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FINANCES

PUBLIQUES
Paul OMANDJI LOKONDE
Professeur des Universités
Tél 0999934006 / paulomandji@yahoo.fr
Paul OMANDJI LOKONDE
DIPLÔMES UNIVERSITAIRES
- DOCTEUR DBA : IAE JEAN MOULIN/BSI
- DOCTEUR PH.D GESTION : HESAM UNIVERSITE/PARIS
- DEA EN GESTION : UNIVERSITE DE KINSHASA
- DOUBLE MASTER : UPC ET UCCM
- CHERCHEUR CERTIFIE : UNIVERSITE TECHNOLOGIQUE DE SYDNEY

FORMATIONS SPECIALISEES
- FISCALITE : ENF & CEPETEDE
- FINANCES PUBLIQUES : ENA/PARIS
- AUDIT ET MAITRISE DES RISQUES : IFACI/PARIS
- EVALUATION DES ADMIN. FISCALES : FMI/BANQUE MONDIALE
- PASSATION DES MARCHES PUBLICS : ARMP/CAPER/SENEGAL
- MANAGEMENT ET LEADERSHIP : SETYM/CANADA
- GOUVERNANCE, RISQUES ET CONTRÔLE : IFACI/IIA/PARIS
PROFESSION
RESPONSABLE D’AUDIT INTERNE ET FORMATEUR
DES FORMATEURS
DIRECTION GENERALE DES IMPÔTS

ENSEIGNEMENTS
- FISCALITE ET DEVELOPPEMENT (DEA 2-FASEG) : UNIKIN (EXPERT)
- FINANCES PUBLIQUES (G2, A3 ET G3) : UNIKIN, UCCM, URKIM
- ENTREPRENEURIAT (L1 FISCALITE ET COMO) : UNH ET URKIM
- FISCALITE ET GESTION DE L’ENTREPRISE (L2 ECOFI) : UCCM
- CONTRÔLE DES SERVICES-LEADERSHIP-FINANCES : DGI
- ORGANISATION DE LA DGI ET ENJEUX DES REFORMES : ENF
- AUDIT INTERNE ET GESTION DES RISQUES : UNH

D
G
EXPERTISES ET DOMAINE DE RECHERCHE
- FINANCES PUBLIQUES ET MANAGEMENT FISCAL

- AUDIT ET INSPECTION DES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES

- ENTREPRENEURIAT DES JEUNES DIPLÔMES

- ACCOMPAGNEMENT DES PME EN ENVIRONNEMENT HOSTILE

- FORMATION ANDRAGOGIQUE
OBJECTIFS DU COURS

A la fin de ce cours, l’étudiant sera capable de comprendre :

◦ les grandes théories et principes en matière de finances


publiques depuis ses origines jusqu'à ce jour ;

◦ la manière dont l'Etat mobilise les ressources publiques


(recettes) et les affecte (dépenses publiques) pour assumer sa
responsabilité financière et socio-politique vis-à-vis de
l’ensemble des besoins de la communauté ;
OBJECTIFS DU COURS

◦ l’importance et la nécessité de la bonne gouvernance des


finances publiques pour la croissance économique et le
développement national ;
◦ l'importance de l'adhésion active et enthousiaste de toutes
les personnes, physiques ou morales (fonctionnaires comme
contribuables) impliquées dans la démarche "finances
publiques - bien être communautaire" ;
◦ les textes et procédures de gestion des ressources et
dépenses publiques congolaises au niveau du
Gouvernement central, des Provinces et des Entités
Territoriales Décentralisées.
PLAN DU COURS
INTRODUCTION GENERALE
Chapitre 1. DIFFERENTES CONCEPTIONS DES FINANCES PUBLIQUES
Chapitre 2. NOTIONS DE RESSOURCES PUBLIQUES
Chapitre 3. NOTIONS DE DEPENSES PUBLIQUES
Chapitre 4. NOTIONS DE L’IMPÔT COMME PRINCIPALE RESSOURCE PUBLIQUE

Chapitre 5. CONSIDERATIONS GENERALES SUR LE BUDGET DE L’ETAT


Chapitre 6. REFORME DES FINANCES PUBLIQUES EN RDC

Chapitre 7. LOI DE FINANCES DU POUVOIR CENTRAL

Chapitre 8. PROCESSUS BUDGETAIRES DES ENTITES LOCALES

Chapitre 9. PERFORMANCE DES FINANCES PUBLIQUES

CONCLUSION GENERALE
Introduction Générale
Parler des finances publiques c’est aborder les questions liées aux affaires
financières de l’Etat, questions à la fois politiques, économiques, sociales,
diplomatiques et historiques.
La notion de finances publiques pose trois questions majeures, à savoir,
comment :
◦ mobiliser les ressources publiques ;
◦ affecter lesdites ressources ;
◦ faire en sorte que cette mobilisation et cette affectation des ressources
puissent créer le bien être social et national.
Définition de Finances publiques
Le mot « finance » dérive du verbe finer qui signifie payer. Il a
pour synonyme paiement et désigne la ressource pécuniaire.

La finance (singulier) désigne la bourse de valeurs, tandis que


les finances (pluriel) désignent l’ensemble de ressources et
dépenses de l’Etat.

Les finances publiques c’est l’ensemble des règles gouvernant


les finances de l’Etat, des collectivités locales, des organismes
de sécurité sociale, des établissements publics et de toutes
autres personnes morales de droit public.
DEFINITION DES FINANCES PUBLIQUES SOUS DIVERS ANGLES

1. Définition des juristes modernes:


Les finances publiques couvrent l'étude des moyens et des mécanismes par lesquels les
collectivités publiques déterminent leurs dépenses, les couvrent et en répartissent la
charge entre les citoyens
Les finances publiques sont une science qui étudie l'activité de l'Etat dans ce sens qu'il
emploie des techniques particulières dites techniques financières: dépenses, taxes,
impôts, emprunts, procédés monétaires, budget.

2. Définition de la conception socio-économique


L'étude des décisions, de leurs moyens d'exécution par lesquels les gouvernants assurent
la répartition entre les groupes sociaux des charges publiques résultant de la gestion
administrative et du développement économique et social de l'ensemble national.
DEFINITION DES FINANCES PUBLIQUES SOUS DIVERS ANGLES

3. Définition économique
L'étude des moyens par lesquels l'Etat cherche de réaliser, en même temps que la
couverture des dépenses par les ressources publiques, des interventions dans le
domaine économique et social.
L'instrument de la gestion financière de l'Etat qui fournit aux services les moyens d'assurer
leurs missions et d'effectuer sur les agents économiques, par l'impôt et l'emprunt, le
prélèvement nécessaire pour pourvoir à ses besoins.

4. Définition salon le Professeur KIBUEY


Une science qui étudie les règles et les opérations relatives aux deniers publics
et utilise les techniques financières en vue d'assurer, en même temps la
couverture des dépenses par les ressources publiques et leur répartition entre
les individus, les interventions économiques, financières, politiques et sociales
Relation entre les finances et les autres sciences sociales

C’est à la faveur de la poussée « scientiste » de la fin du 19ème et du


début du 20ème, ainsi que de la montée en puissance depuis le fin du
17ème d’un droit budgétaire considéré comme la pierre angulaire de
la construction de l’Etat parlementaire libéral, que les finances
publiques furent désignées comme une science à part entière, la
science des finances.

Les finances publiques ou la science financière constituent une


véritable discipline de carrefour des disciplines qui concourent à sa
constitution : le Droit, les Sciences économiques, la Science Politique,
la Sociologie et les Relations Internationales.
FINANCES PUBLIQUES

Finances des Administrations publiques

1. L'ETAT Science sociale en relation avec d'autres 3. Les collectivités


sciences sociales territoriales (provinces
et ETD)
DROIT ECONOMIE

Codification des Les données


règles juridiques dans économiques en vue
un contexte normatif de l'orientation du
budget vers un choix 4. Les
rationnel établissements
SCIENCE POLITIQUE administratifs locaux
SOCIOLOGIE
Influence de Influence de
l'idéologie politique l'environnement social
2. Les et du pouvoir et des groupes
étatique sociaux
établissements 5. La Sécurité Sociale
publics (dans une certaine
RELATIONS INTERNATIONALES
administratifs mesure)
Application des règles internationales et de la
nationaux
diplomatie financière
Divergences et convergences entre les finances publiques et
les finances privées
FINANCES PRIVEES FINANCES PUBLIQUES
Recherchent le profit maximal, la Satisfaction de l’intérêt général.
satisfaction de leurs besoins
Objectifs personnels. Le coût et Le Le coût et le rendement sont
d’action rendement sont déterminantes secondaires.
Moyens Fondent : les contrats. L’Etat met en œuvre des moyens de
d’action contrainte, d’autorité.
DIVER-
Les ressources sont limitées. L’Etat n’est pas limité. Peut dépenser
GENCE
Conditions Peuvent faire faillite et acculés à plus qu’il ne recouvre. Peut recourir à
d’action la banqueroute la contrainte. Il ne peut faire faillite.
Le principe de la réduction des coûts régit les privés et le public.
Objectifs L’accroissement des dépenses publiques incite l’Etat à se préoccuper
D’action des problèmes de coût et de rendement.
Moyens Les deux se livrent à la concurrence avec les banques par le
CONVER-
D’action désengagement du Trésor
GENCE Conditions La nature du contrôle évolue : le contrôle de la régularité des
d’action opérations et le contrôle de la qualité de la gestion).
Chap. 1.

DIFFERENTES CONCEPTIONS
DES FINANCES PUBLIQUES
Chap. 1. DIFFERENTES CONCEPTIONS DES FINANCES PUBLIQUES

TROIS CONCEPTIONS

1. La conception Classique : ADAM SMITH


2. La conception modern : J.M KEYNES
3. La conception néolibérale classique : M. FRIEDMAN
1.1. CONCEPTION CLASSIQUE

1. Maître à penser : Adam Smith (1723-1790)

2. Epoque : 18ème siècle

3. Fondement de la conception : - Libéralisme économique


- Pas de déficit budgétaire ni de
création monétaire
4. Type de pouvoir Etatique : Etat gendarme

5. Missions de l’Etat : Missions régaliennes (justice, sécurité,


éducation, administration, infrastructures)
1.1. CONCEPTION CLASSIQUE

6. Nature de dépenses : Dépenses homogènes de fonctionne-


ment (charges traditionnelles)

7. Nature des ressources publiques : Impôts et taxes

8. Nature de Budget : Budget neutre, improductif, fermé et équilibré

9. Critiques : Lois du marché imparfaites, persistance des injustices.


Les dépenses se sont diversifiées et les recettes devraient
l’être aussi.
1.2. CONCEPTION MODERNE

1. Maître à penser : John Maynard Keynes (1883-1964)


Adolphe Wagner

2. Epoque : 19ème siècle

3. Fondement de la conception : - Intervention de l’Etat dans


l’économie
- Rôle stabilisateur
4. Type de pouvoir Etatique : Etat providence

5. Missions de l’Etat : Soutenir la demande


1.2. CONCEPTION MODERNE

6. Nature de dépenses publiques : - Dépenses de fonctionnement


- Dépenses d’investissement
- Dépenses de transfert
7. Nature de ressources publiques : Impôts, taxes, emprunt et émission
monétaire

8. Nature de Budget : Budget interventionniste, productif,


déséquilibré, ouvert et admission du
déficit.
9. Critiques : Accroissement du déficit budgétaire, interventionnisme de
l’Etat crée le gaspillage des ressources et enfreint les libertés
individuelles.
1.3. CONCEPTION NEOLIBERALE CLASSIQUE
1. Maître à penser : Milton Friedman (1912-2006)

2. Epoque : 20ème siècle

3. Fondement de la conception : - Libéralisme économique


- Réforme économique
- Autonomie des collectivités locales

4. Type de pouvoir Etatique : Etat Réformateur (économique et


institutionnelle)

5. Missions de l’Etat : Soutenir la production


1.3. CONCEPTION NEOLIBERALE CLASSIQUE

6. Nature de dépenses publiques : - Dépenses de fonctionnement


- Dépenses d’investissement
- Dépenses de transfert

7. Nature de ressources publiques : Impôts, taxes, emprunts

8. Nature de Budget : Budget incitatif, stratégique,


performant et réformateur
9. Critiques : pas encore signalées.
Chap. 2.

CLASSIFICATION DES
RESSOURCES PUBLIQUES
Chap. 2. CLASSIFICATION DES RESSOURCES PUBLIQUES

On entend par ressources de l’Etat, l’ensemble de revenus


faisant partie de son patrimoine privé ou public.

Les finances publiques, en général, distinguent trois


catégories des ressources publiques.
1° Les ressources permanentes
2° Les ressources exceptionnelles
3° Les ressources du Trésor
Les ressources dites permanentes ou propres ou ordinaires ou encore
définitives parce qu’elles sont mobilisées, non seulement toute l’année
fiscale, mais aussi parce qu’elles constituent les moyens financiers les plus
sûrs de l’Etat.

Face à l’insuffisance des ressources propres, le recours au financement


extérieur ou intérieur constitue la voie obligée pour résoudre les questions
de développement. D’où les ressources exceptionnelles.

On entend par Trésor, le service public qui a pour mission principale


d’opérer l’exécution des encaissements et des décaissements et de
veiller à l’existence de disponibilités suffisantes pour faire face aux
engagements de l’Etat (Prof. Bakandeja).
Il découle que le Trésor a pour missions, notamment, d’éviter que l’Etat
soit en cessation de paiement, en impasse budgétaire et de capitaliser
les masses des fonds logés dans son compte à la Banque Centrale dans
les marchés financiers. D’où les ressources du Trésor.
Chap. 2. CLASSIFICATION DES RESSOURCES PUBLIQUES

Ressources publiques

Ressources
Ressources permanentes Ressources du Tresor
exceptionnelles

Ressources
Taxes administratives Emprunts publics
monétaires

Ressources Avances de
Dons et legs la Banque
domaniales
Centrale

Impôts Aides publiques Ressources


financières
Ressources de la Aides
parafiscalité bilatérales Bons de trésor

Dépôts et
Aides multilaté-
comptes
rales
courants
bancaires
Ressources domaniales

◦ Par recettes domaniales on entend toutes les recettes que l’Etat tire
de l’exploitation de son domaine public ou privé.

◦ Le domaine public comprend tous les biens de l’Etat qui ne sont pas
susceptibles d’appropriation privée, c'est-à-dire les biens que l’Etat
ne peut pas vendre ou aliéner. Par exemple : les routes, ponts et
chaussées, musées, parcs nationaux, cours d’eau, etc.

◦ Le domaine privé est formé de l’ensemble des biens de l’Etat non
affectés à l’usage public. Dans cette catégorie on compte par
exemple les actions, les titres, les biens abandonnés, les entreprises
publiques et d’économie mixte…
Ressources domaniales
◦ Deux catégories des ressources domaniales :

1°. Les ressources domaniales proprement dites, lesquelles comprennent :

- les revenus du domaine immobilier : location ou vente d’une maison ou


d’un appartement ;
- les revenus des participations financières : les dividendes et intérêts tirés
des actions et obligations détenues dans certaines entreprises publiques
ou d’économie mixte ;
- les intérêts et amortissements des prêts et avances accordés par l’Etat
aux entreprises.

2°. Les revenus des exploitations (entreprises et services) industrielles et


commerciales : les entreprises publiques et les services publics industriels.
Taxes administratives

Mais d’une manière générale, on entend par taxe


administrative, une rémunération en faveur d’une personne
morale publique pour un service rendu par elle (Bakandeja). La
taxe est le prix pour un usager de service public.

