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Introduction.
L’acte administratif est une décision prise par une autorité administrative
et produit par lui même des effets de droit. L’acte administratif est donc
une manifestation de volonté en vue de produire des effets de droit.
Cette qualité distingue l’acte administratif des actes des autres organes
de l’Etat comme les organes législatifs et les organes juridictionnels
d’une part, et d’autre part, des actes des organismes privés car l’action
administrative ne saurait être le fait de simples particuliers. Toutefois, il
arrive que l’on reconnaisse, à certains organismes privés, compétence
pour édicter des actes administratifs.
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Première partie : Les actes administratifs unilatéraux
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modifie la situation juridique des administrés en créant soit des droits
nouveaux soit en imposant des obligations nouvelles au moment où il
intervient. Une décision « exécutoire » est un acte juridique, c’est un acte
unilatéral, c’est un acte pris par une autorité administrative.
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C) : Les décisions « exécutoires » sont prises par une autorité
administrative.
Peuvent être rangés dans cette catégorie les actes préparatoires, les
circulaires, les instructions de service, les directives.
On classe dans les actes préparatoires, les propositions, les avis, les
vœux, les rapports etc. Ils ne constituent pas des décisions
« exécutoires » parce qu’ils ne font pas grief c'est-à-dire qu’ils ne
modifient pas l’ordonnancement juridique. Autrement dit, ils ne créent
pas de droits nouveaux ou n’imposent pas des obligations nouvelles : ils
ne modifient pas la situation juridique des administrés (particuliers). Ce
sont des actes unilatéraux, certes, mais ils ne préjugent pas de la
solution finale. Par exemple, la transmission d’une demande n’implique
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pas un rejet ou une suite favorable. Il en va de même de l’avis favorable
à une demande. Par contre le refus de transmettre une demande fait
grief puisqu’il est déjà la solution finale. De même, le refus de réunir une
commission est un acte « exécutoire ». Par contre, les notes d’examen
ont un caractère préparatoire mais l’irrégularité de ces notes peut être
invoquée contre la décision finale : l’examen lui-même.
C) : Les circulaires.
Les circulaires sont des actes administratifs unilatéraux édictés par les
supérieurs hiérarchiques pour régler la conduite des subordonnés. Elles
sont obligatoires pour les agents, elles ne produisent pas, en principe,
d’effets juridiques à l’égard des administrés. Cependant, il arrive que
certaines circulaires posent de véritables règles juridiques nouvelles.
C’est pourquoi, on distingue les circulaires interprétatives et les
circulaires règlementaires.
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Les circulaires interprétatives ne sont pas susceptibles de recours
pour excès de pouvoir ; elles ne sont pas invocables par les
administrés ; elles ne sont pas opposables par l’administration aux
administrés ; les agents publics ne peuvent pas intenter une action
contre elles.
- les circulaires règlementaires ou impératives : elles sont
considérées comme des décisions « exécutoires » parce qu’elles
modifient la situation juridique des administrés. Elles modifient
l’ordonnancement juridique. Ainsi, une circulaire qui restreint
l’application d’un décret est règlementaire et peut être déférée au
juge administratif par la voie du recours pour excès de pouvoir.
CACS 25 mai 1973 Thiombiano Babribilé. Dans l’espèce, le
décret 326/PRES/IS/DI du 28 juillet 1964 relatif au mode de
désignation des chefs de village dispose expressément en son
article 4 que « le décompte des voix obtenues par chaque
candidat est immédiatement effectué par le chef de
circonscription administrative qui donne lecture des résultats et
proclame élu le candidat qui a obtenu le plus de voix » et « qu’en
cas de partage des voix, le candidat le plus âgé est proclamé
élu »; mais la circulaire n° 9/IS/DI du 21 janvier 1965 exige ¼
des électeurs inscrits pour être élu. Selon la chambre
administrative de la cour suprême, en imposant ¼ des électeurs
inscrits, la circulaire a créé des obligations nouvelles et, par
conséquent, a un caractère règlementaire.
