selon la loi N°2015-492 du 07 Juillet
2015 portant statut des Greffiers
B2- La procédure en vue d’une sanction disciplinaire selon la loi N°92-570 du 11 septembre
1992 portant statut de la fonction publique

Chapitre 2- Notions de gestion des ressources humaines


(la gestion des actes de carrière et des droits statutaires)

Section 1 : Présentation de la DSJ-RH

Section 2- Les actes de carrière et les droits à gérer

Paragraphe 1 - Les positions administratives

A- Les positions ne nécessitant aucune rupture de carrière


B- Les positions impliquant une interruption de service

Paragraphe 2 - Les droits statutaires

A- La rémunération et avantages matériels et sociaux


A1- La rémunération du fonctionnaire
A2- Avantages matériels et sociaux

Section 3- Le système de gestion

Paragraphe 1- La gestion au moyen des dossiers individuels des personnels

A- Logigramme de gestion des dossiers individuels par le Greffier en Chef


B- Création du dossier individuel par le Greffier en Chef
C-Exemple de plan de classement à la DSJRH

Paragraphe 2- Les outils et actes de gestion

A- La gestion par les actes administratifs


A1- Le droit administratif
A2- Les actes administratifs

B- La gestion et l’organisation informelle (Échanges d’expérience)

INTRODUCTION
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La constitution ivoirienne du 08 novembre 2016 dispose en son article 45 : « Tout citoyen
investi d’un mandat public ou chargé d’un emploi public ou d’une mission de service public,
a le devoir de l’accomplir avec compétence, conscience et loyauté. Il doit être intègre,
impartial et neutre ».
En son article 67, la même constitution énonce que : « Le Président de la République est le
chef de l’administration. Il nomme aux emplois civils (…) ».
L’administration, à la lecture de la constitution, est rattachée au pouvoir exécutif qui
détermine en partie ses compétences et ses moyens. L’administration est toutefois régie par
la loi et soumise pour la plupart de ses activités au droit administratif.

Le terme « administration » quant à lui revêt de nombreux sens ; ceux qui nous intéresse dans
ce cours sont les sens fonctionnel et organique.

Pour le premier sens, c’est-à-dire le sens fonctionnel, « l’administration » désigne l’ensemble


des activités dont le but est de répondre aux besoins d’intérêt général. Pour le dernier sens,
c’est-à-dire le sens organique, « l’administration » désigne l’ensemble des personnes morales
et physiques qui accomplissent des activités.

De toutes les définitions, l’on retiendra pour ce cours que l’administration publique est
l’ensemble des services chargés d’assurer le fonctionnement d’un Etat, d’une collectivité
territoriale ou d’un service public, et qui sont financés par un budget. Pour rappel, le Greffe
est un service public.

Les missions dont sont investis les greffes, de façon générale et le Greffier en chef de façon
particulière se déclinent en ordre judiciaire, financier et administratif.

La première mission, c’est-à-dire la gestion judiciaire découle de l’ensembles des textes écrits
qui déterminent les différentes attributions du Greffe, du Greffier et du Greffier en Chef.

La seconde mission, la mission financière recouvre différents domaines tels que ceux de la
fiscalité, du budget et de la comptabilité, une matière qui sera abordée dans la troisième
partie de ce cours.

La dernière mission, est dévolue par l’autorité administrative qui investit le chef du greffe ou
le Greffier en Chef d’une fonction de direction de services de l’administration, dans notre cas,
de l’administration des services du Greffe. Le Greffier en chef est par conséquent
« l’administrateur du Greffe ».

Le terme « administrateur » désigne au sens générique une personne appartenant à


l’administration, exerçant une fonction administrative, par opposition à celle investie des
fonctions de légiférer (législateur) ou de juger (juge) (Source Guide de la fonction
administrative de M. Martin Bleou édité par le CIDD).

On entend communément les termes « administrateur des services financiers »,


« administrateur civil », « administrateur des greffes et parquets « etc… Simplement, nous
dirons que ces administrateurs sont chargés de la gestion d’une administration, d’un service
dans un domaine précis que l’autorité administrative leur a confié.

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Notre intérêt ne va se porter que sur le terme « administrateur des greffes » ou « chef de
greffe ». Qu’est-ce qu’un administrateur des greffes ? Que fait un administrateur des greffes ?
Comment procède-t-il pour administrer ? Quels sont les effets de sa gestion ? Que recouvre
donc le terme « administrateur des greffes » ? En quelques mots : « en quoi consiste la gestion
administrative d’un greffe » ?

Il est nécessaire pour nous de revenir sur la notion de « chef de service ». Un chef de service
est une personne physique, en général un fonctionnaire, nommé à la tête d’un service
spécifique au sein de l’administration. Il est nommé par décret pris en conseil des ministres
ou par arrêté du ministre de tutelle en fonction des dispositions qui organisent le service
concerné.

Un administrateur est par conséquent un chef de service. Le chef de service, ou


l’administrateur est chargé de l’exécution des tâches qui sont directement imputées au
service qu’il dirige. L’exécution et la réalisation de ces tâches se réalise par l’élaboration et la
réalisation d’études, le suivi, l’évaluation et le contrôle des actions à réaliser ainsi que l’appui
du ministère de tutelle. Le chef de service coordonne également l’activité des personnels au
sein du service qu’il dirige, ceux-ci agissant sous son autorité.

Le cours qui sera dispensé apportera quelques réponses à la question de « la gestion


administrative d’un greffe » d’une part, et à « la gestion financière » d’autre part.

La gestion administrative, dans ce cours devra être pris dans un sens strict et large. Elle est
d’abord la gestion des moyens humains et techniques. Elle est ensuite le support d’une bonne
gestion judiciaire, juridictionnelle, et financière.

La première partie prendra en compte la gestion des compétences humaines d’où


« l’administration des ressources humaines des greffes », et la seconde partie traitera des
notions de « la gestion financière », étant entendu que le contexte de ce cours ne saurait
épuiser toutes les questions y afférentes. Elle fera une ouverture sur la gestion du budget de
l’État, du budget du comité de gestion et la comptabilité mise à la charge d’un greffier en
chef.

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EXERCICES ET CAS PRATIQUE
EXERCICES
Exercice 1 : La mise en œuvre des règles déontologiques et de l’éthique au greffe.

Exercice 2 : Combien de greffes ou de juridictions disposent d’un service d’accueil efficace ?


Quels sont les avantages d’un bon service d’accueil ?

Exercice 3 : Quels types d’actes sont authentifiés ? Quels mécanismes le Greffier en Chef doit
mettre en œuvre pour l’authentification desdits actes ? Quelles sont les personnes habilitées
à authentifier ?

Exercice 4 : Quel comportement doit avoir le Greffier en Chef lorsqu’il lui est rapporté, avec
des preuves, qu’un agent du Greffe, a perçu au-delà des frais légaux dus pour un acte ?

Exercice 5 : Pour expliquer la responsabilité civile du fonctionnaire et du greffier


Définition de la faute civile
Justifier les dommages et intérêts
Description procédure civile

Exercice 6 : Pour justifier ou expliquer la responsabilité pénale du fonctionnaire et du greffier

Définition de la faute pénale


Identification des sanctions pénales
Description procédure pénale

Exercice 7 : Énumérer trois types d’actions qui engagent la responsabilité d’un Greffier ?

Exercice 8 : Quelles sont les fautes susceptibles de déclencher la procédure disciplinaire ?

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CAS PRATIQUE

Cas pratique 1 : Le Greffier en chef est informé après avoir constaté les absences répétitives
d’un Greffier que ce dernier gère un commerce. Quelle doit être la réaction du Greffier en
Chef selon les règles administratives ?

Cas pratique 2 : Vous êtes informé par un greffier d’audience que le Président d’audience
avec qui il a siégé quelques jours auparavant, lui demande de modifier ses prises de notes au
plumitif. Quel conseil donneriez-vous à ce Greffier ?

Cas pratique 3 : Un Greffier profitant d’un accès au dossier la veille, lit le délibéré du juge
non encore vidé, et en informe une partie. Le lendemain à l’audience, le juge modifie sa
décision, et la partie se plaint à l’audience publique que le juge a changé sa décision ; ce qui
n’est pas normal. Informé de cette situation, le chef de juridiction convoque le Greffier en
Chef afin de prendre des mesures contre le Greffier. Quelles seraient ces mesures ?

Cas pratique 4 : sur la base des règles de procédure disciplinaire prévues par les lois N°92-
570 du 11 septembre 1992 portant statut de la fonction publique et N°2015-492 du 07 Juillet
2015 portant statut des Greffiers, proposez à la Direction des Services Judiciaires et des
Ressources Humaines la procédure à appliquer aux Greffiers en cas de faute disciplinaire.

Cas pratique 5 : schématiser et commenter la procédure disciplinaire applicable à un


secrétaire des greffes et parquets, qui sous l’effet de l’alcool, a porté des coups et fait des
blessures à un usager de justice.

Cas pratique 6 : Concevoir une matrice ou décrire un processus afin de mettre en place un
outil de gestion en comptabilité ou pour les requêtes aux fins d’injonction de payer.

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TERMINILOGIE ET QUELQUES DEFINITIONS
Gestion administrative
Éthique
Déontologie
Greffier
Fonctionnaire
Agent de l’État
Droit administratif
Obligation
Devoir
Responsabilité

(Liste à compléter)

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PREMIERE PARTIE : LA GESTION ADMINISTRATIVE
Le service public de la justice est assuré par un ensemble de personnels qui relèvent
de façon générale de la Fonction publique. Au titre de ces personnels, nous pouvons citer les
catégories suivantes : les magistrats, les greffiers, les personnels interministériels ou
techniques. Les magistrats et les greffiers sont soumis à des statuts particuliers.
Les greffiers sont par conséquent soumis à un statut particulier et à celui de la fonction
publique.

Le personnel qui sert au greffe est composé de greffiers en chef, de greffiers et des
personnels administratifs. Ce personnel exerce les attributions qui lui sont dévolues par la
législation en vigueur sous la supervision d’un Greffier en Chef ou d’un chef du greffe et
sous l’autorité et le contrôle des chefs de juridiction.

Ces personnels sont soumis à différentes règles statutaires dont l’application


cohérente avec les « lois du service public » est la condition essentielle pour un
fonctionnement normal du greffe.

Administrer ce personnel, c’est d’une part, assurer la mise en œuvre des règles
déontologiques (chapitre 1) en vue de tenir les effectifs au travail dans le but de satisfaire
l’intérêt général, d’autre part, opérer une gestion du personnel (chapitre 2) ; la gestion des
carrières des ressources mises à disposition relevant exclusivement de la compétence de la
Direction des Services Judiciaires et des Ressources Humaines.

