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Le fonctionnaire joue un rôle très important dans la société. Responsable de l’application des lois,
serviteur de la population, gardien des décisions démocratiques, fiduciaire des ressources
publiques, ces hautes responsabilités lui commandent une conduite empreinte d’une éthique
élevée et du respect de certaines règles relatives à la déontologie administrative.
IV Objectifs d’apprentissage
Objectif général
Intégrer les composantes déontologique et éthique dans la gestion des affaires
publiques.
Objectifs spécifiques
De façon spécifique, à la fin du cours les élèves devront être capables de :
définir la déontologie administrative et l’éthique professionnelle ;
maitriser le contenu de la déontologie administrative ;
Identifier les facteurs favorables et défavorables au maintien des comportements
éthiques dans la gestion publique ;
connaître les principes pour favoriser la gestion de l’éthique dans le service ;
Intégrer au quotidien les composantes déontologique et d’éthique publique dans
leurs futures fonctions.
1
V, Méthodes pédagogiques
Production d’un support pédagogique ;
Utilisation d’un vidéoprojecteur
Exposés suivis d’échanges et de débats ;
Cas pratiques.
2
CHAPITRE 1 :
La déontologie administrative
3
Section 1 : Définition et sources de la déontologie administrative
Les objectifs d’apprentissage
Propos introductifs
Les personnes qui travaillent à titre professionnel dans les services publics sont dans une
position particulière qui se caractérise par deux éléments fondamentaux :
le premier c’est la carrière qui implique que ces personnes accèdent à la fonction
publique pour y demeurer, en principe, durant toute leur vie active ;
le deuxième élément se matérialise par la situation légale et réglementaire qui se
traduit par le fait que leur situation juridique se détermine en dehors d'eux, de
manière impersonnelle.
Les droits et obligations des fonctionnaires sont largement déterminés par cette situation
particulière. Le fonctionnaire est avant tout un citoyen. A ce titre, il lui est reconnu des
droits identiques à ceux des autres citoyens. Etant au service de l’intérêt général, le
fonctionnaire est tenu de respecter un certain nombre d’obligations qui lui sont imposées
dans l’exercice de ses fonctions.
On peut donner du mot « déontologie » plusieurs définitions qui, toutes, traduisent des
préoccupations propres à leurs auteurs. Ceux-ci, même s’ils s’accordent tous, pour
reconnaître que la déontologie est l’ensemble des règles qui régissent une profession et la
conduite de ceux qui l’exercent, introduisent dans leurs définitions respectives, des
éléments spécifiques qui sont parfois l’expression de véritables différences idéologiques.
4
Ainsi, pour certains, la déontologie qui, pour eux, est «basée sur des droits et obligations
définis notamment par la loi», peut se définir comme étant «l’ensemble des principes
d’action, pour les pratiques professionnelles d’un corps de personnes agissant dans un
cadre similaire, exerçant un métier identifié »1. Il s’agit donc d’une approche assez large
de la déontologie, puisqu’elle y intègre également les droits. En cela elle se distingue des
définitions restrictives, plus fréquentes, fondées sur l’étymologie même du terme, et parmi
lesquelles, on peut retenir les suivantes :
A la lumière de ces deux définitions, il apparaît que la déontologie n’est pas propre à
l’administration publique. Toute institution est, en effet, hiérarchisée et soumise à une
autorité chargée d’édicter des principes d’action qu’elle doit faire respecter sous la
menace de sanctions. C’est donc dire que la déontologie existe dans toutes les
professions et c’est d’ailleurs à la lumière des expériences des professions libérales que
l’on parle aujourd’hui de « déontologie de la fonction publique » ou encore de «
déontologie administrative ».
1 C’est la définition retenue, par exemple, par le ministère français de l’équipement, des transports et du
logement dans son Guide de référence pour les chefs de service et l’encadrement, p. 18 (cité par MM. Serge
SALON et Jean Charles SAVIGNAC, « La Fonction publique », dans la revue Documents d’études, de la
Documentation française, p. 35.
2 Cf. Serge SALON et Jean Charles SAVIGNAC, Fonctions publiques et fonctionnaires, Éditions Armand
Colin, 1997, p. 167.
5
Dans le cadre spécifique de l’administration publique, la déontologie est définie par
certains comme «un ensemble de principes d’action tournés vers des pratiques
professionnelles qui rendent possible le service public par la confiance des usagers, le
respect des missions définies par la loi et l’acceptation des contraintes de l’action
collective»4. D’autres vont un peu plus loin pour y voir «l’ensemble des règles et des
devoirs, des pratiques professionnelles et des qualités qui s’imposent à l’agent public et
qui lui permet de servir au mieux l’intérêt général et de rendre des services de haute
qualité aux usagers dans une administration publique moderne» (5).
On peut donc dire, de façon assez simple, que la déontologie administrative est l’ensemble
des obligations qui s’imposent aux agents des administrations publiques ( 6), soit dans
l’exercice de leurs fonctions, soit du simple fait qu’ils aient la qualité d’agent d’une
administration publique. Ces obligations déontologiques procèdent de plusieurs sources
qui, pour les unes, sont écrites, et pour d’autres, sont non écrites.
S’agissant, tout d’abord des sources écrites, il y a lieu de faire observer qu’il n’existe pas
un « Code de déontologie administrative » au Burkina Faso. C’est dire qu’au titre des
sources écrites, il faut se référer à divers textes législatifs et réglementaires, pour
retrouver des dispositions comportant des obligations particulières imposées aux
différentes catégories d’agents des administrations publiques, (qu’elles soient de l’Etat,
parlementaire ou des collectivités locales).
Parmi ces textes, on peut retenir principalement :
La loi 081 portant statut de la fonction publique d’Etat ;
La loi n° 047/96/ADP du 21 novembre 1996 portant statut général des agents des
collectivités territoriales, ensemble ses modificatifs ;
6 Etant entendu que le terme « agents des administrations » renvoie ici non seulement aux
fonctionnaires et contractuels des administrations, mais aussi à toutes les personnes qui, à divers
titres, exercent des fonctions publiques (élus, ministres et autres responsables d’institutions).
6
Le statut de la fonction publique parlementaire
La fonction publique relative à la police ;
La fonction publique hospitalière ;
La loi n° 043/96/ADP portant Code pénal (notamment en ses articles 154 à 172),
7
l’obligation d’exercer les fonctions ;
l’obligation d’obéissance hiérarchique.
Propos introductifs
L’appartenance à la fonction publique, en général, entraîne pour les agents publics un
certain nombre d’obligations.
2 : L’obéissance hiérarchique.
Cette obligation signifie que l’agent public est tenu d’assurer l’exécution des tâches qui lui
sont confiées. Elle est la toute première qui s’impose aux agents publics ; elle demeure la
condition indispensable au droit à rémunération dans la mesure où, en effet, dans tous les
textes régissant les trois fonctions publiques au Burkina Faso, le traitement ou salaire
n’est dû qu’après service fait (9).
8 Cf. Jean Marie BRETON, Droit de la fonction publique des États d’Afrique francophone,
EDICEF/AUPELF, 1990, P. 176
9Cf. articles 27 de la loi relative à la fonction publique d’Etat, 95 du statut de la fonction publique
parlementaire et 42 du statut général de la fonction publique territoriale. On consultera également avec intérêt
8
Et ce service fait implique précisément pour les agents, non seulement l’obligation
d’occuper personnellement et de manière continue et exclusive les emplois auxquels ils
sont nommés et affectés, mais aussi que cet emploi soit exercé de façon exclusive.
Les différents textes régissant les agents publics sont très clairs sur ce point : l’agent est
tenu d’être à son poste de travail pendant les heures légales de travail et d’accomplir, par
lui-même, les tâches qui lui sont confiées(10). Cette obligation s’impose à l’agent à compter
de la date de son installation dans l’emploi auquel il a été nommé. Elle a pour conséquence
de faire de la « sous-traitance » d’une tâche à un tiers, même s’il s’agit d’un collaborateur,
une faute susceptible de sanctions disciplinaires. L’agent n’a pas le droit de «faire faire le
travail à sa place ».
Elle a pour conséquence de faire de la « sous-traitance » d’une tâche à un tiers, même s’il
s’agit d’un collaborateur, une faute susceptible de sanctions disciplinaires. L’agent n’a pas
le droit de «faire faire le travail à sa place ». C’est ainsi qu’il faut comprendre les
dispositions de la loi 081 portant statut de la fonction publique d’Etat qui disposent, d’une
part, que « quel que soit son rang dans la hiérarchie, tout agent est responsable des
tâches à lui confiées » et, d’autre part, que « lorsqu’il est chargé du fonctionnement d’un
service, l’agent en est responsable devant ses supérieurs ».
Les statuts des fonctions publiques territoriale (article 30) et parlementaire (article 83)
contiennent des dispositions presque identiques. Cependant, cette obligation n’est pas
absolue ; mais les dérogations prévues par les différents textes applicables aux agents
des administrations publiques sont considérablement limitées. En effet, les
assouplissements qui peuvent être apportés à cette règle sont principalement ceux
résultant des mécanismes de la délégation de pouvoirs.
l’arrêt Traoré Biny de la Chambre administrative de la Cour suprême en date du 22 mai 1981 (RBD n° 7 1985, p.
73 note Salif YONABA).
10 Articles 16 de la loi du 28 avril 1998, 28 du statut général des agents des collectivités territoriales et 78 du
statut de la fonction publique parlementaire.