Ce sont, au sens strict (étroit), les mesures de détail qui touchent la vie
interne d’un service. Il en va ainsi de l’interdiction du port d’une tenue
autre que l’uniforme scolaire dans les établissements, des arrêts et des
détentions dans les locaux disciplinaires de l’armée. Suivant les
nécessités de service, les mesures d’ordre intérieur varient.
E) : Les directives.
Les directives dont il est question sont des mesures destinées à orienter
une action, à recommander une certaine attitude à ceux qui sont chargés
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de cette action. Elles permettent d’introduire dans la pratique
administrative une certaine cohérence. Selon Delvolvé, « elle n’est pas
exactement un ordre mais elle n’est pas non plus un souhait ; elle est
moins que l’un et plus que l’autre ». Les directives se préoccupent du
contenu des décisions à prendre dans la mesure où leur contenu n’est
pas prédéterminé par les textes à appliquer et par conséquent il faut
préciser ce que doit être ce contenu.
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§ 1 : Les décisions « exécutoires » du point de vue formel.
On distingue :
- les décrets : ils sont signés par le Président du Faso ou le
Premier ministre. Les décrets du Président du Faso sont ou non
contresignés par le Premier ministre .Les décrets contresignés
par le Premier ministre sont tous délibérés en conseil des
ministres. Les décrets non contresignés sont par exemple ceux
qui nomment le Premier ministre ou qui mettent fin à ses
fonctions, ceux qui nomment les membres du Conseil
économique et social, ceux qui élèvent dans les différents grades
de l’Ordre national.
A) : Le contenu.
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destinataires ne sont pas connus au moment où ils interviennent. Par
exemple, un arrêté municipal qui institue un sens unique ou interdit sur
une rue. Même si un habitant de Katmandou au Népal, ou de Oulan
Bator en Mongolie, il sera en infraction s’il circule dans le sens contraire.
B) : Intérêt de la distinction.
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L’application d’une loi relève, en certains cas, de la publication d’un
règlement. En ce qui concerne la compétence des tribunaux
administratifs, il faut dire que les actes règlementaires des ministres
relèvent en premier et dernier ressort de la compétence du Conseil
d’Etat.
Section I : La compétence.
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une décision, l’est aussi pour prendre la décision contraire. Ainsi, celle
qui nomme est aussi celle qui peut mettre fin à la fonction.
2) : La délégation de compétence.
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Elle consiste pour une autorité administrative à transférer une partie de
ses compétences à une autre autorité administrative. Par exemple du
ministre au secrétaire général. Il existe deux sortes de délégation de
compétence : la délégation de pouvoir et la délégation de signature.
- la délégation de pouvoirs : elle consiste pour une autorité
administrative à transférer, de façon définitive, une partie de ses
compétences à une autre autorité administrative ; par exemple le
ministre délègue son pouvoir de notation au secrétaire général ; dans
cette hypothèse le ministre ne peut plus exercer cette compétence
tant que durera la délégation.
La délégation de pouvoirs reste valable même si le secrétaire général
Tanga vient à être remplacé par Gérard ou si le ministre lui-même vient à
changer. La délégation de pouvoir s’attache à la fonction et non à
l’individu.
3) : la subdélégation.
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La subdélégation est le fait pour une autorité qui a reçu délégation
puisse elle déléguer ses pouvoirs à une autre autorité.
Une première est celle où un décret renvoi à un arrêté ou à des arrêtés
de préciser les modalités d’application d’un article. Dans ce cas la
subdélégation est possible sous réserve que la loi n’ait réservé la fixation
des modalités d’application au décret lui-même.
Par ailleurs, la subdélégation n’est pas possible si par exemple la loi a
renvoyé expressément à des arrêtés ou arrêtés interministériels d’édicter
les mesures d’application.
