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LEGISLATION DU TRAVAIL/RESPONSABILITE

1. LEGISLATION DU TRAVAIL

Au Cameroun, il existe une spécificité du travail, le travail dans la fonction publique et dans
le privé. Il existe des lois communes aux deux formes de travail, cependant les fondements
de la fonction publique en font un système particulier.

Le travail dans la fonction publique

Le statut du fonctionnaire

Décret N°94-199 du 07 octobre 1994 portant statut général de la fonction publique de l’Etat.

Il s’applique aux personnels de l’Etat ayant la qualité de fonctionnaire.

La fonction publique de l’Etat est constituée par l’ensemble des postes de travail
correspondant à des niveaux de classification différents. Elle est organisée en corps, cadres,
grades et catégories.

Elle est placée sous l’autorité du Président de la République.

Au sens du décret, est considérée comme fonctionnaire, toute personne qui occupe un
poste de travail permanent et est titularisée dans un cadre de la hiérarchie des
administrations de l’Etat.

Le fonctionnaire est vis-à-vis de l’administration dans une situation statutaire et


réglementaire.

Le poste de travail, préalablement prévu au budget de l’Etat correspond à l’ensemble des


tâches, attributions et responsabilités, exigeant des connaissances et aptitudes particulières.

Tout fonctionnaire peut changer de poste de travail au sein d’une ou de plusieurs


administrations, sous la condition que ce poste de travail corresponde à ses connaissances et
aptitudes particulières.

Le corps est l’ensemble des fonctionnaires exerçant une fonction spécifique dans un secteur
d’activité déterminé et régi par les mêmes dispositions réglementaires dans un cadre donné.

La cadre regroupe l’ensemble des postes de travail réservés aux fonctionnaires recrutés à un
même niveau d’études ou de qualification professionnelle et soumis aux mêmes conditions
de carrière. Chaque cadre comporte un ou deux grades ou plus.

Le grade définit la position du fonctionnaire dans la hiérarchie de son cadre. Il comporte


plusieurs classes et la classe plusieurs échelons.

Les fonctionnaires sont repartis en quatre (4) catégories désignées dans l’ordre hiérarchique
décroissant par les lettres A, B, C, et D.
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- Les postes de travail de la catégorie A correspondent aux fonctions de conception, de
direction, d’évaluation ou de contrôle
- Les postes de travail de la catégorie B correspondent aux fonctions de préparation,
d’élaboration et d’application
- Les postes de travail de la catégorie C correspondent aux fonctions d’exécution
spécialisée
- Les postes de travail de la catégorie D correspondent à des tâches d’exécution
courante ou de grande subordination.

Les statuts spéciaux ou particuliers fixent le classement de chaque cadre dans l’une de
ces catégories.

Le présent statut général ne s’applique pas :

a) Aux personnels recrutés et gérés directement par l’assemblée ;


b) Aux agents des collectivités publiques locales, des organismes parapublics
c) Aux agents de l’Etat relevant du code du travail
d) Aux auxiliaires de l’administration
e) Aux magistrats
f) Aux militaires
g) Aux fonctionnaires de la sureté nationale et de l’administration pénitentiaire.

Conditions de recrutement dans la fonction publique

- Age : maximum 30 ans pour les corps de la santé ;


- Diplôme : satisfaire au concours sur titre ou sur épreuves ;
- Aptitude physique : selon avis du médecin de l’administration ;
- Juridique : casier judiciaire N°3 vierge.

Déroulement de carrière du fonctionnaire

- La titularisation (entendre intégration)


- L’avancement d’échelon : il existe une égalité de déroulement de carrière dans un
même statut, soit avancement automatique d’échelon dans une cadence statutaire
prévue (tous les deux à la fonction publique), soit avancement pour réussite à un
concours ou à un examen.
Il est fonction de l’ancienneté et de la valeur professionnelle du fonctionnaire.
- L’avancement de grade : avancement par ancienneté dans un même corps et
avancement après réussite à un concours ou examen.
- La notation : c’est un moyen d’apprécier les qualités professionnelles donnant lieu à
une appréciation. L’appréciation et la proposition de note sont soumises par le
supérieur hiérarchique direct de l’agent mais la note définitive est attribuée par la
plus haute hiérarchie (par exemple pour un enseignant de l’EIDE/SF, 1 e note par le

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Directeur, 2e note par le DRSP et dernière note par le Gouverneur). L’agent peut
demander la révision de sa note auprès de la commission paritaire.
- La cessation de fonction peut intervenir selon différentes causes : licencieusement,
mise en retraite, cessation volontaire, abandon de poste, décès de l’agent)

Les différentes positions du fonctionnaire

La position du fonctionnaire décrit sa situation administrative précise à un moment


donné de sa carrière par rapport à un poste de travail.