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Mais, même dans ce cas, on sait que la délégation de pouvoirs obéit à des règles très
strictes qui interdisent à l’agent de déléguer l’intégralité de ses pouvoirs. De plus, la
responsabilité de l’agent reste entière lorsqu’il ne s’agit que d’une délégation de signature.
Ce sont, en réalité, deux obligations qui se complètent. En effet, il va sans dire que pour
pouvoir exercer de façon continue son emploi, il est nécessaire qu’il s’y consacre
exclusivement.
De façon formelle seul le statut de la fonction publique parlementaire (article 78) prévoit
expressément l’obligation pour l’agent d’exercer ses fonctions « de façon continue ». Mais
la réalité de cette obligation dans les deux autres fonctions publiques n’est point
contestable, dans la mesure où les textes qui les régissent imposent la présence effective
de l’agent à son poste de travail et l’obligation pour lui « d’exécuter par lui-même les
tâches qui lui sont confiées ».
Il faut cependant préciser qu’exercer l’emploi de façon continue ne signifie pas que l’agent
doit travailler 24 heures sur 24. Cela signifie tout simplement qu’il ne dispose pas de son
emploi du temps et qu’il doit se conformer aux règles relatives aux horaires et à la durée
du travail, ainsi qu’au régime des congés, droit de grève et autres autorisations
d’absences prévues par les textes en vigueur. Une absence injustifiée constitue une faute
susceptible d’entraîner à l’encontre de l’agent une sanction disciplinaire.
2) : L’exercice exclusif de l’emploi.
Il s’agit là d’une obligation que l’on retrouve dans chacun des textes applicables aux
différentes fonctions publiques existant au Burkina Faso. Aux termes de ces textes (11), en
effet, les agents publics doivent consacrer l’intégralité de leur activité professionnelle à
11 Cf. article 16 de la loi portant régime juridique applicable aux emplois et aux agents de la fonction publique
d’Etat, article 28 du statut des agents des collectivités locales, article 77 du statut de la fonction publique
parlementaire.
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l’exercice de leur emploi. Cela veut dire qu’ils doivent se consacrer entièrement aux
fonctions qui sont les leurs. L’une des principales conséquences de cette obligation est
qu’il est interdit à qu’il est interdit à l’agent de cumuler, en principe :
plusieurs emplois publics rémunérés sur les budgets des Collectivités publiques ou
des entreprises publiques,
ou un emploi public et un emploi privé.
Dans tous les cas, il est interdit aux agents publics d’exercer, directement ou par personne
interposée, une activité lucrative privée de quelque nature que ce soit. Cette interdiction
est prescrite en termes identiques dans les textes applicables aux trois fonctions
publiques (Cf. articles 16 al. 2 de la loi régissant les agents de l’Etat, 28 al. 2 de la loi
relative à la fonction publique territoriale et 78 al. 2 du statut de la fonction publique
parlementaire).
La raison d’être de cette obligation est que les inconvénients résultant de l’admission des
cumuls d’activités sont assez nombreux et ont généralement pour noms :
absentéismes répétés,
attachement très limité à la chose publique et au service de la Collectivité,
risque de remise en cause de l’impartialité du service public.
Il est, par conséquent, apparu judicieux de prévoir les mesures nécessaires pour éviter
que l’agent ne tombe dans ces travers préjudiciables aux intérêts du service et donc de la
communauté.
Mais, comme pour bien d’autres obligations, l’obligation d’exercer exclusivement les
fonctions comporte quelques dérogations. En effet, l’environnement propre à chaque pays,
le contexte socio-économique, peut conduire à apporter des assouplissements ou des
aménagements à une application de la règle d’incompatibilité entre emplois de
collectivités locales et toutes autres activités de nature privée et lucrative en particulier.
C’est ainsi qu’aux termes de la loi 081 applicable aux agents de l’Etat, le fonctionnaire peut
« dans des conditions définies par décret, être autorisé à effectuer des expertises ou des
consultations se rapportant à sa compétence, à donner des enseignements se rattachant à
11
sa compétence, à faire de la production agropastorale ou d’œuvres scientifiques,
littéraires ou artistiques ».
Mais, il va sans dire que dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions nationales
adoptées en 1998 et relatives à la «valorisation de l’expertise nationale », cette restriction
apparente sera, à terme, sans objet. Du reste, le constat est qu’elle n’est même pas
véritablement appliquée.
Dans la logique de ces assouplissements, les agents publics, quels qu’ils soient, peuvent :
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moyens de subsistance etc.
Aux termes de l’article 17 de la loi applicable à la fonction publique d’Etat, les agents
« exécutent les ordres de leurs supérieurs hiérarchiques dans le cadre des textes en
vigueur pour l’exécution du service public ». Quant au statut de la fonction publique
parlementaire (article 82), il reprend sur ce point les dispositions de l’ancien statut général
de la fonction publique d’Etat (zatu du 26 octobre 1988).
Dans le système de fonction publique en vigueur dans nos pays, la hiérarchie est un
principe fondamental d’organisation des services. Il trouve sa justification dans la
nécessité d’assurer l’efficacité de l’action administrative indispensable à
l’accomplissement des tâches d’intérêt général. Aussi, quand bien même le statut général
des agents des collectivités territoriales ne contient pas de dispositions spécifiques à
l’obéissance hiérarchique, on ne peut douter de l’existence de cette obligation dans cette
fonction publique.
Le devoir d’obéissance apparaît, en effet, comme un corollaire dans la responsabilité
statutaire qui incombe à tout agent public chargé d’assurer le fonctionnement d’un
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service. Cette responsabilité existe, quel que soit le rang de l’intéressé dans la hiérarchie
administrative.
Il va donc de soi que pour pouvoir lui imputer une telle responsabilité, il faut lui donner les
moyens de se faire obéir, car, comme le soulignent certains auteurs 12, l’obéissance permet
de «maintenir la discipline dans le service public [...], d’y éviter l’anarchie et de mettre
l’administration publique à l’abri de la décrépitude».
Le texte régissant la fonction publique d’Etat (article 18 al. 2) va même plus loin pour
imposer aux agents placés à la tête d’un service, l’obligation de se faire obéir. Ainsi sont-
ils « tenus de sanctionner ou de provoquer la sanction des abus, négligences ou
manquements commis dans le cadre ou à l’occasion de l’exécution du service par les
agents placés sous leur autorité ».
L’obligation d’obéissance hiérarchique n’est pas absolue ; car le désir de protéger les
personnels administratifs contre l’arbitraire politique conduit parfois à accroître les droits
des agents publics au détriment du pouvoir hiérarchique. Le pouvoir hiérarchique est, en
effet, soumis à diverses consultations qui ont pour effet d’en modérer l’exercice. Ainsi, si
l’autorité hiérarchique entend accomplir un acte, même non obligatoire, elle doit le faire
dans le respect de la loi et des règlements et en assumer la responsabilité. En principe, le
devoir d’obéissance disparaît lorsque l’exécution de l’ordre serait de nature à constituer
une illégalité flagrante et grave qui risquerait de compromettre gravement un intérêt public.
C’est ainsi qu’il faut comprendre, par exemple, l’article 17 de la loi portant régime juridique
applicable aux emplois et aux agents de la fonction publique de l’Etat, lorsqu’il dispose
que « les agents exécutent les ordres de leurs supérieurs hiérarchiques dans le cadre des
textes en vigueur pour l’exécution du service public». En toute logique, cela veut dire que
tout ordre qui n’a pas pour but l’exécution du service public ou qui, bien qu’ayant ce but,
n’est pas conforme aux textes en vigueur, ne peut être qu’un ordre illégal.
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L’article 82 du statut de la fonction publique parlementaire ne dit pas autre chose lorsqu’il
dispose que le respect et l’obéissance dus aux supérieurs hiérarchiques doivent se situer
« dans le cadre des textes en vigueur pour l’exécution du service public » Le pouvoir
hiérarchique est, en effet, soumis à diverses consultations qui ont pour effet d’en modérer
l’exercice. Ainsi, si l’autorité hiérarchique entend accomplir un acte, même non obligatoire,
elle doit le faire dans le respect de la loi et des règlements et en assumer la responsabilité.
En principe, le devoir d’obéissance disparaît lorsque l’exécution de l’ordre serait de nature
à constituer une illégalité flagrante et grave qui risquerait de compromettre gravement un
intérêt public.
Tout le problème est, cependant, de savoir ce que c’est qu’un ordre illégal.
De façon schématique on peut dire qu’est illégal tout ordre qui ne serait pas conforme aux
conditions, modalités d’exécution et fins du service public. En somme, serait illégal tout
ordre qui ne se situerait pas « dans le cadre des textes en vigueur pour l’exécution du service public ».
Ainsi, par exemple, un agent qui refuserait d’exécuter des courses domestiques
(personnelles) ordonnées par son supérieur hiérarchique ne peut pas être poursuivi pour
non-respect de l’obligation d’obéissance hiérarchique.
Mais les choses sont loin d’être toujours aussi simples, car le problème de l’ordre illégal a
été pendant longtemps au centre des débats doctrinaux. Aussi, deux thèses majeures en
guise de solutions ont été formulées.
