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En définitive, l’opinion
dominante considère que ces deux conceptions sont toutes deux exactes mais incomplètes.
Il peut être considérer comme une coutume de l’humanité. Il a connu une révolution législative à Madagascar.
Cette institution du mariage a été prévue par l’ordonnance 62-089 du01-10-1962. Les engagements pris par
Madagascar à travers les divers instruments internationaux ratifiés sur la femme et les enfants en étaient
l’origine de la nouvelle loi 2007-022du20-08-2007relativeaumariage et aux régimes matrimoniaux.
En second lieu, c’est une association de personne, une communauté de vie. En ce sens que les époux vont
mettre en commun leur existence n’ayant aucun rapport à leurs biens. Même si l’union est accompagnée
d’une union de bien à travers le contrat de mariage.
Lemariageestsanctionnéparlaloidanslamesureoùilexistedesrèglesimpérativesence quiconcerne
saformation,seseffetsetsadissolution.C’estainsiquelemariage
estdistinctdel’unionlibreoudesfiançaillesquinesontquedesimplessituationsdefaitetquinesontpasprévupardeslo
isparticulières.
I. Lemariageestunactejuridique:
Unactepersonnel:
Dececaractèrepersonneldumariage,ilyadonclieudenoterqu’ilya2conceptionsdumariage:laconceptionpersonnel
ledumariagequiestconformeàlatraditionchrétienneetquelesépouxsontconsidérécommelesprincipauxintéressé
sdanslamesureoùleurconsentementconstituel’essentiel dumariage.Ilyadoncici
comparutionpersonnelledesépoux,cequi supposequ’endroit
malgache,iln’yapasde mariage parprocuration.Ailleurs,laconceptionfamilière
dumariagesupposequelemariage unitavanttout2familles.Le
droitpositifmalgachequiconsacrelaconceptionpersonnelledumariagen’écartepaspourautantl’interventionde
lafamille.C’estainsiquedansl’exposédesmotifsdel’ordonnance de1962,il aétéexpliquécette
interventionquiesttraditionnellechezlesmalgaches.C’estce qu’exprimel’art13de laloi2007-
022.Lorsqu’ilaétéinstituél’opposition alacélébrationdumariage.
Actecivil:
Acte public:
Actesolennel:
Enprincipe,lesactesjuridiquessontdesactesconsensuels.Toutefois,l’acteconstitutif
desmariagesunactesolennel.Cettesolennités’affirmeparlanécessite de
laprésenceréelledesfutursépoux,parl’interventiondel’OECqui metsonécharpe
etpouraccompliruncertainnombre deriteàsavoirl’interpellationdechacundes2
épouxsurleurnationalitérespective,surleurvolontédeseprendrepourmarietfemme,surlerégimematrimonialq
u’ilsontchoisi.Cecaractèresolenneldumariagepermetausside
ledistinguerdel’unionlibrequisecontractesansaucuneformalité puisquele seulaccorddevolonté
des2partenairesse suffit.
DROIT DE LAFAMILLE
I – Notion générale : « la notion de la famille se traduit par 2 réalités essentielles : le couple d’une part et les
relations parents-enfants d’autre part. Ces 2 composantes se dégagent lorsqu’on s’intéresse au droit de la
famille à travers l’étude consacrée au mariage (sous-titre premier) et à la filiation (sous-titre 2). C’est également
le cas du droit malgache de la famille qui est depuis toujours accès autour du couple et de l’enfant » (droit de
l’homme et droit de la famille à Madagascar article écrit par Esoavelomandroso F, Randrahary).
A. Définition de la famille :
La famille peut être envisagée sous une double acceptation : la famille étendue et la famille restreinte. La
famille étendue est le groupement formé par les personnes qui ont un ancêtre commun relativement proche ou
qui sont unies par des biens de nature matrimoniale existant entre certaines d’entre elles. Cette définition
rejoint la définition ethnosociologique de la famille selon laquelle la famille est un groupe d’individu solidaire
ayant des ancêtres communs et qui vivent ensemble sous l’autorité du plus âgé d’entre eux ». Quant à la
famille restreinte elle est caractérisée par la réunion de parents et d’alliés
1. La parenté : C’est une notion qui renvoie à l’existence de liens biologique entre certaines personnes, les parents.
Il y a la parenté en ligne directe qui existe entre une personne et ses auteurs (père, mère ou grand-mère) ou ses
descendants (enfants, petits enfants). La parenté en ligne collatérale est celle existant entre 2 personnes issues
d’un auteur commun (frère et sœurs, oncle et neveux, et cousins). La parenté est légitime lorsqu’elle est issue du
mariage entre des auteurs communs. Elle est naturelle quand les liens existent en dehors du mariage. La
parenté peut également être adoptive quand l’adoption est à l’origine des liens entre les 2 parents.
2. L’alliance : C’est le lien qui unit un époux aux parents de son conjoint, la source de l’alliance est donc le mariage
entre 2 personnes dont chaque conjoint devient l’allié des parents de l’autre. Alliance et parenté créé une
obligation alimentaire prévu par le législateur tandis que la parenté créé des empêchements au mariage entre
certains parents, et ouvre entre eux une vocation successorale.
La famille étant la base de la société, le droit de la famille regroupe l’ensemble des règles régissant la vie et
l’organisation de la famille au sein de la société. Quand on parle de droit de la famille, on distingue 3 (2)
catégories de droit ou de relation interindividuelle pouvant avoir des effets juridiques :
- Il y a les relations d’ordre personnel (association, mariage, adoption).
- Les relations d’ordre pécuniaire (les pensions alimentaire, les contributions aux charges de ménage).
- Les prérogatives qu’une personne exerce directement sur des biens (la tutelle, le régime matrimoniale,
etc.)
Sous-titre 1er : LE MARIAGE :
I. GENERALITE :
Selonl’article1 la loi 2007-022 du 20 aout 2007 « Le mariage est l’acte civil, public et solennel par lequel un
homme et une femme quine sont engagés ni l’un, ni l’autre dans les liens d’un précédent mariage
établissent entre eux une union légale et durable dont les conditions de formations, les effets et la
dissolution sont déterminées par la loi. »
- C’est l’union de 2 personnes, un homme et une femme. La bigamie est interdite et elle constitue même un
délit prévu par le code pénal.
La pratique du « vady be » et du « vady kely » suivi dans certaines régions de Madagascar relèvent de la
coutume et n’est pas prévue par la loi.
- Le mariage est une association de personnes qui mettent en commun leur existence, c’est le contrat de
mariage qui détermine le régime matrimonial des époux c’est-à-dire la manière dont leurs biens seront
administrés durant l’union.
Le contrat de mariage (communauté des biens et zara mira) est acte authentique ou authentifié dressé par
le notaire ou l’officier d’état civil ou authentificateur. En l’absence d’un contrat formelle c’est la
communauté des biens qui sera appliquée.
Le mariage est une union durable et sanctionnée par la loi, la durée est nécessaire pour assurer l’entretien
et l’éducation des enfants, c’est ainsi que le mariage se distingue de l’union libre ou du concubinage qui
revête un caractère non continu et non permanent car leur rupture peut intervenir à tout moment au gré
des partis.
Par ailleurs le mariage est soumis à des règles impératives quant à sa formation, ses effets et sa dissolution.
Cette union légale se distingue de l’union coutumière qui n’a pas fait l’objet d’enregistrement à l’état civil.
Cependant la loi a pris en considération les intérêts des enfants nés d’une telle union en prévoyant à
l’article 4 de la loi 63-022 du 20 novembre 1963 sur la filiation et le rejet qui dispose que « l’enfant né d’une
union coutumière a pour père l’homme qui est engagé ».
