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1. LEGISLATION DU TRAVAIL
Au Cameroun, il existe une spécificité du travail, le travail dans la fonction publique et dans
le privé. Il existe des lois communes aux deux formes de travail, cependant les fondements
de la fonction publique en font un système particulier.
Le statut du fonctionnaire
Décret N°94-199 du 07 octobre 1994 portant statut général de la fonction publique de l’Etat.
La fonction publique de l’Etat est constituée par l’ensemble des postes de travail
correspondant à des niveaux de classification différents. Elle est organisée en corps, cadres,
grades et catégories.
Au sens du décret, est considérée comme fonctionnaire, toute personne qui occupe un
poste de travail permanent et est titularisée dans un cadre de la hiérarchie des
administrations de l’Etat.
Le corps est l’ensemble des fonctionnaires exerçant une fonction spécifique dans un secteur
d’activité déterminé et régi par les mêmes dispositions réglementaires dans un cadre donné.
La cadre regroupe l’ensemble des postes de travail réservés aux fonctionnaires recrutés à un
même niveau d’études ou de qualification professionnelle et soumis aux mêmes conditions
de carrière. Chaque cadre comporte un ou deux grades ou plus.
Les fonctionnaires sont repartis en quatre (4) catégories désignées dans l’ordre hiérarchique
décroissant par les lettres A, B, C, et D.
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- Les postes de travail de la catégorie A correspondent aux fonctions de conception, de
direction, d’évaluation ou de contrôle
- Les postes de travail de la catégorie B correspondent aux fonctions de préparation,
d’élaboration et d’application
- Les postes de travail de la catégorie C correspondent aux fonctions d’exécution
spécialisée
- Les postes de travail de la catégorie D correspondent à des tâches d’exécution
courante ou de grande subordination.
Les statuts spéciaux ou particuliers fixent le classement de chaque cadre dans l’une de
ces catégories.
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Directeur, 2e note par le DRSP et dernière note par le Gouverneur). L’agent peut
demander la révision de sa note auprès de la commission paritaire.
- La cessation de fonction peut intervenir selon différentes causes : licencieusement,
mise en retraite, cessation volontaire, abandon de poste, décès de l’agent)
- l’activité qui est la position du fonctionnaire qui exerce effectivement ses fonctions
au poste de travail auquel il a été affecté. Est également considéré comme étant en
position d’activité, le fonctionnaire ayant bénéficié d’une permission ou d’une
autorisation d’absence ; mis en congé administratif, de maladie ou de maternité
selon le cas, soumis à un stage de formation ou de perfectionnement.
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Des droits et obligations du fonctionnaire
- L e fonctionnaire jouit des droits de libertés reconnus au citoyen. Il les exerce dans le
cadre des lois et règlements en vigueur
- Il peut notamment adhérer à une association politique ou culturelle, à un syndicat
professionnel légalement reconnu en vue d’assurer la représentation et la défense de
ses intérêts de carrière
- Il est tenu d’exercer ses droits dans le respect de l’autorité de l’Etat et de l’ordre
public.
- Le fonctionnaire a droit l’existence d’un dossier professionnel personnel tenu par
l’administration et contenant toutes les pièces relatives à sa situation administrative
et au déroulement de sa carrière
- Le fonctionnaire jouit du droit d’accès à son dossier professionnel personnel ;
- Le droit à des conditions d’hygiène et de sécurité préservant sa santé et son intégrité
physique
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- D’information du public pour améliorer les relations entre les usagers du service et
l’administration
Le travail dans le secteur privé dépend du code du travail et des conventions collectives
de l’établissement.
Les conventions collectives de travail sont des contrats conclus entre d’une part, une ou
plusieurs organisations syndicales représentatives de salariés, et d’autre part un ou
plusieurs patrons ou organisations patronales. Elles ajoutent aux lois sociales des
précisions et des avantages nouveaux.
Dans le secteur sanitaire, les conventions dépendent du type de secteur privé, lucratif ou
à but non lucratif.
C’est une convention écrite entre l’employeur privé et le salarié, par laquelle ce dernier
met son activité au service du premier en échange d’un salaire.
Les contrats sont de deux ordres : à durée déterminée (CDD), c’est-à-dire que
l’embauche est non permanente car définie par le temps prévu dans le contrat. Cela
n’empêche pas la période d’essai que peut imposer l’employeur. Il peut être à durée
indéterminée (CDI), c’est-à-dire permanente lorsque le salarié est titulaire de son emploi.
Ces contrats peuvent être à temps partiel ou complet. Le caractère provisoire ou non de
cette embauche doit être, ainsi que le salaire, précisés dans la lettre d’embauche.