Les règles déontologiques et professionnelles à appliquer par le Greffier sont prévues par
les :
- Loi N°92-570 du 11 septembre 1992 portant statut de la fonction publique
- Loi N°2015-492 du 07 Juillet 2015 portant statut des Greffiers
- Décret N°93-609 du 02 juillet 1993 portant modalités particulières d’application du
statut de la fonction publique
- Décret N°2016-134 du 09 Mars 2016 portant modalités d’application de la loi portant
statut des Greffiers
- Et tout autres textes

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Chapitre 1- La mise en œuvre des règles de la déontologie professionnelle et de l’éthique

Plusieurs significations peuvent être données à la « déontologie » :

- Au sens étymologique et abstrait du terme, « la science qui traite des devoirs à


accomplir » ou encore « la science des devoirs ou des obligations qui s’imposent aux
membres d’une institution, c'est-à-dire d’un groupe social autour d’un projet collectif
».
- Du point de vue objectif, « l’ensemble des règles qui régissent la conduite des membres
d’une profession, ceux-ci étant tenus d’observer une certaine morale professionnelle à
l’égard des usagers du service, à l’égard du service et à l’égard de leur collègue de
travail »
- C’est aussi l’ensemble des règles de conduite, écrites ou non écrites, qui constituent
les obligations professionnelles à respecter par les personnes appartenant à un certain
groupe professionnel et qui cernent tant leurs rapports internes que leurs rapports
avec les tiers, en tenant compte de la finalité de la profession en question

Quant à « l’éthique », on peut la définir autour d’un concept moral :


- C’est l’ensemble des conceptions morales d’un système, d’une personne, d’un groupe,
d’une profession, d’une corporation, d’un peuple, d’un pays. Elle implique la morale,
voire des critères moraux : c’est la science de la morale dans le sens étymologique.
- C’est une discipline philosophique portant sur des jugements moraux. C’est une
réflexion fondamentale qui établit des normes et est basée sur la culture, la religion,
les croyances, les traditions, les us et coutumes…
- On parlerait de l’éthique normative ou prescriptive (agir bien ou dans le bon sens
selon la justice sociale), l’éthique appliquée ou la déontologie (comment mettre les
règles morales en pratique), l’éthique descriptive et comparative, la méta-éthique.

Exercice 1 : La mise en œuvre des règles déontologiques et de l’éthique au greffe.

Section 1- Le contenu des règles déontologiques et de l’éthique

La nature du greffe, son caractère de service public, les attributions de puissance


publique dont il est revêtu, lui imposent de servir dans le respect d’un certain nombre de
règles. Celles-ci, essentiellement protectrices de l’intérêt général, sont formulées sous forme
d’obligations professionnelles.

L’article 37 de la Loi N°2015-492 du 07 Juillet 2015 portant statut des Greffiers dispose
que : « Le greffer est astreint à l’obligation de réserve et de discrétion. Le Greffier est soumis
dans l’exercice de ses fonctions au secret professionnel. Le greffier doit remplir sa mission
avec loyauté, dignité, intégrité et dévouement. Le Greffier doit faire preuve d’une conscience
professionnelle élevée. »

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Ces devoirs sont présentés dans le contexte de ce cours en deux ordres : les obligations
de service, et les obligations d’état.

Paragraphe 1- Les obligations de service

Ces obligations imposent à tout fonctionnaire non seulement d’assurer les attributions
correspondant à l’emploi où il est nommé, mais également de le faire conformément aux
directives et instructions définies par l’autorité hiérarchique dans l’intérêt général. La nature
et le contenu de ces obligations sont donc dominés par l’intérêt général. A ce titre on
distingue les obligations que le greffier a en commun avec les autres fonctionnaires et les
obligations qu’il a de manière spécifique.

A- Les obligations communes à tous les agents publics

Il s’agit de l’obligation d’exercer personnellement ses fonctions, le respect et l’obéissance


hiérarchique, l’obligation de neutralité, l’obligation de discrétion professionnelle et le secret
professionnel.

A1- L’obligation d’exercer personnellement ses fonctions


L’article 23 de la loi N°92-570 du 11 septembre 1992 portant statut de la fonction publique
dispose que le fonctionnaire doit servir l’Etat avec loyauté, dignité, intégrité et dévouement.
Il doit consacrer l’intégralité de son activité professionnelle aux tâches qui lui sont confiées.
Il ne peut exercer à titre professionnel, une activité privée lucrative de quelque nature que ce
soit sauf dérogation accordée par décret.

En premier lieu, il a l’obligation d’assurer le service dans le respect de la légalité. Il doit


exercer ses fonctions personnellement. Il est en conséquence soumis à un devoir de présence
effective dans le service, à des horaires de travail précis. Il ne peut déléguer ses attributions
que si un texte l’y autorise. L’un des corollaires de cette obligation est la responsabilité de
l’agent public.

En second lieu, le fonctionnaire et donc le greffier, doit se consacrer exclusivement à son


activité professionnelle. C’est pourquoi Il lui est interdit, même en congé, d’exercer une
activité privée lucrative à titre professionnel, sauf dérogation accordée par décret. Cette
interdiction ne s’applique pas à la production d’œuvres scientifiques, littéraires ou
artistiques. Le fonctionnaire peut être également autorisé à procéder à des consultations ou
expertises, à donner des enseignements en rapport avec ses qualifications. L’Ohada dispose
que la fonction de greffier est incompatible avec celle du commerçant.
Cas pratique : Le Greffier en chef est informé après avoir constaté les absences répétitives
d’un Greffier que ce dernier gère un commerce. Quelle doit être la réaction du Greffier en
Chef selon les règles administratives ?

A2- Le respect et l’obéissance hiérarchique

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L’article 28 de la loi N°92-570 du 11 septembre 1992 portant statut de la fonction publique
dispose que tout fonctionnaire quel que soit son rang dans la hiérarchie, est responsable de
l’exécution des tâches qui lui sont confiées. Il doit se conformer aux instructions de son
supérieur hiérarchique. Il n’est dégagé d’aucune des responsabilités qui lui incombent par la
responsabilité propre de ses subordonnés.

Le greffe étant un service administratif, son fonctionnement est soumis aux règles de
l’organisation de l’Administration publique qui repose sur le principe de la hiérarchie.
C’est pourquoi le greffier est tenu à un devoir d’obéissance hiérarchique. Pour cela, il
doit se conformer aux ordres verbaux et écrits de ses supérieurs. Cette obligation est la
résultante du pouvoir d’orientation et d’instruction dévolu aux supérieurs hiérarchiques aux
différents niveaux de la pyramide administrative.

Ainsi, l’agent d’une administration publique, quelle qu’elle soit, doit obéissance à ses
supérieurs hiérarchiques dans le cadre des textes en vigueur pour l’exécution du service
public. L’obligation d’obéissance hiérarchique est cependant limitée par le respect de la loi.
Un subordonné doit refuser d’appliquer un ordre contraire à la loi.

Cas pratique : Vous êtes informé par un greffier d’audience que le Président d’audience
avec qui il a siégé quelques jours auparavant, lui demande de modifier ses prises de notes
au plumitif. Quel conseil donneriez-vous à ce Greffier ?

A3- L’obligation de neutralité

Ce principe recouvre une triple exigence : la non-discrimination, la réserve et


l’impartialité
L’obligation de neutralité interdit toute discrimination entre les citoyens en raison
notamment de leurs opinions et, sauf dispositions légales contraires, en raison de la
nationalité. Cette non-discrimination s’applique pour l’accès des administrés à l’ensemble
des services et prestations publiques, c’est une des manifestations du principe général
d’égalité devant le service public.
Le devoir de réserve implique que le fonctionnaire face preuve de retenu, de maîtrise
de soi, en toute circonstance. Il ne doit pas être désinvolte, ni impulsif lorsqu’il fait l’objet
d’attaques dans le cadre de ses activités professionnelles. Il implique que le fonctionnaire ne
diffuse des informations que là où il y a nécessité liée au service.
Le greffier doit éviter les situations devant porter atteinte à son impartialité et à son
objectivité. Il est un devoir absolu pour tout acteur de la justice d’être impartial dans
l’exécution de ses fonctions.

A4- L’obligation de discrétion professionnelle

L’article 26 de la loi N°92-570 du 11 septembre 1992 portant statut de la fonction publique


dispose que le fonctionnaire est tenu à l’obligation de réserve. Le fonctionnaire doit faire
preuve de discrétion professionnelle pour tous les faits, informations ou documents, dont il
a connaissance, dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions.

Cette obligation n’est pas spécifique au greffier et pèse sur tout agent public. Mais compte
tenu des tâches spécifiques du greffier qui l’emmènent souvent à connaître des informations
ou à détenir des documents relatifs à la vie privée des individus, cette obligation est
beaucoup renforcée avec le serment que le greffier doit prêter avant d’exercer sa fonction.
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L’obligation de discrétion part du principe que l’agent ne doit divulguer des faits ou
informations ou user de documents que dans la mesure nécessaire à l’exécution du service.
La préoccupation de fond étant que l’usage des faits, informations et documents obtenus
dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice des fonctions ne porte le moindre préjudice aux
intérêts des usagers du service ou du service lui-même.

A5- Le respect du secret professionnel

L’article 26 de la loi N°92-570 du 11 septembre 1992 portant statut de la fonction publique


dispose que le fonctionnaire est tenu au secret professionnel dans le cadre des règles
instituées par le code pénal.

Le secret professionnel peut être défini comme l’interdiction faite à tout agent public,
et notamment au greffier, de divulguer les renseignements qu’il reçoit dans l’exercice de ses
fonctions au sujet de personnes ou d’intérêts privés. La violation de cette interdiction
constitue un délit prévu et puni par tous les codes pénaux de nos Etats. Ainsi, est considéré
comme un manquement à l’obligation de secret professionnel le fait pour les médecins,
chirurgiens ou agents de santé ainsi que les pharmaciens ou toutes autres personnes
dépositaires par état ou profession, ou par fonctions permanentes ou temporaires, de révéler
des secrets qu’on leur confie. Il reste bien entendu qu’en tant que faute professionnelle, la
violation du secret professionnel est naturellement passible de sanctions disciplinaires.

Le secret professionnel vise non seulement à protéger les usagers du service public,
d’une part, et les agents publics eux-mêmes, d’autre part.

Le respect du secret professionnel est une obligation qui est expressément consacrée
dans la formule de serment que les greffiers et les greffiers en chef prêtent avant leur entrée
en fonction, « de remplir fidèlement leurs fonctions et de garder en tout le secret qu’elles leur
imposent ».

Cas pratique : Un Greffier profitant d’un accès au dossier la veille, lit le délibéré du
juge non encore vidé, et en informe une partie. Le lendemain à l’audience, le juge modifie
sa décision, et la partie se plaint à l’audience publique que le juge a changé sa décision ;
ce qui n’est pas normal. Informé de cette situation, le chef de juridiction convoque le
Greffier en Chef afin de prendre des mesures contre le Greffier. Quelles seraient ces
mesures ?

B- Les obligations spécifiques au greffier

L’exigence de l’exercice de la fonction du greffier nous renvoie à un certain nombre de


devoirs, notamment le devoir d’authentification, le devoir du respect du principe du
contradictoire, le devoir d’accueil rassurant.

B1- Le devoir d’accueil rassurant du justiciable

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L’article 27 de la loi N°92-570 du 11 septembre 1992 portant statut de la fonction
publique dispose que le fonctionnaire a le devoir de satisfaire aux demandes d’information
du public dans le respect des règles.