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le faire. Par exemple, une personne qui n’est pas encore nommée
ministre ne saurait signer un arrêté ministériel. Inversement, un ministre
qui est relevé de ses fonctions ne peut plus prendre un acte
administratif.
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En dehors de la théorie du fonctionnaire de fait, les règles de
compétence doivent être rigoureusement respectées.
§ 1 : L’édiction de l’acte.
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parallélisme des formes. L’inobservation de ces opérations entraîne des
sanctions.
A) : La forme de l’acte.
B) : La motivation de l’acte.
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Depuis la loi du 11 juillet 1979, la motivation est obligatoire pour un
certain nombre d’actes administratifs. Il en va ainsi des décisions
individuelles qui restreignent les libertés publiques, ou qui constituent
d’une manière générale des mesures de police ; il en va de même des
décisions qui infligent une sanction, qui subordonnent l’octroi d’une
autorisation à des conditions restrictives ou imposent des sujétions, qui
refusent une autorisation, retirent ou abrogent une décision créatrice de
droit ; qui opposent une prescription, une forclusion ou une déchéance ;
qui refusent un avantage dont l’attribution constitue un droit pour les
personnes qui remplissent les conditions légales pour l’obtenir ; qui
dérogent aux règles générales fixées par la loi ou le règlement. Toutefois
la loi de 1979 n’a pas imposé une obligation générale de motiver. Ainsi
l’urgence absolue justifie légalement l’inobservation de l’obligation de
motiver. L’obligation de motiver est également limitée par le respect du
secret médical ; elle ne concerne pas non plus des secrets comme les
délibérations du gouvernement, de la défense nationale, de la politique
extérieure, de la sûreté de l’Etat, de la sécurité publique.
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s’applique seulement aux actes individuels. Pour les actes
règlementaires, le parallélisme des formes ne s’impose pas toujours.
A) : La procédure consultative.
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- la consultation obligatoire : il arrive qu’un texte impose à
l’administration la consultation obligatoire d’un organisme avant
toute décision ; dans cette hypothèse, l’administration ne peut
pas y déroger ; elle est tenue de solliciter l’avis qui est une
formalité substantielle dont l’omission entraînera l’annulation de
l’acte édicté ; la consultation doit être effective et complète ; en
d’autres termes, l’organisme consulté doit être saisi de toutes les
questions faisant l’objet de la décision que l’on envisage de
prendre c'est-à-dire que la décision finale ne peut être différente
du projet que sur des points non essentiels ; toutefois, l’avis émis
par l’organisme consulté ne lie pas l’administration ;
- la consultation obligatoire assortie d’un avis conforme : non
seulement, l’administration est tenue de demander l’avis mais
encore de le respecter ; c’est une exigence d’ordre public qui peut
être soulevée d’office par le juge ; il faut rapprocher de la
procédure consultative, le régime des propositions ;
l’administration n’est pas tenue de suivre la proposition mais ne
peut pas la modifier.
B) : La procédure contradictoire.
Lorsqu’il n’est pas prévu par un texte, le principe des droits de la défense
s’analyse comme l’illustration typique des principes généraux de droit.
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sanctions, ni la conséquence nécessaire d’une règlementation relative
au statut des agents ou à l’organisation des services : relèvement de
fonctions, licenciement pour cause d’insuffisance professionnelle, mise à
la retraite d’office, décision de ne plus proposer un agent dans une
organisation internationale etc.
A) : L’émission.
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Dès sa signature par l’autorité compétente, la décision « exécutoire » fait
son entrée dans le monde juridique. C’est au jour de l’émission que doit
être appréciée sa validité par rapport au droit existant. Par ailleurs, l’acte
administratif peut faire l’objet de mesures d’application. Par exemple, un
décret peut renvoyer à des arrêtés pour déterminer les modalités
d’application. En outre l’acte administratif individuel peut créer des droits
dès sa signature au profit de son destinataire.
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Deux formes de publicité sont possibles : la publication pour les actes
règlementaires ou de portée générale et impersonnelle et la notification
pour les actes individuels.
