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Document de MR BERCHICHE Droit Administratif - Modification-IMED
Document de MR BERCHICHE Droit Administratif - Modification-IMED
Année (2021-2022)
Sommaire
INTRODUCTION ................................................................................................................... I
I – Définition du droit administratif .................................................................................. I
II – Les sources du droit administratif ............................................................................. II
PREMIERE PARTIE- L’ORGANISATION ADMINISTRATIVE..................................................... 9
CHAPITRE 1. LA THEORIE DE LA PERSONNALITE MORALE ................................................. 9
Section 1 : Le concept de personne morale .................................................................... 9
Section 2 : Les concepts de centralisation, décentralisation et déconcentration .......... 10
Section 3 : La tutelle administrative .............................................................................. 14
CHAPITRE 2. PRESENTATION GENERALE DE L’ORGANISATION ADMINISTRATIVE ............. 17
Section 1 : L’administration centrale ............................................................................. 17
Section 2 : L’administration territoriale......................................................................... 17
Section 3 : Les organes consultatifs............................................................................... 24
DEUXIEME PARTIE. L’ACTION ADMINISTRATIVE .............................................................. 28
CHAPITRE I. LES ACTES ADMINISTRATIFS UNILATERAUX ................................................ 28
Section 1. La notion d’acte administratif unilatéral ...................................................... 29
Section 2. Le régime juridique des actes administratifs unilatéraux ............................. 34
Section 3. Abrogation et retrait des actes administratifs ............................................. 43
CHAPITRE II. LE PRINCIPE DE LA LEGALITE ADMINISTRATIVE............................................ 44
Section 1. Les sanctions du principe de la légalité ......................................................... 45
Section 2. Les limites du principe de la légalité ............................................................. 47
CHAPITRE III. LES CONTRATS ADMINISTRATIFS ............................................................... 49
Section 1. La distinction des contrats administratifs et des contrats de droit privé ...... 50
Section 2. Les différents types de contrats administratifs ............................................ 51
Section 3. L’exécution des contrats administratifs ....................................................... 54
CHAPITRE IV. LA POLICE ADMINISTRATIVE ...................................................................... 57
Section 1. Les finalités de la police administrative ....................................................... 57
Section 2. Police générale et polices spéciales ............................................................. 58
CHAPITRE V. LES SERVICES PUBLICS ................................................................................ 60
Section 1. Définition du service public ......................................................................... 60
Section 2. Les principes de fonctionnement des services publics .................................. 61
Section 3. Les modes de gestion des services publics ................................................... 62
Section 4. Les contrôles internes ou contrôles non juridictionnels ............................... 67
TROISIEME PARTIE. LE CONTENTIEUX ADMINISTRATIF ................................................... 69
CHAPITRE I. L’ORGANISATION DE LA JURIDICTION ADMINISTRATIVE ............................. 70
Section 1. Les différentes juridictions administratives ................................................. 70
Section 2. Les règles de répartition des compétences à l’intérieur de la juridiction
administrative ............................................................................................................... 72
CHAPITRE II. LA PROCEDURE CONTENTIEUSE ADMINISTRATIVE..................................... 74
Section 1 : L’introduction des recours ........................................................................... 74
Section 2 : Le déroulement de l’instance ...................................................................... 76
Section 3. Les mesures d’urgence ................................................................................. 78
Section 4 : La portée et l’exécution des décisions juridictionnelles ............................... 79
Section 5 : Les voies de recours..................................................................................... 79
CHAPITRE III. LES CARACTERES GENERAUX DE LA RESPONSABILITE PUBLIQUE .............. 83
Section 1 : La responsabilité pour faute ........................................................................ 83
Section 2 : La responsabilité sans faute......................................................................... 85
INTRODUCTION
Toutefois, il est possible et usuel de s’en tenir à une définition plus stricte, ne
retenant comme objet d’étude du droit administratif que les seules règles
spécifiques applicables à l’administration et sanctionnées par le juge administratif,
dont l’autonomie tient tant à la spécificité des fins (le service public) que des
moyens (la puissance publique).
En tout cas, l’administration est soumise au droit, même si elle contribue, elle-
même, à faire le droit, notamment par l’exercice de son pouvoir règlementaire.
Celui-ci est en effet une source de droit, mais il est simultanément soumis au
respect des règles supérieures.
I
telles les normes constitutionnelles ou les lois, ou des normes résultant de traités
internationaux.
1°/ La Constitution est un texte qui régit normalement les institutions politiques et
ne concerne pas l’administration proprement dite. Cependant, certaines
dispositions visent directement des secteurs importants du droit administratif,
constituant des bases constitutionnelles du droit administratif.
II
L’administration est tenue, pour les demandes nécessitant une décision
administrative, de donner une réponse motivée dans un délai raisonnable.
3°/ La loi : c’est la source textuelle la plus importante et elle sert de base au contrôle
de légalité exercé par le juge sur l’action administrative. Parallèlement, on trouve
les ordonnances : elles correspondent à un empiètement matériel du pouvoir
exécutif sur le domaine législatif par l’intermédiaire d’une technique de délégation
de compétence législative.
de la République ;
III
l’importance du recours contentieux pour les particuliers qui veulent confronter les
textes les uns aux autres et veiller sur leur légalité.
A côté, ont été élaborés différents codes comme le code de wilaya, le code
communal, le code de l’urbanisme, le code de la santé …
B. La jurisprudence
1°) Elles sont d’abord par nature même rétroactives, puisque le juge administratif
énonce la règle en même temps qu’il l’applique au litige qui lui est soumis et, le cas
échéant, en sanctionne le non-respect. Cependant, peut-être pour atténuer
quelque peu les conséquences fâcheuses que pourrait entraîner ce caractère
rétroactif, on s’en remet plutôt aux arrêts du Conseil d’Etat qui énoncent un
nouveau principe dans des espèces où les conditions ne sont pas réunies pour que
son application pratique donne lieu à sanction, le juge se réservant d’en faire des
applications concrètes plus drastiques par leurs conséquences à l’occasion
d’espèces ultérieures.
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précédent. Les revirements jurisprudentiels sont donc toujours possibles, même
s’ils sont en général progressifs, le juge administratif veillant toutefois à ne pas
perturber de manière brutale l’action administrative par l’application de règles
nouvelles que l’administration n’avait pas pu prendre en compte à l’époque,
puisqu’elles ne résultaient pas encore de la jurisprudence, au moment de l’édiction
de l’acte soumis à la censure du juge.
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Comment se manifeste cette autonomie ?
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C. Les principes généraux du droit
De plus, son article 165 dispose clairement que « la justice est fondée sur les
principes de légalité et d’égalité ».
Par exemple, le principe d’égalité des citoyens devant la loi (article 37) avec ses
corollaires : égalité devant l’impôt, devant les charges publiques (article 82) ; le
principe des droits de la défense (article 35).
Par ailleurs, pour compléter les sources du droit administratif (comme toute
autre matière juridique), la doctrine, celle qui regroupe l’opinion des auteurs du
droit, des professeurs et praticiens du droit, commentateurs d’arrêts, peut jouer
également un rôle important dans l’évolution des idées.
Trois parties sont prévues pour donner un aperçu général sur le droit administratif :
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Première partie : L’organisation administrative
VIII
PREMIERE PARTIE- L’ORGANISATION ADMINISTRATIVE
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technique juridique, ce qui entraîne un certain nombre de conséquences,
reconnues d’ailleurs par l’article 50 du code civil :
Tout organisme doté de la personnalité juridique peut faire valoir ses droits en
justice ; il peut être demandeur ou défendeur devant les juridictions.
Toute organisation administrative repose sur l’un ou sur l’autre de ces principes,
centralisation ou décentralisation. Cependant, la formule centralisée est
susceptible d’un assouplissement par déconcentration.
§ 1 - La centralisation
Un système administratif est centralisé lorsqu’il tend à réunir tous les pouvoirs
aux mains d’une autorité centrale. Il y a alors un seul organe central (l’Etat) dont
les agents intégrés dans les structures hiérarchisées sont placés sous l’autorité
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directe des différents ministres qui représentent l’Etat et dont la mission consiste
à assurer l’exécution des mesures décidées par l’autorité centrale.
