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Les actes administratifs unilatéraux peuvent prendre des formes variées : décret, arrêté, décision
NB: acte unilatéral n’est pas synonyme de décision exécutoire. Il n’y a décision que lorsque la manifestation
de volonté de son auteur se traduit par l’édiction d’une norme ayant pour but de modifier, ou de maintenir
en l’état(les cas de refus), l’ordonnancement juridique...
(lorsque les personnes morales de droit privé exécutent des actions pour le service public, elles peuvent
prendre des actes administratifs)
Toutefois le juge administratif reconnaît la qualité d’acte administratif unilatéral à des actes édictés par des
personnes privées gérant un service public et disposant des prérogatives de puissance publique (CE 13
JANVIER 1961 MAGNIER)
-par exemple, le cas des fédérations sportives ou des ordres professionnels (ordre des avocats, des
médecins...)
-dans un arrêt Époux Barbier du 15 janvier 1968, le TC a reconnu à certaines dispositions du règlement
intérieur d’Air France un caractère administratif
Le règlement d’Air France faisait alors interdiction aux hôtesses de se marier. Le juge des conflits a estimé
qu’une telle disposition apparaissait comme touchant à l’organisation du service et conféré à l’acte litigieux,
dans son intégralité un caractère administratif
Les actes pris par une personne de droit privé dans ce cadre, pourront faire l’objet d’un recours pour excès
de pouvoir devant le juge administratif
1.1.2 L’acte administratif affecte l’ordonnancement juridique
Décision exécutoire
L’acte administratif unilatéral entraîne des conséquences juridiques par la seule volonté de son auteur
Il crée des droits et des obligations à la charge de l’acte
Dès que ces actes modifient la situation de leurs destinataires, ces derniers peuvent former un recours pour
excès de pouvoir devant le juge administratif pour en demander l’annulation
-ce sera par exemple le cas d’octroi ou de refus d’une autorisation (permis de construire ou titre de séjour
pour un ressortissant étranger)
-ce sera également le cas d’une réglementation modifiant les conditions d’octroi de ces autorisations
individuelles (Plan Local d’Urbanisme)
Décisions non-exécutoires
Au contraire, certains actes émanant de l’administration ne sont pas considérés comme des décisions, car
ils ne modifient pas l’ordonnancement juridique et par conséquent ne peuvent pas faire l’objet d’un recours:
-les actes préparatoires: c’est-à-dire les actes qui concourent à l’édiction d’un acte administratif mais ne
constituent pas en eux-mêmes la décision (rapports, notes, réponses faites aux parlementaires, avis
obligatoires ou facultatifs)
-les circulaires (et les directives): qui sont des documents formulés à l’intention des agents et constituent
des instructions que les ministres adressent à leur administration en vue d’une application uniforme du droit.
Si une circulaire contient des dispositions à caractère général en faisant grief aux administrés, elle doit etre
qualifié de circulaire impérative (CE 18 décembre 2002 Duvignères)
-les mesures d’ordre intérieur, qui sont de simples mesures d’organisation du service et qui ne peuvent
donc faire l’objet d’un recours (affectation d’un élève dans une classe, affectation d’un agent à certaines
fonctions)
Régimes de délégation:
Deux formes de délégation:
-délégations de pouvoir: impersonnelles, dessaisissent l’autorité qui délègue son pouvoir de sa compétence
au profit du délégataire
-délégations de signature: personnelles, cessent dès que le délégataire change: l’autorité délégante peut
toujours exercer ses compétences.
-lorsque l’avis est facultatif, l’administration concernée conserve sa liberté d’apporter à son texte toutes les
modifications qu’elle souhaite, et sans avoir d’obligation de saisir à nouveau l’organisme en question
-dans le cas d’un avis obligatoire, l’administration ne peut renoncer à la consultation que si elle renonce à
sa décision et, lorsqu’elle a procédé à la consultation, elle ne dispose que de deux possibilités:
⚫ Soit prendre la décision qui avait été soumise à la consultation, sans tenir compte de l’avis (puisque
répétons-le, l’obligation ne porte que sur la demande de consultation)
⚫ Soit adopter une décision conforme à l’avis rendu
Procédure et forme
Le vice de procédure entache le processus même de l’élaboration de l’acte
Le vice de forme concerne la présentation extérieure de l’acte:
-l’existence d’un acte écrit lorsque cette forme est exigée (certains ordres actes de l’administration peuvent
être verbaux, gestuels ex: les policiers de la circulation qui organisent la mobilité des voitures)
-la présence d’une motivation et d’une signature
Sauf texte contraire, les décisions des maires, préfets, ministres peuvent être incluses non dans un arrêté en
bonne et due forme mais aussi dans une simple lettre, une circulaire, une note. (s’il s’agit de l’organisation
INTERNE du service seule)
Par contre, les décisions du PR et du PM doivent prendre la forme d’un décret avec visas, (vu la constitution,
vu la convention internationale sur..., vu la loi organique,vu la loi ordinaire, vu l’ordonnance....) dispositifs
en articles et contreseings (contresigner: le PR et un ministre précis qui signent tous deux sur la décision car
ce dernier se chargera de l’exécution du décret pris par le PR, si c’est PM et les M concernés par la décision
qui signent : c’est au nom du principe de la solidarité gouvernementale) exigés par la Constitution
Certaines décisions peuvent être implicites: le silence gardé par l’administration pendant 4 mois vaut
décision de rejet (Art 137, 4, LO n° 2004-036 du 1er octobre 2014)
Signature et contreseing:
-l’article 62 de la Constitution prévoit que les actes signés par le PR doivent être contresignés par le PM et
le cas échéant par les Ministres concernés
-l’article 67 de la Constitution prévoit que les articles du PM sont contresignés par les ministres chargés de
leur exécution
Responsabilité collégiale
-le principe du parallélisme des formes
Ce principe signifie que lorsqu’une décision administrative a été prise en respectant certaines formes, en cas
de silence du texte, la décision inverse (cf. Acte contraire) ne peut être prise qu’en suivant la même
procédure (CE Sect 18 novembre 1938, Société languedocienne de TSF)
(si c’est le PR qui a pris la décision, lui seul a le pouvoir, la compétence de la retirer, la révoquer, l’abroger)
(décision de révocation doit être prise par la même autorité qui a décidé de la *nomination)
Les juges distinguent les vices de forme substantiels*(ex: manque de signature, faux en signature, non
respect des règles de sécurité sur internet: les IP, cookies, captcha...) des vices non substantiels* qui ne
sont pas susceptibles d’ entraîner l’annulation de l’acte contesté (ce ne sont pas tous les vices qui vont
annuler une décision administrative) (quand on peut corriger, rajouter un détail, que l’oubli ou la faute n’est
pas si grave? On peut ne pas annuler l’acte administratif)
-Une fois entré en vigueur l’acte administratif peut donc être exécuté puisqu’il bénéficie d’une présomption
de légalité
-cela signifie que même si un administré conteste la légalité d’un acte administratif, son recours devant le
juge administratif n’est pas suspensif
-toutefois un sursis à exécution peut être ordonné lorsque l’exécution risque de causer des dommages
irréparables pour l’administré (ce n’est pas qu’il refuse d’y aller mais il demande de ne pas y aller pendant
un certain délai pour des causes de maladies : traitement par exemple) (LO n°2004-036 du 1er Octobre
2004 art 186 et relative à l’organisation de la CS et les 3 cours la composant)
14/03/2023 (SEMESTRE 2)
Si l’administré refuse d’exécuter l’acte de sa propre volonté, (une résistance certaine), l’administration
dispose de plusieurs moyens pour le contraindre à exécuter ses obligations
L’Administration peut recourir à l’exécution d’office ou forcée sans autorisation préalable d’un juge.
