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Partie 2: les moyens juridiques de l’action administrative

Chapitre 1 : l’acte administratif unilatéral

I-caractères généraux des AAU

1. L’identification des actes administratifs unilatéraux

Les actes administratifs unilatéraux peuvent prendre des formes variées : décret, arrêté, décision
NB: acte unilatéral n’est pas synonyme de décision exécutoire. Il n’y a décision que lorsque la manifestation
de volonté de son auteur se traduit par l’édiction d’une norme ayant pour but de modifier, ou de maintenir
en l’état(les cas de refus), l’ordonnancement juridique...
(lorsque les personnes morales de droit privé exécutent des actions pour le service public, elles peuvent
prendre des actes administratifs)

1.1 La notion d’acte administratif unilatéral


-L’AAU, l’acte juridique adopté unilatéralement par une autorité administrative, portant sur
l’ordonnancement juridique et affectant les droits ou les obligations juridiques des tiers sans leur
consentement
-l’AAU: l’expression du privilège du préalable, i.e, le pouvoir de prendre des décisions qui s’imposent et
qui sont présumées légales
⚫ L’administration n’a pas besoin d’une autorisation du juge pour agir
⚫ Bien plus, l’administration ne peut pas demander au juge le prononcé des mesures qu’elle a le pouvoir
de décider seule: CE 1913, préfet de l’Eure

1.1.1 L’acte administratif émane d’une personne publique


⚫ Le décret du président de la République ou du Premier ministre
⚫ La délibération du conseil municipal ou
⚫ L’arrêté du maire et du préfet

Toutefois le juge administratif reconnaît la qualité d’acte administratif unilatéral à des actes édictés par des
personnes privées gérant un service public et disposant des prérogatives de puissance publique (CE 13
JANVIER 1961 MAGNIER)
-par exemple, le cas des fédérations sportives ou des ordres professionnels (ordre des avocats, des
médecins...)
-dans un arrêt Époux Barbier du 15 janvier 1968, le TC a reconnu à certaines dispositions du règlement
intérieur d’Air France un caractère administratif

Le règlement d’Air France faisait alors interdiction aux hôtesses de se marier. Le juge des conflits a estimé
qu’une telle disposition apparaissait comme touchant à l’organisation du service et conféré à l’acte litigieux,
dans son intégralité un caractère administratif

Les actes pris par une personne de droit privé dans ce cadre, pourront faire l’objet d’un recours pour excès
de pouvoir devant le juge administratif
1.1.2 L’acte administratif affecte l’ordonnancement juridique

Décision exécutoire
L’acte administratif unilatéral entraîne des conséquences juridiques par la seule volonté de son auteur
Il crée des droits et des obligations à la charge de l’acte
Dès que ces actes modifient la situation de leurs destinataires, ces derniers peuvent former un recours pour
excès de pouvoir devant le juge administratif pour en demander l’annulation
-ce sera par exemple le cas d’octroi ou de refus d’une autorisation (permis de construire ou titre de séjour
pour un ressortissant étranger)
-ce sera également le cas d’une réglementation modifiant les conditions d’octroi de ces autorisations
individuelles (Plan Local d’Urbanisme)

Décisions non-exécutoires
Au contraire, certains actes émanant de l’administration ne sont pas considérés comme des décisions, car
ils ne modifient pas l’ordonnancement juridique et par conséquent ne peuvent pas faire l’objet d’un recours:

-les actes préparatoires: c’est-à-dire les actes qui concourent à l’édiction d’un acte administratif mais ne
constituent pas en eux-mêmes la décision (rapports, notes, réponses faites aux parlementaires, avis
obligatoires ou facultatifs)
-les circulaires (et les directives): qui sont des documents formulés à l’intention des agents et constituent
des instructions que les ministres adressent à leur administration en vue d’une application uniforme du droit.
Si une circulaire contient des dispositions à caractère général en faisant grief aux administrés, elle doit etre
qualifié de circulaire impérative (CE 18 décembre 2002 Duvignères)
-les mesures d’ordre intérieur, qui sont de simples mesures d’organisation du service et qui ne peuvent
donc faire l’objet d’un recours (affectation d’un élève dans une classe, affectation d’un agent à certaines
fonctions)

1.2 La classification des actes administratifs unilatéraux

1.2.1 Les actes réglementaires et les décisions individuelles


Les actes réglementaires sont ceux qui ont une portée générale et impersonnelle comme la loi
Les décisions individuelles sont les actes par lesquels une autorité administrative décide d’octroyer ou de
refuser un avantage à une seule personne nommément désignée (octroi ou refus d’un permis de construire)

1.2.2 Les décisions explicites et les décisions implicites


Le plus souvent, les décisions administratives prennent la forme d’un arrêté mais le silence gardé par
l’administration peut également faire naître une décision administrative
Le silence gardé par l’administration pendant plus de 4 mois vaut décision de rejet
(Art 137.4, LO n°2004-036 du 1er octobre 2014, relative à l’organisation... CS et les 3 Cours la composant)

1.2.3 La décision sui generis


Il peut n’etre ni réglementaire (car n’établissant pas de norme générale et impersonnelle) ni individuel (car
ne visant personne): cet acte particulier est parfois appelé acte intermédiaire ou décision d’espèce (ex:
déclaration d’utilité publique: CE Ass 22 février 1974, ADAM)

1.2.4 Le régime juridique des actes administratifs


Le régime juridique des AAU peut etre examiné au travers des conditions d’élaboration de l’acte, des
conditions et des modalités de son exécution et enfin de sa disparition

II- l’élaboration de l’acte administratif


Tout acte administratif unilatéral doit etre édicté dans le respect de la légalité
-moyens de légalité externe: l’incompétence et les vices de forme et de procédure
-moyens de légalité interne: l’erreur de fait/de droit, le détournement de pouvoir ou de procédure,
violation directe de la loi
Le non-respect de ces règles est sanctionné dans le cadre du recours pour excès de pouvoir

2.1- la compétence de l’auteur de l’acte


Contenu des règles de compétence
-Ratione materiae: compétence quant à la matière /objet de l’acte
-Ratione loci: compétence dans l’espace
-Ratione temporis: compétence dans le temps

Les aménagements: les délégations de compétence


-raisons: éviter la lenteur, la paralysie de l’administration
-délégation de pouvoir-délégation de signature
-délégations explicites, limitées et publiques

Régimes de délégation:
Deux formes de délégation:
-délégations de pouvoir: impersonnelles, dessaisissent l’autorité qui délègue son pouvoir de sa compétence
au profit du délégataire
-délégations de signature: personnelles, cessent dès que le délégataire change: l’autorité délégante peut
toujours exercer ses compétences.

Les infractions aux règles de compétence:


-usurpation de fonction: accomplissement d’un acte administratif en dehors de tout pouvoir légal (i.e un
particulier ou un agent administratif intervenant dans des fonctions qui ne relèvent pas de leur compétence)
-empiétement de fonctions: ingérence d’une autorité administrative dans un domaine réservé soit à
l’autorité supérieur soit à l’autorité inférieure.

L’incompétence est ce qu’on appelle un moyen d’ordre public:


-cela veut dire que le juge examine d’office la compétence de l’auteur de l’acte contesté devant lui, même
si le requérant ne lui demande pas d’annuler pour incompétence
-l’incompétence conduit à l’annulation contentieuse (cf RPEP)

2.2 Le respect des règles de procédure


-le respect du CONTRADICTOIRE (principe des droits de la défense, de la présomption d’innocence)
-toute mesure prise en considération de la personne doit etre précédée d’une procédure permettant à
l’intéressé de discuter de la décision envisagée (CE 1944, DAME VEUVE TROMPIER GRAVIER, 1956
NEGRE)

Les types de procédure:


-les procédures consultatives: les textes ou la jurisprudence prévoient que certaines décisions
administratives ne peuvent être prises qu’au vu d’un avis rendu par un organisme consultatif
-avis facultatif
-avis préalable: l’autorité administrative doit prendre au préalable l’avis mais n’est pas obligée de le suivre
-avis conforme: l’administration sera liée par l’avis

-lorsque l’avis est facultatif, l’administration concernée conserve sa liberté d’apporter à son texte toutes les
modifications qu’elle souhaite, et sans avoir d’obligation de saisir à nouveau l’organisme en question
-dans le cas d’un avis obligatoire, l’administration ne peut renoncer à la consultation que si elle renonce à
sa décision et, lorsqu’elle a procédé à la consultation, elle ne dispose que de deux possibilités:
⚫ Soit prendre la décision qui avait été soumise à la consultation, sans tenir compte de l’avis (puisque
répétons-le, l’obligation ne porte que sur la demande de consultation)
⚫ Soit adopter une décision conforme à l’avis rendu

Procédure et forme
Le vice de procédure entache le processus même de l’élaboration de l’acte
Le vice de forme concerne la présentation extérieure de l’acte:
-l’existence d’un acte écrit lorsque cette forme est exigée (certains ordres actes de l’administration peuvent
être verbaux, gestuels ex: les policiers de la circulation qui organisent la mobilité des voitures)
-la présence d’une motivation et d’une signature

2.3 respect des règles de forme


Le principe de l’absence de formalisme
-des décisions gestuelles (agent de police levant le bras au carrefour) voire verbales (un chef de service qui
demande à un agent municipal de cesser ses fonctions) (CE 1993, Union syndicale professionnelle des
policiers municipaux)

Sauf texte contraire, les décisions des maires, préfets, ministres peuvent être incluses non dans un arrêté en
bonne et due forme mais aussi dans une simple lettre, une circulaire, une note. (s’il s’agit de l’organisation
INTERNE du service seule)

Par contre, les décisions du PR et du PM doivent prendre la forme d’un décret avec visas, (vu la constitution,
vu la convention internationale sur..., vu la loi organique,vu la loi ordinaire, vu l’ordonnance....) dispositifs
en articles et contreseings (contresigner: le PR et un ministre précis qui signent tous deux sur la décision car
ce dernier se chargera de l’exécution du décret pris par le PR, si c’est PM et les M concernés par la décision
qui signent : c’est au nom du principe de la solidarité gouvernementale) exigés par la Constitution

Certaines décisions peuvent être implicites: le silence gardé par l’administration pendant 4 mois vaut
décision de rejet (Art 137, 4, LO n° 2004-036 du 1er octobre 2014)

Signature et contreseing:
-l’article 62 de la Constitution prévoit que les actes signés par le PR doivent être contresignés par le PM et
le cas échéant par les Ministres concernés
-l’article 67 de la Constitution prévoit que les articles du PM sont contresignés par les ministres chargés de
leur exécution