Elle soutient que l’agent ne doit en toutes hypothèses obéissance qu’à la loi car il n’existe
pas de devoir d’obéissance au supérieur hiérarchique distinct du devoir d’obéissance à la
loi. Selon les auteurs de cette thèse, le pouvoir hiérarchique ne peut s’exercer en effet que
conformément à la loi et aux règlements en vertu du principe fondamental de la légalité qui
régit l’action administrative ; la puissance hiérarchique n’apparaissant dans cette
perspective que comme un corollaire du pouvoir d’exécuter les lois. Le rôle du supérieur,
dans cette logique, consisterait uniquement à donner, à ses subordonnés, des directives
conformes à la loi ; les subordonnés devant obéir non pas parce que l’ordre émane du
supérieur mais parce qu’il est pris en conformité avec la loi.
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Mais si l’ordre est illégal, il n’a au contraire aucune valeur juridique et le subordonné doit
refuser d’obéir. Toute la question est cependant de savoir si les agents sont toujours en
mesure de juger de la légalité des ordres qui leur sont donnés par leurs supérieurs
hiérarchiques. Question d’autant plus pertinente que non seulement ils ne sont pas tous
rompus aux principes de droit, mais en plus, d’un point de vue culturel, de nombreux
agents obéît aux ordres non pas parce qu’ils sont légaux, mais bien parce qu’ils émanent «
du chef ».
Opposée à la première école, cette deuxième thèse fait valoir qu’il ne saurait y avoir d’État
sans hiérarchie et toute Administration, quelle qu’elle soit, serait paralysée s’il était permis
à chaque agent subalterne de refuser l’obéissance au motif que l’ordre donné est illégal.
Selon les auteurs de cette thèse les subalternes accomplissent leurs fonctions non pas
sous l’obligation directe et unique d’observer la loi, mais sous l’obligation d’obéir au
supérieur hiérarchique qui s’interpose entre eux et la loi. Pour les défenseurs de cette
thèse, l’instruction qu’elle soit légale ou illégale s’impose avant tout à « l’inférieur » parce
que celui-ci est subordonné à son supérieur.
De fait, à l’analyse aucune de ces deux thèses ne constitue une solution efficace au
problème de l’ordre illégal. C’est donc, en définitive, dans un compromis nécessaire que
les éléments d’une solution juridique harmonieuse ont été recherchés en reconnaissant
l’existence d’un devoir de désobéissance. Ce devoir de désobéissance est limité aux
ordres illégaux des supérieurs hiérarchiques lorsque lesdits ordres sont de nature à
compromettre gravement le service public.
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Il n’est nullement besoin, en effet, d’être un professionnel du droit pour comprendre qu’un
ordre enjoignant de donner des coups à une personne ne peut que se traduire par une
infraction pénale.
L'éthique se réfère aux principes de base de l'action juste et les règles de la conduite
(Chapman 1993). Le terme éthique peut faire référence aux caractéristiques morales,
qu'elles soient présentes ou absentes ; ainsi, un administrateur ou un système
administratif est dit moral ou manquant de probité. Parfois, nous recherchons des valeurs
particulières, telles l'honnêteté ou le professionnalisme, mais souvent nous recherchons
simplement une sorte de conscience morale.
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Le terme éthique peut se référer, en même terme, à quelque chose de différent, dénotant
un ensemble de caractéristiques assumées être présentes et susceptibles de prendre
différentes formes. Dans ce sens, les organisations sont toujours morales ; elles ne
diffèrent que dans les éthiques qu'elles représentent.
La morale définit des principes ou des lois générales, l'éthique est une disposition
individuelle à agir selon les vertus, afin de rechercher la bonne décision dans une situation
donnée. La morale n'intègre pas les contraintes de la situation. L'éthique au contraire n'a
de sens que dans une situation. (Dans l’exercice d’une profession ex : L’enseignement, la
santé, la police…)
L'approche de l'éthique professionnelle doit reposer à la fois sur la dimension morale (il ne
peut s'agir d'ignorer les principes) et sur la dimension éthique (quelle décision est la
meilleure dans le cas présent) ? Lorsque cette réflexion devient collective et fait l'objet
d'une formalisation, la démarche devient déontologique, dans un sens large. Si ces règles
ont une valeur pour l'ensemble d'une profession et font l'objet d'une reconnaissance
officielle, il s'agit d'une déontologie au sens restreint. Si ces règles ont une valeur pour
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l'ensemble d'une profession et font l'objet d'une reconnaissance officielle, il s’agit d’une
déontologie au sens restreint
une déontologie au sens restreint.
Ces règles ne diffèrent que dans les éthiques qu'ils représentent. Ce qui est intéressant
c'est de savoir comment un administrateur et/ou un responsable peut être considéré
comme ayant une conduite morale au sein d'un système ou une organisation dont les
mécanismes opérationnels manquent de probité. Ceci est une source importante des
dilemmes d'éthique des responsables du secteur public aussi bien dans les pays
développés, que dans ceux en voie de développement.
Une autre question conceptuelle nécessitant de la considération quant à l'éthique est celle
de la droiture et la responsabilité. La droiture fait référence à l'honnêteté individuelle, et
dans le cas de la conduite administrative, à la norme quasi universelle voulant que la
fonction publique en soi, ne doive pas être utilisée pour des gains privés.
En se basant sur le concept de la droiture, il semble que c'est bien l'éthique en tant que
droiture qui définit les frontières de la littérature comparative traditionnelle de corruption
et fournit généralement le contexte pour les débats portant sur la portée, le contenu et
l'applicabilité générale des codes d'éthique (Heidenheimer, 1970, Klitgaard, 1988).
Cependant, la rectitude administrative n'est pas un problème qui se prête à l'analyse
systématique, et ce car tel que l'affirme Lippmann (1930, 61) "nous ne pouvons jamais
étudier la corruption en elle-même, mais simplement la mise à nu de celle-ci".
L'éthique peut être abordée par les valeurs ou par les vertus. On définit habituellement
en philosophie occidentale la vertu comme un « habitus de la volonté, acquis par répétition
des actes, et qui habilite l'homme à agir bien. » L’excellence d’un homme se mesure par
ses vertus.
Selon Socrate, repris par Platon, la vertu est la capacité de vivre un certain nombre de
principes et de valeurs dans la vie quotidienne dont la pratique permet de mener une vie
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morale, c'est-à-dire d'agir en conformité avec ce qu'on pense. L'approche par les vertus
permet de comprendre la dimension éthique des décisions de façon cohérente et
structurée. Ces vertus que l'on peut qualifier de cardinales sont les suivantes :
L'approche par les vertus présente des avantages en termes de méthode. Les vertus étant
des dispositions à agir, elles permettent une déclinaison de l'éthique en comportements de
référence, dans un métier donné (enseignement, justice, police, gendarmerie, gestion des
marchés publics).
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Il est ainsi possible de construire un référentiel de la dimension éthique du métier.
Elles sont également tout un ensemble d’exemples que la société propose au sein des
rapports sociaux. C’est pour cette raison qu’il est dit qu’une personne « a des valeurs »
dans la mesure où elle entretient des rapports de respect avec autrui. On peut dire que les
valeurs sont des croyances de haut rang, partagées par une culture et qui surviennent du
consensus social.
La théorie des valeurs implique l’existence d’une échelle, allant du positif au négatif. La
beauté, l’utile, le bon et le juste sont des aspects précieux aux yeux de la société. Les
valeurs des fonctionnaires peuvent en partie être à l'origine de dilemmes moraux,
principalement en raison de la faillibilité de l'être humain, sa soif du pouvoir, du prestige,
de la richesse et d'une position sociale privilégiée, plutôt que sa disposition à rendre
service honnêtement et en adhérant à des normes professionnelles.
L'obligation à laquelle fait face le fonctionnaire le place devant un dilemme, consiste dans
le fait de ne pas substituer ses valeurs personnelles par celles de la société ou de la
communauté, mais plutôt de donner la priorité aux valeurs susceptibles d'être bénéfiques
à la société ou à la communauté.
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informer les décideurs de leurs aspects négatifs
Les fonctionnaires occupent des positions clé ou y aspirent au sein de leurs institutions
respectives et étant donné qu'ils ont choisi de leur propre chef de devenir des
fonctionnaires, dans ces conditions, les valeurs du système doivent être considérées par
eux comme "normatives" et par conséquent constituent aussi ".... le point de départ de
leurs réflexions éthiques" (Rohr, 1978 : 59-60).
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La distinction entre éthique et déontologie
Comme les règles de droit, les règles déontologiques s’appliquent de manière identique à
tous les membres du groupe, dans toutes les situations de la pratique (cas des
fonctionnaires). Une autorité est chargée de les faire respecter (supérieur hiérarchique
immédiat et ministre de la fonction publique) et d’imposer des sanctions en cas de
dérogation.
Le mot Éthique vient du Grec « Ethos », qui fait référence au comportement et au caractère
d'un individu, et sa manière d'être en général. C'est en quelque sorte la science de la
morale qui essaie de définir ce qui est bien et ce qui est mal.
La finalité de l'éthique est de définir les comportements des Hommes dans le but d'obtenir
une société idéale et le bonheur de tous. Il n’est pas nécessaire, pour se conformer à la
déontologie, de réfléchir aux valeurs qui la sous-tendent ni même de partager ces valeurs.
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L’éthique, au contraire, invite le professionnel à réfléchir sur les valeurs qui motivent son
action et à choisir, sur cette base, la conduite la plus appropriée. La réflexion éthique fait
appel à l’autonomie, au jugement et au sens des responsabilités. Quand un fonctionnaire
décide, sur la seule base de ses valeurs, de refuser une signature de complaisance, rien ne
l’y oblige sauf lui-même.