Au sens restreint du terme, l’accueil est défini comme la manière de recevoir


quelqu’un, de se comporter avec lui quand on le reçoit ou quand il arrive. Mais rapporté à
un service, l’accueil recouvre, outre la manière ou le comportement, un ensemble de
dispositifs organisationnels et visuels permettant d’orienter l’usager, ainsi que des notions
de service public que sont le renseignement et l’information des usagers.
Il en résulte que l’accueil recouvre plusieurs dimensions : l’accueil directionnel,
l’accueil téléphonique, l’accueil physique et le courrier.
Le devoir d’accueil implique d’assurer un accès du greffe au public, fournir les
informations nécessaires et délivrer dans les délais et la légalité les actes requis. Faute de
repères suffisants, l’orientation des justiciables s’apparente à un parcours du combattant avec
pour conséquence des retards aux audiences, le dérangement à répétition des personnels.
Pour garantir un bon accueil, il faut mettre en place un dispositif d’indications
cohérentes de manière à rendre l’orientation claire et explicite pour tous. Toute personne
entrant dans un greffe, justiciable ou avocat, doit être pris en charge immédiatement. Dans
la mesure où la personne qui accueille ne peut répondre à l’attente de son interlocuteur, par
manque de connaissances ou d’expérience, elle doit au plus vite l’orienter vers la personne
compétente, ou vers le chef hiérarchique. Il ne faut jamais fournir une réponse à une question
sans être certain de son exactitude, En cas de réponse écrite, il convient de soumettre le texte
au greffier responsable avant l’envoi légalement, toute correspondance doit être signée par
un membre de l’ordre judiciaire.
L’accueil englobe les obligations d’informer et de renseigner. L’information doit être
distinguée du conseil. Les membres des cours, tribunaux, parquets et greffes ne peuvent, soit
verbalement, soit par écrit, assumer la défense des parties ni, donner à celles-ci des
consultations. Il en découle qu’aucun membre du greffe ne peut donner de conseils qui
pourraient influencer le comportement du justiciable. En outre, le greffier deux devoirs
fondamentaux relatives à l’accueil : d’une part, délivrer l’acte avec célérité et délivrer l’acte
conformément aux normes prescrites de la loi.

Question : Combien de greffes ou de juridictions disposent d’un service d’accueil


efficace ? Quels sont les avantages d’un bon service d’accueil ?

B2- Le respect du principe du contradictoire

Le principe de la contradiction apparaît comme une sorte de droit naturel de la


procédure. La contradiction est consacrée par la jurisprudence et par les codes de Procédure
Civile. Ce principe s’applique indifféremment aux deux parties : aussi bien au demandeur
qu’au défendeur.
Le juge doit faire observer par les parties, le principe de la contradiction. Il arrive que
des pièces soient déposées dans les dossiers, au greffe, à charge d’être communiqué aux
autres parties. Le greffier doit dans ces cas veiller à ce que la communication soit faite avec
trace écrite.
En dehors des procédures, le greffier peut être appelé à accomplir des actes impliquant
plusieurs parties, il devra appliquer le principe du contradictoire.
Si certains n’ont pas été présents, ni représentés, dès lors que tous y ont été
régulièrement convoqués il y a respect du principe de contradiction. De même dans

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l’accomplissement de ses diligences, le greffier doit respecter les règles de procédures
impliquant le contradictoire.
Ainsi dira- t- on de la délivrance d’une seconde grosse lorsque le greffier en chef a
préalablement invité l’autre partie à assister à ladite délivrance comme le prescrit la loi.

B3- Le devoir d’authentification

Le greffier assiste le juge dans de nombreux actes de son ministère. C’est-à-dire qu’il
élabore le dossier de la procédure, veille, dans le cadre de ses compétences, au respect des
règles y relatives. Puis, est présent à l’audience. La loi institue ainsi un contrôle des actes du
juge. Certes, le juge décide et agit librement sans qu’aucune contrainte ne puisse s’exercer
sur lui, mais ses actes ne seront jamais entièrement secrets, il y aura toujours un témoin dont
la mission est de les constater et de les relater le plus fidèlement possible.
La mission ainsi confiée au greffier est une garantie importante contre l’arbitraire
qu’on pourrait insinuer. Ce faisant l’assistance du greffier est aussi une sécurité pour le juge.
En plus, en tenant la plume pour lui, il veille au bon déroulement de la procédure, il réalise
la mise en forme des décisions, des feuilles d’audience ou du plumitif, des procès-verbaux
d’enquêtes, d’audition. C’est par la signature qu’il appose à côté de celle du juge que le
greffier confère valeur authentique à ces actes.
L’exécution de la mission d’assistance du juge par le greffier relève non seulement du
domaine de la procédure judiciaire, donc de ses obligations de service, mais également du
domaine de la déontologie. Les tâches assignées au greffier lorsqu’il assiste le juge en qualité
de greffier sont consignées dans les différentes lois
Lorsque le greffier assiste le juge dans les actes de procédure, le greffier donne acte
des différentes formalités dont l’accomplissement doit être constaté et il leur confère
l’authenticité. Il est considéré comme le « notaire » de l’audience et il est tenu de donner acte
de tous les faits et dires si le juge ou une des parties le requiert. Ni le juge, ni le ministère
public, ni les parties n’ont la possibilité ou le droit de l’en empêcher, même lorsque les faits
et dires pourraient donner lieu à l’infirmation ou à la cassation de la décision en cas de
recours. La présence du greffier doit être considérée comme un moyen de contrôle de la
régularité de la procédure judiciaire. Toute formalité dont le greffier n’a pas constaté qu’elle
a été remplie est censée ne pas l’avoir été. Ce n’est que de cette manière que la juridiction
supérieure (de recours) pourra être au courant du déroulement exact de l’affaire. Sous peine
de voir sa responsabilité engagée pour faux, le greffier ne doit pas signer un jugement auquel
il n’a pas assisté.

Question : Quels types d’actes sont authentifiés ? Quels mécanismes le Greffier en


Chef doit mettre en œuvre pour l’authentification desdits actes ? Quelles sont les
personnes habilitées à authentifier ?

B4- L’obligation de prêter serment

L’article 14 de la loi N°2015-492 du 07 Juillet 2015 portant statut des Greffiers dispose que :
« les greffiers, lors de leur nomination à leur premier poste, et avant d’entrer en fonction
prêtent serment, en audience solennelle de la juridiction où ils sont affectés en ces termes : Je
jure de bien et loyalement remplir mes fonctions et d’observer en tout, les devoirs qu’elles
m’imposent. En cas de nécessité, ils prêtent serment par écrit ».

B5- L’obligation de port de la toge


Gestion administrative Session de Juin 2023 14
L’article 56 de la loi N°2015-492 du 07 Juillet 2015 portant statut des Greffiers dispose que :
« les greffiers sont astreints au port d’un costume au cours des audiences ordinaires et
solennelles. La composition de ce costume et son mode d’octroi sont définis par décret. ».
(Voir document de support)

Paragraphe 2- Les obligations « d’état » du greffier

L’article 23 de la loi N°92-570 du 11 septembre 1992 portant statut de la fonction publique


dispose que le fonctionnaire doit servir l’Etat avec loyauté, dignité, intégrité et dévouement

Pour que le justiciable soit rassuré, il faut que le comportement du greffier puisse être dénué
des humeurs personnelles et de ses états d’âme. Le sérieux qui doit caractériser les gens de
justice résulte du respect de ses obligations tenant d’une part à l’éthique professionnelle,
d’autre part aux vertus morales.

A- Les obligations tenant à l’éthique professionnelle

Au titre des obligations liées à l’éthique professionnelle, nous retiendrons le devoir de


probité, le devoir de dignité, le devoir de discipline, l’ordre et la courtoisie.

A1- Le devoir de probité

L’article 25 de la loi N°92-570 du 11 septembre 1992 portant statut de la fonction


publique dispose qu’il est formellement interdit au fonctionnaire de solliciter ou de recevoir
directement ou par personne interposée, dans l’exercice de ses fonctions, ou en dehors, mais
en raison de celles-ci des dons, gratifications, ou avantages quelconques.
L’article 45 de la loi N°2015-492 du 07 Juillet 2015 portant statut des Greffiers dispose
que : « tout manquement par un greffier aux devoirs de son état, à l’honneur ou à la probité
constitue une faute disciplinaire ».

La loi ne définit pas la probité. Mais la doctrine concordante admet que la probité est
synonyme de droiture, d’intégrité, d’honnêteté scrupuleuse. En somme, et comme le disait
Hongla-Momba « la probité serait la vertu qui, d’une part, permet à l’agent public de
respecter et de gérer la chose publique et d’en répondre, et d’autre part, l’astreint à une
honnêteté totale en toute circonstance ».
La loi cependant fournit les éléments qui peuvent être considérés comme des
manquements au devoir de probité. Certains de ces manquements sont même des infractions
pénales prévues par le code pénal. Sont ainsi considérés comme des manquements au devoir
de probité : la prise illégale d’intérêts, la concussion, la corruption, le trafic d’influence, la
soustraction et le détournement de biens.

Question : Quel comportement doit avoir le Greffier en Chef lorsqu’il lui est rapporté,
avec des preuves, qu’un agent du Greffe, a perçu au-delà des frais légaux dus pour un
acte ?

A2- L’obligation de dignité


Gestion administrative Session de Juin 2023 15
Il est de rigueur que « les agents de la Fonction Publique doivent, dans le service et en
dehors du service, éviter tous comportements susceptibles de compromettre la dignité ou
l’honneur de leurs fonctions ou de l’administration publique ».
Au total l’obligation de dignité peut être définie comme l’exigence faite à l’agent
public d’avoir un comportement sans reproche, tant sur le plan professionnel que dans sa vie
privée. Il doit, dans l’exercice de ses fonctions et dans sa vie privée, faire preuve de bonne
mœurs.
Du point de vue professionnel, peut être considéré comme une manifestation
d’indignité le fait pour un agent public d’avoir une tenue vestimentaire négligée. En d’autres
termes, l’agent public doit être soucieux du respect de sa personne, et par conséquent, de
soigner son image de marque à travers laquelle les usagers jugent l’ensemble du service.
Dans sa vie privée, l’agent public, pour ne pas risquer de jeter le discrédit sur son
service, doit observer un comportement qui n’offre pas de donner lieu à scandale, ni à
inconduite notoire. Cette exigence est d’autant plus grande que l’agent occupe un poste de
responsabilité ou un emploi que l’opinion publique perçoit comme devant être un lieu
privilégié de manifestation de rigueur morale (enseignement, justice, police, par exemple).
De façon concrète, peut être considéré comme un manquement a l’obligation de
dignité le fait pour un agent public de s’adonner à l’alcool au point de se comporter de façon
indécente, même si les faits se produisent en dehors du service.

A3- L’obligation de discipline

Le greffier discipliné c’est celui qui réalise qu’il ne peut se comporter comme s’il était
sans maître. C’est le greffier qui respecte l’autorité : l’autorité de la loi, l’autorité
administrative et l’autorité judiciaire. C’est le greffier qui respecte les règles : les règles écrites
et celles non écrites.

A4- Le devoir d’être ordonné

Il n’y a pas de travail de greffe sans ordre utile. L’ordre, c’est la disposition
méthodique des choses ou de l’esprit. L’ordre utile c’est celui qui respecte ou épouse les
principes du travail, les principes légaux ou conventionnels. Un tel ordre évite de faire des
erreurs et assure un gain de temps. Il permet en outre d’assurer la continuité du service en
cas d’absence du titulaire du poste, chaque agent instruit de l’ordre utile pouvant continuer
seul le travail commencé par son prédécesseur.
Le greffier doit respecter l’ordre établi par le greffier en chef ou les usages consacrés
dans l’accomplissement de tous les actes.
Les règles de l’archivistique peuvent y aider.

