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INTRODUCTION GENERALE

 Qu’est-ce que la Fonction Publique ?


 Qu’est-ce qu’un Fonctionnaire ?
 Qu’est-ce que le statut ?
SECTION 1 : LES POSITIONS ADMINISTRATIVES
 La Position d’activité.
 La Position de détachement.
 La Position de disponibilité.
 La Position « sous les drapeaux ».

SECTION 2 : LE REGIME DES CONGES


Il y a 7 congés possibles définis par le Législateur sénégalais :
 Le Congé administratif annuel.
 Le Congé de maladie.
 Le Congé de longue durée.
 Le Congé pour convenance personnelle.
 Le Congé pour examen.
 Le Congé de maternité.
 Le Congé de retraite veuve (ou Congé de veuvage ou congé de
viduité).

SECTION 3 : LES ABSENCES LEGALES


2 sortes d’absences légales sont prévues par le Législateur sénégalais :
- Les autorisations d’absence.
- Les permissions exceptionnelles d’absence.

SECTION 4 : LES ABSENCES ILLEGALES


 Les absences irrégulières.
 L’abandon de poste.

SECTION 5 : LE REGIME DISCIPLINAIRE DE LA


FONCTION PUBLIQUE
 La notion de faute disciplinaire.
 Le Conseil de Discipline.
 Le régime juridique des sanctions disciplinaires : analyse des
sanctions prévues par l’administration.
 Les voies de recours en cas de sanction illégale.

SECTION 6 : LES CESSATIONS TEMPORAIRES DE


FONCTIONS
 La grève.
 L’incarcération.

SECTION 7 : LES CESSATIONS DEFINITIVES DE


FONCTION
 L’admission à la retraite.
 Le décès.
 La révocation (la radiation).
 Le licenciement.
 La démission.

SECTION 8 : QUELQUES REFERENCES JURIDIQUES


 La Loi 61-33 du 15 juin 1961 portant Statut Général de la
Fonction Publique.
NB : elle a plusieurs fois été modifiée : la plus importante est
celle de 1983.
 La Loi 83-53 du 18 février 1983 portant modification de la Loi
61-33.
 Le Décret 77-987 du 14 avril 1977 portant Statut Particulier des
Fonctionnaires de l’Enseignement.
 Le Décret 79-1165 du 20 décembre 1979 portant organisation de
l’Enseignement Elémentaire.
 Le Décret 85-180 du 18 février 1985 modifiant le Décret 79-
1165.
 Le Décret 95-264 du 10 mars 1995 portant Délégation de
Pouvoir du Président de la République en matière
d’administration et de gestion du personnel.
 Le Décret 93-789 du 25 juin 1993 portant création des IA et des
IDEN.
 L’Arrêté N° 00750 du 2 février 1994 portant Organisation et
Fonctionnement des IA et des IDEN
Législation/ Gestion Administrative

I. INTRODUCTION GENERALE

I/QU’EST-CE QU LA FONCTION PUBLIQUE?


Il y a 3 définitions :
Définition de l’Administration : La fonction publique
désigne l’ensemble des personnels de l’administration
(fonctionnaires et non fonctionnaires). Ces membres sont
régis par le droit public du travail .
Définition du juriste : la fonction publique désigne le
régime juridique applicable à l’ensemble du personnel
administratif en cas de litige avec l’Etat.
Définition de l’économiste : la fonction publique est
une activité de production de service classé dans le
secteur tertiaire .Elle consiste à collaborer de manière
permanente et à titre professionnel à l’action des
pouvoirs publics.
II / QU’EST-CE QU’UN FONCTIONNAIRE ?
1 / Définition : Un Fonctionnaire est un Agent qui
travail dans l’Administration publique. Il est régi par un
statut qui s’applique aux personnes qui, nommées dans
un emploi permanent, ont été titularisées dans un grade
de la hiérarchie des corps de l’Administration du Sénégal.
Ce statut ne s’applique ni aux magistrats, ni aux
personnels militaires, ni aux Fonctionnaires dont le
statut est fixé par des Lois spéciales ».
2/ Analyse de la définition
 La nomination : C’est un acte administratif
unilatéral qui attribue un emploi permanent .Elle
consacre le statut de stagiaire ou de fonctionnaire à
quelqu’un qui entre pour la première fois dans la
fonction publique.
N.B : Par abus de langage on emploie le terme
nomination à un fonctionnaire affecté à un nouveau
poste (IDEN, Proviseur, Censeur, Directeur, Surveillant
général, etc.).
 La titularisation : C’est un acte juridique spécial
qui confère un grade dans la hiérarchie des corps de
l’Administration du Sénégal.
 Le corps : il définit le niveau d’activités et /ou le
niveau hiérarchique dans lequel se situe le
fonctionnaire dans son grade d’origine.
 Le cadre : C’est l’ensemble des activités
permanentes de même nature organisées par l’état.
Ex : le Cadre des Fonctionnaires de l’Enseignement, le
Cadre de l’Administration générale, le Cadre de la Santé.
3/Le statut général :
C’est le lien juridique qui unit le fonctionnaire à
l’administration, il désigne l’ensemble des règles qui
s’appliquent à son activité professionnelle (voire Loi N°61-
33).
4/ Le statut particulier :
Il organise de manière directe et détaillée le régime
juridique et l’activité professionnelle d’une catégorie de
fonctionnaires .Ex : statut particulier du cadre des
Fonctionnaires de l’enseignement (Décret 77- 987 du 14
novembre 1977).
5/Le statut spécial : IL détermine le régime juridique
des Agents de l’Etat qui ne sont pas gérés par la
Fonction Publique et qui sont dans l’administration.
Exemples :
 Les Inspecteurs généraux d’Etat (I.G.E) ;
 Les Magistrats ;
 L’Armée, la Police, la Douane ;
 Les Personnels enseignants de l’Université.
LES POSITIONS ADMINISTRATIVES

II. LA POSITION D’ACTIVITE

1/ Définition :(Loi 61 33, Article 56).


« L’activité est la position du fonctionnaire qui,
régulièrement titulaire d’un grade, exerce effectivement
les fonctions de l’un des emplois correspondants, soit
qu’il soit affecté dans un service relevant de l’Autorité
ayant pouvoir de nomination, soit qu’il soit mis à la
disposition d’une autre administration. »
Exemple : un Professeur placé au ministère de l’intérieur
pour enseigner à L’E.N.P : il est mis à la disposition d’une
autre administration.
2/ Les positions assimilées (art 57 / loi 61-33)
« Sont assimilées à la position d’activité les situations
suivantes » :
1. Le congé annuel avec rémunération d’une durée
de trente jours par année de service ;
2. le congé de maternité ;
3. le congé de maladie ;
4. le congé de longue durée ;
5. Le congé pour examen ;
6. le congé sans rémunération pour affaires
personnelles durant lequel il est interdit au
Fonctionnaire d’exercer une activité privée
lucrative ;
7. L’expectative d’admission à la retraite ;
8. Le maintien par ordre sans affectation (MOSA) ;
9. Le maintien par ordre sans affectation et sans
rémunération (MOSAR), de la femme d’un
Fonctionnaire ayant suivi son époux, Agent de
l’Etat, en service dans une mission diplomatique
sans préjudice des droits à la pension de
retraite ;
10. Le stage de formation professionnelle.
III. LA POSITION DE DETACHEMENT

1/ Définition : (art. 62 loi 61 33)


« Le détachement est la position du fonctionnaire placé
hors de son cadre d’origine mais qui continue à bénéficier
dans ce cadre de ses droits à l’avancement et à la
retraite. »
Remarque1 : il existe deux sortes de détachement :
- le détachement de courte durée : 1 an renouvelable ;
- le détachement de longue durée : 5 ans renouvelable
une fois si c’est l’Agent qui l’a initié et indéfiniment
renouvelable si c’est l’Etat qui l’a initié.
Remarque 2 : Aucun fonctionnaire ne peut être détaché
sans avoir accompli au moins 5 ans de service effectif
dans son corps d’origine.
2/ Les conditions de détachement :
a) Définition de quelques termes :

Administration centralisée : Concentration. Ex :