La même décision, cependant, peut être dictée par la loi. Il est fréquent que l’on obéisse
aux règles parce qu’elles émanent d’une autorité, parce que l’on craint une sanction ou
simplement par habitude.
La déontologie est assez précise quant à ce que le professionnel doit faire ou éviter dans
les situations courantes de la pratique. Dès qu’une seule règle claire s’applique à une
situation, la conduite à suivre est fixée d’avance. Toutefois, lorsque deux règles ou plus
s’appliquent à la même situation, il peut être plus difficile de savoir quelle conduite
adopter.
L’éthique ne définit pas d’avance la conduite appropriée, mais elle propose une méthode
réflexive pour la trouver, notamment dans les conflits de valeurs ou quand une action
permise par les règles paraît malgré tout discutable du point de vue de l’idéal de pratique.
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Lien déontologie - éthique professionnelle
La déontologie et l’éthique
Des outils pour les personnes, des processus et des organismes intègres.
Une citation……de qui ?
« Je supposerai d’abord la corruption à son dernier terme, afin de la prendre au point où la
difficulté est la plus grande. En effet, il n’y a ni lois ni Constitution qui puisse mettre un frein à la
corruption universelle ; car comme les bonnes mœurs, pour se maintenir, ont besoin des lois, les
lois à leur tour, pour être observées, ont besoins de bonnes mœurs.
En outre, les constitutions et les lois faites par une république à son origine, lorsque les hommes
étaient bons, ne peuvent plus convenir lorsqu’ils sont devenus méchants. Or il arrive que les lois
changent selon les évènements, mais jamais, sinon rarement, on voit ses institutions changer ; ce
qui fait que les lois nouvelles ne suffisent pas, parce qu’elles ne cadrent pas plus avec les
institutions qui elles, demeurent ».
L'éthique en tant que responsabilité fait référence à la question de savoir auprès de qui ou
de quoi, l'administrateur cherche-t-il la conduite morale, en établissant, à titre d'exemple,
des choix politiques complexes et dans l'exercice des directives administratives.
Vu la grande différence qui existe entre les systèmes et les cultures à cet égard, il semble
être bien plus difficile d'établir des critères d'éthique qui englobent la responsabilité que
de s'appuyer sur la droiture.
Une fois que l'on quitte le monde ordonné de la justice sociale et administrative,
l'ambiguïté règne. Dans la plupart des cas, le bien et le mal baignent dans la confusion en
raison des interprétations litigieuses souvent ancrées dans des clivages sociaux
politiques bien établis (Ajuogu, 1983: 387). (Analyse et débats)
L’éthique revêt un sens étendu ou macro à même d'être appliqué a toutes les cultures et à
tout moment. Mais il a également un sens restrictif ou micro en relation à une société
spécifique ou groupe sociétaire. La perception macro appartient au bien ou au mal, au bon
25
ou au mauvais, alors que la perception micro fait référence à la manière d'interpréter le
bien ou le mal, le bon ou le mauvais, par une société spécifique, groupe sociétaire ou
même un individu (Dwivedi, 1978).
26
CHAPITRE 2 :
L’ETHIQUE PUBLIQUE
27
Les objectifs d’apprentissage
Les citoyens attendent des responsables publics qu’ils servent l’intérêt général en faisant
preuve d’impartialité et en gérant quotidiennement les ressources publiques de manière
appropriée, transparente, efficace et efficiente L’éthique dans le service public est
nécessaire à la confiance du public et la renforce. L’éthique publique constitue la clé de
voute d’une bonne gouvernance
28
en interne elle permet l’adaptation des structures en fonction des valeurs
développées
par l’organisation (le service, le ministère, la fonction publique) ;
en externe elle contribue au dialogue entre l’organisation et la société.
De là vient l’intérêt de développer des outils de gestion par les valeurs comme la culture
organisationnelle pour donner du sens aux actions des acteurs et d’assurer la cohésion
sociale.
Les changements ont brouillé les repères et les valeurs qui concouraient à l’unité et à
l’identité des collectivités publiques. Ce séisme sociétal a fait émerger une préoccupation
centrale : le besoin d’intégrer les valeurs des principes éthiques qui guideront les actions
des parties prenantes à l’interne et à l’externe de nos organisations publiques.
29
croissantes du citoyen en matière d’éthique dans la gestion des affaires publiques
A. Le contexte de l’intervention
Un État démocratique doit, pour bien assumer sa mission d’intérêt public et les
responsabilités qui en découlent, compter sur le soutien d’une fonction publique moderne
et compétente, dont les membres partagent certaines valeurs fondamentales et respectent
les règles d’éthique propres au secteur public.
C’est ainsi que chaque employée et employé de l’État doit, tout en faisant constamment
preuve de respect envers les citoyennes et les citoyens du Burkina Faso, se comporter de
manière telle que l’intégrité et l’efficacité de l’administration publique soient assurées en
toute circonstance.
B. Les exigences de plus en plus croissantes des citoyens pour une prestation éthique
30
et de qualité des services publics
Si les dernières années ont été riches de pressions médiatiques et de scandales éthiques,
c'est beaucoup parce que les citoyens et les différents partenaires de l'État (partenaires
sociaux, société civile, PTF et ONG) sont plus exigeants à l'égard du gouvernement et de
ses agents en matière de transparence et de responsabilité dans la gestion des affaires
publiques. L'exigence de performance éthique et de reddition de comptes s'intensifie et
exerce des pressions importantes.
Aussi, au cours des dernières années, différentes manifestations ont démontré qu'il y a
une crise de confiance des citoyens envers les institutions publiques13. Nous constatons
que ce malaise existe dans plusieurs sphères de l'espace public (justice, enseignement,
police, douanes, marchés publics …..). Ainsi, les organisations publiques doivent être plus
transparentes et éviter les manquements éthiques. Sinon, cette crise de confiance pourrait
se transformer en une crise de légitimité plus grande, au point où les institutions et, par le
fait même, les fondements mêmes de notre démocratie seraient remis en question13. Bref,
il faut toujours maintenir la confiance du public envers les institutions démocratiques.
Ces éléments, ajoutés à d'autres études plus larges sur la confiance 14, devraient expliquer
l'institutionnalisation de l’éthique dans la fonction publique, dont l'objectif est de bien
camper l'utilité pour les organisations publiques de renforcer ou de regagner la confiance
des citoyens envers l'administration publique.
En sus de répondre aux attentes des citoyens, et de cette crise de confiance, l'État
31
burkinabè n'est pas à l'abri des changements rapides dans le monde du travail. Les
fonctionnaires font face à beaucoup de « zones grises » et évoluent dans un cadre
normatif de plus en plus complexe et spécialisé. L'éthique, par exemple, se retrouve alors
liée aux normatifs qui sont traditionnellement associés au domaine des relations de travail,
comme le droit, les règles administratives, la déontologie. D'autres facteurs expliquent
l'importance de l'éthique dans le travail des agents publics. La mobilité du personnel, le
renouvellement de la fonction publique, la multiplication des partenaires : voilà autant de
facteurs qui complexifient le rôle du fonctionnaire dans l'administration publique moderne
et qui ouvrent la porte à de nouveaux risques éthiques pour celle-ci15.
Ainsi, l'efficacité, la transparence, la saine gestion des fonds publics et l'éthique sont
devenues des paramètres indissociables et incontournables pour l'État démocratique
moderne. Dans ce contexte de mutation du monde du travail, l'éthique dans la fonction
publique burkinabè qui est complémentaire aux autres concepts inhérents à une bonne
gouvernance, doit servir de repère pour aider les fonctionnaires à s'adapter à ces
nouvelles réalités. C'est dans ce contexte complexe et exigeant, mais à la fois stimulant et
mobilisateur, que s'inscrit le rôle de l’éthique professionnelle dans notre administration.
______________________________
14 BELLAVANCE, Joël-Denis, Méfiance extrême des Québécois envers leurs élus, « La Presse. ca. ; [en ligne], le
10 avril 2012, http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-
canadienne(201110/18/014458593mefiance-extreme-des-quebecois-envers-leurs-elus.php
15 BOISVERT, Yves (2002). « Crise de confiance et crise de légitimité ; de l'éthique gouvernementale à l'éthique publique
», Éthique publique ; no 4 (printemps), p. 19-31. 4 LUHMANN, N. (2006). La confiance ; Paris, Économica
16 Pour en savoir plus sur les raisons qui expliquent l'insertion de l'éthique dans certaines normativités liées au
monde du travail, voir l'ouvrage suivant : BÉGIN, Luc (2009). L'éthique au travail ; Liber, 143 p.
MICHAUD, Nelson et collab (2011). Secrets d’États ? Les principes qui guident l'administration publique et ses
enjeux contemporains ; 810 p.
32
Section II. Les fondamentaux en matière d’éthique publique
L’éthique peut également être définie comme une réflexion sur les comportements à adopter pour
rendre le monde humainement habitable. En cela, l’éthique est une recherche d’idéal de société
et de conduite de l’existence. » Pour le philosophe André comte- sponville, l’ordre morale se
distingue de l’ordre éthique. Pour lui, la morale est ce qu’on fait par devoir (en mettant en œuvre
la volonté) et l’éthique est tout ce que l’on fait par amour (en mettant en œuvre les sentiments)
L’éthique dans la gestion publique semble un système de normes et de valeurs de conduite visant
à orienter le comportement des agents publics afin de construire et améliorer le rapport à soi, aux
autres et à l’administration publique dans une perspective d’accroitre l’efficacité de leurs actions.