Responsabilité collégiale
-le principe du parallélisme des formes
Ce principe signifie que lorsqu’une décision administrative a été prise en respectant certaines formes, en cas
de silence du texte, la décision inverse (cf. Acte contraire) ne peut être prise qu’en suivant la même
procédure (CE Sect 18 novembre 1938, Société languedocienne de TSF)
(si c’est le PR qui a pris la décision, lui seul a le pouvoir, la compétence de la retirer, la révoquer, l’abroger)
(décision de révocation doit être prise par la même autorité qui a décidé de la *nomination)

-une règle de forme essentielle: la motivation


-la motivation est l’exposé des motifs de la décision, c’est-à-dire des considérations de fait ou de droit qui
constituent le fondement de la décision
Le principe est l’absence d’obligation de motivation pour l’administration (quand c’est une décision
favorable à l’administré: pas besoin de motiver)
-exceptions au principe:
⚫ les décisions administratives individuelles défavorables: mesures de police, sanctions, refus
d’autorisation
⚫ Les décisions administratives individuelles qui dérogent aux règles générales fixées par la loi ou le
règlement (exemple: interdiction de sortir du territoire: il faut donner la motivation en même temps que
la décision, surtout si ce type de décision est défavorable)
Ces décisions échappent à l’obligation de motivation en cas de:
-secret protégé par la loi (question de secret professionnel: secret de défense nationale: la police, les forces
de l’ordre...)
-urgence absolue (vatobe qui risque de tomber lol)
-décision implicite

Les juges distinguent les vices de forme substantiels*(ex: manque de signature, faux en signature, non
respect des règles de sécurité sur internet: les IP, cookies, captcha...) des vices non substantiels* qui ne
sont pas susceptibles d’ entraîner l’annulation de l’acte contesté (ce ne sont pas tous les vices qui vont
annuler une décision administrative) (quand on peut corriger, rajouter un détail, que l’oubli ou la faute n’est
pas si grave? On peut ne pas annuler l’acte administratif)

2.4 Respect des règles de fond


Les règles de fond de valeur constitutionnelle comme le principe d’égalité, de valeur législative (par ex; un
règlement pris pour l’application de la loi doit respecter le contenu de cette loi)
Les PGD: la non-rétroactivité des lois (CE 1948 Soc du journal l’Aurore)
-Respect du contenu des règlements qu’ils exécutent
-Respect du contenu des actes administratifs réglementaires sur le fondement desquels ils sont pris (CE
1931, Ville de Clamart) (si on prend un arrêté d’application, ça devra être conforme au décret y étant relatif:
ici le décret est le fondement de l’ arrêté)

III- l’application des actes administratifs unilatéraux


-L’entrée en vigueur de la décision exécutoire
-l’exécution par les particuliers
-la perte de vigueur de la décision exécutoire

3.1 L’entrée en vigueur de la décision exécutoire


-l’existence même d’un acte administratif n’est pas subordonnée à sa publication ou à sa notification et il
peut donc faire l’objet d’un recours pour excès de pouvoir dès sa signature (car il faut s’occuper de plusieurs
formalités vis-à-vis de la préparation de sa publication/notification)
-cependant, il ne sera opposable aux administrés qu’à compter de son entrée en vigueur, c’est-à-dire après
l’accomplissement de certaines formalités de publicité:
-pour les actes réglementaires: PUBLICATION (ex: les décrets présidentiels) (publiés par tous les moyens:
multimédias, dans le journal officiel...)
-pour les décisions individuelles NOTIFICATION à l’intéressé, en général par simple lettre (octroi d’une
bourse présidentielle)

La publication des actes réglementaires


-les actes réglementaires édictés par les autorités de l’Etat produisent leurs effets à l’égard des administrés
à compter de leur publication au journal officiel ou dans les bulletins officiels des ministères
-les actes des collectivités territoriales produisent leurs effets à compter de leur publication par voie
d’affichage ou d’insertion dans la presse, et de leur transmission au représentant de l’Etat (chefs de districts
et préfets de l’Etat) (nommé par ministre de l’intérieur et de la décentralisation, territorialement compétent:
le chef de district au niveau d’un district: exerce un contrôle de légalité, quand le maire prend un arrêté)
13/02/23

La notification des décisions individuelles


Les décisions administratives individuelles prises par les autorités de l’Etat entrent en vigueur dès leur
notification à leur destinataire
Une fois entré en vigueur, l’acte administratif (acte réglementaire et décision individuelle) ne produit ses
effets que pour l’avenir
-en principe, les actes administratifs ne peuvent avoir d’effet rétroactif (CE 25 JUIN 1948, Sté journal
l’Aurore)

Exceptions au principe de non-rétroactivité des actes administratifs


-une loi peut prévoir expressément ou implicitement que ses décisions d’application auront un effet
rétroactif
-il s’agit d’une mesure de régularisation (ex : révocation d’un fonctionnaire pour abandon de poste)
-lorsque la décision tend à tirer les conséquences d’une annulation pour excès de pouvoir (si acceptation du
recours : c’est comme si la décision d’affectation est annulée rétroactivement à compter de la date de prise
de cette dite décision)

L’annulation par le juge d’une décision administrative a un effet rétroactif

3.2 L’exécution de l’AAU par les particuliers

-Une fois entré en vigueur l’acte administratif peut donc être exécuté puisqu’il bénéficie d’une présomption
de légalité

-cela signifie que même si un administré conteste la légalité d’un acte administratif, son recours devant le
juge administratif n’est pas suspensif

-toutefois un sursis à exécution peut être ordonné lorsque l’exécution risque de causer des dommages
irréparables pour l’administré (ce n’est pas qu’il refuse d’y aller mais il demande de ne pas y aller pendant
un certain délai pour des causes de maladies : traitement par exemple) (LO n°2004-036 du 1er Octobre
2004 art 186 et relative à l’organisation de la CS et les 3 cours la composant)
14/03/2023 (SEMESTRE 2)

Sanctions pour inexécution

Si l’administré refuse d’exécuter l’acte de sa propre volonté, (une résistance certaine), l’administration
dispose de plusieurs moyens pour le contraindre à exécuter ses obligations
L’Administration peut recourir à l’exécution d’office ou forcée sans autorisation préalable d’un juge.
Le recours à l’exécution forcée n’est toutefois possible que dans 3 hypothèses, (sinon risque de voie de
fait)
• L’administration ne dispose d’aucune autre solution et les mesures d’exécution forcée doivent être
strictement nécessaires à l’exécution de l’acte (TC 2 DEC 1902, STE IMMOBILIERE DE SAINT
JUST)
• Lorsqu’un texte de loi l’autorise (ex : Code de la route, mise en fourrière des véhicules),
• En cas d’urgence

L’exécution forcée
Quant à la légalité de l’exécution forcée, elle est subordonnée à la réunion de 3 conditions :
• Que l’exécution forcée trouve sa source dans un texte de loi précis
• Que l’administration se soit heurtée à une « mauvaise volonté caractérisée » des intéressés
• Que l’exécution forcée ne tende qu’à la réalisation d’une opération prescrite par la loi

Le recours à l’exécution forcée est encadré et limité. Si l’administration excède ses pouvoirs, elle est
sanctionnée par le juge
D’une part, en effet, l’administration procède à l’exécution forcée à ses risques et périls et si la
décision dont elle a cherché l’exécution est par la suite annulée, elle s’expose à devoir verser des
dommages et intérêts (CE 27 FEV 1903 ZIMMERMAN rec, p180)
D’autre part, le recours à l’exécution forcée peut être illégal alors même que la décision dont
l’administration a recherché l’exécution est légale
- La responsabilité de l’administration peut alors être engagée soit devant les juridictions
administratives, s’il n’y a pas eu atteinte au droit de propriété ou à une liberté fondamentale (CE 8
AVRIL 1961 DAME KLEIN Rec p.216 D 1961 p.587 concl Henry), soit devant les juridictions
judiciaires dans le cas inverse, où l’on dira qu’il y a voie de fait)
- Ainsi par exemple, l’exhumation de corps viole « le respect aux tombes des morts » et se révèle
constitutive d’une voie de fait

En situation extrême, l’administration peut recourir à des sanctions pénales pour violation d’un
règlement administratif (poursuite devant le juge répressif)
Des sanctions administratives émanant d’une autorité administrative contre un administré qui
refuse de se plier aux obligations découlant d’un acte administratif (fermeture d’un débit de
boissons, amende, blâme, retrait d’autorisation ou d’agrément *)
Sanctions prévues par la loi (CE 16 JANV 198, STE VAROISE DE TRANSPORT concl
Bacquet)
IV- LA DISPARITION DE L’ACTE ADMINISTRATIF

Les AA peuvent prendre fin dans plusieurs hypothèses

-l’annulation pour excès de pouvoir par le juge administratif

-caducité ou péremption : la décision n’a qu’une durée limitée dans le temps (le terme extinctif met fin à
l’acte pour l’avenir mais ses effets se maintiennent)

-la réalisation de la condition résolutoire*


(La condition résolutoire entraine la disparition de l’acte ab initio, dès son départ ainsi que des effets de
l’acte)

21/03/2023

-L’inexistence des circonstances : (un cyclone qui change de direction lol)


L’inexistence : l’acte est qualifié de « nul et de nul effet » ou de « nul et non avenu » par le juge pour une
illégalité particulièrement grave. (Les circonstances ont été mal prévues, ont changées)
▪ Inexistence juridique (ex : empiètement par le préfet sur les pouvoirs du juge CE, 31 MAI
1957 ROSAN GIRARD)
▪ Inexistence matérielle (ex : mesures prises par délibération d’un conseil municipal n’étant
rattachées à aucune séance de ce conseil : CE 28 FEV 1986 PREFET DES LANDES)

-le changement des circonstances (CE 10 Janvier 1930 DESPUJOL)


➢ Bouleversement des circonstances de fait (naturel, pas établit, causé par l’homme : ex : les
cataclysmes naturels) (CE 10 JANVIER 1964 SIMONNET)
➢ Changement des circonstances de droit (CE 10 JANV 1964 SYNDICAT NATIONAL DES
CADRES DES BIBLIOTHEQUES) (ex : la JIRAMA qui a été privatisé, aux mains
d’étrangers résidant à Mada)

Respect du principe de mutabilité

La disparition est parfois le fait du juge ou celui de l’administration (le plus souvent et au nom du principe
de mutabilité du service public qui signifie que le service public doit être adapté à l’évolution des besoins
collectifs et aux exigences d’intérêt général)

Ainsi, l’administration peut décider d’abroger un texte pour en établir un nouveau qui modifierait le prix
d’un parking, d’un tarif hospitalier. Les usagers et agents du service public ne peuvent pas invoquer de
droits acquis liés à la situation antérieure. (Tout le monde doit le respecter) (En mode : « la situation
antérieure nous arrangeait bien, pourquoi vous changez comme ça »
(Les parkings des aéroports aussi, l’intervalle des couts de l’électricité par la JIRAMA par exemple).