- Le mariage est un acte solennel, en principe tous les actes juridiques sont consensuelles, c’est-à-dire se
forment dès l’échange du consentement sans qu’il y ait accomplissement de formalité. Hors pour le
mariage il faut la présence réelle des futurs époux, l’intervention de l’OEC qui accomplit un certain nombre
de rites
Selon la conception traditionnelle, le mariage est un contrat puisqu’il suppose l’accord de volonté des
époux, Il appartient à l’OEC de vérifier l’existence et l’intégrité de ces volontés avant la célébration.
Cependant le mariage est un contrat particulier car :
-La volonté des époux ne peut régler librement les effets du mariage. Cette volonté ne peut pas non plus
décider de la dissolution de l’union. En d’autres termes, le mariage est un acte réglementé par la loi (ex: le
statut matrimonial des époux concernant leurs rapports personnels est décidé par la loi alors que dans un
contrat ordinaire comme la vente, les parties (vendeur- acheteur) dispose d’une certaine liberté pour fixer
leurs droits et obligations.
-La formation ou la dissolution du mariage sont marqués par la présence de l’autorité publique. Si le mariage
était un acte ordinaire, sa rupture peut être obtenue par le seul consentement des époux. Ce qui n’est pas
admis par le droit malgache. Le mariage créé une situation, celle de l’état d’époux ou de gens mariés qui est à
la base de la légitimité des enfants. C’est donc une sorte de corps social qui se créé et qui dépasse les volontés
individuelles des époux, c’est la conception institutionnelle du mariage.
II – FORMATION DU MARIAGE:
Les exigences doivent être remplies pour la formation du mariage, des conditions préalables sont à
respecter au moment de la célébration
La procréation constitue l’un des buts du mariage, c’est ainsi que ces impératifs ont trait à la différenciation
de sexe d’une part et à l’âge matrimoniale d’autre part.
a. La différenciation de sexe:
L’article 1er 2007-022, exige expressément la différenciation de sexe. Et l’article 2 paragraphe 2 énonce «
est prohibé le mariage entre 2 sexe identique qu’il soit célébré devant l’OEC ou accomplis selon les
cérémonies traditionnelles. L’article 39 dispose que l’identité de sexe entraîne la nullité absolue du
mariage. Le sexe se définit et se trouve par l’acte de naissance.
b. Age matrimonial:
La nouvelle loi sur le mariage fixe l’âge matrimonial à 18 ans, si dans l’ancienne loi l’âge matrimonial était
de 17 ans pour les hommes et 14 ans pour les femmes. Toutefois avant cet âge et pour des motifs graves
sont préjudices des poursuites pénales relatives aux infractions aux mœurs, le président du tribunal peut
autoriser le mariage à la demande des parents ou de la personne qui exerce l’autorité sur l’enfant et avec
leur consentement express (c’est-à-dire par écrit) ainsi que de celui-ci.
En ce qui concerne cet âge pour se marier, il y a eu une évolution : l’ordonnance de 1962 en son art 3 a fixé
cet âge à 17 ans pour l’homme et 14 ans révolus pour la femme. Déjà, des dispenses d’âges pouvaient être
accordées par le président du tribunal du lieu de la célébration du mariage et ce pour des motifs graves
c’est souvent la grossesse de la femme qui est invoquée.
Dans la loi 2007, l’article 3 a ramené l’âge pour se marier à 18 ans mais il a aussi prévu des dispenses d’âge.
Seulement, il faut une demande du père et de la mère ou de la personne qui exerce l’autorité sur l’enfant.
Ces personnes doivent donner leur consentement express devant le président du tribunal de première
instance .Il en est de même pour l’enfant. D’ailleurs, l’ordonnance du président du tribunal de première
instance doit constater ce consentement. La preuve de l’âge des futurs époux présume de leur acte de
naissance ou d’un jugement supplétif ou d’un acte de notoriété spécialement dressé à cet effet
Quand il n’y a pas de consentement, le mariage ne peut pas avoir lieu. Cependant, il ne suffit pas que le
consentement existe, il ne doit pas comporter des vices. D’ailleurs, la DUDH rappelle l’exigence de ce
consentement libre des futurs époux qui vont contracter mariage en son article 16.
- Intégrité du consentement : Cette exigence découle de l’article 4 de la loi au terme duquel : « le consentement
n’est point valable s’il a été extorqué par la violence ou s’il n’a été donné que par suite d’erreur sur une qualité
essentielle tel que l’autre époux n’aurait pas contracté s’il avait connu l’erreur ».
La violence physique se manifeste rarement, elle est plutôt morale et exercé par l’un ou l’autre des futurs époux
sur l’autre, les jurisprudences françaises et malgaches illustrent cette notion de violence morale dans plusieurs
affaires. Pour que la violence constitue un vice de consentement, cause de nullité de mariage elle doit être
déterminante. Le juge tiendra compte de l’âge, du sexe, de la condition et du milieu social du conjoint victime. La
simple crainte révérencielle (respect des parents etc.) ne suffit pas à vicier le consentement.
L’erreur doit être déterminante et porter sur une qualité essentielle telle que l’autre époux n’aurait pas contracté
s’il l’avait su. L’appréciation des qualités essentielles c’est-à-dire les qualités qui rendent intolérable à la vie
commune est soumise aux juges, la sanction de l’erreur est la nullité du mariage. On distingue :
- L’erreur sur l’identité physique, la substitution de personnes se réalise difficilement dans la pratique.
- L’erreur sur l’identité civile, par exemple l’état de fortune, mes diplômes, l’état mentale du conjoint, l a
constatation de l’impuissance du conjoint, la santé du partenaire etc.
b) L’autorisation des parents : La majorité matrimoniale étant de 18 ans révolue, les personnes majeures
peuvent se marier librement, à titre exceptionnel la famille intervient dans le mariage des enfants mineurs.
Les personnes dont l’autorisation est requise sont le père et la mère et à défaut la personne qui selon
l’usage où la loi a autorité sur l’enfant, l’autorisation est donnée de vives voies au moment de la célébration
du mariage. Elle est donnée par écrit devant le président du tribunal de première instance et constater
dans la décision judiciaire autorisant le mariage. L’autorisation est révocable jusqu’au moment de la
célébration. L’assistance du père, de la mère ou de la personne ayant autorité sur le mineur à la cérémonie
dans le cas du mariage coutumier veut autorisation. Le consentement est souverain et absolue. L’autorité
est mentionnée par l’officier d’état civil (OEC) dans l’acte de mariage.
1) L’existence d’un mariage antérieur non dissout : La prohibition est prévue par l’article 5 de la loi 2007-022
car le principe à Madagascar est la monogamie. La violation de cette loi constitue le délit de bigamie
(existence de 2 mariage/ adultère : un seul mariage mais tromperie) prévu par l’article 340 du code pénal.
La preuve de non-existence d’un mariage antérieur non dissout se fait par la présentation d’un acte de
naissance datant de moins de 6 mois.
2) L’existence d’un lien de parenté ou d’alliance : Les coutumes connaissent également cette interdiction, le
mariage entre parents ou alliés constitue l’inceste. Le droit positif malgache est explicite en ses articles 9 et
10 de la loi 2007 022 : article 9 : « Entre parents et alliés légitimes naturelles => Le mariage est prohibé en
ligne directe à tout degré que ce soit ascendante ou descendante mariage est un interdit entre parents et
alliés légitimes ou naturelles » - En ligne collatéral entre frères et sœurs, oncles et nièces, tentes et neveux.
Article 10 : « En l’absence d’une filiation légalement établie, l’existence d’un lien notoire de filiation suffit à
entraîner les empêchements prévus à l’article précédent. Ce lien peut être établi par la commune
renommée
3) Le délai de viduité : Selon l’article 6 : « l’homme ou la femme ne peut contracter une nouvelle union avant
l’expiration d’un délai de viduité de 180 jours à compter de la dissolution de l’union précédente. Ce délai
court à compter de la date du décès du conjoint ou du jour où la décision de justice d’annulation ou de
divorce a été prononcée.