1) : La publication.
2) : La notification.
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Dans la pratique, la notification est réalisée par la transmission d’un
registre que l’intéressé émarge ou par l’affichage. Par exemple, les
résultats d’un concours. On peut également utiliser la radio.
La question est de savoir si l’acte non publié peut être appliqué. Pour y
répondre, il faut distinguer l’application de l’opposabilité aux tiers. L’acte
administratif est juridiquement valable dès son émission. Rien ne
s’oppose donc à son application par l’administration. Mais la
jurisprudence décide qu’il ne peut produire des effets à l’égard des
administrés qu’une fois publié : CE 18 juillet 1914, syndicat national des
chemins de fer, S 1914,3-1 : la juridiction supérieure a reconnu la légalité
d’un arrêté qui convoquait les cheminots grévistes pour une période
militaire alors que l’arrêté se fondait sur un décret non publié.
Cependant, les intéressés ne sont tenus de déférer à la convocation
qu’une fois les deux textes publiés.
Par ailleurs, si l’acte non publié ne produit des effets à l’égard des
administrés qu’une fois publié, peut-il lier l’administration ? Autrement dit,
l’administré peut-il se prévaloir des droits que lui confère un acte non
publié ?
S’il s’agit de décision individuelle, la réponse est affirmative : CE, 14 mai
1954, Clavel ; dans l’espèce, c’est le retrait d’un décret portant promotion
au grade d’officier de la légion d’honneur au motif que l’intéressé ne
l’avait pas encore reçu qui a été annulé ; pour le juge, l’acte administratif
individuel produit ses effets dès la signature.
Par contre les actes règlementaires ne peuvent créer des droits au profit
des administrés ou des obligations à leur charge qu’une fois publiés.
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Cependant des textes peuvent instituer des délais spécifiques à certains
types de contentieux (ce sont généralement les textes institutifs) qui
peuvent correspondre aux délais de droit commun ou plus brefs que ces
délais. C’est le cas en matière de contentieux électoral, fiscal, de
contentieux s’agissant des décisions de l’autorité de régulation de
communications électroniques.
Il faut noter qu’il existe des types de contentieux qui sont soustraits à la
condition de délai par le juge. Il en va ainsi en matière de travaux
publics : « considérant que le marché n°108/90 relatif à la construction
de deux blocs pédagogiques…est administratif en tant que marché
public par détermination de la loi ; que le litige opposant EBCPC, Congo
Idrissa à l’Ecole Nationale des régies financières (ENAREF) est relatif à
l’exécution de travaux publics et que le contentieux des travaux publics
n’est soumis à aucun délai de recours contentieux » (CACS,14 mai
1996, EBCPC., Congo Idriss c./ Ecole nationale des régies Financières,
(ENAREF) c/ Etat burkinabè).
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Le retrait fait disparaître les effets de l’acte administratif tant pour l’avenir
que pour le passé. Autrement dit, l’acte administratif qui a fait l’objet d’un
retrait cesse de produire des effets juridiques pour l’avenir mais aussi,
entraîne dans sa disparition les effets déjà produits. Le retrait correspond
à une annulation rétroactive. Le retrait va à l’encontre du principe de la
non rétroactivité. Il faut alors distinguer le retrait des actes administratifs
réguliers de celui des actes administratifs non réguliers.
Lorsque l’acte régulier a fait naître des droits, le retrait est impossible :
par exemple, le retrait d’une décision qui a régulièrement rapporté une
mesure disciplinaire n’est pas possible sauf, dans quelques cas. Le
retrait est possible lorsque l’administration le fait pour l’exécution d’une
loi.
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c'est-à-dire tendant à l’annulation de la décision, s’il est introduit, a toutes
les chances de prospérer : CE, 3 novembre 1922, Dame Cachet.
L’acte irrégulier non publié peut faire l’objet de retrait à tout moment.
B) : L’abrogation.