§ 2 - La déconcentration
C’est une notion tout à fait différente de la décentralisation. Elle se situe dans
le cadre de la centralisation elle-même.
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Quant aux risques d’une déconcentration excessive (danger en particulier
d’une omnipotence abusive des agents locaux), ils peuvent être corrigés par
l’emploi du pouvoir hiérarchique, notamment du pouvoir d’instruction.
§ 3 – La décentralisation
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On peut dire que la décentralisation est une forme d’autonomie mais non
d’indépendance. Elle suppose donc l’existence de personnes publiques autonomes
par rapport à l’Etat ou autres structures de l’Etat.
En tout cas, il existe une identité profonde des deux types de décentralisation
qui permet de les rapprocher.
Leur objectif principal est, en général, le même à savoir réaliser une autonomie
dans l’organisation administrative.
Surtout, le parallélisme des procédés techniques est à souligner ; on retrouve
notamment dans le régime juridique de l’établissement public :
Pour ce qui est de la centralisation, elle renforce l’autorité de l’Etat en tant que
détenteur du pouvoir central mais cause des retards parfois préjudiciables dans le
traitement des dossiers avec parfois l’ignorance des besoins locaux.
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Section 3 : La tutelle administrative
La tutelle poursuit un double but : d’une part, faire respecter la légalité par les
personnes publiques qui y sont soumises ; d’autre part, sur le plan de l’opportunité,
elle est destinée à veiller sur la bonne administration des collectivités
décentralisées.
§ 1 – Définition
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La tutelle s’exerce soit sur les agents ou organes des personnes morales
administratives (une sorte de tutelle subjective), soit sur leurs décisions ou actes
(tutelle objective).
Le contrôle dont dispose l’autorité centrale sur les organes des personnes
administratives est plus ou moins énergique selon que ces organes sont nommés
ou élus, selon qu’ils sont soumis à un pouvoir disciplinaire relevant du contrôle
hiérarchique ou du contrôle de tutelle.
Le pouvoir disciplinaire est l’autre procédé de tutelle sur les organes. Toutefois,
ce pouvoir ne s’exerce pas dans les mêmes conditions selon que l’on se trouve en
présence d’une personne morale de type corporatif ou de type fondatif. En effet,
en présence d’autorités décentralisées qui ont davantage de garanties légales,
l’autorité centrale peut révoquer le représentant ou dissoudre l’assemblée
délibérante, mais elle ne peut les remplacer.
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2°/ L’annulation : ce pouvoir permet à l’autorité de tutelle d’anéantir les actes
considérés comme illégaux. L’article 44 du code communal dispose que la nullité
de plein droit est prononcée par le wali à l’encontre « des délibérations des APC
qui portent sur un objet étranger à leurs attributions » ou qui sont « prises en
violation des dispositions de la Constitution et des lois ou règlements ».
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CHAPITRE 2. PRESENTATION GENERALE DE L’ORGANISATION
ADMINISTRATIVE
§ 1 – L’organisation communale
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L’article 2 de cette même loi dispose que « la commune est l’assise territoriale
de la décentralisation et le lieu d’exercice de la citoyenneté. Elle constitue le cadre
de participation des citoyens à la gestion des affaires publiques ».
La commune est, selon l’article 15 de la loi précitée, dotée de trois instances :
- une instance délibérante : l’assemblée populaire communale
- un organe exécutif : présidé par le président de l’assemblée populaire
- une administration animée par le secrétaire général de la commune
L’APC est une assemblée unique élue pour une période de cinq ans au suffrage
universel par les habitants de la commune inscrits. Elle se réunit en session
ordinaire, une fois tous les deux mois ; elle peut se réunir en session extraordinaire,
chaque fois que les affaires communales le commandent, à la demande de son
président, du deux tiers de ses membres ou du wali. L’assemblée délibère lorsque
la majorité des membres sont présents ; ses séances sont publiques en principe,
mais il est possible de délibérer à huit clos pour l’examen des cas disciplinaires des
élus ou de questions liées à la sécurité et au maintien de l’ordre public. C’est le
président d’APC qui assure le bon déroulement et la police des débats, comme c’est
lui qui fixe la date et l’ordre du jour des sessions de l’APC, en concertation avec
l’instance exécutive.
Pour son organisation interne, l’assemblée peut former en son sein des
commissions permanentes ou temporaires sur les questions intéressant la
commune, notamment en matière d’économie et de finances, d’aménagement du
territoire et d’urbanisme, d’affaires sociales et culturelles. Des personnes autres
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que les élus locaux peuvent, en raison de leur compétence, apporter aux travaux
de commission des éléments d’information utiles.
En principe, les délibérations de l’APC sont exécutoires, quinze jours après leur
dépôt à la wilaya. Mais certaines délibérations sont soumises à l’approbation
préalable de l’autorité de tutelle, en matière de budgets et de comptes et pour la
création de services et d’établissements publics communaux.
Toutefois, le wali dispose d’un délai d’un mois pour statuer, faute de quoi la
délibération est considérée comme approuvée tacitement.
L’APC peut recourir auprès de la juridiction compétente contre tout arrêté du wali
constatant la nullité ou le refus d’approbation d’une délibération.
B. L’exécutif communal
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recettes et des dépenses annuelles de la commune. Il présente les
caractéristiques suivantes :
C’est un acte d’autorisation et d’administration qui permet le fonctionnement
des services communaux et l’exécution du programme d’équipement et
d’investissement de la commune :
Il est établi par le secrétaire général sous l’autorité du président de l’APC ;
Il est élaboré sous trois formes :
le budget primitif : établi avant le début de l’exercice et voté avant le 31
octobre de l’exercice précédent celui auquel il s’applique ;
le budget supplémentaire : devant être voté avant le 15 juin de l’exercice
auquel il s’applique ;
le compte administratif : établi à la fin de la période complémentaire de
l’exercice. Il est soumis par le président à l’assemblée populaire communale
pour adoption.
Quelles sont les recettes de la commune ? Les ressources de la commune
proviennent essentiellement :
- des produits de la fiscalité locale (taxe foncière, taxe sur la propriété
bâtis ou non bâtis, taxe d’habitation…),
- des domaines (revenu du patrimoine) ;
- de l’exploitation au niveau communal (par exemple, salle de fête
communale, marché communal).
L’un des objectifs de la décentralisation est d’ encourager les collectivités
territoriales à développer leurs ressources au niveau local, notamment les recettes
fiscales.
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transmission sauf, en cas d’urgence, lorsque le wali autorise leur exécution
immédiate. Le wali est chargé d’annuler tout arrêté pris en violation d’une loi ou
d’un règlement.
§ 2 - L’administration wilayale
Aux termes de l’article 1er de la loi n° 12-07 du 21 février 2012, « la wilaya est
une collectivité territoriale de l’Etat. Elle est dotée de la personnalité morale et de
l’autonomie financière. Elle est également-une circonscription administrative de
l’Etat…Elle est créée par la loi ». L’article 9 de cette même loi précise que « la wilaya
a un territoire, un nom et un chef-lieu ».
Les séances sont, en principe, publiques sauf pour les cas disciplinaires des élus
et les questions liées à la sécurité et au maintien de l’ordre (huis clos). Le Wali
assiste aux réunions et peut se faire entendre quand il le souhaite.
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Les délibérations sont prises à la majorité des membres de l’APW en exercice ;
en cas de partage des voix, celle du président est prépondérante.
Le code de wilaya dispose que l’APW règle par délibération les affaires relevant
de ses compétences. Une formule aussi générale fait de l’assemblée l’organe
essentiel qui délibère et statue sur tout ce qui touche aux intérêts de la wilaya. Elle
donne les avis requis par la législation et peut émettre des propositions ou formuler
des observations qui sont transmises au Ministre compétent (du secteur concerné)
par le Wali qui y joint son avis, dans un délai maximum d’un mois. En outre, l’APW
peut saisir directement le Ministre de l’Intérieur par l’intermédiaire de son
président de toute question relative au fonctionnement des services déconcentrés
de l’Etat.