Le caractère solennel du mariage fait que des conditions préalables et concomitantes à la célébration
doivent être prémunies
1) La production de pièces : Chacun des époux doit remettre entre les mains de l’officier d’état civile une
copie de l’acte de naissance délivré depuis moins de 6 mois dans le but de vérifier l’âge, le sexe, et
l’existence ou non d’un mariage intérieur non dissout. Si les époux sont dans l’impossibilité de fournir cet
acte, un acte de notoriété établi par l’officier d’état civile du lieu de naissance ou de la résidence habituelle
des intéressés sur la déclaration faite par 3 témoins, une personne digne de foi peut en tenir lieu. En cas de
remariage, un acte de décès du premier conjoint est requis ou le jugement définitif du divorce, il faut
également un certificat de célibat délivré par le chef du fokontany et s’il y a lieu le contrat de mariage
portant sur le régime judiciaire des biens
1) Le lieu de la célébration : Elle a lieu dans le bâtiment de la commune ou l’un des époux a son domicile ou
sa résidence. Exceptionnellement l’OEC est autorisé par le président du tribunal du lieu de la célébration à
se transporter au lieu de l’une des partis (ex : en cas de maladie ou d’empêchement grave). L’OEC peut
passer outre cette autorisation en cas de péril éminent de mort de l’un des époux, mention doit être faite
dans l’acte de mariage.
2) Le caractère de la célébration : selon l’article 26 de la loi 2007 : la célébration doit être publique i.e. en
présence de témoins âgés de 21 ans au moins, la clandestinité affecte la validité du mariage La célébration
doit être solennelle c’est-à-dire qu’il faut la présence réelle des époux et l’intervention de l’OEC * qui
accomplissent certains rites. (L’OEC établit l’acte de mariage et remet aux époux l’acte de famille)
SECTION 3: Cas du mariage célébré selon les traditions
L’accomplissement des cérémonies traditionnelles est constaté par le chef du fokontany qui se déplace sur
les lieux au jour et à leurs convenus à l’avance par les familles. À l’issue des cérémonies le déroulement du
mariage est constaté sur procès verbal, ce procès verbal est établie par le chef fokontany en double
exemplaires et énonce les faits suivantes : La date des cérémonies, les noms, prénoms, professions, date et
lieu de naissance, filiation et domicile des époux, les noms prénoms âge et domicile des témoins
La nationalité des époux, l’indication du régime matrimonial choisi et s’il a été fait un contrat de mariage, sa
date ainsi que les noms et résidences de l’officier public qui l’a reçu. La constatation par le chef fokontany
que les époux ont personnellement consentis à se marier et que les traditions on été respectés et enfin
signature des époux des témoins et du chef fokontany qui a assisté à la cérémonie. S’ils ne savent pas
signer, mention en est faite. Le PV fait foi jusqu’à inscription de faux c’est-à-dire que c’est un acte
authentique et pour l’annuler il faut passer par la procédure d’inscription de faux preuve par le code de
procédure civile. Le chef du fokontany doit dans un délai de 12 jours et sous peine prévue par l’article 473
du code pénale remettre un exemplaire du PV et des pièces fournis par les partis à l’OEC compétent qui va
dresser l’acte de mariage dans cette célébration suivant les cérémonies traditionnelles la formalité
substantielle pour la formation du mariage est l’enregistrement du PV par l’officier d’état civil et
l’établissement de l’acte de mariage.
S’il y a une opposition régulière il ne sera pas dressé de procès verbal.
IV – LA PREUVE DU MARIAGE
La preuve du mariage présente de nombreux intérêts:
-Pour les époux dont leur rapport entre eux et avec les tiers.
-Pour les enfants afin de démontrer la filiation légitime.
-Pour établir le lien de parenté avec un défunt dans le cadre de la réclamation de la succession, la loi a
prévu un principe et des exceptions pour prouver l’existence du lien matrimonial.
1- Le principe: L’article 35 prévoit que nul ne peut réclamer les effets civils du mariage s’il ne présente un
acte de mariage. C’est l’application du système de la preuve préconstitué est irrecevable, l’acte de
naissance d’un enfant portant la mention du mariage de ses parents
2- L’exception et les atténuations: peuvent servir à prouver le mariage:
Le livret de famille ne présentant aucune trace d’altération et dument coté & paraphé par l’OEC fait foi de
sa conformité avec les registres d’état civil jusqu’à inscription de faux. La possession d’état des gens
mariés: La notion de possession d’état a fait l’objet de 2 reprises de précision de nature législative. L’article
36 de la loi sur le mariage d’un part et l’article 35 de la loi relative à la filiation et du rejet d’autre part
apporte des précisions légales. Article 36: “la possession d’état civil d’époux s’établie par une réunion
satisfaisante de faits qui suppose l’existence du lien matrimoniale”.
Article 35: “ La possession d’état est la reunion de faits constants démontrant qu’un individu est traité et
considéré comme son enfant par la personne à laquelle il prétend se rattacher et reconnu comme sa famille
par la société”.
De ces textes il résulte que la possession d’état est appelé à jouer un rôle en matière de mariage et de
filiation, cette notion suppose d’abord l’existence de faits qui doivent être suffisantes et constants pour
supposer l’existence du lien matrimonial, en matière de mariage la possession d’état d’époux suppose que
la femme et l’homme qui vivent ensemble se considèrent comme unis par un lien matrimonial et se
comportent comme des gens marié tant dans leur rapport entre eux qu’avec leurs enfants et avec les tiers.
Cet état de gens mariés ne doit pas se limiter au cercle familial des gens concernés mais s’étend sur la
sphère de la communauté sociale de vie de couple, la possession se prouve par tous les moyens.
- En cas de destruction du registre d’état civil il y a lieu de reconstituer judiciairement l’acte. On parle de
jugement supplétif de reconstitution d’acte.
- Preuve par présomption du mariage pécuniaire, il y a des indices révélateurs du mariage, par exemple le
fait d’être inhumé dans un même tombeau
Le mariage en tant qu’acte juridique devra encourir la nullité en cas de violation des conditions du mariage
et cette nullité est la sanction. Toutefois la nullité du mariage en tant que sanction jouant à posteriori est
grave de conséquence en ce qu’elle bouleverse la vie familiale ainsi l’idée du législateur est d’assurer la
protection du mariage quand il a institué les règles spécifiques de nullité du mariage, seule la violation des
conditions essentielles est cause de nullité. Deux types de nullité sont prévus : - La nullité absolue et la
nullité relative
1- Cas de nullité absolue par l’article 39 : Dans les hypothèses cites-ci après, dès que le juge constate que les
conditions de nullité sont réunies, il ne peut que prononcer la nullité:
- Violation de l’âge légal si la majorité n’est pas atteint et qu’aucune dispense n’a été accordé.
- La bigamie qui s’oppose à la célébration d’un second mariage avant la dissolution du premier.
- L’inceste
- L’identité de sexe
- La célébration d’un mariage au mépris d’une opposition validée par une décision judiciaire définitive.
- Le défaut de consentement: il ne suffit pas d’alléguer le défaut de consentement il faut en apporter les
preuves
2 Les cas prévus par l’article 40: Dans les cas-ci après le juge dispose d’un pouvoir souverain d’appréciation
et ne prononce la nullité qu’en cas de fraude manifeste:
-La clandestinité du mariage qui peut se caractériser par l’absence de témoin.
-La célébration du mariage devant un officier d’état civil incompétent. Les cas d’incompétences sont de 3
sortes : L’OEC a agit en dehors des limites dans la circonscription pour laquelle il peut également intervenir,
deuxièmement l’OEC n’a pas reçu de délégation de pouvoir de la part de celui qui devait légalement
intervenir. L’OEC est partie à l’acte.