Elle fait disparaître les effets d’un acte administratif pour l’avenir.
Une décision « exécutoire » qui n’a pas fait naître des droits peut
toujours être abrogée.
Quand la décision a ait naître des droits, il faut distinguer deux cas :
- s’il s’agit d’une décision règlementaire, c’es-à-dire de portée
générale et impersonnelle, l’abrogation est toujours possible : en
effet, on n’a pas de droits acquis au maintien d’un règlement ; en
d’autres termes, l’administré ne peut pas réclamer que
l’administration garde un règlement en vigueur ;
- par contre s’il s’agit d’une décision individuelle qui a créé des
droits, l’abrogation ne peut pas intervenir en vertu de l’intangibilité
des effets de l’acte administratif. Comme dans l’hypothèse du
retrait, l’intangibilité signifie que l’abrogation n’est possible que si
un texte antérieur le permet et selon la procédure qu’il fixe. En
clair, l’abrogation ne peut intervenir que par le procédé de l’acte
contraire. En ce domaine, l’administration ne dispose pas d’un
pouvoir discrétionnaire mais d’une compétence règlementée.
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du juge. Autrement dit, l’administration n’a pas besoin, au préalable, de
l’intervention du juge pour faire valoir ses droits. La conséquence du
privilège du préalable est que c’est l’administré qui doit contester la
décision de l’administration. Dans ces conditions, l’administré se trouve
toujours dans la position de demandeur. La saisine d’une juridiction ne
suspend pas l’exécution d’un acte administratif.
§ 2 : Le sursis à exécution.
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B) : La réforme dans le système français.
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Dans certains cas, l’objet de la décision suffit à justifier l’urgence comme
dans les cas d’expulsion d’étrangers, de refus de renouvellement ou de
retrait d’un titre de séjour ou même en cas d’octroi d’un permis de
construire.
b) : Le moyen invoqué.
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Le pouvoir de sanction est un pouvoir exorbitant parce qu’il appartient à
une autorité étrangère aux juridictions pénales.
Le pouvoir de sanction existe aussi bien pour les actes administratifs que
pour d’autres domaines comme la législation économique.
Les sanctions administratives se rapprochent des sanctions pénales
sans se confondre à elles. Généralement, la sanction administrative est
destinée à sanctionner une faute. Il en découle un certain nombre de
conséquences : la répression administrative est indépendante de la
répression pénale c'est-à-dire que l’autorité de la chose jugée au pénal
ne lie pas en principe l’administration ; ainsi l’administré peut se voir
infligé une sanction administrative malgré un acquittement au pénal ; les
sanctions administratives peuvent se cumuler avec les sanctions
pénales ; les sanctions administratives sont applicables aux personnes
morales ; elles peuvent faire l’objet de transaction ; les décisions
infligeant des sanctions administratives sont des actes administratifs et
comme tels sont susceptibles du recours pour excès de pouvoir.
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on ne va pas demander au juge l’autorisation d’y envoyer des
pompiers » selon la célèbre formule du commissaire du
gouvernement Romieu.
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Comment opère-t-on la distinction entre les deux catégories de
contrats ? Quelle est la procédure de conclusion et quels sont les
problèmes que soulève l’exécution des contrats administratifs ?
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Par contre, la jurisprudence exige la présence d’une personne publique
pour qu’il y ait contrat administratif. Toutefois, la jurisprudence fait appel
à la notion de représentation et de mandat c’est-à-dire qu’un contrat,
conclu entre deux personnes privées, peut être un contrat administratif.
Par exemple, dans le cas du mandat, une personne publique donne
mandat à une personne privée de conclure le contrat en son nom.
Dans la seconde hypothèse est qu’une personne privée agisse pour le
compte d’une personne publique. Par exemple l’Etat burkinabé crée une
société à capitaux publics pour la construction des échangeurs au
Burkina (société des échangeurs). Cette société avec l’entreprise
SATOM pour la construction de l’échangeur du nord. On dira que la
société des échangeurs du Burkina agit pour le compte de l’Etat. Le
contrat avec SATOM est un contrat administratif.