33
La définition opérationnalisée de l’éthique publique éthique
Organisation actions
professionnelles
Confrontation
Bonnes pratiques
action/éthique
Valeurs et
publiques
éthiques
normes
34
II.2 L’origine des comportements éthiques et non éthiques des acteurs publics
35
La conscience éthique se développe à trois niveaux :
La culture organisationnelle
On définit la culture d'une organisation comme étant les valeurs et les normes
partagées par les personnes de l'organisation. Cette définition est assez vague et
difficile à visualiser, telles les choses que les gens disent, la manière dont ils
s'entendent, les activités qu'ils entreprennent et refusent, la manière dont les
clients/groupes cibles sont traités et pris au sérieux, la procédure réelle d'embauche
et de licenciement des personnes, la manière de récompenser le personnel, le temps
passé en discussions sur les salaires, les politiques, etc.
La culture, c'est en général la manière dont les choses sont faites (et vues) dans
l'organisation. On entend parfois dire « c'est la manière dont ça se passe ici ». La
culture reflète les normes et valeurs que les gens ont individuellement, en groupe ou
collectivement (l'organisation).
Cela indique qu'il n'y a peut-être pas juste une culture organisationnelle, mais plutôt
différentes sous-cultures qui peuvent être complémentaires ou en conflit et en lutte
pour la suprématie. Des problèmes dans les différents éléments de l'organisation se
manifesteront s'il y a trop de personnes ayant des vues différentes de l'organisation
et de leur fonctionnement dans la même organisation.
36
Il en est de même si la culture organisationnelle ne correspond pas à la culture de
l'environnement national, régional de l'organisation ou à l'environnement propre à
l'organisation. Certaines organisations semblent avoir une culture collective assez
forte : ou bien des sous-cultures sont incorporées dans la culture de la société ou
bien elles sont totalement absentes.
37
Section III. Les facteurs favorables et défavorables au maintien des
comportements éthiques dans les services publics
38
Le manque de rigueur dans la gestion administrative et financière engendre des
niveaux catastrophiques de corruption et de mauvaise gouvernance. Le
détournement des ressources de l’Etat compromet la dignité de la fonction publique,
trahit la confiance des administrés honnêtes en celle-ci et fausse les rouages de
l’administration publique.
39
remplacement des procédures normales par d’autres qui s’écartent des principes
d’intégrité, d’équité, d’éthique professionnelle, et surtout de légalité.
Le souci de maintenir des normes éthiques pousse les collectivités publiques locales
à s’attaquer au problème de l’intérieur en créant un climat éthique et en adoptant un
code éthique. Le but est de modifier certaines habitudes culturelles défavorables au
respect des règles et principes éthiques, d’une part, et de préciser les lignes de
conduite que chaque acteur public doit s’aligner, d’autre part. La GRH joue un rôle
important dans le développement des compétences, la motivation et la loyauté du
personnel en mettant en avant les valeurs morales d’honnêteté et d’efficience dans
la prestation du service public.
Une culture privilégiant des comportements non éthiques du fonctionnaire est aussi
une conséquence du mode de vie de la société dont il est issu et dans laquelle se
déroule son activité professionnelle.
40
L’éthique est un ensemble de valeurs et de normes de conduite visant à orienter le
comportement des agents publics. Ces normes et valeurs proviennent à la fois de la
structure organisationnelle et de la culture organisationnelle. Sur le plan éthique, les
organisations sont différenciées selon le niveau de développement des pratiques
éthiques au niveau de l’individu, de l’organisation et des parties prenantes. Si
aujourd’hui les administrations publiques expriment leur besoin de développer et
maintenir les comportements éthiques, c’est par ce qu’elles se placent face à des
enjeux impliquant plus de contrôle à postériori, plus de flexibilité et plus d’autonomie
.
Section IV : Les principes propres à favoriser la gestion de l’éthique
dans les services publics.
1s normes éthiques applicables au service public devraient être claires
4.1. Les normes éthiques applicables au service public devraient être claires
Les détenteurs d’une charge publique ont besoin de connaître les principes et les
normes fondamentales qu’ils sont censés appliquer dans leur travail ainsi que les
limites de ce qui constitue un comportement acceptable.
3.1. Les normes éthiques applicables au service public devraient être claires
4.2. Les normes éthiques applicables au service public devraient être claires
Les détenteurs d’une charge publique ont besoin de connaître les principes et les
normes fondamentales qu’ils sont censés appliquer dans leur travail ainsi que les
limites de ce qui constitue un comportement acceptable.
41
Les détenteurs d’une charge publique ont besoin de connaître leurs droits et leurs
obligations quant à la mise en évidence d’actes répréhensibles réels ou présumés
dans le cadre du service public. Il devrait exister notamment des règles et des
procédures claires que les agents doivent suivre et une chaîne de responsabilité bien
définie.
Les détenteurs d’une charge publique ont également besoin de savoir de quelles
protections ils bénéficieront lorsqu’ils révéleront des actes répréhensibles. (les
lanceurs d’alerte).
Le public a le droit de savoir comment les institutions publiques utilisent les pouvoirs
et les ressources qui leur sont confiés. La surveillance exercée par le public devrait
être facilitée par des procédures transparentes et démocratiques, par le contrôle
parlementaire et par l’accès aux informations officielles.
4.7. Il devrait exister des lignes directrices claires en matière de relations entre
le secteur public et le secteur privé
Des règles claires définissant les normes éthiques devraient guider le comportement
des détenteurs d’une charge publique dans leurs relations avec le secteur privé, par
exemple en ce qui concerne les marchés publics, la sous-traitance ou les conditions
d’emploi dans le secteur public.
42
4 .8. Les gestionnaires devraient promouvoir un comportement éthique
Les gestionnaires ont un rôle important à jouer à cet égard en assurant une direction
cohérente et en se comportant en modèles exemplaires sur le plan de l’éthique et de
leur conduite dans leurs relations professionnelles avec les dirigeants politiques, les
autres détenteurs d’une charge publique et les citoyens.
43
Les conditions d’emploi dans le service public, par exemple les perspectives de
carrière, le développement personnel, ou un niveau approprié de rémunération, ainsi
que les politiques de gestion des ressources devraient créer un environnement qui
conduise à un comportement conforme à l’éthique. Le respect de principes
fondamentaux, comme le mérite qui doit être garanti de façon cohérente dans le
recrutement et la promotion, permet de mettre en œuvre le principe d’intégrité dans
le service public.
4.11. Des mécanismes adaptés permettant de rendre compte devraient être mis
en place dans le service public
Les détenteurs d’une charge publique devraient rendre compte de leurs actions
devant leurs supérieurs, et, de manière plus large, vis-à-vis du public. L’obligation de
rendre compte devrait porter à la fois sur le respect des règles, des principes
éthiques, des résultats obtenus et surtout sur la gestion des ressources financières et
matérielles.
44
Les règles d’éthique généralement citées dans la gestion des services publics
Parmi les obligations liées à la gestion des services publics, en dehors des
obligations dites de service (l’obligation d’exercer la fonction et l’obligation
d’obéissance hiérarchique, on a les obligations d’état. Cette dernière catégorie
d’obligations est d’essence éthique).
Elles sont moins directes que celle liées à l’exercice de l’emploi. Elles se rapportent
essentiellement à l’attitude générale qui doit être celle d’un agent public vis-à-vis de
son service, mais également des usagers du service. Elles sont susceptibles de
varier en fonction d’un changement dans l’ordre éthique. Certaines de ces
obligations se prolongent dans la vie privée de l’agent.
Huit grandes catégories sont à distinguer :
1. l’obligation de loyauté ;
2. le devoir de probité ;
3. l’intégrité
4 le népotisme
5 .la conformité
6. le respect du secret ;
7. l’obligation de réserve ;
8. l’obligation de dignité.
45
Dans les faits :
Cette obligation consistera pour le fonctionnaire à éclairer ses supérieurs et à mettre
correctement en œuvre les instructions reçues. En cas de conflit entre ses
convictions personnelles et les lois de l’Etat, c’est à l’agent de savoir observer la
réserve nécessaire, car « l’agent public ne doit pas, au regard de son appartenance
politique ou de ses propres croyances idéologiques, religieuses influencer ou biaiser
les politiques, décisions ou actions que l’administration a décidé de définir, de
prendre ou de mettre en œuvre » (cf. art. 26 al. 3 de la charte africaine de la FP).
B. : qu’est-ce que le devoir de probité ?
Définition de probité
En d’autres termes, «la probité serait la vertu qui, d’une part, permet à l’agent
public de respecter et de gérer la chose publique et d’en répondre, et d’autre
part, l’astreint à une honnêteté totale en toute circonstance ». Tout agent public
qui enfreindrait cette obligation, se rendrait coupable de prévarication ; une infraction
définie comme étant le fait, pour un fonctionnaire de manquer gravement aux devoirs
de sa charge, soit par mauvaise foi, soit par intérêt.
Cependant, quand bien même elle fait obligation aux agents publics de s’acquitter de
leurs tâches avec probité, on remarque que la loi (les différents statuts portant statut
des fonctions publiques) ne définit pas cette obligation de façon positive.
46
C’est-à-dire qu’elle ne définit pas les comportements qui constituent la probité, mais
plutôt les éléments qui peuvent être considérés comme des manquements au devoir
de probité. Certains de ces manquements sont même des infractions pénales
prévues et punies par le Code pénal.