MEN, MEF, MFA….
Déconcentration.
Gouvernance (Adm. Territoire).
Administration décentralisée : Les communautés
urbaines, rurales, …
Administration de développement : SENELEC…
L’Administration centralisée : c’est l’administration du
pouvoir exécutif central qui se manifeste à travers les
Ministères et leurs ramifications territoriales. Elle utilise
2techniques :
- La concentration qui rassemble tous les pouvoirs de
décision au niveau central
- La déconcentration qui délègue certaines compétences
aux autorités territoriales locales.
L’administration décentralisée : C’est l’administration
autonome des communes, des communautés urbaines et
rurales. Elle est exercée par les élus locaux (Maire,
Président de la communauté urbaine, Président de la
communauté rurale.
Elle est reliée à l’administration centralisée par un
pouvoir de tutelle exercé par le Ministre de l’intérieur (ce
pouvoir n’est pas coercitif).
L’administration de développement : C’est une
administration dans laquelle l’état se comporte comme
agent économique en investissant en vue de faire des
profits. Dans ce cadre l’Etat crée des sociétés à partir du
capital des banques nationales.
b) Les conditions de détachement :
1er situation : Dans l’administration centralisée le
détachement obéit à 2 conditions :
1er condition : être affecté hors de son Ministère.
2ème condition : avoir une autre activité différente de
celle de son cadre d’origine.
Remarque :
On ne peut être détaché au sein de son ministère
d’origine que quand on est membre du cabinet.
Si étant dans un autre ministère, le fonctionnaire
continue ses activités statutaires, il est dans une
situation de mise à la disposition d’une autre
Administration qui est une variante de la position
d’activité.
2ème situation : de l’administration centralisée (l’ETAT)
vers les autres administrations (nationale ou
internationale).
Ici, quelle que soit l’activité que l’on trouve dans
l’administration d’accueil, le fonctionnaire est mis en
position de détachement.
Remarque générale : les fonctionnaires de
l’administration générale (administrateurs civils,
secrétaires d’administration) ne peuvent pas être en
détachement au sein de l’administration centralisée du
fait de la généralité de leurs activités qui répondent au
besoin de tous les Ministères. Ainsi, ils sont basés à la
fonction publique et mis à la disposition des autres
ministères.
3/ les cas de détachement :
1er cas : le détachement peut se faire auprès d’un office,
d’une régie, d’un EP de l’état ayant son autonomie
budgétaire.
2e cas : C’est le détachement auprès des communes et
des collectivités locales qui sont dotées d’une
personnalité juridique.
3e cas : c’est le détachement effectué auprès d’une
Administration centralisée (les Ministères) pour exercer
des fonctions autres que celles dont on a vocation
d’exercer dans son cadre d’origine.
(Ex : un instituteur nommé sous-préfet).
4e cas : C’est le détachement auprès des services
relevant d’un Etat étranger (coopération, assistance
technique) ou auprès d’organismes internationaux
(UNESCO, ONU, OMS).
5e cas : c’est le détachement accordé de plein droit pour
exercer une fonction de membre du gouvernement ou un
mandat de député de l’assemblée nationale.
Remarque : ce détachement déroge à la règle des 5ans.
C’est le seul cas où le stagiaire peut être en position de
détachement.
6e cas : c’est le détachement pour exercer un mandat
syndical lorsque celui-ci comporte des obligations
empêchant le fonctionnaire d’exercer normalement son
service.
4/ Les effets du détachement :
1er effet : le fonctionnaire bénéficiant d’un détachement
de longue durée est noté par le chef de service dont il
dépend. Ses notes sont transmises à son Ministère
d’origine par la voie hiérarchique.
N.B 1 : En matière de notation du fonctionnaire,
l’autorité compétente est le supérieur hiérarchique.
N.B 2 : la dépendance s’adresse à la hiérarchie dans le
service et non à une dépendance statutaire.
N.B 3 : dans le cas d’un détachement de courte durée le
fonctionnaire fait l’objet d’une appréciation du Chef de
service auprès du quel il est détaché.
2e effet (administratif) : le temps de détachement est
pris en compte pour sa totalité en matière d’avancement.
3e effet (financier) : les fonctionnaires détachés se
trouvant dans les conditions des 1er, 2e et 3ème cas
percevront leur rémunération dans leur grade d’origine, à
laquelle s’ajoute (le cas échéant) une indemnité de
fonction.
4e effet (financier) : les détachements prévus aux 4e, 5e
et 6e cas permettent aux fonctionnaires de percevoir les
traitements et indemnités afférents aux fonctions qu’ils
occupent. Dans ce cas, le salaire est pris en charge par
l’organisme d’accueil.
5e effet (financier) : le Fonctionnaire en détachement
supporte sur son traitement d’activité la retenue pour le
régime de retraite auquel il est affilié.
IV. LA POSITION DE DISPONIBILITE

1/ Définition : de la loi : (c.f : Art.76 de la loi 61.33)


« La disponibilité est la position du fonctionnaire qui,
placé hors de son cadre d’origine ou service, cesse de
bénéficier dans cette position de ses droits à
l’avancement et à la retraite.
2/ les conditions générales de disponibilité :
Nous allons distinguer 5 cas :
1er cas : la disponibilité est obtenue d’office dans le
cas où le fonctionnaire ayant épuisé ses droits au
congé de longue durée ne peut pas reprendre service.
2ème cas : la disponibilité peut être accordée sur
demande en cas d’accident ou maladie grave du
conjoint ou d’un enfant.
Dans ce cas, la durée est de 3ans renouvelable à deux
reprises par périodes égales.
3ème cas : la disponibilité peut être accordée pour
étude ou recherche présentant un intérêt général.
Durée : « 2 ans renouvelable 1fois (pour la même
durée).
4ème cas : la disponibilité peut être accordée pour
raisons jugées valables par l’Administration. Durée :
1an ; renouvelable une fois à durée égale.
5ème cas : la disponibilité peut être accordée pour
contracter un engagement dans une formation
militaire.
Durée : 3ans, renouvelable une fois (même durée).

3/ Les conditions de disponibilité particulière :


La disponibilité peut être accordée à titre exceptionnel
pour exercer une activité relevant de votre compétence
dans un service privé ou public dans les conditions
suivantes : durée 3ans, renouvelable une fois (même
durée).
1re condition : il faut que la disponibilité soit
compatible avec les nécessités de service.
2ème condition : il faut que l’intéressé ait effectué au
moins 5 ans de service dans l’Administration.
3ème condition : Il faut que l’activité présente un
caractère public en raison de la fin qu’elle poursuit ou
de son importance dans l’économie du pays.
4ème condition : Il faut que l’intéressé n’ait pas eu au
cours des 5 dernières soit à contrôler l’entreprise soit à
participer à la passation des marchés administratifs
avec elle.
4 / les cas de disponibilité relatifs aux femmes
fonctionnaires :
3 cas (qui sont des cas sociaux) :
1er cas : la femme fonctionnaire peut obtenir la
disponibilité ( sur demande) quand elle a au moins 2
enfants dont l’un est âgé de moins de 5ans ou frappé
d’une infirmité exigeant des soins continus .
Durée : 2ans, renouvelable à tout moment.
2ème cas : la femme fonctionnaire peut obtenir la
disponibilité sur demande pour suivre son mari si ce
dernier est astreint à établir son domicile en un lieu
éloigné du lieu d’exercice de sa femme. Durée : 2ans,
renouvelable à tout moment.
3ème cas : (créé en 1990 : loi du 2 janvier sur les
départs volontaires) la femme fonctionnaire peut
obtenir la disponibilité pour s’occuper de ses vieux
parents ou de ceux de son conjoint.
Durée : 2 ans, renouvelable à tout moment.
5/ Les effets de la disponibilité : (Il y en 8) :
1er effet (financier) : le fonctionnaire mis en
disponibilité sur sa demande n’a droit à aucune
rémunération.
2ème effet (financier) : la disponibilité d’office donne
droit à un traitement ou ½ traitement (selon les cas)
pendant 6mois mais les suppléments familiaux
continuent d’être mandatés.
3ème effet (financier) : les femmes fonctionnaires
mises en disponibilité dans les conditions qui leur sont
propres perçoivent la totalité des suppléments
familiaux.
4ème effet ( financier) : il n’est pas interdit aux
fonctionnaires mis en disponibilité d’exercer une
activité lucrative si celle-ci ne va pas à l’encontre des
intérêts de L’Etat et si elles sont légales et licites.
5ème effet (administratif) : Le fonctionnaire mis en
disponibilité sur sa demande doit solliciter sa
réintégration 2mois avant la fin de la période.
6ème effet (administratif) : À la fin de la disponibilité
sur demande le fonctionnaire qui n’a pas sollicité sa
réintégration est considéré comme démissionnaire.
7ème effet (administratif) : la réintégration est de
droit. En cas de refus du poste assigné le fonctionnaire
est sous le coup de l’insubordination hiérarchique.
Dans ce cas, le fonctionnaire est traduit au conseil de
discipline.
8ème effet (administratif) : la période de disponibilité
n’est pas pris en compte ni pour l’avancement, ni pour
la retraite.

V. LA POSITION « SOUS LES DRAPEAUX »

1/ définition : (Article 85 de la Loi 61.33)


« Le fonctionnaire incorporé dans une formation
militaire pour le temps de service légal est placé dans
la position dite "sous les drapeaux. »
N.B : Il y a une différence entre la position « sous les
drapeaux » et celle d’officier de réserve appelé en
manœuvre militaire.
Ce dernier est considéré comme étant toujours en
activité.
2/ les effets :
1er effet (financier) : perte du traitement d’activité qui
est remplacé par la solde militaire.
2ème effet (administratif) : Le temps mis sous les
drapeaux est validé pour la retraite ;
N.B : le temps mis en campagne militaire est considéré
comme double pour la validation de la retraite.
3ème effet (financier) : Le fonctionnaire qui accomplit
une période de réserve ou d’instruction est mis en
congé avec traitement pour la durée de la période.
LE REGIME DES CONGES