A5- L’obligation de courtoisie

La courtoisie, c’est la politesse, l’absence d’impolitesse. C’est d’abord le fait de


s’abstenir de tout comportement visant à vexer, diminuer, outrager autrui.
A ce propos le greffier doit éviter de critiquer publiquement les décisions judiciaires.
Il doit faire preuve, dans ses rapports avec le monde judiciaire et avec le public, de politesse,
d’empressement, de serviabilité et d’obligeance.
En sa qualité de collaborateur privilégié des magistrats, il témoignera à ceux-ci de la
déférence et des égards. Cela aussi bien dans le parler, mais également dans les attitudes et
Gestion administrative Session de Juin 2023 16
la manière de servir. Une telle attitude participe d’un bon climat de travail ou règne et
règnera une bonne entente. Or une bonne entente entre le greffier et le juge constitue un
élément très important dans le cadre du fonctionnement de la justice.

Les rapports entre le greffier et les tiers, ses collègues et ses collaborateurs, doivent
être officiels, respectueux et caractérisés par la serviabilité.
Le greffier doit être solidaire de ses collègues, les aider et les soutenir lorsque cela est
nécessaire. Il doit éviter les mensonges contre ceux-ci, les rapports, la convoitise et les
fumisteries.

B- Les obligations tenant aux vertus morales

Le greffier, à qui on confie la mémoire de la juridiction, les informations, support et


document contenant la vie privée des citoyens, les intérêts des entreprisses, les antécédents
judiciaires des personnes, doit inspirer confiance. Confiance physique d’abord, confiance
psychologique ensuite et confiance intellectuelle enfin. Cette confiance le greffier doit la
conquérir ou la préserver en assumant le devoir de propriété, d’humilité et de charité.

B1- L’obligation de propreté

L’apparence respectable s’acquiert par les vertus qui inspirent respect de soi et qui
impliquent respect dû à l’autre. Le greffe est le service du tribunal qui accueille le justiciable.
De l’image de ce service dépend l’image du tribunal, du palais de justice. L’image du greffe
est l’affaire du greffier, lequel doit être présentable. Le respect dû à l’autre vient d’abord de
sa propriété (respect des règles d’hygiène), puis des soins qu’il apporte à son travail (bonne
tenue des registres et des actes).

B2- Le devoir d’humilité

L’agent des services judiciaires est par essence un serviteur ; serviteur de la loi, de la
hiérarchie judiciaire. Il doit dès lors, dans ses actes, effacer son « moi » pour ne laisser
prospérer que l’autorité de la loi. Pour ce faire, il se doit d’être probe et sobre.
Le greffier probe, c’est celui qui applique sans calcul ni réserve les lois. La sobriété
commande d’éviter les excès, les exagérations : c’est la tempérance, la modération. Pour être
sobre, il faut connaitre ses limites. En cela la sobriété rejoint la modestie qui est le sentiment
vrai que l’on a de sa valeur ; celle de ne pas faire apparaitre une image grande de soi.
Un agent sobre est tolérant et attentif ; il met le justiciable ou l’usager et même les
collègues en premier puis lui en second. Il ne se glorifie pas, ni ne se vante pas. Même
lorsqu’il aura raison d’un justiciable il évitera les remontrances, les outrages et les
observations désobligeantes.

B3- Le devoir de charité

Le comportement des agents de la justice doit donc être charitable, empreint de


tolérance.
Par la charité le greffier créera dans l’esprit du justiciable le sentiment de secours dont
il a besoin. En effet, le greffier bénéficie d’une compétence d’attribution pour les actes de son
métier et qui sont indispensables à un niveau ou un autre, de la procédure. Le justiciable ne
doit pas être traité de sorte qu’il se considère comme une victime du système judiciaire.

Gestion administrative Session de Juin 2023 17


Pour cela le greffier doit agir avec bonté ; c’est-à-dire agir sans attendre en retour des
dividendes de l’usager. Il doit rester conforme à la loi, et au besoin, en expliquant au
justiciable les décisions ou comportements qu’il ne comprendrait pas. En le faisant le greffier
permettra au justiciable d’apercevoir des obligations imposées par les lois et qui sont distincts
de la volonté de l’agent. Cela attire respect et admiration et revalorise le greffier par la
confiance qu’il crée.
Face à de telles personnes en colère, déçues, angoissées, il faut de la compréhension
pour leur permettre d’avoir de la sérénité, d’avoir confiance.
La charité de la justice est prouvée ici par la mise en place du bureau d’assistance
judiciaire, dorénavant mise en œuvre au sein des juridictions.

Section 2 - La portée pratique des règles déontologiques et de l‘éthique

Trois types de responsabilités individuelles peuvent être imputés au greffier ou au


fonctionnaire : la responsabilité civile, la responsabilité pénale et la responsabilité
disciplinaire (administrative). La responsabilité, quand elle est juridique, peut être civile,
pénale ou disciplinaire. Elle peut être éthique, pédagogique, éducative, déontologique quand
elle est morale.

- La responsabilité pénale : elle consiste à devoir répondre juridiquement des


infractions pénales dont on est l'auteur ou le complice. Cela implique la possibilité
d'être condamné par la justice pénale. La responsabilité pénale ne doit pas être
confondue avec la responsabilité civile. La responsabilité civile est l'obligation de
réparer, par des dommages-intérêts, le préjudice que l'on fait subir à autrui. On peut
être civilement responsable sans être pénalement responsable.
Nul n'est responsable pénalement que de son propre fait. Cela signifie qu'une
personne ne doit répondre pénalement que de ses propres agissements, dès lors qu'ils
constituent une infraction pénale. Cependant, dans certains cas, on peut être
responsable pénalement pour des faits commis par des tiers. Ainsi, en principe,
l'employeur est responsable des infractions pénales commises par ses subordonnés
dans l'exercice de leurs fonctions. À moins que l'employeur n'ait délégué ses pouvoirs
au subordonné fautif.
La responsabilité pénale impose à chacun d'assumer les infractions qu'il commet,
volontairement ou non. Par exemple, le non-respect du secret professionnel est un
délit qui engage la responsabilité pénale de celui qui, astreint au secret professionnel,
révèle une information à caractère secret.

La responsabilité civile impose à chacun de réparer pécuniairement les dommages


qu'il cause, volontairement ou non. Le non-respect du secret professionnel et le non-
respect de l'obligation de discrétion professionnelle (ou de confidentialité) engagent
aussi la responsabilité civile de celui qui ne les respecte pas : celui qui estime subir un
préjudice du fait de cette révélation peut saisir une juridiction civile au titre de son
droit au respect de sa vie privée, pour obtenir une réparation pécuniaire…

- La responsabilité disciplinaire impose à chacun d'assumer ses actes devant l'autorité


dont il dépend, qui peut le sanctionner (l'enfant devant ses parents, le collégien devant
le conseil de discipline, le sportif devant sa fédération, le salarié devant son
employeur…). La responsabilité administrative est la responsabilité disciplinaire des
fonctionnaires. Le non-respect de l'obligation de discrétion professionnelle (ou de

Gestion administrative Session de Juin 2023 18


confidentialité) est une faute professionnelle (contractuelle dans le privé) qui engage
la responsabilité disciplinaire de celui qui a trop parlé.

Les lois spécifiques à chaque profession visent la dissuasion et la correction de certains


comportements pour la protection du public et le maintien des standards de la
profession. Chaque ordre professionnel possède des lois, des règlements et des façons
de faire qui lui sont propres. Un professionnel qui contrevient à l’une ou l’autre des
règles imposées par son ordre peut se voir imposer une sanction disciplinaire.

Ces recours peuvent être entrepris à la suite d’une plainte ou d’une enquête et se
déroulent habituellement devant les conseils de discipline, le Tribunal des professions
et les tribunaux de droit commun.

Même si l’agent public et en particulier le greffier, accomplit un service public et que


de ce fait, il est protégé par l’Etat contre les poursuites pour faute de service, il existe des
hypothèses où son comportement fautif appelle sa responsabilité individuelle.

Paragraphe 1- La responsabilité civile, pénale et pécuniaire

De nombreux textes évoquent la responsabilité civile et pénale du Greffier dans l’exercice de


ses fonctions. Au titre de ces textes, on peut citer le Code Général des Impôts, la loi N°92-570
du 11 septembre 1992 portant statut de la fonction publique, la loi N°2015-492 du 07 Juillet
2015 portant statut des Greffiers, la loi N°2015-494 du 07 Juillet 2015 déterminant les
attributions, la composition, l’organisation et le fonctionnement de la Cour des comptes.

A- La responsabilité civile (Le paiement de dommages et intérêts )

La responsabilité civile du greffier, c'est-à-dire sa responsabilité financière, peut être


retenue suivant deux régimes juridiques : l’un commun à tous les agents publics, l’autre
spécifique aux greffiers.

Le greffier, en sa qualité d’agent public, peut dans le cadre de ses fonctions causer un
dommage à autrui et être condamné à payer des dommages et intérêts.
Suivant les circonstances, il se peut qu’il en soit tenu pour responsable, ou alors que l’Etat
se substitue à lui à charge de se retourner contre lui.
L’Etat se retourne contre son agent lorsque qu’il y a faute personnelle non dépourvue de
tout lien avec le service. Cette faute-là, exonère l’Administration et engage la responsabilité
individuelle du greffier. Cette responsabilité peut être mise en œuvre par voie d’action
directe dirigée contre le greffier. Cette solution s’impose en cas de faute personnelle
détachable (dépourvue de tout lien avec le service), elle est facultative en cas de « cumul de
responsabilité ». Elle serait moins utilisée dans les hypothèses ou soit le greffier, soit l’Etat,
peut être poursuivi. Si dans cette hypothèse la responsabilité de l’Etat est engagée, celui-ci
dispose contre le greffier d’une action récursoire, mais elle peut de sa seule volonté émettre
un ordre de recette contre le greffier.

Exercice :
Définition de la faute civile
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Justifier les dommages et intérêts
Description procédure civile

Pour expliquer la responsabilité civile du fonctionnaire et du greffier

B- La responsabilité pénale

La responsabilité pénale du greffier appelle deux types de développement :


l’affirmation de la responsabilité du greffier, la faute pénale qui peut lui être reprochée.
Selon le code pénal « la personne physique responsable de ces actes est seule soumise
à une sanction pénale ». En outre, la loi pénale s’applique à tous également. Les seules
distinctions admises sont celles prévues par la loi elle-même et qui tiennent notamment aux
immunités consacrées par le droit public, à l’importance de l’infraction et de la faute, à l’âge
ou à la qualité spéciale de l’auteur et au danger social qu’il représente.
Cette prescription laisse apparaître, sauf dispositions légales expresses contraires, que
le greffier est poursuivi, en cas d’infraction à la loi pénale.
Lorsque les faits sont de nature à entraîner des poursuites pénales, le Procureur de la
République directement saisi procède par la voie de citation directe ou de l’information. Pour
le jugement, la procédure est transmise par les soins du Procureur de la République au
Procureur Général près la Cour d’Appel compétente aux fins de saisine d’une juridiction
limitrophe.
(cf. article 51 de la loi N°2015-492 du 07 Juillet 2015 portant statut des Greffiers)

Concernant les sanctions applicables au fonctionnaire de façon générale, et au greffier


en particulier, il faut retenir que toutes les sanctions pénales prévues par les textes peuvent
être exécutées à son encontre, notamment : les peines principales (l’emprisonnement et
l’amende), les peines complémentaires, et les mesures de sureté).

Exercice :
Définition de la faute pénale
Identification des sanctions pénales
Description procédure pénale

Pour justifier ou expliquer la responsabilité pénale du fonctionnaire et du greffier

B- La responsabilité pécuniaire différente des dommages et intérêts et des amendes

La responsabilité pécuniaire du greffier résulte des textes de procédure comme le code


général des impôts et la mise en œuvre des règles mises en œuvre par la cour des comptes...