Le recours à l’exécution forcée n’est toutefois possible que dans 3 hypothèses, (sinon risque de voie de
fait)
• L’administration ne dispose d’aucune autre solution et les mesures d’exécution forcée doivent être
strictement nécessaires à l’exécution de l’acte (TC 2 DEC 1902, STE IMMOBILIERE DE SAINT
JUST)
• Lorsqu’un texte de loi l’autorise (ex : Code de la route, mise en fourrière des véhicules),
• En cas d’urgence
L’exécution forcée
Quant à la légalité de l’exécution forcée, elle est subordonnée à la réunion de 3 conditions :
• Que l’exécution forcée trouve sa source dans un texte de loi précis
• Que l’administration se soit heurtée à une « mauvaise volonté caractérisée » des intéressés
• Que l’exécution forcée ne tende qu’à la réalisation d’une opération prescrite par la loi
Le recours à l’exécution forcée est encadré et limité. Si l’administration excède ses pouvoirs, elle est
sanctionnée par le juge
D’une part, en effet, l’administration procède à l’exécution forcée à ses risques et périls et si la
décision dont elle a cherché l’exécution est par la suite annulée, elle s’expose à devoir verser des
dommages et intérêts (CE 27 FEV 1903 ZIMMERMAN rec, p180)
D’autre part, le recours à l’exécution forcée peut être illégal alors même que la décision dont
l’administration a recherché l’exécution est légale
- La responsabilité de l’administration peut alors être engagée soit devant les juridictions
administratives, s’il n’y a pas eu atteinte au droit de propriété ou à une liberté fondamentale (CE 8
AVRIL 1961 DAME KLEIN Rec p.216 D 1961 p.587 concl Henry), soit devant les juridictions
judiciaires dans le cas inverse, où l’on dira qu’il y a voie de fait)
- Ainsi par exemple, l’exhumation de corps viole « le respect aux tombes des morts » et se révèle
constitutive d’une voie de fait
En situation extrême, l’administration peut recourir à des sanctions pénales pour violation d’un
règlement administratif (poursuite devant le juge répressif)
Des sanctions administratives émanant d’une autorité administrative contre un administré qui
refuse de se plier aux obligations découlant d’un acte administratif (fermeture d’un débit de
boissons, amende, blâme, retrait d’autorisation ou d’agrément *)
Sanctions prévues par la loi (CE 16 JANV 198, STE VAROISE DE TRANSPORT concl
Bacquet)
IV- LA DISPARITION DE L’ACTE ADMINISTRATIF
-caducité ou péremption : la décision n’a qu’une durée limitée dans le temps (le terme extinctif met fin à
l’acte pour l’avenir mais ses effets se maintiennent)
21/03/2023
La disparition est parfois le fait du juge ou celui de l’administration (le plus souvent et au nom du principe
de mutabilité du service public qui signifie que le service public doit être adapté à l’évolution des besoins
collectifs et aux exigences d’intérêt général)
Ainsi, l’administration peut décider d’abroger un texte pour en établir un nouveau qui modifierait le prix
d’un parking, d’un tarif hospitalier. Les usagers et agents du service public ne peuvent pas invoquer de
droits acquis liés à la situation antérieure. (Tout le monde doit le respecter) (En mode : « la situation
antérieure nous arrangeait bien, pourquoi vous changez comme ça »
(Les parkings des aéroports aussi, l’intervalle des couts de l’électricité par la JIRAMA par exemple).
(La mairie, l’Administration a besoin d’argent pour les travaux d’intérêt général, pour réparer des
infrastructures, faire des projets, donc pour y remédier ils augmentent le cout des moyens qui leur permettent
de remplir la caisse de l’Etat à travers les loyers des lieux publics, etc…)
LA REVOCATION PAR L’ADMINISTRATION DE SES PROPRES DECISIONS
2 hypothèses à distinguer :
-l’abrogation
-le retrait
L’abrogation de l’acte :
L’abrogation d’un acte réglementaire est toujours possible car nul n’a un droit acquis au maintien d’une
réglementation (nos droits disparaissent lorsque le règlement a été abrogé)
-l’acte abrogé disparait et cesse de produire ses effets pour l’avenir (vos droits acquis sont respectés même
si vous êtes abrogés, askip vous avez le droit de toujours voyager aux frais de la compagnie même si vous
n’êtes plus hôtesse de l’air dans celle-ci ?)