QUELQUES REFERENCES JURIDIQUES


 Loi N° 61-33 du 15 juin 1996, portant Statut général des
Fonctionnaires (J.O N° 3458 du 22 juin 1965). Modifiée par les
Lois :
 N° 65-12 du 04 février 1965 (J.O N° 3728 du 27 février
1965) ;
 N° 66-04 du 18 janvier 1966 (J.O 3801 du 05 février 1966) ;
 N° 68-01 du 04 janvier 1968 (J.O N° 3937 du 20 janvier
1968) ;
 N° 71-31 du 12 mars 1971 (J.O N° 4154 du 22 mars 1971) ;
 N° 73-60 du 19 décembre 1973 (J.O N° 4333 du 22 décembre
1973) ;
 N° 83-53 du 18 février 1983.
 Loi N° 61-34 du 15 juin 1961, portant Code du travail,
notamment en se Articles 144,…150.
 Décret N° 63-166 du 19 février 1963, portant congés,
permissions et autorisations d’absence.
 Décret N° 72-215 du 07 mars 1972, relatif à la sécurité sociale
des Fonctionnaires et Agents de l’Etat.
 Circulaire ministérielle N° 3777/MEN du 07 juin 19971, portant
congé pour examen du Bacc. et des Examens universitaires (pour
les enseignants).
 Circulaire ministérielle N° 5655 / MEN du 09 juillet 1973,
portant congés et autorisations d’absence.
 Circulaire ministérielle N° 14518/MEN du 23 décembre 1974,
portant démission, disponibilité, congé pour affaires
personnelles.
I / LE CONGE ADMINISTRATIF
1. Le Principe juridique
Le Fonctionnaire en activité, en détachement ou en position
assimilée à l’activité, a droit à un congé annuel avec traitement
d’une durée de 30 jours consécutifs après 11 mois de service
accompli.
N.B : le régime juridique du congé se fonde sur la nature de
l’activité du Fonctionnaire ou de l’Agent et non sur son statut.
2. Les conditions générales
C1 :l’Administration a toute la liberté d’échelonner les congés au
mieux des intérêts du service (en se fondant sur le principe de
nécessité de service).
C2 : le fractionnement du congé peut être demandé par l’intéressé,
mais l’Administration peut s’y opposer.
C3 : les chargés de famille peuvent bénéficier d’une priorité pour le
choix de la période.
C4 : si le Fonctionnaire doit voyager, les délais de route ne doivent
pas s’ajouter à la durée du congé.
Remarque : si le Fonctionnaire va à l’étranger, il doit obtenir une
autorisation de sortie du Territoire national de son Ministre
utilisateur.
C5 : le cumul de congés ne peut en aucun cas dépasser 3 ans. Si
cela devait arriver, le Fonctionnaire perdrait les congés
supplémentaires.
Remarque : ces conditions s’appliquent à tous les Fonctionnaires
de l’Etat, sauf aux enseignants dont l’activité est liée au
fonctionnement des classes.

3. L’exception du congé des Enseignants


a. Le Principe juridique : en matière de congé annuel, les
Fonctionnaires dont les activités sont directement liées au
fonctionnement des classes bénéficient d’une exception au niveau
de la durée, de la période et de la procédure.
b. Les fondements de cette exception : elle se fonde sur 2
faits.
 F1 : l’activité d’enseignement est saisonnière. Cette saison est
à cheval sur deux années civiles. Cette activité ne peut
souffrir de manquement, ni de retard car elle obéit à des
impératifs de programme à effectuer dans un temps
déterminé.
 F2 : l’enseignement est une activité répétitive dans sa forme
et non dans son fond.
c. Les conséquences de cette exception
 Au niveau de la durée : le personnel enseignant de Direction,
de Contrôle et de Surveillance des établissements
d’enseignement a droit à un congé de 60 jours pendant les
grandes vacances. Le personnel tenant les classes a droit à 90
jours.
N.B : à l’état actuel de l’administration de l’enseignement, il est
impossible d’appliquer cette disposition à cause du Décret signé
chaque an et portant découpage de l’année scolaire.
 Au niveau de la période : le congé ne peut être octroyé que
pendant les grandes vacances. En conséquence, il est
impossible de le cumuler, ni de le différer.
 Au niveau de la procédure : l’enseignant n’a pas besoin de
formuler une demande de congé car celle-ci est implicitement
comprise dans le Décret portant découpage de l’année
scolaire. Mais, s’il doit quitter le Territoire, il formule une
demande d’autorisation de sortie auprès du Ministre
utilisateur.
4. REMARQUES
 Les enseignants servant dans les structures administratives
des Inspections ne sont pas concernés par cette exception. Ils
relèvent du régime général du droit au congé.
 Les vacances scolaires s’adressent aux élèves et étudiants
tandis que le congé administratif organise le repos des
enseignants.

II / LE CONGE DE MALADIE
1. Le Principe juridique : en cas de maladie dûment constatée par
le Médecin légal et mettant le Fonctionnaire dans l’impossibilité
d’exécuter le service, celui-ci est de droit mis en congé de
maladie.
2. Les conditions et la procédure
1ère ETAPE : le malade ou son ayant droit adresse à
l’Administration de tutelle une demande de congé appuyée par un
certificat médical (C.M).

REMARQUES
 La demande passe par la voie hiérarchique ;
 On fait exception dans l’attente d’une réponse : le dépôt de la
demande déclanche le congé ;
 Le C.M du Médecin traitant est visé par un Médecin de
l’Administration.
2 .2. 2ème ETAPE : l’Administration peut faire procéder à la
contre visite du demandeur, soit à la réception de la demande,
soit à la fin de chaque période de congé.
N.B : la demande de contre visite ne suspend pas l’octroi du
congé immédiatement.
2.3. 3ème ETAPE : l’intéressé peut contester les conclusions du
Médecin de l’Administration et saisir le conseil de santé pour
arbitrage. Dans ce cas le conseil s’entoure de compétences médicales
pour les conclusions du Médecin de l’Administration qui sont
contestées.
N.B : le malade se fait assister par son Médecin traitant.

3. Les effets et la durée


3 .1. Les effets financiers
3.1.1.1er EFFET : le malade conserve l’intégralité de son
salaire pendant les 3 premiers mois de congé. Ensuite le salaire
est réduit de moitié pendant les 3 mois qui suivent.
3.1.2. 2ème EFFET : si la commission médico
administrative de réforme prévue par le Décret N° 59-132 du 5
juin 1959 estime que la maladie résulte d’un acte de dévouement
pour l’intérêt publique, ou d’un acte pour sauver la vie d’une
personne, le malade conserve l’intégralité de son salaire jusqu’à
ce qu’il soit en état de reprendre service ou jusqu’à la retraite. Il
a droit au remboursement des frais médicaux.
REMARQUES :
 Il n’existe pas de congé de convalescence : c’est toujours le
congé de maladie qui continue ;
 Les repos médicaux ne constituent pas un congé mais à un
certain seuil, ils peuvent déclancher un congé.

3 .2 . Les effets administratifs


3.2.1. 1er EFFET : le Fonctionnaire ayant obtenu pendant
une période de 12 mois consécutifs des congés de maladie d’une
durée totale de 6 mois et ne pouvant, à la fin du dernier congé,
reprendre son service est :
 Soit mis en disponibilité d’office (Loi N° 61-33, Article
72, Alinéa 2) ;
 Soit admis à la retraite sur sa demande ou s’il est reconnu
définitivement inapte.
3.2.2. 2ème EFFET : lorsque l’état de santé exige des soins
dans un pays étranger, l’Administration peut accorder un
congé de maladie accompagné de l’autorisation de sortie
du Territoire national dans les conditions suivantes :
 C1 : la décision doit revêtir l’accord du Chef de l’Etat et
celui du Ministre des Finances ;
 C2 : s’il y a urgence, on peut effectuer la mise en route et
régulariser la procédure administrative après ;
 C3 : le malade subira les retenues d’hospitalisation dans la
limite des tarifs en vigueur au Sénégal.
N.B : les cures et les chirurgies esthétiques sont exclues de ces
évacuations.

III / LE CONGE DE LONGUE DUREE


1.Le Principe juridique : le Fonctionnaire atteint par l’une
des maladies suivantes est de droit mis en congé de longue durée : la
tuberculose, la maladie mentale, l’affectation cancéreuse, la
poliomyélite, la lèpre, la trypanosomiase, la cardiopathie
décompensée, la néphrite chronique hypertensive, l’urénigène
grave, les complications paralytiques, les affectations nerveuses, la
cérébroméningée.
N.B : cette liste de 12 maladies a été allongée par le Décret N° 72-215
du 07 mars 1972 qui modifie l’Article 9 du Décret 63-116 du 19
février 1963 portant congés, permissions et autorisations d’absence.
2. Les conditions d’obtention
C1 : il faut que le Fonctionnaire soit effectivement atteint par l’une
des maladies citées ci-dessus.
C2 : le Fonctionnaire en activité ou en détachement adresse une
demande de congé au Ministre de la Fonction publique ou au
Président de la République, appuyée d’un C.M du Médecin traitant
avec visa du Médecin de l’Administration.
C3 : le Président du Conseil de Santé peut procéder à la contre visite
du demandeur.
N.B : la contre visite du Président du Conseil de Santé est de droit car
elle permet de sauvegarder les intérêts du malade dans l’exécution de
son congé.
C4 (contentieux) : si la contre visite infirme les conclusions du
médecin traitant, le Fonctionnaire peut contester et le dossier est
soumis au Conseil de Santé qui entend le malade et son Médecin
traitant.
N.B : dans cette situation le Conseil de Santé s’entoure de
compétences médicale et administrative.
C5 (responsabilité : elle est jurisprudentielle) : le Chef de service, au
vu de l’attestation médicale ou sur rapport des Supérieurs d’un
Fonctionnaire, ou bien au vu d’une situation douteuse, peut provoquer
l’examen médical de l’intéressé pour lui faire obtenir d’office le congé
de longue durée.
3. Les effets et la durée
3.1. Les effets pendant le congé