Le fonctionnaire est placé dans l’une des positions suivantes :

- l’activité qui est la position du fonctionnaire qui exerce effectivement ses fonctions
au poste de travail auquel il a été affecté. Est également considéré comme étant en
position d’activité, le fonctionnaire ayant bénéficié d’une permission ou d’une
autorisation d’absence ; mis en congé administratif, de maladie ou de maternité
selon le cas, soumis à un stage de formation ou de perfectionnement.

Le fonctionnaire en activité a droit à un congé administratif annuel avec traitement. Des


autorisations spéciales d’absence n’entrant pas en compte dans le calcul du congé
administratif annuel peuvent être accordées au fonctionnaire, soit pour
l’accomplissement d’une mission d’intérêt public, soit pour des événements familiaux.

Le fonctionnaire atteint d’une maladie persistante dûment constatée par un médecin


agréé par l’administration, et le mettant dans l’impossibilité d’exercer ses fonctions, est
mis de droit en congé de maladie après production, par voie hiérarchique, d’un dossier
comprenant une demande timbrée au tarif en vigueur et un certificat médical délivré par
le médecin traitant.

Le fonctionnaire de sexe féminin bénéficie sur sa demande et sur présentation du


certificat de grossesse du 6e mois, d’un congé de maternité d’une durée de 14 semaines
pour couches et allaitement, avec solde entière. Ce certificat doit indiquer la date
présumée de l’accouchement. Ce congé est reparti de la manière suivante :

. 04 semaines avant la date présumée de l’accouchement

. 10 semaines à compter de la même date. Ce congé peut être prolongé de 06 semaines


en cas de maladie dûment constatée et résultant soit de la grossesse, soit des couches.

- Le détachement : c’est la position du fonctionnaire placé temporairement hors de


son poste de travail pour servir auprès d’une institution publique, d’une collectivité
publique locale, d’une entreprise organisme privé.
- La disponibilité : c’est la position du fonctionnaire qui, placé temporairement hors de
son cadre, cesse de bénéficier pour la durée de cette position de ses droits à la
rémunération, à l’avancement et à la pension.

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Des droits et obligations du fonctionnaire

Des droits du fonctionnaire

- L e fonctionnaire jouit des droits de libertés reconnus au citoyen. Il les exerce dans le
cadre des lois et règlements en vigueur
- Il peut notamment adhérer à une association politique ou culturelle, à un syndicat
professionnel légalement reconnu en vue d’assurer la représentation et la défense de
ses intérêts de carrière
- Il est tenu d’exercer ses droits dans le respect de l’autorité de l’Etat et de l’ordre
public.
- Le fonctionnaire a droit l’existence d’un dossier professionnel personnel tenu par
l’administration et contenant toutes les pièces relatives à sa situation administrative
et au déroulement de sa carrière
- Le fonctionnaire jouit du droit d’accès à son dossier professionnel personnel ;
- Le droit à des conditions d’hygiène et de sécurité préservant sa santé et son intégrité
physique

Outre les droits énumérés ci-dessus, le fonctionnaire jouit vis-à-vis de l’administration


des droits suivants :

- Le droit à la protection juridique civile en cas de faute liée au service et non


personnelle
- Le droit à la rémunération
- Le droit à la pension
- Le droit à la santé
- Le droit à la formation continue
- Le droit aux congés
- Le droit à la participation à la gestion de l’action sociale, culturelle.

Des obligations du fonctionnaire (devoirs du)

Le fonctionnaire est astreint aux obligations :

- De servir et de se consacrer au service (notion d’assiduité)


- De désintéressement
- D’obéissance hiérarchique sauf en cas d’ordre illégal ou compromettant gravement
l’intérêt public
- De la discrétion professionnelle et de réserve : elle concerne tous faits ou documents
relatifs aux activités du service, avis ou opinion sur des personnes de l’établissement
ou l’organisation du service
- De secret professionnel : sa violation peut entraîner des poursuites pénales et bien
sûr disciplinaires hors des cas prévus par la loi

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- D’information du public pour améliorer les relations entre les usagers du service et
l’administration

Le travail dans le secteur privé

Le travail dans le secteur privé dépend du code du travail et des conventions collectives
de l’établissement.