-l’administration peut à tout moment mettre fin à une réglementation ou la modifier à condition de respecter
le parallélisme des formes : seule l’autorité qui a édicté la réglementation peut y mettre un terme. (On
raisonne non pas en type de décision administrative ni de personne physique, mais d’autorité, si l’autorité a
un « empêchement » pour prendre la décision inverse, il y a délégation de signature/pouvoir, autorité « par
intérim »)
Le retrait rétroactif
- Le régime juridique du retrait est dominé par les notions d’actes réguliers/irréguliers (pas conformes
au principe de légalité), d’une part, et d’actes créateurs (ex : décision d’octroi d’une bourse) /non-
créateurs de droits (ex : décision de refus), d’autre part
Le retrait est opéré par l’administration mais il a les mêmes effets que l’annulation par le juge
Le retrait est rétroactif. Cela signifie que l’acte est censé n’avoir jamais existé et donc cela suppose
que l’administration revienne sur les situations juridiques générées par l’exécution de l’acte avant qu’il
ait été retiré
Tous les actes administratifs ne peuvent pas être retirés
- Les actes réglementaires ne peuvent pas faire l’objet d’un retrait en raison du PGD de
non rétroactivité des règlements administratifs
- Le problème du retrait des actes administratifs se circonscrit donc au retrait des actes
non réglementaires
Il faut savoir si l’acte non réglementaire est créateur ou non de droit. Les règlements ne peuvent faire
l’objet que d’une abrogation
Le problème du retrait n’intéresse que les actes créateurs de droit car les actes non créateurs de droit
peuvent être retirés par l’administration pour des raisons d’illégalité ou des raisons d’inopportunité
Le retrait des actes individuels créateurs de droit pose le plus de problème : leur retrait est inséré dans
des conditions rigoureuses pour des raisons de sécurité juridique
NOTE : le retrait d’un acte réglementaire qui a fait l’objet d’une application effective n’est possible
que pour illégalité et aussi longtemps que le règlement est susceptible d’annulation par le juge : CE
Sect 14 NOVEMBRE 1958, PONARD CE 15 AVRIL 1988, SOCIETE CIVILE LE TAHITI (la
jurisprudence Ternon ne visant que les décisions individuelles n’est pas applicable)
V- LE POUVOIR REGLEMENTAIRE
Le pouvoir réglementaire est le pouvoir d’adopter des actes réglementaires, c’est-à-dire des AAU de
caractère normatif à portée générale et impersonnelle
On les distingue à ce titre des actes administratifs individuels
1) Notion de règlements :
Règlement= règle générale, impersonnelle, obligatoire, imposée par une autorité administrative
TYPES DE REGLEMENTS :
- Règlements d’exécution des lois : règlements dérivés
Ils sont pris en vertu de l’article 65.5 de la Constitution selon lequel « le Premier Ministre… assure
l’exécution des lois »
- Règlements autonomes : des actes pris spontanément par le Gouvernement et de manière
exclusive concernant les autres matières que celles réservées à la loi
En vertu de l’article 97 de la Constitution, « les matières autres que celles du domaine de la loi ont un
caractère réglementaire »
Ainsi donc, un contrat conclu entre deux personnes publiques est présumé administratif
- Mais c’est une présomption simple. Le contrat n’est effectivement administratif que s’il
satisfait aux autres critères jurisprudentiels
Exemples :
- TC 7 OCT 1991 CROUS de l’académie de Nancy-Metz contrat conclu entre deux personnes
publiques et jugé administratif (cf. Service public)
- CE 11 MAI 1990, Bureau d’aide sociale de Blénod-lès-Pont-à-Mousson : contrat conclu entre
deux personnes publiques et considéré comme un contrat de droit privé
A l’inverse, un contrat conclu entre deux personnes privées ne peut être un contrat administratif
même si l’une de ces personnes gère un service public (CE 13 DEC 1963 SYNDICAT DES
PRATICIENS DE L’ART DENTAIRE)
Pourtant il arrive que le juge administratif qualifie le contrat administratif un contrat intervenu
entre deux personnes privées
A cet égard, une condition s’impose : c’est qu’une personne publique soit partie au contrat
Cette condition peut être remplie de trois manières :
- Une personne publique (Etat, région, commune) conclut directement un contrat avec une
personne privée ou avec une autre personne publique
- Mais parfois, au lieu de participer directement à la conclusion du contrat, la personne publique
peut se faire représenter par une personne privée. Cette représentation revêt la forme du
mandat ou l’action pour le compte de…
La personne publique- le mandant : donne mandat à une personne privée : le mandataire, pour
conclure un contrat au nom et pour le compte de la personne publique
Ainsi même en l’absence de mandat, une personne privée peut être réputée agir pour le
compte d’une personne publique Cf aussi TA Lyon 1er OCT 1996, M LORIDANT.
Cette solution a été d’abord limitée aux contrats conclus pour la construction d’autoroutes
puis, elle a été étendue notamment :
❖ A des contrats conclus pour l’amélioration du territoire (CE SECT 30 MAI 1975, SOCIETE
D’EQUIPEMENT DE LA REGION MONTPELLIERAINE)
❖ A des contrats relatifs aux centrales nucléaires (TC 10 MAI 1993, SOCIETE WANNER
ISOFI ISOLATION ET SOCIETE NERSA)
❖ La personne privée transparente (CE 21 MARS 2007, COMMUNE DE BOULOGNE-
BILLANCOURT C/ SOCIETE MAYDAY SECURITE)
- Une personne privée est créée à l’initiative d’une personne publique qui en contrôle
l’organisation et le fonctionnement et qui lui procure l’essentiel de ses ressources
- On peut en fait assimiler la personne privée à l’un des services de la personne publique
La présence d’une personne publique est une condition sine qua non, une condition invariablement
exigée
Cette condition est nécessaire mais non suffisante
Tout contrat de recrutement en vertu duquel une personne travaille pour le compte d’un
service public à caractère administratif géré par une personne publique est un contrat
administratif
RESUME :
L’identification des contrats administratifs
Pour être administratif, le contrat auquel est partie une personne publique doit satisfaire en plus à l’un
des autres critères jurisprudentiels :
- Le contrat contient une ou plusieurs clauses exorbitantes
- Le contrat est en relation avec l’exécution d’un service public
16/04/23
Introduction
L’essentiel de l’action administrative consiste à assurer le fonctionnement des services publics qui
sont la raison d’être de l’administration (même dans les Etats des plus libéraux). La notion de SP était
considérée comme le fondement de toutes les particularités du DA, et le critère de compétence de la
juridiction administrative.
L’« institution » des services publics du droit administratif français de nature à entraver la libre
concurrence est menacée depuis un certain temps du fait du droit communautaire (droit appliqué sur le
territoire de l’union européenne). Cependant, malgré la crise des services publics « à la française », il
est à noter que les pays de l’Union Européenne peuvent toujours prendre des mesures nationales
dérogatoires au principe de libre concurrence au profit de leurs entreprises pour ne pas compromettre
l’accomplissement de leurs missions.