- La célébration du mariage en dehors du bureau de l’état civile sans l’autorisation du président du tribunal
alors qu’il n’y a pas péril imminent.
-Inaccomplissement de cérémonies traditionnel dans les mariages coutumiers.
- Célébration du mariage selon les traditions dans une commune urbaine.
Il existe 2 cas de nullité relative : le vice de consentement et le défaut d’autorisation des parents.
A-/ Les personnes pouvant agir en nullité et confirmation :
En cas de vice de consentement, l’action ne peut être exercé que par l’époux dont le consentement a été
extorqué par la violence ou donné par suite d’erreur. La loi prévoit qu’en cas de vice de consentement pour
erreur et violence l’action en nullité est irrecevable après un délai de 6 mois à compter de la cessation de la
violence ou du jour de la découverte de l’erreur. Dans le cas où l’autorisation fait défaut seul l’époux pour qui
l’autorisation était requise peut exercer l’action et cela dans un délai de 6 mois à compter du mariage.
B-/ Pouvoir d’appréciation du juge :
Le juge a un pouvoir d’appréciation en cas de célébration en violation des dispositions relatives à
l’autorisation requise pour un mineur. Le requérant doit prouver qu’il ne connaissait pas la cause de nullité
lors de la célébration. C’est sur cette appréciation de la bonne ou mauvaise fois que porte le pouvoir
d’appréciation du juge
Une fois les décisions de nullité intervenue le mariage doit être effacé en principe aussi bien sur le passé que
pour l’avenir, c’est ce qui diffère la nullité du mariage du divorce.
1) L’autorité du jugement d’annulation :
Le jugement d’annulation du mariage est opposable à tous. On dit qu’il a une autorité absolue, le dispositif du
jugement d’annulation est transcrit sur le registre du mariage de l’année en cours, mention est aussi fait en
marge des actes de naissance de chacun des époux.
2) La rétroactivité de l’annulation du mariage :
L’article 46 prévoit « sauf lorsqu’il est prouvé que l’un et l’autre époux connaissait au moment de la
célébration du mariage la cause de nullité, le mariage nul produit ses effets comme s’il avait été valable
jusqu’au jour où les décisions prononçant la nullité est devenu définitive » il est réputé dissout à partir de ce
jour
Si les époux étaient de mauvaises fois les effets de la nullité sont les suivant : entre les époux les rapports
personnels sont anéantis, il y a perte de la qualité d’époux, il n’y a plus de droit et de devoir qui sont censé
n’avoir jamais existe mais aussi rupture de tout liens d’alliance et suppression de tous les droits successoraux.
-Concernant les rapports matrimoniaux il n’y aura pas de liquidation suivant le régime matrimonial mais
application des règles sur la dissolution des sociétés de fait (À titre d’information : droit des sociétés)
-À l‘égard des enfants si le mariage est annulé, il y a perte de la qualité d’enfant légitime mais la filiation reste
toutefois établie comme la filiation naturelle.
3) La non-rétroactivité de la nullité :
Les conséquences de l’annulation rétroactive d’un mariage sont très graves aussi bien à l’égard des époux et
des enfants que des tiers trompés par l’apparence de mariage. L’idée est donc apparue de déroger à cette
rétroactivité lorsque les époux ou l’un d’entre eux étaient de bonne foi en contractant le mariage. Ici la bonne
foi consiste à ignorer l’existence d’une cause de nullité de mariage et à croire que leur mariage était
valablement formé. Ce mariage nul était putatif.
-Les conditions du mariage putatif : Il existe une condition subjective (la bonne foi) et une condition objective
(l’apparence de mariage), la bonne foi de l’un des époux est présumée. Il appartient donc à celui qui veut faire
écarter le mariage putatif de prouver la mauvaise foi.
L’apparence de mariage découle de la célébration de l’union, une célébration qui laisse penser qu’il s’agisse
de la conclusion d’un lien matrimonial. En cas de célébration de l’union hors de la présence du représentant
de l’OEC on peut penser qu’il n’y a pas apparence de mariage mais si le représentant a assisté à la cérémonie
mais a omis de dresser un PV ou qu’il a dressé un PV non suivis d’enregistrement, il y a véritablement
apparence de mariage.
- Les effets du mariage putatif :
Le mariage putatif est annulé mais seulement pour l’avenir, les effets sont variables selon que la bonne foi est
commune aux 2 époux ou propre à l’un des 2.
Si la bonne foi est commune le mariage produit alors effet comme s’il avait été valable et ce jusqu’au jour de
l’annulation. Les époux mineurs gardent le bénéfice de l’émancipation par mariage. Les enfants conçu ou nés
pendant le mariage restent légitimes, enfin le mariage n’a aucun effet sur la nationalité acquise du fait du
mariage. La liquidation des biens d’effectue selon le régime matrimonial et les enfants peuvent recueillir la
succession de leurs parents.
En cas de bonne foi de l’un des époux le mariage ne produit effet qu’à l’égard de l’époux de bonne foi, il y
aura rétroactivité de l’annulation de mariage. À l’égard du conjoint de mauvaise foi, celui qui était de bonne
foi peut demander la liquidation des intérêts pécuniaire nés du mariage selon la convention matrimonial et il
peut aussi obtenir la condamnation de l’époux de mauvaise à des dommages-intérêts en raison des préjudices
qu’il a subit. La bonne foi de l’un des époux suffit pour que le bénéfice du mariage putatif soit acquis aux
enfants.
Le mariage crée un état, celui des gens mariés. Il produit un certain nombre d’effet juridique tel que
légitimation des enfants, l’émancipation, la création d’alliance … Cet état de gens mariés comporte des droits
et des devoirs réciproques. La loi sur le mariage détermine 2 types d’effet juridique : effet entre les époux et
les rapports pécuniaires.
2) Le régime de la séparation des biens : Dans le régime de séparation des biens il n’y a pas de biens communs,
les biens meubles ou immeubles acquis pendant le mariage et qui ne répondent pas à la définition légale des
biens personnels « sont présumés à l’égard des époux comme à celui des tiers leur appartenir indivisément,
chacun par moitié sauf preuve contraire qui peut être rapporté par tout moyens ». Chacun des époux
conserve l’administration, la jouissance et la libre-disposition de ses biens personnels et chacun des époux est
tenu personnellement et pour la totalité des dettes qu’il a contractées.
Remarque : les époux peuvent 3 ans au moins après la date du mariage et dans l’intérêt de la famille modifier
ou changer d’un commun accord leur régime matrimonial par acte notarié ou authentifié ou homologué par le
tribunal civil du lieu du domicile conjugal.
VII - LE DIVORCE :
Le divorce est la dissolution du mariage du vivant des époux à la suite d’une décision judiciaire rendue à la
requête de l’un d’eux ou des 2 époux pour des causes établis par la loi
L’article 66 de la loi sur le mariage énonce « Lorsque l’un des époux a gravement manqué aux obligations et
devoirs réciproques des époux résultant du mariage et que ce manquement a rendu intolérable le maintien
de la vie commune l’autre époux peut demander le divorce au tribunal de première instance (TPI)
compétent. »
1) L’école de divorce prévue par l’article 66 : ce sont d’abord les manquements aux obligations du mariage
comme l’obligation de fidélité, de cohabitation, de secours et d’assistance. Il y a ensuite les manquements aux
règles traditionnels déterminant les devoirs réciproques des époux. C’est-à-dire que les mariages créent entre
les époux une obligation générale de vivre en se conformant à certaines règles sociales que les usages ont
établis comme nécessaire. On a vu par exemple la maltraitance par l’épouse des enfants du premier lit du
mari, la jurisprudence française a aussi retenu contre une épouse convertis aux témoins de Jéhovah pour
prononcer le divorce le fait qu’elle s’est refusé à participer aux fêtes de famille et aux fêtes de Noël et de
Pâques dont le caractère est aussi familiale que religieuse.