Les principaux droits sont définis par le code du travail et les spécificités de la convention
collective, notamment en ce qui concerne les appointements et salaires, les horaires de
travail et le payement des heures supplémentaires.
Comme dans le secteur public, le salarié des jours de repos. Les heures supplémentaires
travaillées au-delà de la durée normale sont majorées.
Les heures effectuées en plus de l’horaire habituel pourront être compensées par un
repos à prendre dans qui suit en accord avec la direction.
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Le travail dans le secteur libéral
L’infirmier libéral se doit comme les autres infirmiers en fonction de leur décret de
compétence :
- Assurer les soins au domicile du malade ou dans son cabinet (quels que soient l’âge,
la pathologie et le statut social de celui-ci) ;
- Assurer des soins généraux ou psychiatriques, techniques ou relationnels ;
- Permettre le maintien des personnes âgées ou handicapées à domicile ;
- Aider à la réadaptation ou à l’accompagnement en fin de vie ;
- Avoir un rôle éducatif auprès du malade et de son entourage ;
- Assurer la continuité des soins, sept jours sur sept, 24 heures sur 24 grâce à la
maitrise des dépenses de santé.
Installation
Il est difficile de déterminer les conditions idéales pour constituer une clientèle afin d’en
vivre convenablement. Cependant certains critères sont à prendre en compte pour
réussir une installation.
Tout d’abord avoir fait enregistrer son diplôme et avoir 03 ans d’expérience hospitalière
en médecine ou chirurgie dans les années précédant l’installation (bulletins de salaires
faisant foi).
Plusieurs types d’installation sont possibles : avec création ou reprise de cabinet, seul ou
en association.
Pour cela il faut bien choisir le futur lieu de son exercice (connaissance du milieu, des
statistiques démographiques, de l’âge de la population, du développement de la localité,
du nombre de collègues déjà installés).
Ensuite il faut choisir avec soin son local (facilité de stationnement, accessibilité,
proximité des cabinets médicaux et pharmacies).
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Obligations de l’infirmier libéral
Les principales obligations rejoignent celles de tout infirmier. Outre les différentes
inscriptions, immatriculations et cotisations, l’infirmier a une obligation de qualité de
soins, en mettant en œuvre les moyens nécessaires pour y parvenir. C’est une notion
fondamentale dans le cadre de sa responsabilité civile.
2. RESPONSABILITE PROFESSIONNELLE
Celles-ci se limitent aux actes autorisés par la loi, et pour lesquels il a reçu un
enseignement et un diplôme. L’infirmier s’engage donc à ne pas dépasser certaines
fonctions.
Il est en exercice illégal de la profession médicale s’il outrepasse les actes codifiés dans la
nomenclature, en particulier s’il se substitue au médecin pour des actes strictement
réservés aux docteurs en médecine.
Les problèmes de responsabilité des infirmières sont potentiellement très nombreux et les
litiges de plus en plus fréquents.
Que les infirmières exercent dans le secteur public, libéral ou privé, la compétence est une
obligation fondamentale. Cependant, la mise en jeu juridique de toute responsabilité est
différente selon la nature et la gravité des faits et les modalités d’exercice.
Les infirmières travaillant pour un employeur, risquent une condamnation pénale pour faute
personnelle comme tout citoyen, mais entrainent la mise en jeu de la responsabilité civile
totale ou partagée de leur employeur.
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infirmier doit, de ce fait, être portée devant le tribunal administratif, seul compétent en la
matière. Elle encourt néanmoins des répercussions au niveau disciplinaire.
La faute pénale reste une responsabilité individuelle car considérée comme une faute
personnelle dite lourde, détachable du service, et l’hôpital peut se retourner contre
l’infirmier (action récursoire).
Etre responsable, c’est admettre être l’auteur de ses actes, et être reconnu légalement
comme tel C’est accepter les conséquences, et en répondre en particulier devant les autres
et la société représentée par le juge.
Etre infirmier, c’est être dépositaire d’un diplôme qui habilite à exercer une certaine
fonction. C’est donc être responsable de celle-ci et des actes qui en découlent.
Etre responsable, c’est faire le choix de ses actions mais aussi rendre des comptes face à ces
choix professionnels ou personnels.
- Celui de faute professionnelle qui peut aboutir à des conséquences pénales mais
aussi civiles ;
- Celui de manquement aux obligations, invoqué pour une réparation civile en
dommages et intérêts.
L’infirmier sera donc poursuivi en justice pénale, s’il a enfreint une loi ou cité en justice
civile, s’il a causé un préjudice à autrui pour assurer l’indemnisation de la victime.