Quoi qu’il en soit, l’APW peut constituer, à tout moment, une commission
d’enquête sur les questions liées à la gestion et au développement de la wilaya.
L’APW délibère sur les points relevant de ses compétences et sur toute affaire
présentant un intérêt pour la wilaya et dont elle est saisie, sur proposition du tiers
de ses membres, par son président ou par le wali.
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- Il se manifeste tout d’abord par le pouvoir reconnu aux autorités de tutelle
de constater la nullité des délibérations excédant la compétence de
l’assemblée et de prononcer l’annulation de celles auxquelles ont pris part
des membres de l’assemblée intéressés à l’affaire qui en fait l’objet. Ce
pouvoir appartient au Ministre de l’Intérieur saisi par le Wali dans les quinze
jours qui suivent la clôture de la session de l’APW au cours de laquelle la
délibération a été prise. L’annulation peut également être demandée par
tout électeur dans un délai de quinze jours après son affichage (article 53).
- Le Ministre de l’Intérieur doit statuer dans un délai d’un mois ; à défaut, la
délibération devient exécutoire.
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C’est lui qui est responsable du maintien de l’ordre, de la sécurité publique et
a un pouvoir de réquisition des personnes et des biens, dans le cadre des plans
d’organisation et d’intervention des secours dans la wilaya, notamment.
Dans le cas d’une régie, ses recettes et ses dépenses sont portées au budget de
la wilaya, selon les règles de la comptabilité publique, sauf si l’APW décide de faire
bénéficier la régie d’un budget autonome, à condition d’en garantir l’équilibre
financier.
Quoi qu’il en soit, le wali prend des arrêtés à l’effet de mettre en œuvre les
délibérations de l’APW er d’exercer ses pouvoirs.
Le budget de la wilaya est l’état des prévisions des recettes et des dépenses
annuelles de la wilaya. C’est une acte d’autorisation et d’administration permettant
le fonctionnement des services de la wilaya et l’exécution de son programme
d’équipement et d’investissement.
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experts le soin de régler les problèmes. L’administration moderne développe par
conséquent la technique consultative.
- Lorsque, par exception, la décision ne peut être prise que sur « avis
conforme » de tel ou tel organisme, l’autorité ne peut que suivre l’avis de
l’organe consulté ou renoncer purement et simplement à la décision ;
- Enfin, lorsqu’une décision ne peut être prise que « sur la proposition » de
telle ou telle entité, l’administration ne peut agir si elle n’a pas été saisie
d’une proposition. Elle ne peut que se conformer à cette proposition, ou en
demander une nouvelle, ou encore s’abstenir de toute décision.
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Ce conseil créé par l’ordonnance du 06 novembre 1968 est l’organisme
consultatif le plus important. Il a subi une modification et est devenu le Conseil
national économique, social et environnemental dont la composition et le
fonctionnement ont été fixés par le Décret présidentiel n°21-37 du 06 janvier 2021 ;
cet organe est chargé d’assurer la permanence du dialogue et de la concertation
entre partenaires économiques et sociaux, d’évaluer et d’étudier les questions
d’intérêt national portant sur le développement économique et culturel, d’initier
des propositions et des recommandations et de donner des avis sur des questions
d’intérêt économique, social et culturel ».
-En second lieu, le C.N.E.S.E établit des rapports sur la situation économique
susceptibles d’éclairer le gouvernement, en particulier le rapport annuel sur la
conjoncture économique et les perspectives.
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confier la mission de donner son avis sur toute question concernant la concurrence,
sur demande du Gouvernement et de formuler toute proposition sur les aspects de
la concurrence, sans occulter son rôle de juridiction pour régler les litiges portant
sur la concurrence.
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DEUXIEME PARTIE. L’ACTION ADMINISTRATIVE
L’une des caractéristiques du droit administratif est de faire une place très
importante aux actes unilatéraux. Il convient de retenir que seuls les actes
administratifs unilatéraux peuvent être vraiment considérés comme « émanant de
l’administration », puisque les contrats conclus par l’administration avec les
particuliers comportent le concours de deux volontés dont une seule est celle de
l’administration. C’est pourquoi il est assez habituel de limiter la notion d’acte
administratif, au moins au sens strict, uniquement aux actes unilatéraux. Ce point
de vue trouve un renfort dans la règle de l’irrecevabilité du recours pour excès de
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pouvoir contre les actes contractuels de l’administration ; cette irrecevabilité est
précisément justifiée par le fait que le recours pour excès de pouvoir n’est
recevable, aux termes de la loi que « contre les actes des autorités administratives »
(il est sous-entendu que ces actes sont unilatéraux).
Alors qu’en droit privé, le contrat est la règle, l’acte unilatéral l’exception
(comme la donation, le testament), en droit public à l’inverse, l’acte unilatéral est
prééminent. Il comporte pour sa réalisation l’intervention d’une seule volonté :
c’est l’acte par lequel l’administration ordonne ou interdit de faire ou d’agir. Au
contraire, l’acte contractuel comporte pour sa réalisation au moins deux volontés :
c’est l’acte par lequel une personne s’accorde avec une autre (échange des
consentements).
Exemple d’acte contractuel : l’achat d’un véhicule par l’administration. Ici, deux
volontés sont en présence : celle de l’administration et celle du vendeur de
voitures.
Cependant, il peut exister des actes mixtes qui s’apparentent à la fois aux actes
unilatéraux et aux contrats (par exemple, la concession).
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A. Première condition : l’acte administratif émane d’une autorité administrative
Il convient de rappeler que les autorités administratives ne sont pas les seules
autorités publiques. Chacun des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire se
manifeste par des actes juridiques de nature différente qu’il est nécessaire de
distinguer.
1°/ L’acte administratif est distinct de l’acte législatif : pour opérer cette distinction,
on peut se placer à deux points de vue, organique et matériel.
2°/ L’acte administratif est distinct de l’acte juridictionnel : l’acte juridictionnel est
un acte fait par le juge (judiciaire ou administratif).
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Cela entraîne comme conséquence que l’acte juridictionnel est soumis aux
recours juridictionnels classiques que constituent l’appel et le recours en cassation,
alors que l’acte administratif est soumis à des recours contentieux qui lui sont
propres : le recours pour excès de pouvoir et le recours de pleine juridiction.
3°/ L’acte administratif est distinct de l’acte privé : en principe, la distinction entre
les deux est facile à établir puisqu’elle repose sur la différenciation des organes
administratifs et des organismes privés. L’organe administratif est régi par le droit
public et dispose des prérogatives de puissance publique dont l’une d’elles
consiste, précisément, dans le pouvoir d’édicter des actes administratifs.
L’organisme privé relève du droit privé et ne dispose pas de telles prérogatives ; il
est soumis aux règles du droit civil (ou droit commun).
Toutefois, cette différence entre les deux secteurs public et privé n’est pas
absolue. Dans certains cas, on assiste à une interpénétration respective du droit
public et du droit privé, ce qui a donné naissance à des organismes mixtes, soumis
partiellement à l’une et à l’autre branches du droit : par exemple, les EPIC. Il en
résulte que ces organismes peuvent, dans certaines conditions, bénéficier de
prérogatives de puissance publique ou être reconnus d’utilité publique.
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L’acte matériel, lui, est sans effets de droit ; c’est une opération matérielle
d’exécution dont l’objet est de viser un résultat de fait et d’assurer concrètement
l’observation d’une règle de droit. Par exemple, lorsqu’un Wali prend un arrêté
d’interdiction d’une marche ou d’une manifestation, il s’agit là d’un acte juridique
administratif d’interdiction. Mais lorsque les forces de police empêchent ladite
manifestation, il y a là acte matériel.
Toutefois, l’acte matériel peut faire l’objet d’un recours de pleine juridiction et,
si le juge estime l’action administrative illégale, il condamnera l’administration à
indemniser le demandeur pour le préjudice à lui causé.