La taxe administrative est différente du prix payé pour l’usage


d’un service public selon la distinction de celui-ci (l’usage). Il
existe ainsi des différences entre le prix payé par l’étudiant pour
le fonctionnement du service de l’enseignement et les frais
payés par un commerçant qui utilise le service de l’abattoir.
Dans le 1er cas, il s’agit d’une taxe administrative tan disque
dans le second cas il s’agit du prix payé pour l’achat d’un
service.
Ressources de la parafiscalité

On peut définir la parafiscalité comme étant un


prélèvement opéré par la loi sur les revenus de certaines
personnes ou certains organismes et versés au profit des
certaines institutions ou organismes expressément
désignés.

Ainsi ces organismes ont la possibilité de fonctionner c'est-


à-dire de remplir les missions leur fixées par l’Etat grâce à
ces ressources (Mubake M.).
Ressources d’impôts
◦ Parmi les ressources permanentes de l’Etat, l’impôt constitue, la principale
ressource publique et la plus sûre à la quelle tout Etat accorde importance à telle
point que sa gestion est entourée, non seulement de beaucoup de précautions,
mais aussi et surtout des contraintes autoritaires qui s’appliquent à tous les
contribuables.

◦ Les impôts existent ; ils sont de tous les temps et de tous les lieux. Il est donc inutile
d’épiloguer sur l’existence d’une société qui n’aurait pas d’impôts, ce paradis
terrestre dont rêve l’humanité et qui dans notre cas serait le paradis fiscal. Payer
ses impôts est une obligation de citoyen (COZIAN).

◦ L’existence de l’impôt est intimement liée à l’existence d’un peuple organisé.


L’impôt est à la fois un fait politique, social et économique qui accompagne
toute une société organisée autour d’un pouvoir doté des institutions politiques,
juridiques et économiques. comme le confirme J. Schumpeter lorsqu’il souligne
que « l’histoire fiscale d’un peuple constitue une part essentielle de son histoire
tout court » (Schumpeter J.).
Ressources exceptionnelles

Face à l’insuffisance des ressources propres, le recours au


financement extérieur ou intérieur constitue la voie obligée
pour résoudre les questions de développement.

Pour mobiliser ces ressources, l’Etat a plusieurs possibilités :


- Recourir à l’emprunt public international;
- Demander de l’aide extérieure;
- Bénéficier des dons et legs.
Ressources issues des emprunts publics

◦ L’emprunt public international permet généralement de


financer des programmes d’investissement ou des grands
chantiers (infrastructures, recherches, défense nationale,
industrie, des grosses commandes faites aux entreprises en
faveur de l’Etat et de ses Entités locales).

◦ Le danger de l’emprunt est qu’il risque d’alourdir la dette et


poser le problème de remboursement pour les générations
futures sans aucune certitude sur le retour à la croissance. Par
ailleurs, l’emprunt pourrait peser sur les contribuables, qui
supporteraient plus d’impôts pour faciliter le remboursement.
Ressources issues des dons et legs

Un pays peut bénéficier des dons ou legs provenant d’autres pays ou


des particuliers dans le cadre des actions humanitaires et des
interventions diverses en faveur des populations fragiles ou victimes
des calamités naturelles, des effets de la guerre ou des maladies.

Dans la plupart des cas, pour prévenir tout dérapage et s’assurer que
ces dons profitent directement aux concernés, ils sont distribués par le
canal des organisations humanitaires internationales mondialement
connues et des Organisations Non Gouvernementales locales.
Ressources du Trésor

On entend par Trésor, le service public qui a pour mission principale d’opérer
l’exécution des encaissements et des décaissements et de veiller à l’existence de
disponibilités suffisantes pour faire face aux engagements de l’Etat.

Généralement le Trésor joue quatre fonctions :


- une fonction de caisse : mouvements d’entrées (recettes publiques) et des sorties
(dépenses publiques) pris en charge par le Comptable public ;
- une fonction bancaire : veiller à l’alimentation et à l’équilibre de la trésorerie
publique suite au décalages entre les mouvements des recettes et des dépenses ;
- une fonction de régulation des fonds publics : faire face aux paiement des dettes
publiques à l’échéance ;
- une fonction monétaire : créer les liquidités monétaires pour financer les déficits
budgétaires.
Deux categories des ressources du Trésor

Il existe deux catégories des ressources du Trésor : les ressources


financières d’un côté et les ressources monétaires de l’autre.

Les ressources financières ou ressources non négociables sont


de deux natures : les dépôts et comptes courants de l’Etat ou
dépôts dits « des correspondants » et les bons du trésor.

Les ressources monétaires sont constituées par des avances de


l’institut d’émission (la Banque Nationale) et servent comme les
bons du Trésor, à pallier à l’insuffisance des ressources fiscales
pour permettre à l’Etat de réaliser ses objectifs.
Ressources financières : dépôts et comptes courants bancaires
Les dépôts et comptes courants constituent les services de caisse de l’Etat.
Ainsi, le trésor reçoit au nom de celui-ci, les recettes budgétaires et un
certain nombre de dépôts effectués, soit obligatoirement par les services
publics, soit volontairement par des personnes privées. Les sommes
concernées sont versées aux comptes courants que le Trésor public
possède à la Banque Centrale (siège ou succursale).
Ce compte Courant sert à recevoir tous les paiements en faveur de l’Etat
et, d’autre part, à alimenter, par des jeux d’écritures, les caisses des
comptables publics. Le Trésor reçoit des instructions de l’ordonnateur
principal (le Ministre des finances) ou son délégué pour mouvementer ces
comptes et procéder à l’exécution du budget et au paiement de la dette
publique.
Ce compte ne doit être à découvert sinon alors l’Etat se retrouverait dans
l’impasse budgétaire (en cessation de paiement), chose grave. Cette
responsabilité implique donc que le Trésor veille à l’alimentation et à
l’équilibre de la trésorerie.
Ressources financières : Bons de trésor
Les bons du Trésor sont constitués des liquidités que peut se procurer l’Etat
en faisant appel au crédit à court et à moyen termes remboursables dans
un délai minimum de trois mois et maximum de cinq ans moyennant des
intérêts. Dans ce cas l’Etat propose aux tiers l’achat des bons
spécialement émis par lui à cet effet.

Lorsque le taux d’inflation est très élevé, les bons du trésor ne sont plus
attrayants, car on y gagne moins que si on investissait autrement cet
argent.

Il est à noter que les bons du Trésor constituent une garantie sûre et
présente moins de risque pour les souscripteurs. Par ailleurs, si la valeur du
remboursement dépasse la valeur des souscriptions nouvelles, les bons du
trésor constituent alors, pour le Trésor, un surplus de charges qu’un
supplément des ressources.
Ressources monétaires : avances de l’Institut de l’émission
Si ses caisses sont vides, l’Etat peut créer la monnaie en demandant à la Banque
Centrale de lui faire des avances au titre des monnaies en attendant la rentrée
des devises. La Banque Centrale imprime ainsi des billets de banque et les remet
au trésor, moyennant une reconnaissance de dette par celui-ci.

La création monétaire dite « recours à la planche à billet » suppose l’insuffisance


de toutes les autres ressources (impôt, taxes, emprunts).

Cependant, cette pratique est très dangereuse car elle crée le déséquilibre entre
l’offre et la demande de la monnaie ; ce qui constitue une source d’inflation.

Le recours aux avances de la Banque Centrale constitue un procédé, non


seulement inflationniste, mais surtout synonyme de la faillite de l’Etat (M. Bouvier).
C'est dans ce contexte que la loi relative aux finances publiques congolaises
interdit formellement le recours aux avances de la Banque Centrale.
Chap.3.

NOTIONS DES DEPENSES


PUBLIQUES
Chap.3. NOTIONS DES DEPENSES PUBLIQUES

La tendance à dépenser est une tendance fondamentalement


inscrite dans le fonctionnement de l’Etat et la derive est d’une
puissance que l’on n’imagine pas, sauf quand on l’a véritablement
vue dans sa synthèse.

Pour définir les dépenses publiques, il faut savoir distinguer d’abord les
différents types de besoin pour lesquels ces dépenses sont engagées.
NOTIONS DE BESOIN PUBLIC

Besoins privés : concerne la satisfaction d’un individu ou


d’une personne

Besoins collectifs : satisfaction d’une collectivité


sociale, un regroupement d’individus ou une activité
professionnelle.

Besoins publics : vise la satisfaction de toute la


communauté
NOTIONS D’UTULITE PUBLIQUE

Utilité d’ordre public : concerne celle dont on ne peut


pas apprécier la répercution sur l’économie nationale.
Exemple: l’armée nationale.

Utilité d’intérêt général : concerne celle qui


augmente les commodités mises à disposition du
public. Exemple: une autoroute au lieu d’une route.

Utilité d’intérêt particulier : concerne une catégorie


spécifiée par un acte réglementaire. Exemple: les
chômeurs
DEFINITION D’UNE DEPENSE PUBLIQUE : points de vue divergents

Pour les classiques : Une dépense publique est une dépense faite dans un
but d’intérêt général et l’auteur doit être une personne publique.

Pour les modernes : Une dépense publique est une dépense faite dans le
but d’intérêt général, mais exécutée aussi bien par l’Etat que par les
privés

De manière générale, les dépenses publiques sont celles exécutées au


nom du pouvoir central, des provinces et des ETD. Elles sont imputées à
leurs budgets et sont soumises aux règles et procédures de droit
budgétaire et aux dispositions légales et réglementaires
DEUX CONCEPTIONS DE DEPENSE PUBLIQUE

Pour les classiques : Une dépense publique est une


dépense de consommation car l’Etat ne doit pas
produire. La consommation de l’Etat correspond à une
destruction des richesses. D’où la méfiance.

Pour les modernes : Une dépense publique n’est pas


destructrice des richesses, mais d’éventuels facteurs
de progrès économique et social
CLASSIFICATION GENERALE DES DEPENSES PUBLIQUES

Dépenses
publiques

Classification Classification
administrative économique

Dépenses de Dépenses de
production ou fonctionnement ou
Classification Classification Dépense de
d'investissement ou de consommation
organique fonctionnelle transfert
en capital ou ou dépenses
d'équipement courantes
ACCROISSEMENT DES DEPENSES PUBLIQUES

Selon la loi de Wagner, « la croissance économique


s'accompagne d'une hausse des dépenses publiques plus
que proportionnelle à celle du Produit Intérieur Brut (PIB).
En effet, de nouveaux besoins apparaissent non pris en
charge par l'initiative privée (action sociale, éducation,
...) ».
Ce qui a caractérisé l’époque contemporaine, c’est d’une
part l‘amplification et l’accélération de ce phénomène, et
d’autre part, l’existence d’effets de seuil : la progression
des dépenses s’effectue par sauts successifs
ACCROISSEMENT DES DEPENSES PUBLIQUES

Face à cet accroissement des dépenses


publiques, il se pose trois questions importantes :

1°. Comment peut-on mesurer l’accroissement


des dépenses publiques ?
2°. Quelles sont les causes de cet accroissement ?
3°. Quelles sont les limites de cet accroissement ?
MESURE D’ACCROISSEMENT DES DEPENSES PUBLIQUES

Pour mesurer l’accroissement des dépenses publiques, on se réfère à deux types


d’accroissement :
◦ l’accroissement apparent et accroissement réel ;
◦ l’accroissement relatif et accroissement absolu.
L’accroissement apparent résulte de la présentation des données d’une année à une
autre sans tenir compte de l’inflation monétaire tandis que l’accroissement réel résulte
des corrections faites qui tiennent compte de l’inflation monétaire.
La différence entre l’accroissement relatif et l’accroissement absolu résulte de la
comparaison très intéressante qu’il faut réaliser entre l’accroissement des dépenses en
rapport avec certaines données de l’économie nationale telles que l’effectif de la
population, la production nationale brute ou nette, le revenu national etc. C’est cela
l’accroissement relatif.
Le contraire c’est l’accroissement absolu.
CAUSES DE L’ACCROISSEMENT DES DEPENSES PUBLIQUES
Trois causes principales de l’accroissement des dépenses publiques :
◦ le développement du rôle de l’Etat ;
◦ l’influence du progrès technique ;
◦ l’évolution du contenu des dépenses publiques.
L’augmentation du rôle de l’Etat dans les activités économiques et sociales est une des
causes premières de l’accroissement des dépenses publiques (extension de la charge
de l’Etat dans les domaines réservés aux privés, aux particuliers et dans les activités
nouvelles qu’il ne peut pas laisser aux particuliers)
Le progrès technique notamment en matière militaire et de santé publique, le citoyen
demande toujours plus d'interventions publiques, les nouvelles dépenses s'ajoutent aux
anciennes qui ne disparaissent pas (rigidité budgétaire).
le contenu des dépenses publiques est lié à l’évolution des doctrines en matière des
dépenses publiques (dépenses de fonctionnement, dépenses d’investissement et
dépenses de transfert).
RISQUES ET BIENFAITS DES DEPENSES PUBLIQUES
Risques de la dépense publique
◦ Elles pèsent sur le développement économique : elles peuvent freiner la
croissance en favorisant une allocation moins productive des ressources de
la collectivité.
◦ Elles ont des effets pervers sur la formation du capital : Toute dépense
supplémentaire doit être, en effet, financée, soit par des nouveaux
prélèvements fiscaux, soit par l’emprunt. Ce qui exige pour l’Etat de capter
l’épargne privée. C’est ce qu’on appelle l’effet d’éviction ;
◦ Elles ne contribuent pas nécessairement à la solution des problèmes
auxquels elles sont censées apporter une réponse (chômage ou exclusion) :
Bienfaits de la dépense publique
- Les dépenses publiques permettent de soutenir la demande.
- Un surplus des dépenses publiques, peut, dans des secteurs stratégiques,
contribuer à améliorer la productivité des entreprises privées.
Chap.4.

CONSIDERATIONS GENERALES
SUR LE BUDGET DE L’ETAT
Chap.4. CONSIDERATIONS GENERALES SUR LE BUDGET DE L’ETAT

Les ressources et les dépenses publiques constituent


l’ensemble des moyens dont dispose l’Etat soit pour
régulariser le fonctionnement de l’économie nationale,
soit pour l’orienter vers le développement à travers la
croissance économique.

Cette action financière de l’Etat ne se fait pas facilement,


d’où la nécessité de mettre en œuvre un cadre
permettant l’utilisation rationnelle des moyens. C’est ce
cadre qui constitue le budget de la nation.
4.1. DEFINITION DU BUDGET

Le terme budget vient du mot anglais « budget » qui signifie « balance


des besoins et des ressources de l’Etat ». Selon le Dictionnaire
historique de la langue française, le mot budget viendrait du vieux
français « bougette » qui signifie petit sac de cuir (accroché à la
ceinture de l’habit d’une personne, contenant de la menue monnaie
lui permettant de faire face aux dépenses prévisibles de la journée).

Le mot a pris son sens financier dans un pamphlet intitulé « The Budget
Opened », dans lequel le premier Ministre Britannique R. Walpole était
comparé à un charlatan ouvrant une besace de remèdes miraculeux
et d’attrape nigauds. (Dictionnaire le Robert)
4.1. DEFINITION DU BUDGET
Selon le Prof KIBUEY, le Budget est l'acte par lequel sont prévues et autorisées les
dépenses et les recettes annuelles de l'Etat en vue de réaliser l'allocation optimale
des ressources et des dépenses et de poursuivre les objectifs économiques,
financiers, politiques, socioculturels déterminés à partir des options fondamentales
initialement levées par l'Etat.