1er EFFET : pendant le congé le Fonctionnaire conserve l’intégralité


de son traitement durant les 3 premières années. S’il n’est pas
guéri,on ouvre la 2ème période de 2 ans avec demi traitement .
REMARQUES
 Le congé est octroyé par périodes de 6 mois ponctuées par des
contrôles médico administratifs ;
 Si le malade doit reprendre service, le médecin traitant doit
délivrer un certificat d’aptitude de reprise.
2ème EFFET : le bénéficiaire du congé de longue durée doit cesser
toute activité rémunérée sauf celle ordonnée et contrôlée
médicalement au titre de la réadaptation sous peine de la suspension
du salaire.
3ème EFFET : si de l’avis de la commission médico administrative de
réforme prévue par le Décret N° 59-132 du 05 juin 1959 la maladie a
été contractée dans l’exercice de ses fonctions, les délais sont portés à
5 ans pour le bénéfice du salaire complet et à 3 ans pour le bénéfice du
demi salaire.
N.B : la commission médico administrative de réforme doit être saisie
dans les 6 mois de congé et elle a l’obligation de se prononcer avant la
fin de cette période.
4ème EFFET : le malade doit se soumettre à un contrôle médical
régulier du Médecin agréé par l’administration sous peine de
suspension du salaire.
N.B : pour que le contrôle soit efficace, il faut qu’il y ait coordination
entre le Conseil de Santé, le Médecin de l’Administration et le
Ministère utilisateur.
3.2. Les effets après le congé
er
1 EFFET : le temps passé en congé de longue durée compte pour
l’avancement d’échelon et de grade.
N.B : l’application de cette disposition est difficile dans l’état actuel
de l’organisation de l’administration.
2ème EFFET : le temps passé en congé de longue durée compte pour
les annuités liquidables à la retraite.
3ème EFFET (financier) : le temps pendant lequel le salaire a été
suspendu pour une raison ou une autre compte dans la période de
congé en cours.
4ème EFFET (administratif) : le bénéficiaire de congé de longue durée
ne peut reprendre service que quand il est reconnu apte par examen
médical et avis favorable du conseil de santé.
5ème EFFET : le conseil de santé peut formuler des recommandations
de reprise quant aux conditions d’emploi du Fonctionnaire en lui
octroyant des conditions spéciales de travail. Mais le Conseil de
Santé doit, chaque 3 mois au minimum et 6 mois au maximum, statuer
sur l’opportunité du maintien de ces conditions sur rapport du Chef de
service.
6ème EFFET : si les séquelles de la maladie sont définitives la
Commission médico administrative de réforme doit statuer pour
réformer le Fonctionnaire dans ses activités et non dans son
statut.
7ème EFFET : le congé de longue durée est ouvert une fois dans la
carrière du Fonctionnaire pour une durée maximale de 5 ans.
8ème EFFET : le Fonctionnaire qui, après avoir bénéficié de la totalité
de ses congés de longue durée, n’est pas apte à reprendre service, est
soit mis en disponibilité d’office, soit admis à la retraite à sa demande.

IV / LE CONGE DE MATERNITE
1. Le Principe juridique et la durée : le personnel féminin de
l’Administration bénéficie d’un congé pour couche et allaitement qui
prend effet 6 semaines avant l’accouchement présumé et se termine 8
semaines après l’accouchement.
2. Les conditions d’obtention
C1 : le congé est octroyé sur demande appuyée d’un C.M attestant
de la grossesse de 7 mois et demi.
C2 : l’intéressée est placée en congé de maternité au plus tôt 6
semaines avant la date présumée de l’accouchement.
C3 : Quelle soit la date d’obtention du congé, ce dernier prend fin 8
semaines après l’accouchement.
C4 : si après 8 semaines l’intéressée n’est pas en état de reprendre
service, elle peut demander un congé de maladie sur production d’un
C.M.
REMARQUE : la possibilité d’accorder l’heure d’allaitement aux
femmes entrant en classe n’est pas expressément définie par le Décret
N° 63-116 du 19 février 1963. La solution de ce problème est laissée à
l’appréciation des circonstances en l’espèce.

V / LE CONGE DE RETRAITE VEUVE


(Référence : le Décret N° 72-215 du 7 mars 1972 portant sécurité
des Fonctionnaires).
1.Le principe juridique : en cas de décès du conjoint, la femme
peut bénéficier, sur sa demande, d’un congé de retraite d’une durée
égale à la période de retraite.
2. Les effets
er
1 EFFET (financier) : le congé est accordé sans solde.
2ème EFFT (financier) : toute fois, si le congé administratif annuel et
le congé de veuvage coïncident, la femme prend son congé
administratif payé qui sera déduit du congé de retraite veuve, le reste
étant considéré comme sans solde.
3ème EFFET (administratif) : par parallélisme de forme, la durée de
ce congé est considérée comme période d’activité pour l’octroi du
congé annuel.

VI / LE CONGE POUR EXAMEN


1.Le principe juridique : ce congé est accordé, pour une durée
de 2 mois au maximum, aux Fonctionnaires et Agents de l’Etat, pour
qu’ils puissent préparer certains examens universitaires ou des
concours directs professionnels permettant l’accès à des
hiérarchies supérieures.
N.B : ce sont les examens et concours qui se passent en dehors du
Territoire national puisque le congé est accompagné d’une
autorisation de sortie du Territoire.
2. Les conditions d’obtention
C1 : l’octroi du congé pour examen n’est jamais de droit. Il est laissé à
la discrétion de l’Administration.
C2 : l’Administration doit vérifier la participation effective à l’examen
et les résultats obtenus.
C3 : si les notes obtenues par l’intéressé(e) sont jugées insuffisantes,
aucun autre congé, pour une autre session du même examen ne pourra
être accordé.
C4 : lorsqu’un Fonctionnaire a déjà obtenu un congé pour examen au
cours de l’année scolaire (ou de l’année civile), on ne peut plus lui
accorder par la suite qu’un congé pour affaires personnelles dans la
limite de 2 mois pour les autres examens et concours de la même
année.
C5 : si le succès à l’examen présente un intérêt pour l’avenir
professionnel du Fonctionnaire, celui-ci pourra demander et obtenir le
remboursement des frais de transport dans la limite des tarifs en
vigueur pour le groupe de passage auquel il appartient.
3. Les effets
1er EFFET : le congé est accordé avec solde.
2ème EFFET : le temps passé en congé pour examen est considéré
comme période d’activité pour l’octroi du congé administratif annuel
normal.
REMARQUE : pour les enseignants préparant le Baccalauréat ou les
examens universitaires au Sénégal, c’est une autorisation d’absence
qui est accordée dans les conditions fixées par les dispositions de la
Circulaire ministérielle N° 3777 / MEN du 07 juin 1971 à savoir 4
jours avant l’examen et la durée des épreuves.

VII / LE CONGE POUR AFFIRES PERSONNELLES


1.Le Principe juridique : ce congé est accordé aux
Fonctionnaires et Agents de l’Etat pour leur permettre de sauvegarder
temporairement leurs intérêts personnels ou de famille.
2. Les conditions d’obtention et la durée
ère
1 Condition : le congé est accordé pour une durée maximale de 6
mois.
2ème Condition (administrative) : le congé ne peut en aucun cas être
prolongé.
3ème Condition (administrative) : le congé ne peut être renouvelé
avant 5 ans, sauf dans le cas où, le Fonctionnaire ayant épuisé ses
droits au congé pour examen, doit passer d’autres concours ; alors, on
lui accorde ce congé dans la limite de 2 mois au maximum.
3. Les effets
er
1 EFFET (financier) : le congé est accordé sans solde.
2ème EFFET (financier) : le Fonctionnaire conserve les suppléments
pour charge de famille.
3ème EFFET (administratif) : le congé est considéré comme période
d’activité entrant en compte pour le calcul du congé administratif
annuel.
LES ABSENCES ILLEGALES

I / L’ABSENCE IRREGULIERE
A / DEFINITION
C’est une absence de courte durée, non autorisée, ni justifiée. Elle est
le fait de l’Agent. L’Administration la constate par un acte qui précise
la date à laquelle elle a commencé.
La notion de courte durée est indiquée par le Décret N° 76-227 du 26
février 1976 abrogeant et remplaçant les Articles 2 et 3 du Décret 61-
175 déterminant le respect des horaires de travail dans
l’Administration publique.
B / LES EFFETS FINANCIERS DE L’ABSENCE
IRREGULIRE.
1er EFFET : c’est la privation de toute la solde y compris les
suppléments pour charge de famille.
2ème EFFET : cette privation est rétroactive si l’Agent a indûment
perçu son salaire.
3ème EFFET : quatre (04) absences de courte durée ou retards non
justifiés au cours du même mois entraîne l’émission d’ordre de recette
conformément au tableau.

DUREE DE L’ABSENCE MONTANT DE L’ORDRE


IRREGULIERE DE RECETTE
1/ 2 Journée 1 / 60 du salaire brut mensuel

1 heure
1 / 240 du salaire brut
mensuel
1 / 2 heure 1 / 480 du salaire brut mensuel

1 / 4 heure 1 / 960 du salaire brut mensuel

REMARQUE : les ordres de recette sont opérés à partir du gain brut.