(La mairie, l’Administration a besoin d’argent pour les travaux d’intérêt général, pour réparer des
infrastructures, faire des projets, donc pour y remédier ils augmentent le cout des moyens qui leur permettent
de remplir la caisse de l’Etat à travers les loyers des lieux publics, etc…)
LA REVOCATION PAR L’ADMINISTRATION DE SES PROPRES DECISIONS

2 hypothèses à distinguer :
-l’abrogation
-le retrait

L’abrogation de l’acte :

L’abrogation d’un acte réglementaire est toujours possible car nul n’a un droit acquis au maintien d’une
réglementation (nos droits disparaissent lorsque le règlement a été abrogé)
-l’acte abrogé disparait et cesse de produire ses effets pour l’avenir (vos droits acquis sont respectés même
si vous êtes abrogés, askip vous avez le droit de toujours voyager aux frais de la compagnie même si vous
n’êtes plus hôtesse de l’air dans celle-ci ?)
-l’administration peut à tout moment mettre fin à une réglementation ou la modifier à condition de respecter
le parallélisme des formes : seule l’autorité qui a édicté la réglementation peut y mettre un terme. (On
raisonne non pas en type de décision administrative ni de personne physique, mais d’autorité, si l’autorité a
un « empêchement » pour prendre la décision inverse, il y a délégation de signature/pouvoir, autorité « par
intérim »)

Le retrait rétroactif
- Le régime juridique du retrait est dominé par les notions d’actes réguliers/irréguliers (pas conformes
au principe de légalité), d’une part, et d’actes créateurs (ex : décision d’octroi d’une bourse) /non-
créateurs de droits (ex : décision de refus), d’autre part

Acte régulier non-créateur de droits Acte irrégulier non-créateur de droits


Le retrait est toujours possible à tout moment et Le retrait est possible à tout moment (CE octobre
sans conditions ?? 1976 BUSSIERE)
Par exemple : retrait d’une sanction infligée à un Exemple : un acte obtenu par fraude de
fonctionnaire l’administration (fausse déclaration)
Un acte précaire et révocable : une autorisation -les actes inexistants (usurpation de pouvoir de
d’occupation du domaine public l’autorité administrative)
NB : une révocation régulière ne peut être retirée,
car elle a été créatrice de droit au profit du
successeur

Acte régulier créateur de droits Acte irrégulier créateur de droits


Le retrait est impossible. Toutefois, le retrait peut Durant le délai de 3 mois à partir de l’édiction de
être opéré dans 2 cas : l’acte : délai du recours contentieux
-lorsqu’il est autorisé par la loi CE 3 NOVEMBRE 1922, DAME CACHET)
-lorsqu’il est demandé par le bénéficiaire de l’acte Exemple : nomination irrégulière (acte illégal)
sous réserve des droits acquis par les tiers NB : CE ass 26 OCT 2001, Temon, CE 6 MARS
Exemple : la nomination d’un fonctionnaire, la 2009, Coulibaly (délai de 4 mois suivant la prise
délibération d’un jury qui confère un titre de décision, c’est-à-dire à compter de la
signature). Le délai pendant lequel
l’administration peut retirer l’acte n’est plus le
même que celui du recours
28/03/2023
La problématique du retrait des actes administratifs

Le retrait est opéré par l’administration mais il a les mêmes effets que l’annulation par le juge
Le retrait est rétroactif. Cela signifie que l’acte est censé n’avoir jamais existé et donc cela suppose
que l’administration revienne sur les situations juridiques générées par l’exécution de l’acte avant qu’il
ait été retiré
Tous les actes administratifs ne peuvent pas être retirés
- Les actes réglementaires ne peuvent pas faire l’objet d’un retrait en raison du PGD de
non rétroactivité des règlements administratifs
- Le problème du retrait des actes administratifs se circonscrit donc au retrait des actes
non réglementaires
Il faut savoir si l’acte non réglementaire est créateur ou non de droit. Les règlements ne peuvent faire
l’objet que d’une abrogation
Le problème du retrait n’intéresse que les actes créateurs de droit car les actes non créateurs de droit
peuvent être retirés par l’administration pour des raisons d’illégalité ou des raisons d’inopportunité
Le retrait des actes individuels créateurs de droit pose le plus de problème : leur retrait est inséré dans
des conditions rigoureuses pour des raisons de sécurité juridique

NOTE : le retrait d’un acte réglementaire qui a fait l’objet d’une application effective n’est possible
que pour illégalité et aussi longtemps que le règlement est susceptible d’annulation par le juge : CE
Sect 14 NOVEMBRE 1958, PONARD CE 15 AVRIL 1988, SOCIETE CIVILE LE TAHITI (la
jurisprudence Ternon ne visant que les décisions individuelles n’est pas applicable)

V- LE POUVOIR REGLEMENTAIRE
Le pouvoir réglementaire est le pouvoir d’adopter des actes réglementaires, c’est-à-dire des AAU de
caractère normatif à portée générale et impersonnelle
On les distingue à ce titre des actes administratifs individuels

1) Notion de règlements :
Règlement= règle générale, impersonnelle, obligatoire, imposée par une autorité administrative

2) Domaine du pouvoir réglementaire


- Domaine de la loi art 95 C° 2010 (compétence législative= compétence d’attribution)
- Domaine du règlement= art 97 C° 2010 (compétence règlementaire= compétence de droit
commun) **

TYPES DE REGLEMENTS :
- Règlements d’exécution des lois : règlements dérivés
Ils sont pris en vertu de l’article 65.5 de la Constitution selon lequel « le Premier Ministre… assure
l’exécution des lois »
- Règlements autonomes : des actes pris spontanément par le Gouvernement et de manière
exclusive concernant les autres matières que celles réservées à la loi
En vertu de l’article 97 de la Constitution, « les matières autres que celles du domaine de la loi ont un
caractère réglementaire »

3) Les autorités investies du pouvoir réglementaire


▪ Les autorités publiques : Président de la République, Premier Ministre (Art 54.3 C° 2010,
Art 65.6)
▪ Les ministres dans certaines hypothèses : exercice du contreseing, en vertu délégation du PM
▪ Autorités délibérantes et exécutives des collectivités locales et des établissements publics
▪ Les autorités administrant les organismes privés chargés d’une mission de service public :
les sociétés gérant des SPIC, les ordres professionnels
Les contrats administratifs
04/04/2023

Le caractère administratif d’un contrat est établi objectivement. Il résulte :


-soit de la loi
-soit des critères jurisprudentiels

A- Les contrats administratifs par détermination de la loi :


En conséquence de dispositions législatives, certains contrats conclus par l’administration sont
toujours considérés comme des contrats administratifs
- Les marchés (contrats) conclus en application du code des marchés publics
- Les contrats de vente d’immeubles du domaine privé de l’Etat (la loi du 28 pluviôse an VIII
(17 FEV 1800)
- Les marchés de travaux publics (loi du 28 pluviôse an VIII)
- Les contrats comportant occupation du domaine public
(TC 12 DEC 2005, ASSOCIATION SPORTIVE DE KARTING SEMUROIS)

B- Les critères jurisprudentiels


- Conditions tenant à la personne des contractants
- Un contrat ne peut être un contrat administratif que si au moins une personne publique y est
partie directement ou indirectement : Etat, collectivité territoriale (province, région,
commune), établissement public, etc…

Ainsi donc, un contrat conclu entre deux personnes publiques est présumé administratif
- Mais c’est une présomption simple. Le contrat n’est effectivement administratif que s’il
satisfait aux autres critères jurisprudentiels
Exemples :
- TC 7 OCT 1991 CROUS de l’académie de Nancy-Metz contrat conclu entre deux personnes
publiques et jugé administratif (cf. Service public)
- CE 11 MAI 1990, Bureau d’aide sociale de Blénod-lès-Pont-à-Mousson : contrat conclu entre
deux personnes publiques et considéré comme un contrat de droit privé

A l’inverse, un contrat conclu entre deux personnes privées ne peut être un contrat administratif
même si l’une de ces personnes gère un service public (CE 13 DEC 1963 SYNDICAT DES
PRATICIENS DE L’ART DENTAIRE)

Pourtant il arrive que le juge administratif qualifie le contrat administratif un contrat intervenu
entre deux personnes privées
A cet égard, une condition s’impose : c’est qu’une personne publique soit partie au contrat
Cette condition peut être remplie de trois manières :

✓ La présence directe d’une personne publique à la conclusion d’un contrat

- Une personne publique (Etat, région, commune) conclut directement un contrat avec une
personne privée ou avec une autre personne publique
- Mais parfois, au lieu de participer directement à la conclusion du contrat, la personne publique
peut se faire représenter par une personne privée. Cette représentation revêt la forme du
mandat ou l’action pour le compte de…

La personne publique- le mandant : donne mandat à une personne privée : le mandataire, pour
conclure un contrat au nom et pour le compte de la personne publique

L’action pour le compte d’une personne publique :


- Le juge admet que l’on puisse agir pour le compte d’une personne sans être son mandataire
(TC 8 JUILLET 1963 ENTREPRISE PEYROT C/SOCIETE DE L’AUTORITE ESTEREL-
COTE D’AZUR)
- En l’espèce, la Société de l’autorité Esterel-Cote d’Azur – SEM, donc personne privée, a
conclu avec l’Etat- personne publique, un contrat de concession. En vertu de ce premier
contrat, elle construit et exploite l’autoroute du Soleil. Il s’agit de concession de travaux
publics, donc ce contrat est un contrat administratif- Cf loi du 28 pluviôse an VIII
Ultérieurement, la Société de l’autoroute Esterel-Cote d’Azur (personne privée, rappelons-le)
passe un deuxième contrat avec l’entreprise Peyrot qui est également une personne privée. Ce
contrat associe l’entreprise Peyrot à la construction de l’autoroute
- La « construction de routes nationales ou d’autoroutes » a le caractère de travaux publics et
appartient par nature à l’Etat, les contrats passés en vue de cette construction sont soumis aux
règles de droit public (TC)