Ou encore le refus de la mère que les enfants assistent à l’enterrement du grand-père paternel mais malgré
l’importance de la valeur familial, de nombreuses décisions considérant que l’omniprésence des beaux
parents au domicile conjugal généralement non accepté par le conjoint justifie le divorce, il y a aussi faute du
mari qui ne protège pas son épouse de la présence envahissante.
2) Les causes du divorce prévues par l’article 67 :
a- L’adultère du conjoint: L’adultère suppose des rapports sexuels avec des personnes autres que le conjoint et
qui constitue une infraction pénale, l’adultère de l’époux n’est pas excusé par celui de sa femme. La
jurisprudence française distingue toutefois l’adultère du comportement libertin reconnu et relevant d’un
choix de vie commun du couple. La preuve de l’adultère en matière pénale se fait par tout moyen. En matière
civile il y a le constat d’adultère fait par l’huissier mais aussi l’accusé ou les témoignages
b- La condamnation afflictive ou infamantes : Il s’agit de peines criminelles une privation de liberté comme la
peine de mort, la réclusion, la détention à perpétuité, la décision pénale doit être définitive c’est-à-dire que
les voies de recours sont épuisées et la peine prononcée au cours du mariage
Remarque : En principe le divorce est prononcé lorsque l’une des causes suscités a été établie mais l’époux
défendeur pourra démontrer que le manquement n’a pas rendu intolérable le manquement à la vie
commune et il appartient au juge d’apprécier. En droit malgache il n’y a pas de cause péremptoire du divorce.
À titre de renseignement : En droit français : le divorce par consentement mutuel, par faute, par altération
définitive, par acceptation du principe de la rupture du mariage.
Avant que le juge n’examine le bien fondé de la demande en divorce il vérifie l’existence ou pas d’une fin de
non recevoir.
1) Les fins de non recevoir : Ce sont des situations qui ne permettent pas aux juges de se prononcer sur la
demande de divorce : 2 cas sont prévus par la loi 2007-022 : La réconciliation et le décès du conjoint.
a) La réconciliation : Elle est prévue par l’article 68, c’est un acte bilatéral, la réconciliation suppose non
seulement le maintien ou la reprise de la vie commune mais encore la volonté chez l’époux offensé, de
pardonner en pleine connaissance de cause, les griefs qu’il peut avoir contre son conjoint, ainsi que
l’acceptation par ce dernier de ce pardon. La réconciliation est prouvé par tout moyens, le plus souvent elle
résulte de la reprise de la vie commune, la jurisprudence considère que la naissance d’un enfant bien que
prouvant la reprise des relations intimes des conjoints n’établit pas pour autant la réconciliation si l’épouse
offensé n’a pas pardonné au mari sa fidélité. De même qu’il n’y a pas réconciliation mais simple reprise de vie
commune dès lors que la violence du mari perdure. La réconciliation n’empêche pas l’époux d’intenter une
nouvelle demande s’il découvre des faits qu’il a ignoré quand il a pardonné ou lorsque le conjoint sera
coupable d’une nouvelle faute. La réciprocité des torts n’est pas une fon de non recevoir
c) La phase du jugement : L’affaire est inscrite au rôle d’audience, la phase de jugement est très particulière en
ce qui concerne la preuve, la procédure et le jugement lui même
A/ La preuve : Les causes du divorce peuvent être prouvé par tout moyens. L’aveu du défendeur n’est pas à lui
seul pertinent, le juge peut procéder à des enquête et auditions de témoins. Ceux-ci sont obligatoirement
entendus en chambre de conseil et contradictoirement en présence des 2 époux. Peuvent être entendus
comme témoins les parents, les domestiques des époux et les enfants.
B/ La procédure de jugement : Les débats ne sont pas publics, le juge statue en chambre de conseil. Mais le
jugement ou l’arrêt sont rendus en audience publique. Les demandes reconventionnelles de divorce peuvent
être introduites en instance comme en appel par simple acte de conclusion et sans nouvelle tentative de
conciliation.
Le jugement ou l’arrêt prononçant le divorce doit indiquer l’époux auteur duquel le divorce est prononcé
ainsi que la date de l’ordonnance ayant autorisé à résider séparément, les délais de voies de recours sont
suspensif.
L’effet essentiel du divorce est la rupture du lien conjugal qui affecte la personne des époux et leur bien, le
divorce dissout le mariage uniquement pour l’avenir.
1- À l’égard des époux : Les conséquences personnelles du divorce sur les époux sont la cessation des devoirs
conjugaux c’est-à-dire de fidélité de cohabitation et d’assistance. Le remariage est possible passé le délai de
viduité de 180 jours. Les liens d’alliance disparaissent, la jurisprudence française énonce que même s’il y a des
enfants communs l’époux divorcé n’a plus aucune obligation alimentaire à l’égard de ses beaux parents. En
outre l’époux divorcé cesse d’utiliser le nom du conjoint. Toutefois si ce nom présente un intérêt capital dans
l’exercice d’une profession l’époux divorcé peut être autorisé par le tribunal à déroger à cette règle. Le
divorce entraîne aussi des conséquences pécuniaires. Selon l’article 73 de la loi 2007 « l’époux fautif perd de
plein doit tout les avantages qui lui ont été conférés par l’autre époux soit par convention matrimoniale soit
pendant le mariage ». L’article 121 de la loi 68-012 du 4 juillet 968 dispose que «La donation faite par l’un des
époux à l’autre peut être annulé si les liens du mariage ont été rompus par un divorce prononcé auteur du
donataire ». L’annulation est prononcée sur demande du donateur ou de ses héritiers par le tribunal civil.
L’article 74 de la loi 2007 prévoit que « Le juge peut accorder à l’époux en faveur duquel a été prononcé le
divorce et auquel ce divorce a causé un préjudice, une réparation sous la forme d’une indemnité »
2- À l’égard des enfants : Le divorce ne modifie pars la situation des enfants, ils ont le droit d’être entretenus et
pour cela une pension alimentaire est versée à l’ex-conjoint pour aider celui-ci à nourrir et à élever les enfants
communs. Les enfants ont le droit d’être gardé et d’être visité.
3- À l’égard des tiers : Le dispositif de la décision prononçant le divorce est transcrit à la diligence des partis ou
du ministère public sur les registres de l’état civil du lieu où le mariage a été célébré ou enregistré. Cette
transcription doit avoir lieu dans le mois de la décision en définitive. La décision n’est opposable aux tiers
qu’après accomplissement de cette transcription. Toutefois des époux ne peuvent pas se prévaloir contre eux
du défaut de publicité. La jurisprudence française prévoit que le bailleur peut réclamer le paiement des loyers
à la femme Co- titulaire du bail avec le mari pour la période antérieure à la transcription du jugement de
divorce alors même qu’elle a été autorisée à résider séparément de son mari, qu’elle a effectivement résidé
séparément et que le bailleur ne pouvait ignorer son départ des lieux loués.
Le mariage ayant été examiné dans le sous-titre premier, il convient d’étudier la filiation comme facteur
constitutif de la famille.
En droit il existe 3 catégories de filiation : La filiation légitime, la filiation naturelle et la filiation adoptive.
Lorsque la filiation a son enracinement dans le mariage on parle de filiation légitime mais l’enfant peut naître
de relation hors-mariage dans ce cas on parle de filiation naturelle. Le droit malgache n’a pas fait cette
distinction et la loi 63-022 s’est contentée des modes d’établissement des liens de filiation, des moyens
d’assurer de son exactitude et de sa légitimation.
