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Résumé by PM
Déontologie et éthique du psychologue : statuts, écrits, responsabilités
Le regroupement sera l’occasion de reprendre des textes qui vous seront diffusé tout au
long de l’année et de réfléchir ensemble aux questions déontologiques, statutaires et
éthiques que vous vous posez à partir de la clinique de vos stages.
Examen semestriel d’1h30 = une réflexion argumentée à partir d’un cas clinique en lien
avec le code de déontologie. Il ne s’agit d’écrire beaucoup mais ce qui est nécessaire et le
plus lisible possible. La présentation et la clarté de votre travail seront notées.
A l’heure actuelle, seul le titre est protégé par la loi, l’activité ne l’est pas. Cela concerne
aussi bien l’exercice libéral que celui en institution privée ou publique. L’exercice
professionnel n’est pas protégé et les mésusages, que l’on connaît, ne peuvent être
sanctionnés. La protection du titre permet d’établir une unité par le titre qui reconnaît
une diversité des diplô mes recouvrant des enseignements diversifiés et des champs
d’intervention également variés.
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Différents statuts mais tous cadre A
- fonction publique hospitalière (FPH)
- fonction publique territoriale (FPT) : (cadre d’emploi médico-social des services
de l’aide sociale à l’enfance (ASE), de protection maternelle et infantile (PMI),
d’insertion, des services de gestion des ressources humaines, ou autre fonction des
institutions communales, départementales, régionales).
- protection judiciaire de la jeunesse (PJJ)
- l’éducation nationale : (cadre d’emploi soit dans la spécialité éducation,
développement et apprentissages (EDA, écoles maternelles et primaires), soit
dans la spécialité éducation, développement et conseil en orientation scolaire et
professionnelle (EDO, établissements du 2d degré et enseignement supérieur).
FIR/DIRES :
Dans la fonction publique hospitalière, il est statutaire et ne peut dont être interdit. Dans
la fonction publique territoriale, il est évoqué mais sans aucune obligation d’en
permettre l’usage.
Le temps FIR représente une démarche personnelle du psychologue qui comprend :
- une actualisation des connaissances concernant l’évolution des méthodes et
l’information scientifique
- une participation, impulsion, réalisation, communication de travaux de
recherche.
Le psychologue est responsable de son temps FIR mais il doit en justifier à sa direction.
L’arrêté du 22 juin 2006 de la cour d’appel de Nancy « le temps FIR est un temps de
service dont le directeur peut contrôler non pas la nature mais son accomplissement
effectif en instaurant un contrôle du temps passé ».
Autorité hiérarchique
Du fait de son statut, le psychologue dépend du directeur d’établissement, sauf si celui-ci
délègue par écrit cette autorité à un représentant. Le directeur a pouvoir de nomination,
d’affectation, de gestion de carrière, de son avancement et de son éventuelle mutation
(Romano H (2014) le vade-mecum des psychologues ).
Dans certaines institutions les directeurs délèguent leur autorité hiérarchique à des
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cadres administratifs, voire à des cadres de santé qui gèrent habituellement les
personnels administratifs et paramédicaux. Ce glissement de compétences n’est pas sans
conséquence sur la représentation du métier par les directions et sur la place que
souhaitent leur donner les instances institutionnelles.
Les devoirs que chaque psychologue doit respecter sont définis par :
- la réglementation de son lieu d’exercice
- et par lui-même.
Ses devoirs sont subjectifs et renvoient chacun à sa propre éthique (Dupont M, Lebrun PB
(2019) Droit à l’usage des psychologues) et au code de déontologie des psychologues.
L’éthique = est le parti pris d’un sujet socio-désirant de décider, comme il peut, de suivre
ou de ne pas suivre, malgré ou grâ ce aux lois, les règles. Elle énonce des valeurs.
La morale : est sociale, propre à une communauté, un pays, un groupe. Elle prescrit un
devoir d’observance à l’égard du bien et du mal. Elle dicte donc des règles et des
impératifs de conduite.