Si l’activité est assurée par un organisme privé, il faut rechercher s’il exerce aux lieu et place d’une
personne publique. A cet effet, il faudra recourir à des critères spécifiques (origine publique du capital
au moins en majorité, existence d’un contrat de DSP) ou à la réunion d’indices concordants que
sont la/le :
- Création de l’organisme par une autorité publique, caractère d’intérêt général de l’activité
(hôpital, transports en communs, ramassage d’ordure),
- Désignation ou agrément des dirigeants par l’autorité publique,
- Contrôle de la gestion par l’administration et attribution à l’organisme de prérogatives de
puissance publique : CE Sect. 12 JUIN 1959 SYNDICAT DES EXPLOITANTS DE
CINEMATOGRAPHES DE L’ORANIE DE SPORT, TOURISME, LOISIRS…), (CE 22
NOVEMBRE 1946 Cne DE SAINT-PRIEST-LA PLAINE)
D’autres indices ont aussi pour but de financer ses services publics. Cela consiste dans la
perception des impôts et/ou exploitation des casinos (CE 25 MARS 1966 VILLE DE BIARRITZ)
TYPOLOGIE DES SP :
A ces SPA s’applique une gestion publique et aux SPIC une gestion privée
Les relations entre les premiers et leurs usagers, leur personnel et les tiers relèvent du droit public,
alors que celles qui se nouent entre les SPIC et leurs usagers, leur personnel, les tiers relèvent du droit
privé.
Le caractère d’un SP se détermine par la prise en considération de trois éléments :
- L’objet du service
- L’origine de ses ressources
- Les modalités de son fonctionnement (si c’est l’Etat, administration publique qui désigne,
nomine (en Conseil des Ministres), les agents responsables du service public : les hauts
dirigeants : ex : directeurs… le plus souvent ce sont déjà des fonctionnaires publics).
(CE Ass. 16 NOVEMBRE 1956 UNION SYNDICALE DES INDUSTRIES AERONAUTIQUES)
Le service n’est industriel et commercial que s’il ressemble à une entreprise privée au regard de ces 3
critères (TC du 17 DECEMBRE 1962 : Dme BERTRAND : il s’agit d’un entrepôt frigorifique.
En conséquence, si l’on diffère à au moins un des 3, il est administratif (si l’un des trois manque) (TC
2O JANVIER 1986 S.A ROBLOT (société anonyme) : Il s’agit de service extérieur des pompes
funèbres à caractère administratif)
La présomption d’administrativité ne peut être renversée pour le service public transfusionnel, eut
égard à l’objet du service (transfusion sanguine) : (le SP transfusionnel est toujours donc un SPA)
(CE : avis du conseil d’Etat ici mais pas une décision de justice, 20 OCTOBRE 2000 Mme
TORRENT) (la santé publique ne doit pas faire l’objet de spéculation)
Dans certains cas, un texte qualifie l’établissement public chargé d’assurer le service, et cette
qualification influe sur le service : seules les qualifications législatives s’imposent (TC 24 AVRIL
1978 : STE BOULANGERIE DE KOUROU) et le juge se reconnait le pouvoir de modifier les
qualifications réglementaires (TC 24 JUILLET 1968 STE DISTILLERIES BRETONNES ET STE
D’APPROVISIONNEMENTS ALIMENTAIRES)
25/04/23
1- La création des SP
Le pouvoir réglementaire a compétence pour créer les services publics nationaux sauf les cas où
le service correspond à une nouvelle catégorie d’établissement public ou de nationalisation d’une
entreprise privée, qui relève de la compétence du législateur (Constitution 2010 art 95.I.13, loi n°98-
031 portant définition des établissements publics et des règles concernant la création des catégories
d’établissement public du 20 janvier 1999, décret n°2005-003 du 4 janvier 2005 portant régime
général de la comptabilité de l’exécution budgétaire des organismes publics)
La création des SP locaux (CTD), (nationaux : c’est au niveau central), relève de l’assemblée
délibérante de la collectivité territoriale qui doit respecter les limites légales (ex : les conseils
municipaux dans les zones urbaines, et conseils communaux dans les campagnes)
Certains services sont obligatoires, imposés par la loi, ex : en France, à Madagascar : services
extérieurs des pompes funèbres, les archives communautaires, les services d’entretien des voies
publiques …
Certains intérêts justifient par eux-mêmes, la création de SP (ex : des services liés à l’exploitation
d’une dépendance du domaine public : transports en commun ; satisfaction des besoins de ces services
par la personne publique elle-même (CE 29 AVRIL 1970 STE UNIPAIN : boulangerie militaire
fournissant en pain les établissements pénitentiaires) ; des services visant à satisfaire des besoins que
la personne publique a naturellement vocation à assurer (CE 12 JUILLET 1939 CHAMBRE
SYNDICALE DES MAITRES-BUANDIERS DE SAINT-ETIENNE), (CE Sect 23 JUIN 1972 STE
LA PLAGE DE LA FORET : salubrité publique)
Certains services sont réservés à l’Etat ou à certaines collectivités. Et les autres ne peuvent s’en
charger. Pour les autres, l’assemblée délibérante apprécie les besoins collectifs locaux et l’opportunité
de les prendre en charge, par l’intermédiaire d’un service public.
En principe, les personnes publiques ne peuvent concurrencer l’initiative privée, elle doit respecter le
principe de la liberté du commerce et de l’industrie.