B) La filiation paternelle légitime : La paternité est plus difficile à établir directement, elle résulte de la
conception, l’existence de relation entre les prétendus parents ne permet pas de conclure que la conception
se soit produite nécessairement au cours de ces relations. Pour résoudre ce problème le législateur a recours
à une présomption pour établir la paternité légitime comme le mariage crée une obligation de cohabitation et
de fidélité à la charge des époux. Cette obligation fonde la présomption de conception par le mari. La
paternité légitime est légalement présumée du fait même du mariage consacré par l’article 3 sur la filiation
cette loi vient du droit romain « Pater is est quem nuptiae demonstrant » plus comodémant « Pater is est ».
En dehors de mariage c’est-à-dire en l’absence d’obligation légale de cohabitation et de fidélité, cas de l’union
libre par exemple une telle présomption ne saurait trouver d’application. Le législateur malgache a dû
toutefois tenir compte de la situation de l’enfant qui se rattache à une union célébré selon les coutumes non
suivi d’un enregistrement pour étendre le domaine d’application de la présomption « Pater is est ».
B1- Domaine de la présomption de paternité : Le texte de base est l’article 3 de la loi sur la filiation : « L’enfant
conçu ou né pendant le mariage a pour père le mari ». Cette présomption de paternité légitime s’étend sur la
naissance et la conception dans le mariage. Toutefois cette présomption ne s’applique pas à l’enfant né plus
de 3 jours après le décès du mari ou e divorce de la mère. Il en est de même de l’enfant né plus de 300 jours
après la date des dernières nouvelles donnée par le mari au cas où ce dernier est déclaré présumé absent par
une décision judiciaire
B2- Conflit de paternité : Un enfant peut se rattacher en application de diverses présomptions et de règles
légales à plusieurs pères possibles :
- Le cas où une femme s’est remariée après son veuvage, sans respecter le délai de viduité. Il s’ensuit qu’elle
met au monde un enfant moins de 300 jours après la dissolution du dernier mariage mais pendant le second
mariage. L’enfant est susceptible d’être attribué aussi bien au premier qu’au second mari. Comme
biologiquement et légalement l’enfant ne peut avoir qu’un père, l’article 46 de la loi donne la solution à ce
problème : La paternité est attribuée à celui avec lequel vivait la mère de l’enfant au jour de sa naissance. La
considération de la naissance pendant le mariage l’emporte donc sur la considération de la conception.
- La bigamie de la mère peut également créer un conflit entre 2 paternités légitimes. En effet le premier
mariage subsiste et le second quoique nul entraîne la présomption de paternité en l’absence même de
mariage putatif. L’application de l’article 46 permettra de rattacher l’enfant au second mari sans préjuger du
sort de l’union de ses parents, du fait d’une annulation possible de leur mariage.
B3- Force de la présomption de paternité : La présomption ainsi posée n’est pas irréfragable. En effet, il est
possible des les combattre par la preuve contraire, cette preuve contraire est toutefois réglementée pour
qu’elle puisse aboutir. Le désaveu de paternité n’est possible que pour certaines causes prévues par la loi.
Il y a lieu de préalable de distinguer l’action en désaveu de l’action en contestation de légitimité. L’une et
l’autre tendent à priver l’enfant d’une femme mariée de son état actuel.
L’une et l’autre tendent à priver l’enfant d’une femme mariée de son état actuel mais les prétentions
qu’elles traduisent sont différentes.
- Il y a désaveux lorsque l’enfant remplit les conditions d’application de la règle « Pater is est » mais son
adversaire prétend qu’en réalité l’enfant n’est pas né des œuvres du mari de la mère. Il y a contestation de
légitimité lorsque l’adversaire de l’enfant prétend démontrer que ce dernier a été conçu dans des conditions
tel que la présomption « Pater is est » ne lui est pas applicable ou que sa véritable mère n’est pas la femme
mariée donc son acte de naissance le représente comme issue
B4 – Cause de désaveux : Il existe 2 cas de désaveux prévus par la loi, ils se ramènent tous les deux à la
preuve de non-paternité du mari : L’impossibilité physique de cohabitation d’une part et le recel de
naissance de l’enfant d’autre part.
- L’impossibilité physique de cohabitation : L’impossibilité physique de cohabiter correspond à l’impossibilité
physique de procréer selon l’article 8 de la loi sur la filiation. Ceci ne peut que résulter soit de l’éloignement
du mari pendant tout le temps compris entre le 300 ème jour et le 180ème jour avant la naissance de l’enfant
soit d’une cause médicalement établie de façon certaine durant ce même temps. L’article 11 de la loi
assimile à l’impossibilité physique de cohabiter la situation des époux en instance de divorce autorisé par
justice à résider séparément sauf preuve contraire c’est-à-à dire qu’il y a eu effectivement cohabitation
pendant le temps de séparation autorisé.
- Le recel de naissance ou de grossesse : L’article 9 de la loi dispose qu’en cas de recel de grossesse ou de
naissance, le père présumé peut désavouer l’enfant en rapportant la preuve de son non-paternité par tous
moyens. Le recel c’est-à-dire la dissimulation de la grossesse, soit de la naissance fait peser une forte
suspicion sur l’attitude de la mère. Cette dissimulation ne constitue pas à elle seule un cas de désaveu car la
femme pourrait avoir d’autre raisons de cacher la grossesse ou la naissance. Elle ouvre toutefois au mari la
possibilité de prouver son non)paternité par tout moyen de preuve. L’effet propre à justifier de la non-
paternité du mari sont laissé à l’appréciation du juge, la jurisprudence en a retenu outre l’adultère de la
femme, la vieillesse du mari, la couleur de la peau de l’enfant, la séparation de fait des époux,
l’incompatibilité entre le groupe sanguin du mari et celui de l’enfant ainsi que le refus de la mère de se
soumettre à l’analyse.
B5 – L’exercice de l’action en désaveu : Seul le père présumé peut intenter l’action en désaveu toutefois s’il
meurt ou devient incapable alors qu’il est encore dans le délais ultime pour agir, ses héritiers peuvent
exercer l’action ou continuer l’action engagé par le père. Il en est de même de son représentant légal
notamment en cas d’incapacité du père présumé. L’action est engagé contre l’enfant en présence de la
mère. La mère ne représente pas l’enfant dans cette instance mais elle est mise en cause dans le procès. Si
l’enfant est mineur il est représenté par une personne désigné à la diligence du demandeur c’est-à-dire de
celui qui a intenté l’action et selon les coutumes par le président du tribunal compétent. Ce tribunal
compétent est celui de la résidence de l’enfant au cas où l’enfant né vivant et viable est décédé avant le
début de l’action ou en cours d’instance, la jurisprudence admet que le mari peut le désavouer. En effet ce
dernier peut avoir un intérêt moral ou pécuniaire à exercer l’action. L’intérêt pécuniaire peut résulter du fait
que l’enfant au cours de son existence a pu acquérir des droits et les transmettre à son décès, à ses propres
héritiers. La jurisprudence française a admis que l’action sera intentée contre la mère ou contre les autres
héritiers de l’enfant. L’action en désaveu présente un caractère de gravité vis-à-vis de l’enfant. Pour que
l’état de l’enfant ne demeure pas dans l’incertitude la loi a écarté l’imprescriptibilité des actions d’état
Elle a donc soumis l’action en désaveu à un délai très bref, ce délai pour agir est fixé à 6 mois. Il court soit du
jour de la naissance de l’enfant soit du jour ou le père présumé apprend la naissance de façon certaine. Ce
délai peut être suspendu par la force majeure. Si le désaveu est prononcé l’enfant perd sa qualité d’enfant
légitime, la filiation sera alors naturelle ou après dissolution du mariage. Même conçu pendant le mariage de
la mère l’enfant a sa filiation maternelle établie c’est le caractère adultérin de cette conception qui a motivé
le désaveu par le mari.