Selon le règlement général de la comptabilité publique, « le budget est l’acte par


lequel sont prévues et autorisées les recettes et les dépenses annuelles de l’Etat ou
des autres services que les lois assujettissent aux mêmes règles ».

La loi n° 11/011 du 13 juillet relative aux finances publiques de la RDC définit le


budget comme « un document contenant les prévisions des recettes et des
dépenses du pouvoir central consolidées avec celles des provinces ».

Ainsi le budget comprend, entant que balance, deux parties : les ressources et les
dépenses.
4.1. DEFINITION DU BUDGET SELON LA LOFIP

BUDGET DE L'ETAT

BUDGET DU
BUDGET POUVOIR
PROVINCIAL CENTRAL
(Gouvernement)

EDIT BUDGETAIRE DECISION


BUDGETAIRE
(Province)
(ETD)
4.2. LE BUDGET COMME ACTE D’EXPRESSION DE L’ETAT

Acte de
gestion

Acte Acte
démocrati- juridique
que
BUDGET
Acte
Acte d'expression Acte
de l'Etat d'autorisa-
politique
tion

Acte
économique
4.2. LE BUDGET COMME ACTE D’EXPRESSION DE L’ETAT
Entant qu’acte de gestion, le budget est une prévision d’activités par ce qu’il
consiste à prévoir les recettes et les dépenses.
La prévision budgétaire de l’Etat répond à trois préoccupations principales : quels
services et quels biens l’Etat va-t-il mettre gratuitement à la disposition de la
collectivité ou des usagers, qui supportera, et par quels moyens, le coût de
financement, quelles en seront les conséquences pour l’économie globale et les
relations financières extérieures à la nation
Le budget est un acte économique en ce qu’il établit un plan prévisionnel des
recettes et des dépenses dans le cadre de grands équilibres macro-économiques
poursuivis par le Gouvernement.
Le budget comme acte politique est, non seulement la traduction financière d’un
certain choix de société, mais aussi elle offre au Parlement une garantie politique,
puisqu’elle sauvegarde au moins en théorie, son monopole de décision.
Entant qu’acte démocratique, le budget est élaboré, conçu, adopté et voté par
les décideurs politiques (gouvernement et parlement).
4.2. LE BUDGET COMME ACTE D’EXPRESSION DE L’ETAT

Le caractère législatif de l’acte budgétaire apparaît comme la


conséquence nécessaire de l’existence d’un régime représentatif : le
consentement annuel à l’impôt et le vote annuel des dépenses
permettent au législatif de contrôler l’action de l’Exécutif.
Le budget est un acte juridique car il est encadré par le droit et prend
la forme d’une loi aussi bien dans son contenu que dans ses effets.
Un acte d’autorisation suppose que l’existence d’un organe
délibérant (Parlement) agissant par voie d’autorisation et un organe
exécutif (Gouvernement) chargé de traduire, en faits la volonté de
l’organe délibérant. En adoptant le budget, l’assemblée délibérante,
autorise l’exécution des opérations qui y figurent.
4.3. TYPES DE BUDGET DE L’ETAT

Budgets
annexes

Comptes
spéciaux

Budget
général
4.3. TYPES DE BUDGET
Il existe trois types de Budget de l'Etat, à savoir : le budget
général, les budgets annexes et les comptes spéciaux.
A. Budget général :
C’est l’ensemble du plan financier de l’Etat et qui présente d’un
côté, les ressources de l’Etat et de l’autre, leur utilisation. Le
budget général enregistre quelle que soit leur nature, les
recettes et les dépenses de toutes les institutions de la
République, des services centraux où qu’ils se trouvent et, pour
les budgets des Entités Territoriales Décentralisées, de tous leurs
organes respectifs ainsi que leurs services locaux. L'ensemble
des recettes couvre l'ensemble des dépenses, sans aucune
affectation de leur produit à des dépenses particulières.
4.3. TYPES DE BUDGET
B. Budget annexe :
C’est un document reprenant les prévisions des recettes et des dépenses d’un service
auxiliaire de l’Etat (non dotés de la personnalité juridique) dont l’activité tend
essentiellement à produire des biens ou à rendre des services donnant lieu à un
paiement sous forme de redevances. Tel est le cas des Universités et Instituts Supérieurs,
des Hôpitaux de l’Etat ou tout autre organisme auxiliaire.
Les budgets annexes sont présentés en deux sections : la section des opérations
courantes et celle des opérations en capital. La section des opérations courantes
retrace les recettes et les dépenses d’exploitation et celle des opérations en capital
retrace les dépenses d’investissement et les ressources affectées à ces dépenses.
C. Comptes spéciaux :
Les comptes spéciaux retracent les opérations budgétaires financées au moyen des
recettes particulières en relation directe avec les dépenses concernées ou des prêts et
avances consentis par l’Etat à une personne physique ou morale.
Tel est le cas de Fonds national d’entretien routier, Fonds de promotion de l’industrie,
Fonds de promotion culturelle, Fonds de promotion à l’éducation nationale, Fonds
social de la République, Fonds de contrepartie, la FECOFA, la FEBACO, le PNMLS etc.
Ces comptes sont rattachés à un Budget général.
4.4. FORMES DE BUDGET

BUDGET
ORDINAIRE

BUDGET FORMES COMPTES


EXTRAORDI- DE HORS
NAIRE BUDGET
BUDGET

COMPTES DE LA
NATION
4.4. FORMES DE BUDGET

A. Budget ordinaire
Il comprend les voies et moyens, c'est-à-dire des ressources et
les dépenses ordinaires. Pendant que le budget des voies et
moyens prévoit l’évaluation des recettes ordinaires, c'est-à-dire
un état détaillé des droits et produits à recouvrer au cours
d’une année, le budget des dépenses prévoit les dépenses
nécessaires à la bonne marche des services publics aussi bien
au niveau central qu’au niveau décentralisé.

B. Budget extraordinaire ou budget d’investissement


Il prévoit d’une part les recettes provenant de l’aliénation des
valeurs capitales du domaine ou encore provenant de
l’emprunt ; et d’autre part, toutes les dépenses qui, en principe,
ont pour effet d’augmenter la valeur du patrimoine de l’Etat.
4.4. FORMES DE BUDGET
C. Comptes hors-budget
Ils sont constitués des opérations publiques qui ne peuvent être
rattachées au budget en recettes comme en dépenses. Ces
comptes comprennent les comptes courants, les sous-comptes du
Trésor, des Entités Territoriales Décentralisées, des régies et divers
comptes de trésorerie attribués à certains organismes ouverts auprès
des banques agréées.
D. Budget autonome
Au sens strict du mot, le budget autonome est un budget d’une
personne publique distincte de l’Etat. Ses comptes prévisionnels ne
sont donc pas intégrés dans la loi de finances. C’est le cas des
budgets des établissements publics à gestion commerciale ou
industrielle. Ce budget, contrairement au budget annexe est
préparé par l’établissement concerné et non par le gouvernement.
4.4. FORMES DE BUDGET

E. Comptes de la nation
Il s’agit d’un document qui analyse les prévisions des ressources de
l’Etat et leur emploi. Ils débouchent sur une meilleure
connaissance de différentes ressources de l’Etat et c’est pourquoi
il joue un rôle économique et social de la collectivité. Ce sont des
comptes en annexe du projet de loi des finances de l’année,
fournissant des données chiffrées sur l’activité «économique
nationale. Il utilise pour cela la comptabilité nationale. Les
comptes de la nation sont un concept récent né du besoin de
dépasser le cadre du budget pour permettre d’avoir une vision
globale rétrospective et prospective des données.
4.5. QUELQUES CONCEPTS CLES LIES AU BUDGET
le plan financier quant à lui correspond à une programmation
pluriannuelle, des actions du gouvernement et dont le budget est
l’instrument de sa mise en valeur.
la Loi de finances est l'acte juridique par lequel le Parlement autorise la
levée de l'impôt et l'exécution de la dépense. Autrement dit la loi de
finances est le texte législatif voté qui prévoit et autorise l’ensemble des
charges et ressources de l’Etat. Le budget ne fait que retracer ces
ressources et charges et en donner une description comptable. Le
budget est donc inclus dans la loi de finances.
La loi de règlement des comptes est la loi votée par le parlement et qui
porte sur la clôture des comptes du budget d’un exercice donné. Elle
intervient à postériori, et son objet est différent de celui des autres lois de
finances dans la mesure où elle constate les résultats financiers de
chaque année civile. Elle permet d’apprécier la réalité de l’exécution des
lois d’autorisation, et de mesurer l’écart entre ce qui a été prévu et
autorisé, et ce qui a été réellement effectué.
4.5. QUELQUES CONCEPTS CLES LIES AU BUDGET
Le compte général quant à lui, est la traduction de l’exécution
effective du budget de l’exercice passé. Il est un état comparatif des
prévisions et des réalisations des dépenses et recettes en vue de
mieux prévoir celles de l’exercice prochain.
La comptabilité publique consiste en l’ensemble des règles fixant les
modalités d’enregistrement des opérations de l’Etat et des
collectivités publiques, relatives à leurs deniers ainsi qu’à leurs biens
meubles et immeubles. Il s’agit de toutes les opérations qui s’intègrent
dans les procédures de gestion des finances publiques tant en
recettes qu’en dépenses.
La loi financière est celle qui fixe les règles concernant les finances
publiques, c’est-à-dire leur élaboration et présentation, leur exécution
ainsi que leur contrôle.
4.5. QUELQUES CONCEPTS CLES LIES AU BUDGET

Les lois des finances sont composées de la loi budgétaire de l’année,


les lois de finances rectificatives, la loi portant reddition des comptes
et la loi portant ouverture de crédits provisoires. A cela on peut
ajouter les lois fiscales applicables à un exercice comprenant
notamment celles des impôts, de douanes et accises. Elles
déterminent, pour un exercice, la nature, le montant et l’affectation
des ressources et des charges de l’Etat compte tenu d’un équilibre
économique et financier qu’elles définissent.

Les lois de finances rectificatives corrigent les prévisions, et modifient


le contenu des autorisations initiales données par le Parlement.
4.6. LES PRINCIPES BUDGETAIRES

Le but des principes budgétaires est de permettre une bonne gestion


des finances publiques et un meilleur contrôle du Parlement. Apparus
en matière de Budget de l’Etat, il existe généralement 6 principes
budgétaires, reconnus aussi par la loi relative aux finances publiques
congolaises.

Ces principes sont : l’annualité, l’unité, l’universalité, la spécialité, la


sincérité et l’équilibre.

A ces principes s’ajoute deux autres, à savoir : la publicité et l’origine


économique.
4.6. LES PRINCIPES BUDGETAIRES / annualité
§ 1. Du principe de l’annualité budgétaire

Ce principe signifie d’abord que le budget doit être décidé par un vote annuel
de l’organe qui a le pouvoir législatif. Ainsi, aucune opération des recettes ni des
dépenses ne peut être faite tant que ce vote n’est pas intervenu.
En République Démocratique du Congo, l’année budgétaire coïncide avec
l’année civile. Selon l’article 172 de la constitution, l’exercice budgétaire
commence le 1er janvier et se termine le 31 décembre de l’année.

L'annualité connait donc des atténuations, soit imposées de fait pour garantir la
continuité de l'Etat, soit autorisées par la Loi. Il s’agit :
Des engagements pluriannuels
Du programme budgétaire pluriannuel

L’annualité est la règle, la pluriannualité l’exception.


4.6. LES PRINCIPES BUDGETAIRES / Unité
§ 2. Du principe de l’unité budgétaire
Le principe de l'unité budgétaire stipule que toutes les dépenses et toutes
les recettes doivent être réunies en un seul document qui doit être soumis
au vote du Parlement. Aussi, le Parlement peut bien contrôler son
exécution.
Il a pour conséquence d’interdire la multiplicité des budgets, et d’éviter
que certaines dépenses ou recettes de l’Etat ne soient faites hors budget,
et par là même soustraites au contrôle parlementaire.
Quelques dérogations au principe de l'unité budgétaire :
A. La débudgétisation des dépenses : Il s'agit de transférer hors du budget
des charges qui normalement devraient y figurer.
B. Le développement des budgets autonomes : Les interventions de l'Etat
s'étant diversifiées, se sont développés des budgets de personnes
publiques distinctes de l'Etat, mais qui n'en sont que des
démembrements.
4.6. LES PRINCIPES BUDGETAIRES / Universalité

§ 3. Du principe d’Universalité Budgétaire

Ce principe signifie que les recettes perçues ou à percevoir ne


peuvent être en aucune manière consommées par les organes
chargés de la réaliser.

Toutes les recettes perçues doivent être versées au Trésor qui se


charge ensuite de leur affectation en fonction de différents crédits
prévus au budget.
4.6. LES PRINCIPES BUDGETAIRES / Universalité

Il comprend deux règles : la règle de non-compensation et la règle de non-


affectation.
A. Règle de non-compensation
Elle implique que toutes les dépenses et toutes les recettes soient inscrites dans le
budget sans qu’il puisse y avoir contraction entre les unes et les autres.
Cette règle s’applique à deux niveaux de l’opération budgétaire : il impose un certain
mode de présentation du budget (budget brut : toutes les dépenses et toutes les
recettes sans exception et non budget net : ) et aussi des exigences quant à
l’exécution du budget (les services administratifs ne peuvent se procurer par eux-
mêmes des ressources en dehors des crédits qui leur sont alloués).
B. Principe de non-affectation
Il implique qu'aucune recette ne soit affectée directement à une dépense particulière.
Autrement dit, l’ensemble des recettes assurant l’exécution de l’ensemble des
dépenses, toutes les recettes et toutes les dépenses sont retracées sur un compte
unique, intitulé budget général.
4.6. LES PRINCIPES BUDGETAIRES / Spécialité
§ 4. Du principe de la spécialité de crédit

Selon ce principe, chaque dépense et chaque recette prévue doit


être rattachée à une spécialité clairement définie. Autrement dit, tout
ce qui doit être réalisé doit obligatoirement être prévu. Il ne doit y
avoir de la confusion dans la définition de chaque recette et de
chaque dépense.

Ce principe prescrit que soit clairement spécifié l'objet des dépenses


budgétaires, la spécification pouvant être opérée par l'organe, la
nature économique de la dépense autorisée (dépenses de
fonctionnement, d'investissement, de salaires, ...), par la finalité que
poursuit la dépense financée (apparue récemment).
4.6. LES PRINCIPES BUDGETAIRES / Equilibre

§ 5. Du principe d’équilibre budgétaire


La notion d’équilibre budgétaire voudrait que les recettes et les
dépenses totales soient égales.
A cet effet, tout amendement au projet de budget entraînant un
accroissement des dépenses doit prévoir les voies et moyens
nécessaires. De même, tout amendement entraînant une diminution
des recettes qui aura pour effet de rompre l’équilibre du budget doit
prévoir une diminution des dépenses correspondantes ou des
recettes nouvelles.
Le solde des ressources publiques hors emprunt et des dépenses
publiques est l’excédent public ou le déficit public de l’année.
4.6. LES PRINCIPES BUDGETAIRES / Sincérité

§ 6. Du principe de sincérité budgétaire

Ce principe veut que le budget présente, de façon sincère,


l’ensemble des prévisions de recettes et de dépenses de l’Etat.

Cette sincérité s’apprécie compte tenu des informations disponibles


et des prévisions qui peuvent raisonnablement en découler lors de la
préparation du Plan financier.