La dernière hypothèse de la transparence. Par exemple l’Etat une
association pour la promotion de la sécurité routière qu’il finance
entièrement. Si cette association conclut des contrats avec des
personnes privés, ces contrats peuvent être des contrats administratif
car à travers cette association, c’est l’Etat qu’on voit. On dit que
l’association est transparente.
Dans la pratique, la jurisprudence utilise un critère alternatif à savoir le
choix par l’administration du procédé de droit public et l’objet même du
contrat qui, dans certains cas, le rend nécessairement administratif. A
cet effet, deux grandes étapes doivent être retenues dans l’évolution de
la jurisprudence : la première étape a été marquée par la notion de
« clause exorbitante » (CE 31 juillet 1912, Société des granits
porphyroïdes des Vosges. GA n° 29) et la seconde est liée à la notion de
service public.
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Il faut rapprocher de la notion de clause exorbitante, les contrats conclus
sous un régime exorbitant. Ces contrats sont administratifs même s’ils
n’ont pas un rapport direct avec le service et même s’ils ne contiennent
pas de clauses exorbitantes. Par exemple quand le législateur oblige les
parties à conclure un contrat et prévoit que l’administration tranche en
cas de désaccord. Par exemple la production d’électricité est libre au
Burkina. Mais la distribution est le monopole de la SONABEL. Si des
privés installent des centrales pour produire de l’électricité et sont obligés
de vendre leur production à la SONABEL et qu’en cas de désaccord sur
les prix, c’est l’Etat qui tranche.
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collaboration : c’est l’exemple des collaborateurs contractuels de
l’administration.
On distingue essentiellement :
- les délégations de service public : ce sont des contrats
administratifs écrits par lesquels une personne morale de droit
public ou de droit privé confie la gestion d’un service public
relevant de sa compétence à un délégataire dont la rémunération
est liée ou substantiellement assurée par les résultats de
l’exploitation du service ; les délégations de service public
comprennent : les régies intéressées, les affermages, les
concessions de service public.
- les marchés de travaux publics confient à un entrepreneur
l’exécution ou la conception et l’exécution d’un travail ou d’un
ouvrage public c’est-à-dire un travail ou un ouvrage au profit
d’une personne publique (construction d’une route, d’un barrage,
d’un aéroport) ; c’est un contrat administratif par détermination de
la loi ; il se caractérise par un pouvoir de contrôle rigoureux de
l’administration ;
- les marchés de fournitures : le marché de fournitures a pour objet
l’achat, le crédit bail, la location ou la location vente avec ou sans
option d’achat de biens de toute nature y compris des matières
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premières, produits, équipements et objets sous forme solide,
liquide ou gazeuse, ainsi que les services accessoires à la
fourniture de ces biens (mobilier de bureau, de consommables
informatiques etc.) ;
- les marchés de service sont relatifs à des prestations de service :
nettoyage des locaux de l’administration, prestations
intellectuelles par exemple.
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Le marché sur appel d’offres consiste donc à mettre les candidats en
concurrence mais l’administration est libre d’attribuer le marché au
concurrent de son choix. C’est un appel public à concurrence. Il
comporte trois variantes :
- l’appel d’offres ouvert direct ;
- l’appel d’offres ouvert en deux étapes ;
- et l’appel d’offres ouvert précédée d’une pré-qualification. A ces trois
variantes il faut ajouter le cas particulier des prestations intellectuelles.
L’appel d’offres ouvert est dit direct lorsque toute personne physique ou
morale remplissant les conditions peut soumettre une offre ou une
demande de pré qualification L’appel à soumissionner est porté à la
connaissance du public par une insertion dans la revue des marchés
publics et dans au moins un quotidien d’informations générales, national
ou international, et par affichage à la direction générale des marchés
publics.