Les sanctions pécuniaires fiscales : parallèlement aux dommages et intérêts (Partie


civile) et aux amendes pénales, la responsabilité pécuniaire du greffier résulte aussi des lois
fiscales. Il est d’autres hypothèses où le législateur a édicté des obligations à la charge du
greffier en chef sous peine d’amende. Le code général des impôts prévoit un certain nombre
d’amendes à l’encontre du Greffier en Chef en cas de non-respect des règles par ledit code.

Les sanctions pécuniaires liées à la gestion comptable du Greffier : la responsabilité


pécuniaire du greffier résulte des textes comme les textes sur les finances publics, le code de
procédure pénale, civile et commerciale…

Gestion administrative Session de Juin 2023 20


Il est des hypothèses où la loi fait du greffier, en l’espèce, le Greffier en chef, un dépositaire
ou un séquestre de deniers. Tel est le cas pour les consignations, pour les cautionnements, les
offres réelles de paiement accordées par le juge avec autorisation de dépôt des sommes au
greffe et enfin le cas des produits des adjudications judiciaires faites en audiences de criées
ainsi que les sommes versées au greffe dans le cadre des procédures de saisie des
rémunérations. Le Greffier en Chef est par conséquent un comptable public assujetti aux
règles de la Cour des Comptes dont le prononcé de sanctions pécuniaires à son encontre.

En son article 11, la loi N°2015-494 du 07 Juillet 2015 déterminant les attributions, la
composition, l’organisation et le fonctionnement de la Cour des comptes, énonce que : « la
cour des comptes juge les comptes des comptables publics, les comptes des comptables de
fait, et les fautes de gestion ».

Les sanctions prévues dans cette hypothèse sont énoncées par les articles 99 à 108 de la loi
N°2015-494 du 07 Juillet 2015 déterminant les attributions, la composition, l’organisation et
le fonctionnement de la Cour des comptes et sont pour la plupart constituées d’amendes.

Question : Énumérer trois types d’actions qui engagent la responsabilité d’un Greffier ?

Paragraphe 2- La responsabilité disciplinaire

La sanction disciplinaire applicable au Greffier est prévue par les articles 42 à 51 de la


loi N°2015-492 du 07 Juillet 2015 portant statut des Greffiers

Le non-respect par le fonctionnaire, partant par le greffier, des obligations (nées des
règles déontologiques) auxquelles il est tenu à l’égard du service est sanctionné par sa
responsabilité professionnelle, responsabilité mise en jeu sur le plan disciplinaire. En effet,
toute faute commise par un greffier dans l’exercice et à l’occasion de l’exercice de ses
fonctions l’expose à une sanction disciplinaire, sans préjudice, le cas échéant, des peines
prévues par la loi. Il convient dès lors d’appréhender la notion de faute professionnelle, puis
le régime général de la procédure disciplinaire.

A- La faute susceptible de mettre en jeu l’action disciplinaire

L’article 45 de la loi N°2015-492 du 07 Juillet 2015 portant statut des Greffiers énonce
que tout manquement par un Greffier aux devoir de son état, à l’honneur ou à la probité
constitue une faute disciplinaire.
L’article 73 de la loi N°92-570 du 11 septembre 1992 portant statut de la fonction
publique dispose quant à lui que toute faute commise par un fonctionnaire dans l’exercice
de ses fonctions l’expose à une sanction disciplinaire, sans préjudice le cas échéant, des peines
prévues par la loi pénale.

La faute pénale imputable au greffier dans le cadre de ses fonctions peut être une faute
pénale ou simplement une entrave au fonctionnement normal du service.
La faute pénale qui peut être reprochée au greffier en raison de l’exercice de ses
fonctions est une infraction commune aux autres agents publics, parfois une infraction qui
lui est spécifique. Les infractions spécifiques seront examinées dans le cadre des
développements sur les thèmes spécifiques.
Gestion administrative Session de Juin 2023 21
Le code pénal qualifie de fonctionnaire « tout magistrat, fonctionnaire de l’Etat, officier
public ou ministériel, agent, préposé ou commis, soit de l’Etat ou de toute autre personne
morale de droit public, soit d’un officier public ou ministériel, tout officier ou sous-officier
public des forces armées, tout militaire de la gendarmerie et d’une façon générale, toute
personne chargée même occasionnellement, d’un service ou d’une mission de service public,
agissant dans l’exercice ou à l’occasion de ses fonctions ».
Les infractions imputables au fonctionnaire tel que défini ci-dessus sont de deux
ordres : les infractions contre le devoir de probité et les infractions commises dans l’exécution
de ses fonctions.

Il existe une gamme d’infractions relevant du devoir de probité. Les plus importantes
pour le greffier sont la prise illégale d’intérêts ., la concussion , la corruption , le trafic
d’influence , la soustraction et le détournement de biens Dans l’exercice de ses fonctions, le
code pénal condamne le fonctionnaire qui se rend coupable de soustraction, enlèvement ou
destructions de pièces, papiers, registres, actes ou effets contenus dans les archives, greffes
ou dépôts publics, dans les procédures en cours ou classées, ou remis à un dépositaire public
en cette qualité. L’infraction est constituée si les pièces, papiers et autres documents soustraits
ou détruits l’ont été en raison de la négligence du dépositaire. De même est punie le greffier
qui par sa négligence ou son obstruction systématique, provoque des ajournements, des
ralentissements ou des désordres portant gravement atteinte au fonctionnement du service
public dont il relève. En outre il y a faute punissable en cas de commission ou tentative de
commission d’un un faux dans un acte public ou authentique relevant de l’exercice de ses
fonctions, soit par fausses signatures, par altération des actes, écritures ou signatures, par
supposition de personnes, par écritures faites ou intercalées postérieurement à la rédaction
des actes ; soit en dénaturant frauduleusement la substance ou les circonstances de l’acte,
notamment en écrivant des conventions autres que celles indiquées par les parties, ou en
constatant comme vrais ou reconnus des faits qui ne l’étaient pas ;
Enfin sera puni, le greffier qui indûment, délivre ou fait délivrer tout document
administratif relevant de la compétence de l’Administration ou exigé par les règlements en
vue de constater un droit, une identité ou une qualité, d’accorder une autorisation ou un
remboursement de frais.

Question : Quelles sont les fautes susceptibles de déclencher la procédure


disciplinaire ?

B- La procédure en vue de la sanction disciplinaire

B1- La procédure en vue d’une sanction disciplinaire selon la loi N°2015-492 du 07 Juillet
2015 portant statut des Greffiers

- Les sanctions disciplinaires

Les sanctions disciplinaires applicables aux greffiers sont, par ordre de gravité : le blâme, le
déplacement d’office, la radiation du tableau d’avancement, l’abaissement d’échelon, la
rétrogradation, la mise à la retraite d’office, la révocation avec ou sans suspension des droits
à la pension.

Il faut relever à ce stade qu’aucune distinction n’est opérée dans les sanctions.

Gestion administrative Session de Juin 2023 22


En outre, sont exclus des sanctions disciplinaires l’avertissement et l’exclusion temporaire ne
pouvant excéder deux (02) mois sans privation du droit au traitement.

En effet, le Ministre saisi d’une plainte ou informé de faits de nature à entrainer des sanctions
disciplinaires contre un Greffier, peut ordonner une suspension provisoire, sur proposition
du Chef de juridiction ou du Directeur chargé des Services Judiciaires et des Ressources
Humaines.

- La procédure de sanction disciplinaire

En cas de faute disciplinaire commise par un Greffier, le Greffier en chef d’office, ou sur
instruction du chef de juridiction, après une demande d’explications écrites adressée à
l’intéressé, en réfère par un rapport écrit et par voie hiérarchique, au Ministre de la Justice.
Lorsque le Greffier n’exerce pas dans une juridiction, c’est le supérieur hiérarchique qui
diligente la procédure. Lorsque la faute est commise par un Greffier, c’est le chef de
juridiction qui diligente la procédure. Le pouvoir disciplinaire est exercé l’égard des greffiers
par le ministre chargé de la Justice.

Le ministre saisi d’une plainte ou informé de faits de nature à entrainer des sanctions
disciplinaires, par le rapport écrit du Greffier en Chef, du Supérieur hiérarchique ou du chef
de juridiction, transmet le dossier à l’Inspection Général des services judiciaires et
pénitentiaires pour enquête. L’Inspection clôt son enquête par un rapport adressé au Ministre
de la Justice.
Si ce rapport met en évidence des charges suffisantes contre un Greffier pour manquement à
ses obligations professionnelles, le Ministre de la Justice saisit le conseil de discipline pour
avis. Il est créé auprès du ministre chargé de la Justice un conseil de discipline des greffiers.
Aucune sanction disciplinaire ne peut être prononcée sans l’avis dudit conseil.
Les sanctions sont prononcées et notifiées par voie administrative à l’intéressé par le Ministre
chargé de la Justice, après avis du conseil de discipline.

Les décisions prononçant des sanctions sont susceptibles de recours devant la juridiction
administrative compétente.

Dans le cadre de ce cours, nous pourrions définir les étapes suivantes :

- La commission d’une faute qui pourrait être qualifiée de faute disciplinaire


- La remise de la demande d’explication par le Greffier en chef d’office ou sur
instruction
- La transmission d’un rapport dressé par le Greffier en chef par voie hiérarchique au
Ministre de la Justice
- L’instruction diligentée par l’Inspection Générale sur demande du Ministre de la
Justice
- La transmission du rapport de l’Inspection Générale au Ministre de la Justice
- La consultation par le Ministre de la Justice du conseil de discipline des greffiers pour
avis
- La prise de sanction par le Ministre de la Justice dans un acte
- La notification dudit acte à l’intéressée par voie administrative
- L’exercice d’un recours par l’intéressé devant la juridiction administrative compétente

Gestion administrative Session de Juin 2023 23


B2- La procédure en vue d’une sanction disciplinaire selon la loi N°92-570 du 11 septembre
1992 portant statut de la fonction publique

La procédure disciplinaire dépend de la nature de la sanction envisagée. Il y a deux


catégories de sanctions : Les sanctions de premier degré et les sanctions de second degré.

Les sanctions disciplinaires du premier degré applicables aux fonctionnaires titulaires


sont l’avertissement, le blâme, le déplacement d’office.

Les sanctions disciplinaires du second degré sont l’exclusion temporaire de fonctions


pour une période ne pouvant excéder six mois (avec perte de toute rémunération à
l’exception des allocations familiales), l’abaissement d’échelon, la rétrogradation et enfin la
révocation avec ou sans suspension des droits à pension.

La procédure disciplinaire, prévue par la loi N°92-570 du 11 septembre 1992 portant statut
de la fonction publique, fait appel à des diligences communes, mais diffère selon qu’une
sanction de premier degré ou second degré doit être appliquée.

- Les diligences communes en début de procédure

La procédure disciplinaire est engagée par une demande d’explications écrites adressée au
fonctionnaire par l’autorité hiérarchique dont il dépend. Cela implique la remise d’une
demande d’explications par ledit chef de service.

Le chef du service employeur adresse au ministre de la Justice, par la voie hiérarchique, un


rapport sur les faits reprochés à l’intéressé. Les explications écrites de l’intéressé doivent être
jointes au rapport. Elles pourront être recueillies sur un imprimé conçu à cet effet. La voie
hiérarchique, indiquée ci-dessus, implique la réception du rapport et des pièces jointes par
la Direction des Services Judiciaires et des Ressources Humaines (DSJRH).