Par ailleurs, la création des SP n’est légale que si un besoin de la population n’est pas convenablement
satisfait. (CE sect 17 AVRIL 1964, COMMUNE DE MERVILLE-FRANCEVILLE : service de
camping communal), (CE 20 NOVEMBRE 1964, VILLE DE NANTERRE : cabinet dentaire
communal)
Un service public peut être adjoint à un autre, légalement créé, à condition d’en constituer le
complément nécessaire (CE Sect 18 DECEMBRE 1959, DELAN SORME : station-service adjointe à
un parc municipal de stationnement)
- Le service public peut se définir comme une activité d’intérêt général assurée par une
personne publique ou du moins sous le contrôle d’une personne publique
- Il arrive que le Conseil d’Etat exige un troisième critère (CE NARCY 28 JUIN 1963 : outre le
critère de l’intérêt général et le critère organique d’un rattachement direct ou indirect à une
activité à une personne publique, le gestionnaire du service doit disposer de prérogatives de
puissance publique)
- Lorsque ces trois critères sont réunis (intérêt général, présence de prérogatives de puissance
publique, mise en œuvre par une personne publique d’un pouvoir de contrôle et direction sur
les modalités d’exécution de cette activité), le juge estime qu’il est en face d’une mission de
service public
- Tout service public, qu’il soit administratif ou industriel et commercial, est soumis à certains
principes régissant son fonctionnement
- Ces principes (les lois de Rolland) sont :
• La continuité du service public
• L’adaptation constante du service public
• L’égalité devant le SP
Principe d’égalité :
- Depuis longtemps reconnu par le juge administratif, c’est également un principe à valeur
constitutionnelle (art 6 constitution 2010)
- Ce principe comporte plusieurs aspects. Il joue aussi bien à l’égard des sujétions que le service
impose, qu’à l’égard des avantages qu’il procure
- Il s’applique donc aussi bien aux usagers, candidats-usagers, agents ou fournisseurs
- Cependant ce principe d’égalité ne s’applique que de façon relative, ainsi des différences de
traitement entre des usagers ou candidats-usagers du service public sont légales du moment
qu’elles sont justifiées soit par des considérations d’intérêt général, soit par une différence de
situation de fait ou de droit.
Les activités de service public peuvent être exercées par des organismes de droit public
- Soit directement par une personne publique (la régie)
- Soit par un organisme de droit public (l’établissement public)
Elles peuvent être aussi confiées par la personne publique à une personne privée : la
délégation de SP
• Critères d’identification :
1- La personnalité morale et l’autonomie : des organes propres (assemblée
délibérante, CA, (conseil d’administration), agent exécutif, Président, des biens
propres, un budget autonome)
2- Le contrôle de tutelle exercé par la collectivité de rattachement (cf ministère de
tutelle pour les EP nationaux) sur les actes et sur les personnes (« pas de tutelle
sans texte »)
3- La spécialité, les compétences de l’EP sont des compétences d’attribution
limitativement énumérées
• La création des EP :
En vertu de l’art 95.I.13 de la Constitution de 2010 « la loi fixe les règles concernant
la création de catégorie d’établissements publics »
- Loi n°98-031 portant définition des établissements publics et des règles concernant la création
des catégories d’établissement public du 20 janvier 1999
- Décret n°2005-003 du 4 janvier 2005 portant régime général de la comptabilité de l’exécution
budgétaire des organismes publics)
- PCOP 2005
• Classification des EP
- Etablissement public administratif (EPA)
- Etablissement public industriel et commercial (EPIC)
Des SPIC peuvent être directement gérés par des personnes publiques « dans les mêmes
conditions qu’un industriel ordinaire » * (TC 22 JANVIER 1921 STE COMMERCIALE DE
L’OUEST AFRICAIN ARRET « BAC D’ELOKA »)
a) Objet du service : quand l’activité en cause se situe dans un domaine où il existe une
concurrence privée, il est probable que le service public soit industriel et commercial.
Inversement, quand l’activité s’exerce à titre gratuit et que le gestionnaire du service ne
cherche pas à réaliser des profits, il s’agit probablement d’un service public administratif. Tel
est le cas des activités correspondant aux missions traditionnelles de l’Etat
b) Financement du service : le service dont les ressources proviennent essentiellement de
redevances payées par les usagers (et non de subventions budgétaires ou de recettes fiscales)
sont généralement des SPIC
c) Modalités d’organisation et de fonctionnement du service : le service public est
administratif si les modalités de son organisation et de son fonctionnement présentent des
caractères exorbitants du droit commun. C’est notamment le cas quand le service est assuré
directement par une personne publique.
Il est à noter que le service public de police ne peut être délégué (CE 17 JUIN 1932 CASTEL
NAUDARY) (CE 21 JUIN 2000 (à vérifier) SARL PLAGE CHEZ JOSEPH)
La police se définit par les fins en vue desquelles elle est exercée.
Enfin la PA se caractérise par sa nature préventive, ce qui la distingue de la police judiciaire
Elle consiste à prévenir les atteintes à l’ordre public. En effet, la PA tend à éviter qu’un trouble se
produise ou s’aggrave (CE 22 OCTOBRE 2003 STE DES SABLIERES DE LA PERCHE)
Il permet de distinguer la PA qui incombe au pouvoir exécutif de la police judiciaire qui dépend du
pouvoir judiciaire.
La PJ quant à elle est orientée vers la répression pénale, et intervient en principe après la commission
d’une infraction pour la constater, en identifier les auteurs, en réunir les preuves afin de permettre
l’action du juge pénale. (TC 7 JUIN 1951 NOUALEK), (CE 24 JUIN 1960 STE LE MONDE)
Il est à noter que la PJ ne réprime pas elle-même mais elle prépare la répression par le juge pénal (seul
le juge réprime)
L’action de la PA se poursuit après que les désordres qu’elle entendait prévenir se sont manifestés
pour rétablir l’ordre. (TC 24 FEVRIER 2003 VERRY c/ COMMUNE DE CHALIFERT)
En pratique, la distinction entre les deux polices est souvent délicate à opérer, ne serait-ce qu’en raison
d’une certaine identité de personnels et d’autorités. Il est donc important de préciser à quelle police se
rattache chacun des actes de police des maires, des commissaires, agents de police, gendarmes.
Dans la réalité, les 2 polices sont parfois étroitement imbriquées (l’agent qui aide un automobiliste en
difficulté agit comme agent de PA. Mais s’il procède à des constatations après un accident, il fait un
acte de PJ
En définitive, pour opérer la distinction, et que l’infraction soit réelle ou supposée, commise ou non,
que les faits soient ou non délictueux et que la police agisse sur instruction du parquet ou en dehors de
toute information judiciaire, le critère de distinction se trouve dans la finalité de l’opération, de l’acte,
de l’intention de leurs auteurs, leur relation avec une infraction pénale déterminée. (CE Sect 11 MAI
1951 Cts (consorts) BAUD) (TC 7 JUIN 1951 Dme NOUALEK)
Une opération peut changer de nature : une opération de PA se transformer en une opération de PJ (TC
5 DECEMBRE 1977 Dlle MOTSCH) et inversement (CE 18 MAI 1981 Cts FERRAN).
En cas de doute, le juge se fonde sur l’origine « essentielle » du préjudice (TC 12 JUIN 1978 STE LE
PROFIL)
L’ordre public que la PA vise à assurer se définit par son caractère matériel, public et limité. La police
tend à éviter les désordres visibles. Seules les manifestations extérieures du désordre justifient son
intervention. Elle n’intervient pas pour réglementer les activités se déroulant dans les domiciles privés
(ne pas entrer dans la maison de quelqu’un par exemple), sauf si elles rejaillissent à l’extérieur (bruits,
manque d’hygiène…). L’autorité de police peut néanmoins agir afin d’empêcher une activité
scandaleuse, amoral, risquant de provoquer des réactions. A cet égard, un maire peut interdire la
projection d’un film (amoral) dans sa commune même si elle n’est pas susceptible d’entrainer des
troubles matériels en se fondant sur le caractère immoral, licencieux du film, mais à condition que les
circonstances locales justifient la mesure de police (CE 18 DECEMBRE 1959 STE LES FILMS
LUTETIA).