Le souci de recherche de la sincérité budgétaire peut pousser le


Gouvernement à une prudence extrême lors de l’évaluation des
prévisions au point d'escamoter certaines réalités effectives.
4.6. LES PRINCIPES BUDGETAIRES / Publicité

§ 7. Du principe de publicité budgétaire

Le budget étant une affaire nationale, il doit faire l’objet d’une


grande publicité. La population doit être informée des prévisions
arrêtées par leurs élus (députés) et comprendre l’orientation de la
politique générale du pays telle que décidée à travers le budget.

A cet effet, elle est même autorisée à assister au débat parlementaire


sur le budget (une assistance passive sans intervention).
4.6. LES PRINCIPES BUDGETAIRES / Origine économique

§ 8. Du principe d’origine économique

Jusqu'à présent, les principes du droit budgétaire étaient d'ordre


exclusivement juridique : il ne s'agissait que de contrôler l'emploi des
deniers publics. Avec, le principe d'équilibre, le droit budgétaire
s'enrichit d'une vision économique :
◦ faire en sorte que le budget ne grève pas la croissance
économique ;
◦ l’utilité de la dépense publique pour l’efficacité de l’action
publique. La contribution publique ne peut être établie qu'après en
avoir constaté la nécessité ;
◦ la transparence et la performance qu’impose l’action publique.
4.6. LES PRINCIPES BUDGETAIRES SPECIFIQUES AUX ENTITES LOCALES

§ 1. Du principe de la libre administration


Selon ce principe, la Province et l’Entité territoriale décentralisée
décident librement dans la sphère des compétences qui leur sont
conférées sans immixtion de l’autorité nationale ou provinciale, selon
le cas, sauf dans des cas limitativement énumérés par la loi.
Ce principe confirme donc la volonté politique d’un retrait du
système centralisé en encourageant les initiatives locales de
développement, l’auto-prise en charge et le contrôle de l’action
publique locale par le peuple qui à un droit de regard à travers ses
élus qu’il peut sanctionner directement par les élections en cas de
défaillance.
4.6. LES PRINCIPES BUDGETAIRES SPECIFIQUES AUX ENTITES LOCALES

§ 2. Du principe de l’autonomie financière


Ce principe veut que le budget local soit voté par le pouvoir législatif local,
exécuté et géré par l’exécutif local. Cette disposition qui exige des
ressources propres suffisantes, doit être appuyée par trois types d’autonomie :
◦ L’autonomie de gestion : elle suppose que les entités locales disposent des
marges de manœuvre pour définir les modalités d’exercice de leurs
compétences : gérer leur patrimoine, fixer les tarifs des services locaux,
valoriser leur trésorerie, participer au capital des sociétés privées etc. ;
◦ L’autonomie budgétaire : elle se traduit par la capacité de déterminer les
recettes et dépenses propres et de les affecter librement ;
◦ L’autonomie fiscale : elle se traduit par la capacité de créer des taxes, de
déterminer leur assiette, les taux …
Chap. 5.

LA REFORME DES FINANCES


PUBLIQUES EN RDC
Chap. 5. LA REFORME DES FINANCES PUBLIQUES EN RDC

Il sied de signaler que, jusqu’à la promulgation de la nouvelle loi


relative aux finances publiques sus évoquée, les finances publiques
de la République Démocratique du Congo étaient régies par la loi
financière n° 83-003 du 23 février 1983 telle que modifiée et
complétée par la loi n° 84-003 du 7 novembre 1984, l’Ordonnance-loi
n° 85-037 du 19 septembre 1985, l’Ordonnance-loi n° 87-004 du 10
janvier 1987 et l’Ordonnance-loi n° 87-065 du 04 octobre 1987.

Toutes ces lois étaient conçues et adaptées à l’environnement


politique monopartiste et au fonctionnement des Institutions
instaurées par un régime dictatorial.
5.1. MOTIVATION DE LA REFORME

Deux événements majeurs vont déclencher ou du moins forcer la


réforme des finances publiques actuelle, à savoir :
◦ la réforme constitutionnelle de 2006 avec la publication d’une
nouvelle constitution fondée sur la démocratie et la séparation nette
des pouvoirs entre, d’une part, les institutions de la République et,
d’autre part entre le Pouvoir central, les Provinces et les Entités
Territoriales Décentralisées ;
◦ l’inadaptation de la loi financière de 1983 aux nouvelles réalités
politico-économiques couplée des multiples failles sur la gestion des
finances publiques qui n’ont pas favorisé l’émergence d’une culture
de bonne gouvernance et le développement du pays.
5.1. MOTIVATION DE LA REFORME
La Constitution de 2006 a apporté les réformes suivantes :
Art. 3 : « Les provinces et les Entités Territoriales Décentralisées de la
République Démocratique du Congo sont dotées de la personnalité
juridique et sont gérées par les organes locaux. Ces Entités Territoriales
Décentralisées sont la ville, la commune, le secteur et la chefferie.
Elles jouissent de la libre administration et de l’autonomie de gestion
de leurs ressources économiques, humaines, financières et
techniques ».
De l’article 201 à 206 : la Constitution détermine les compétences
exclusives et concurrentes en matière des finances publiques entre le
pouvoir central, les provinces et les Entités Territoriales Décentralisées.
Répartition des compétences entre le PC et les provinces
5.1. MOTIVATION DE LA REFORME

Le constat des faiblesses de la loi financière de 1983:


◦ le budget s’écarte souvent des priorités de la stratégie de
développement ;
◦ la crédibilité du budget est limitée par les écarts entre l’exécution et
les autorisations budgétaires ;
◦ la transparence budgétaire est affectée par l’importance des
dépenses hors budget ;
◦ l’absence de maîtrise des effectifs et la pratique des enveloppes
globales non nominatives affectent la pertinence du solde ;
◦ les contrôles sont faibles et peu suivis d’effet.
5.2. STRATEGIES DE REFONDATION DES FINANCES PUBLIQUES

Face aux faiblesses sus évoquées qui ont continué à caractériser la


gestion des finances publiques, le Gouvernement prit l’option de
refonder l’ensemble du système de gestion des finances publiques
avec l’adoption en conseil des ministres en mars 2010 de la stratégie
à moyen terme de réforme des finances publiques.

L’ambition du Gouvernement à travers cette stratégie était de mettre


en place un système de finances publiques qui répond aux attentes
de la population et dans lequel l’action des pouvoirs publics s’aligne
aux normes internationales et s’inspire des bonnes pratiques
internationales.
5.2. STRATEGIES DE REFONDATION DES FINANCES PUBLIQUES

Cette stratégie dont la mise en œuvre se fait à l’aide d’un plan


d’actions prioritaires glissant, a été bâtie sur cinq piliers, en
l’occurrence :
1) la réforme budgétaire;
2) la réforme fiscale et de l’administration fiscale;
3) l’amélioration de la gestion de la dépense publique;
4) la réforme de la comptabilité et du trésor et;
5) le renforcement du dispositif de contrôle.
5.3. LE NIVEAU ACTUEL DE LA REFORME DES FINANCES PUBLIQUES

Parmi les grandes réalisations de la réforme des finances publiques


congolaises on peut citer :

◦ la mise sur pied de la loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux


finances publiques (LOFIP) ;
◦ la réforme de la fiscalité directe avec l'introduction de la TVA, des
structures de l'administration fiscale et de la législation fiscale ;
◦ la mise en place d'un nouveau système budgétaire basé sur
l'approche de la gestion axée sur les résultats (GAR), de la
pluriannualité budgétaire ou du cadre budgétaire à moyen terme
(CBMT), du cadre des dépenses à moyens terme (CDMT)etc. ;
◦ la décentralisation des finances publiques (pouvoir central, provinces
et ETD) et la réforme de la Comptabilité publique ;
◦ l'informatisation de la chaine de la dépense.
5.4. LA REFORME POLITIQUE, ADMINISTRATIVE ET TERRITORIALE

Sur le plan politique, cette disposition de loi crée, d’une part, un triple
mouvement :
◦ un retrait de l’Etat comme pouvoir centralisateur ;
◦ une volonté politique nationale d’auto prise en charge des entités
locales pour un développement à la base ;
◦ L’institution de trois pouvoirs d’Etat : le pouvoir central, le pouvoir des
provinces et le pouvoir des Entités territoriales Décentralisées.
Sur le plan des finances publiques, la Constitution consacre
l’autonomie des finances publiques du pouvoir central par rapport à
celles des provinces et des Entités Territoriales Décentralisées, avec
comme conséquence, la préparation, l’élaboration, le vote et
l’exécution des budgets locaux distincts du budget du pouvoir
central.
5.4. LA REFORME POLITIQUE, ADMINISTRATIVE ET TERRITORIALE

La République Démocratique du Congo était composée, avant 2008,


de la Ville de Kinshasa et de dix (10) provinces, dotées chacune de la
personnalité juridique.
L’article 3 de la loi n° 08/12 du 31 juillet 2008 portant principes
fondamentaux relatifs à la libre administration des provinces stipule
que la RDC est découpée, outre la ville de Kinshasa, en 25 provinces
suivantes : 1) Bas-Uele ; 2) Equateur ; 3) Haut-Lomami ; 4) Haut-
Katanga ; 5) Haut-uele ; 6) Ituri ; 7) Kasai ; 8) Kasai Central ; 9) Kasai-
Oriental ; 10) Kongo Central ; 11) Kwango ; 12) Kwilu ; 13) Lomami ; 14)
Lualaba ; 15) Maindombe ; 16) Maniema ; 17) Mongala 18) Nord-
Kivu ; 19) Nord-Ubangi ; 20) Sankuru ; 21) Sud-Kivu ; 22) Sud-Ubangi ;
23) Tanganyika ; 24) Tshopo et 25) Tshuapa.
5.4. LA REFORME POLITIQUE, ADMINISTRATIVE ET TERRITORIALE

PROVINCE

VILLES TERRITOIRES

COMMUNES COMMUNES SECTEURS CHEFFERIES

QUARTIERS GROUPEMENTSS GROUPEMENTS GROUPEMENTS

AVENUES VILLAGES VILLAGES VILLAGES


5.5. LA REFORME DE LA FISCALITE CONGOLAISE

Quelques innovations apportées dans la fiscalité congolaise :


◦ la promulgation de la loi n° 004/2003 du 13 mars 2003 portant réforme
des procédures fiscales telle que modifiée et complétée à ce jour ;
◦ la promulgation de l’Ordonnance-loi n° 10/001 du 20 août 2010 portant
institution de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) telle que modifiée et
complétée à ce jour.
◦ la définition, en 2013, d’un nouveau régime fiscal applicable aux
entreprises de petite taille en matière d’Impôt sur les bénéfices et profits ;
◦ la mise en place d’un nouvel identifiant fiscal unique : le numéro impôt;
◦ La création, à côté des Régies financières nationales (DGI, DGRAD et
DGDA), des Régies provinciales des recettes.
5.5. LA REFORME DE LA FISCALITE CONGOLAISE

Les Régies provinciales des recettes existant dans


chaque province sont chargées de percevoir les
impôts, taxes et autres recettes reconnues par la
Constitution aux Provinces et ETD.

Ces Administrations sont organisées, à l’interne de


manière autonome en tenant compte des réalités et
de la volonté des gouvernants locaux. Aussi, les
dénominations de chaque régie dépendent-elles de
chaque province.
LES REGIES PROVINCIALES DES RECETTES
LES REGIES PROVINCIALES DES RECETTES
5.6. LES INNOVATIONS APPORTEES PAR LA LOFIP

La Loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques de la


République Démocratique du Congo constitue, à ce jour, un guide
incontestable et une référence en matière des finances publiques
congolaises. Par rapport à la loi financière de 1983, elle a apporté
plusieurs innovations dont entre autres :
- l’organisation en un seul texte, des lois de finances, des budgets des
provinces et des Entités Territoriales Décentralisées en définissant les
règles de gestion des finances publiques et d’encadrement de la
politique budgétaire ;
- la budgétisation fondée sur une logique de résultats au moyen de
budgets-programmes pour la réalisation des objectifs de
développement ;
- l’introduction de l’approche budgétaire pluriannuelle ;
5.6. LES INNOVATIONS APPORTEES PAR LA LOFIP
- la prise en compte des principes de la libre administration des provinces et de la
décentralisation. Elle réaffirme la distinction des finances du pouvoir central, des
provinces et des Entités Territoriales Décentralisées et fixe les modalités de
répartition des recettes à caractère national entre chaque niveau. Elle définit les
modalités de consolidation du budget du pouvoir central avec ceux des
provinces et les règles d’intégration des budgets des Entités Territoriales
Décentralisées dans ceux des provinces. Elle propose un calendrier budgétaire
harmonisé avec les contraintes budgétaires ;
- la redéfinition des budgets annexes et l’instauration des comptes spéciaux : les
comptes d’affectation spéciale et les comptes de concours financiers;
- l’unité de caisse et l’unité de trésorerie par une centralisation des fonds publics
du pouvoir central sur le compte général du trésor ouvert chez le caissier de
l’Etat et fait aussi obligation à chaque province et à chaque entité territoriale
décentralisée de ne disposer que d’un seul et unique compte ouvert en leur
nom à la Banque Centrale du Congo.
-
Chap.6

NOTIONS DE L’IMPOT COMME


PRINCIPALE RESSOURCE
PUBLIQUE
Chap.6. NOTIONS DE L’IMPOT COMME PRINCIPALE RESSOURCE
PUBLIQUE

6.1. DEFINITION DE L’IMPOT


◦ Etymologiquement, le terme de fisc (qui désigne actuellement
l’administration chargée de percevoir les impôts, d’où est tiré
l’adjectif « Fiscal »), vient de fiscus qui désigne la petite corbeille en
osier destinée à recueillir l’argent.