La probité en politique
La probité que les citoyens attendent d'un homme politique prend en compte les
spécificités liées à leurs fonctions lorsqu'ils sont dépositaires de l'autorité publique ou
chargés d'une mission de service public.
47
favoritisme ;
fraude électorale ;
manque de transparence dans la déclaration de patrimoine ;
prise illégale d'intérêts ;
prise de participation,
C’est ce que l’on appelle aussi « obligation de désintéressement » qui peut se définir
comme étant l’interdiction faite à l’agent public, en activité, en détachement ou en
disponibilité, de prendre des intérêts dans les entreprises ou les opérations dont il a
ou dont il a eu l’administration ou la surveillance. Cette obligation s’impose à lui,
même après sa sortie définitive de fonction, et cela pendant une période de trois ans
(Cf. articles 165 à 169 du statut général des agents des collectivités locales et 181 à
185 du statut de la fonction publique parlementaire).
En effet, l’article 161 du Code pénal qui considère comme délit le fait pour toutes ces
personnes de « prendre ou recevoir directement ou indirectement quelque intérêt
que ce soit, dans les actes, adjudications, entreprises ou régies dont il a ou avait au
temps de l’acte, l’administration, le contrôle ou la surveillance ».
48
• qui prend un intérêt illégitime dans une affaire dont elle est chargée de
l’ordonnancement, de la liquidation ou du paiement (article 161 al. 2) ;
• chargée de la liquidation judiciaire ou amiable d’une personne morale pu-
blique ou privée, qui directement ou indirectement prend un intérêt illégitime
dans cette liquidation (article 161 alinéa 3) ;
L’article 162 du Code pénal dispose que pendant un délai de cinq ans à compter de
sa cessation de fonctions, tout agent public ou toute personne chargée d’une mission
de service public, ne peut prendre ou recevoir une participation par travail, conseil ou
capitaux, dans les entreprises avec lesquelles lui-même ou son administration
entretient ou a entretenu certaines relations, à savoir :
• mis en disponibilité,
• mis en position de détachement
• admis à la retraite.
49
B : Corruption, éthique et intégrité
1 : Définition de l'intégrité
L'intégrité se définit comme une valeur morale qui sert de référence et guide nos
choix et nos actions. Elle suppose une notion d'honnêteté. Une personne intègre est
un individu sur qui on peut compter, dont les choix de valeurs sont fiables et stables.
L'intégrité désigne aussi la capacité d'une personne à respecter ses engagements et
ses principes, malgré des pressions contraires.
Si l’intégrité est le fait d’être cohérent avec soi-même, elle se réfère à un code
d’honneur, conscient ou non, lié à la culture et à l’éducation. On ne peut pas
dissocier l’intégrité du contexte social. Le fait de jouer à des jeux vidéo pendant ses
heures de travail peut être considéré comme acceptable voire anodin dans certains
milieux, ou inacceptable dans d’autres, même si chacun aura tendance à interpréter
les choses selon ce qui l’arrange. Au final, il existe un large continuum entre le fait
“d’emprunter” un outil de travail du service (un ordinateur portable) et la fraude
véritable, mais il faut considérer la culture et la perception de ce qui est acceptable
ou non.
50
La personne intègre accepte d'être tenue responsable de ses actes. Etymologie : du
latin integritas, état d'être intact, totalité, innocence, chasteté, probité, venant de
integer, non entamé, non endommagé, non diminué, intact, entier, complet.
L'intégrité est l'état d’une chose qui est demeurée intacte, qui a toutes ses parties, à
laquelle rien ne manque.
L'obligation d'intégrité est considérée comme la pierre angulaire de tous les autres
devoirs éthiques et déontologiques, base fondamentale de la conscience
professionnelle et du lien de confiance entre le client, l’usager du service public et le
professionnel (le fonctionnaire). Ainsi, les fonctionnaires, ne doivent pas agir de
façon malhonnête, par exemple en s'appropriant les biens du service, en faisant des
représentations fausses ou trompeuses ou encore en dissimulant un incident ou un
accident.
51
L’intégrité fait partie des principales vertus recherchées par les Ressources
Humaines. Quel responsable de service (directeur, directeur général, gouverneur et
ministre) n’a pas connu de mauvaises surprises face à des cas de vols, de
mensonges, de corruption, de malversations, ou de détournement de biens public ?
Peut-on l’éviter ?
Si l’intégrité est le fait d’être cohérent avec soi-même, elle se réfère à un code
d’honneur, conscient ou non, lié à la culture et à l’éducation. On ne peut pas
dissocier l’intégrité du contexte social. Le fait de jouer à des jeux vidéos pendant ses
heures de travail peut être considéré comme acceptable voire anodin dans certains
milieux, ou inacceptable dans d’autres, même si chacun aura tendance à interpréter
les choses selon ce qui l’arrange. Au final, il existe un large continuum entre le fait
“d’emprunter” un stylo de l’entreprise et la fraude véritable, mais il faut considérer la
culture et la perception de ce qui est acceptable ou non.
a : Un faisceau d’indices
On ne peut pas relier directement les traits de personnalité à l’intégrité, mais on peut
parler de “terrain favorable”. Ainsi, en référence aux tests de personnalité Profil Pro-
R et CTPI-R, les facteurs comme potentiellement défavorables à l’intégrité sont :
52
la tendance à négliger les process et la structure,
la vigilance (opposée à confiance) et le non-respect des règles.
Les indicateurs de désirabilité sociale, inclus dans certains tests, donnent aussi une
idée de la tendance à tricher et sur le comportement “caméléon” des candidats.
c : La conscience élastique
Ultimement, c’est la conscience de chacun qui aura le dernier mot n’est-ce pas ? La
grande majorité aura le courage de ses convictions. Mais une minorité souffrira peut-
être du syndrome si triste de la conscience « élastique ».
Ce n’est pas si grave que ça… Gare à la banalisation des gestes. Tricher juste
un peu sur un compte de dépenses ou sur les données rapportées en se croyant
malin peut paver le chemin à une très mauvaise habitude.
· Ils ne s’en apercevront pas… Vrai ou faux ? Il vaut mieux se dire que tout finit
pas se savoir et que le prix à payer peut-être très lourd de conséquences même si la
tricherie n’était pas si importante. Le bris de confiance entre un employé et son
employeur n’est jamais une bonne nouvelle.
·
Ils me doivent bien cela…je le mérite Être confiant en soi et certain de sa
valeur est tout à fait « correct » et souhaitable. Mais s’attribuer des récompenses ou
avantages à l’insu de son employeur n’est jamais acceptable.
· Tout le monde le fait, pourquoi pas moi ? S’il y a une phrase pour se
donner bonne conscience que l’on aura entendu durant l’enquête de la Commission
Charbonneau, c’est bien celle-là. Tout le monde peut le faire, le taire même…mais
cela ne légitime pas le geste ou le comportement. Le fait qu’une pratique frauduleuse
est généralisée est un indicateur d’un milieu de travail contaminé et toxique.
53
· Ça ne fait de mal à personne, le ministère regorge d’argent… En êtes-vous bien
certain? Peut-être qu’il est vrai qu’une petite malhonnêteté ne mettra pas en péril le
succès financier de l’EPE, de la société d’Etat. Mais la personne à qui cela fera le
plus de mal c’est à la personne qui commet ces infractions et qui en prend l’habitude
malsaine.
· Ils m’en doivent bien une…Se faire justice soi-même en s’accordant des petits ou
grands privilèges qui seraient interdits autrement n’est-ce pas s’engager sur une voie
des plus dangereuses.
d : Perspectives à contempler
Recadrer sa perspective sur une situation peut souvent aider à prendre position tout
en étant à l’écoute de sa conscience personnelle et du même coup, en observant les
règles d’éthique professionnelle propres à son milieu de travail.
· Et si c’était moi qui payais…Cette perspective m’a été enseignée par un de mes
anciens employés. Il me disait que lorsque la compagnie lui payait des repas à
l’extérieur, il se demandait souvent : « est-ce que je ferais ce choix de menu si
c’était moi qui payais de ma poche »? Cette référence l’aidait toujours à faire un
choix raisonnable qu’il pouvait facilement justifier à son employeur.
54
· Et si on me faisait cela ? Quelle réaction susciterait la petite entorse qu’on
songe à faire si on la subissait soi-même plutôt que de la faire subir à son service ?
En dernier lieu, c’est son propre regard que l’on doit soutenir quand on se contemple
dans le miroir. Hélas, les occasions de faire « faux bond » à la droiture, de glisser un
peu à côté, seront toujours sur notre chemin. Cela fait partie des défis de la nature
humaine.
Mais chacun doit vivre avec soi et être en mesure de soutenir son image dans le
miroir du quotidien. Cette image sera le rappel le plus constant à la droiture car elle
ne ment jamais.
e : la conscience élastique
Ultimement, c’est la conscience de chacun qui aura le dernier mot n’est-ce pas? La
grande majorité aura le courage de ses convictions. Mais une minorité souffrira peut-
être du syndrome si triste de la conscience « élastique ».
· Ce n’est pas si grave que ça… Gare à la banalisation des gestes. Tricher juste
un peu sur un compte de dépenses ou sur les données rapportées en se croyant
malin peut paver le chemin à une très mauvaise habitude.