II / L’ABANDON DE POSTE
A / DEFINITION
C’est une absence irrégulière soutenue par la volonté manifeste de
l’agent de quitter définitivement son poste.
REMARQUE : cette volonté manifeste est constatée par
l’Administration par une procédure particulière. C’est cette volonté
qui marque la différence juridique entre absence irrégulière et abandon
de poste.
B / PROCEDURE
ère
1 ETAPE : au niveau de l’Inspecteur
Il adresse à l’Agent présumé coupable une mise en demeure avec
accusé de réception par la voie postale ou toute autre voie légale. La
mise en demeure comporte les éléments suivants :
 1er ELEMENT : une demande d’explication sur l’absence
irrégulière constatée.
 2ème ELEMENT : un délai pour rejoindre son poste (8 jours,
conformément à la Circulaire N° 49/PR/MFPT/CAB. Du 21 mai
1963).
N.B : selon les dispositions de la Circulaire présidentielle N° 49 du 21
mai 1963 ce délai ne doit pas dépasser un maximum de 8 jours et il
commence à courir à partir de la date de la notification.
 3ème ELEMENT : une information sur la sanction à laquelle
s’expose l’Agent s’il ne reprend pas service dans les délais
impartis dans la mise en demeure.
N.B : cette information, c’est la radiation définitive des cadres de
l’Administration sans suivre la procédure disciplinaire normale.
2ème ETAPE : au niveau de l’Agent présumé coupable.
 1ère SITUATION : l’Agent reçoit la mise en demeure, donne des
explications non fondées mais rejoint son poste avant
l’expiration du délai. Le cas n’est plus un abandon de poste,
mais un cas typique d’absence irrégulière.
REMARQUES
1. Si l’Agent est fautif pour la première fois, on opère un
ordre de recette pour les journées d’absence, assorti d’une
sanction du 1er degré (avertissement ou blâme).
2. S’il est coutumier des faits, on opère l’ordre de recette puis
on le défère en conseil de discipline pour mauvaise
manière de servir par absence irrégulière répétée.
 2 SITUATION : l’Agent reçoit la mise en demeure, répond à
ème

la demande d’explication (ou ne répond pas du tout) et ne rejoint


pas son poste jusqu’à l’expiration du délai. Alors, l’Inspecteur
transmet le dossier au Ministère et l’Agent ne peut reprendre
service qu’avec l’autorisation du Ministre de l’Education. Par
mesure conservatoire, le salaire est suspendu.
 3ème SITUATION : l’Agent ne reçoit pas la mise en demeure car
il est déclaré absent (parti sans laisser d’adresse connue). Dans
ce cas, l’Inspecteur transmet le dossier au Ministère de
l’Education avec un rapport circonstancié et propose une
suspension du salaire.
 4ème SITUATION : l’Agent ne reçoit pas la mise en demeure car
il est déclaré disparu. Dans ce cas, l’Inspecteur met le dossier en
instance, s’informe sur les conditions de la disparition et envoie
le dossier au Ministère de l’Education avec un rapport
circonstancié. Il demande à la famille de l’intéressé d’introduire
une requête auprès du Juge en vue de la prononciation du décès
judiciaire. Ainsi, la famille pourra bénéficier du capital décès,
des pensions de veuvage et d’orphelinage.

C / LA COMPOSITION DU DOSSIER.
Le dossier qu’on envoie au Ministère de l’Education peut
comporter les éléments suivants :
1er ELEMENT : les réponses apportées à la demande
d’explication ;
2ème ELEMENT : l’acte d’accusé de réception dûment signé par
l’intéressé. A défaut de cela, c’est un P.V de constat de refus de
signer ou un document de la Poste faisant foi ;
3ème ELEMENT : une copie de la mise en demeure envoyée à
l’intéressé ;
4ème ELEMENT : un rapport circonstancié si c’est nécessaire ;
5ème ELEMENT (divers) : tout autre document pouvant éclairer la
décision du Ministre de l’Education sur cette question.

D / LES EFFETS DE L’ABANDON DE POSTE


er
1 EFFET (financier) : c’est la suspension immédiate du salaire y
compris les suppléments pour charge de famille.
N.B : s’il y a des sommes indûment perçues, le Ministère des
Finances opère un ordre de recette.
2ème EFFET (administratif) : c’est la radiation immédiate des
cadres de l’Administration sans passer par la procédure
disciplinaire normale.
3ème EFFET (administratif) : le Conseil de discipline se réunit
pour entériner la décision de radiation et pour voir s’il y a
possibilité de pension de retraite.
N.B : si l’Agent a effectué moins 15 ans de service en tant que
Titulaire, il a droit au remboursement de ses cotisations au F.N.R
sur la base du montant de son dernier salaire jusqu’à épuisement de
la somme.
LES ABSENCES LEGALES

QUELQUES REFERENCES JURIDIQUES


 Décret N° 63-116 du 19 février 1963 portant congés,
permissions et autorisations d’absences des Fonctionnaires
(J.O N° 3591 du 30 mars 1963).
 Décret N° 65-347 du 20 mars 1965 fixant les conditions
particulières de participation des Fonctionnaires et
Travailleurs aux stages de formation de cadres sportifs et
aux sélections nationales (J.O du 05 août 1965).
 Circulaire ministérielle N° 3777 / MEN du 05 juin 1970
portant Congé pour examen.
 Décret N° 76-147 du 05 février 1976 portant Délégation de
Pouvoir au Gouverneur, au Préfet et au Sous préfet.
 Décret N° 95-264 du 10 mai 1995 portant Délégation de
Pouvoir du Président de la République en matière
d’Administration et de Gestion du personnel.

I / LES AUTORISATIONS D’ABSENCE


1. Définition.
Ce sont des autorisations accordées aux Fonctionnaires et Agents de
l’Etat, mais dont les motifs sont d’ordre personnel et ne sont pas
prévus par un texte réglementaire.
2. Les Effets.
er
1 EFFET : ces autorisations constituent des avances de congé.
N.B : cette disposition n’est pas applicable aux enseignants.
2ème EFFET : ces autorisation ne peuvent en aucun cas dépasser 15
jours par an.
N.B : pour les enseignants, ces 15 jours sont possibles dans l’année
scolaire.

II / LES AUTORISATIONS SPECIALES D’ABSENCE


1. Définition
Ces autorisations d’absence sont accordées aux Fonctionnaires et
Agents de l’Etat. Les motifs sont d’ordre public et sont prévus par un
texte réglementaire.
REMARQUES :
 En principe, elles sont accordées, cumulativement, pour une

durée de 15 jours par an.


 Elles ne sont pas déductibles du congé annuel.

2. Les cas d’autorisation avec solde


er
1 CAS : les Fonctionnaires et Agents de l’Etat élus dans les
Assemblées locales et occupant des postes électifs locaux (conseillers
municipaux, conseillers économiques et sociaux, etc.) peuvent
bénéficier, dans la limite de la durée totale des sessions des
Assemblées où ils siègent, d’une autorisation spéciale d’absence avec
solde pour un maximum de 15 jours par an.
2ème CAS : congrès syndicaux : les représentants dûment mandatés
des organisations syndicales de Fonctionnaires peuvent en bénéficier
dans la limite de 15 jours par an à l’occasion des congrès nationaux ou
internationaux.
3ème CAS : dépassement des 15 jours par force majeure.
Si la durée du dernier congrès pour lequel le Fonctionnaire a obtenu
une autorisation entraîne un dépassement de la limite de 15 jours par
an, les journées supplémentaires sont payées. Il en est de même si le
dépassement est dû à une maladie ou à un retard dans les transports.
4ème CAS : les sportifs.
Dans la limite de 15 jours par an, des autorisations d’absence peuvent
être accordées aux Fonctionnaires membres des Associations
d’Education physique et sportive afin de leur permettre de suivre un
stage officiel de perfectionnement ou de représenter leurs Associations
dans une compétition internationale.
5ème CAS : les sportifs d’une sélection nationale.
Dans une limite de 30 jours par an (sans compter le temps de
déplacement) des autorisations d’absence peuvent être accordées aux
Fonctionnaires et Agents de l’Etat appelés par décision du Ministre de
la Jeunesse et des Sports (M.J.S) à participer à des stages de formation
de cadres sportifs ou à des stages préparatoires aux sélections
nationales.

PROCEDURE SPECIALE D’OBTENTION DES 30 JOURS


D’AUTORISATION D’ABSENCE.
1ère ETAPE : après consultation des Fédérations sportives intéressés,
un calendrier de compétitions et rencontres internationales est établi
chaque année et agréé par le M.J.S au plus tard le 1er OCTOBRE.
2ème ETAPE : sur proposition des Fédérations, une liste de sportifs par
discipline est arrêtée par le M.J.S avant le 1er NOVEMBRE.
3ème ETAPE : le calendrier et la liste sont communiqués aux
Employeurs et Administrations intéressés.
4ème ETAPE : 15 jours avant le début des stages ou sélections
nationales, le M.J.S dresse la liste des participants et établit des
demandes d’autorisation d’absence adressées aux Ministres
utilisateurs et aux Employeurs en précisant la date et la durée de
l’absence.
5ème ETAPE : les Ministres et Employeurs doivent donner leurs avis
d’acceptation ou de refus dans les 5 jours suivants la notification. A
défaut de réaction, l’autorisation est supposée accordée.
6ème ETAPE : à la fin du stage ou de la sélection, les organisations
délivrent aux sportifs une attestation de participation effective qui doit
être remise au Chef de Service ou à l’Employeur à la reprise du
travail.
3. Les autorisations d’absence sans solde
L’autorisation spéciale d’absence sans solde est accordée aux
Fonctionnaires et Agents de l’Etat candidats à des élections politiques,
lorsqu’ils se trouvent en même temps dans l’impossibilité d’assurer le
service. Ces absences commencent à la date de dépôt de la candidature
et prennent fin à la date de clôture des opérations électorales.
4. Les effets liés aux autorisations spéciales d’absence.
er
1 EFFET (administratif) : pour les Fonctionnaires et Agents de
l’Etat, les autorisations d’absence avec solde comptent comme période
de service accompli pour le calcul du congé annuel.
2ème EFFET (administratif) : les autorisations d’absence sans solde
n’entrent pas en compte comme période de service accompli pour le
calcul du congé annuel.
3ème EFFET (financier) : les journées d’absence des travailleurs
(secteur privé) appelés par décision du M.J.S à des stages ou
sélections nationales ne sont pas payées par l’Employeur. Ces
journées font l’objet d’une indemnité compensatrice de perte de
salaire pouvant atteindre le montant du manque à gagner attesté par
l’Employeur. Le règlement de ces indemnités est effectué dans la
limite des crédits inscrits au budget du M.J.S.