◦ Selon le dictionnaire larousse, le terme impôt quant à lui vient du


latin « impositum » qui signifie « placer sur »
DEFINITION DE L’IMPOT
D’après Monsieur LAMARQUE et cie, l’Impôt est défini comme « tout
prélèvement pécuniaire de caractère obligatoire, effectué en vertu des
prérogatives de puissance publique, à titre définitif, sans contre partie
déterminée, en vue d'assurer le financement des charges publiques de l'Etat
et des collectivités territoriales »
Gaston JEZE définit « l'impôt » comme une prestation pécuniaire, requise des
particuliers, par voie d’autorité, à titre définitif et sans contrepartie, en vue de
la couverture des charges publiques.
Maurice Duverger préfère ajoute que l'impôt est « une prestation pécuniaire
directe» et « en vue de la couverture des charges publiques ou de
l'intervention de l'Etat»
DEFINITION DE L’IMPOT
Maurice Duverger préfère ajoute que l'impôt est « une prestation pécuniaire
directe» et « en vue de la couverture des charges publiques ou de
l'intervention de l'Etat»
GAUDEMET soutient que l’impôt est « un prélèvement opéré par voie de
contrainte, par la puissance publique et ayant pour objectif essentiel de
couvrir les charges et les répartir en fonction de leurs facultés contributives ».
KIBUEY MILAMBU considère l’impôt comme « un prélèvement pécuniaire
direct assuré par la puissance publique, par voie de contrainte, à titre
définitif et sans contrepartie, ni affectation préalable en vue de la
couverture des charges publiques et/ou de l’intervention socio-économique
et culturelle et de sa répartition en fonction des facultés contributives des
assujettis ».
DEFINITION DE L’IMPOT

Cette définition met en relief huit caractères fondamentaux de


l’impôt :
◦ Une prestation pécuniaire.
◦ Un caractère obligatoire.
◦ Une matière légale.
◦ Une absence de contrepartie retirée par les contribuables.
◦ Un caractère définitif.
◦ Une absence d’affectation préalable
◦ Une couverture des charges publiques et d’intervention.
◦ Une répartition entre les contribuables.
6.2. DIFFERENCES ENTRE IMPOT, REDEVANCE, TAXE ET COTISATIONS
SOCIALES

1. Impôt et taxe
L’impôt est un prélèvement obligatoire dépourvu de contrepartie
directe et perçu au profit d’une ou plusieurs personnes morales de
droit public. Il est institué par la loi. La taxe est la somme perçue lors
de la fourniture d’un service. Autrement dit elle est perçue à
l’occasion de la prestation d’un service.
La taxe se distingue de l’impôt sous deux aspects: l’aspect obligatoire
et l’aspect proportionnalité. Concernant le 1er aspect, l’impôt
présente un caractère obligatoire tandisque la taxe présente un
caractère facultatif.
Quant au second aspect, la taxe administrative implique une
certaine proportionnalité entre le prix payé par l’usager et la
satisfaction qu’il tire du service rendu.
6.2. DIFFERENCES ENTRE IMPOT, REDEVANCE, TAXE ET COTISATIONS
SOCIALES
2. Impôt et Redevance
Les redevances sont des rémunérations des services rendus et peuvent
être instituées par voie réglementaire. Ces redevances, contrairement
aux impôts, s’apparentent à un prix et doivent faire l’objet d’une
contrepartie, telle que l’utilisation d’un ouvrage ou une prestation
fournie par un service public à un usager.
3. Taxe et Redevance
La redevance comme la taxe sont liées à l'offre d'une prestation. Le
montant de la redevance et la valeur du service rendu doivent être
équivalents. Son produit doit être affecté au service qui a fourni la
prestation. La taxe se distingue de la redevance dans la mesure où elle
peut être exigée non seulement des usagers effectifs mais également
des usagers potentiels et par le fait que l’équivalence entre service
rendu et prix à payer n’est pas nécessairement requise.
6.2. DIFFERENCES ENTRE IMPOT, REDEVANCE, TAXE ET COTISATIONS
SOCIALES

4. Impôt et Cotisations sociales


Les cotisations sociales sont des prélèvements obligatoires perçus par
des organismes de droit public ou privé dans un intérêt social. Il s’agit
des prélèvements qui, bien que non qualifiés d’impôts parce que
comportant une contrepartie, représentent une charge financière
obligatoire sur les contribuables.

Ces prélèvements obligatoires sont effectués par les non-salariés, les


employeurs et leurs salariés, pour acquérir des droits à des prestations
sociales.
6.3. DES OBJECTIFS DE L’IMPOT

L’Impôt poursuit quatre objectifs majeurs :

- créer des ressources pour l'Etat : alimenter le budget pour financer


la dépense publique;
- accroitre l'efficacité économique : jouer sur la fiscalité pour orienter
l’activité des agents économiques ;
- corriger les externalités négatives : il peut viser à obtenir un
changement de comportement qu’à créer des ressources (ex:
L’IERE)
- Attirer les investissements : instrument d’incitation économique et
sociale.
6.4. CARACTERISTIQUES DU SYSTEME FISCAL CONGOLAIS
• Les revenus
imposables sont •Libre souscription de
fractionnées en la déclaration
cédules imposables préalable au
séparemment contrôle
Cédulair Déclarat
e if

Territoria Autoliqui
l datif
•Vise les opérations •Calcul de l’impôt
imposables effectuées par le contribuable
dans le territoire et suivi de paiement
congolais
6.4. CARACTERISTIQUES DU SYSTEME FISCAL CONGOLAIS

1. Système déclaratif
Le système fiscal congolais est pour l'essentiel fondé sur le système
déclaratif. Autrement dit les contribuables dont la bonne foi est
présumée, souscrivent des déclarations réputées sincères et
complètes, et doivent être en mesure de justifier les éléments
déclarés. Cependant, la loi reconnaît à l’administration fiscale le
pouvoir de procéder à la vérification de la sincérité et de l’exactitude
de la déclaration du contribuable.
2. Système auto liquidatif
La déclaration de l'impôt doit être suivie de son paiement. Par ce
système, le contribuable détermine librement les droits dus au trésor,
en calcule lui-même l’impôt dû et en effectuer le paiement au
moment du dépôt de sa déclaration
6.4. CARACTERISTIQUES DU SYSTEME FISCAL CONGOLAIS

3. Système territorial
Ce système voudrait que tout revenu généré sur le territoire congolais
soit imposable en RDC. Autrement dit, ne sont imposés en RDC, que
les revenus qui y seront réalisés, même lorsque le domicile, la
résidence de la personne physique ou le siège social de la personne
morale assujettie est situé hors des limites territoriales de la RDC.

4. Système cédulaire
Ce système veut que les revenus susceptibles d’être générés dans le
pays soient classifiés en cédules et imposés séparément. D’où la
notion d’impôts cédulaires sur les revenus (IPR, IBP, IM, IRL)…
6.4. CLASSIFICATION GENERALE DES EN RDC

1°. Classification administrative :

- Impôts revenants à l’Etat (pouvoir central);


- Impôts revenant aux Provinces;
- Impôts revenant aux ETD

2° Classification économique :

- En fonction des ressources économiques taxées : Impôts sur les


revenus, impôts sur les dépenses, impôts sur le capital ou impôt sur le
patrimoine;
6.4. CLASSIFICATION GENERALE DES EN RDC

2° Classification économique :

- En fonction des facteurs et acteurs économiques : Impôts sur les


menages, impôts sur les entreprises et impôts sur les produits;

- En fonction de l’objet de l’impôt : Impôts affectant l’épargne


(fiscalité bancaire), impôt affectant l’immobilier (fiscalité
immobilière), impôt affectant les personnes (fiscalité personnelle)…
6.4. CLASSIFICATION GENERALE DES EN RDC

3° Classification technique

1° Impôts directs et impôts indirects :


◦les impôts directs : Ce sont des impôts assis sur les biens
ou sur les revenus d’une personne et qui passent
immédiatement du contribuable au percepteur ;
◦les impôts indirects : Ce sont des impôts qui frappent les
redevables par la dépense ou la consommation. Il s’agit
des impôts non nominatifs, perçus, notamment, sur les
biens de consommation.
6.4. CLASSIFICATION GENERALE DES EN RDC

2° les impôts réels et les impôts personnels :

Les impôts réels sont ceux qui frappent les biens d’un contribuable
sans considération de sa situation personnelle.

Les impôts personnels entendus stricto sensu, frappent la personne


sans prendre en compte ses facultés contributives. Toutefois, c’est un
impôt qui tient compte de la situation familiale ou de fortune du
contribuable pour taxer un revenu, un produit ou un capital.
6.4. CLASSIFICATION GENERALE DES EN RDC

3° les impôts proportionnels et les impôts progressifs :

L’impôt proportionnel consiste à appliquer à la base imposable un


taux d’imposition fixe quel que soit le montant de celle-ci tandis que
l’impôt progressif consiste quant à lui à faire croître le taux d’imposition
en fonction de la progression de la base d’imposition. On peut
concevoir une progressivité par tranche de revenus qui consiste à
appliquer un taux différent à chaque tranche puis à totaliser les
sommes obtenues, ou une progressivité par classe de revenus qui
consiste à affecter des taux différents à chaque catégorie de
revenus ;
6.4. CLASSIFICATION GENERALE DES EN RDC

4° les impôts spécifiques et les impôts ad valorem :


les impôts spécifiques sont calculés en multipliant un poids, un
volume, une surface de matière imposable par une somme donnée.
Exemple : X francs congolais par m², Y Francs Congolais par Cheval
Vapeur, etc. Les impôts ad valorem sont calculés par application
d’un tarif à la base imposable;
5° les impôts analytiques et les impôts synthétiques :
l’impôt analytique est un impôt assis sur les éléments d’un patrimoine
ou sur une opération isolée, ou encore sur une catégorie unique de
revenu encore appelée cédule. L’impôt synthétique consiste à
appréhender un ensemble d’opérations ou de revenus et à taxer cet
ensemble ;
6.4. CLASSIFICATION GENERALE DES EN RDC

6° les impôts de répartition et les impôts de quotité :

l’impôt de répartition est celui dont le produit total est fixé à l’avance
par le législateur puis réparti ensuite entre les contribuables. Est donc
déterminée à priori la somme totale (appelée contingent) à
recouvrer, non le taux d’imposition qui ne se dégage qu’après
répartition. Le taux découle du rapport entre le montant à répartir
(contingent) et les bases imposables. L’impôt de quotité procède de
manière inverse : il consiste à définir initialement un taux d’impôt qui
sera ensuite appliqué à la matière imposable.
6.4. CLASSIFICATION GENERALE DES EN RDC

Classification technique
Deux types d’impôts : les impôts directs et les impôts indirects.
Dans la catégorie des impôts directs on distingue :
◦ les Impôts réels (I.R)
◦ les Impôts cédulaires sur les revenus (I.C.R)
◦ l’Impôt exceptionnel sur les rémunérations des expatriés (IERE)
◦ l’Impôt Personnel Minimum (IPM).
Dans la catégorie des impôts indirects figurent :
◦ la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) qui a remplacé, depuis janvier
2012, les Impôts sur le chiffre d’affaires ;
◦ les droits de douanes et d’accises.
6.4. CLASSIFICATION GENERALE DES EN RDC

Classification technique
Les impôts directs
A. Les Impôts réels
Les impôts réels sont ceux qui frappent les biens palpables du
contribuable et sont établis annuellement sur les matières imposables
spécifiques. On distingue 3 types d’impôts réels :

1) l’impôt sur la superficie des propriétés foncières bâties ou non


bâties ou Impôt foncier en sigle I.F ;
2) l’impôt sur les véhicules en sigle I.V ;
3) l’impôt sur la superficie des concessions forestières en sigle I.S.C.F.
6.4. CLASSIFICATION GENERALE DES EN RDC

Classification technique
Les impôts directs
B. Les Impôts cédulaires sur les Revenus
Trois cédules :
1) les revenus locatifs qui donnent lieu à l’Impôt sur les revenus locatifs
(I.R.L);
2) les revenus des capitaux mobiliers qui donnent lieu à l’impôt sur les
revenus
des capitaux mobiliers ou Impôt mobilier (I.M) ;
3) les revenus professionnels qui donnent lieu à deux types d’impôts, à
savoir ; l’Impôt sur les bénéfices et profits (IBP) et l’Impôt professionnel
sur les rémunérations (IPR).
6.4. CLASSIFICATION GENERALE DES EN RDC

Classification technique

Les impôts indirects

1) La Taxe sur la valeur ajoutée (TVA)

2) Les Droits de douanes et d’Accises


6.5. LES ELEMENTS DE LA TECHNIQUE FISCALE

A chaque type d’impôts correspond donc neuf étapes suivantes : a)


le fait générateur ;
b) la matière imposable (assiette de l’impôt) ;
c) le redevable et/ou le contribuable de l’impôt ;
d) la liquidation de l’impôt ;
e) l’exigibilité de l’impôt ;
f) la période imposable,
g) les personnes (physiques ou morales) exemptées ou exonérées à
l’impôt ;
h) le recouvrement de l’impôt ;
i) les procédures fiscales à suivre dans l’accomplissement de
6.5. LES ELEMENTS DE LA TECHNIQUE FISCALE

1.5.1. Fait générateur


On entend par fait générateur de l’impôt, l’événement qui crée la dette
fiscale. Il s’agit soit d’un acte juridique, soit d’une situation économique.
Exemple : la perception d’un salaire constitue un fait générateur à
l'imposition de l’Impôt professionnel sur les rémunérations ; la livraison
d’une marchandise ou l’encaissement du prix donne naissance à la Taxe
sur la valeur ajoutée.
1.5.2. Assiette de l’impôt ou base imposable

Asseoir l’impôt consiste à en déterminer la base imposable. L’opération


vise à rechercher, qualifier et évaluer la matière imposable. Une fois que
l’obligation fiscale est née, il faut déterminer son montant : il faut fixer
l’assiette de l’impôt en calculant la base imposable. En matière de
revenus locatifs, par exemple, l’impôt est calculé sur les loyers bruts.
6.5. LES ELEMENTS DE LA TECHNIQUE FISCALE

1.5.3. Redevable et contribuable


Le redevable est celui qui verse l’impôt et le contribuable, celui qui supporte
l’impôt. En effet, les impôts directs sont payés et supportés par le contribuable lui-
même tandis que les impôts indirects sont versés par les entreprises ou personnes
redevables, mais répercutés sur le prix de vente d’un produit. Autrement dit, ils
sont supportés par une autre personne : le contribuable.

1.5.4. Liquidation de l’impôt


La liquidation de l’obligation fiscale revient à calculer l’impôt dû par le
contribuable en appliquant un taux d’imposition (ou un tarif) à la base imposable.
Ce qui suppose que lorsque le taux est proportionnel, comme en matière de TVA,
il s’applique à la totalité de l’assiette, mais lorsque il est progressif, comme en
matière d’IPR, il varie selon la tranche d’imposition.
La liquidation peut se faire par le contribuable lui-même (dépôt de déclaration),
par l'administration (lors du contrôle fiscal) et par les tiers (retenue à la source).
6.5. LES ELEMENTS DE LA TECHNIQUE FISCALE

1.5.5. Exigibilité de l’impôt


L’exigibilité est la date à laquelle l’obligation fiscale doit être
exécutée par le contribuable ; il s’agit donc de la date à laquelle
l’Etat est en droit de réclamer le paiement de sa créance au
contribuable. A partir de là débute la phase du recouvrement de
l’impôt.
1.5.6. Période imposable
En droit fiscal, la période imposable est la période de temps où le
moment auquel s’est produit un fait qui entraîne le paiement. Par
exemple, l’impôt sur le bénéfice et profits (IBP), réclamé en 2013 porte
sur les revenus de 2012. L’année 2013 constitue l’exercice d’imposition
(exercice fiscal) et l’année 2012, la période imposable (année des
revenus). Donc, l’exercice fiscal 2013, revenus 2012 signifie les
impositions établies en 2013 sur les revenus générés en 2012.
6.5. LES ELEMENTS DE LA TECHNIQUE FISCALE

1.5.7. Recouvrement de l’impôt


Le recouvrement de l’impôt s’entend de toutes les opérations conduisant
à la perception, par le Receveur des Impôts, des sommes dues au Trésor
par les redevables au titre d’impôts ou autres droits et taxes. Cette
opération est effectuée par un comptable public ou le Receveur des
impôts.