Ainsi même en l’absence de mandat, une personne privée peut être réputée agir pour le
compte d’une personne publique Cf aussi TA Lyon 1er OCT 1996, M LORIDANT.
Cette solution a été d’abord limitée aux contrats conclus pour la construction d’autoroutes
puis, elle a été étendue notamment :
❖ A des contrats conclus pour l’amélioration du territoire (CE SECT 30 MAI 1975, SOCIETE
D’EQUIPEMENT DE LA REGION MONTPELLIERAINE)
❖ A des contrats relatifs aux centrales nucléaires (TC 10 MAI 1993, SOCIETE WANNER
ISOFI ISOLATION ET SOCIETE NERSA)
❖ La personne privée transparente (CE 21 MARS 2007, COMMUNE DE BOULOGNE-
BILLANCOURT C/ SOCIETE MAYDAY SECURITE)
- Une personne privée est créée à l’initiative d’une personne publique qui en contrôle
l’organisation et le fonctionnement et qui lui procure l’essentiel de ses ressources
- On peut en fait assimiler la personne privée à l’un des services de la personne publique

La présence d’une personne publique est une condition sine qua non, une condition invariablement
exigée
Cette condition est nécessaire mais non suffisante

✓ Les conditions supplémentaires


• Mais un contrat n’est effectivement administratif que s’il satisfait, en plus, à l’une des
conditions suivantes :
- Le contrat renferme une ou plusieurs clauses exorbitantes du droit commun
- Le contrat est en relation avec l’exécution d’un service public

1) Présence de clauses exorbitantes du droit commun :


- CE 31 JUILLET 1912, SOCIETE DES GRANITS PORPHYROIDES DES VOSGES (rec
p.909, conclusion Léon Blum)
- Exceptions : les contrats conclus entre les SPIC et leurs usagers en vue de fournir à ces
derniers des prestations de services (CE SECT 13 OCT 1961 ETABLISSEMENTS
COMPAGNON-REY, TC 17 DEC 1962 DAME BERTRAND)

A quoi reconnait-on les clauses exorbitantes ?


Clause= disposition d’un contrat
Exorbitante= ex orbita, hors de la voir tracée, hors du droit commun, différente d’une clause de droit
privé
- La clause exorbitante, clause introuvable dans les contrats de droit privé parce qu’elle y serait
illégale
- Clause exceptionnelle en droit privé parce que fort inégalitaire exemples :
• La clause permettant à l’administration de contrôler les résultats financiers, les tarifs ou le
personnel de son cocontractant
• Plus généralement, toute clause habilitant la personne publique à contrôler l’activité ou la
situation de son cocontractant

2) La relation avec l’exécution d’un service public


En pratique, cette relation peut prendre l’une des trois formes suivantes :

a- Le contrat d’habilitation à gérer un service public ou d’association à l’exécution même


du service public : est administratif un contrat qui a pour objet soit de confier au
cocontractant de la personne publique la gestion d’un service public (SPA, SPIC), soit de l’y
associer directement (CE SECT 20 AVRIL 1956, EPOUX BERTIN : en l’espèce, contrat
verbal relatif à la nourriture de réfugiés sur le point d’être rapatriés, contrat d’habilitation à
gérer un service public)
b- Le contrat de recrutement d’une personne dans un service public administratif géré par
une personne publique :
Deux étapes dans l’évolution jurisprudentielle

Première étape : CE SECT 4 JUIN 1954 AFFORTIT ET VINGTAIN


Ces deux arrêts exigent une participation directe à l’exécution d’un SPA ou encore une
participation à l’exécution même d’un SPA

La personne publique conclut un contrat avec un particulier. Objet : l’emploi du particulier


dans un service public administratif. Participation directe : le particulier y exerce les
fonctions qui relèvent de la spécialité du service

Deuxième étape : TC 25 MARS 1996 PREFET DE LA REGION RHONES-ALPES, PREFET


DU RHONE ET AUTRES C/ CONSEIL DE PRUD’HOMMES DE LYON ou arrêt
BERKANI

Tout contrat de recrutement en vertu duquel une personne travaille pour le compte d’un
service public à caractère administratif géré par une personne publique est un contrat
administratif

• Le contrat conclu avec l’usager d’un service public administratif : CE 20 AVRIL


1956, CONSORTS GRIMOUARD
Par exemple (a contrario), la SNCF gère un SPIC. En achetant un billet, un voyageur contracte avec la
SNCF : ce contrat relève du droit privé.

RESUME :
L’identification des contrats administratifs

La qualification de contrat administratif découle :


-soit de la loi
-soit de l’application des critères définis par la jurisprudence

Pour être administratif, le contrat auquel est partie une personne publique doit satisfaire en plus à l’un
des autres critères jurisprudentiels :
- Le contrat contient une ou plusieurs clauses exorbitantes
- Le contrat est en relation avec l’exécution d’un service public
16/04/23

PARTIE 3 : les activités matérielles de l’administration


(les missions de l’administration)
CHAP 1 : le service public

Introduction
L’essentiel de l’action administrative consiste à assurer le fonctionnement des services publics qui
sont la raison d’être de l’administration (même dans les Etats des plus libéraux). La notion de SP était
considérée comme le fondement de toutes les particularités du DA, et le critère de compétence de la
juridiction administrative.
L’« institution » des services publics du droit administratif français de nature à entraver la libre
concurrence est menacée depuis un certain temps du fait du droit communautaire (droit appliqué sur le
territoire de l’union européenne). Cependant, malgré la crise des services publics « à la française », il
est à noter que les pays de l’Union Européenne peuvent toujours prendre des mesures nationales
dérogatoires au principe de libre concurrence au profit de leurs entreprises pour ne pas compromettre
l’accomplissement de leurs missions.

Section 1 : la notion de Service Public


Le SP est à la fois une activité et une structure (un organisme).
Traditionnellement, le SP se reconnaissait à la réunion de 3 éléments :
- Organique (ensemble d’agents et de moyens affectés à une même tache par une personne
publique)
- Matériel (c’est une activité d’intérêt général que l’administration entend assumer)
- Juridique (consiste en un ensemble de procédés dérogatoires au droit commun)

Le SP correspond à la satisfaction d’un besoin d’intérêt général et relève au final, directement ou


indirectement d’une autorité publique. Il implique l’existence d’un lien suffisant entre l’activité et une
personne publique. Dans la grande majorité des cas, la personne publique assure l’activité elle-même,
et il suffit alors de déterminer que l’activité correspond à un but d’intérêt général.

Si l’activité est assurée par un organisme privé, il faut rechercher s’il exerce aux lieu et place d’une
personne publique. A cet effet, il faudra recourir à des critères spécifiques (origine publique du capital
au moins en majorité, existence d’un contrat de DSP) ou à la réunion d’indices concordants que
sont la/le :
- Création de l’organisme par une autorité publique, caractère d’intérêt général de l’activité
(hôpital, transports en communs, ramassage d’ordure),
- Désignation ou agrément des dirigeants par l’autorité publique,
- Contrôle de la gestion par l’administration et attribution à l’organisme de prérogatives de
puissance publique : CE Sect. 12 JUIN 1959 SYNDICAT DES EXPLOITANTS DE
CINEMATOGRAPHES DE L’ORANIE DE SPORT, TOURISME, LOISIRS…), (CE 22
NOVEMBRE 1946 Cne DE SAINT-PRIEST-LA PLAINE)

D’autres indices ont aussi pour but de financer ses services publics. Cela consiste dans la
perception des impôts et/ou exploitation des casinos (CE 25 MARS 1966 VILLE DE BIARRITZ)
TYPOLOGIE DES SP :

A ces SPA s’applique une gestion publique et aux SPIC une gestion privée
Les relations entre les premiers et leurs usagers, leur personnel et les tiers relèvent du droit public,
alors que celles qui se nouent entre les SPIC et leurs usagers, leur personnel, les tiers relèvent du droit
privé.
Le caractère d’un SP se détermine par la prise en considération de trois éléments :
- L’objet du service
- L’origine de ses ressources
- Les modalités de son fonctionnement (si c’est l’Etat, administration publique qui désigne,
nomine (en Conseil des Ministres), les agents responsables du service public : les hauts
dirigeants : ex : directeurs… le plus souvent ce sont déjà des fonctionnaires publics).
(CE Ass. 16 NOVEMBRE 1956 UNION SYNDICALE DES INDUSTRIES AERONAUTIQUES)

Le service n’est industriel et commercial que s’il ressemble à une entreprise privée au regard de ces 3
critères (TC du 17 DECEMBRE 1962 : Dme BERTRAND : il s’agit d’un entrepôt frigorifique.
En conséquence, si l’on diffère à au moins un des 3, il est administratif (si l’un des trois manque) (TC
2O JANVIER 1986 S.A ROBLOT (société anonyme) : Il s’agit de service extérieur des pompes
funèbres à caractère administratif)

La présomption d’administrativité ne peut être renversée pour le service public transfusionnel, eut
égard à l’objet du service (transfusion sanguine) : (le SP transfusionnel est toujours donc un SPA)
(CE : avis du conseil d’Etat ici mais pas une décision de justice, 20 OCTOBRE 2000 Mme
TORRENT) (la santé publique ne doit pas faire l’objet de spéculation)

Dans certains cas, un texte qualifie l’établissement public chargé d’assurer le service, et cette
qualification influe sur le service : seules les qualifications législatives s’imposent (TC 24 AVRIL
1978 : STE BOULANGERIE DE KOUROU) et le juge se reconnait le pouvoir de modifier les
qualifications réglementaires (TC 24 JUILLET 1968 STE DISTILLERIES BRETONNES ET STE
D’APPROVISIONNEMENTS ALIMENTAIRES)

25/04/23

SECTION 2 : LE REGIME JURIDIQUE DES SP


L’existence du SP suppose une décision de l’autorité publique pour le créer ou transformer en SP, une
activité privée
L’autorité compétente pour créer un SP l’est aussi pour déterminer parmi les modes de gestion, celui
qui s’appliquera