Cette procédure peut être utilisée dans le cas de marché d’une grande
complexité ou l’autorité contractante souhaite faire son choix sur la base
de critères de performance et non de spécifications techniques
détaillées.
Par exemple, la construction d’échangeurs.
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Le recours à l’appel d’offres ouvert en deux étapes doit être motivé et
soumis à la direction générale du contrôle des marchés et des
engagements financiers.
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L’appel d’offre restreint la demande de prix écrite, la demande de
cotation et le marché de gré à gré sont les procédures exceptionnelles
retenus par le décret du 16 avril 2008.
C) : La demande de cotation.
Elle est relatives aux marchés dont le montant prévisionnel est inférieur à
un (5000 000) million de francs cfa toutes taxes comprises. Le
gestionnaire de crédit doit s’adresser à trois fournisseurs différents au
moins.
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l’entrepreneur ou le fournisseur de son choix et attribue le marché à celui
qu’elle a retenu.
Les contrats de gré à gré ne peuvent intervenir que dans des cas
limitativement énumérés à savoir :
- en cas d’extrême urgence et en lieu et place de l’entrepreneur ou
du fournisseur défaillant ;
- en cas d’urgence impérieuse motivée par des circonstances
imprévisibles ou de force majeure et ne permettant pas de
respecter les délais règlementaires nécessitant une intervention
immédiate, et lorsque l’autorité contractante n’a pas pu prévoir les
circonstances qui sont à l’origine de l’urgence ;
- lorsque les besoins ne peuvent être satisfaits que par une
prestation nécessitant l’emploi d’un brevet d’invention, d’une
licence ou de droits exclusifs détenus par un seul entrepreneur ou
un seul fournisseur ou un seul prestataire ;
- lorsque les marchés ne peuvent être confiés qu’à un prestataire
déterminé pour des raisons techniques ou s’il y a une nécessité
de continuer avec le même prestataire ou pour des raisons
artistiques ;
- lorsque les prestations requièrent la sélection d’un consultant en
raison de sa qualification unique ou de la nécessité de continuer
avec le même prestataire ;
- lorsque les prix unitaires des biens sont règlementés ou font
l’objet d’une tarification et que le montant du contrat est inférieur
à cent (100 000 000) millions de francs cfa toutes taxes
comprises
Dans tous les cas, il faut requérir soit l’autorisation du ministre chargé
des finances ou celle du conseil des ministres.
Les cahiers des charges sont des documents établis par l’autorité
contractante. Ils sont portés à la connaissance des éventuels
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soumissionnaires. Bien qu’élaborés unilatéralement, les cahiers des
charges sont des éléments constitutifs des contrats et ne peuvent pas
être modifiés une fois le marché conclu. Ils comprennent des
documents généraux et des documents particuliers selon l’article 77
du décret portant réglementation générale des marchés publics et des
délégations de services publics.
Ils ont pour objet, entre autres, la définition générale des prestations,
leurs conditions d’exécution et de réception. On peut citer : le cahier
des clauses techniques applicables aux travaux routiers, celui
applicable aux travaux de bâtiment, aux travaux de barrages en terre,
d’aménagements hydro- agricoles, aux fournitures et travaux de
canalisation et d’adduction d’eau de petite et moyenne importance,
aux travaux de forages et de puits etc.
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l’indication des articles des documents généraux qu’ils complètent ou
modifient.
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A Le gestionnaire de crédit.
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finances. L’attribution est approuvée sur proposition de la commission
d’attribution des marchés.
A) : Le pouvoir de sanction.
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Le pouvoir de sanction est reconnu à l’administration dans le but
d’assurer un bon fonctionnement du service public. Le pouvoir de
sanction existe pour toute une gamme de contrats et que
l’administration prononce elle-même. Le pouvoir de sanction existe
indépendamment des stipulations contractuelles. Mais, le pouvoir de
sanction reconnu à l’administration supporte des limites. Ainsi, les
sanctions pénales sont exclues pour le non respect des dispositions du
cahier des charges.