Les conventions collectives

Les conventions collectives de travail sont des contrats conclus entre d’une part, une ou
plusieurs organisations syndicales représentatives de salariés, et d’autre part un ou
plusieurs patrons ou organisations patronales. Elles ajoutent aux lois sociales des
précisions et des avantages nouveaux.

Dans le secteur sanitaire, les conventions dépendent du type de secteur privé, lucratif ou
à but non lucratif.

Notion de contrat de travail

C’est une convention écrite entre l’employeur privé et le salarié, par laquelle ce dernier
met son activité au service du premier en échange d’un salaire.

Les contrats sont de deux ordres : à durée déterminée (CDD), c’est-à-dire que
l’embauche est non permanente car définie par le temps prévu dans le contrat. Cela
n’empêche pas la période d’essai que peut imposer l’employeur. Il peut être à durée
indéterminée (CDI), c’est-à-dire permanente lorsque le salarié est titulaire de son emploi.

Ces contrats peuvent être à temps partiel ou complet. Le caractère provisoire ou non de
cette embauche doit être, ainsi que le salaire, précisés dans la lettre d’embauche.

Droits et devoirs du salarié

Les principaux droits sont définis par le code du travail et les spécificités de la convention
collective, notamment en ce qui concerne les appointements et salaires, les horaires de
travail et le payement des heures supplémentaires.

Comme dans le secteur public, le salarié des jours de repos. Les heures supplémentaires
travaillées au-delà de la durée normale sont majorées.

Les heures effectuées en plus de l’horaire habituel pourront être compensées par un
repos à prendre dans qui suit en accord avec la direction.

Le salarié a également un droit à la formation continue, aux congés de maternité.

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Le travail dans le secteur libéral

Travailler en libéral suppose un certain nombre de motivations et de qualités pour


réussir. Les responsabilités sont importantes car souvent l’infirmier est le seul
intervenant auprès de la personne soignée.

L’infirmier libéral se doit comme les autres infirmiers en fonction de leur décret de
compétence :

- Assurer les soins au domicile du malade ou dans son cabinet (quels que soient l’âge,
la pathologie et le statut social de celui-ci) ;
- Assurer des soins généraux ou psychiatriques, techniques ou relationnels ;
- Permettre le maintien des personnes âgées ou handicapées à domicile ;
- Aider à la réadaptation ou à l’accompagnement en fin de vie ;
- Avoir un rôle éducatif auprès du malade et de son entourage ;
- Assurer la continuité des soins, sept jours sur sept, 24 heures sur 24 grâce à la
maitrise des dépenses de santé.

Installation

Il est difficile de déterminer les conditions idéales pour constituer une clientèle afin d’en
vivre convenablement. Cependant certains critères sont à prendre en compte pour
réussir une installation.

Tout d’abord avoir fait enregistrer son diplôme et avoir 03 ans d’expérience hospitalière
en médecine ou chirurgie dans les années précédant l’installation (bulletins de salaires
faisant foi).

Plusieurs types d’installation sont possibles : avec création ou reprise de cabinet, seul ou
en association.

Installation avec création de cabinet

Pour cela il faut bien choisir le futur lieu de son exercice (connaissance du milieu, des
statistiques démographiques, de l’âge de la population, du développement de la localité,
du nombre de collègues déjà installés).

Ensuite il faut choisir avec soin son local (facilité de stationnement, accessibilité,
proximité des cabinets médicaux et pharmacies).

Installation avec reprise de cabinet

Cette reprise concerne-t-elle le local, le matériel et la clientèle ?

L’idéal pour une reprise est d’effectuer un remplacement ou une collaboration de 2 à 3


mois pour vérifier les conditions et s’assurer de la clientèle.

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Obligations de l’infirmier libéral

Les principales obligations rejoignent celles de tout infirmier. Outre les différentes
inscriptions, immatriculations et cotisations, l’infirmier a une obligation de qualité de
soins, en mettant en œuvre les moyens nécessaires pour y parvenir. C’est une notion
fondamentale dans le cadre de sa responsabilité civile.

La principale obligation découle de sa responsabilité contractuelle (contrat du fait d’être


libéral reconnu et la demande de soins formulée par le demandeur de soins).

2. RESPONSABILITE PROFESSIONNELLE

Pour comprendre la responsabilité professionnelle, l’identité de l’infirmier doit être bien


cernée ainsi que son rôle et ses compétences.

Celles-ci se limitent aux actes autorisés par la loi, et pour lesquels il a reçu un
enseignement et un diplôme. L’infirmier s’engage donc à ne pas dépasser certaines
fonctions.