1- La création des SP

Le pouvoir réglementaire a compétence pour créer les services publics nationaux sauf les cas où
le service correspond à une nouvelle catégorie d’établissement public ou de nationalisation d’une
entreprise privée, qui relève de la compétence du législateur (Constitution 2010 art 95.I.13, loi n°98-
031 portant définition des établissements publics et des règles concernant la création des catégories
d’établissement public du 20 janvier 1999, décret n°2005-003 du 4 janvier 2005 portant régime
général de la comptabilité de l’exécution budgétaire des organismes publics)
La création des SP locaux (CTD), (nationaux : c’est au niveau central), relève de l’assemblée
délibérante de la collectivité territoriale qui doit respecter les limites légales (ex : les conseils
municipaux dans les zones urbaines, et conseils communaux dans les campagnes)
Certains services sont obligatoires, imposés par la loi, ex : en France, à Madagascar : services
extérieurs des pompes funèbres, les archives communautaires, les services d’entretien des voies
publiques …
Certains intérêts justifient par eux-mêmes, la création de SP (ex : des services liés à l’exploitation
d’une dépendance du domaine public : transports en commun ; satisfaction des besoins de ces services
par la personne publique elle-même (CE 29 AVRIL 1970 STE UNIPAIN : boulangerie militaire
fournissant en pain les établissements pénitentiaires) ; des services visant à satisfaire des besoins que
la personne publique a naturellement vocation à assurer (CE 12 JUILLET 1939 CHAMBRE
SYNDICALE DES MAITRES-BUANDIERS DE SAINT-ETIENNE), (CE Sect 23 JUIN 1972 STE
LA PLAGE DE LA FORET : salubrité publique)

Certains services sont réservés à l’Etat ou à certaines collectivités. Et les autres ne peuvent s’en
charger. Pour les autres, l’assemblée délibérante apprécie les besoins collectifs locaux et l’opportunité
de les prendre en charge, par l’intermédiaire d’un service public.
En principe, les personnes publiques ne peuvent concurrencer l’initiative privée, elle doit respecter le
principe de la liberté du commerce et de l’industrie.
Par ailleurs, la création des SP n’est légale que si un besoin de la population n’est pas convenablement
satisfait. (CE sect 17 AVRIL 1964, COMMUNE DE MERVILLE-FRANCEVILLE : service de
camping communal), (CE 20 NOVEMBRE 1964, VILLE DE NANTERRE : cabinet dentaire
communal)

Un service public peut être adjoint à un autre, légalement créé, à condition d’en constituer le
complément nécessaire (CE Sect 18 DECEMBRE 1959, DELAN SORME : station-service adjointe à
un parc municipal de stationnement)

2- Le régime dérogatoire des SP

Dans la conception classique, le régime juridique du SP se définit par l’application intégrale et


exclusive du DA.
Il est à noter que l’adéquation, la connexion entre DA et régime juridique de SP est inexacte dès
l’origine (est aujourd’hui totalement erronée). En effet, le SP échappe en partie au régime dérogatoire
du droit commun (concession, gestion privée du service)
En effet, ce régime dérogatoire s’applique toujours au SPA traditionnel, sous réserve du recours
occasionnel à des procédés de gestion privée (contrats civils ou commerciaux)
Les SPIC sont normalement soumis au droit commun, mais aussi à certaines règles de droit public : le
personnel a un statut de droit privé, sauf les agents placés à la tête du service, et le comptable, s’il a la
qualité de comptable public (CE 26 JANVIER 1923, ROBERT LAFREYGERE) (CE 8 MARS 1957
JALENQUES DE LABEAU)
Les relations avec les usagers ou clients résultent de contrats civils ou commerciaux (CE Sect 13
DECEMBRE 1963 SYNDICAT DES PRATICIENS DE L’ART DENTAIRE DU DEPARTEMENT
DU NORD)
Le droit privé s’applique en principe aux contrats passés avec les fournisseurs, mais ces contrats sont
administratifs lorsque le service est géré par une personne publique et s’ils contiennent une clause
exorbitante du droit commun (TC 14 NOVEMBRE 1960, STE VANDROY-JASPAR) ou associe le
cocontractant à l’exécution même du service (CE 15 FEVRIER 1993, COMMUNE DE NAY
BOURDETTE) et leur responsabilité est régie par les règles du droit privé (CE 3 OCTOBRE 2003
PEYRON)
Chap. 1. LA MISSION DE SERVICE PUBLIC
§1. Notion de service public

- Le service public peut se définir comme une activité d’intérêt général assurée par une
personne publique ou du moins sous le contrôle d’une personne publique
- Il arrive que le Conseil d’Etat exige un troisième critère (CE NARCY 28 JUIN 1963 : outre le
critère de l’intérêt général et le critère organique d’un rattachement direct ou indirect à une
activité à une personne publique, le gestionnaire du service doit disposer de prérogatives de
puissance publique)
- Lorsque ces trois critères sont réunis (intérêt général, présence de prérogatives de puissance
publique, mise en œuvre par une personne publique d’un pouvoir de contrôle et direction sur
les modalités d’exécution de cette activité), le juge estime qu’il est en face d’une mission de
service public

§2. Les principes régissant les services publics

- Tout service public, qu’il soit administratif ou industriel et commercial, est soumis à certains
principes régissant son fonctionnement
- Ces principes (les lois de Rolland) sont :
• La continuité du service public
• L’adaptation constante du service public
• L’égalité devant le SP

La continuité du service public :


- Ce principe suppose que le service fonctionne normalement de manière continue
- Selon l’importance du service, la continuité pet signifier la permanence de l’activité, ou dans
une moindre mesure l’établissement d’un service minimum
- En effet, si le principe de continuité du service public a valeur constitutionnelle, il ne doit pas
pour autant aboutir à priver de tout effet le droit de grève qui a aussi valeur constitutionnelle
(art 33 constitution 2010)

Principe d’égalité :
- Depuis longtemps reconnu par le juge administratif, c’est également un principe à valeur
constitutionnelle (art 6 constitution 2010)
- Ce principe comporte plusieurs aspects. Il joue aussi bien à l’égard des sujétions que le service
impose, qu’à l’égard des avantages qu’il procure
- Il s’applique donc aussi bien aux usagers, candidats-usagers, agents ou fournisseurs
- Cependant ce principe d’égalité ne s’applique que de façon relative, ainsi des différences de
traitement entre des usagers ou candidats-usagers du service public sont légales du moment
qu’elles sont justifiées soit par des considérations d’intérêt général, soit par une différence de
situation de fait ou de droit.

Principe de l’adaptation constante du service public :


- Principe de mutabilité : ce principe signifie que le service doit constamment s’adapter aux
évolutions susceptibles d’affecter l’intérêt général
- En effet, l’intérêt général n’est pas figé : dès lors le service public doit s’adapter à ses
nouvelles exigences
- Les agents des SP ne peuvent jamais opposer à l’Administration un droit acquis au maintien
de leur statut (CE 4 MAI 1960, JAFFRAY, CE Ass 1er JUIN 1973, SYNDICAT NATIONAL
DU PERSONNEL NAVIGUANT COMMERCIAL) y compris les dispositions relatives à leur
rémunération (CE 11 OCTOBRE 1995 INSTITUT GEOGRAPHIQUE NATIONAL)
- Les usagers ne peuvent pas non plus se réclamer d’un droit au maintien en l’état des règles
d’organisation du SP (CE 12 FEVRIER 1982 UNIVERSITE DE PARIS)
- Exemple : l’e-administration : administration électronique : en France avec les élections
présidentielles possibles à effectuer en ligne/ utilisation des intelligences artificielles dans les
hôpitaux

§3. Les modes de gestion des services publics

Les activités de service public peuvent être exercées par des organismes de droit public
- Soit directement par une personne publique (la régie)
- Soit par un organisme de droit public (l’établissement public)

Elles peuvent être aussi confiées par la personne publique à une personne privée : la
délégation de SP

1) La gestion directe du service public par une personne publique

- La régie : l’administration assure elle-même le service, c’est-à-dire qu’elle emploie son


personnel et utilise ses propres biens
Les services en régie ne constituent pas des personnes juridiques distinctes : le service n’a
aucune individualité, même sur le plan financier
Généralement ce procédé de la régie est appliqué aux services publics administratifs
Ce n’est qu’exceptionnellement que les services publics industriels et commerciaux sont
exécutés en régie : dans ces hypothèses le service dispose d’une certaine individualité
comptable qui permet d’évaluer s’il est excédentaire ou déficitaire.

- L’établissement public : c’est un « service public personnalisé » (i.e, doté de personnalité


morale)
C’est aussi « une personne publique à vocation spéciale »
C’est une personne morale de droit public dotée de la personnalité juridique et spécialement
créé pour gérer un service public
L’EP constitue une forme de décentralisation fonctionnelle ou par service ou technique

• Critères d’identification :
1- La personnalité morale et l’autonomie : des organes propres (assemblée
délibérante, CA, (conseil d’administration), agent exécutif, Président, des biens
propres, un budget autonome)
2- Le contrôle de tutelle exercé par la collectivité de rattachement (cf ministère de
tutelle pour les EP nationaux) sur les actes et sur les personnes (« pas de tutelle
sans texte »)
3- La spécialité, les compétences de l’EP sont des compétences d’attribution
limitativement énumérées

• La création des EP :
En vertu de l’art 95.I.13 de la Constitution de 2010 « la loi fixe les règles concernant
la création de catégorie d’établissements publics »
- Loi n°98-031 portant définition des établissements publics et des règles concernant la création
des catégories d’établissement public du 20 janvier 1999
- Décret n°2005-003 du 4 janvier 2005 portant régime général de la comptabilité de l’exécution
budgétaire des organismes publics)
- PCOP 2005

• Classification des EP
- Etablissement public administratif (EPA)
- Etablissement public industriel et commercial (EPIC)
Des SPIC peuvent être directement gérés par des personnes publiques « dans les mêmes
conditions qu’un industriel ordinaire » * (TC 22 JANVIER 1921 STE COMMERCIALE DE
L’OUEST AFRICAIN ARRET « BAC D’ELOKA »)

• Critères de distinction SPA vs SPIC


« Faisceau d’indices » 3 données cumulatives
- L’objet du service
- L’origine des ressources
- Les modalités de fonctionnement

a) Objet du service : quand l’activité en cause se situe dans un domaine où il existe une
concurrence privée, il est probable que le service public soit industriel et commercial.
Inversement, quand l’activité s’exerce à titre gratuit et que le gestionnaire du service ne
cherche pas à réaliser des profits, il s’agit probablement d’un service public administratif. Tel
est le cas des activités correspondant aux missions traditionnelles de l’Etat
b) Financement du service : le service dont les ressources proviennent essentiellement de
redevances payées par les usagers (et non de subventions budgétaires ou de recettes fiscales)
sont généralement des SPIC
c) Modalités d’organisation et de fonctionnement du service : le service public est
administratif si les modalités de son organisation et de son fonctionnement présentent des
caractères exorbitants du droit commun. C’est notamment le cas quand le service est assuré
directement par une personne publique.