C’est en conséquence, la direction en charge des ressources humaines du ministère de la


justice qui propose une sanction. Cette direction, à la réception du dossier : vérifie qu’il
contient bien les explications écrites de l’intéressé et demande, le cas échéant, au service
employeur de les faire parvenir. Cela implique qu’à compter de ce moment, la sanction à
appliquer orientera la suite de la procédure disciplinaire.

- La procédure en vue d’une sanction de premier degré

Si la direction en charge des ressources humaines du ministère de la justice estime que la


faute commise peut-être « disciplinée » par une sanction de premier degré, elle prépare une
décision de sanction et l’envoie au cabinet.
La Direction en charge des ressources humaines pourra retenir la sanction proposée par le
chef du service employeur, ou consulter ce dernier sur la sanction qu’il estime adéquate.
Ladite Direction pourra joindre au projet de décision une note à l’attention du Ministre
donnant toutes justifications utiles sur la sanction proposée.

Concernant la procédure de sanction de premier degré, elle relève de la compétence du


Ministre employeur. Dans le cas du greffe, ce serait le Ministre de la Justice.
Gestion administrative Session de Juin 2023 24
- La procédure en vue d’une sanction de second degré

Si la sanction à appliquer est une sanction de second degré, dès la réception du rapport
de la DSJRH, le ministère employeur, ici, le Ministre de la Justice, établit alors un rapport qui
est transmis au ministère de la fonction publique.

Le ministre de la fonction publique, va à son tour, saisir le Conseil de discipline avec


ledit rapport. Ce rapport indique clairement les faits répréhensibles et, s’il y a lieu, les
circonstances dans lesquelles ils ont été commis. Dès ce moment, le fonctionnaire incriminé
a le droit d’obtenir la communication intégrale de son dossier individuel et de tous
documents annexes.

Le conseil de discipline se réunit dans le mois qui suit la réception par le Ministre de
la Fonction Publique du rapport du Ministre technique. En cas de suspension de fonctions
du fonctionnaire, le rapport du ministre technique doit être transmis au ministre de la
fonction publique dans les quinze jours suivant la date d’effet de la suspension.

Le fonctionnaire peut présenter devant le conseil de discipline des observations écrites


ou verbales, citer des témoins et se faire assister d’un défenseur de son choix. Si,
régulièrement convoqué, il néglige sans motif valable de se présenter ou de se faire
représenter, le conseil de discipline en prend acte et délibère valablement en son absence à la
date prévue. Il doit être versé au dossier toute pièce justificative de la carence du
fonctionnaire.
Le droit de citer des témoins appartient également à l’Administration. S’il ne se juge
pas suffisamment éclairé sur les faits reprochés à l’intéressé ou les circonstances dans
lesquelles ces faits ont été commis, le conseil de discipline peut ordonner une enquête. Au vu
des observations écrites produites devant lui et compte tenu, le cas échéant, des déclarations
verbales de l’intéressé et des témoins, ainsi que des résultats de l’enquête à laquelle il a pu
être procédé, le conseil de discipline émet un avis motivé sur la sanction que lui paraissent
devoir justifier les faits reprochés à l’intéressé.
L’avis du conseil de discipline doit intervenir dans un délai d’un mois à compter du
jour où le conseil a été saisi. Ce délai est porté à trois mois lorsqu’il est procédé à une enquête.
Le procès-verbal des travaux du conseil de discipline, dans lequel figure l’avis du
conseil est transmis sans délai au ministre de la fonction publique qui, après communication
du dossier au ministre technique intéressé.

Dans le cas où la mise en œuvre de la sanction de second degré est retenue, seul le
Ministre de la fonction publique est compétent. Il prend une décision dans la mesure où une
sanction du second degré doit être appliquée.

- Les diligences communes en fin de procédure

Dans l’hypothèse de la mise en œuvre d’une sanction de premier degré, après avoir déroulé
la procédure de sanction de second degré, elle relève de la compétence du Ministre
employeur. Dans le cas du greffe, ce serait le Ministre de la Justice.

Gestion administrative Session de Juin 2023 25


En effet, si, après étude des conclusions du conseil de discipline, le ministre de la
fonction publique estime qu’une sanction du premier degré doit être appliquée, le dossier est
transmis en retour au ministre technique qui doit prononcer la sanction.
En fonction des usages propres à chaque ministère, le dossier reçu au cabinet du
ministère employeur est transmis :
- Soit au service employeur (GREFFE), qui est à l’origine de la demande de sanction
- Soit au service du personnel (DSJRH)

Le service du personnel, ou le service employeur, établit un projet de lettre du ministre


employeur (Ministre de la justice) au ministre de la fonction publique, dans lequel est
formulé l’avis du ministère sur la sanction proposée.
Cette lettre est signée par le ministre ou la personne habilitée à cet effet et envoyée au
ministre de la fonction publique avec le dossier de l’affaire en retour.

- Cas de la mise en œuvre d’une sanction dite suspension provisoire qu’il ne faut pas
confondre avec la procédure de sanction de second degré.

La procédure de suspension provisoire de fonction : En cas de faute grave commise par un


fonctionnaire (manquement aux obligations professionnelles ou infraction de droit
commun), l’auteur de cette faute peut être immédiatement suspendu de ses fonctions.
Le fonctionnaire suspendu de ses fonctions ne peut prétendre qu’à la moitié de son
traitement, toutefois, il continue à percevoir la totalité des prestations familiales.
Lorsqu’aucune décision n’est intervenue au bout du temps prévu par la loi, l’intéressé
reçoit à nouveau l’intégralité de son traitement, sauf s’il est l’objet de poursuites pénales.
Dans ce cas, sa situation n’est définitivement réglée qu’après que la décision rendue par la
juridiction saisie est devenue définitive.
Lorsque l’intéressé n’a subi aucune sanction ou n’a été l’objet que d’un avertissement,
d’un blâme ou s’il n’a pu être statué sur son cas, il a droit au remboursement des retenues
opérées sur son traitement.

La suspension temporaire de fonctions est une mesure d’urgence sanctionnant


provisoirement une faute jugée grave. Ses effets peuvent être réparés (remboursement
éventuel des retenues opérées sur le traitement).
La décision de suspension est donc prise par l’autorité compétente sans que ne soit
préalablement observé aucune procédure formaliste déterminée.

La suspension temporaire de fonctions, sanctionnant provisoirement une faute grave, n’est


pas en pratique décidée quand les faits reprochés à l’intéressé ne semblent devoir entraîner
qu’une sanction du premier degré. En pratique, la suspension temporaire de fonctions
précède et déclenche, ou accompagne, la procédure disciplinaire du second degré

Cas pratique : sur la base des règles de procédure disciplinaire prévues par les lois N°92-
570 du 11 septembre 1992 portant statut de la fonction publique et N°2015-492 du 07 Juillet
2015 portant statut des Greffiers, proposez à la Direction des Services Judiciaires et des
Ressources Humaines la procédure à appliquer aux Greffiers en cas de faute disciplinaire.

Cas pratique : schématiser et commenter la procédure disciplinaire applicable à un


secrétaire des greffes et parquets, qui sous l’effet de l’alcool, a porté des coups et fait des
blessures à un usager de justice.
Gestion administrative Session de Juin 2023 26
Chapitre 2- Notions de gestion des ressources humaines
(la gestion des actes de carrière et des droits statutaires)

La gestion des ressources humaines est assurée par la Direction des Services
Judiciaires et des Ressources Humaines (DSJ-RH). La gestion du personnel est assurée quant
à elle par un chef de service (le Président du Tribunal, le Procureur de la République et le
Greffier en Chef).

Par gestion des actes de carrières il faut entendre l’ensemble des opérations
administratives nécessaires au fonctionnaire pour mieux exécuter ses fonctions. Elles
dépendent de ce qu’il convient d’appeler les « positions administratives ». Quant aux droits
statutaires, ils concernent des privilèges ou avantages accordés par la loi au fonctionnaire
pour lui permettre d’être dans les bonnes conditions morales, psychologiques, intellectuelles
et environnementales de travail.

En pratique il n’y a pas de frontière ni de différence fondamentale entre actes de


carrière et droits statutaires. Ce chapitre après avoir présenté brièvement la structure en
charge de la gestion des ressources humaines, va procéder à l’énumération des actes à gérer
avant d’aborder les techniques de gestion.

Section 1 : Présentation de la DSJ-RH

(Voir support)
Gestion administrative Session de Juin 2023 27
Section 2- Les actes de carrière et les droits à gérer

Il y’a d’une part les positions administratives et les avantages matériels et sociaux

Paragraphe 1 - Les positions administratives

Il existe plusieurs positions administratives, les unes ne nécessitent pas une interruption de
carrière, les autres l’interrompent. Elles sont prévues par les articles 21 à 34 de la loi N°2015-
492 du 07 Juillet 2015 portant statut des Greffiers et les articles 38 à 51 de la loi N°92-570 du
11 septembre 1992 portant statut de la fonction publique.

A- Les positions ne nécessitant aucune rupture de carrière

Les positions du fonctionnaire qui n’interrompent pas la carrière sont


l’activité et le détachement.

L’activité c’est la position du fonctionnaire qui, régulièrement titularisé dans un


grade, exerce effectivement les fonctions d’un des emplois de ce grade. Sont également
considérés comme étant en activité, les fonctionnaires en congé ou bénéficiant d’une
autorisation ou permission d’absence avec traitement. Sont aussi assimilés à la
position d’activité, les fonctionnaires exécutant un stage de formation.
La position sous les drapeaux concerne le fonctionnaire incorporé dans une
formation militaire pour y accomplir son temps de service légal. Il perd sa
rémunération d’activité et perçoit en remplacement sa solde militaire. Toutefois, si le
fonctionnaire est appelé à accomplir une période d’instruction militaire, il est mis en
congé formation avec traitement d’activité pour cette période.
Enfin le détachement est la position du fonctionnaire autorisé à interrompre
temporairement ses fonctions, pour exercer un emploi ou un mandat public national
ou international, un mandat syndical, ou exercer une fonction ministérielle.
Le fonctionnaire peut également être placé dans la position de
détachement auprès d’une entreprise privée. Dans cette position, le fonctionnaire
continue à bénéficier de ses droits à l’avancement et à la retraite.

B- Les positions impliquant une interruption de service

Il s’agit de la position de disponibilité et les interruptions fautives d’activités.

La disponibilité est la position du fonctionnaire dont l’activité est suspendue


temporairement à sa demande pour des raisons personnelles, mais dans les cas suivants :
- Accident ou maladie grave du conjoint ou d’un enfant ;
- Pour suivre un conjoint fonctionnaire en service ou affecté à l’étranger
en raison de sa profession ;
- Pour suivre un conjoint non-fonctionnaire résidant hors du lieu
d’affectation du fonctionnaire ;
- Pour convenances personnelles.