La responsabilité de l’infirmier est liée à ses obligations légales, déontologiques et


éthiques. Légalement l’infirmier est compétent lorsqu’il possède ce diplôme. En cas
contraire, toute personne effectuant des soins infirmiers, même s’il a le savoir faire est
dans l’exercice illégal de la profession.

Il est en exercice illégal de la profession médicale s’il outrepasse les actes codifiés dans la
nomenclature, en particulier s’il se substitue au médecin pour des actes strictement
réservés aux docteurs en médecine.

Les problèmes de responsabilité des infirmières sont potentiellement très nombreux et les
litiges de plus en plus fréquents.

Que les infirmières exercent dans le secteur public, libéral ou privé, la compétence est une
obligation fondamentale. Cependant, la mise en jeu juridique de toute responsabilité est
différente selon la nature et la gravité des faits et les modalités d’exercice.

En fait, la responsabilité est purement individuelle lors de l’exercice libéral et l’infirmière


supporte alors toutes les conséquences de ses actes sur le plan pénal et civil.

Les infirmières travaillant pour un employeur, risquent une condamnation pénale pour faute
personnelle comme tout citoyen, mais entrainent la mise en jeu de la responsabilité civile
totale ou partagée de leur employeur.

L’infirmière du secteur public ne peut être attaquée à un niveau civil directement, en


principe, car les établissements hospitaliers publics ont l’obligation légale de garantir la
responsabilité civile professionnelle de leur personnel. Toute action contre le personnel

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infirmier doit, de ce fait, être portée devant le tribunal administratif, seul compétent en la
matière. Elle encourt néanmoins des répercussions au niveau disciplinaire.

La faute pénale reste une responsabilité individuelle car considérée comme une faute
personnelle dite lourde, détachable du service, et l’hôpital peut se retourner contre
l’infirmier (action récursoire).

Etre responsable, c’est admettre être l’auteur de ses actes, et être reconnu légalement
comme tel C’est accepter les conséquences, et en répondre en particulier devant les autres
et la société représentée par le juge.

C’est admettre la nécessité de tenir un engagement et donc, éventuellement de réparer un


dommage causé à autrui de son fait, du fait d’autrui qui dépend de soi ou des choses que
l’on a sous sa garde.

Etre infirmier, c’est être dépositaire d’un diplôme qui habilite à exercer une certaine
fonction. C’est donc être responsable de celle-ci et des actes qui en découlent.

Etre responsable, c’est faire le choix de ses actions mais aussi rendre des comptes face à ces
choix professionnels ou personnels.

Il ne s’agit pas que de responsabilité morale devant sa conscience, mais bien de


responsabilité professionnelle devant la société, donc la justice.

La responsabilité professionnelle infirmière est fondée sur deux principes essentiels :

- Celui de faute professionnelle qui peut aboutir à des conséquences pénales mais
aussi civiles ;
- Celui de manquement aux obligations, invoqué pour une réparation civile en
dommages et intérêts.

L’infirmier sera donc poursuivi en justice pénale, s’il a enfreint une loi ou cité en justice
civile, s’il a causé un préjudice à autrui pour assurer l’indemnisation de la victime.

NOTION DE FAUTE

La faute professionnelle est constituée lorsqu’il ya infraction à la loi. Ces faits ou omission,
volontaires (intentionnels) ou non, dépendent de trois éléments indissociables.

1. L’élément légal de l’infraction

Il est une condition sine qua non. Il faut que la loi existe au préalable sinon il n’ya pas
infraction.

Rappelons l’importance pour les infirmiers de connaitre les lois du code pénal, du code
civil, mais aussi du code de la santé publique qui influencent son exercice professionnel.

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Selon l’infraction, contravention, délit ou crime, la loi prévoit des peines en
conséquence : amende, prison, réclusion criminelle.

2. L’élément matériel de l’infraction

L’infraction doit être accomplie, avoir été commise. Avoir fait ce qui est légalement
interdit ou ne pas avoir fait ce qui légalement commandé, intentionnellement, ou par
hasard, occasionnellement ou par habitude est blâmable pour la justice.

3. L’élément moral de l’infraction

L’infraction (acte ou abstention coupable) n’existe pas s’il n’ya pas intention coupable
donc intention volontaire de transgresser la loi. Cependant la faute peut être
caractérisée par l’inattention, la négligence, l’imprudence ou l’inobservation des
règlements.ces attitudes, certes involontaires, sont considérées comme punissables car
un infirmier compétent, avisé et consciencieux ne les aurait pas réalisés (notion de faute
morale de comportement).