Les 6 Principes généraux commencent par une précaution posant d’entrée la notion de
discernement et de réflexion éthique. Il s’agit là de faire remarquer que ce code s’entend
de façon générale et s’applique de façon particulière.
2. Compétence
3. Responsabilités et autonomie
4. Rigueur
5. Intégrité et probité
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objectif, des moyens, et de s’arrêter à cet objectif. L’idée énoncée est aussi de se
questionner sur l’utilisation possible du travail psychologique par un tiers.
L’article 3 fait une liste exhaustive des activités du psychologue et des contextes dans
lesquels il peut intervenir.
Chapitre III aborde les modalités techniques d’exercice. Il n’y a pas de points complexes
dans cette partie.
Pas de difficultés de compréhension à propos de ces articles. Ce qui est repris est la
notion de diffusion de la déontologie, de l’application de celle-ci aux situations de
formation et d’apprentissage et sur l’ensemble des écrits produits pendant la formation.
Il est indiqué également que les étudiants doivent être respectés dans leur position
d’étudiant et non considéré comme patient.
- de conseils: possibilité pour le psychologue d’être éclairé sur les enjeux, les
conséquences, les alternatives à telle ou telle conduite.
- d’une supervision individuelle : travail sur soi dans l’accompagnement des patients
et/ou de groupe
C’est un chapitre compliqué dans lequel nous pouvons nous perdre au regard des
interprétations de la loi.
Tous les professionnels d’une institution sont susceptibles d’être dépositaires des
paroles du patient et tous sont convoqués à des moments d’échanges et de réflexion en
équipe qui construisent cette vision unifiée du patient porteuse de sens.
A cet égard, la place du psychologue n’a rien de spécifique. Il est un des interlocuteurs
avec lequel le patient se raconte. Cependant, pour le psychologue, l’écoute, la manière de
recevoir et de traiter le discours du patient constituent autant de postures spécifiques à
sa pratique. Jusqu’où , sans la contrarier, peut-il ou doit-il, transmettre des informations
pour la compréhension pluridisciplinaire du fonctionnement d’un patient ?
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Le secret professionnel
Les psychologues de la FPH considèrent être tenus au secret professionnel par l'article
L1110-4 du code de santé publique : il indique que [le secret] s'impose [...] à tous les
professionnels intervenant dans le système de santé. Les hô pitaux font partie du système
de santé.
Le secret porte sur : ce que le patient dit directement, ainsi que sur ce que le
psychologue entend ou déduit à propos de ce patient par le biais de la connaissance
d'éléments obtenus auprès d'un autre professionnel lui aussi soumis au secret.
Article 7 :" Les obligations concernant le respect du secret professionnel s’imposent quel
que soit le cadre d’exercice."
Article 19 : "(...) le psychologue évalue avec discernement la conduite à tenir en tenant
compte des dispositions légales en matière de secret professionnel. »
Ce code est une norme déontologique mais pas une norme légale.
Toutefois le dernier ouvrage (Dupont M, Lebrun PB (2019) Droit à l’usage des psychologues)
sur le sujet ne considère pas les psychologues tenus au secret professionnel. Dans tous les cas,
le secret professionnel, même si le psychologue y est soumis, n’est pas opposable à la justice.
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Cet article plus général du code civil concernant le droit au respect de la vie privée est très
certainement celui qui n’est pas discutable et sur lequel s’appuyer dans le quotidien de
la clinique.
Dans tous les cas, pour permettre l’établissement de la relation thérapeutique, il faut un
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cadre, un balisage, des limites qui assure et protège la parole dans l’espace de la
rencontre. Le cadre est une notion issue de la pratique psychanalytique appliquée
ensuite à tous les développements de la psychothérapie.
Le cadre analytique classique est défini par des critères précis dont la confidentialité et
le secret sont des éléments essentiels du dispositif.
Le secret est le ciment d’une cohésion psychique chez le patient. En contenant le contenu
des pensées, le secret devient une sorte de « contenant- contenu » psychique, garant du
sentiment identitaire.