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L’activité administrative se manifeste généralement sous la forme de décrets et
arrêtés portés à la connaissance du public par la publication au Journal officiel ou
la notification. Elle se réalise également sous la forme de circulaires et instructions
de service adressées par les ministres à leurs subordonnés pour leur faire connaître
la manière d’appliquer ou d’interpréter les lois et règlements.
Ne faisant l’objet d’aucune publication, elles sont considérées comme des actes
purement internes à l’administration, destinées aux seuls agents de service et sans
effet à l’égard des administrés, sauf lorsque ces circulaires modifient une situation
juridique. Dans ce cas, elles sont susceptibles d’un recours pour excès de pouvoir.
- organique,
- formel,
- de finalité.
A. Classification basée sur le critère organique (auteur de l’acte)
- Les décrets présidentiels sont les décisions prises par le chef de l’Etat,
Président de la République ;
- Les décrets exécutifs, celles du Premier Ministre, après approbation par le
Président de la République ;
- Les arrêtés ministériels sont les décisions prises par les ministres.
Une même autorité peut prendre des décisions selon des formes et procédures
variées. Ainsi, les actes du chef de l’Etat peuvent se présenter :
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- Sous forme d’ordonnances, lorsque le Président de la République dispose
d’une délégation du pouvoir législatif, en vertu des articles 122 et 124 de la
Constitution,
- Sous forme de décrets présidentiels, notamment pour les nominations aux
postes supérieurs, ratification des traités et conventions internationales…
Alors que le Premier Ministre signe les décrets exécutifs, après approbation du
Président de la République.
Seules les ordonnances ont valeur législative, car elles se transforment en lois,
après adoption par le Parlement.
Le régime juridique de ces actes est l’ensemble des règles qui gouvernent leur
élaboration, leur exécution et leur disparition, dans le respect du principe de
légalité.
Elle est liée à la hiérarchie des normes ou des actes juridiques ; ainsi, c’est de la
Constitution et de la loi que découlent tous les actes administratifs, notamment le
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décret qui doit leur être conforme. Les arrêtés doivent respecter les lois et les
décrets pour ne pas être entachés d’illégalité ; enfin, les circulaires et les
instructions doivent se conformer aux lois, aux règlements tels que les décrets et
arrêtés.
B. La règle de compétence
l’acte serait entaché du vice d’incompétence et serait annulé si le juge en est saisi.
Quant à la délégation, elle permet à une autorité de confier, si elle l’estime utile,
à un agent déterminé une ou plusieurs de ses attributions.
a/ Règles communes
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Compte tenu de l’importance d’un strict respect des règles de compétence
mais aussi de la nécessité pratique d’aménagement pour permettre à
l’administration de faire face effectivement à l’ensemble des situations auxquelles
elle est confrontée, la jurisprudence a dû aménager un régime de délégation
permettant de concilier ces deux exigences.
- Une délégation de compétence doit être autorisée par un texte, qui peut être
une loi mais aussi un simple décret (pour autoriser par exemple les
délégations données par les ministres ou les walis à leurs collaborateurs
respectifs).
- La décision de délégation doit préciser son étendue, celle-ci ne pouvant
aboutir à un transfert pur et simple des compétences de l’autorité supérieure
à l’autorité inférieure. Elle doit désigner le titulaire de la délégation (le
délégataire).
Il en résulte qu’une délégation ne peut jamais être implicite mais doit résulter
d’une décision expresse.
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fonctions au titre desquelles il avait accordé cette délégation de signature. Le
délégataire ne faisant qu’agir en lieu et place du délégant, il ne pourra procéder à
aucune subdélégation.
autorité et être de même nature que l’acte initial : c’est ce qu’on appelle le
parallélisme des formes dont le respect s’impose à l’administration.
De nombreux organes consultatifs ont été créés dont la consultation est tantôt
obligatoire pour l’administration, tantôt facultative.
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- En cas de consultation obligatoire, la décision finalement adoptée par
l’administration ne peut être que soit la décision soumise à consultation, soit
la décision proposée ou modifiée par l’organe consultatif. Si l’administration
entend adopter une toute autre solution, elle doit préalablement la
soumettre à l’organe consultatif.
- Si la consultation est purement facultative, la liberté de décision de l’autorité
administrative reste entière et celle-ci conserve la faculté d’apporter à son
projet toutes les modifications qui lui paraissent utiles, sans avoir l’obligation
de saisir à nouveau l’organisme consulté.
Lorsque, par exception, la décision ne peut être prise que sur « avis conforme »
de tel ou tel organisme, l’autorité ne peut que suivre l’avis de l’organe consulté ou
renoncer purement et simplement à la décision.
A partir de leur entrée en vigueur (A), les actes administratifs ont « force
obligatoire » en ce sens qu’ils s’imposent unilatéralement sans que le recours au
juge ait en principe un effet suspensif. Les actes administratifs entraînent en
général des charges ou obligations pour les administrés, lesquels ne s’y plient pas
toujours de bon gré. Pour les y contraindre, l’administration dispose de moyens
dans lesquels apparaissent des privilèges exorbitants , ce qui ne signifie nullement
que, hors certaines situations précisément définies, l’administration puisse
recourir de façon générale à l’exécution forcée de ses actes (B). Enfin, il est possible
que l’administration inflige des sanctions, dans certains cas, ce qui évite
l’intervention d’un juge (C).
Cette entrée en vigueur ne saurait être rétroactive, sauf exceptions prévues par
la loi.
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- Publication au Journal officiel pour les décrets et arrêtés,
- Publication dans les bulletins officiels de divers ministères,
- Publication dans des « recueils des actes administratifs » pour les mesures
réglementaires de diverses autorités locales décentralisées,
- Affichage à la wilaya et à la commune.
S’agissant non plus d’un acte règlementaire mais d’une décision individuelle, la
publicité prend la forme de notification individuelle à l’intéressé, laquelle s’effectue
généralement par simple lettre.
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exercé contre elles ait, sauf exception, un caractère suspensif. En d’autres termes,
l’administration se trouve dispensée, pour réaliser ses droits, de s’adresser au
préalable à un juge (d’où l’expression « privilège du préalable »). Si l’administré
vient à contester les prétentions de l’administration, c’est à lui qu’il appartient de
saisir le juge administratif.
Il est vrai que, dans la pratique, l’usage extrêmement modéré que fait le juge
administratif de son pouvoir de prononcer le sursis à exécution des décisions
administratives et la rigueur des conditions à remplir pour l’obtenir, peuvent faire
percevoir ce caractère non suspensif du recours comme la marque d’un vrai
« privilège » reconnu à l’administration.
C’est seulement dans trois cas que l’administration peut recourir à l’exécution
d’office :
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Limitée dans son application, l’action d’office en tant que procédure
exorbitante entraîne la responsabilité de l’administration (ou éventuellement de
l’agent public lui-même pour faute personnelle) dans l’hypothèse d’un emploi
illégal de la contrainte.
Leur étude relève du droit pénal car ces sanctions consistent à punir l’administré
par le biais du juge répressif. L’article 459 du code pénal punit, en effet, d’une
amende ou d’un emprisonnement « ceux qui contreviennent aux décrets et arrêtés
légalement pris par l’autorité administrative ».
Elles sont prises par l’administration, en tant que puissance publique avec
toutes les prérogatives qui s’y rattachent. Elles sont variées :
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défense. D’ailleurs, l’administration est rendue responsable en cas de préjudice
résultant d’une application irrégulière de ces sanctions.
Les recours sont les moyens mis à la disposition des citoyens pour faire
redresser une situation et assurer le respect de la légalité.
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- Le recours de pleine juridiction ou recours en indemnité est la voie offerte
au citoyen pour obtenir réparation d’un préjudice causé par un acte
administratif. Le juge saisi condamnera l’administration pécuniairement si sa
responsabilité est effectivement engagée.