2) La gestion du service public par une personne privée :


Délégation de service public
- La DSP est un contrat par lequel la personne publique délégante confie à une personne privée
l’exécution d’un service public. Le délégataire se rémunérant substantiellement par des
recettes issues de l’exploitation (source : Loi du 11 DECEMBRE 2001 dite MUCERF)
- Ce critère fondé sur la rémunération permet de distinguer la DSP du marché public qui donne
lieu au paiement d’un prix versé par la personne publique
- Ceci suppose que le délégataire assume une part du risque d’exploitation (CE 15 JUIN 1994
SYNDICAT INTERCOMMUNAL DES TRANSPORTS PUBLICS DE LA REGION DE
DOUAI)
- Ce type de contrat est un contrat administratif qui est caractérisé par le fait qu’il contient des
clauses exorbitantes du droit commun.
9/05/23

Chap. 2 LA POLICE ADMINISTRATIVE


Introduction :
C’est l’ensemble des interventions de l’administration tendant à imposer à la libre action des
particuliers la discipline exigée par toute vie en société dans le cadre fixé par le législateur. Elle est
définie par ses buts, elle s’exerce dans les limites que lui impose la jurisprudence.
La police est une forme d’action. Dans le langage courant, le terme désigne l’ensemble des
personnels chargés de cette action et qui constituent le service public de la police au sens organique
Au sens matériel, la police se distingue du service public. Elle vise normalement des comportements
privés et agit par voie de prescriptions.

Il est à noter que le service public de police ne peut être délégué (CE 17 JUIN 1932 CASTEL
NAUDARY) (CE 21 JUIN 2000 (à vérifier) SARL PLAGE CHEZ JOSEPH)
La police se définit par les fins en vue desquelles elle est exercée.
Enfin la PA se caractérise par sa nature préventive, ce qui la distingue de la police judiciaire

SECTION 1ère : les buts de la police administrative

Elle consiste à prévenir les atteintes à l’ordre public. En effet, la PA tend à éviter qu’un trouble se
produise ou s’aggrave (CE 22 OCTOBRE 2003 STE DES SABLIERES DE LA PERCHE)

§1. Le caractère préventif de la police administrative

Il permet de distinguer la PA qui incombe au pouvoir exécutif de la police judiciaire qui dépend du
pouvoir judiciaire.

La PJ quant à elle est orientée vers la répression pénale, et intervient en principe après la commission
d’une infraction pour la constater, en identifier les auteurs, en réunir les preuves afin de permettre
l’action du juge pénale. (TC 7 JUIN 1951 NOUALEK), (CE 24 JUIN 1960 STE LE MONDE)
Il est à noter que la PJ ne réprime pas elle-même mais elle prépare la répression par le juge pénal (seul
le juge réprime)

L’action de la PA se poursuit après que les désordres qu’elle entendait prévenir se sont manifestés
pour rétablir l’ordre. (TC 24 FEVRIER 2003 VERRY c/ COMMUNE DE CHALIFERT)

En pratique, la distinction entre les deux polices est souvent délicate à opérer, ne serait-ce qu’en raison
d’une certaine identité de personnels et d’autorités. Il est donc important de préciser à quelle police se
rattache chacun des actes de police des maires, des commissaires, agents de police, gendarmes.

Dans la réalité, les 2 polices sont parfois étroitement imbriquées (l’agent qui aide un automobiliste en
difficulté agit comme agent de PA. Mais s’il procède à des constatations après un accident, il fait un
acte de PJ

En définitive, pour opérer la distinction, et que l’infraction soit réelle ou supposée, commise ou non,
que les faits soient ou non délictueux et que la police agisse sur instruction du parquet ou en dehors de
toute information judiciaire, le critère de distinction se trouve dans la finalité de l’opération, de l’acte,
de l’intention de leurs auteurs, leur relation avec une infraction pénale déterminée. (CE Sect 11 MAI
1951 Cts (consorts) BAUD) (TC 7 JUIN 1951 Dme NOUALEK)

Une opération peut changer de nature : une opération de PA se transformer en une opération de PJ (TC
5 DECEMBRE 1977 Dlle MOTSCH) et inversement (CE 18 MAI 1981 Cts FERRAN).
En cas de doute, le juge se fonde sur l’origine « essentielle » du préjudice (TC 12 JUIN 1978 STE LE
PROFIL)

§2. La notion d’ordre public

L’ordre public que la PA vise à assurer se définit par son caractère matériel, public et limité. La police
tend à éviter les désordres visibles. Seules les manifestations extérieures du désordre justifient son
intervention. Elle n’intervient pas pour réglementer les activités se déroulant dans les domiciles privés
(ne pas entrer dans la maison de quelqu’un par exemple), sauf si elles rejaillissent à l’extérieur (bruits,
manque d’hygiène…). L’autorité de police peut néanmoins agir afin d’empêcher une activité
scandaleuse, amoral, risquant de provoquer des réactions. A cet égard, un maire peut interdire la
projection d’un film (amoral) dans sa commune même si elle n’est pas susceptible d’entrainer des
troubles matériels en se fondant sur le caractère immoral, licencieux du film, mais à condition que les
circonstances locales justifient la mesure de police (CE 18 DECEMBRE 1959 STE LES FILMS
LUTETIA).
Traditionnellement, la PA a pour but la tranquillité, la sécurité et la salubrité publiques.

Les pouvoirs de PA peuvent être utilisés pour mettre fin à des troubles qui surviennent dans les
consciences en raison d’activités contraires aux bonnes mœurs ou à la morale. (CE 30 SEPTEMBRE
1960 JAUFFRET : il s’agit de la fermeture d’un lieu de débauche) (CE 19 JUIN 1974 BROUTIN :
interdiction de dénomination de voie privée « contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs »).

Le respect de la dignité de la personne humaine est une des composantes de l’ordre public. Ainsi par
son objet même, le divertissement dit « lancer des nains » porte atteinte à la dignité de la personne
humaine. En l’absence de circonstances locales particulières, et alors même que des mesures de
protection avaient été prises pour assurer la sécurité du nain qui se prêtait librement à cette exhibition
contre rémunération, le maire pouvait interdire une telle attraction. (CE Ass. 27 OCTOBRE 1995
COMMUNE DE MORSANG-SUR- ORGE)

Section 2. Autorités et procédés de police

§1. Les diverses autorités de police

A- Le Premier Ministre

Il est compétent en tant que chef de l’Administration pour prendre les règlements de police applicables
à l’ensemble du territoire national (CE 8 AOUT 1919 LABONNE).
Il peut renvoyer les modalités d’application de ses décrets à des arrêtés ministériels à condition de
déterminer avec suffisamment de précision les mesures à édicter, à prendre (CE 4 JUIN 1975
BOUVET DE LA MAISONNEUVE)

B- Le Ministre de l’Intérieur

Il n’est pas autorité de police générale mais les personnels de la police d’Etat sont placés sous son
autorité. Par ailleurs, en tant que supérieur hiérarchique des préfets, il peut leur donner des instructions
pour l’exercice de leur compétence de police

C- Le Préfet

Le Préfet de région exerce la police dans la région. Il a la charge de l’ordre public, de la sécurité et de
la protection des populations. Il a aussi compétence pour prendre au nom de l’Etat toutes les mesures
de police dont le champ d’application excède le territoire d’une seule commune à condition que ces
mesures soient liées à des circonstances particulières à toutes les communes en cause. (CE 23
SEPTEMBRE 1991 Cne de NARBONNE).
Lorsque dans une commune, le maire négligeait ou refusait après mise en demeure de prendre les
mesures nécessaires au maintien de l’ordre, le préfet peut se substituer à lui, et édicter lui-même les
mesures de police qui s’imposent. Il agit dans ce cas au nom de la commune.

D- Le maire

Il collabore à l’exercice de la police d’Etat en assurant l’exécution des mesures de sûreté générale et il
est surtout chargé de la police municipale.
Sous certaines conditions, les maires des communes membres d’organismes publics de coopérations
intercommunales (OPCI à Madagascar, EPCI en France : établissement), à fiscalité propre, peuvent
transférer au président de cet organisme des pouvoirs de police en matière d’assainissement,
d’élimination des déchets ménagers, d’aires d’accueil et de sécurité des manifestations culturelles, et
de circulation et stationnement sur les voies publiques.
Les arrêtés de police sont dans ces hypothèses, pris conjointement par le Président de l’OPCI et les
maires des communes concernées (loi française du 13 AOUT 2004 article 163)

§2. Police administrative générale et police administrative spéciale


(Critères de distinction et régime juridique)

- P.A.S : Police de l’air et des frontières, police de la pêche, police des chemins de fer, police
des mœurs (sur les campus universitaires avant), police des sites historiques (en France),
police des étrangers (à Madagascar et en France)

A- Les polices spéciales

Elles s’appliquent à une catégorie particulière d’individus (étrangers, nomades…) ou d’activités


(chasse, pêche, sites historiques, édifices menaçant ruine…)

Certaines se distinguent par leurs buts qui excèdent la définition traditionnelle de l’ordre public (police
des sites, du cinéma, de l’affichage, de la publicité et des enseignes, des publications étrangères…) : et
ce à des fins esthétiques et culturelles. Ces buts, en particulier la sauvegarde de l’esthétique, sont
interdits aux autorités de police générale.

D’autres se caractérisent par la détermination de l’autorité compétente (police des gares et des
aérodromes…). Ce particularisme est plus marqué lorsque la police spéciale est confiée à une autorité
qui n’est pas autorité de police générale (police des étrangers, des publications étrangères) appartenant
au Ministre de l’Intérieur).

Enfin, d’autres se distinguent par les procédures auxquelles leur exercice est assujetti (police des
édifices menaçant ruine…)

B- Police administrative générale

Une autorité responsable de l’ordre public sur un territoire donné dispose d’un ensemble de
compétences et de moyens d’action. (Compléter par des lectures sur internet) *

C- Les concours de police

L’existence de police spéciale est susceptible de créer des conflits de compétence qu’il faut résoudre
par des règles spécifiques régissant le concours des pouvoirs de police.

§3. L’obligation d’exercer le pouvoir de police


L’autorité de police doit appliquer les réglementations applicables préétablies, prendre les mesures
nécessaires à leur application, que cette réglementation émane d’elle (CE Sect 14 DECEMBRE 1962
DOUBLET) ou d’une autorité supérieure (CE 23 JUIN 1976 LATTY)

L’autorité de police doit prendre les mesures de police initiales en cas de situation susceptibles de
troubler l’ordre public lorsque ces mesures sont indispensables pour faire cesser un péril grave
résultant d’une situation particulièrement dangereuse pour l’ordre public. (CE 5 MARS 1971 LE
FICHANT)

Enfin, la responsabilité de la commune est engagée pour faute simple du fait de la carence du maire (le
maire ne fait rien) dans l’exercice de ses pouvoirs de police en matière de bruits de voisinage (CE 28
NOVEMBRE 2003 Cne de MOISSY-CRAMAYEL.)