2) Les modes de preuves de la filiation maternelle et paternelle légitime : La loi définit 3 types de preuve:
- L’acte de naissance
- La possession d’état
- Témoignage, test ADN
Elles sont énumérés (les modes) par les articles 33 et suivant de la loi sur la filiation.
A) Acte de naissance : Par les mentions que contiennent l’acte de naissance, sa production prouve que tel
femme mariée désignée comme mère a accouché à une date donnée un enfant. Il en découle que l’enfant se
rattache légitimement à la mère et que par application de la présomption « Pater is est » il se rattache
également au mari de la mère. Il a été jugé par la Cour de Cassation française que l’enfant ayant établie par
un acte de naissance que sa mère a accouchée, par l’acte de mariage que sa mère était mariée a
suffisamment prouvé sa situation d’enfant légitime. Il suffira donc à l’enfant de demander une rectification
de l’acte d’état civile par la mention du nom du mari de la mère même s’il a fait l’objet d’une reconnaissance
d’enfant naturel par un tiers (Chambre Civile 1ère, 10/10/1955 Dalloz 1956).
Cette force probante de l’acte de naissance s’explique par la sévérité de la sanction en matière de la fausse
déclaration en matière de naissance (article 345 du code pénal). De plus comme l’accouchement d’une
femme mariée se situe dans des conditions de légitimité, il n’y a aucune raison de suspecter la déclaration.
B) La preuve par la déclaration : Ce mode de preuve est prévue par l’article 34 et peut être administré à défaut
d’acte de naissance « la possession d’état est la réunion des faits constant » démontrant qu’ un individu est
trouvé et considéré comme son enfant par la personne à laquelle il prétend le rattachement et reconnu
comme tel par sa famille et par la société ». Les éléments constitutifs de la possession d’état découlent de
cette définition.
L’enfant doit avoir été traité par les parents comme leur propre enfant. De plus il doit avoir aux yeux de la
société en général que dans le cercle restreint de la famille comme ayant tel état. En cas de litige le juge
apprécie souverainement si ces éléments sont réunis et s’ils sont constants c’est-à-dire continue. La
possession d’état se prouve par tout moyen selon l’article 36 de la loi.
La force probante de la possession d’état : La force probante de la possession d’état repose sur l’aveu
supposé des époux de qui l’enfant se prétend issu. En effet en élevant comme leur enfant les époux par ce
comportement constant ont proclamé la filiation de l’enfant. De plus cet aveu est corroboré par le
consentement de la famille ou le témoignage le concordant de la famille. Cette force probante est
considérablement renforcée lorsque la possession d’état est conforme à l’acte de naissance régulièrement
établie
C) La preuve testimoniale : et tout autre moyen de preuves peuvent être administrés dans une procédure
judiciaire relative à la filiation. Cette possibilité est prévue par l’article 38 de la loi sur la filiation qui en pose
les conditions. La preuve par tout moyens est admise à défaut d’acte de naissance et de possession d’état ou
lorsque l’acte de naissance et la possession d’état ne concorde pas. Par ailleurs il faut l’autorisation
préalable du président du tribunal du domicile de l’enfant qui apprécie s’il existe des indices et présomptions
suffisantes pouvant justifier la demande. On doit souligner que la paternité légitime et la paternité légitime
sont indivisibles. On ne peut pas être enfant légitime d’une femme sans être par là même enfant légitime de
son mari. Combiné avec la présomption « pater is est » cette indivisibilité produit une double conséquence :
- Du moment qu’un enfant prouve qu’il est l’enfant de telle femme mariée il établie sa filiation légitime dans
ses 2 éléments.
- Du moment que le mari fait tomber la présomption « Pater is est » dans les rares cas où la loi le lui permet
toute la filiation légitime de l’enfant disparaît. La filiation maternelle subsiste mais devient filiation naturelle/
L’action en réclamation d’état : Elle tend à établir le droit de l’enfant à un état dont il ne jouit pas en
démontrant sa filiation légitime c’est-à-dire sa mise au monde par une femme et un homme mariés. Cette
action appartient en principe à l’enfant lui-même. Si l’enfant est décédé étant mineur l’action peut être
exercé par ses héritiers jusqu’au jour où il aurait atteint l’âge de la majorité. Pendant la minorité de l’enfant
l’action est exercée par celui des parents à l’égard duquel sa filiation est établit ou à défaut par la personne
qui selon la loi ou les coutumes exerce l’autorité sur lui. La loi précise également que l’action en réclamation
d’état est ouverte au père ou à la mère pour faire établir leur paternité ou leur maternité. L’action en
réclamation d’état donné à la véritable mère de l’enfant permet à celle-ci de faire anéantir un lien de filiation
inexacte qui attribuait son enfant à une autre mère. La portée de ses actions a été limitée par l’interdiction
de toutes actions lorsque la possession d’état de l’enfant est conforme à son acte de naissance
régulièrement établie.
SECTION 2 : La filiation naturelle ou la filiation hors mariage
L’établissement de la filiation hors mariage est obéit à des règles différentes de la filiation légitime car elle se
fait séparément vis-à-vis de la mère et du père. Deux techniques d’établissement du lien de filiation naturel
sont prévues par la loi : la reconnaissance des enfants naturelles et la déclaration judiciaire.
A- La reconnaissance des enfants naturelles : En droit malgache, une fois le fait matériel de l’accouchement
établi la filiation maternelle hors mariage en découle l’institution de la reconnaissance ne concerne donc que
la filiation paternelle.
1) Condition de validité de la reconnaissance : En vertu de l’article 16 de la loi sur la filiation la reconnaissance
(fanjanana) peut revêtir plusieurs formes possibles. Elle peut se faire sous forme de déclaration devant
l’officier d’état civil. Lorsque la reconnaissance n’est pas faîte par déclaration verbale elle peut l’être par un
écrit. La loi exige alors qu’elle se fasse soit par acte authentique ou authentifié soit même par testament.
Différence Acte authentique Acte authentifié
-rédacteur de l’acte Notaire (authentifié) OEC
greffier (pour les jugements) Huissier
Normalement la reconnaissance est faîte par le père lui même ou par son fondé de pouvoir. Ce dernier doit
être munis d’une procuration spéciale authentique ou authentifiée et désignant individuellement l’enfant à
reconnaître. Si le père est décédé ou hors état de manifester sa volonté, si la reconnaissance intervient
pendant la minorité de l’enfant, elle peu être faîte par l’ascendant qui selon la loi ou les usages exercés ou
exercent l’autorité sur le père. Sous réserve de l’accord préalable de quatre membres de la famille.
L’enfant dans la filiation paternelle n’est pas encore établie peut être reconnue.
La reconnaissance d’un enfant simplement conçue est possible, l’opération présente des difficultés car
l’enfant ne peut pas être désigné de façon certaine toutefois l’intérêt de l’enfant justifie la possibilité d’une
telle reconnaissance.
Concernant la reconnaissance de l’enfant décédé la jurisprudence française l’admet.
Quant à l’enfant abandonnée ou dont le père est inconnu, si il a fait l’objet d’une adoption judiciaire il ne peut
plus être reconnu. En effet, dont la mesure où la mère si elle est connue a donnée son consentement à
l’adoption judiciaire l’enfant cesse d’appartenir à sa famille d’origine pour acquérir la qualité d’enfant
légitime d’une autre famille par contre l’adoption simple d’un enfant ne s’oppose à sa reconnaissance par le
père et l’établissement de sa filiation réelle.
« En tout cas l’adoption judiciaire ou plénière c’est l’adoption par lequel une autre famille va vraiment
adopter un enfant abandonnée ou dans une liste d’enfant adoptable. Il y a l’adoption nationale et
internationale. L’adoptant : personne qui adopte»
En principe une reconnaissance reste possible d’un enfant déjà reconnu. En effet l’article 47 prévoit le conflit
qui peut naître d’une pluralité de reconnaissance de paternité pour conclure que la première en date (1 er
arrivé) l’emporte sur les autres.