§ 1 – Le retrait
Il ne peut intervenir que dans certains cas relativement rares. Le retrait d’un
acte régulier peut intervenir, tout d’abord, lorsqu’il est sollicité par le bénéficiaire
de l’acte lui-même, pour lui substituer une décision plus favorable à l’auteur de ce
recours. Si le retrait de l’acte ne porte préjudice à aucun tiers, l’administration
pourra y procéder à tout moment.
En effet, si l’acte irrégulier n’a, au surplus, créé aucun droit, il peut naturellement
être retiré à tout moment par l’administration.
Le retrait des actes irréguliers créateurs de droits ne peut intervenir que pour
des motifs d’illégalité et dans le délai du recours contentieux (deux mois). Si
l’administration n’opère pas dans les deux mois, l’acte et les droits qu’il a fait naître
deviennent définitifs.
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§ 2. L’abrogation
L’abrogation est la révocation pour l’avenir d’un acte administratif, soit par
l’auteur de l’acte, soit par son supérieur hiérarchique.
On doit faire une distinction entre les actes réglementaires et les actes non
réglementaires.
Il n’existe jamais de droit acquis au maintien d’un règlement et celui-ci peut donc
être abrogé à tout moment, même pour de simples considérations d’opportunité
dès lors que l’administration agit dans l’intérêt général.
Les actes qui ne confèrent pas de droit définitif, tels que les autorisations de
nature précaire et révocable d’occupation du domaine public, les autorisations de
police peuvent être librement abrogés par l’administration.
S’agissant des actes créateurs de droits, tels que les nominations aux emplois
supérieurs ou les autorisations d’ouverture d’un établissement, l’abrogation ne
peut intervenir que par la voie de l’acte « contraire », c'est-à-dire la révocation ou
la décision de fermeture de l’établissement. Celles-ci ne sont possibles que lorsque
certaines conditions de droit ou de fait, prévues par les textes, sont réunies. En
outre, ces « actes contraires » ne peuvent intervenir en principe que selon la règle
du parallélisme des formes : ils doivent donc être pris par la même autorité.
On a déjà vu, au niveau de l’introduction, que la légalité est issue de toutes les
règles d droit qui s’imposent à l’administration. Ces règles procèdent de sources
écrites et de sources non écrites ; elles sont, d’autre part, hiérarchisées et cette
hiérarchie constitue un nouvel élément du mécanisme de la légalité.
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Il convient de se demander quelles sont les sanctions de ce principe, au cas où il
ne serait pas respecté par l’administration et de se pencher sur les limites du
principe de la légalité.
En droit administratif, comme en droit privé, les effets de la nullité d’un acte
juridique se ramènent à la règle générale que l’acte nul étant censé n’avoir jamais
existé, ses conséquences sont rétroactivement anéanties. Par exemple,
l’annulation de la révocation illégale d’un fonctionnaire entraînera la reconstitution
administrative de sa carrière.
Alors qu’en droit privé seul le juge peut prononcer la nullité d’un acte juridique,
en droit administratif l’annulation peut être décidée soit par un juge soit par
l’autorité administrative elle-même (voir infra à propos du contrôle de la légalité).
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- Le contrôle juridictionnel ne peut s’exercer que pour illégalité et ne
peut aboutir qu’à écarter ou annuler l’acte illégal ; le contrôle
administratif, outre cette même finalité, peut également s’exercer
pour inopportunité et porter sur le pouvoir discrétionnaire de
l’administration (voir infra) ;
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écarter son application ; elle consiste en ce que, au cours d’un procès,
la partie contre laquelle est invoqué un acte administratif soutient
que cet acte est illégal ; le seul résultat est que le juge, s’il reconnaît
l’illégalité de l’acte, ne fera pas application de celui-ci mais l’acte
illégal subsiste ;
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§1. Le pouvoir discrétionnaire
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§3. Les actes de gouvernement
Par exemple, est considérée comme acte de gouvernement la décision prise par
le Président de la République de dissoudre l’assemblée nationale.
Parmi les nombreux contrats passés par l’administration, certains sont des
contrats de droit privé tandis que d’autres, de par leur objet spécifique ou leurs
caractéristiques particulières, seront qualifiés de contrats administratifs (section1).
Ces contrats administratifs sont eux-mêmes d’une grande diversité, qu’il s’agisse
de marchés publics, de conventions d’occupation du domaine public ou encore de
contrats de délégation de service public (section 2).
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Section 1. La distinction des contrats administratifs et des contrats de droit privé
Tous les contrats de l’administration ne sont pas des contrats administratifs.
Une distinction capitale oppose aux contrats administratifs proprement dits les
contrats de droit privé. L’intérêt de la distinction est que les contrats administratifs
sont soumis à des règles spéciales du droit administratif, différentes des règles du
droit civil des obligations et que leur contentieux relève des tribunaux
administratifs alors que les seconds sont de la compétence judiciaire.
3°/ Un contrat ne peut être, sauf exception, qualifié d’administratif par le juge
que si l’une des parties au moins au contrat est une personne publique. Lorsqu’un
contrat entraîne la participation du partenaire de l’administration à l’exécution
d’un service public, il a le caractère administratif.
4°/ Enfin, un contrat conclu entre deux personnes publiques revêt en principe
un caractère administratif. Il ne s’agit là cependant que d’une présomption simple,
qui peut s’effacer si, eu égard à son objet, le contrat ne fait naître entre les parties
que des rapports de droit privé. C’est ainsi par exemple que les contrats
d’abonnement à l’électricité ou au gaz passés par des collectivités publiques avec
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Sonelgaz restent des contrats de droit privé, puisque ces collectivités agissent alors
simplement comme usagers d’un service public industriel et commercial.
Les plus importants sont les marchés publics (1) et les délégations de service
public (2).
Ils ont fait l’objet d’une réforme introduite par le décret présidentiel n° 15-247
du 16 septembre 2015 ; il est à noter également la promulgation du décret exécutif
n°21-219 du 20 mai 2021 portant approbation du cahier des clauses
administratives générales applicables aux marchés publics de travaux.
Les marchés publics sont les contrats conclus à titre onéreux avec des
personnes publiques ou privées par les personnes morales de droit public pour
répondre à leurs besoins en matière de travaux, de fournitures ou de services. Ils
doivent répondre aux règles spécifiques du code des marchés publics.
Ces contrats contiennent des cahiers des charges qui déterminent les
conditions dans lesquelles les marchés sont exécutés. Celles-ci comprennent des
documents généraux, en l’occurrence les cahiers des clauses administratives
générales qui fixent les dispositions administratives applicables à une catégorie de
marchés, les cahiers des clauses techniques générales qui fixent les dispositions
techniques applicables à toutes les prestations d’une même nature, ainsi que des
documents particuliers, en l’occurrence les cahiers des clauses administratives
particulières (dites clauses spéciales) qui fixent les dispositions administratives
propres à chaque marché ainsi que les clauses techniques particulières qui fixent
les dispositions techniques nécessaires à l’exécution des prestations de chaque
marché.
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Le code des marchés publics retient principalement deux modes de passation
des contrats de marchés publics, avec des modalités :
A. L’appel d’offres
L’appel d’offres permet donc une sélection après une confrontation des
différents soumissionnaires qui permet de mieux apprécier la valeur réelle du futur
cocontractant. Il est d’ailleurs susceptible de revêtir deux formes :
Le marché de gré à gré appelé aussi entente directe est une procédure plus
souple encore puisqu’elle laisse une entière liberté à l’administration, mais celle-ci
doit respecter certaines règles communes aux diverses formes de marché. Ces
règles sont contenues dans des documents écrits ou cahiers des charges (décrits
supra).
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L’importance des marchés publics par la voie desquels l’administration obtient
les fournitures et travaux nécessaires, avec comme contrepartie la mise en jeu de
sommes considérables, implique des contrôles aussi bien avant qu’après leur
passation. Chaque ministère, chaque collectivité locale, chaque établissement
public doit procéder à un examen sérieux des contrats par ses propres services,
avant de s’engager.