Traditionnellement, la PA a pour but la tranquillité, la sécurité et la salubrité publiques.
Les pouvoirs de PA peuvent être utilisés pour mettre fin à des troubles qui surviennent dans les
consciences en raison d’activités contraires aux bonnes mœurs ou à la morale. (CE 30 SEPTEMBRE
1960 JAUFFRET : il s’agit de la fermeture d’un lieu de débauche) (CE 19 JUIN 1974 BROUTIN :
interdiction de dénomination de voie privée « contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs »).
Le respect de la dignité de la personne humaine est une des composantes de l’ordre public. Ainsi par
son objet même, le divertissement dit « lancer des nains » porte atteinte à la dignité de la personne
humaine. En l’absence de circonstances locales particulières, et alors même que des mesures de
protection avaient été prises pour assurer la sécurité du nain qui se prêtait librement à cette exhibition
contre rémunération, le maire pouvait interdire une telle attraction. (CE Ass. 27 OCTOBRE 1995
COMMUNE DE MORSANG-SUR- ORGE)
A- Le Premier Ministre
Il est compétent en tant que chef de l’Administration pour prendre les règlements de police applicables
à l’ensemble du territoire national (CE 8 AOUT 1919 LABONNE).
Il peut renvoyer les modalités d’application de ses décrets à des arrêtés ministériels à condition de
déterminer avec suffisamment de précision les mesures à édicter, à prendre (CE 4 JUIN 1975
BOUVET DE LA MAISONNEUVE)
B- Le Ministre de l’Intérieur
Il n’est pas autorité de police générale mais les personnels de la police d’Etat sont placés sous son
autorité. Par ailleurs, en tant que supérieur hiérarchique des préfets, il peut leur donner des instructions
pour l’exercice de leur compétence de police
C- Le Préfet
Le Préfet de région exerce la police dans la région. Il a la charge de l’ordre public, de la sécurité et de
la protection des populations. Il a aussi compétence pour prendre au nom de l’Etat toutes les mesures
de police dont le champ d’application excède le territoire d’une seule commune à condition que ces
mesures soient liées à des circonstances particulières à toutes les communes en cause. (CE 23
SEPTEMBRE 1991 Cne de NARBONNE).
Lorsque dans une commune, le maire négligeait ou refusait après mise en demeure de prendre les
mesures nécessaires au maintien de l’ordre, le préfet peut se substituer à lui, et édicter lui-même les
mesures de police qui s’imposent. Il agit dans ce cas au nom de la commune.
D- Le maire
Il collabore à l’exercice de la police d’Etat en assurant l’exécution des mesures de sûreté générale et il
est surtout chargé de la police municipale.
Sous certaines conditions, les maires des communes membres d’organismes publics de coopérations
intercommunales (OPCI à Madagascar, EPCI en France : établissement), à fiscalité propre, peuvent
transférer au président de cet organisme des pouvoirs de police en matière d’assainissement,
d’élimination des déchets ménagers, d’aires d’accueil et de sécurité des manifestations culturelles, et
de circulation et stationnement sur les voies publiques.
Les arrêtés de police sont dans ces hypothèses, pris conjointement par le Président de l’OPCI et les
maires des communes concernées (loi française du 13 AOUT 2004 article 163)
- P.A.S : Police de l’air et des frontières, police de la pêche, police des chemins de fer, police
des mœurs (sur les campus universitaires avant), police des sites historiques (en France),
police des étrangers (à Madagascar et en France)
Certaines se distinguent par leurs buts qui excèdent la définition traditionnelle de l’ordre public (police
des sites, du cinéma, de l’affichage, de la publicité et des enseignes, des publications étrangères…) : et
ce à des fins esthétiques et culturelles. Ces buts, en particulier la sauvegarde de l’esthétique, sont
interdits aux autorités de police générale.
D’autres se caractérisent par la détermination de l’autorité compétente (police des gares et des
aérodromes…). Ce particularisme est plus marqué lorsque la police spéciale est confiée à une autorité
qui n’est pas autorité de police générale (police des étrangers, des publications étrangères) appartenant
au Ministre de l’Intérieur).
Enfin, d’autres se distinguent par les procédures auxquelles leur exercice est assujetti (police des
édifices menaçant ruine…)
Une autorité responsable de l’ordre public sur un territoire donné dispose d’un ensemble de
compétences et de moyens d’action. (Compléter par des lectures sur internet) *
L’existence de police spéciale est susceptible de créer des conflits de compétence qu’il faut résoudre
par des règles spécifiques régissant le concours des pouvoirs de police.
L’autorité de police doit prendre les mesures de police initiales en cas de situation susceptibles de
troubler l’ordre public lorsque ces mesures sont indispensables pour faire cesser un péril grave
résultant d’une situation particulièrement dangereuse pour l’ordre public. (CE 5 MARS 1971 LE
FICHANT)
Enfin, la responsabilité de la commune est engagée pour faute simple du fait de la carence du maire (le
maire ne fait rien) dans l’exercice de ses pouvoirs de police en matière de bruits de voisinage (CE 28
NOVEMBRE 2003 Cne de MOISSY-CRAMAYEL.)
30/05/23
INTRODUCTION
Principe : l'ensemble de ces pouvoirs doit pouvoir s'exercer de façon harmonieuse, sans hiatus ni
contradiction.
1ère règle : (conforme au principe de la hiérarchie des normes applicable à l'Administration): les
normes édictées par l'autorité supérieure priment sur celles édictées à un échelon moine élevé
2ème règle : les autorités locales ne sont pas dessaisies du seul fait qui des mesures ont été édictées au
niveau national ou que des pouvoir particuliers ont été remis à des autorités de police spéciale.