Enfin la reconnaissance d’un enfant qu’un mari aurait eu pendant son mariage d’une femme non mariée est
possible, il s’agit donc de relation qualifiée d’adultérine toutefois une telle reconnaissance n’aura pas pour
effet d’établir une filiation mais seulement de créer à la charger du père et au profit de l’enfant une obligation
alimentaire. L’enfant dont les parents ne peuvent se marier entre eux du fait de prohibition (lien d’alliance ou
de parenté) se trouve dans la même situation.
2) Effet de la reconnaissance : La reconnaissance prouve la paternité de son auteur cet effet probatoire de la
reconnaissance est à apprécier sous 3 points de vues :
- L’effet probatoire de la reconnaissance s’impose à tous comme tous les actes de l’état civil, il a un effet absolu
mais il est possible de le contester.
- L’article 20 de la loi prévoit que l’enfant reconnue est rattachée dès sa conception à celui qui l’a reconnu, c’est
l’effet rétroactif.
- La reconnaissance est analysée comme un aveu d’un fait. Elle ne peut être arbitrairement retirée une fois
faite. Cette irrévocabilité n’empêche toutefois pas que la reconnaissance puisse être attaquée et annulée si la
preuve est rapportée qu’elle est fausse.
3) Moyen d’attaquer la reconnaissance : Comme tous actes juridiques, la reconnaissance est susceptible
d’annulation et de contestation.
a - Concernant la nullité d’une reconnaissance : On applique le droit commun de la nullité, la nullité peut être
absolue (ex : pour inobservation des conditions de formes ou bien en cas de violation d’établir une filiation
prohibée). La nullité de l’acte peut être évoquée par tout intéressé et l’acte contesté ne sera pas confirmé. La
nullité sera relative si elle résulte d’un vice de consentement et en particulier du dol (fraude) ou de la
violence. L’action en annulation est alors réservée à la personne dont le consentement a été vicié mais l’acte
est susceptible de confirmation.
b – Concernant la contestation : cette contestation peut être faite par l’auteur de la reconnaissance. La
contestation peut être également faite par toute personne qui y a intérêt, on peut relever parmi ces
personnes l’enfant lui-même, la mère de l’enfant, les parents de l’auteur de la reconnaissance, les tiers auquel
la reconnaissance porterait préjudice comme le donataire ou légataire exposé à une demande d’exposition.
Il arrive que la filiation tant maternelle que paternelle d’un individu ne soit pas établie. Il est alors possible de
recourir à la justice pour l’établir. La loi ne prévoit que la déclaration judiciaire de paternité (article 23) mais il
est également possible de procéder à une recherche en justice de la maternité naturelle.
c- Recherche en justice de la maternité : L’action en justice de la maternité doit apporter une double
preuve : celle de l’accouchement d’abord et ensuite l’identité du demandeur avec l’enfant dont la prétendue
mère ait accouché. Normalement l’accouchement se prouve par l’acte de naissance. Mais à défaut
l’accouchement eut être prouvé par tous moyen. Pour prouver l’identité de l’enfant les règles relatives aux
actions d’état seront appliquées à savoir la possession d’état et à défaut par tous moyen.
3- Exercice de l’action : Pendant la minorité de l’enfant, l’action est exercée par la mère au nom de l’enfant, si
elle est décédée inconnue ou dans l’impossibilité d’agir l’action est intentée par la personne qui selon la loi ou
l’usage a autorité sur l’enfant, l’action doit être exercée contre le père prétendu si celui-ci est mineur l’action
est exercé contre son représentant légal et en cas de décès du père prétendu l’action peut être intenté contre
ses héritiers. Selon l’article 27 l’action doit être exercée dans un délai assez bref, la raison est qu’il importe de
ne pas laisser le prétendu père sous la menace indéfini d’un procès de ce genre. Intenté dans la minorité de
l’enfant l’action doit être exercée dans l’année qui suit soit la cessation par le père de toute participation en
qualité de père à l’entretien et à l’éducation de l’enfant, soit la cessation du commerce habituel avec la mère.
Si l’action n’a pas été exercée pendant la minorité de l’enfant celui peut agir dans l’année de sa majorité.
L’exercice de l’action est précédé d’une tentative de conciliation devant le président du tribunal compétent
(domicile du défendeur). En cas d’aveu de paternité le juge conciliateur établit l’acte de reconnaissance et en
adresse copie à l’officier de l’état civil.
SECTION 3 : La légitimation :
Elle faut acquérir à l’enfant né hors mariage l’état d’enfant, légitime de ses parents,
N’étant pas légitime à l’origine cette filiation est qualifié par la loi de réputé légitime. Elle peut être conférée
de 2 manières :
-Mariage subséquent de ses parents
-Légitimation en dehors du mariage
A – Les conditions de l’adoption simple : Toutes personnes peut faire l’objet d’une adoption simple qu’elle
soit majeur ou mineur. Dans ce dernier cas le consentement de son père ou de sa mère ou tuteur est requis.
L’adoptant doit être majeur c’est-à-dire âgé de 21 ans au moins contrairement à l’adoption judiciaire qui
nécessite l’intervention du juge l’adoption simple se réalise par une déclaration devant l’OEC (officier d’état
civil), de la résidence habituelle de l’adoptant. Cette déclaration est faite en présence de l’adopté s’il a plus de
10 ans, en présence de 2 témoins majeurs choisis de préférence parmi les membres de la famille de l’adoptée,
la personne dont le consentement est requis à moins qu’elle n’ait donnée ce consentement par acte
authentique ou authentifiée. L’adoption fait l’objet d’enregistrement d’un acte dans un registre spécial
réservé aux adoptions et aux rejets.
2/ rapport entre l’adopté et l’adoptant : Il a été vu ci-dessous que l’autorité parentale est exercée par la
famille d’origine sauf acte spécial de délégation qui la confère à l’adoptant. De même l’adoptant n’est tenu
que d’une obligation subsidiaire d’aliment, d’entretiens et d’assistance vis-à-vis de l’adopté sauf défaillance de
la famille d’origine. Toutefois lorsque l’adopté est ou devient majeur l’obligation devient réciproque l’adopté
simple a des droits héréditaires sur la succession de l’adoptant selon la loi sur la succession l’adopté simple
succède à l’adoptant pour la moitié de la part qui revient aux enfants de l’adoptant ou aux enfants adoptés
judiciairement. En l’absence de tous les autres héritiers de la premières et de la deuxième classe l’adopté
simple recueille la totalité de la succession. En matière de droit successorale l’adopté simple prime donc les
pères et mères ainsi que les frères et sœurs de l’adoptant. La loi prévoit également que dans certains cas
l’adoptant succède à l’adopté, c’set ainsi que l’adoptant simple succède aux choses qu’il a donné à l’adopté,
lorsque les objets donnés se trouvent en nature dans la succession, si les objets sont aliénés il recueille le prix
qui peut être dû. L’adoption simple crée un lien de parenté entre l’adoptant et l’adopté mais non entre ce
dernier et la famille de l’adoptant. En matière de prohibition de mariage entre des personnes tenues par des
liens de parentés adoptives la loi s’en remet aux règles coutumières, c’est donc que la solution est variable
selon les coutumes en vigueur dans les différentes régions du pays
C- Cessation de l’adoption simple : L’adoption ne peut être évoquée que pour des motifs graves dûment
apprécié par l’autorité judiciaire compétente. On peut toutefois demander l’annulation de l’adoption pour
inobservation de conditions de fonds ou de formes. Peuvent demander l’annulation les parties elle-même
c’est-à-dire l’adoptant et l’adopté, toutes personnes qui y a intérêt est le ministère public. Il est possible de
transformer une adoption simple en adoption judiciaire pourvue que les conditions de cette dernière soit
remplies.