Ê tre exposé à un contenant défaillant met en danger cette relation thérapeutique mais
aussi le psychisme du sujet parfois fragile. La perméabilité des informations, déposées
dans un cadre rassurant et confiant, peut renvoyer le sujet à une éventuelle porosité de
sa propre enveloppe psychique et générer un vécu d’angoisse massif.
Un défaut de contenance met à mal le lien thérapeutique et entraîner chez des sujets une
confusion psychique liée à la réactivation d’une indifférenciation dedans/dehors.
Le secret partagé
Pour remplir sa fonction de contenant, le secret partagé doit comporter des limites
claires et explicites :
Dans un fonctionnement institutionnel, ces limites sont les membres d’une même équipe
soignante. Au-delà , il peut y avoir transgression des droits de confidentialité du patient.
Toutefois, les psychologues travaillant aussi avec les médecins généralistes, il semble
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important de pouvoir éclairer les mouvements psychiques avec lesquels le patient est
aux prises lors du soin.
Il est fondamental de ne pas échanger avec le patient autour de ce que l’on a pu lire dans
les transmissions ou entendre lors des réunions, en somme autour de ce qui constitue la
réflexion d’équipe et qui ne doit rester que dans l’équipe.
Il leur revient alors de juger du bien-fondé à partager ces informations si cela leur paraît
utile à la dynamique de réflexion de groupe.
La discrétion professionnelle porte sur : les faits, infos ou documents dont les agents de
la fonction publique ont connaissance dans l’exercice de leurs fonctions. Ils ne peuvent
être déliés de cette obligation que par décision express de l’autorité dont ils dépendent.
L’obligation de réserve fait aussi partie des obligations de tout fonctionnaire. Elle est
définie comme un principe de neutralité du service public qui interdit au fonctionnaire
de faire de sa fonction l’instrument d’une propagande quelconque. La portée de cette
obligation est appréciée au cas par cas par l’autorité hiérarchique. Cependant, la liberté
d'opinion est garantie aux fonctionnaires (article 6 loi Le Pors)
Toutefois attention:
- avis 2006-1864 du 27 avril 2006 : les notes informelles mais achevées figurant au
dossier médical et ayant concouru à l’établissement d’un diagnostic entrent dans
ce cadre alors même que la qualité du professionnel de santé d’élu auteur n’est
pas avérée.
- avis 2020-2025 du 11 mai 2006 : les bilans psychologiques ne sont pas médicaux
sauf s’ils sont joints à un dossier médical.
(Romano H (2014) le vade-mecum des psychologues )
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Notes personnelles : Ce sont les écrits les plus sujets à confusion.
La dernière jurisprudence 2015 du tribunal administratif de Melun a statué que les notes
personnelles des psychologues font partie intégrante du dossier médical et sont
communicables à la demande. Donc même s’il s’agit de brouillons ou de documents
inachevés et du moment qu’elles participent à l’élaboration et au suivi de la prise en
charge du patient, les notes lui sont communicables.
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Dans le cadre d’une activité libérale, il n’est fait mention de rien. Les notes du
psychologue ne font donc pas partie du dossier médical et entrent dans le cadre du texte
de 2007 article L 111-7 du code de santé publique : tout usager pouvant avoir accès aux
informations le concernant.
(Dupont M, Lebrun PB (2019) Droit à l’usage des psychologues)
Attestation
Cf article 20 du code de déontologie :
Les documents émanant d'un psychologue sont datés, portent son nom, son numéro
ADELI, l'identification de sa fonction, ses coordonnées professionnelles, l'objet de son écrit
et sa signature. Seul le psychologue auteur de ces documents est habilité à les modifier, les
signer ou les annuler. Il refuse que ses comptes rendus soient transmis sans son accord
explicite et fait respecter la confidentialité de son courrier postal ou électronique.
Dossier psychologique
Pas de statut défini par la loi ou la réglementation. La commission d’accès aux documents
administratifs a rendu plusieurs avis sur la place spécifique du dossier psychologique :
« Ne sont pas considérés comme des documents médicaux les documents qui ont été établis
par une autorité administrative et non par un médecin, tels que le rapport d’un psychologue
ou d’un travailleur social, sauf s’ils font partie intégrante d’un dossier médical »
Clé USB
Comme tout professionnel, le psychologue n’a pas le droit de stocker sur un support
numérique, des données susceptibles de permettre l’identification des personnes
concernées, sauf accord de la CNIL. Il est aussi formellement interdit de transférer les
dossiers des patients d’une institution sur une clé USB.