1.5.8. Exemption et exonération


Selon Bruno Bedaride, « l’exemption est l’acte par lequel une autorité
affranchit un sujet de droit d’une obligation personnelle qui lui incombe
normalement ou le soustrait au régime ordinaire qui lui est applicable ».
Par contre, l’exonération est une mesure qui vise à alléger l’impôt du
contribuable. Elle est à différencier de la réduction qui oblige toujours de
payer mais avec une somme réduite après un calcul.
6.5. LES ELEMENTS DE LA TECHNIQUE FISCALE

1.4.9. Procédures fiscales

L’Administration fiscale a pour mission de collecter l’impôt des


contribuables. Pour ce faire, elle dispose des prérogatives que lui
confère la loi, mais en même temps, elle a aussi des obligations
d’accomplir cette mission dans le respect des procédures établies
d’avance par le législateur. Il en est de même aussi pour le
contribuable. Ces droits et obligations réciproques sont définis dans
ce qu’on appelle le livre ou manuel "des procédures fiscales ».
Chapitre 7

LA LOI DE FINANCES DU
POUVOIR CENTRAL
Acteurs importants dans le processus budgétaire
Experts
des
services
Président de de l’Etat
la Partenaires
République multilatérau
x

Acteurs
Parlement importants
Ministre
dans le de Plan
processus
Membres budgétaire
du
Gouverne Ministre
ment
des
Finances
Ministre du
Budget
Acteurs importants dans le processus budgétaire
1. Les Experts des services de l’Etat
A. Le Secrétariat Général au Budget
Assure la coordination des activités des services impliqués dans la
préparation et l’élaboration du budget et rend compte au Ministre du
Budget.
B. La Direction de Préparation et de Suivi du Budget (DPSB)
- Véritable architecte de l’élaboration de la loi de finances
- Reçoit la masse d’informations à caractère budgétaire et venant de tous
les services
- Elle s’occupe des estimations des recettes et des dépenses et des
projections pluriannuelles.
- Elabore dispose de données « croisées » de maquettes budgétaires par
ministère.
Acteurs importants dans le processus budgétaire
1. Les Experts des services de l’Etat

C. La Direction du Trésor
◦ Fait le calcul de la dette, les projections des dépenses et les comptes
spéciaux.
◦ Fait l’analyse et l’évaluation en amont de la décision opérationnelle.

D. Les Régies financières


◦ Elles interviennent pour les projections des recettes et la préparation des
textes visant à accompagner la réussite de la mobilisation de ces recettes.
Acteurs importants dans le processus budgétaire
1. Les Experts des services de l’Etat

E. Les Services de l’Etat


Proposent des prévisions, en amont, et participent aussi à des discussions budgétaires.

F. La Banque Centrale
Participe aux études préliminaires dans l’élaboration des cadres macroéconomiques
et financières devant orienter la fixation des objectifs budgétaires.

G. La Cours des Comptes


Assiste le Parlement dans l’analyse des comptes budgétaires et le contrôle de l’action
du Gouvernement.
Produit un certain nombre des rapports pour contribuer aux discussions parlementaires.
Acteurs importants dans le processus budgétaire

2. Les partenaires multilatéraux

Acteurs majeurs dans l’obtention du financement des déficits budgétaires.

Ils sont consultés, sollicités, voire même ils pèsent dans la prise des certaines décisions
(en dépenses comme en recettes) qui ne sauraient être effectives s’ils n’ont pas
encore donné leur aval.

Interviennent pour l’obtention du financier extérieur : prêts, dons, appuis budgétaires


Acteurs importants dans le processus budgétaire

3. Ministère en charge du Plan


Apporte un appui technique au ministre en charge du budget : la
planification pluriannuelle, le plan de développement national.
Les experts de ce ministère participent aussi aux conférences budgétaires.

4. Ministre en charge des Finances


coordonne les travaux des prévisions des recettes et fait autorité sur les
Régies Financières.
Elabore et soumet aussi au Conseil des Ministres, le projet de loi portant
reddition des comptes du pouvoir central.
Cumule les fonctions économiques, financières et budgétaires.
Acteurs importants dans le processus budgétaire

5. Ministre en charge du Budget


Elabore le budget et le cadre budgétaire à moyen terme de 3 ans.
Prépare le projet de loi de finances de l’année qui est présenté au Gouvernement.
Elabore, le cas échéant, le projet de loi portant ouverture des crédits provisoires et le
projet de loi des finances rectificatif.

6. Premier Ministre et membres du Gouvernement


Formule une politique budgétaire insérée dans le programme d’action du
Gouvernement approuvé par le Parlement.
Signe une lettre d’orientation budgétaire.
Dans le Conseil du Gouvernement, il examine et adopte le projet de loi de finances
avant sa transmission au parlement.
Acteurs importants dans le processus budgétaire

7. Députés Nationaux et Sénateurs

Vote du budget (chambre haute et chambre basse).


Constitue donc l’autorité budgétaire.

8. Président de la République

Examine si le budget répond réellement à sa vision politique et aux objectifs


annuels de son action (programme politique du Gouvernement) et renvoyer
le budget au Parlement pour une relecture.
Promulgue le budget
Phases du processus budgétaire et outs puts

• Lancement de Arrêt des


Conférences • Projet du budget Consolidation des
• Budget préfiguré Débat et vote du budget l'exécution du budget • Rapport d'exécution comptes et
budgétaires par le Parlement lois de finances règlement du
budget

• Avant-projet du Promulgation de la • Budgets unifiés


Examen de la loi de • Budget autorisé • Loi de reddition des
Travaux budget loi de finances par Exécution du comptes
préparatoires finances par le le Président budget
Gouvernement
1. TRAVAUX PREPARATOIRES : BUDGET PREFIGURE
Cette phase a lieu entre janvier et août de l’année n-1
Les grandes étapes des travaux préparatoires sont :

◦ le cadrage général des objectifs budgétaires ;


◦ les instructions relatives à l’élaboration du Budget de l’Etat ;
◦ l’élaboration des prévisions budgétaires par les différents services de l’Etat ;
◦ les concertations entre les partenaires intérieurs et extérieurs ;
◦ la transmission des prévisions à la DPSB et le dépouillement préliminaires
desdites prévisions ;
◦ l’élaboration du Budget préfiguré.
1. TRAVAUX PREPARATOIRES : BUDGET PREFIGURE
A. Cadrage général des 1. Programme
objectifs budgétaires d’action du
gouvernement
(PAG)
Programmation
4. Instructions
budgétaire des
relatives à
actions du
l’élaboration
gouvernement
du budget
(PBAG)

Débat
Cadrage
d’orientation
macroéconom
budgétaire
ique
(DOB)

3. Lettre 2. Cadre
d’orientation budgétaire à
budgétaire moyen terme
(LOB) (CBMT)
1. TRAVAUX PREPARATOIRES : BUDGET PREFIGURE
B. Les instructions relatives à l’élaboration du budget
Le Ministre du budget demande à tous les services de l’Etat concernés de
lui présenter leurs prévisions de l’année qui va suivre.
Il signe une circulaire contenant les instructions relatives à l’élaboration du
Budget de l’Etat qui détermine :
◦ le programme d’action du Gouvernement et la stratégie budgétaire;
◦ les méthodes à suivre dans l’évaluation des recettes et des dépenses ;
◦ les orientations relatives à l’élaboration des budgets annexes et des
comptes spéciaux ;
◦ la nomenclature des dépenses et des recettes;
◦ le cadre macro-économique à considérer pour faire les estimations ;
◦ les modalités de participation de différents services publics à cette œuvre ;
◦ le calendrier d’élaboration du budget.
1. TRAVAUX PREPARATOIRES : BUDGET PREFIGURE

C. L’élaboration des prévisions budgétaires par les services

Pour des prévisions crédibles et réalistes et pour une meilleure coordination de la


politique budgétaire, les dispositions sont prises :
◦ Les prévisions doivent être cohérentes avec la PBAG et elle même en harmonie
avec le PAG ;
◦ Les travaux se font sous l’encadrement de la DPSB
◦ Le ministre du budget demande que «les prévisions des recettes et des dépenses
soient élaborées par l’unité de gestion budgétaire de chaque ministère ou institution
(Secrétaire Général, Conseiller financier, Directeur des études, Directeur des services
généraux, Sous-gestionnaire des crédits et Contrôleur budgétaire sous la supervision
du Ministre»);
1. TRAVAUX PREPARATOIRES : BUDGET PREFIGURE

`
D. Concertations avec les partenaires internes et externes

Les concertations sont ouvertes avec les partenaires intérieurs et extérieurs


en vue d’obtenir leurs engagements fermes et l’évaluation des prévisions
issues des conventions signées, engagements pluriannuels, des dons projets,
des emprunts budgétaires, prêts et avances consentis, etc.
1. TRAVAUX PREPARATOIRES : BUDGET PREFIGURE
E. Transmission des prévisions à la DSPB et dépouillement
Les données ci-après sont transmises à la DPSB pour dépouillement:
- Les prévisions faites par les services et approuvées par leurs responsables
hiérarchiques.
- Les données sur les recettes exceptionnelles issues des concertations avec
les partenaires multilatéraux.
- Les montants des interventions au titre des dons et legs.
- Les prévisions des recettes et dépenses pour les comptes spéciaux.
- Le niveau de ses recettes propres, évaluées par acte générateur, pour les
services émargeant des budgets annexes.
- Les prévisions de la subvention d’équilibre subséquente en cas de déficit
des budgets annexes.
1. TRAVAUX PREPARATOIRES : BUDGET PREFIGURE
F. Elaboration d’un budget préfiguré

La DPSB élabore un budget préfiguré sur base des grandes masses, tant en
recettes qu’en dépenses telles qu’envoyées par les différents services.
La DPSB fait une vérification minutieuse des différentes prévisions et peut
procéder à des modifications d’office des chiffres proposés, et même à la
suppression de certains postes budgétaires considérés comme irréguliers et
inopportuns.
2. CONFERENCES BUDGETAIRES : AVANT-PROJET DU BUDGET
Cette phase a lieu entre les mois d’août et de septembre de l’année
n-1.

Les grandes étapes sont :


- les débats sur les prévisions budgétaires (analyse et défense) et;
- l’élaboration d’un avant-projet du Budget.
2. CONFERENCES BUDGETAIRES : AVANT-PROJET DU BUDGET
A. Débats sur les prévisions budgétaires

Les conférences budgétaires se tiennent à la DPSB au niveau central et réunissent,


d’un côté, les sectoriels ou les régies financières et de l’autre côté, les experts des
ministères du budget et du plan, constitués en groupe de travail.
Les responsables des différents services de l’Etat sont alors invités pour défendre leurs
prévisions dans une logique des négociations contradictoires.
Les discussions portent sur les priorités et axes du secteur et sur la trajectoire des
recettes et des dépenses durant le programme du Gouvernement (engagements
pluriannuels) ainsi que les mesures d’encadrement.
A l’occasion des conférences budgétaires, ce dialogue peut déboucher sur des
modifications des enveloppes initialement communiquées.
2. CONFERENCES BUDGETAIRES : AVANT-PROJET DU BUDGET
B. Elaboration de l’avant-projet du budget

A la fin de ces travaux, la Direction de Préparation et du Suivi du Budget


arrête les dépenses et les recettes à prévoir, à même temps, elle indique le
déficit budgétaire prévisible.

Elle agence et réunit toutes les prévisions en un seul document sous forme
d’avant-projet du budget de l’exercice qui sera présenté par le Ministre du
Budget au Gouvernement.
3. EXAMEN DU PROJET DE LA LOFIP PAR LE GOUVERNEMENT :
PROJET DU BUDGET

Cette phase a lieu au mois de septembre de l’année n-1

Les 3 grandes étapes sont :

◦ Le débat préliminaire au niveau de la Commission interministérielle ;


◦ L’examen et approbation du projet par le Gouvernement ;
◦ La finalisation des travaux, la mise en forme et l’impression.
3. EXAMEN DU PROJET DE LA LOFIP PAR LE GOUVERNEMENT :
PROJET DU BUDGET
A. Débat préliminaire au niveau de la Commission interministérielle

Le Ministre en charge du Budget présente à la Commission interministérielle


chargée de l’Economie, Finances et Reconstruction (ECOFIRE) la
préfiguration de l’avant-projet de loi de finances.

L’examen des prévisions à ce stade privilégie l’analyse de la trajectoire des


recettes et des dépenses de la mandature, la politique fiscale et les
mesures à mettre en œuvre pour la maximisation des recettes ainsi que des
textes fiscaux et autres qui impactent le projet du budget.
3. EXAMEN DU PROJET DE LA LOFIP PAR LE GOUVERNEMENT :
PROJET DU BUDGET

B. Examen et approbation du projet de la LOFIP par le gouvernement

Le Ministère du Budget présente et défend au Gouvernement les travaux


faits par son ministère.
Il sollicite ensuite leurs avis et considérations pour améliorer le travail réalisé
par son ministère en y ajoutant le cas échéant des aspects importants qui
auraient échappé à la Commission interministérielle ou ceux qui ne sont pas
dans ses prérogatives.
Il s’agit essentiellement des aspects politiques dont seul le Gouvernement à
l’information et le pouvoir de décision. Le débat au Gouvernement aboutit
ainsi à élaborer le projet de loi finances à soumettre au Parlement.
3. EXAMEN DU PROJET DE LA LOFIP PAR LE GOUVERNEMENT :
PROJET DU BUDGET
C. Finalisation des travaux, mise en forme et impression du projet de la LOFIP

La dernière mouture de loi de finances élaborée par le


Gouvernement constitue un document broché, élaboré sous forme
de loi dans la forme exigée par l’article 79 de la loi relative aux
finances publiques.
4. EXAMEN ET ADOPTION DE LA LOFIP PAR LE PARLEMENT :
BUDGET AUTORISE
Cette étape a lieu entre le mois de septembre et décembre de l’année n-1
Le projet de loi de finances est déposé au bureau de l'Assemblée Nationale
(d’abord à l’Assemblée N.) par le Premier ministre, chef du Gouvernement.

Cependant, qu’il s’agisse de la lecture à l’Assemblée Nationale comme au


Senat, les travaux se font en trois étapes majeures :
◦ la séance plénière pour la recevabilité de la loi de finances ;
◦ les travaux en Commission économico-financière ;
◦ les travaux en plénières : débats et vote.
4. EXAMEN ET ADOPTION DE LA LOFIP PAR LE PARLEMENT :
BUDGET AUTORISE
A. Séance plénière pour la recevabilité du projet de la LOFI
Dans une 1ère séance plénière, le Premier ministre, accompagné de tous les
membres de son gouvernement, présente le projet du budget où il explique
les grandes lignes de celui-ci, sollicite l’acceptation du projet par le
Parlement.
Il s’en suit des questions que les Députés adressent au Premier ministre et
pour lesquelles les réponses sont apportées.
Il s’ensuit, par vote des Députés, l’acceptation (pour examen) ou le rejet du
projet de loi de finances. Si le budget est rejeté, le Gouvernement devra, en
principe, démissionner.
La recevabilité de la loi de finances est donc un quitus donné au
Gouvernement par le Parlement qui accepte d’examiner le budget, point
par point, avant adoption par vote en assemblée plénière.
4. EXAMEN ET ADOPTION DE LA LOFIP PAR LE PARLEMENT :
BUDGET AUTORISE
B. Travaux au niveau de la commission économico-financière

La 2ème phase du travail au parlement constitue des discussions dans la


Commission économico-financière qui est composée des plusieurs sous-
commissions spécialisées.

Les différentes sous-commissions créées concernent plusieurs postes des


dépenses et plusieurs postes des recettes.

C’est devant ces sous-commissions que les différents membres du


Gouvernement appuyés par leurs services techniques sont constamment
appelés au cours de ces débats d’apporter des éclaircissements
nécessaires pour orienter la religion des Députés.
4. EXAMEN ET ADOPTION DE LA LOFIP PAR LE PARLEMENT :
BUDGET AUTORISE
C. Travaux plénières, débat et vote de la LOFIP

Au cours de ces débats, les députés ont ainsi la latitude de dénoncer les
surestimations ou les sous estimations des chiffres proposés par le
Gouvernement, de corriger le programme d’action du Gouvernement en
lui indiquant les erreurs et/ou les omissions éventuelles.

Il faut insister sur le fait que, le budget étant le reflet du parlement, il faut
donc des Députés instruits.