En plus de ces trois éléments, il existe des variations de poursuite si le professionnel :

- N’a pas atteint son but (tentative) ;


- Continue à commettre des actes répréhensibles (récidives) ;
- A exercé un rôle accessoire par rapport à l’auteur de l’acte (complicité).

La responsabilité pénale

Elle est dite personnelle, individuelle, car comme tout citoyen l’infirmier doit se
conformer à la loi, sinon il encourt des sanctions contre lui personnellement.

Nul n’est responsable que de son propre fait. Un certain nombre de lois spécifiques ou
non à la profession sont à connaitre. Les infractions pénales sont, de deux types :

- Par omission (attitude négative de l’infirmier)


- Par action (susceptible d’être commise par quiconque mais plus spécialement lors de
son exercice par un infirmier).

Un certain nombre de lois spécifiques ou non à la profession sont à connaitre, le listing


qui suit n’est pas exhaustif, cependant ce sont les infractions les plus souvent
rencontrées.

- Non assistance à personne en péril ;


- Non déclaration de naissance ;
- Exercice illégal de la médecine ;
- Faux et usage de faux : fait de fournir une déclaration mensongère en vue d’obtenir
d’une administration publique ou d’un organisme chargé d’une mission de service
public une allocation, un payement ou un avantage indu ;

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- Trafic de stupéfiants ;
- Atteinte au secret professionnel ;
- Interruption volontaire de la grossesse ;
- Atteinte volontaire à la vie : le fait donner volontairement la mort constitue un
meurtre ;
- Le fait d’attenter à la vie d’autrui par l’emploi ou l’administration de substances de
nature à entrainer la mort constitue un empoisonnement ;
- Atteinte volontaire à l’intégrité de la personne ;
- Non respect de la loi sur la recherche biomédicale : le fait de pratiquer ou de faire
pratiquer sur une personne une recherche biomédicale sans avoir recueilli le
consentement libre, éclairé et express de l’intéressé, des titulaires de l’autorité
parentale ou du tuteur est puni ;
- Entrave à la saisie de la justice : est puni d’emprisonnement ou d’amende le fait, en
vue de faire obstacle à la manifestation de la vérité.

La responsabilité civile

La responsabilité civile concerne le sujet de droit, mais aussi les choses que l’on a sous sa
garde et les personnes sur lesquelles on a autorité.

Elle n’est pas dite personnelle et n’encourt pas de sanction mais une réparation à autrui
du fait d’un dommage subi. De ce fait, elle peut être couverte par une assurance.
L’assurance est personnelle et professionnelle dans le cas de l’exercice libéral. Elle est
professionnelle pour les établissements privés et administrative pour ceux du public.

Elle trouve sa source dans deux formes juridiques différentes.

La responsabilité civile quasi délictuelle

C’est le cas lorsque le dommage subi provient d’une faute (recherchée ou non sur le plan
pénal).

Il s’agit presque d’un délit, car l’infirmier a commis une faute par négligence ou
imprudence qui pourrait éventuellement donner à poursuivre pénalement.

Elle peut être de son fait ou du fait d’autrui.

Les commettants sont responsables du dommage causé par leurs préposés dans les
fonctions auxquelles ils les ont employés.

Le commettant (médecin ou IDE) est responsable de l’acte en propre mais aussi du fait
qu’il a le droit de donner les ordres ou instructions au préposé (dans le cadre de la
collaboration avec des aides-soignantes ou auxiliaires de puériculture).

Le préposé est donc responsable de l’exécution de ces instructions par lien de


subordination. Cette notion est fondamentale lorsque l’infirmier est salarié (publique ou
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privée car alors il y a lien de subordination entre l’hôpital, clinique, ou l’employeur et le
salarié.

Cet article est particulièrement intéressant pour les infirmiers du public, car
l’administration est alors responsable de ses commettants et préposés.

La responsabilité civile contractuelle

Le débiteur est condamné, s’il y a lieu au paiement de dommages et intérêts, soit à


raison de l’inexécution de l’obligation, soit à raison du retard dans l’exécution toutes les
fois qu’il ne justifie pas que l’inexécution provient d’une cause étrangère qui ne peut lui
être imputée, encore qu’il n’y ait aucune mauvaise foi de sa part.

Il se forme alors un contrat avec obligation de soins contre des honoraires.