Ce sont des contrats par lesquels une personne morale de droit public confie la
gestion d’un service public dont elle a la responsabilité à un délégataire public ou
privé, dont la rémunération est substantiellement liée aux résultats de
l’exploitation du service.
Après la sélection des candidats admis à déposer une offre, la collectivité adresse
à chacun de ces derniers un document définissant les caractéristiques qualitatives
et quantitatives des prestations à fournir.
L’ouverture des plis est effectuée par une commission présidée par l’autorité
habilitée à signer la convention de délégation de service public. Cette dernière a un
pouvoir de libre négociation, lequel n’est pas encadré par une quelconque
définition légale des critères de choix, à l’inverse de ce qui existe en matière de
marchés publics.
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Section 3. L’exécution des contrats administratifs
Les règles gouvernant l’exécution des contrats administratifs revêtent une
originalité certaine par rapport aux principes fondamentaux du droit privé qui
veulent que « le contrat fait la loi des parties. Il ne peut être révoqué, ni modifié
que de leur consentement mutuel ou pour les causes prévues par la loi » (article
106 du code civil).
Cette prérogative lui permet également de lui donner des instructions sur les
modalités d’exécution du contrat, même en dehors des prescriptions du marché.
L’administration peut ainsi imposer l’ordre des opérations à accomplir ou de
l’emploi de certains procédés de réalisation des prestations.
Ce pouvoir se manifeste par des ordres de service que le cocontractant est tenu
d’exécuter. Ce dernier peut, cependant, émettre des réserves sur les conséquences
éventuelles de ces ordres de service, en termes financiers ou de solidité de
l’ouvrage.
B. Le pouvoir de sanction
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- Les sanctions pécuniaires prennent la forme de pénalités ou de retenues
destinées en particulier à sanctionner des retards d’exécution.
- Les sanctions coercitives permettent à l’administration de se substituer elle-
même ou de substituer un tiers au cocontractant, l’exécution du contrat
étant poursuivie aux frais et risques de ce dernier.
C. Le pouvoir de modification unilatérale
D. Le pouvoir de résiliation
Toutefois, ce pouvoir ne peut être exercé que sous réserve des droits à
l’indemnité des intéressés, du moins lorsque le cocontractant de l’administration
n’a pas commis de faute.
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A. La rémunération des prestations supplémentaires imposées par
l’administration
Le fait du prince consiste dans toute mesure édictée par les pouvoirs publics et
ayant pour conséquence de rendre l’exécution du contrat plus onéreuse pour le
cocontractant. Celui-ci a droit à une indemnisation permettant de rétablir
l’équilibre financier initial du contrat.
C. La théorie de l’imprévision
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CHAPITRE IV. LA POLICE ADMINISTRATIVE
Les mesures de police ont donc pour objet d’éviter les risques d’accident,
d’incendies ; elles peuvent également avoir pour but d’assurer la tranquillité, en
réglementant le bruit, les manifestations ; elles doivent enfin s’attacher à maintenir
l’hygiène et la santé, en veillant notamment à la salubrité de l’eau, des denrées
alimentaires, etc.
L’ordre public, au sens de la police, est l’ordre matériel et extérieur. Mais pas
seulement, car il s’étend à une valeur aussi essentielle que le respect de la dignité
de la personne humaine.
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Souvent, on oppose police administrative et police judiciaire en distinguant le
caractère préventif de la première du caractère répressif de la seconde.
L’opposition n’est pourtant pas aussi tranchée, en ce sens que la police
administrative a pour but le maintien, au sens large, de l’ordre public, et s’attache
donc certes à prévenir les désordres mais aussi à les faire cesser lorsqu’ils se
produisent et à éviter qu’ils ne se reproduisent.
C’est celle qui est confiée aux autorités publiques en vue de s’exercer d’une
manière générale à l’égard de toute activité et en tout domaine. Les autorités
titulaires d’une telle police générale peuvent intervenir pour réglementer tout ce
qui touche à l’ordre, la sécurité et la salubrité publique sur un territoire donné. Ces
autorités sont d’ailleurs strictement déterminées : le Chef de l’Etat à l’échelon
P a g e | 58
national, le Premier Ministre par délégation, le Wali à l’échelon de la wilaya, le
Président d’APC à l’échelon de la commune.
Enfin, les polices spéciales peuvent viser un but déterminé comme la protection
des sites et monuments historiques.
En revanche, les autorités locales ne sont pas dessaisies du seul fait que des
mesures ont été édictées au niveau national ou que des pouvoirs particuliers ont
été remis à des autorités de police spéciale et elles peuvent, si les circonstances
locales le justifient, prendre des mesures supplémentaires de police (par exemple,
en matière de voirie).
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CHAPITRE V. LES SERVICES PUBLICS
Le service public est destiné à donner « satisfaction » à _un besoin d’intérêt
général.
Il n’y a « service public » que si une activité d’intérêt général est assurée soit
directement par l’Etat ou une collectivité publique, soit au moins contrôlée par
ceux-ci et assumée indirectement par eux.
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§ 2 - Les éléments matériels du service public
§ 1 – Le principe de continuité
Il est au cœur du service public. C’est pourquoi l’exercice du droit de grève, dont
le principe est certes consacré par la Constitution, doit se concilier avec les
nécessités du service public. Certaines obligations particulières, tels le respect d’un
délai de préavis et l’institution d’un service minimum, peuvent donc être imposées
aux agents des services publics.
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§ 2 - Le principe d’égalité
Le service public doit traiter ses usagers sur un pied d’égalité, sans
discriminations, dans toute la mesure où ces usagers se trouvent dans des
situations comparables au regard du service.
§ 3 – Le principe de mutabilité
Par ailleurs, les usages ne peuvent pas se réclamer d’un droit au maintien en
l’état des règles d’organisation du service public.
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§ 1 - Les modes classiques de gestion
A. La régie
Un service public est géré en régie lorsque sa gestion est directement assurée par
la collectivité publique qui a la responsabilité de ce service. Cette gestion peut
prendre trois formes :
C’est une variante qui apparaît lorsque le service public concerné reçoit une
certaine autonomie (juridique ou financière) ; il est alors doté de la personnalité
morale (voir code communal).
C’est une modalité où c’est l’administration qui fait fonctionner le service, mais
la personne (physique ou morale) placée à la tête du service est intéressée
financièrement aux résultats de l’exploitation. Ce mode de gestion se rapproche
beaucoup de la concession.
En tant que mode de gestion, elle consiste dans la prise en charge par une
personne, généralement privée (le concessionnaire), d’un service pendant un
certain temps, en assumant les dépenses et en se rémunérant sur les usagers du
service.
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L’acte de concession contient des dispositions aussi bien réglementaires que
contractuelles. Les clauses réglementaires sont celles concernant l’organisation et
le fonctionnement du service concédé. Elles peuvent être modifiées
unilatéralement par l’administration sans consultation du concessionnaire qui est,
cependant, en droit de réclamer une indemnisation en application de la théorie du
fait du prince. Ces clauses sont contenues dans le cahier des charges établi par
l’autorité concédante et s’imposent au concessionnaire.
Les clauses contractuelles sont celles qui stipulent des avantages matériels et
financiers au profit du concessionnaire. Etablies dans la convention qui constate
l’accord entre les parties, elles ne peuvent être modifiées unilatéralement par
l’administration.
La concession prend fin soit par l’expiration du contrat après un délai prévu
(échéance), soit par la résiliation accordée par le juge à la demande de l’une des
parties, soit par la déchéance du concessionnaire en cas de faute grave, soit enfin
par le rachat avec indemnisation.
C. L’établissement public
C’est une personne morale administrative, dont la création a pour but d’assurer
la gestion autonome d’un service de l’Etat, d’une wilaya ou d’une commune. L’idée
P a g e | 64
de personne morale implique diverses conséquences sur les plans juridique et
financier.
3°/ L’établissement public obéit au principe de spécialité, ce qui signifie qu’il n’a
d’attributions et de compétence que pour remplir la mission définie par l’acte de
création.
4°/ Enfin, l’établissement public est toujours rattaché à une collectivité territoriale
qui exerce un contrôle sur ses organes et ses actes.