NOTION DE FAUTE
La faute professionnelle est constituée lorsqu’il ya infraction à la loi. Ces faits ou omission,
volontaires (intentionnels) ou non, dépendent de trois éléments indissociables.
Il est une condition sine qua non. Il faut que la loi existe au préalable sinon il n’ya pas
infraction.
Rappelons l’importance pour les infirmiers de connaitre les lois du code pénal, du code
civil, mais aussi du code de la santé publique qui influencent son exercice professionnel.
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Selon l’infraction, contravention, délit ou crime, la loi prévoit des peines en
conséquence : amende, prison, réclusion criminelle.
L’infraction doit être accomplie, avoir été commise. Avoir fait ce qui est légalement
interdit ou ne pas avoir fait ce qui légalement commandé, intentionnellement, ou par
hasard, occasionnellement ou par habitude est blâmable pour la justice.
L’infraction (acte ou abstention coupable) n’existe pas s’il n’ya pas intention coupable
donc intention volontaire de transgresser la loi. Cependant la faute peut être
caractérisée par l’inattention, la négligence, l’imprudence ou l’inobservation des
règlements.ces attitudes, certes involontaires, sont considérées comme punissables car
un infirmier compétent, avisé et consciencieux ne les aurait pas réalisés (notion de faute
morale de comportement).
La responsabilité pénale
Elle est dite personnelle, individuelle, car comme tout citoyen l’infirmier doit se
conformer à la loi, sinon il encourt des sanctions contre lui personnellement.
Nul n’est responsable que de son propre fait. Un certain nombre de lois spécifiques ou
non à la profession sont à connaitre. Les infractions pénales sont, de deux types :
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- Trafic de stupéfiants ;
- Atteinte au secret professionnel ;
- Interruption volontaire de la grossesse ;
- Atteinte volontaire à la vie : le fait donner volontairement la mort constitue un
meurtre ;
- Le fait d’attenter à la vie d’autrui par l’emploi ou l’administration de substances de
nature à entrainer la mort constitue un empoisonnement ;
- Atteinte volontaire à l’intégrité de la personne ;
- Non respect de la loi sur la recherche biomédicale : le fait de pratiquer ou de faire
pratiquer sur une personne une recherche biomédicale sans avoir recueilli le
consentement libre, éclairé et express de l’intéressé, des titulaires de l’autorité
parentale ou du tuteur est puni ;
- Entrave à la saisie de la justice : est puni d’emprisonnement ou d’amende le fait, en
vue de faire obstacle à la manifestation de la vérité.
La responsabilité civile
La responsabilité civile concerne le sujet de droit, mais aussi les choses que l’on a sous sa
garde et les personnes sur lesquelles on a autorité.
Elle n’est pas dite personnelle et n’encourt pas de sanction mais une réparation à autrui
du fait d’un dommage subi. De ce fait, elle peut être couverte par une assurance.
L’assurance est personnelle et professionnelle dans le cas de l’exercice libéral. Elle est
professionnelle pour les établissements privés et administrative pour ceux du public.
C’est le cas lorsque le dommage subi provient d’une faute (recherchée ou non sur le plan
pénal).
Il s’agit presque d’un délit, car l’infirmier a commis une faute par négligence ou
imprudence qui pourrait éventuellement donner à poursuivre pénalement.
Les commettants sont responsables du dommage causé par leurs préposés dans les
fonctions auxquelles ils les ont employés.
Le commettant (médecin ou IDE) est responsable de l’acte en propre mais aussi du fait
qu’il a le droit de donner les ordres ou instructions au préposé (dans le cadre de la
collaboration avec des aides-soignantes ou auxiliaires de puériculture).
Cet article est particulièrement intéressant pour les infirmiers du public, car
l’administration est alors responsable de ses commettants et préposés.