LES ACTES PROFESSIONNELS ET L’EXERCICE DE LA PROFESSION D’INFIRMIER

Les soins infirmiers, préventifs, curatifs ou palliatifs sont de nature technique,


relationnelle et éducative. Leur réalisation tient compte de l’évolution des sciences et
des techniques. Ils ont pour objet, dans le respect des règles professionnelles des
infirmiers et infirmières, incluant notamment le secret professionnel :

- De protéger, maintenir, restaurer et promouvoir la santé des personnes ou


l’autonomie de leurs fonctions vitales physiques et psychiques, en tenant compte de
la personnalité de chacune d’elles, dans ses composantes psychologique, sociale,
économique et culturelle ;
- De prévenir et évaluer la souffrance et la détresse des personnes et de participer à
leur soulagement ;
- De concourir au recueil des informations et aux méthodes qui seront utilisées par le
médecin pour établir un diagnostic ;
- De participer à l’évaluation du dégré de dépendance des personnes ;
- D’appliquer les prescriptions médicales et les protocoles établis par le médecin ;
- De participer à la surveillance clinique des patients et à la mise en œuvre des
thérapeutiques ;
- De favoriser le maintien, l’insertion ou la réinsertion des personnes dans leur cadre
de vie familial et social ;
- D’accompagner les patients en fin de vie et, en tant que besoin, leur entourage.

Dans le cadre de son rôle propre, l’infirmier accomplit les actes ou dispense les soins
infirmiers suivants, visant notamment à assurer le confort du patient et comprenant,
en tant que besoin, son éducation et celle de son entourage :

- Soins d’hygiène corporelle et de propreté ;


- Surveillance de l’hygiène et de l’équilibre alimentaires ;
- Vérification de la prise des médicaments et surveillance de leurs effets ;

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- Changement de sonde d’alimentation gastrique ou de sonde vésicale ;
- Soins et surveillance des patients en assistance nutritive entérale ou parentérale ;
- Surveillance de l’élimination intestinale et urinaire ;
- Soins et surveillance des patients sous dialyse rénale ou péritonéale ;
- Soins et surveillance des patients placés en milieu stérile ;
- Soins et surveillance des nouveau-nés placés en incubateur ;
- Installation des patients dans une position en rapport avec sa pathologie ou son
handicap ;
- Lever du patient et aide à la marche ne faisant pas appel aux techniques de
rééducation ;
- Préparation et surveillance du repos et du sommeil ;
- Maintien de la liberté des voies aériennes supérieures, aspirations, des sécrétions
d’un patient qu’il soit intubé ou trachéotomisé ;
- Ventilation manuelle instrumentale par masque ;
- Administration en aérosols de produits non médicamenteux ;
- Appréciation des principaux paramètres servant à la surveillance de l’tat de santé des
patients : température, pulsations, pression artérielle, rythme respiratoire, volume
de la diurèse, poids, mensurations, réflexes pupillaires, réflexe de défense cutanée,
observation des manifestations de l’état de conscience ; renouvellement du matériel
de pansements non médicamenteux ;
- Réalisation et surveillance des pansements et des bandages ;
- Prévention et soins des escarres ;
- Préparation du patient en vue d’une intervention, notamment soins cutanés
préopératoires ;
- Recherche de signes de complications pouvant survenir chez un patient porteur d’un
plâtre ou d’une autre immobilisation ;
- Soins de bouche avec application de produits non médicamenteux ;
- Surveillance des scarifications, injections et perfusions ;
- Surveillance des cathéters : veineux, artériels ou épicrâniens ;
- Surveillance des cathéters ombilicaux ;
- Surveillance des patients ayant fait l’objet de ponction à visée diagnostique ou
thérapeutique ;
- Pose d’un timbre à la tuberculine et lecture ;
- Détection des parasitoses externes et soins aux personnes atteintes de celles-ci ;
- Recueil des données biologiques obtenues par les techniques à lecture instantanée
suivantes :
urines : glycosurie, acétonurie, protéinurie, recherche de sang, potentiel en ion
hydrogène (PH) ;
. sang : glycémie, acétonémie ;
- Aide et soutien psychologique ;
- Relation d’aide thérapeutique ;

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- Observation et surveillance des troubles du comportement ;
- Entretien d’accueil et d’orientation ;
- Organisation et animation d’activités à visée sociothérapique.