Pour les libéraux, ce transfert n’est autorisé que si et seulement si aucune donné ne
permet d’identifier le patient. La responsabilité pénale des professionnels est engagée.
(Romano H (2014) le vade-mecum des psychologues )
Mais cette liberté est toute relative, car elle demeure balisée par des exigences éthiques
et déontologiques…
- concernant la circulation des informations dans l’équipe ce sont plutôt des « valeurs »
éthiques et déontologiques qui en déterminent le contenu.
Les savoirs acquis doivent se transformer en une parole qui va s’inscrire chaque fois
dans une relation singulière. Une parole pour :
le patient
les proches,
l’équipe,
le médecin avec qui peut se discuter le choix d’une orientation, d’un mode de
prise en charge.
Cet échange, qu’il soit formel ou non, ne peut prétendre au dévoilement de l’intime du
patient. L’échange se situe donc dans cet interstice particulier qui articule
compréhension du sujet et prise en charge : rendre compréhensible les mouvements
inconscients du sujet, éclairer la fonction du symptô me, permettre d’entrer dans une
prise en charge du sujet qui prenne en compte plainte, demande, corps et psyché.
(Barfety-Servignat V (2019) La question du diagnostic psychologique en clinique de la douleur)
Il faut avoir, avant chaque acte de transmission (oral ou écrit), une réflexion éthique, de
penser les conséquences de sa pratique bien plus loin que l’ici et le maintenant.
Finalement l’éthique
Elle ne se réfère pas au collectif mais se définit bien plutô t comme l’art de diriger sa
conduite sur le plan individuel. Elle fait appel au sujet dans sa solitude, sa singularité,
réalisant un acte au plus près de la vérité, de ce qui lui paraît le plus juste, sans qu’un
jugement portant sur le bien ou le mal n’intervienne.
Par ailleurs, alors qu’il existe un statut juridique du corps de l’être humain, il n’existe
aucun statut de la psyché ni de ses productions.
Dans son éthique professionnelle, le psychologue doit être en mesure de faire le tri entre
le possible et l’impossible, entre le permis et l’interdit, savoir dire non lorsque le sujet
n’est pas respecté dans sa dignité, ne pas céder sur ce qui pourrait paraître comme un
intérêt d’ordre général au détriment de la vérité du sujet.
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L’éthique se trouve alors au centre de 3 questions :
Le désir : ce que je veux faire,
Le devoir : ce que je dois faire,
Le possible : ce que je peux faire.
La clinique nous confronte à des situations où ces 3 questions nous mettent en tension
entre :
- nos valeurs et représentations personnelles,
- notre éthique de vie et professionnelle,
- les valeurs de l’autre (patients, autres intervenants institutions, public, politique…).
Articles :
- Barfety-Servignat V (2019) La question du diagnostic psychologique en clinique
de la douleur. Annales Médico-Psychologiques. 177/4 : 352-357
- Bon N, Schoutith I (2019) Faites un écrit ! Le journal des psychologues. 2/364:
18-23
- Cohen P (2016) 30 ans après le titre : le code et la profession. Le journal des
psychologues. 5/337 : 18-25
- Le Bianic T (2013) Une profession balkanisée : les psychologues face à l’état en
France (1945-1985). Politix. 2/102 : 175-207
Sites :
www.codededeontologiedespsychologues.fr
www.sfpsy.org
https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid66177/psychologue-une-
profession-reglementee-en-france.html
http://www.psychologue-legislation.com/statuts.php
http://www.sfpsy.org/-deontologie-et-ethique-de-la-.html
https://psychologues.org/la-profession/
http://www.ffpp.net/index.php?option=com_jdownloads&view=download&id=96&Ite
mid=425
http://www.cncdp.fr
www.ccne-ethique.fr
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