Gestion administrative Session de Juin 2023 28


La disponibilité est accordée pour une durée renouvelable. Toutefois pour les cas de
maladie des parents ci-dessus indiqués, les cas de convenances personnelles et celui ayant
pour d’aller rejoindre un conjoint non-fonctionnaire, le renouvellement se fait une seule fois.
La disponibilité est prononcée par arrêté du Ministre. Le fonctionnaire placé en position de
disponibilité n’a droit à aucune rémunération. Il doit solliciter sa réintégration auprès du
Ministre, deux mois au moins, avant l’expiration de la période de disponibilité en cours. Le
fonctionnaire qui a formulé une demande de réintégration anticipée est maintenu en
disponibilité jusqu’à la fin de sa période de mise en disponibilité si un poste ne peut lui être
proposé. La proportion maximum des fonctionnaires d’un emploi susceptibles d’être placés
en position de détachement ou de disponibilité ne peut excéder 10 % de l’effectif des postes
effectivement occupés.

S’agissant des interruptions fautives d’activités, elles concernent la suspension des


fonctions pour faute grave et de la sanction disciplinaire d’exclusion temporaire. En cas de
faute grave commise par un fonctionnaire qu’il s’agisse d’un manquement à ses obligations
professionnelles ou d’une infraction de droit commun, l’auteur de cette faute peut être
immédiatement suspendu. La situation du fonctionnaire suspendu doit être définitivement
réglée dans un délai de trois mois à compter du jour où la décision de suspension a pris effet.
Lorsque aucune décision n’est intervenue au bout de trois mois, à compter du jour où la
décision de suspension a pris effet, l’intéressé recouvre l’intégralité de sa rémunération sauf
s’il est l’objet de poursuites pénales. Si l’intéressé ne subit aucune sanction ou si la sanction
retenue est uniquement du premier degré, il a droit au remboursement des retenues opérées
sur sa rémunération.
Quant à l’exclusion temporaire, c’est une sanction de second degré d’une durée ne
pouvant excéder six mois (loi N°92-570 du 11 septembre 1992 portant statut de la fonction
publique) ; c’est une sanction d’une durée ne pouvant excéder deux mois (loi N°2015-492 du
07 Juillet 2015 portant statut des Greffiers). En cas d’exclusion, le fonctionnaire subit une
interruption de carrière pour la période indiquée. Il perd non seulement ses droits à
rémunération pendant la période indiquée. Il perd également ceux-ci en termes
d’avancement.

Paragraphe 2 - Les droits statutaires

Les textes de la fonction publique et de la loi portant statut des Greffiers octroient des droits
à chaque agent. Au titre de ces droits, on peut citer les avantages financiers, matériels et
sociaux.

(la loi N°2015-492 du 07 Juillet 2015 portant statut des Greffiers et la loi N°92-570 du
11 septembre 1992 portant statut de la fonction publique)

A- La rémunération et avantages matériels et sociaux

Il s’agit du droit à la rémunération et avantages matériels, des avantages sociaux et du


droit à la protection de la collectivité publique.

A1- La rémunération du fonctionnaire et du greffier


Gestion administrative Session de Juin 2023 29
La rémunération du fonctionnaire comprend le traitement soumis à retenue pour
pension, l’indemnité de résidence, les allocutions familiales, les indemnités éventuelles.
Le traitement soumis à retenue pour pension est l’élément principal de la
rémunération. Il est défini par un coefficient dénommé indice de traitement affecté à chaque
échelon de l’échelle de traitement des grades de fonctionnaire. L’indemnité de résidence est
un élément accessoire de la rémunération non soumis à retenue pour pension. Elle est de 15
% du traitement brut soumis à retenue à pension. Les allocations familiales constituent un
élément accessoire du traitement dont le taux non hiérarchisé est fixé par enfant mineur. Le
nombre d’enfants y donnant droit ne peut être supérieur à six.
Certains fonctionnaires bénéficient d’indemnités particulières et d’avantages en
nature ou prestations diverses qu’il convient d’ajouter à la rémunération. Toute indemnité
ou avantage supplémentaire résulte d’un texte. Le traitement est modulé suivant une échelle
de traitement qui indique la grille des salaires en fonction de l’ancienneté et de la catégorie.
La rémunération du fonctionnaire résultant de l’échelle du traitement auxquels s’ajoutent les
accessoires se liquide par mois et est payée à terme échu après constat du service fait.

A2- Avantages matériels et sociaux

S’agissant des avantages sociaux, il s’agit des congés et des autorisations d’absence.

➢ Les congés

Le fonctionnaire peut bénéficier de trois types de congés à savoir le congé annuel, les
congés maladies, le congé pour couche et allaitement.

Le fonctionnaire en activité a droit à un congé annuel d’une durée de trente jours


calendaires avec rémunération. L’Administration peut échelonner, ou reporter sur l’année
suivante compte tenu des nécessités de service, les départs en congé. Elle peut pour les
mêmes motifs, s’opposer à tout fractionnement du congé. En cas de report sur l’année
suivante, le fonctionnaire peut bénéficier à titre exceptionnel, d’un congé d’une durée de
deux mois au maximum.

Les congés maladies sont de deux types différents : le congé de maladie de longue durée et
le congé exceptionnel de maladie. A ceux-là il faut ajouter les congés pour couches et
allaitement. Le congé de maladie de longue durée est accordé au fonctionnaire atteint d’une
maladie dont les soins nécessitent une certaine durée. Ce congé est accordé après avis du
conseil de santé. En pareil cas le fonctionnaire doit adresser à l’autorité dont il relève une
demande appuyée d’un certificat d’un médecin de l’Administration. Pour les congés d’une
durée supérieure à quinze jours, la décision est prise par le ministre chargé de la Fonction
Publique. La durée du congé est de trente-six mois maximum, au terme de laquelle, le
fonctionnaire dont l’état de santé ne lui permet pas de reprendre son service, est déclaré
invalide sur avis du conseil de santé et admis d’office à la retraite. Le fonctionnaire en congé
maladie, a droit à l’intégralité de sa rémunération pendant les douze premiers mois. Au-delà,
le fonctionnaire perçoit la moitié de sa rémunération. Le congé exceptionnel de maladie
concerne le fonctionnaire victime d’un accident ou d’une maladie professionnelle survenue
dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions. Il a lors droit à un congé
exceptionnel de maladie jusqu’à son admission à la retraite. Ce congé est limité à soixante
mois au cours desquels il perçoit l’intégralité de sa rémunération et le remboursement des
Gestion administrative Session de Juin 2023 30
honoraires et des frais médicaux entraînés par la maladie ou l’accident. Au terme de cette
période, il est admis à faire valoir ses droits à la retraite si son état de santé ne lui permet pas
de reprendre son service.

Le congé pour couche et allaitement ou congé de maternité est accordé à toute femme à
l’occasion de son accouchement. Ce congé est de quatorze semaines consécutives dont huit
postérieures à la délivrance. Il peut être prolongé de trois semaines en cas de maladie dûment
constatée et résultant de la grossesse ou des couches.

Exercice : Décrivez la procédure en vue d’obtenir un acte de congé maladie.

➢ Les autorisations d’absence et les permissions spéciales

Les autorisations d’absence n’entrant pas en compte dans le calcul du congé annuel
peuvent être accordées avec traitement au représentant dûment mandaté des syndicats de
fonctionnaires à l’occasion des convocations aux travaux syndicaux, fédéraux et confédéraux,
aux fonctionnaires membres de tout organe consultatif de la Fonction Publique pendant les
sessions, au fonctionnaire candidat à des concours ou examens professionnels et au
fonctionnaire occupant des fonctions publiques électives dans les limites des sessions des
assemblées (1) dont il fait partie. Des autorisations sans traitement peuvent être accordées au
fonctionnaire sans traitement, au fonctionnaire candidat à des élections politiques pendant
la durée de la campagne électorale.

En outre le fonctionnaire peut bénéficier de permission avec traitement pour


événements familiaux en cas de :
- de décès d’un ascendant ou d’un descendant en ligne direct : cinq jours ;
- de mariage de l’agent ou d’un enfant de l’agent : deux jours ;
- de naissance survenue au foyer du fonctionnaire : trois jours. Ce dernier
cas est souvent appelé, « congé de paternité ».

➢ Le costume

Les Greffiers sont astreints au port d’un costume au cours des audiences ordinaires et
solennelles. La composition de ce costume et son mode d’octroi sont déterminés par décret.
(Cf. articles 56 de la loi N°2015-492 du 07 Juillet 2015 portant statut des Greffiers et du Décret
N°2016-134 du 09 Mars 2016 fixant les modalités d’application de la loi N°2015-492 du 07
Juillet 2015 portant statut des Greffiers)

On en déduit que le port du costume est une obligation ; toutefois, la mise à disposition dudit
costume est un droit.

B- La protection de la collectivité et les libertés publiques du fonctionnaire ou du greffier

➢ La liberté d’opinion

La liberté d’opinion est reconnue aux fonctionnaires et aucune distinction ne peut être
faite entre ceux-ci en raison de leurs opinions politiques, philosophiques ou religieuses.
Toutefois l’expression de ces opinions ne doit en aucun cas mettre en cause les principes
Gestion administrative Session de Juin 2023 31
affirmés par la constitution et par les règles statutaires auxquelles il est soumis (statut général
de la Fonction Publique ou statut particulier). Cette expression ne peut être faite qu’en dehors
du service, avec la réserve appropriée aux fonctions qu’exerce l’intéressé.

➢ Le droit syndical

Le droit de grève est reconnu aux fonctionnaires, et aux Greffiers (article 41 de la loi N°2015-
492 du 07 Juillet 2015 portant statut des Greffiers). Leurs syndicats professionnels sont régis
par le droit du travail. Ils peuvent ester en justice, même contre les actes réglementaires
concernant le statut du personnel et contre les décisions individuelles et collectives portant
atteinte aux intérêts collectifs des fonctionnaires. Ils peuvent par excellence exercer le recours
pour excès de pouvoir. Le droit de grève est reconnu aux fonctionnaires pour la défense
de leurs intérêts professionnels, individuels et collectifs. Ce droit s’exerce dans le cadre défini
par la loi. Outre ces droits qui relèvent des libertés publiques, les fonctionnaires bénéficient
dans l’exercice de leurs fonctions, de protection particulière contre les agissements
dangereux des usagers.

➢ Le droit à la défense et à la protection

Les fonctionnaires bénéficient, dans l’exercice de leurs fonctions d’une protection assurée par
la collectivité publique dont ils dépendent. Lorsqu’un fonctionnaire est poursuivi par un tiers
pour faute de service, la collectivité publique est responsable des condamnations civiles
prononcées contre lui, dans la mesure où une faute professionnelle détachable du service ne
lui est pas imputable. La collectivité publique est tenue de protéger les fonctionnaires contre
les menaces, violences, voies de fait, injures, diffamations ou outrages dont ils pourraient être
victimes, dans l’exercice de leurs fonctions et de réparer, le cas échéant, le préjudice qui en
est résulté. La collectivité publique est subrogée dans les droits de la victime pour obtenir
des auteurs des faits et actes incriminés, la restitution des sommes versées au fonctionnaire.
L‘ensemble de ces actes doivent être exécuté de manière cohérente et constante. C’est
pourquoi qu’il est indispensable d’établir un système de gestion.

Section 3- Le système de gestion

Il s’agit de se doter d’un ensemble d’outils, mêmes non prévus par les textes,
permettant au responsable du service d’assurer l’application des normes relatives aux droits
ci-dessus énumérés.

Paragraphe 1- La gestion au moyen des dossiers individuels des personnels

Il est en principe tenu à la fois par la DSJRH et par chaque gestionnaire de proximité (les
greffiers en chef) des dossiers individuels. Article 21 du statut général de la fonction publique
Les développements sur les dossiers individuels transparaissent dans les fiches ci-après.