Le vote intervient en plénière, c'est-à-dire au cours de l’examen des résultats


des travaux des différentes commissions.
4. EXAMEN ET ADOPTION DE LA LOFIP PAR LE PARLEMENT :
BUDGET AUTORISE
D. Procédures particulières Iors des discussions budgétaires au Parlement

1. Les dépenses ne peuvent être discutées que si les recettes ont été
adoptées.
2. Tout amendement au projet de budget entraînant un accroissement des
dépenses doit prévoir les voies et moyens nécessaires.
3. Tout amendement entraînant une diminution des recettes qui aura pour
effet de rompre l'équilibre du budget doit prévoir également une diminution
des dépenses correspondantes ou des recettes nouvelles.
4. Le Parlement adopte le projet de la loi de finances au plus tard le 31
décembre de l'année précédant celle de son exécution.
5. L’Assemblée nationale dispose de 40 jours pour adopter le projet de loi
de finances de l’année.
5. PROMULGATION DE LA LOFIP PAR LE PRESIDENT DE LA
REPUBLIQUE : LANCEMENT DE L’EXECUTION

Cette phase a lieu au mois de décembre de l’année n-1.

Les grandes étapes sont :


◦ Examen de la loi de finances par le Président de la République ;
◦ Promulgation par le Président de la République ;
◦ Publication au journal officiel.
5. PROMULGATION DE LA LOFIP PAR LE PRESIDENT DE LA
REPUBLIQUE : LANCEMENT DE L’EXECUTION

A. Examen de la LOFI par le Président de la République

La loi de finances votée au Parlement ne constitue pas une obligatoire


stricte de signature par le Président de la République. Celui-ci l’examine, à
travers ses experts techniques et si la loi ne semble pas rencontrer son
approbation au regard de certaines motivations, le Président de la
République peut la renvoyer au Parlement pour une relecture et donne, par
le fait même, les motivations de ce renvoie.
A cet effet, vu le délai limite (31 décembre de l'année n-1), un crédit
provisoire doit être voté pour permettre au Gouvernement de fonctionner
en attendant ladite relecture et promulgation.
5. PROMULGATION DE LA LOFIP PAR LE PRESIDENT DE LA
REPUBLIQUE : LANCEMENT DE L’EXECUTION
B. Promulgation de la LOFIP par le Président de la République
Avant d’être exécuté, le budget doit être promulgué par le Président de la
République et publié au journal officiel.
La promulgation du budget est l’attestation officielle et formelle par le
Président de la République de l’existence d’un acte voté en vue de sa mise
en application.
La publication est l’opération officielle qui consiste à porter à la
connaissance des destinataires l’acte budgétaire, dans son fond et sa
forme, en recourant aux moyens appropriés tels que prévu par la
législation.
Par contre la mise en vigueur est l’acte qui actionne l’opposabilité de ce
texte, la production de ses effets juridiques vis-à-vis de ses destinataires.
Une fois publié, le ministre du budget signe la circulaire portant exécution
du budget.
6. CONSOLIDATION DES LOIS DE FINANCES : BUDGETS UNIFIES

La loi relative aux finances publiques exige une consolidation des budgets
du pouvoir central et des provinces (consolidés aussi à leur tour avec les
budgets des entités territoriales locales).

Il s’agit d’une loi dite la « loi de consolidation » qui tient son fondement dans
le principe d’unicité budgétaire. Elle doit avoir lieu au plus tard le 31 mai de
l’année.
Aussi, chaque province devra transmettre, au plus tard fin février, son
budget provincial consolidé au Ministère du Budget du pouvoir central pour
centralisation, exploitation et élaboration du projet de loi de consolidation.
PRESENTATION DE LA LOI DE FINANCES
La présentation du budget de la République Démocratique du
Congo relève de deux dispositions :

◦ la mise en forme définitive du budget ;


◦ la présentation suivant une nomenclature édictée par la loi, tant
pour les recettes que pour les dépenses.

Du point de vue scientifique, il n’existe pas de règle formelle dans la


réalisation de la nomenclature, les différents postes étant spécifiques
à chaque pays et cela en fonction de ses objectifs et de ses actions.
PRESENTATION DE LA LOI DE FINANCES
A. Mise en forme définitive du Budget

La configuration actuelle du budget en RDC se présente en six points


essentiels (art. 79 de la LOFIP), à savoir :
◦ l’exposé général ;
◦ le rapport d’évaluation de l’exécution du budget de l’année précédente ;
◦ le rapport d’exécution du budget en cours au premier semestre de
l’année ;
◦ la loi proprement dite ;
◦ le projet de loi portant reddition des comptes du budget du pouvoir
central du dernier exercice ;
◦ les annexes.
PRESENTATION DE LA LOI DE FINANCES
A. Mise en forme définitive du Budget

1) L’exposé général

- fait la synthèse du budget;


- fixe les objectifs de la politique économique et financière du
Gouvernement et les priorités;
- décrit l’environnement économique international et national dans lequel il
a été préparé;
- donne les perspectives futures traduites sous la forme d’un cadre
budgétaire à moyen terme;
- donne le niveau d’exécution du budget en cours.
PRESENTATION DE LA LOI DE FINANCES
A. Mise en forme définitive du Budget

2) Le rapport d’évaluation de l’exécution du budget de l’année précédente

- Rapport sur les conditions dans lesquelles le budget de l’année antérieure


a été exécuté;
- fait une analyse comparative des prévisions, en recettes comme en
dépenses, entre les deux années;
- dégage les écarts, positifs ou négatifs qui se traduisent soit par un
accroissement, soit par une diminution.
Il convient de rappeler la pertinente notion d’accroissement réel et
d’accroissement relatif vu précédemment pour apprécier le caractère réel
des écarts.
PRESENTATION DE LA LOI DE FINANCES
A. Mise en forme définitive du Budget
3) Le rapport d’exécution du budget en cours au 1er semestre de l’année
Il permet d’apprécier le niveau d’exécution du budget de l’année N par
rapport aux prévisions proposées par le gouvernement pour l’année N+1.
4) La Loi budgétaire proprement dite
Elle reprend les différents types du budget : budget général, budgets
annexes et comptes spéciaux.
Elle indique les montants globaux, en équilibre, des ressources et des
dépenses et renvoi aux annexes pour chaque sous rubriques budgétaires.
5) Le projet de loi portant reddition des comptes
Il s’agit du budget de dernier exercice clos, ou, le cas échéant, le rapport
de la Cours des comptes.
6) Les annexes : Il s’agit des annexes nécessaires déterminées par la LOFIP
PRESENTATION DE LA LOI DE FINANCES
B. Nomenclature des dépenses publiques en RDC : 3 catégories et 9 titres
1. Les dépenses courantes : avec six titres, à savoir :
I. la dette publique en capital ;
II. les frais financiers ;
III. les dépenses du personnel ;
IV. les Biens et matériels ;
V. les dépenses de prestations ;
VI. les transferts et interventions.
2. Les dépenses en capital : avec deux titres, à savoir:
VII. les équipements ;
VIII. les construction, réfection, réhabilitation, addition d’ouvrage et édifice,
acquisition immobilière.
C. Prêts et avance : avec un seul titre :
IX. Prêts et avances
PRESENTATION DE LA LOI DE FINANCES
B. Nomenclature des dépenses publiques en RDC : 3 catégories et 9 titres
I. DETTE PUBLIQUE Dette intérieure
EN CAPITAL Dette extérieure
II. FRAIS Intérêts sut la dette
FINANCIERS Autres frais financiers
Rémunérations du personnel actif de l’Etat
III. DEPENSES DE Dépenses accessoires de personnel
PERSONNEL
Fournitures et petits matériels
Pièces de rechange pour équipements
Produits chimiques, fournitures énergétiques et semences
IV. BIENS ET Produits alimentaires, agro-alimentaire et accessoires
MATERIELS Textiles, insignes et habillement
Matériaux de construction et quincaillerie
PRESENTATION DE LA LOI DE FINANCES
B. Nomenclature des dépenses publiques en RDC : 3 catégories et 9 titres
Eau et électricité
Publicité, communiqué, impression, reproduction, reliure
Transport d’objets ou de personnes
Location immobilière ou d’objets Equipements et Matériels
Entretien et réparation matériels et d’Equipements
Soins vétérinaires et de protection de l’Environnement
V. DEPENSES DE Entretien, Décoration et Réparation d’ouvrages et édifices
Prestations des organismes de formation, frais de mission, frais
PRESTATIONS
secrets de recherche, assurances et rétribution aux banques
VI. TRANSFERTS Subventions
ET Rétrocessions
Interventions de l’Etat dans divers domaines
INTERVENTION
Contributions internationales
DE L’ETAT Aides, Secours et Indemnisations
Charges sociales
Pensions et rentes / honorariat et éméritat
PRESENTATION DE LA LOI DE FINANCES
B. Nomenclature des dépenses publiques en RDC : 3 catégories et 9 titres
VII. EQUIPEMENTS Equipements et mobiliers
Equipement de santé
Equipements éducatifs, culturels et sportifs
Equipements agro-sylvo pastoraux et industriels
Equipements de construction et de Transport
Equipements de communication
Equipements militaires
Contrat d’études
Equipements divers
VIII. CONSTRUCTION, REFE- Construction d’ouvrages et d’édifices
CTION, REHABILITATION, Réhabilitation, Réfection et Addition d’ouvrage et
ADDITION D’OUVRAGES ET d’édifice
D’EDIFICES, ACQUISITION Acquisition de Terrains
IMMOBILIERE Acquisition de Bâtiments
PRESENTATION DE LA LOI DE FINANCES
B. Nomenclature des recettes publiques en RDC : 3 catégories et 5 titres

1. Recettes du pouvoir central


I. Recettes courantes
II. Recettes exceptionnelles
2. Recettes extérieures
III. Recettes d’appui budgétaire
IV. Recettes de financement d’investissement
3. Recettes des provinces
V. Recettes des provinces
PRESENTATION DE LA LOI DE FINANCES
B. Nomenclature des recettes publiques en RDC : 3 catégories et 5 titres
Recettes des Douanes et Accises
RECETTES COURANTES Recettes des Impôts
Recettes non fiscales
Recettes des pétroliers producteurs
Dons et legs intérieurs courants
RECETTES Dons et legs intérieurs projets
EXCEPTIONNELLES Produits de remboursement de prêts et avances
Produits des emprunts intérieurs
RECETTES D’APPUI Dons budgétaires
BUDGETAIRE Emprunts budgétaires
RECETTES DE Dons projets
FINANCEMENT Emprunts projets
D’INVESTISSEMENT
EXECUTION DU BUDGET
L’exécution du budget est l’ensemble des opérations servant à
réaliser les recettes et dépenses prévues et autorisées par les lois
financières de l’année et les autres décisions de finances.

Autrement dit, c’est l’ensemble des opérations qui consistent à


mettre en œuvre les dispositions de la loi de finances à dater du 1er
janvier qui suit son vote définitif et sa promulgation au journal officiel

Loin aussi d’être une application fidèle et passive de l’autorisation


parlementaire faite au Gouvernement, l’exécution de la loi de
finances s’affiche aujourd’hui dans une véritable logique de
management appliqué au secteur public.
EXECUTION DU BUDGET
1. Des principes généraux de l’exécution du Budget

A. Le principe d’incompatibilité et de séparation nette des pouvoirs des


Ordonnateurs, des Gestionnaires des crédits, des Comptables et des
Contrôleurs des finances.

Cette incompatibilité s’étend même à leurs conjoints lorsque leurs fonctions


respectives les mettent en rapport direct
Il faut noter qu’il n’est pas permis à l’ordonnateur de manier les fonds, ni au
Comptable de se substituer à l’ordonnateur.
Ce principe vise à garantir l’objectivité, l’impartialité et l’intégrité des
fonctionnaires et agents de l’Etat dans la gestion des finances publiques.
EXECUTION DU BUDGET
1. Des principes généraux de l’exécution du Budget

B. Le principe de l’unicité d’ordonnancement général du budget


Pour une gestion transparente et objective des finances publiques, le
Ministre des Finances est le seul Ordonnateur général du budget.
En matière des dépenses, la délégation du pouvoir d’ordonnancement est
faite à quelques fonctionnaires sans que l’Ordonnateur général du budget
ne s’en soit totalement dessaisi.
En matière des recettes, le pouvoir de donner ordre de percevoir est
totalement délégué, par le truchement des actes réglementaires, aux
Régies financières que l’Ordonnateur général du budget surveille
régulièrement.
EXECUTION DU BUDGET
1. Des principes généraux de l’exécution du Budget
C. Le principe de la continuité des services publics

Pour garantir la permanence de l’Etat dans la satisfaction de l’intérêt


général, l’exécution des dépenses comme la perception des recettes
doivent continuellement fonctionner.

L’inexécution des prestations des services publics, par les fonctionnaires,


relatives aux procédures des recettes comme des dépenses conformément
aux délais rigoureusement impartis par les dispositions légales et
règlementaires en la matière, est une grave entorse à ce principe qui
devrait déclencher leur mise en responsabilité.
EXECUTION DU BUDGET
1. Des principes généraux de l’exécution du Budget
D. Le principe de l’égalité
La jouissance des droits et la contribution aux charges publiques dans le
domaine des finances publiques ne doivent faire acception ni de personne,
ni de fortune, ni d’origine.

E. Le principe de l’intangibilité des prévisions budgétaires


La loi budgétaire doit être exécutée conformément à son esprit et à sa
lettre, excepté :
- les cas qui ne se justifient plus au cours de l’exercice budgétaire pour
raisons liées au critère de légalité, de régularité et d’opportunité de
certaines recettes et dépenses.
EXECUTION DU BUDGET
1. Des principes généraux de l’exécution du Budget
F. Les principes généraux en matière des recettes : obligation d’exécution
plus contraignante
- les recettes sont obligatoires tan disque les dépenses sont facultatives
- l’exécutif ne peut, à l’occasion de l’exécution du budget, ni modifier la loi
fiscale ni apprécier l’opportunité de la perception des recettes fiscales;
- les recettes doivent être constatées, liquidées, ordonnancées, recouvrées
par un acte générateur ;
- les recettes réalisées doivent être enregistrées intégralement sans aucune
contraction de leur montant ;
- les prévisions des recettes inscrites dans la loi de finances sont purement
évaluatives et jamais limitatives
EXECUTION DU BUDGET
1. Des principes généraux de l’exécution du Budget
F. Les principes généraux en matière des dépenses
- La loi de finances ne crée pas une obligation de dépenser mais elle
autorise la dépense
- L'exécution d'une dépense est soumise à trois conditions : elle doit être
budgétairement prévu (conformité au budget), légale (conformité aux lois
et règlements) et réelle (certification du service fait).
- Le dépassement des crédits est interdit
- Les crédits ne peuvent être utilisés pour une autre catégorie de dépenses
que celle pour laquelle ils ont été attribués ;
- Les crédits non consommés à la fin de l’année ne peuvent être conservés
par les services administratifs auxquels ils avaient été attribués.
EXECUTION DU BUDGET
2. Procédures d’exécution des dépenses
Dans l’exécution du budget des dépenses, on distingue deux phases : la
phase administrative et la phase comptable.
La phase administrative (qui appartient aux ordonnateurs) est une phase au
cours de la quelle les opérations sont prescrites et réalisées et la dette ou la
créance de l’Etat mesurée avec précision. Elle comprend : l’engagement,
la liquidation et l’ordonnancement ;
La phase comptable (qui appartient aux comptables publics) concerne le
paiement et est réservée aux Comptables d’Etat qui dépendent aussi
hiérarchiquement du Ministre des Finances.
L’exécution des dépenses est donc traditionnellement une opération en
quatre phases : l’engagement, la liquidation, l’ordonnancement et le
paiement.
EXECUTION DU BUDGET
2. Procédures d’exécution des dépenses
A. L'Engagement
L’engagement est un acte qui rend l’Etat débiteur. Selon l’article 90 de la loi
relative aux finances publiques,
L’engagement est l’acte par lequel le pouvoir central crée ou constate à
son encontre une obligation de laquelle résultera une charge.
L’engagement est une prérogative gouvernementale et administrative car
ce sont les gouvernants et les administrateurs qui prennent les décisions
nécessaires à la marche des services publics.
L’engagement doit être requérir l’autorisation préalable du Ministre du
budget pour le pouvoir central et du ministre de l’intérieur pour les
provinces.
EXECUTION DU BUDGET
2. Procédures d’exécution des dépenses
A. La liquidation

Liquider une dépense, c’est en reconnaître la réalité et la légalité, en arrêter


le montant exact, rechercher si elle n’est pas éteinte par des paiements
antérieurs, par une prescription ou une déchéance et en imputer le montant
à charge du crédit budgétaire concerné.
La liquidation consiste à déterminer le montant de la dépense déjà
engagée. Il s’agit à la fois de constater la dette de l’Etat et d’en fixer le
montant exact en argent, c'est-à-dire de la rendre liquide.
EXECUTION DU BUDGET
2. Procédures d’exécution des dépenses
A. L’ordonnancement
L'ordonnancement est l'acte administratif par lequel l’autorité compétente,
conformément aux résultats des calculs de la liquidation, confère au
Comptable public ou au caissier de l’Etat l'ordre de payer une dépense
publique régulièrement engagée et liquidée.