L’EPIC, tout en étant un organisme public, exerce des activités de nature privée
et il est géré comme une entreprise privée. Il ressemble donc, par certains côtés, à
l’établissement public à caractère administratif (EPA) et s’en distingue par d’autres.
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1°/ Ressemblances entre EPA et EPIC
2°/ Différences
A l’inverse, l’EPIC est soumis à la fois aux règles de droit public et de droit
privé (droit commercial notamment) ; le personnel est souvent composé de
salariés de droit privé (statut du travailleur fixé par le code du travail), les
contrats sont en général de droit privé et les cocontractants sont des clients.
- Le budget de l’EPA fait partie du budget général de l’Etat et il est soumis aux
règles budgétaires et comptables publiques ; le budget de l’EPIC est
totalement autonome, et les règles comptables applicables sont celles du
droit commercial (commissariat aux comptes, notamment).
- Enfin, le contentieux de l’EPA est essentiellement administratif et soumis au
juge administratif alors que le contentieux de l’EPIC est mixte, relevant tantôt
des règles de droit public et du juge administratif, tantôt des règles de droit
privé et du juge judiciaire.
Lorsque l’activité d’un EPIC relève des mécanismes du marché dans les
conditions prévues par le plan national de développement, il est transformé en
entreprise publique économique.
P a g e | 66
Elles ont été instituées par la loi n°88.01 du 12 janvier 1988, dans le cadre des
réformes économiques intervenues pour adopter le système d’économie de
marché.
Les contrôles effectués par cette dernière, exercés généralement sur place au
cours de tournées d’inspection, portent non seulement sur les administrations de
l’Etat, mais aussi sur celles des autres collectivités publiques et les établissements
publics aussi bien à l’échelle centrale qu’à l’échelle locale. Son rôle ne se borne pas
à détecter les éventuelles pratiques irrégulières, mais également à proposer les
mesures aptes à assurer les conditions d’une meilleure gestion des services de
l’Etat et des personnes publiques en général.
Enfin, l’article 199 de la Constitution institue une Cour des comptes chargée du
contrôle a posteriori des finances de l’Etat, des collectivités territoriales, des
services publics et des capitaux marchands de l’Etat.
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Elle contribue au développement de la bonne gouvernance, à la transparence
dans la gestion des finances publiques et à la reddition des comptes.
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TROISIEME PARTIE. LE CONTENTIEUX ADMINISTRATIF
Le contentieux administratif concerne les affaires, les litiges que peut avoir à
connaître le juge administratif (de premier ressort, d’appel et de cassation). Ce
contentieux fait l’objet d’une classification en trois catégories, chacune des
catégories représentant un type de question pouvant être posée audit juge.
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CHAPITRE I. L’ORGANISATION DE LA JURIDICTION ADMINISTRATIVE
P a g e | 70
Le Conseil d’Etat possède deux séries d’attributions :
Enfin, le Conseil d’Etat réalise des études sur la demande du Premier Ministre ou
de sa propre initiative sur des questions d’intérêt national.
1°/ Le Conseil d’Etat ne reste juge en premier et dernier ressort que pour un nombre
restreint de questions depuis la réorganisation judiciaire qui a qualifié les tribunaux
administratifs juges de droit commun en premier ressort. Il s’agit notamment des
compétences suivantes :
P a g e | 71
2°/ Le Conseil d’Etat joue également le rôle de juge d’appel contre les jugements
et ordonnances rendus par les tribunaux administratifs (article 902 C.P.C.A).
Enfin, le Conseil d’Etat a compétence pour statuer sur les demandes d’avis,
présentées par les juges de premier ressort ; il est ainsi amené à se prononcer par
un avis sur des questions de droit nouvelles, c'est-à-dire présentant une difficulté
sérieuse et se posant dans de nombreux litiges, et favorise par là l’unification de la
jurisprudence.
D’autre part, le juge compétent pour statuer sur le recours principal l’est
également pour connaître des exceptions relevant de la compétence d’une autre
juridiction administrative. Cela est exprimé par l’adage « le juge de l’action est le
juge de l’exception ». Ce principe interdit les questions préjudicielles au sein de
P a g e | 72
l’ordre administratif. Il n’en va autrement que lorsque la question soulevée
présentant une difficulté sérieuse est de la compétence du juge judiciaire.
2°/ La compétence territoriale des tribunaux administratifs est régie par un principe
général : le tribunal administratif territorialement compétent est en principe celui
dans le ressort duquel l’autorité qui a pris la décision attaquée ou signé le contrat
litigieux a également le siège de son activité.
L’erreur commise dans la saisine de la juridiction doit être corrigée sans qu’il soit
besoin pour le requérant de la demander.
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CHAPITRE II. LA PROCEDURE CONTENTIEUSE ADMINISTRATIVE
2°) La requête doit contenir l’exposé des faits et moyens : en cas de non-respect
de cette exigence, la requête peut être régularisée, mais seulement dans le délai
du recours lui-même.
P a g e | 74
est attaquée : cette exigence est le corollaire de la « règle de la décision
préalable », qui veut que, même en matière de responsabilité par exemple, les
justiciables ne puissent saisir la juridiction administrative qu’après s’être
préalablement adressés à l’administration et s’être heurtés à son refus, explicite ou
implicite.
5°) La requête n’est recevable que si elle est déposée dans le délai du recours : le
principe est que toute demande adressée à une autorité administrative fait l’objet
d’un accusé de réception qui doit comporter la mention de la date de réception de
la demande. C’est à partir de là que commence à courir le délai de deux mois pour
agir.
Le délai peut être prorogé par l’exercice d’un recours administratif, à condition
que celui-ci ait été lui-même exercé dans le délai de deux mois.
Le requérant est forclos, s’il a laissé expirer le délai du recours contentieux sans
déposer son recours. Il ne sera plus recevable à exercer de recours ni contre la
décision concernée, ni contre aucune décision confirmative ultérieure.
P a g e | 75
Pour être recevable à agir devant la juridiction administrative, trois conditions
cumulatives doivent être réunies.
1°/ Le requérant doit, tout d’abord, disposer de la capacité d’agir en justice. Pour
les personnes physiques, cette capacité est régie par les dispositions du droit civil.
Pour les personnes morales, la capacité est subordonnée à la possession de la
personnalité juridique (morale). Un service non doté d’une personnalité morale
autonome ne peut donc pas déposer un recours.
2°/ Le requérant doit justifier qu’il est bien mandaté pour agir. Cette condition
s’applique essentiellement au mandataire d’une personne morale, qui doit
démontrer qu’il a bien été habilité pour agir en justice.
3°/ Le requérant doit démontrer son intérêt à agir. Le requérant est recevable pour
agir dés lors qu’il a un intérêt personnel, que celui-ci soit matériel ou moral,
individuel ou collectif. Cet intérêt doit être légitime, c'est-à-dire que son intérêt
doit être directement lésé par la décision qu’il attaque.
Les règles de recevabilité des recours sont d’ordre public, l’irrecevabilité des
recours pouvant donc être invoquée à tout moment et même d’office par le juge.
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§ 1. La définition du cadre de l’instance
Les moyens de fait sont aussi importants que les moyens de droit puisque
l’application du droit dépend généralement de l’appréciation opérée sur les faits
de l’espèce. Le rappel précis et circonstancié des faits est donc un élément essentiel
du mémoire produit par les parties.
Les moyens d’ordre public peuvent être invoqués à tout moment de l’instance
et à chaque étape de la procédure, de la première instance à la cassation. Ils
peuvent également être soulevés d’office par le juge.
Toute affaire soumise au juge administratif doit être mise en état d’être jugée.
Le principe de l’obligation d’instruire constitue une formalité essentielle qui
s’impose à toutes juridictions. Le rapporteur en charge du dossier, désigné par le
président de la juridiction, fixe les délais impartis tant au demandeur qu’au
défendeur pour produire leurs mémoires en veillant à respecter un juste équilibre
pour le respect du principe du contradictoire.