III/ LES PERMISSIONS EXCEPTIONNELLES D’ABSENCE

INTRODUCTION : les permissions exceptionnelles d’absences sont


accordées aux Fonctionnaires et agent de l’Etat pour leur permettre
d’assister aux évènements familiaux les concernant directement.
La famille se fonde sur les liens de parenté et les liens d’alliance dont
il faut définir les significations juridiques au terme du code de la
famille sénégalais.
1. Définition de quelques termes
A / LA PARENTE
A1- son origine : la parenté résulte de la filiation et d’elle seule.
Les filiations successives constituent une lignée de parenté.
A2 - la parenté en lignée directe : elle comprend les personnes qui
descendent les unes des autres en ligne ascendante ou en ligne
descendante. L’ascendance ou la descendance par la mère est appelée
ligne maternelle et la descendance par le père ligne paternelle.
A3 – la parenté en ligne collatérale : elle concerne les personnes qui
descendent d’un auteur commun sans descendre les unes des autres
( exemple : 2 frères consanguins).
On distingue :
 Les frères consanguins (ce sont les collatéraux par le père) ;
 Les utérins (collatéraux par la mère) ;
 Les frères germains (ce sont les collatéraux par le père et par la
mère).
REMARQUES
 La proximité de la parenté se calcul par degré ;
 La parenté ne produit aucun effet au-delà du 6ème degré ;
 La parenté se gratifie d’après la nature du lien qui rattache ces
personnes : le lien peut être naturel, légitime ou adoptif.
B / L’ALLIANCE
B1 – son origine : l’alliance naît du mariage et ne peut résulter que de
lui dans les conditions définies par l’article 258 du code la famille.
B2 – les conditions : elles sont trois (03) :
 Un lien d’alliance unit un(e) époux(se) aux parents de son (sa)
conjoint(e) ;
 Ce lien est en ligne directe avec les ascendants et descendants de
l’époux en ligne collatérale avec les collatéraux du(de la)
conjoint) ;
 La proximité de la parenté à l’égard d’un(e) époux(se) fixe le
degré d’alliance à l’égard de l’autre ;
REMARQUES :
- Il n’existe aucun lien d’alliance entre les personnes
suivantes :
a) entre co-épouses ;
b) entre personnes ayant été successivement mariées
à la même personne ;
c) entre un) époux(se) et les alliés de son(sa)
conjoint(e) ;
d) entre les parents des deux époux.
- L’alliance prend fin avec la dissolution des liens du
mariage.

2 / Le principe des permissions exceptionnelles d’absence.


Elles sont accordées dans la limite de 15 jours par an lors des
évènements familiaux (naissance, mariage, décès).
Elles sont exceptionnelles pour deux raisons :
1ère RAISON : les motifs sont d’ordre exclusivement familial. Ils sont
déterminés à l’avance par un texte administratif règlementaire ne
s’appliquant qu’à certains membres de la famille définis par le
Législateur.
2ème RAISON : des motifs d’ordre personnel sont règlementés par un
texte administratif qui, normalement, organise l’intérêt général.

3 / Les cas dans lesquels sont accordées des permissions


exceptionnelles d’absence

CAS Evènement concernant le Fonctionnaire Durée


(ou l’Agent de l’Etat). (Nombre de
jours)
1 Mariage 4

2 Décès de la conjointe, du père, de la mère ou 3


de l’enfant
3 Naissance et baptême d’un enfant 2

4 Décès d’un autre ascendant ou descendant 2


en ligne directe, d’un frère, d’une sœur.
5 Mariage d’un enfant, d’un frère ou d’une 1
sœur.

4 / Les effets relatifs aux permissions exceptionnelles


d’absence
1er EFFET (administratif) : ces permissions sont considérées comme
périodes d’activité entrant en compte pour le calcul du congé
administratif annuel.
2ème EFFET (administratif) : elles sont non déductibles du congé
administratif annuel..
3ème EFFET (financier) : elles sont accordées avec solde.

LE REGIME DISCIPLINAIRE DE LA FONCTION PUBLIQUE


QUELQUES REFERENCES JURIDIQUES
 Loi 61-33 du 15 juin 1961 portant statut général de la Fonction
publique (3 fois modifiée : Article 7, en 1971 ; Départ
volontaire, en 1983) ;
 Loi 83-53 du 18 février 1983 modifiant la Loi 61-33.
 Décret 62-51 du 13 février 1962 relatifs aux Commissions
Administratives Paritaires (C.A.P) et au Conseil de discipline.
Référence : J.O N° 3514 DU 10 MARS 1962 ;
 Décret 65- 857 du 04 décembre 1965 portant délégation de
Pouvoir règlementaire du P.R en matière de Nomination,
d’Administration et de Gestion du Personnel.
 Décret 95-264 du 10 mai 1995 portant Délégation de Pouvoir du
Président de la République en matière d’Administration et de
Gestion du Personnel.
 Décret 68- 28 du 04 janvier 1968 portant Délégation de Pouvoir
disciplinaire aux Autorités administratives en ce qui concerne les
sanctions du 1er degré (Avertissement et Blâme).
 Décret 76- 147 du 05 février 1976 portant Délégation de Pouvoir
aux Gouverneurs de Régions et Préfets en matière de discipline.
 Décret 79- 336 du 12 avril 1979 portant Délégation de Pouvoir
aux IREE, modifié par le Décret 83- 125.
 Décret 93- 789 du 10 juin 1993 portant création des I.A et des
IDEN.
 Décret 96- 269/MEN/D /DAJLD du 03 janvier 1996 modifiant le
Décret 93- 789 portant création des I.A et des IDEN.
I / PROBLEMATIQUE DE LA DEFINITION DE LA NOTION
DE FAUTE DISCIPLINAIRE.
La faute disciplinaire est le fait susceptible de mettre en jeu la
responsabilité de l’Agent.
On distingue :
 La faute personnelle non détachable du service ;
 La faute personnelle détachable du service (commis à l’occasion
du service).
L’appréciation de la faute est laissée à l’Autorité ayant Pouvoir de
Sanction. Mais celle-ci détermine la faute en fonction des éléments
suivants :
1er ELEMENT : déterminer le lien de la faute avec le service, c’est-à-
dire que la faute doit être commise dans le service ou à l’occasion de
l’exercice du service du service.
2ème ELEMENT : les faits incriminés doivent présenter un caractère
fautif, c’est-à-dire un manquement à une obligation professionnelle (il
y a manquement positif et manquement négatif).
REMARQUES :
1. L’inaptitude physique, l’insuffisance professionnelle ne sont
pas considérées comme fautes ;
2. La faute ne doit pas être présumée (supposée d’avance).
L’administration doit établir la matérialité des faits qui ont
une nature fautive.
3. Une faute établie ne sera pas punissable si l’Agent a agi par
force majeure.

II / LES LIENS ENTRE LA FAUTE DISCIPLINAIRE ET


L’INFRACTION PENALE

1er LIEN : la double qualification juridique.


Un même fait peut s’analyser à la fois en faute disciplinaire et en faute
d’infraction pénale. Cela entraîne les 2 poursuites débouchant sur 2
sanctions ayant des régimes juridiques différents.
La répression disciplinaire tend à protéger les intérêts de
l’Administration tandis que la répression pénale protège les intérêts de
la société.
2ème LIEN : la prescription.
L’infraction pénale peut être prescrite dans le temps tandis que la faute
disciplinaire ne peut pas l’être.
3ème LIEN : le sursis à statuer.
En principe, l’action pénale est sans effet sur la procédure
disciplinaire. Mais dans les cas graves, l’Autorité ayant un Pouvoir
disciplinaire sursoit à statuer jusqu’à l’intervention de la décision
judiciaire. Dans ce cas, l’Administration prononce la suspension de
fonction de l’Agent jusqu’au jugement définitif.
Lorsque la juridiction répressive se prononce, cette décision lie
l’Administration sauf dans les cas suivants :
1er CAS : la relaxe au bénéfice du doute ;
2ème CAS : l’acquittement pour absence de qualification
juridique des faits.
LE CONSEIL DE DISCIPLINE
A / LE PRINCIPE
Un conseil de discipline est institué dans chaque corps de
Fonctionnaires. Les fonctions de membre du conseil de discipline sont
gratuits, mais les frais de déplacement donnent lieu à des
remboursements conformément à la législation en vigueur.