L’infirmier est habilité à accomplir sur prescription médicale, qui, sauf urgence, doit être
écrite, qualitative et quantitative, datée et signée, les actes ou soins infirmiers suivants :

- Scarifications, injections et perfusions ;


- Scarifications et injections destinées aux vaccinations ;
- Tests tuberculiniques ;
- Mise en place et ablation d’un cathéter court ou d’une aiguille pour perfusion dans
une veine superficielle des membres ou dans une veine épicrânienne ;
- Irrigation de l’œil et instillation de collyres,
- Lavage de sinus par l’intermédiaire de cathéters fixés par le médecin ;
- Bain d’oreilles et installations médicamenteuses ;
- Bains médicamenteux ;
- Enregistrement d’électrocardiogramme ;
- Mesure de la pression veineuse centrale ;
- Vérification du fonctionnement des appareils de ventilation artificielle et de
monitorage usuels, contrôle des différents paramètres et surveillances des patients
placés sous ces appareils ;
- Installation et surveillance des patients placés sous oxygénothérapie ;
- Branchement, surveillance et débranchement d’une dialyse rénale, péritonéale ou
d’un circuit d’échanges plasmatiques ;
- Ablation de plâtre ou d’une autre immobilisation ;
- Saignées ;
- Prélèvements de sang veineux ou capillaire ;
- Prélèvements non sanglants effectués au niveau des téguments, des phanères ou
des muqueuses directement accessibles ;
- Participation à la réalisation des tests à la sueur et recueil des secrétions lacrymales ;
- Recueil aseptique des urines ;
- Transmission des indications techniques se rapportant aux prélèvements en vue
d’analyses de biologie médicale ;
- Soins et surveillance des patients lors des transports sanitaires programmés entre
établissements de soins :
- Entretien individuel à visée psychothérapique ;
- Participation au sein d’une équipe pluridisciplinaire aux techniques de médiation à
visée psychothérapique.

L’infirmier est habilité à accomplir sur prescription médicale écrite, qualitative et


quantitative, datée et signée, les actes ou soins infirmiers suivants, à condition qu’un
médecin puisse intervenir à tout moment :

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- Injections et perfusions de produits d’origine humaine nécessitant, préalablement à
leur réalisation, un contrôle de comptabilité obligatoire effectué par l’infirmier ;
- Prélèvement de sang artériel pour gazométrie ;
- Utilisation d’un défibrillateur semi-automatique et surveillance du patient placé sous
cet appareil ;
- Enregistrement d’électroencéphalogrammes ;
- Application d’un garrot pneumatique d’usage chirurgical ;
- Soins et surveillance des patients opérés au décours d’intervention ;
- ablation de cathéters centraux ;
- Cures de sevrage ;

Lorsque la situation d’urgence s’impose à lui, l’infirmier décide des gestes à pratiquer en
attendant que puisse intervenir un médecin. Il prend toute mesure en son pouvoir afin de
diriger le patient vers la structure de soins la plus appropriée à son état.

- Surveillance de cathéters veineux centraux et de montages d’accès vasculaires


implantables mis en place par un médecin ;
- Injections, à l’exclusion de la première, et perfusions dans ces cathéters veineux
centraux et ces montages :
. De produits ne contribuant pas aux techniques d’anesthésie générale ou loco-
régionale ;

Ces injections et perfusions font l’objet d’un compte rendu d’exécution écrit, daté et signé
par l’infirmier et transcrit dans le dossier de soins infirmiers.

- Administration des médicaments ;


- Installation et surveillance du nouveau-né placé en incubateur ;
- Installation et surveillance du nouveau-né placé sous photothérapie ;
- Surveillance du régime alimentaire du nourrisson présentant des troubles
nutritionnels ;
- Renouvèlement du matériel de pansement médicamenteux ;
- Ablation du matériel de réparation cutanée ;
- Surveillance et ablation des systèmes de drainage et de tamponnement ;
- Pose de bandage de contention ;
- Pose d’une sonde gastrique en vue d’un tubage, d’aspiration, de lavage d’estomac ou
d’alimentation gastrique ;
- Pose d’une sonde vésicale en vue de prélèvement d’urines, de lavage, d’instillation
ou d’irrigation de la vessie ;
- Instillation intra-urétrale ;
- Toilette périnéale ;
- Injection vaginale ;
- Pose d’une sonde rectale ;
- Lavement, goutte à goutte rectal, extraction de fécalomes ;

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- Appareillage, irrigation et surveillance d’une plaie, d’une fistule ou d’une stomie ;
- Soins et surveillance d’une plastie ;
- Participation aux techniques de dilatation orificielle ou cicatricielle ;
- Soins et surveillances d’ulcères cutanés chroniques ;
- Soins et surveillance d’un patient intubé ou trachéotomisé, le premier changement
de canule étant effectué par un médecin ;
- Participation à la correction de l’hypothermie ;
- Administration en aérosols de produits médicamenteux ;
- Soins de bouche avec application de produit médicamenteux et, en tant que de
besoin, aide instrumentale ;
- Pulvérisations médicamenteuses ;
- Enveloppements humides d’indication psychiatrique.