P a g e | 77
En vue de l’audience, le rapporteur retrace, dans un rapport écrit, les
conclusions et moyens des parties, les questions de droit en cause et rappelle les
textes en vigueur. Enfin, le commissaire du gouvernement expose à la
juridiction les questions soulevées par le litige et développe, en toute
indépendance, ses conclusions sur les circonstances de fait et les règles de droit
applicables en proposant une solution au litige.
§ 1 - Le constat d’urgence
Dans le cadre de cette procédure, le juge désigne un expert pour constater des
faits sans délai. L’expert est chargé de décrire une situation concrète en s’en tenant
à un constat purement matériel et sans procéder à aucune appréciation juridique.
Pour obtenir la désignation de l’expert, le requérant devra démontrer la réalité de
l’urgence d’un tel constat au vu des circonstances de l’espèce.
Le juge du constat d’urgence ne peut être saisi de demandes portant sur des
pouvoirs qu’il n’a pas ou ne se reconnaît pas. Par exemple, il ne pourra prononcer
des injonctions à l’encontre de l’administration.
P a g e | 78
d’instruction, le versement d’une provision ou toute autre mesure conservatoire
ne faisant pas obstacle à l’exécution d’une décision administrative.
Le juge est tenu de statuer sur le litige qui lui est soumis mais seulement dans
les limites des conclusions des parties. L’intervention du jugement entraîne
normalement le dessaisissement de la juridiction. La notification aux parties de la
décision juridictionnelle rend celle-ci exécutoire et fait courir les délais des recours
éventuellement ouverts contre cette décision juridictionnelle.
La chose jugée doit être exécutée par l’ensemble des parties. Le juge
administratif peut prononcer des injonctions à l’égard de l’administration en vue
de l’exécution de la chose jugée.
§ 1 - L’appel
Les appels sont portés, pour l’essentiel, devant une chambre du Conseil d’Etat
qui conserve une certaine compétence en la matière.
Dans les domaines où il existe une voie d’appel, celui-ci est ouvert à toutes les
parties à l’instance de premier ressort, dans un délai de deux mois à compter de la
P a g e | 79
notification du jugement ; ce délai est ramené à quinze jours pour ce qui concerne
les ordonnances de référé (article 950 CPCA).
De par l’effet dévolutif de l’appel, le juge d’appel est compétent non seulement
pour apprécier la validité de la solution adoptée par le juge ayant statué en premier
ressort, mais aussi pour se prononcer lui-même sur l’ensemble des moyens et
conclusions qui avaient été présentés en premier ressort et sur lesquels il n’a pas
été statué par le premier juge.
§ 2 – Le pourvoi en cassation
L’opposition (article 953 CPCA) est une voie de recours ouverte contre les
décisions rendues par défaut, c'est-à-dire sans que l’une des parties à l’instance ait
présenté d’observations sur la requête.
Elle doit être formée dans le délai d’un mois, à compter de la date de
signification de la décision rendue par défaut.
La tierce opposition (article 960 CPCA) est une voie de recours permettant à un
tiers à l’instance, dont les droits ont été atteints par une décision juridictionnelle,
de contester le bien fondé de cette décision.
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Le recours en rétractation (article 966 CPCA) peut être exercé devant le Conseil
d’Etat, lorsque la décision juridictionnelle a été rendue sur le fondement d’un faux,
ou si la partie au procès a été condamnée faute d’avoir produit une pièce décisive
retenue par son adversaire.
Le recours en interprétation (article 965 CPCA) est également prévu dans les
formes du droit commun, en ce sens qu’il appartient, aux termes de l’article 285
du CPCA, à la juridiction qui a rendu la décision « d’en faire l’interprétation en vue
d’en déterminer le sens ou d’en préciser le contenu ».
Le recours pour excès de pouvoir est une demande adressée au juge tendant à
l’annulation d’un acte administratif. Il est ouvert de plein droit contre tous les actes
faisant grief. Il tient donc une place particulièrement importante dans le
contentieux administratif.
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c/ Le vice de forme : les annulations pour vice de forme sont peu fréquentes, le juge
administratif cherchant à éviter d’imposer à l’administration un formalisme qui
serait susceptible d’entraver son action.
Tous les vices de légalité susceptibles d’être sanctionnés par la voie du recours
pour excès de pouvoir constituent des violations de la loi au sens large, puisque
toute prescription découle d’un texte ou d’une norme jurisprudentielle. L’autorité
administrative peut cependant commettre une illégalité du fait d’une erreur non
pas seulement sur le droit applicable (erreur de droit), mais aussi sur les faits qui la
conduisent à prendre telle ou telle décision (erreur dans la qualification juridique
des faits). Il se peut aussi que l’illégalité résulte du fait que l’autorité a poursuivi un
but autre que celui pour lequel telle ou telle compétence lui a été conférée
(détournement de pouvoir).
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Le contentieux de pleine juridiction (ou « plein contentieux ») regroupe une
grande diversité de recours, qui ont cependant pour point commun l’étendue des
pouvoirs reconnus au juge. Celui-ci peut alors non seulement annuler un acte, mais
également modifier ou réformer la décision contestée.
Dans le cadre de ses pouvoirs de pleine juridiction, le juge peut d’autre part
prononcer des condamnations pécuniaires en obligeant, par exemple,
l’administration à réparer les conséquences d’une faute qu’elle a commise.
L’administration doit répondre des actes préjudiciables commis par ses agents
et réparer financièrement les atteintes subies par la victime, comme dans le cadre
de l’article 124 du code civil.
A. La faute personnelle
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Elle peut également s’en détacher psychologiquement : la faute, même
commise à l’occasion du service, sera considérée comme « détachable »,
lorsqu’elle a été accomplie pour des mobiles personnels, tel le désir de vengeance.
B. La faute de service
Elle n’est pas nécessairement une faute anonyme. Cependant, même lorsqu’il
est possible d’identifier les agents de l’administration à l’origine d’une défaillance
dans son fonctionnement, la faute n’en reste pas moins une faute de service.
La faute ne peut ouvrir droit à réparation que si elle a entraîné un préjudice qui
en est la conséquence directe : l’existence d’une faute, la survenance du préjudice
et le lien de causalité entre les deux sont les trois éléments constitutifs, d’une façon
classique, de la responsabilité civile.
§ 2 - La preuve de la faute
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Les deux principales hypothèses de présomption de faute concernent les
dommages subis par les usagers des ouvrages publics et ceux subis par les
personnes en traitement dans les hôpitaux publics.
Une responsabilité sans faute du fait du risque généré par l’ouvrage ou les
travaux n’est consacrée qu’à l’égard des tiers par rapport à l’ouvrage ou aux
travaux publics. Pour les usagers des ouvrages publics, le régime de responsabilité
reste en effet fondé sur la faute mais a été aménagé par un système de
présomption de faute (voir supra). C’est à l’administration qu’il appartiendra en
effet de prouver l’absence de tout défaut d’entretien normal de l’ouvrage ou de
toute autre faute commise dans l’exécution des travaux.
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A l’égard des tiers, à l’inverse, la personne publique ne peut s’exonérer de sa
responsabilité en démontrant l’absence de faute. Seule la faute de la victime ou la
force majeure seront susceptibles d’atténuer ou de faire disparaitre sa
responsabilité.
Enfin, même les usagers, comme les tiers, peuvent bénéficier d’un régime de
responsabilité sans faute, du fait des dommages causés par les choses et les
activités dangereuses : par exemple, victimes de balles perdues lors d’une
opération de police.
Quant aux agents publics, en tant que personnes physiques, ils encourent,
comme toute autre personne, des sanctions pénales lorsque leur responsabilité
pénale qui est personnelle (principe de la personnalité consacré par la Constitution)
est engagée, après la commission d’actes répréhensibles entrant dans la définition
d’infractions, conformément au principe de la légalité des infractions et des peines.
Les articles 119 et suivants du code pénal leur sont directement applicables. La
qualité de fonctionnaire ou d’agent public est d’ailleurs une circonstance
aggravante.
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