B / LA COMPOSITION
Pour chaque corps de Fonctionnaires le Conseil de discipline doit être
composé de cette façon :
1. Un Président (nommé par le MFP).
Il doit être un Fonctionnaire de la hiérarchie A.
2. Un membre.
Il doit être un Fonctionnaire de la hiérarchie A. Il doit être d’un grade
supérieur à celui du Fonctionnaire inculpé. Il est nommé par le MFP et
représente l’Administration.
REMARQUE : Un Fonctionnaire de la hiérarchie A doit pouvoir
conduire un Conseil de discipline sous peine d’être sanctionné parce
que cela entre dans ses attributions naturelles.
3. Deux représentants :
Ils sont choisis parmi les personnels élus à la CAP du corps auquel
appartient le Fonctionnaire inculpé.
REMARQUE : l’un doit être du même grade que le Fonctionnaire
déféré, l’autre de grade immédiatement supérieur. A défaut de
Fonctionnaire de grade immédiatement supérieur les représentants
peuvent être du même grade que le Fonctionnaire inculpé.

C / COMPETENCE DU CONSEIL
Le Conseil de discipline est compétent pour toutes les questions
disciplinaires intéressant les Fonctionnaires. Il donne un avis
consultatif mais obligatoire.

D / LA PROCEDURE DE TRAVAIL
1. La saisine.
Le Conseil est saisi par un rapport sur les faits accompagné d’une
lettre de saisine établie par l’Autorité hiérarchique ou l’Autorité
disciplinaire. Ce rapport doit indiquer clairement les faits reprochés et,
s’il y a lieu, les circonstances dans lesquelles ils ont été commis. C’est
ainsi que le Président peut convoquer immédiatement le Conseil qui,
au cours de sa première séance, élit un Rapporteur.

2.Le rôle du Président


 Il dirige les débats et les délibérations du conseil.
 Il a la charge de convoquer les membres du Conseil.
 Il reçoit les conclusions du rapporteur élu.
 Il peut faire procéder à une enquête supplémentaire s’il le juge
nécessaire.
 Il peut citer des témoins (à charge et à décharge).

3.Le rôle du Rapporteur


 Il a la charge du dossier individuel du Fonctionnaire incriminé
dès la première réunion (dossier stratégique demeurant au MFP).
 Il interroge l’accusé et peut se faire communiquer tous les
dossiers, les documents nécessaires à ses investigations (on ne
peut pas lui opposer la confidentialité. Conséquence : il
l’obligation de discrétion).
 Il a la charge de dresser les P.V d’enquête et de rédiger un
Rapport sur l’affaire à partir des conclusions tirées par le Conseil
de discipline (N.B : le Rapporteur est « Commissaire de police »
et « Juge d’instruction »)

4. Droits et obligations du Fonctionnaire accusé.


LES DROITS
1er DROIT : il peut consulter son dossier mais dans les locaux
administratifs en présence d’un responsable du MFP ou du
Rapporteur.
2ème DROIT : il peut se faire assister par un Défenseur de son choix.
LES OBLIGATIONS.
 Il est tenu d’être présent au moment des débats (donc de
répondre à la convocation).
 Il est tenu de répondre aux questions que lui pose le Président.
 En consultant son dossier, il lui est interdit de prendre des notes.
5. Le déroulement des débats.
 Le Conseil se réunit sur convocation du Président (cette
convocation est la base juridique).
 Le Fonctionnaire accusé assiste à ces débats, accompagné de
son défenseur et de ses témoins.
 Le Président demande à l’accusé de décliner son identité civile et
administrative (prénom et NOM. Date et lieu de naissance.
Matricule de solde, Lieu d’exercice, Grade, au moment des
faits). Il donne la parole aux membres du Conseil s’ils ont des
observations par rapport à ce que l’accusé a déclaré. Il donne la
parole au Rapporteur pour lecture de l’acte d’accusation (le
rapport). Il redonne la parole à l’accusé s’il a des observations
sur le rapport puis aux autres membres du Conseil pour
observations et éclaircissements. Il donne la parole au défenseur
(il est bon que celui-ci prépare un mémorandum de défense :
tenir des séances de travail avec l’accusé).
MEMOIRE
 Plaider coupable : minimiser les faits et s’appesantir sur les
circonstances atténuantes.
 Plaider non coupable : détruire les faits avec des arguments forts.
Après la conclusion du Défenseur, le Président redonne la parole à
l’accusé pour lui demander s’il n’a rien à ajouter à la suite du
Défenseur, puis aux membres du Conseil pour observation et
éclaircissement.
Enfin, le Fonctionnaire accusé, son Défenseur et les témoins se
retirent et le Conseil délibère
6. La délibération
Le Président pose 3 questions et les met au vote :
1ère QUESTION : l’accusé est-il coupable des faits qui lui sont
reprochés, OUI ou NON ?
2ème QUESTION : si OUI, peut-il bénéficier des circonstances
atténuantes, OUI ou NON ?
En fonction de la réponse à la 2ème QUESTION, le Président propose
une sanction qu’il met au vote. En cas de partage des voix, celle du
Président est prépondérante.
Le Conseil est tenu de motiver son avis par un rapport disciplinaire.
REMARQUE : le rapport disciplinaire doit comporter les éléments
suivants :
 L’identité de l’accusé (civile et administrative) ;
 Le rapport succinct des faits et des circonstances dans lesquelles
ils ont été commis ;
 Le résumé de la procédure suivie dans la délibération (question,
réponse, …) ;
 Le développement du fondement de la culpabilité ;
 Le développement des circonstances aggravantes ou
atténuantes ;
 Une proposition de sanction et la détermination de son
applicabilité.
REMARQUES (conseils) :
 Eviter dans le rapport d’évoquer des propos surabondants
(inutiles et sans effet).
 Le rapport disciplinaire est fait pour éclairer l’Autorité ayant
Pouvoir de décision (le Président de la République ou le
Ministre pour la hiérarchie A).
 La décision finale ne comporte pas de motif car c’est un acte
administratif (Décret présidentiel, Arrêté ou Décision
ministérielle).
Le Président du Conseil de discipline transmet cet avis à l’Autorité
compétente qui statue en dernier ressort. Cette Autorité n’est pas tenue
de suivre les conclusions du Conseil.
LE REGIME JURIDIQUE DES SANCTIONS
DISCIPLINAIRES

II / LES SANCTIONS DU PREMIER DEGRE


1. NATURE
Ce sont l’avertissement ou le blâme.
REMARQUE : il faut distinguer l’avertissement information comme
la mise en demeure qui est un acte de procédure de l’avertissement
sanction qui est une peine disciplinaire du 1er degré.
2. COMPETENCE ET PROCEDURE
a) Compétence
En principe, c’est le Ministre utilisateur qui est compétent pour
prendre de telles sanctions.
Mais 2 dérogations ont été portées à ce principe :
1ère DEROGATION : le Décret N° 93-789 du 25 Juin 1993 portant
création des I.A et des IDEN et le Décret N° 95-264 du 10 Février
1995 portant délégation de pouvoir du P.R en matière de gestion des
personnels donnent aux I.A la Compétence de prendre des
sanctions du 1er et du 2ème degré à l’encontre de tous les
Fonctionnaires placés sous leur autorité.

2ème DEROGATION : le Décret N°- N° 95-264 du 10 Février 1995


portant délégation de pouvoir du P.R en matière de gestion des
personnels donne aux Gouverneurs, aux Préfets et aux Sous-préfets
(au nom des Ministres et sur proposition des Chefs de service
régionaux intéressés) la Compétence de prendre des sanctions du 1er
et du 2ème degré à l’encontre de tous les Fonctionnaires placés sous
leur autorité.

b) Procédure
ère
1 ETAPE : donner une demande d’explication à l’Agent accusé.
N.B : le refus de répondre par écrit à une demande d’explication est
considéré comme une faute disciplinaire passible d’une sanction du
2ème Degré.
2ème ETAPE : l’analyse des arguments avancés dans la réponse.
3ème ETAPE : la prise de la sanction (si les arguments avancés ne sont
pas fondés).
La sanction doit être écrite et motivée (donner le pourquoi).
II / LA SANCTION DU DEUXIEME DEGRE
1. La Nature
C’est la réduction d’ancienneté d’échelon ne pouvant en aucun cas
excéder 2 ans. Elle a pour objet de faire perdre à l’Agent sanctionné le
bénéfice d’un « automatique acquis ».
REMARQUE : le déplacement d’office n’est plus considéré comme
une sanction du 2ème Degré.
2. Compétence et procédure
a) Compétence : quelle que soit la hiérarchie de l’Agent
accusé, la compétence de cette sanction est du ressort du
Ministre utilisateur.
REMARQUE : cette compétence a été subdéléguée aux I.A, aux
Gouverneurs de Région, etc. par le Décret N° 95 – 264 du 10 mai
1995 portant Délégation de Pouvoir du Président de la République en
matière d’Administration et de Gestion du Personnel.
b) Procédure : la même que celle des sanctions du 1er
Degré.
REMARQUE : cette sanction peut être prise sans passer par le
Conseil de discipline.