• Elles peuvent prendre des mesures de police supplémentaires si les circonstances locales le
justifient,
• Ex. Un Maire peut imposer sur le territoire de sa commune, des mesures complémentaires par
rapport à celles du Code de la route (CE, Sect, 9 nov. 1990, Ville d'Angers)
- Les mesures de police ne sont légales que si elles sont strictement nécessaires pour atteindre les
objectifs de maintien de l'ordre public :
« La liberté est la règle, la restriction de police l'exception ». (CE, 19 mai 1933, Benjamin).
• Une mesure d'interdiction ne peut être licite que si elle est indispensable, l'autorité de police ne
disposant pas d'autres moyens moins contraignants pour maintenir l'ordre public.
• Les mesures de police doivent respecter aussi le principe de légalité
• Face à une situation mettant en péril l'ordre public, les autorités de police ne sont pas
seulement autorisées mais tenues de prendre les mesures nécessaires pour faire cesser ou
prévenir les troubles à la sécurité, la tranquillité ou la salubrité publiques
• Le refus du Maire de prendre les mesures nécessaires pour atténuer les nuisances sonores
résultant de l'activité d'un club de tir est entaché d'illégalité (CE, 8 juillet 1992, Ville de
Chevreuse)
• Lorsque les mesures réglementaires nécessaires ont été adoptées, l'autorité de police est tenue
d'en assurer l'application effective en prenant toutes les mesures concrètes utiles à cette fin
(CE. Sect 14 décembre 1962 Doublet ; CE Ass 20 oct. 1972, Marabout)
• Cependant, l'inertie de l'administration ne sera sanctionnée que si la réalité et la gravité des
menaces pour l'ordre public sont démontrées.
CHAP 3 : ORGANISATION ADMINISTRATIVE
16/05/23
PRINCIPES GENERAUX :
Centralisation
Déconcentration
Décentralisation
1) La centralisation
2) La déconcentration
Cela se fait dans le cadre d’une même personne morale, l’Etat. On ne remet jamais en cause les
compétences de l’Etat
b- Le pouvoir hiérarchique
3) Décentralisation
➢ Principe de subsidiarité :
- Les administrations centrales sont compétentes pour les missions ayant un « caractère
national »
- L’administration directe par les services centraux est l’exception, celle des services
déconcentrés est la règle
➢ Décentralisation territoriale :
Cette situation serait celle où la personnalité juridique serait attribuée à des entités déterminées sur la
base géographique
➢ Décentralisation technique :
La décentralisation technique (par service) est une forme de décentralisation où des institutions
diverses interviennent dans un champ de compétence limité et sont dotées de la personnalité juridique
➢ Décentralisation et fédéralisme :
La décentralisation n’est pas un fédéralisme puisqu’elle est effectuée dans un Etat unitaire
L’article 1 de la Constitution dit que Madagascar est une république indivisible et que son organisation
est décentralisée
La décentralisation n’est pas le fédéralisme, les personnes morales que sont les institutions
décentralisées exercent des pouvoirs qui leur sont reconnus par la loi et la constitution
Au contraire, dans un Etat fédéral, les Etats fédérés ont une constitution propre et la répartition des
pouvoirs entre Etat fédéré et fédéral est fixée par l’Etat fédéral
Mais ils participent à la création des lois fédérales et pas uniquement des lois de leur Etat fédéré
Art 143 : les CTD de la République sont les Communes, Régions et Provinces
Art 144 : les CTD s’administrent librement par des assemblées qui règlent, par leurs délibérations, les
affaires dévolues à leur compétence par la (…) Constitution et la loi
Art 145 : la représentation de l’Etat auprès des CTD est régie par la loi
Cadre normatif
La commune :
Art 148 : les communes constituent les CTD de base. Les communes sont urbaines ou rurales en
considération de leur assiette démographique réduite ou non à une agglomération urbanisée
Art 149 : les communes concourent au développement économique, social et environnemental de leur
ressort territorial. Les compétences tiennent compte essentiellement des principes constitutionnels et
légaux ainsi que du principe de proximité, de promotion et de défense des intérêts des habitants
LE MAIRE :
1-MISSION :
-Satisfaire les besoins de la population
- Assurer la gestion de l'administration quotidienne de la mairie
b- Economie et finances :
* Préparer le programme d'actions annuelles
* Préparer le Plan de développement
* Faire entreprendre par la population des travaux d'intérêt communs en exécution du plan de
développement local
* Préparer et exécuter les délibérations du conseil sur :
+ La fixation des taux de prélèvement et taxes spécifiques
+ La fixation des taux et règle de perception des produits de l’exploitation du domaine et des services
communaux
c- Techniques
* Demander au représentant de l'Etat et concours des STD
* Être responsable de l'organisme, de l'habitat et de la voirie
* Être responsable de la gestion et de l'énergie
* Assurer la prévention et la lutte contre les feux de brousse
d- Socio-culturel
* Réaliser les actions de développement
* Construire et gérer les infrastructures et équipements éducatifs, sanitaires et socio-sportifs
e- Appui au développement
* Coordonner les actions de développement
* Elaborer le programme d'actions de développement
*Représenter la commune dans les négociations
*Assurer le transfert de la cession de la maîtrise de l'ouvrage et sécuriser ladite maîtrise de l'ouvrage
L'Adjoint au Maire :
Le Maire et ses adjoints sont OEC
L'adjoint au Maire est le responsable de la légalisation de toute signature et la certification des
empreintes digitales apposées en sa présence
24 fev. 2015
Le Secrétaire Général :
Il contrôle la gestion communale, pour ce faire :
- Il veille en permanence à la performance de la commune dans tous les domaines (qualité des services
rendus, recouvrement fiscal, développement communal,
- Il entretient des contacts avec les PTF
- Il établit les rapports d'activités semestriels et annuels
- Il assure l'animation et la formation des responsables des services communaux
Le Secrétaire Administratif :
Il assure le secrétariat de la commune, à cet effet il est chargé :
- d'accueillir et orienter les visiteurs d'organiser l'agenda du Maire
- d'enregistrer et classer les correspondances et documents communaux de rédiger les correspondances
d'assurer la dactylographie
Le secrétaire trésorier :
Nommé par le Maire :
- Il vérifie et encaisse les recettes de la commune
- Il vérifie et paie les dépenses de la commune sur présentation de factures ou d'un état de salaires visé
par le Maire
- Il tient le livre journal et de caisse
- Il conserve les fonds et valeurs inactives de la commune
- Il classe les pièces comptables
CREATION ET LA DELIMITATION DES COLLECTIVITES TERRITORIALES
DECENTRALISEES :
• Conformément aux dispositions de l'article 143 alinéa 2 de la Constitution,
La création et la délimitation des Collectivités territoriales décentralisées doivent répondre à des
critères d'homogénéité géographique, économique, sociale et culturelle.