A- Logigramme de gestion des dossiers individuels par le Greffier en Chef

Décision de mise à disposition : acte de nomination ou d’affectation


Gestion administrative Session de Juin 2023 32
Création dossier par le Gestionnaire du personnel

Modification de la situation professionnelle de l’agent

Mise à jour du dossier par le gestionnaire du personnel

Départ définitif de l’agent et Archivage du dossier


Par le gestionnaire du personnel

N.B : Le Gestionnaire du personnel reçoit ou transmet régulièrement les actes


administratifs à la Direction des Services Judiciaires et des Ressources Humaines

B- Création du dossier individuel par le Greffier en Chef


DOSSIER TYPE

SIGNALETIQUE
• Actes d’état-civil
Sous-dossier 1
• Curriculum vitae
• Résultats des tests de sélection

CERTIFICATS
Sous-dossier 2 • Diplômes et certificats
• Certificats de prise, reprise et cessation de service
APPRECIATION

Gestion administrative Session de Juin 2023 33


Sous-dossier 3 • Bulletins d’évaluation et de notation
• Fiches d’entretien de carrière
• Récompenses, décorations et sanctions disciplinaires
ACTES REGLEMENTAIRES
• Arrêtés d’intégration ou d’affectation
• Propositions d’affectation
• Arrêtés de détachement, de mise en disponibilité, de mise
Sous-dossier 4 à disposition
• Projets d’arrêté de nomination, de mutation, de promotion
• Arrêtés d’avancement
• Arrêté de départ en retraite
• Autorisations d’absence
CORRESPONDANCES
Sous-dossier 5 • Tous courriers échangés entre l’agent et l’administration
• Demande d’explications écrites avec leurs réponses
FORMATION
• Demandes de stages de formation
• Décisions de départ en formation
Sous-dossier 6
• Attestations de stage de formation
• Evaluations pédagogiques

C-Exemple de plan de classement à la DSJRH

PLAN DE CLASSEMENT

▪ Personnels en poste : classement par direction ou par


juridiction et par ordre alphabétique (nom et prénoms
de l’agent avec table de correspondance entre les noms
Dossiers actifs
des agents et les matricules)

▪ Personnels détachés et en disponibilité : classement


alphabétique

Gestion administrative Session de Juin 2023 34


▪ Personnels décédés Classement par ordre
Dossiers radiés
▪ Personnels retraités alphabétique

▪ Personnels ayant quitté le service

Paragraphe 2- Les outils et actes de gestion

Une bonne gestion du personnel repose sur toutes les ressources mises à disposition, en
l’occurrence les ressources humaines mais également sur les outils de gestion. A ce titre e
droit et les actes administratifs sous-tendent la gestion du personnel. D’autres outils,
notamment l’outil informatique peut aider à une meilleure gestion.

A- La gestion par les actes administratifs

A1- Le droit administratif

Selon Wikipédia, Le droit administratif est constitué de l’ensemble des règles définissant les
droits et les obligations de l’administration. Il constitue la partie la plus importante du droit
public.

Ce droit a été construit pour réguler les relations entre le droit et l’État. Le droit administratif
couvre, en outre, l’ensemble des règles qui régissent l’organisation et le fonctionnement des
organismes publics ne relevant pas du pouvoir législatif ou de l'autorité judiciaire, ainsi que
celles qui gouvernent les rapports entre les administrés et les organismes publics.

« Le Droit Administratif est l’ensemble des règles juridiques distincte du droit privé qui
régissent l’activité administrative des personnes publiques ».

Cette définition repose sur 3 critères : le critère organique (lien entre les personnes publiques),
le critère matériel : c’est parce qu’il existe une activité réelle que le Droit Administratif
s’appliquera (arrêt Blanco), le critère finaliste ou instrumentale : moyens utilisé mis en œuvre
par la puissance publique.

Il présente 3 caractères principaux, c’est un droit autonome, on apprécie cette autonomie par
rapport au droit privé. Là où il s’applique, le droit privé ne peut pas s’y appliquer. Mais ce
n’est pas pour autant un droit de privilège pour l’administration. L’administration peut en
effet être soumise à des droits plus contraignant que le particulier. Cette autonomie est
fondée sur les besoins spécifiques de l’administration, elle n’est pas libre d’agir, elle se base
sur les besoins du service public. Ce droit échappe au droit privé à raison de son objectif et
but.

C’est aussi un droit jurisprudentiel, il s’est construit par le juriste. Le juge est celui qui a fait
évoluer le droit, il est le moteur (ou a été) du droit administratif. Le code administratif n’est

Gestion administrative Session de Juin 2023 35


pas du tout une série de loi, de droit. C’est véritablement un droit vivant et qui va passer par
le travail de 2 séries d’acteurs, le juge et la doctrine (auteur universitaire).

C’est un droit de la puissance publique il est justifié par une volonté, celle de permettre à
l’administration de faire primer l’intérêt général. Puissance publique : « ensemble des
prérogatives accordées à l’administration pour lui permettre de faire prévaloir l’intérêt
général lorsqu’il se trouve en conflit d’intérêts particuliers » (Rivero et Waline). Cette
puissance publique s’exprime par des prérogatives, une capacité à agir. Ce sont les
prérogatives de puissance publique (PPQ).

Les recours sont portés devant la juridiction administrative.

Le juge administratif a pour vocation de protéger les droits et libertés fondamentales des
administrés et de défendre l'intérêt général. Il tranche les conflits entre les usagers et
l'administration et détient un pouvoir de contrôle de la légalité des décisions de
l'administration.
Le tribunal administratif juge les litiges entre les particuliers et les administrations. Il juge
également les conflits du travail dans la fonction publique. Il juge en premier ressort, c'est-à-
dire qu'il est le premier tribunal saisi d'une affaire.

La cour administrative d'appel juge les recours contre les jugements rendus par les tribunaux
administratifs.

L’administration peut édicter des actes administratifs unilatéraux.

A2- Les actes administratifs

Selon Wikipédia, l’acte administratif recouvre plusieurs notions :

La notion formelle : selon la conception formelle, l'acte administratif est celui qui émane d'un
organe administratif. Mais, un contrat conclu entre une autorité publique et une personne
privée n'est pas forcément un acte administratif.

La notion matérielle : matériellement, l'acte administratif peut être un acte individuel ou un


acte réglementaire. La distinction ne se fait pas sur le nombre de destinataires mais sur la
désignation nominative ou non de ceux-ci. Un acte administratif peut être individuel si les
destinataires de ce dernier sont déterminés, identifiables, il peut être aussi réglementaire s'il
est de portée générale et impersonnelle ou concerne une catégorie de personnes définie de
façon globale.

La notion positiviste : la conception positiviste ne fait que constater quels actes sont contrôlés
par le juge administratif. L’acte administratif est au cœur de la construction du droit
administratif. Maurice Hauriou disait en 1902 que « l’administration elle-même s’est pliée à
ce que toutes ses opérations fussent décomposées en des actes produisant des effets
juridiques qui puissent être attaqués dans certains délais ». À partir du moment où il crée des
normes, l’acte est soumis au contrôle du juge.

L’acte administratif traduit l’idée de puissance publique mais aussi de prérogatives de


puissance publique qui justifie la compétence du juge administratif et ainsi son contrôle. Si

Gestion administrative Session de Juin 2023 36


l’administration dispose d’un pouvoir important, une supériorité envers l’administré, le juge
doit l’atténuer par son contrôle.

Le principe de légalité
Dans un État de droit, les actes émanant de l'administration (Acte administratif unilatéral et
contrat administratif) sont tenus de respecter la légalité, c'est-à-dire qu'ils doivent être
conforme à l'ensemble des règles de droit formant le bloc de légalité. Il se fonde sur des
sources très diverses et hiérarchisées. Ces actes de l'administration doivent se conformer aux
normes qui leur sont supérieures (Légalité stricte), ou parfois être simplement compatibles
avec ces dernières (Légalité souple).

Le principe de légalité est mis en œuvre par différents mécanismes et est sanctionné par les
juges administratifs et judiciaires. Il comporte cependant des limites, notamment par le
maintien d'une part de pouvoir discrétionnaire, par les circonstances exceptionnelles et par
les actes de gouvernement.

Il existe deux types d’actes administratifs : les actes administratifs unilatéraux et les contrats.
Celui qui nous intéresse dans ce chapitre, est l’acte administratif unilatéral.

L'acte administratif unilatéral est l'acte que prend l'administration en créant des droits et des
obligations à l'égard des administrés. Il se distingue du contrat qui, lui, est fondé sur l'accord
des deux parties.

L'acte administratif unilatéral possède une présomption de légalité, c'est-à-dire qu'elle vient
dispenser l'administration de l'autorisation préalable du pouvoir judiciaire avant la mise en
œuvre des actes qu'elle entreprend ; mais aussi du « privilège du préalable » qui impose aux
destinataires de l'acte administratif de s'y conformer, même s'ils souhaitent le contester
devant un tribunal administratif ou font un recours pour excès de pouvoir.

C'est un mode d’action unilatérale de l’administration. C’est l’incarnation de la puissance


publique. L’administration n’a en principe pas de choix dans son mode d’action, l’utilisation
de ces outils est dictée par des textes. Les textes obligent l’administration à agir par acte
administratif : elle n’a pas le choix.

Il existe deux (02) types d’actes administratifs :


- Les AAU réglementaires – décrets, arrêtés, délibérations des assemblées des
collectivités locales – ont une portée générale et impersonnelle. Ils ne s’adressent pas
à des personnes nommément désignées. Différentes autorités peuvent les prendre. Les
décrets sont l’œuvre du président de la République ou du Premier ministre. Les
arrêtés ont pour auteur les ministres, les préfets, les maires, les présidents de conseil
départemental ou régional ;

- Les AAU non réglementaires concernent une ou des personnes nommément désignées
(ex : permis de construire, refus de titre de séjour, arrêté de nomination…). On parle
alors d’actes individuels. Ils peuvent être l’œuvre de toute autorité administrative, à
condition toutefois qu’ils présentent bien un caractère décisoire (exemple contraire :
le courrier d’une autorité administrative rappelant à un administré les conditions pour
bénéficier d’une prestation n’est pas un AAU).

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La gestion de la carrière des Greffiers se matérialise par des actes administratifs tels que les
arrêtés de nomination, de titularisation….

B- La gestion et l’organisation non formelle (Échanges d’expérience)

Les administrateurs des greffes et parquets ou les chefs du greffe, en plus des règles
administratives écrites, sont emmenés à se servir d’autres outils pour gérer les services et les
personnels du greffe. En effet, la gestion administrative interagit avec les autres disciplines
telles que premièrement les activités judiciaires et financières et deuxièmement, le
management, le leadership, l’informatique… En d’autres termes, la gestion administrative
est le socle de toutes les autres activités.

Elle demande en conséquence de mettre en place d’autres outils de gestion plus pratiques,
dès lors qu’ils ne relèvent pas de l’illégalité. Les chefs de greffe pourront ainsi s’inscrire dans
l’innovation, dans la modernisation et s’adapter à l’ère du changement national et
international.

Ces outils ne sont pas clairement définis et font appel aux capacités et compétences
individuelles. Ils font appel à des moyens techniques et se heurtent à des contraintes qui
diffèrent d’une juridiction à l’autre.

Cas pratique : Concevoir une matrice ou décrire un processus afin de mettre en place un
outil de gestion en comptabilité ou pour les requêtes aux fins d’injonction de payer.

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