30/05/23

INTRODUCTION

La PA = l'ensemble des interventions de l'administration tendant à imposer à la libre action des


particuliers la discipline exigée par toute vie en société, dans le cadre fixé par le législateur,
Au sens organique, le service public de la police = l'ensemble des personnels chargés de ce service
(personnels d'Etat, personnels communaux),
Au sens matériel, la PA désigne l'activité consistant à prévenir les troubles à l'ordre public et à
maintenir celui-ci,
Le service public de police ne peut être délégué (CE, 17 juin 1932, Ville de Castelnaudary ; 21 juin
2000, SARL Plage chez Joseph)

Section 1 les buts de la police administrative

§1. Les buts

Prévenir les atteintes à l’ordre public.


Eviter qu’un trouble ne se produise ou s’aggrave (CE 22 Octobre 2003, société des Sablières de la
Perche)
La PA incombe au pouvoir exécutif vs la PJ dépendant du pouvoir judiciaire.
§3. Les concours des compétences de police

Principe : l'ensemble de ces pouvoirs doit pouvoir s'exercer de façon harmonieuse, sans hiatus ni
contradiction.

1ère règle : (conforme au principe de la hiérarchie des normes applicable à l'Administration): les
normes édictées par l'autorité supérieure priment sur celles édictées à un échelon moine élevé
2ème règle : les autorités locales ne sont pas dessaisies du seul fait qui des mesures ont été édictées au
niveau national ou que des pouvoir particuliers ont été remis à des autorités de police spéciale.
• Elles peuvent prendre des mesures de police supplémentaires si les circonstances locales le
justifient,
• Ex. Un Maire peut imposer sur le territoire de sa commune, des mesures complémentaires par
rapport à celles du Code de la route (CE, Sect, 9 nov. 1990, Ville d'Angers)

Section 2. Le contrôle de l'adéquation des mesures de police à leurs buts

§1. Limites des pouvoirs de police

- Les mesures de police ne sont légales que si elles sont strictement nécessaires pour atteindre les
objectifs de maintien de l'ordre public :
« La liberté est la règle, la restriction de police l'exception ». (CE, 19 mai 1933, Benjamin).
• Une mesure d'interdiction ne peut être licite que si elle est indispensable, l'autorité de police ne
disposant pas d'autres moyens moins contraignants pour maintenir l'ordre public.
• Les mesures de police doivent respecter aussi le principe de légalité

§.2L’obligation d'agir des autorités de police

• Face à une situation mettant en péril l'ordre public, les autorités de police ne sont pas
seulement autorisées mais tenues de prendre les mesures nécessaires pour faire cesser ou
prévenir les troubles à la sécurité, la tranquillité ou la salubrité publiques
• Le refus du Maire de prendre les mesures nécessaires pour atténuer les nuisances sonores
résultant de l'activité d'un club de tir est entaché d'illégalité (CE, 8 juillet 1992, Ville de
Chevreuse)
• Lorsque les mesures réglementaires nécessaires ont été adoptées, l'autorité de police est tenue
d'en assurer l'application effective en prenant toutes les mesures concrètes utiles à cette fin
(CE. Sect 14 décembre 1962 Doublet ; CE Ass 20 oct. 1972, Marabout)
• Cependant, l'inertie de l'administration ne sera sanctionnée que si la réalité et la gravité des
menaces pour l'ordre public sont démontrées.
CHAP 3 : ORGANISATION ADMINISTRATIVE
16/05/23

PRINCIPES GENERAUX :

Centralisation
Déconcentration
Décentralisation

1) La centralisation

La centralisation parfaite ou la concentration


Le pouvoir administratif est confié aux seules autorités administratives centrales. En principe elles
sont situées dans la capitale
Il faut donc dissocier la concentration du point de vue juridique de la concentration géographique
(celle-ci n’a pas obligatoirement un lien avec l’autre)

2) La déconcentration

La centralisation imparfaite ou la déconcentration


Transfert à des organes inférieurs dans la hiérarchie interne d’un pouvoir de décision détenu par les
autorités plus élevées, exerçant un pouvoir hiérarchique à l’égard des autorités les moins élevées
Ces autorités demeurent soumises au pouvoir hiérarchique des autorités centrales
« C’est le même marteau qui frappe mais on en a raccourci le manche » (Odilon Barrot homme
politique du XIXème siècle)
On opère un rapprochement de l’administration et des administrés

a- Une redistribution du pouvoir

Cela se fait dans le cadre d’une même personne morale, l’Etat. On ne remet jamais en cause les
compétences de l’Etat

b- Le pouvoir hiérarchique

- Il constitue le lien entre le centre et la périphérie dans le cadre de la déconcentration, ou


centralisation imparfaite
- Il est de plus le garant de l’unité de l’action

Concernant l’étendue de ce pouvoir :


Il permet à l’autorité supérieure d’intervenir à l’égard du comportement de ses subordonnés. Il peut
prendre alors des mesures de 3 ordres :
- Adresser les instructions aux subordonnés (circulaires, ordres de services, etc…). Le
subordonné doit se conformer à ces instructions sous peine de sanctions disciplinaires. Il peut
seulement refuser lorsque les instructions sont manifestement illégales
- Pouvoir d’annulation : il peut faire disparaître les décisions de ses subordonnés. Cette
annulation a bien entendu un effet rétroactif. Recours administratif hiérarchique
- Pouvoir de réformation : on fait disparaître les décisions déférées pour l’avenir

Concernant ses caractères :


- Il est détenu de plein droit par l’autorité supérieure : il n’est pas besoin qu’un texte
reconnaisse ce pouvoir (CE 30 JUIN 1950 QUERALT)
- Ce pouvoir hiérarchique s’exerce de plus, spontanément. Et cet exercice peut être justifié pour
des motifs de droit mais aussi pour des raisons d’opportunité

3) Décentralisation

➢ Principe de subsidiarité :
- Les administrations centrales sont compétentes pour les missions ayant un « caractère
national »
- L’administration directe par les services centraux est l’exception, celle des services
déconcentrés est la règle

➢ Décentralisation territoriale :
Cette situation serait celle où la personnalité juridique serait attribuée à des entités déterminées sur la
base géographique

➢ Décentralisation technique :
La décentralisation technique (par service) est une forme de décentralisation où des institutions
diverses interviennent dans un champ de compétence limité et sont dotées de la personnalité juridique

➢ Décentralisation et fédéralisme :
La décentralisation n’est pas un fédéralisme puisqu’elle est effectuée dans un Etat unitaire
L’article 1 de la Constitution dit que Madagascar est une république indivisible et que son organisation
est décentralisée
La décentralisation n’est pas le fédéralisme, les personnes morales que sont les institutions
décentralisées exercent des pouvoirs qui leur sont reconnus par la loi et la constitution
Au contraire, dans un Etat fédéral, les Etats fédérés ont une constitution propre et la répartition des
pouvoirs entre Etat fédéré et fédéral est fixée par l’Etat fédéral
Mais ils participent à la création des lois fédérales et pas uniquement des lois de leur Etat fédéré

4) Les collectivités territoriales

Les principes fondamentaux


Titre V de la Constitution du 11 novembre 2010 de l’organisation territoriale de l’Etat
- Art 143
- Art 144
- Art 145

Art 143 : les CTD de la République sont les Communes, Régions et Provinces
Art 144 : les CTD s’administrent librement par des assemblées qui règlent, par leurs délibérations, les
affaires dévolues à leur compétence par la (…) Constitution et la loi
Art 145 : la représentation de l’Etat auprès des CTD est régie par la loi

Cadre normatif

- Loi organique n°2014-018 régissant les compétences, les modalités d’organisation et de


fonctionnement des Collectivités territoriales décentralisées, ainsi que celles de la gestion de
leurs propres affaires
- Loi n°2014-020 relative aux ressources des Collectivités territoriales décentralisées, aux
modalités ainsi qu’à l’organisation, au fonctionnement et aux attributions de leurs organes
- Loi n°2014-021 relative à la représentation de l’Etat
- Loi n°2014-018 : art 34 : la CTD est dotée de la personnalité morale, de l’autonomie
administrative et financière. Elle constitue une structure administrative distincte de
l’Administration de l’Etat qui s’administre librement par des organes propres

La commune :
Art 148 : les communes constituent les CTD de base. Les communes sont urbaines ou rurales en
considération de leur assiette démographique réduite ou non à une agglomération urbanisée
Art 149 : les communes concourent au développement économique, social et environnemental de leur
ressort territorial. Les compétences tiennent compte essentiellement des principes constitutionnels et
légaux ainsi que du principe de proximité, de promotion et de défense des intérêts des habitants

Ses domaines de compétence :


• L’identification des principaux besoins et problèmes sociaux rencontrés au niveau de
la commune
• La mise en œuvre d’opérations qui sont liées à ces besoins et problèmes
• La définition et la réalisation des programmes d’habitat et des équipements publics à
caractère urbain
• Toutes ces opérations ayant trait à l’état civil, à la circonscription militaire, au
recensement de la population
• La réalisation et gestion des places et marchés publics et des aires de stationnement
de véhicules et de tout autre équipement générateur de revenu comme les abattoirs,
les espaces verts
• La prévention et lutte contre les feux de brousse
• La gestion de son patrimoine propre
• La construction et la gestion des équipements et infrastructures socio-sportifs
• La mise en œuvre, à son échelon, d'actions et mesures appropriés contre les calamités
naturelles
• La gestion du personnel relevant de son ressort, recruté directement par la commune,
transféré ou mise à sa disposition par l'Etat

LE MAIRE :

1-MISSION :
-Satisfaire les besoins de la population
- Assurer la gestion de l'administration quotidienne de la mairie

2 - ATTRIBUTION, TACHES, RESPONSABILITES :


-Présider et représenter la commune
-Être officier de l'état civil

Par délégation du conseil :