Elles sont décidées par la loi
Du Contrôle Administratif
* Du pouvoir réglementaire des CTD (Art.140, art.144, Loi n°2014-020)
* Actes des CTD ; exécutoires de plein droit dès publication/notification
* Le contrôle : Corollaire du principe d’unicité de la République (Art.1, Const.2010)
Le contrôle de légalité des actes des CTD par les représentants, de l'Etat (Art.42, Const.)
* Cas d'illégalité supposée : Saisine de la juridiction administrative territorialement compétente par le
représentant de l'Etat
* Acte entaché d'illégalité : Recours assorti d'une demande de sursis à exécution (Art. 28, loi n°2014-
021 sur la rep° de l'Etat)
Autres contrôles :
« Le PR dispose des organes de contrôle de l'Administration » (Art. 55, al.8, Const. 2010)
« Le PM saisit…l'IGE et les autres organes de contrôle de l'Administration et s'assure du bon
fonctionnement des s services publics, de la bonne gestion des finances des collectivités publiques et
des organismes publics de l'Etat » (Art. 65, al.8, Const.)
L’ensemble des recours permettant de faire trancher par les juridictions administratives les différends
d’ordre administratif constitue le contentieux administratif.
Les juridictions administratives peuvent être saisies de différents recours que la procédure
administrative permet de juger
Ils visent à contester devant le juge un acte dont ils tendent à obtenir l’annulation. Le RPEP constitue
le recours en annulation par excellence. C’est l’action par laquelle tout intéressé peut demander au
juge administratif l’annulation d’un AAU qu’il estime illégal. Ce RPEP est ouvert contre tous les
AAU, même si aucun texte ne le prévoit et même si un texte a exclu tout recours contre l’acte (CE 17
FEVRIER 1950 Dme LAMOTTE)
Grâce au déféré préfectoral, le représentant de l’Etat (le préfet, le chef de district) peut demander au
tribunal administratif d’annuler un acte d’une collectivité territoriale
En principe, seuls les AAU sont susceptibles de ce recours qui doit être formé dans le respect des
règles de procédure par une personne ayant qualité à agir et intérêt à obtenir l’annulation de l’acte
(voir et lire la LO n°2004-036 article 137 paragraphe 1er : le délai de recours en annulation contre les
décisions et AA réglementaires, individuels est de 3 mois à compter de leur publication ou de leur
notification).
Sont exclus de ce recours les actes législatifs, les actes indissociables des conditions dans lesquelles la
HCC (Conseil Constitutionnel en France) exerce les missions qui lui sont conférées par la Constitution
(CE Ass 25 OCTOBRE 2002 BROUANT), les actes de gouvernement, les traités internationaux, les
actes émanant de l’administration mais ne constituant pas des décisions exécutoires (les mesures
d’ordre intérieur, les circulaires : ses 2 types) ainsi que les contrats (CE 16 AVRIL 1986 Cie
LUXEMBOUGEOISE DE TELEVISION), sauf ceux des collectivités territoriales portant engagement
d’agents contractuels attaquables par les tiers (CE 30 OCTOBRE 1998 VILLE DE LISIEUX)
Il est à noter que les dispositions réglementaires des contrats sont aussi susceptibles de recours en
annulation (CE Ass du 10 JUILLET 1996 CAYZEELE)
Le requérant doit justifier d’un intérêt à agir résultant d’un titre particulier ou d’une qualité particulière
(contribuable local, usager d’un service public, les électeurs…). La qualité résulte parfois de l’intérêt
(intérêt d’un campeur à faire annuler une réglementation de camping, intérêt d’un hôtelier à propos
d’un arrêté fixant les dates de vacances scolaires…) mais encore faut-il qu’existe un lien suffisamment
direct entre l’acte attaqué et la situation du requérant
L’existence d’un recours parallèle exclut le recours en annulation : le requérant qui dispose d’une autre
procédure lui permettant de résoudre le litige doit utiliser cette dernière (recours de plein contentieux*
et recours en matière électorale et fiscale).
Enfin, le recours est enfermé dans un délai de 3 mois et est dispensé du ministère d’avocat en première
instance
Le vice de forme ou de procédure consiste en ce que l’acte a été pris sans qu’aient été respectées, ou
correctement respectées diverses formalités et procédures prescrites (voir et lire LOCS n°2004-036)
La violation de la loi se décompose en plusieurs illégalités. Le juge censure toujours l’erreur de droit.
Le juge censure également l’erreur matérielle ou inexactitude matérielle des faits (CE 14 JANVIER
1916 CAMINO : révocation d’un maire fondé sur un comportement qu’il n’avait eu.)
Le détournement de pouvoir : il censure le but illégal poursuivi par l’auteur de l’acte. Il consiste en
l’usage par une autorité (maire par exemple) de ses pouvoirs dans un but autre que celui pour lequel il
(le pouvoir) lui ont été attribués (CE 26 NOVEMBRE 1875 PARISET : utilisation des pouvoirs de
police à des fins financières)
- Le rejet qui intervient soit par les conditions de recevabilité ne sont pas remplies, soit que
aucun des moyens invoqués par le requérant et aucun moyen d’ordre public ne justifient
l’annulation.
La décision est revêtue de l’autorité relative de la chose jugée et l’acte pourrait faire l’objet
d’une annulation ou d’une déclaration d’illégalité à l’occasion d’un autre recours
- L’annulation : elle est prononcée lorsque le juge constate l’illégalité de l’acte. L’annulation
d’un acte administratif implique en principe que cet acte est réputé n’être jamais intervenu.
L’arrêt rendu en dernier ressort est revêtu de l’autorité absolue de la chose jugée. Il a effet
rétroactif et à l’égard de tous ; et l’Administration doit tirer les conséquences qu’implique
l’annulation.