· Ils ne s’en apercevront pas… Vrai ou faux ? Il vaut mieux se dire que tout finit pas se
savoir et que le prix à payer peut-être très lourd de conséquences même si la
tricherie n’était pas si importante. Le bris de confiance entre un employé et son
employeur n’est jamais une bonne nouvelle. · Ils me doivent bien cela…je le
mérite Être confiant en soi et certain de sa valeur est tout à fait « correct » et
souhaitable. Mais s’attribuer des récompenses ou avantages à l’insu de son
employeur n’est jamais acceptable.
· Tout le monde le fait, pourquoi pas moi ? S’il y a une phrase pour se donner
bonne conscience que l’on aura entendu durant l’enquête de la Commission
Charbonneau, c’est bien celle-là. Tout le monde peut le faire, le taire même…mais
cela ne légitime pas le geste ou le comportement. Le fait qu’une pratique frauduleuse
est généralisée est un indicateur d’un milieu de travail contaminé et toxique.
55
· Ça ne fait de mal à personne, le ministère regorge de grands projets… En êtes-vous
bien certain ? Peut-être qu’il est vrai qu’une petite malhonnêteté ne mettra pas en
péril le succès financier d’une entreprise. Mais la personne à qui cela fera le plus de
mal c’est à la personne qui commet ces infractions et qui en prend l’habitude
malsaine.
· Ils m’en doivent bien une…Se faire justice soi-même en s’accordant des petits ou
grands privilèges qui seraient interdits autrement n’est-ce pas s’engager sur une voie
des plus dangereuses.
f : Perspectives à contempler
Recadrer sa perspective sur une situation peut souvent aider à prendre position tout
en étant à l’écoute de sa conscience personnelle et du même coup, en observant les
règles d’éthique professionnelle propres à son milieu de travail.
Cette perspective m’a été enseignée par un gestionnaires d’un grand projet par un de
ses collaborateurs. Il me disait que lorsque le projet lui payait des repas à l’extérieur,
il se demandait souvent : « est-ce que je ferais ce choix de menu si c’était moi
qui payais de ma poche » ? Cette référence l’aidait toujours à faire un choix
raisonnable qu’il pouvait facilement justifier au chef de projet.
· Et si mon patron était au courant…Faire comme si l’on devait rendre compte de ses
agissements à son patron de façon ouverte et transparente est très utile. Pourrait-on
expliquer son choix à son patron en ne rougissant pas ? Ce comportement
s’inscrirait-il en faux par rapport aux directives de l’employeur ?
·
Et si mes proches le savaient…Le regard des autres est souvent précieux quand on a
des hésitations sur des comportements qui pourraient être perçus comme étant des
impairs à la droiture. Que dirait les entourages familial, amical, au travail s’ils avaient
à donner conseil ?
56
· Et si on me faisait cela? Quelle réaction susciterait la petite entorse qu’on songe à
faire si on la subissait soi-même plutôt que de la faire subir à son employeur ?
En dernier lieu, c’est son propre regard que l’on doit soutenir quand on se contemple
dans le miroir. Hélas, les occasions de faire « faux bond » à la droiture, de glisser un
peu à côté, seront toujours sur notre chemin. Cela fait partie des défis de la nature
humaine.
Mais chacun doit vivre avec soi et être en mesure de soutenir son image dans le
miroir du quotidien. Cette image sera le rappel le plus constant à la droiture car elle
ne ment jamais.
D : L’infrastructure d’éthique
57
L’infrastructure de l'éthique fait appel à tout un arsenal de moyens et de procédures
pour décourager les comportements indésirables et favoriser le respect de la
l’éthique dans les services publics. Ils publient des codes de conduite que les agents
sont censés respecter, ces codes définissent des règles en matière de protocole, de
comportement et de promotion. Les hauts responsables se voient imposés des
normes rigoureuses de conduite et sont invités à donner l'exemple notamment en
agissant de manière transparente.
Passive ou active, la corruption est punie des mêmes peines (deux à cinq ans de
prison et/ou 300 000 à 600 000 francs d’amande). Il faut plutôt s’efforcer de combiner
judicieusement les incitations et les sanctions pour encourager les agents à
s'acquitter de leurs fonctions dans le respect des règles professionnelles. C'est
l'ensemble de ces moyens qui constitue ce que l'on appelle une infrastructure de
l'éthique. Comme on pourrait s'y attendre s’agissant d'une infrastructure, les
différents éléments et fonctions qui la constituent devraient se renforcer
mutuellement.
58
Le contrôle est essentiellement un aspect de la réglementation, puisqu'il est fondé
sur un cadre juridique qui assure le caractère indépendant des enquêtes ainsi que
des poursuites dans le secteur public et qui prévoit l'obligation de rendre des
comptes, la transparence et la vérification. Il s’agit là d’une approche qui privilégie les
dispositifs réglementaires qui doivent prévoir des procédures de contrôle permettant
d’en assurer l’application.
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Sa fonction consiste notamment à publier des informations sur la situation financière
des hauts responsables, y compris le Président. Ces idées sont, il faut l'admettre,
assez subtiles et la mise en place d’une infrastructure de l’éthique peut sembler une
tâche assez déroutante pour les administrations publiques comme pour les
gestionnaires du secteur public surtout dans les pays africains.
Prenons par exemple le cas des procédures d'alerte qui à première vue, peuvent
sembler assez simples : il s’agit de savoir si un agent, qui a connaissance d’actes
répréhensibles, doit les divulguer. Les agents sont-ils obligés de dénoncer ces actes
et leurs droits en tant qu'agents seront-ils protégés ? Que faire lorsqu'il y a abus des
dispositifs d'alerte et que cela interfère avec le bon fonctionnement de
l'administration ?
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Il est intéressant de signaler que la mise sur pied d'un secteur public transparent et
digne de confiance peut permettre de réaliser de véritables économies. Il est certes
nécessaire de recueillir davantage d'éléments d'information pour l'affirmer mais c’est
une hypothèse qui se défend : la transparence permet de réduire les coûts fixes en
atténuant la nécessité de créer des institutions parallèles.
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solliciter ou d’agréer des offres ou promesses, des dons ou des présents, soit
directement ou indirectement, pour faire ou s’abstenir de faire un acte de ses
fonctions ou de son emploi, non sujet à salaire
Le code pénal distingue la corruption passive (art. 156 et 157) de la corruption active
(art. 158) Passive ou active, la corruption est punie des mêmes peines (deux à cinq
ans de prison et/ou 300 000 à 600 000 francs d’amande).
Le trafic d’influence est une infraction proche de la corruption. Elle consiste pour
l’agent public à abuser de son influence réelle ou supposée que lui donne son
mandat ou sa qualité, en vue de faire obtenir des distinctions, des emplois, de
marchés ou toutes autres décisions favorables à une personne.
Exemple : un élu qui userait de son influence pour faire attribuer une décoration o un
marché public à une personne, se rendrait coupable de trafic d’influence.
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E : Le népotisme
En d'autres termes, ceux qui sont désignés afin d'observer les normes et
points de vue de l'autorité qui nomn1e pourraient s'avérer problématiques. Le
traitement préférentiel d'une personne au détriment d'une autre, sans prendre
en considération le mérite relatif des personnes respectives n'est qu'une
oppression d'un individu ou d'individus. L'effet houle de neige de l'oppression
est susceptible d'ébrécher l'esprit de corps et la qualité de l'administration
publique (Chapman, 1993, Kamto, 1997).
E : Le secret administratif :
Le secret est une alliée de la corruption et la corruption est souvent pratiquée dans le
secret. Il est généralement accepté, qu'au sein d'une démocratie, les gens aient droit
à savoir ce que le gouvernement a l'intention de faire et il serait dans l'intérêt même
du public que l'administration des affaires publiques agisse dans la transparence
(Rowat, 1982).
Il faut distinguer : Le secret professionnel et la discrétion professionnelle. Ce sont
deux obligations qui sont voisines mais ne se confondent pas car chacune a un
contenu légal propre
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F : le secret professionnel
C’est l’interdiction faite à tout agent public de divulguer les renseignements
confidentiels qu’il reçoit dans l’exercice de ses fonctions au sujet de personnes ou
d’intérêts privés C’est une interdiction prévue et réprimée par l’article 374 du code
pénal.
Elle vise toujours à protéger les personnes; c’est-à-dire aussi bien les usagers des
services publics que les agents publics eux-mêmes qui sont ici considérés comme
des individus
L’interdiction s’applique :
Aux médecins
Aux chirurgiens ou agents de santé
Aux pharmaciens
Ou à toute personne dépositaire, par état ou profession, par fonctions permanentes
ou temporaires de secrets qui leurs sont confiés. Mais en tant que faute
professionnelle, la violation du secret professionnel est également passible de
sanctions disciplinaires. Le secret professionnel vise toujours à protéger des
personnes
Traditionnellement, une distinction est faite entre secrets confiés et secrets acquis :
Pour le secrets confiés (cas du secret médical), l’obligation est absolue, sauf s’il
s’agit de dénoncer un crime (cf. art. 382 du code pénal)
Pour les secrets acquis, l’obligation n’est pas absolue : la révélation des secrets est
parfois permise, parfois obligatoire. La révélation est permise :
Pour prouver son innocence
Pour donner à une affaire administrative la suite nécessaire
Lorsque la personne concernée a donné son accord
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Les témoignages en justice en matière criminelle ou correctionnelle, à la
demande de l’autorité judiciaire ou administrative habilité ;
La communication à l’agent public de son dossier individuel en cas de
poursuite disciplinaire :
Quelques précisions :
Quant à la portée de l’indiscrétion, le principe est que l’agent ne doit divulguer des
faits ou informations, ou user de documents que si cela est nécessaire pour
l’exécution du service. La transmission des documents et informations à une autre
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administration ne peut être justifiée que par les nécessités du service. Mais
l’obligation de discrétion ne peut être opposée au supérieur hiérarchique immédiat
H : L’obligation de réserve ?