III / LES SANCTIONS DU ROISIEME DEGRE


1 / Nature
a/ La radiation au tableau d’avancement.
Elle pour objet de priver le fonctionnaire sanctionné d’une possibilité
d’avancement de grade. Elle ne pet pas dépasser 2 ans.
b/. La rétrogradation.
Elle fait descendre le Fonctionnaire coupable au grade immédiatement
inférieur et à l’échelon correspondant.
Exemple 1 :I.E.E ppal 1/2………………………………………I.E.E
ppal 2/2.
Exemple 2 : I 1/3 ……………………………………………….I 2/4.
REMARQUE : la notion d’échelon correspondant renvoie à une
correspondance de situation juridique (Référence : Exemple 2 ci-
dessus).
c/ L’exclusion temporaire de Fonction
Elle tend à écarter le Fonctionnaire coupable de toute activité
professionnelle. Elle ne pet dépasser 6 mois.
REMARQUE : la suspension de Fonction ressemble à l’exclusion sur
le plan matériel mais diffère d’elle au plan des effets juridiques car
l’exclusion est considérée comme période blanche pour la retraite.
d/ La révocation avec suspension des droits à la pension
de retraite.
Elle entraîne la cessation définitive de Fonction. La suspension des
droits à la pension de retraite ne peut se faire que dans les cas
suivants :
1er cas : détournement de deniers publics ;
2ème cas : malversation ;
3ème cas : corruption ou complicité de corruption.
e/ La révocation sans suspension des droits à la pension
de retraite
Elle entraîne la cessation définitive de Fonction, mais le Fonctionnaire
ne pourra bénéficier de la pension qu’à l’âge de 55 ans (60 ans
actuellement).
REMARQUE : si le Fonctionnaire n’a pas fait 15 ans de service, il est
révoqué avec remboursement de ses cotisations au F.N.R sur la base
du dernier salaire et avec une périodicité déterminée par l’Autorité
ayant pouvoir de sanction. Mais s’il est coupable des faits retenus dans
les 3 cas ci-dessus, les sommes cotisées restent acquises au Trésor
public.
f/ La radiation
C’est une sanction exceptionnelle dans la procédure comme dans le
fond, qui consiste à exclure définitivement l’Agent de tous les cadres
de l’Administration.

2/ Compétence et procédure.
a/ Compétence
S’agissant des Fonctionnaires de la hiérarchie A, c’est le Président de
la République (P.R) qui est compétent (Référence : la Constitution).
Pour les autres hiérarchies, c’est le Ministre de la Fonction publique
qui est compétent en vertu d’une délégation de Pouvoir du P.R.
b/ Procédure
(Référence : le Conseil de discipline).
REMARQUE : aucune sanction du 3ème degré ne peut être prise sans
passer par le Conseil de discipline (sauf la radiation).
III/ LESEFFETS
1er EFFET : la sanction est classée dans le dossier stratégique de la
Fonction publique.
2ème EFFET : le Fonctionnaire peut demander le retrait de l’acte de
sanction de son dossier dans les cas suivants :
1er CAS : sanction du 1er degré : après 3 ans.
2ème CAS : sanction du 2ème degré et sanction du 3ème degré : après 5
ans.

3ème EEFET : pour obtenir le retrait de l’acte de la sanction de son


dossier, le Fonctionnaire adresse une requête au Ministre de la
Fonction publique. La requête est examinée en Conseil de discipline
(Conseil de réhabilitation).
Si le comportement professionnel du Fonctionnaire donne
satisfaction, la requête est acceptée.
LES VOIES DE RECOURS EN CAS DE DECISION
ILLEGALE

INTRODUCTION
Le recours administratif est la protestation écrite adressée à un
Autorité administrative ou au Médiateur de la République tendant à
l’annulation d’une décision estimée illégale ou injuste ou la prise
d’une autre décision plus équitable et respectant dans la légalité les
intérêts et les droits du requérant qui s’est estimé lésé.
Le Législateur distingue deux formes de recours administratif :
Première forme : le recours au sein de l’administration ;
Deuxième forme :le recours auprès du médiateur de la République.
N.B : les deux recours ne peuvent pas se faire simultanément. On
commence par l’Administration. Si on n’est pas satisfait on s’adresse
au Médiateur, mais en apportant la preuve qu’on a tenté un règlement
sans succès au niveau de l’Administration.

I. LES RECOURS ADMINISTRATIFS


Les recours s’analysent en deux possibilités indépendantes l’une de
l’autre.
1. LE RECOURS ADMINISTRATIF GRACIEUX
C’est le recours porté devant l’Autorité administrative directement
compétente pour résoudre le problème posé. Il s’agit surtout de
l’Auteur de la décision contestée.
2. LE RECOURS ADMINISTRATIF HIERARCHIQUE.
C’est le recours porté devant l’Autorité immédiatement supérieure à
celle qui a pris la décision contestée. Cette dernière, en vertu du
pouvoir hiérarchique dispose de moyens juridiques et administratifs
pour résoudre le litige.
REMARQUE : Ces deux recours ne sont pas successifs. Le requérant
peut choisir celui qui lui semble le plus efficace pour résoudre son
problème.
3. LES CARACTERISTIQUES DE LA PROCEDURE
Les caractéristiques de la procédure sont au nombre de cinq
1ère CARACTERISTIQUE : elle n’est pas formaliste et n’est prévue
par aucun texte. C’est une coutume administrative existant de fait et
non de droit. Elle n’est qu’une procédure de conciliation.
2ème CARACTERISTIQUE : le respect de la voie hiérarchique n’est
pas obligatoire, mais dans certaines situations il s’avère utile.
3ème CARACTERISTIQUE : il n’y a pas de délai de forclusion.
N.B : pour éviter d’hypothéquer les chances d’un recours
juridictionnel il faut faire le recours administratif dans un délai de 2
mois.
4ème CARACTERISTIQUE : le silence de 4 mois observé par
l’Autorité administrative après la requête du plaignant est considéré
comme une décision implicite de rejet.
5ème CARACTERISTIQUE : les arguments avancés par le requérant
peuvent être d’ordre juridique, d’ordre administratif, des arguments
d’équité, d’opportunité ou même d’humanité.

II. LE RECOURS AUPRES DU MEDIATEUR DE LA


REPUBLIQUE

A/ NOMINATION DU MEDIATEUR DE LA
REPUBLIQUE
Le Médiateur est nommé par Décret pour une période de 6 ans non
renouvelable. On ne peut pas mettre fin à ses fonctions sauf s’il est
empêché et si l’empêchement est constaté par les juridictions
supérieures.
REMARQUE 1 : il ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu
ou jugé à l’occasion des opinions qu’il émet ou des actes qu’il
accomplit dans l ‘exercice de se fonctions.
REMARQUE 2 : il n’est pas éligible pendant l’exercice de ses
fonctions et pendant une durée de 6 mois après l’expiration de celle-ci.
B/ DOMAINE DE COMPETENCE
1. PRINCIPE : le Médiateur est une Autorité
indépendante, c’est-à-dire qu’il n’est soumis à aucune
hiérarchie de l’Administration. Il reçoit les réclamations
concernant le fonctionnement des administrations de
l’Etat, des collectivités locales, des Etablissements
publics, de tout autre organisme investi de mission de
service public.
2. AU NIVEAU DU CONFLIT
Par ses recommandations le Médiateur incite les services
publics à respecter l’esprit des lois dans l’application des textes en cas
de conflit avec les citoyens. Il demande de prendre en compte l’équité
dans les relations avec les citoyens mais d’une manière compatible
avec les réglementations.
3. APRES LE CONFLIT
Il fait des propositions de modification ou de réforme de
l’organisation des services ou des législations.

C/ LA SAISINE DU MEDIATEUR
Les caractéristiques de la saisine sont au nombre de trois.
1ère CARACTERISTIQUE : c’est une procédure essentiellement
écrite.
N.B : le P.R peut soumettre au Médiateur toute réclamation dont il a
été saisi.
2ème CARACTERISTIQUE : la requête est recevable sans délai de
forclusion. Seulement il faut d’abord saisir l’Administration avant de
faire recours au Médiateur.
3ème CARACTERISTIQUE : la requête n’interrompt pas le délai de
recours juridictionnel.

D/ LES POUVOIRS DU MEDIATEUR.


A/ Pouvoir au sein de l’Administration
er
1 ELEMENT : il a un Pouvoir de recommandation.
2ème ELEMENT : il a un Pouvoir de suggestion et de modification des
textes réglementaires
N.B :les propositions du Médiateur tendant à modifier les textes
doivent faire l’objet d’un avis du Ministre intéressé dans les délais
fixés par le Médiateur .
3ème ELEMENT : il a un Pouvoir disciplinaire indirect sur les Agents
de l’Administration. Le Médiateur peut demander à l’Autorité
compétente d’engager une procédure disciplinaire contre un Agent
fautif.
4ème ELEMENT : Le Médiateur peut recueillir les corps de contrôle
de l’Etat pour une tache ponctuelle.
N.B : le Médiateur a accès à tous les documents concernant l’affaire
pour laquelle il mène des enquêtes. Le caractère confidentiel d’un
dossier ne lui est pas opposable sauf en matière de défense nationale
de sûreté de l’Etat, de politique étrangère et d’instruction judiciaire.
B / Les limites du Pouvoir du Médiateur.
 Il ne peut pas intervenir dans une procédure judiciaire engagée.
 Il ne peut pas modifier le bien fondé d’une décision judiciaire : il

est tenu de respecter l’Autorité de la chose jugée ; mais cela ne


lui interdit pas d’évoquer l’équité pour demander au bénéficiaire
de renoncer à certains droits que lui confère une décision de
justice.
 Il est obligé de présenter un rapport annuel public de ses

activités (Rapport présenté au P.R puis publié au J.O).


N.B : LES COLLABORATEURS DU MEDIATEUR.
Ils sont nommés par le Médiateur. Ils cessent leurs fonctions en même
temps que lui. Ils sont choisis parmi les Magistrats, les Agents civiles
et les militaires en activité dans la Fonction publique. Ils sont tenus
par l’obligation de réserve et de discrétion professionnelle.

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