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pour les marchés de fournitures, la mise sous séquestre pour la
concession de service public.
C) : Le pouvoir de résiliation.
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Dans l’intérêt du service, l’administration peut mettre fin au contrat
administratif à tout moment. Il ne serait pas logique d’accepter des
prestations dont le service public n’a plus besoin. Le pouvoir de
résiliation est général et discrétionnaire c'est-à-dire qu’il s’applique à
l’égard de tous les contrats administratifs et est à l’initiative de
l’administration. Il est d’ordre public c'est-à-dire que l’administration ne
peut pas y renoncer à l’avance. En contrepartie, le cocontractant a droit
à une indemnité pour le dommage causé ou le gain manqué.
Il faut préciser que la résiliation est l’application du pouvoir de
modification unilatérale.
Le prix stipulé est irrévocable c'est-à-dire qu’il ne peut pas être remis en
cause par l’une quelconque des parties, surtout pas par l’administration
qui ne peut pas user de son pouvoir de modification unilatérale.
Toutefois, le contrat peut comporter une clause de révision des prix. Par
exemple le contrat peut prévoir qu’en cas de variation du prix des
matières premières atteignant un certain seuil (3 à 5 %), le cocontractant
est fondé à demander la révision du prix.
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L’autorité contractante ou son représentant dispose d’un délai de
quarante cinq (45) jours pour le paiement des avances, de soixante (60)
jours pour les acomptes et de quatre vingt dix (90) jours pour le solde. Le
dépassement des délais ouvre droit au paiement d’intérêts moratoires au
taux d’escompte de la BCEAO augmenté d’un point.
§ 1 : La force majeure.
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Elle se définie comme un évènement extérieur, indépendant des
cocontractants et empêchant l’exécution du contrat.
§ 2 : Le fait du prince.
On appelle fait du prince, toute mesure des pouvoirs publics qui rend
plus difficile et onéreuse l’exécution du contrat par le cocontractant. Les
mesures peuvent émaner soit de l’administration contractante, soit d’une
autre personne publique. La théorie du fait du prince introduit, dans les
contrats administratifs, la notion d’aléa administratif.
§ 3 : L’imprévision.
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service public et ses exigences constituent la justification première du
contrat administratif.
L’imprévision crée une situation extracontractuelle mais qui, en raison
de l’intérêt du service public, ne saurait libérer le cocontractant de ses
obligations. Mais, l’intérêt du service public réside aussi dans le fait que
l’administration doit avoir des cocontractants, d’où l’idée de
compensation.
La théorie de l’imprévision est d’ordre public. Quelles sont alors les
conditions d’existence de l’imprévision et quelles sont ses
conséquences.
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- l’imprévision est une sorte de mécanisme provoqué de révision
des contrats administratifs ; face à la situation extracontractuelle
créée, en effet, par l’imprévision, il est logique que les parties
concluent un nouvel accord ; mais le juge ne peut y procéder lui-
même, c’est pourquoi, il invite les parties à y procéder ; dans la
mesure où ce nouvel accord ne peut être réalisé, il alloue une
indemnité au cocontractant de l’administration en prenant comme
référence le prix limite ; cette indemnité couvre seulement une
partie du déficit provoqué par les charges extracontractuelles
nées de l’imprévision ;
§ 1 Le juge du contrat.
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§ 2 : L’arbitrage.
Une autre voie de règlement des litiges est l’arbitrage à condition qu’une
clause compromissoire conforme aux dispositions de l’acte uniforme de
l’OHADA relatif à l’arbitrage soit expressément prévue dans le contrat. Il
s’agit pour les parties (les protagonistes) de désigner un tiers pour
trouver une solution à leur différend. L’entrepreneur peut donc, à défaut
d’un règlement à l’amiable, recourir à l’arbitrage. L’entrepreneur doit
néanmoins saisir le juge administratif afin qu’il prenne des mesures
indispensables à la conservation de ses droits.
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