Les fonctionnaires sont soumis au devoir de réserve. Cette obligation concerne le
mode d'expression des opinions et non leur contenu. Tout agent public est
également soumis à une obligation de discrétion professionnelle concernant le
fonctionnement de son administration. Certains agents sont tenus au secret
professionnel pour les informations dont ils disposent dans le cadre de leurs
fonctions concernant les usagers.
Tout agent public doit faire preuve de réserve et de mesure dans l'expression écrite
et orale de ses opinions personnelles. Cette obligation ne concerne pas le contenu
des opinions (la liberté d'opinion est reconnue aux agents publics), mais leur mode
d'expression. L'obligation de réserve s'applique pendant et en dehors du temps de
service.
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La publicité donnée aux propos, si l'agent s'exprime dans un journal local ou
dans un important média national ;
Les formes de l'expression, si l'agent a utilisé ou non des termes injurieux ou
outranciers
Cette obligation impose aussi aux agents publics d'éviter en toutes circonstances les
comportements susceptibles de porter atteinte à la considération du service public
par les usagers. À savoir : cette obligation continue de s'appliquer aux agents en
disponibilité ou suspendus de leurs fonctions.
L’obligation de réserve est une limite à la liberté d’opinion. L’agent est, en principe,
totalement libre de ses opinions. Mais l’expression desdites opinions doit se faire
avec un minimum de retenue.
L’exigence de la réserve est plus ou moins stricte, selon que les opinions sont
exprimées dans ou en dehors de l’exercice des fonctions.
Dans l’exercice des fonctions, l’agent est tenu à une stricte neutralité. En dehors du
service, l’obligation de réserve est en principe moins stricte et s’apprécie en tenant
compte :
de la nature des fonctions exercées ;
du rang de l’agent dans la hiérarchie ;
des circonstances dans lesquelles l’opinion est exprimée.
Dans certains cas, l’obligation de réserve peut aller jusqu’à imposer une certaine
tenue (elle rejoint alors l’obligation de dignité)
Favoriser la fuite des informations officielles à une date antérieure à celle où elles
doivent être rendues publiques constitue une violation des procédures et peut
constituer un dilemme d'éthique. En effet, il arrive que la conception personnelle d'un
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fonctionnaire de ce qu'est l'intérêt public peut être en contradiction avec ses
obligations officielles.
En effet, les conceptions personnelles de ce qui est pour le bien public peuvent être
en opposition directe avec les jugements portés sur l'intérêt public se basant sur une
vision démocratique. Il en résulte que les fonctionnaires peuvent en arriver à
considérer que leurs obligations officielles exigent d'eux d'agir à l'encontre de ce que
leur dicte la conscience (Rowat, 1982, Rohr 1978).
L’obligation de dignité
C’est l’exigence faite à l’agent public d’avoir un comportement sans reproche, tant
sur le plan professionnel que dans sa vie privée Sur le plan professionnel, peut être
considéré comme manquement à cette obligation le fait de :
Cette exigence est d’autant plus grande que l’agent occupe un poste de
responsabilité ou un emploi que l’opinion perçoit comme devant être un lieu de
manifestation de rigueur morale.
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Conformité :
Les fonctionnaires sont probablement dans une situation encore plus difficile: les
décisions d'une ligne politique et les traditions anciennes de la fonction publique les
poussent à s'orienter d'une manière spécifique. Tout doit être écrit et la prise de
décision est attri-buée à une haute autorité (soit ils ne veulent pas ou ne sont pas
autorisés à agir hors des limites de leur autorité, soit ils se rétractent derrière les
politiciens - ils ne peuvent rien faire car le pouvoir de prise de décision finale
demeure entre les mains des politiciens).
Les actions des fonctionnaires sont supposées être guidées seulement par une
poursuite dé-sintéressée de l'intérêt public, car on s'attend qu'ils servent leurs
maîtres politiques (les Ministres) sans appréhension ou faveur au moment de donner
des conseils ou lors de l'exercice de leurs fonctions officielles. En pratique, ceci
pourrait constituer un dilemme moral. Les fonctionnaires ne sont pas immunisés
contre la pression exercée par les décideurs politiques, notamment car ils doivent
expliquer le travail des diverses institutions publiques aux politiciens. Ainsi ils
peuvent, d'une part, se replier en arrière pour donner un conseil ou prendre les
décisions administratives pour plaire à leurs supérieurs politiques, et s'ils tentent
simplement de plaire à leurs supérieurs, on pourrait se demander s'ils seront
capables d'accepter la responsabilité de leurs actions officielles. D'autre part, les
fonctionnaires pourraient devenir si puissants qu'ils peuvent "décrire" la politique aux
détenteurs de postes politiques (Armstrong, 1975, Hanekom 1986).
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Cependant, on devrait souligner que les fonctionnaires sont supposés se conformer
aux principes de l'administration publique, en l'occurrence, prendre en considération
l'idéologie politique du gouvernement en place, les valeurs de la communauté et les
normes et prescriptions de la loi administrative.
Ce que Niccolo Machiavelli avait affirmé jadis à propos de la conduite d'un prince,
reste valable pour le fonctionnaire « Il serait très élogieux de faire montre de toutes
les qualités considérées comme de bonnes qualités, mais parce qu'elles ne peuvent
ni être entièrement acquises ni être observées car la nature humaine ne le permet
pas, il est nécessaire d'être suffisamment pru-dent (de) savoir comment éluder le
reproche de ces vices » (Machiavelli, 1954, 84). Puisque les fonctionnaires sont les
exécuteurs des politiques publiques, ils doivent rendre compte de leurs actions
officielles à leurs supérieurs, les tribunaux et le public. Cependant, il leur est possible
de se cacher derrière les procédures prescrites, la cape du professionnalisme, voire
même derrière les politiciens.
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Les dilemmes concernant les politiques à suivre :
Les décideurs sont souvent confrontés à des responsabilités conflictuelles. Ils
doivent observer une loyauté spécifique envers leurs supérieurs mais aussi envers la
société. Ils jouissent de la liberté d'agir au nom et dans l'intérêt des autres mais ils
doivent aussi rendre compte de leurs actions à d'autres personnes, en l'occurrence
leurs supérieurs et la société. L’obligation des fonctionnaires à respecter le
processus politique peut s'opposer à leur conception concernant le traitement des
objectifs de la mise en place de la politique.
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L’influence des groupes de pression :
Les revendications des groupes de pression (tel que les syndicats) placent souvent
l'intérêt personnel au dessus de l'intérêt national. Dans une conjoncture économique
difficile (récession, inflation anormale), il arrive que les groupes de pression - dans
leurs efforts de promouvoir le bien-être de leurs membres (salaires, promotion,
prévention des licenciements)- ne tiennent pas compte des conséquences à court ou
à long terme de leurs revendications, ou les deux conjugués. Revendiquer des
augmentations substantielles de salaire par une section ou partie du secteur public
peut amener les autres sections ou divisions du service public à présenter des
revendications similaires, suivies par les demandes d'autres institutions semi
gouvernementales et par celles d'une section après l'autre du secteur privé, jusqu'à
fermeture de la boucle - aboutissant ainsi à un chaos économique et une anarchie
(Hanekom, 1986).
L'activité politique des fonctionnaires donnant lieu à une loyauté partagée de la part
des fonctionnaires qui ressentent des affinités avec les idées d'un certain parti
politique ou qui font partie d'une société qui adopte l'idéologie politique d'un parti
politique spécifique et qui est tenue d'observer le code d'un parti politique spécifique
ou le code d'une société ;
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maladie, des pauses cafés prolongées et l'infraction aux règles de la fonction
publique en général.
Le dilemme du fonctionnaire :
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prompte constituerait la norme. Le souci serait donc de canaliser les efforts sur la
réforme des systèmes et procédures de la fonction publique pour mieux répondre
aux intérêts publics.
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Bibliographie indicative :
Sources
Textes législatifs et règlementaires.
Loi 081 portant statut de la fonction publique d’Etat
Travaux :
Déontologie administrative
Aubin, Emmanuel La fonction publique 6ème éd. - Paris : Gualino, 2015. - 617 p.
Blachèr, Philippe (sous la direction de) ; préface de Jean Gicquel Déontologie et droit
public Paris : LGDJ, 2014. - 225
Chambon, François ; Gaspon, Olivier. La déontologie administrative : des valeurs du
service public à un management de la prévention des risques - 2e édition. - Paris :
LGDJ, 2015. - 254 p
Dord, Olivier Droit de la fonction publique 2ème éd. mise à jour. - Paris : PUF, 2012. -
373 p.
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France. Commission de réflexion pour la prévention des conflits d'intérêts dans la vie
publique Pour une nouvelle déontologie de la vie publique : rapport de la
Commission de réflexion pour la prévention des conflits d'intérêts dans la vie
publique : rapport au Président de la République Paris : La Documentation française,
2011. - 150 p. ; 24 cm. - (Rapports officiels)
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