* Préparer et lancer la passation des marchés communaux
* Exécuter l'acquisition, la construction et l'aliénation d'immeuble
* Passer le contrat d'assurance
* Elaborer le « dina » pour être délibéré en conseil
* Préparer et exécuter les délibérations du conseil sur l'organisation de la commune à la défense et à la
sécurité territoriale
* Être chargé de la Police rurale et exécuter les actes y afférents

b- Economie et finances :
* Préparer le programme d'actions annuelles
* Préparer le Plan de développement
* Faire entreprendre par la population des travaux d'intérêt communs en exécution du plan de
développement local
* Préparer et exécuter les délibérations du conseil sur :
+ La fixation des taux de prélèvement et taxes spécifiques
+ La fixation des taux et règle de perception des produits de l’exploitation du domaine et des services
communaux
c- Techniques
* Demander au représentant de l'Etat et concours des STD
* Être responsable de l'organisme, de l'habitat et de la voirie
* Être responsable de la gestion et de l'énergie
* Assurer la prévention et la lutte contre les feux de brousse

d- Socio-culturel
* Réaliser les actions de développement
* Construire et gérer les infrastructures et équipements éducatifs, sanitaires et socio-sportifs

e- Appui au développement
* Coordonner les actions de développement
* Elaborer le programme d'actions de développement
*Représenter la commune dans les négociations
*Assurer le transfert de la cession de la maîtrise de l'ouvrage et sécuriser ladite maîtrise de l'ouvrage

L'Adjoint au Maire :
Le Maire et ses adjoints sont OEC
L'adjoint au Maire est le responsable de la légalisation de toute signature et la certification des
empreintes digitales apposées en sa présence
24 fev. 2015

Le Secrétaire Général :
Il contrôle la gestion communale, pour ce faire :
- Il veille en permanence à la performance de la commune dans tous les domaines (qualité des services
rendus, recouvrement fiscal, développement communal,
- Il entretient des contacts avec les PTF
- Il établit les rapports d'activités semestriels et annuels
- Il assure l'animation et la formation des responsables des services communaux

Le Secrétaire Administratif :
Il assure le secrétariat de la commune, à cet effet il est chargé :
- d'accueillir et orienter les visiteurs d'organiser l'agenda du Maire
- d'enregistrer et classer les correspondances et documents communaux de rédiger les correspondances
d'assurer la dactylographie

Le Secrétaire d'état civil :


Il est responsable :
- des enregistrements des déclarations de la gestion et du classement des registres de l'état civil
- de la délivrance des actes d'état civil
Le Secrétaire comptable :
- Il prépare les documents budgétaires
- Il prépare les bons de commande et la rédaction des PV de réception
- Il assure la liquidation des factures, de la paie, des charges sociales et l'établissement des salaires
- Il tient la comptabilité administrative et la comptabilité des matières

Le secrétaire trésorier :
Nommé par le Maire :
- Il vérifie et encaisse les recettes de la commune
- Il vérifie et paie les dépenses de la commune sur présentation de factures ou d'un état de salaires visé
par le Maire
- Il tient le livre journal et de caisse
- Il conserve les fonds et valeurs inactives de la commune
- Il classe les pièces comptables
CREATION ET LA DELIMITATION DES COLLECTIVITES TERRITORIALES
DECENTRALISEES :
• Conformément aux dispositions de l'article 143 alinéa 2 de la Constitution,
La création et la délimitation des Collectivités territoriales décentralisées doivent répondre à des
critères d'homogénéité géographique, économique, sociale et culturelle.
Elles sont décidées par la loi

Contrôle des actes des CTD :


- Du contrôle administratif
- Du contrôle juridictionnel

Du Contrôle Administratif
* Du pouvoir réglementaire des CTD (Art.140, art.144, Loi n°2014-020)
* Actes des CTD ; exécutoires de plein droit dès publication/notification
* Le contrôle : Corollaire du principe d’unicité de la République (Art.1, Const.2010)
Le contrôle de légalité des actes des CTD par les représentants, de l'Etat (Art.42, Const.)
* Cas d'illégalité supposée : Saisine de la juridiction administrative territorialement compétente par le
représentant de l'Etat
* Acte entaché d'illégalité : Recours assorti d'une demande de sursis à exécution (Art. 28, loi n°2014-
021 sur la rep° de l'Etat)

Autres contrôles :
« Le PR dispose des organes de contrôle de l'Administration » (Art. 55, al.8, Const. 2010)
« Le PM saisit…l'IGE et les autres organes de contrôle de l'Administration et s'assure du bon
fonctionnement des s services publics, de la bonne gestion des finances des collectivités publiques et
des organismes publics de l'Etat » (Art. 65, al.8, Const.)

Contrôle du Trésor Public :


Contrôle sur les ordonnateurs par le comptable public (agent du TP chargé d'exécuter toutes opérations
de R/D d'une collectivité publique) : art. 13, 14,15 du D. n°2005-003 du 04 janvier 2005
- contrôle par d’autres organes (art 175 loi n•2014-020 sur attributions, ressources, élections CTD) :
* IGE
* CF
* ARMP/CRM
LE CONTENTIEUX ADMINISTRATIF
30/05/23
Introduction

L’ensemble des recours permettant de faire trancher par les juridictions administratives les différends
d’ordre administratif constitue le contentieux administratif.
Les juridictions administratives peuvent être saisies de différents recours que la procédure
administrative permet de juger

CHAPITRE 1 : LES DIFFERENTS RECOURS CONTENTIEUX

Depuis Edouard LAFERRIERE, on distingue traditionnellement 4 contentieux :


- Recours de l’annulation
- Recours de la pleine juridiction
- Recours de l’appréciation de légalité et de l’interprétation
- Recours de la répression

SECTION 1. LES RECOURS EN ANNULATION

Ils visent à contester devant le juge un acte dont ils tendent à obtenir l’annulation. Le RPEP constitue
le recours en annulation par excellence. C’est l’action par laquelle tout intéressé peut demander au
juge administratif l’annulation d’un AAU qu’il estime illégal. Ce RPEP est ouvert contre tous les
AAU, même si aucun texte ne le prévoit et même si un texte a exclu tout recours contre l’acte (CE 17
FEVRIER 1950 Dme LAMOTTE)
Grâce au déféré préfectoral, le représentant de l’Etat (le préfet, le chef de district) peut demander au
tribunal administratif d’annuler un acte d’une collectivité territoriale

§1. CONDITIONS DE RECEVABILITE DU RPEP


(À propos du requérant)

En principe, seuls les AAU sont susceptibles de ce recours qui doit être formé dans le respect des
règles de procédure par une personne ayant qualité à agir et intérêt à obtenir l’annulation de l’acte
(voir et lire la LO n°2004-036 article 137 paragraphe 1er : le délai de recours en annulation contre les
décisions et AA réglementaires, individuels est de 3 mois à compter de leur publication ou de leur
notification).
Sont exclus de ce recours les actes législatifs, les actes indissociables des conditions dans lesquelles la
HCC (Conseil Constitutionnel en France) exerce les missions qui lui sont conférées par la Constitution
(CE Ass 25 OCTOBRE 2002 BROUANT), les actes de gouvernement, les traités internationaux, les
actes émanant de l’administration mais ne constituant pas des décisions exécutoires (les mesures
d’ordre intérieur, les circulaires : ses 2 types) ainsi que les contrats (CE 16 AVRIL 1986 Cie
LUXEMBOUGEOISE DE TELEVISION), sauf ceux des collectivités territoriales portant engagement
d’agents contractuels attaquables par les tiers (CE 30 OCTOBRE 1998 VILLE DE LISIEUX)

Il est à noter que les dispositions réglementaires des contrats sont aussi susceptibles de recours en
annulation (CE Ass du 10 JUILLET 1996 CAYZEELE)

Le requérant doit justifier d’un intérêt à agir résultant d’un titre particulier ou d’une qualité particulière
(contribuable local, usager d’un service public, les électeurs…). La qualité résulte parfois de l’intérêt
(intérêt d’un campeur à faire annuler une réglementation de camping, intérêt d’un hôtelier à propos
d’un arrêté fixant les dates de vacances scolaires…) mais encore faut-il qu’existe un lien suffisamment
direct entre l’acte attaqué et la situation du requérant
L’existence d’un recours parallèle exclut le recours en annulation : le requérant qui dispose d’une autre
procédure lui permettant de résoudre le litige doit utiliser cette dernière (recours de plein contentieux*
et recours en matière électorale et fiscale).

Enfin, le recours est enfermé dans un délai de 3 mois et est dispensé du ministère d’avocat en première
instance

§2. LES CAS D’OUVERTURE


(À propos de l’administration)

Classiquement, on distingue 4 cas d’ouverture (on parle aussi de chefs d’illégalité) :


- L’incompétence
- Le vice de forme et de procédure
- La violation de la loi
- Le détournement de pouvoir

La compétence est l’aptitude d’une autorité à édicter un acte.


L’incompétence (de l’administration) est un moyen d’ordre public que le juge peut soulever d’office.
Le requérant peut l’invoquer après l’expiration du délai de recours.
Elle peut être matérielle : c’est-à-dire que l’auteur de la décision intervient dans les compétences d’une
autre autorité.
Elle peut être territoriale : l’auteur de l’acte intervient dans un lieu qui ne se trouve pas dans son
ressort. Elle peut être temporelle, c’est-à-dire que l’auteur de l’acte intervient alors qu’il n’est pas
encore ou n’est plus en fonction

Le vice de forme ou de procédure consiste en ce que l’acte a été pris sans qu’aient été respectées, ou
correctement respectées diverses formalités et procédures prescrites (voir et lire LOCS n°2004-036)

La violation de la loi se décompose en plusieurs illégalités. Le juge censure toujours l’erreur de droit.
Le juge censure également l’erreur matérielle ou inexactitude matérielle des faits (CE 14 JANVIER
1916 CAMINO : révocation d’un maire fondé sur un comportement qu’il n’avait eu.)

Le détournement de pouvoir : il censure le but illégal poursuivi par l’auteur de l’acte. Il consiste en
l’usage par une autorité (maire par exemple) de ses pouvoirs dans un but autre que celui pour lequel il
(le pouvoir) lui ont été attribués (CE 26 NOVEMBRE 1875 PARISET : utilisation des pouvoirs de
police à des fins financières)

§3. L’ISSUE DU RPEP

- Le rejet qui intervient soit par les conditions de recevabilité ne sont pas remplies, soit que
aucun des moyens invoqués par le requérant et aucun moyen d’ordre public ne justifient
l’annulation.
La décision est revêtue de l’autorité relative de la chose jugée et l’acte pourrait faire l’objet
d’une annulation ou d’une déclaration d’illégalité à l’occasion d’un autre recours

- L’annulation : elle est prononcée lorsque le juge constate l’illégalité de l’acte. L’annulation
d’un acte administratif implique en principe que cet acte est réputé n’être jamais intervenu.
L’arrêt rendu en dernier ressort est revêtu de l’autorité absolue de la chose jugée. Il a effet
rétroactif et à l’égard de tous ; et l’Administration doit tirer les conséquences qu’implique
l’annulation.

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