L’infirmier participe en présence d’un médecin à l’application des techniques suivantes :

- Première injection d’une série d’allergènes ;


- Premier sondage vésical chez l’homme en cas de rétention ;
- Enregistrements d’électrocardiogrammes et d’électroencéphalogrammes avec
épreuves d’effort ou emploi de médicaments modificateurs ;
- Prise de recueil de pression hémodynamique faisant appel à des techniques de
caractère vulnérant ;
- Actions mises en œuvre en vue de faire face à des situations d’urgence vitale ;
- Activités au sein d’un bloc opératoire en tant que panseur, aide ou instrumentiste.
Ces activités sont exercées en priorité par un infirmier titulaire du diplôme d’état
d’infirmier de bloc opératoire ;
- Préparation, utilisation et surveillance des appareils de circulation extracorporelle ;
- Pose de plâtre ou autre immobilisation ;
- Transports sanitaires médicalisés du lieu de la détresse vers un établissement de
soins, effectué dans le cadre d’un service mobile d’urgence et de réanimation ;
- Sismothérapie ;
- Insulinothérapie.

L’infirmier anesthésiste diplômé d’état et l’infirmier en cours de formation préparant à ce


diplôme sont seuls habilités, à conditions qu’un médecin puisse intervenir à tout moment,
à participer à l’application des techniques suivantes après que le médecin a examiné le
patient et posé l’indication anesthésique :

- Anesthésie générale ;
- Anesthésie loco-régionale et réinjections dans le cas où un dispositif a été mis en
place par le médecin ;
- Réanimation préopératoire.

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En l’absence du médecin, l’infirmier est habilité, après avoir reconnu une situation comme
relevant de l’urgence, à mettre en œuvre des protocoles de soins d’urgence préalablement
écrits, datés et signées par le médecin responsable. Dans ce cas, l’infirmier accomplit les
actes conservatoires nécessaires jusqu’à l’intervention d’un médecin. Ces actes doivent
obligatoirement faire l’objet, de sa part et dès que possible, d’un compte rendu écrit, daté,
signé et remis au médecin.

Selon le secteur d’activité où il exerce et en fonction des besoins de santé identifiés,


l’infirmier propose, organise ou participe à des actions :

- De formation initiale et continue du personnel infirmier, des personnels qui


l’assistent et éventuellement d’autres personnels de santé ;
- D’encadrement des stagiaires en formation ;
- De formation, de prévention et d’éducation, notamment dans le domaine des soins
de santé primaires et communautaires ;
- De recherche dans le domaine des infirmiers.

Il participe à des actions :

- De prévention et d’éducation en matière d’hygiène et de santé individuelle et


collective, notamment pour ce qui concerne la lutte contre les maladies sexuellement
transmissibles, le syndrome d’immunodéficience acquise, le cancer, les toxicomanies,
l’alcoolisme, le tabagisme, la maltraitance, les accidents de travail et accidents
domestiques ;
- De dépistage des troubles sensoriels ; des handicaps ou anomalies du squelette, des
maladies professionnelles et des maladies endémiques ;
- De recherche en matière d’ergonomie, d’hygiène et de sécurité.

Il participe également à des actions de secours, de médecine et catastrophe, et d’aide


humanitaire, ainsi qu’à la concertation avec les membres des autres professions de santé ou
des professions sociales en vue de coordonner leurs interventions, notamment dans le
domaine des prélèvements et des transplantations d’organes ou de greffes de tissus.

L’analyse du sens des différents articles démontre l’étendue de la responsabilité infirmière.

Un article explique le rôle propre, c’est-à-dire la fonction de l’infirmier. Il introduit la notion


de zone d’initiatives propres à l’exercice, en insistant sur la démarche à suivre pour
l’élaboration d’un diagnostic infirmier et du plan de soins qui découle.

Le dossier de soins, depuis son élaboration jusqu’à sa gestion relève donc de la


responsabilité entière de l’infirmier.

Cet article définit également la collaboration que l’infirmier peut avoir avec les aides-
soignantes ou les auxiliaires de puériculture.

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