Dans le cadre de son rôle propre, l’infirmier accomplit les actes ou dispense les soins
infirmiers suivants, visant notamment à assurer le confort du patient et comprenant,
en tant que besoin, son éducation et celle de son entourage :
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- Changement de sonde d’alimentation gastrique ou de sonde vésicale ;
- Soins et surveillance des patients en assistance nutritive entérale ou parentérale ;
- Surveillance de l’élimination intestinale et urinaire ;
- Soins et surveillance des patients sous dialyse rénale ou péritonéale ;
- Soins et surveillance des patients placés en milieu stérile ;
- Soins et surveillance des nouveau-nés placés en incubateur ;
- Installation des patients dans une position en rapport avec sa pathologie ou son
handicap ;
- Lever du patient et aide à la marche ne faisant pas appel aux techniques de
rééducation ;
- Préparation et surveillance du repos et du sommeil ;
- Maintien de la liberté des voies aériennes supérieures, aspirations, des sécrétions
d’un patient qu’il soit intubé ou trachéotomisé ;
- Ventilation manuelle instrumentale par masque ;
- Administration en aérosols de produits non médicamenteux ;
- Appréciation des principaux paramètres servant à la surveillance de l’tat de santé des
patients : température, pulsations, pression artérielle, rythme respiratoire, volume
de la diurèse, poids, mensurations, réflexes pupillaires, réflexe de défense cutanée,
observation des manifestations de l’état de conscience ; renouvellement du matériel
de pansements non médicamenteux ;
- Réalisation et surveillance des pansements et des bandages ;
- Prévention et soins des escarres ;
- Préparation du patient en vue d’une intervention, notamment soins cutanés
préopératoires ;
- Recherche de signes de complications pouvant survenir chez un patient porteur d’un
plâtre ou d’une autre immobilisation ;
- Soins de bouche avec application de produits non médicamenteux ;
- Surveillance des scarifications, injections et perfusions ;
- Surveillance des cathéters : veineux, artériels ou épicrâniens ;
- Surveillance des cathéters ombilicaux ;
- Surveillance des patients ayant fait l’objet de ponction à visée diagnostique ou
thérapeutique ;
- Pose d’un timbre à la tuberculine et lecture ;
- Détection des parasitoses externes et soins aux personnes atteintes de celles-ci ;
- Recueil des données biologiques obtenues par les techniques à lecture instantanée
suivantes :
urines : glycosurie, acétonurie, protéinurie, recherche de sang, potentiel en ion
hydrogène (PH) ;
. sang : glycémie, acétonémie ;
- Aide et soutien psychologique ;
- Relation d’aide thérapeutique ;
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- Observation et surveillance des troubles du comportement ;
- Entretien d’accueil et d’orientation ;
- Organisation et animation d’activités à visée sociothérapique.
L’infirmier est habilité à accomplir sur prescription médicale, qui, sauf urgence, doit être
écrite, qualitative et quantitative, datée et signée, les actes ou soins infirmiers suivants :
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- Injections et perfusions de produits d’origine humaine nécessitant, préalablement à
leur réalisation, un contrôle de comptabilité obligatoire effectué par l’infirmier ;
- Prélèvement de sang artériel pour gazométrie ;
- Utilisation d’un défibrillateur semi-automatique et surveillance du patient placé sous
cet appareil ;
- Enregistrement d’électroencéphalogrammes ;
- Application d’un garrot pneumatique d’usage chirurgical ;
- Soins et surveillance des patients opérés au décours d’intervention ;
- ablation de cathéters centraux ;
- Cures de sevrage ;
Lorsque la situation d’urgence s’impose à lui, l’infirmier décide des gestes à pratiquer en
attendant que puisse intervenir un médecin. Il prend toute mesure en son pouvoir afin de
diriger le patient vers la structure de soins la plus appropriée à son état.
Ces injections et perfusions font l’objet d’un compte rendu d’exécution écrit, daté et signé
par l’infirmier et transcrit dans le dossier de soins infirmiers.
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- Appareillage, irrigation et surveillance d’une plaie, d’une fistule ou d’une stomie ;
- Soins et surveillance d’une plastie ;
- Participation aux techniques de dilatation orificielle ou cicatricielle ;
- Soins et surveillances d’ulcères cutanés chroniques ;
- Soins et surveillance d’un patient intubé ou trachéotomisé, le premier changement
de canule étant effectué par un médecin ;
- Participation à la correction de l’hypothermie ;
- Administration en aérosols de produits médicamenteux ;
- Soins de bouche avec application de produit médicamenteux et, en tant que de
besoin, aide instrumentale ;
- Pulvérisations médicamenteuses ;
- Enveloppements humides d’indication psychiatrique.
- Anesthésie générale ;
- Anesthésie loco-régionale et réinjections dans le cas où un dispositif a été mis en
place par le médecin ;
- Réanimation préopératoire.
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En l’absence du médecin, l’infirmier est habilité, après avoir reconnu une situation comme
relevant de l’urgence, à mettre en œuvre des protocoles de soins d’urgence préalablement
écrits, datés et signées par le médecin responsable. Dans ce cas, l’infirmier accomplit les
actes conservatoires nécessaires jusqu’à l’intervention d’un médecin. Ces actes doivent
obligatoirement faire l’objet, de sa part et dès que possible, d’un compte rendu écrit, daté,
signé et remis au médecin.
Cet article définit également la collaboration que l’infirmier peut avoir avec les aides-
soignantes ou les auxiliaires de puériculture.
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