Il relève du seul ordonnateur. Cet ordre s’adresse au comptable-payeur et


prend la forme d’un document écrit (ordre de paiement), d’un titre de
paiement appelé ordonnance de paiement ou mandat de paiement,
ordre de virement.
Souvent l’ordonnancement se fait en même temps que la liquidation.
EXECUTION DU BUDGET
2. Procédures d’exécution des dépenses
A. Le paiement

C’est le versement de l’argent entre les mains du créancier de l’Etat.


C’est l’acte par lequel le pouvoir central se libère de sa dette.
Il se fait par une autorité distincte de celle qui a ordonnancé : le
comptable.
La phase relevant du comptable commence par le contrôle de la
régularité de l'ordre de dépense et de la présence des pièces justificatives.
Puis, a lieu le paiement proprement dit.
EXECUTION DU BUDGET
3. Procédures d’exécution des recettes
L’exécution des recettes se fait en deux phases : la phase administrative et
la phase comptable.
La phase administrative de l’exécution des recettes est celle au cours de
laquelle sont effectuées les opérations indispensables au recouvrement
ultérieur. Elle comprend : la constatation, la liquidation et l’établissement du
titre de recettes. Ces trois étapes sont du ressort de l’ordonnateur.
La phase comptable comprend le recouvrement ou l’encaissement
(réception matérielle des deniers). Cette étape est de la compétence du
comptable public.
L’exécution des recettes se fait donc en quatre étapes : la constatation ou
l’établissement, la liquidation de la créance, l’établissement du titre de
recettes ou l’ordonnancement et le recouvrement ou encaissement (voir
circulaire ministérielle portant instructions budgétaires).
EXECUTION DU BUDGET
3. Procédures d’exécution des recettes
A. La constatation des droits ou établissement du titre
C’est une opération administrative qui consiste à prendre acte de
l’existence d’un droit au profit d’une personne publique, né d’un fait ou
d’une situation d’un redevable et qui est légalement susceptible de
recouvrement.
Il en est ainsi de la constatation d’assiette de l’impôt qui consiste à
déterminer matériellement et juridiquement la base imposable.
B. La liquidation
La liquidation consiste dans l’évaluation arithmétique d’un droit qui revient
à une personne publique, l’Etat ou une Entité territoriale décentralisée.
Elle consiste à déterminer la créance dans son montant.
En matière d’impôt elle indique le montant de la cotisation de l’impôt
correspondant à la base imposable.
EXECUTION DU BUDGET
3. Procédures d’exécution des recettes
C. L'établissement du titre ou ordonnancement
L’ordonnancement des recettes est l’acte par lequel l’autorité compétente
permet à un redevable de verser pour compte du Trésor public une somme
bien déterminée au titre de recette.
Elle consiste à établir un titre de perception destiné à la prise en charge de
la recette et permettant au comptable public d’en assurer le
recouvrement.
D. Le recouvrement ou l'encaissement
Le recouvrement des recettes est la perception des droits pour compte du
Trésor public effectuée auprès du Caissier de l’Etat ou du Comptable de
recettes, soit par le truchement d’un intermédiaire financier en vertu des
dispositions légales ou réglementaires.
EXECUTION DU BUDGET
4. La nouvelle conception de l’exécution du budget
A. Les autorisations de dépenses
Toute autorisation de dépenses s’exprime dans le budget par ce qu’on
appelle une « ouverture de crédits ».
Le crédit constitue une autorisation juridique de dépenser qui porte sur deux
éléments : l’objet de la dépense et son montant.
Si l’autorisation est donnée globalement, le Gouvernement ne sera limité
que par le montant total ces crédits ouverts, mais il pourra les ventiler
comme il l’entendra entre les différentes catégories de dépenses.
Si les crédits sont, au contraire, affectés de façon précise, ils ne pourront
être utilisés qu’en respectant les affectations imposées par la loi de
finances.
La liberté d’action dont disposera le Gouvernement pour exécuter le
budget sera alors considérablement limitée.
EXECUTION DU BUDGET
4. La nouvelle conception de l’exécution du budget
B. Les crédits d'engagement et les crédits de paiement
Les crédits d'engagement (CE) ne portent que sur l'engagement de la dépense. Ils
autorisent juridiquement l’Exécutif à prendre la décision qui engagera financièrement
l’Etat.
Ils sont destinés aux opérations qui s'étalent sur plusieurs années, ce qui ne nécessite
pour l'année à venir que l'autorisation d'engager les dépenses, le paiement
s'échelonnant sur plusieurs années.
Les crédits de paiement (CP) permettent à l'Administration d'effectuer la totalité de la
dépense.
Ils portent sur les quatre phases.
Les Crédits d'engagements ont une portée pluriannuelle alors que les Crédits de
Paiement ont une portée annuelle et indique les dépenses que l'Etat devra payer
dans l'année.
EXECUTION DU BUDGET
4. La nouvelle conception de l’exécution du budget
B. Les crédits d'engagement et les crédits de paiement
Exemple : Un ordonnateur conclut un marché public de 1.000.000.000 FC dont
l'exécution s'étale sur une durée de 3 ans. L'échéancier prévisionnel des paiements
prévus dans le cadre de ce marché est le suivant : 400.000.000 FC à la 1ère année,
350.000.000 FC à la 2ème année et 250.000.000 FC à la 3ème année. La prévision
budgétaire se fera de la manière suivante :
◦ 1ère année : Crédit d'engagement = 1.000.000.000 FC
Crédit de paiement = 400.000.000 FC
◦ 2ème année : Crédit d'engagement = 0 FC
Crédit de paiement = 350.000.000 FC
◦ 3ème année : Crédit d'engagement = 0 FC
Crédit de paiement = 250.000.000 FC
EXECUTION DU BUDGET
4. La nouvelle conception de l’exécution du budget
C. Crédits évaluatifs, crédits limitatifs et crédits prévisionnels
Les crédits évaluatifs sont des crédits pour lesquels l’autorisation donnée porte
essentiellement sur l’objet de la dépense et non sur le montant. Le montant inscrit
dans la loi de finances n’a qu’une simple valeur indicative, et les dépenses
correspondant à ces crédits pourront continuer à être librement engagées, même si
le montant initial prévu est dépassé.
Les crédits limitatifs sont constitués de tous les crédits dont la loi n'a pas spécifié qu'ils
avaient un caractère évaluatif. La caractéristique du crédit limitatif est qu’il lie
impérativement l’Administration.
Le crédit provisionnel résulte des dépenses pour lesquelles les besoins ne peuvent être
exactement chiffrés au moment du vote de la loi de finances de l’année. C’est le cas
des dépenses accidentelles et imprévisibles (faits de guerre, catastrophes naturelles).
Ces dépenses ne peuvent être ordonnancées que dans les limites des allocations
budgétaires correspondantes.
EXECUTION DU BUDGET
4. La nouvelle conception de l’exécution du budget
D. La spécialisation des crédits
Les crédits peuvent être répartis de deux façons :
- l'autorisation parlementaire peut être globale, une sorte de chèque à
blanc, ce qui signifie que le Gouvernement est libre de répartir les crédits
par grandes masses;
- l'autorisation parlementaire peut être détaillée, dans ce cas les crédits sont
affectés à des dépenses déterminées. Le Gouvernement sera alors tenu,
dans l’exécution du budget, de respecter strictement la ventilation
approuvée par le Parlement.
EXECUTION DU BUDGET
5. Personnes compétentes en matière d’exécution du budget
A. L’Ordonnateur
L’Ordonnateur est la personne qui engage une dépense et qui donne
l’ordre de payer la dépense.
L’ordonnateur est un agent d’autorité, administrateur élu ou nommé qui,
placé à la tête d’un ministère, d’une collectivité, d’un établissement, d’un
service, est amené à exercer en sus de ses fonctions administratives
principales, des attributions financières en recettes ou en dépenses.
« Est ordonnateur, le responsable d’institution, le ministre, le responsable de
budget annexe ou la personne déléguée par lui au niveau central et au
niveau déconcentré ».
C’est donc seulement en sa qualité de décideur ou de chef de service
qu’un responsable est doté de la qualité d’ordonnateur. En d’autres termes
la fonction d’ordonnateur est accessoire d’une mission d’administrateur
exercée à titre principal
EXECUTION DU BUDGET
5. Personnes compétentes en matière d’exécution du budget
A. L’Ordonnateur
Il existe cinq types d’ordonnateurs :
◦ L’Ordonnateur général : c’est le Ministre des Finances. Il est, en sus de sa
qualité d’ordonnateur du budget de son ministère, ordonnateur général
de toutes les recettes du pouvoir central. A ce titre, il constate, liquide et
ordonnance lesdites recettes. Il est le régulateur de la trésorerie. Il désigne
les comptables publics. Il délègue tout ou partie de ses pouvoirs à des
fonctionnaires qualifiés.
◦ Les Ordonnateurs principaux : C’est le cas des ministres pour le budget de
l’Etat, les Directeurs Généraux ou Directeurs des services pour les budgets
annexes et les Directeurs des Etablissements pour les établissements
publics, les Gouverneurs des Provinces pour les budgets provinciaux ;
EXECUTION DU BUDGET
5. Personnes compétentes en matière d’exécution du budget
A. L’Ordonnateur
Il existe cinq types d’ordonnateurs :
Les Ordonnateurs secondaires : ce sont des agents administratifs en fonction
dans une circonscription territoriale déterminée aux quels les ordonnateurs
principaux ont confiés une ordonnance de délégation dans le cadre de la
gestion déconcentrée des services.
Les Ordonnateurs principaux n’ayant pas la possibilité d’exécuter toutes les
dépenses qui figurent à leur budget, ils se font aider par des Ordonnateurs
secondaires ;
EXECUTION DU BUDGET
5. Personnes compétentes en matière d’exécution du budget
A. L’Ordonnateur
Il existe cinq types d’ordonnateurs :
◦ Les Ordonnateurs délégués : ce sont des fonctionnaires auxquels les
ordonnateurs principaux ou secondaires ont accordé une délégation de
signature.
◦ La pratique est fréquente dans les ministères où les ministres ordonnateurs
sont conduits à déléguer leur signature à certains membres du cabinet,
mais cette délégation n’est qu’une commodité administrative, qui n’a pas
pour effet de dessaisir l’autorité délégante de sa compétence.
◦ Les ordonnateurs suppléants : ce sont des fonctionnaires désignés aux
seules fins de remplacer temporairement les ordonnateurs principaux,
secondaires ou délégués, en cas d’absence de ceux-ci ou
d’empêchement.
EXECUTION DU BUDGET
5. Personnes compétentes en matière d’exécution du budget
A. L’Ordonnateur
La responsabilité de l’ordonnateur
Les Ministres, les Gouverneurs de Province, les Maires, les responsables des Entités
Territoriales Décentralisées ainsi que ceux des entreprises et organismes et leurs
délégués sont responsables des engagements qu'ils contractent en violation des
dispositions légales, réglementaires ou en dépassement des crédits qui leur sont
alloués par les lois et décisions budgétaires.
Les ordonnateurs peuvent en courir des responsabilités sur plusieurs terrains : civil,
pénal, disciplinaire, politique.
En dehors de toutes les procédures édictées par la loi de finances, gérer un service
de l’Etat entant qu’ordonnateur requiert des connaissances techniques et
managériales acquises dans les universités et écoles de formation.
EXECUTION DU BUDGET
5. Personnes compétentes en matière d’exécution du budget
B. Le Comptable public
Le Comptable Public est la personne qui effectue matériellement le
paiement de la dépense.
Il en est de même pour l’encaissement des recettes. « Est comptable public,
tout agent ayant qualité pour exécuter, au nom et pour compte du pouvoir
central, des opérations des recettes et des dépenses, de maniement des
fonds et des valeurs qu’il détient ainsi que les opérations se rapportant aux
biens publics
Ils sont les seuls à pouvoir manier les fonds publics. Ils relèvent de la
responsabilité du Ministre des Finances.
ils sont régis par un corps de règle définissant leur mission et leur
responsabilité
EXECUTION DU BUDGET
5. Personnes compétentes en matière d’exécution du budget
B. Le Comptable public
Les comptables publics ont pour missions :
◦ assurer le recouvrement des recettes et le paiement des dépenses ;
◦ conserver les fonds des personnes publiques ;
◦ tenir à jour la comptabilité et la liste des pièces justificatives ;
◦ veiller au respect des principes et des règles de gestion des finances publiques ;
◦ effectuer un contrôle de la régularité des opérations, la réalité de
l'ordonnancement et la qualité de l'ordonnateur (présence éventuelle du visa du
contrôleur financier, validité de la créance) et s'assurer du caractère libératoire du
paiement.
Lorsqu'une personne a, de fait, manié des deniers publics, on dit d'elle qu'elle est
comptable de fait. S'applique à cette personne la même responsabilité que celle qui
s'applique à un comptable public.
EXECUTION DU BUDGET
5. Personnes compétentes en matière d’exécution du budget
B. Le Comptable public
On distingue plusieurs catégories de comptables publics :
◦ les comptables du Trésor sont les plus nombreux. Ils peuvent être directs, et ont, dans
ce cas, une compétence générale, ou spéciale, et ont, ici, une compétence limitée
à une matière donnée ;
◦ les comptables directs font l'objet de plusieurs subdivisions : supérieurs et
subordonnés, principaux ou secondaires (les seconds rendent leurs comptes au juge
des comptes à travers les premiers), assignataires et correspondants (les seconds
agissent pour le compte et sous la responsabilité des premiers) ;
◦ les comptables chargés du recouvrement des impôts directs et indirects, taxes et
des droits de douane, généralement appelés receveurs des impôts, receveurs des
douanes ;
◦ les comptables des services et établissements publics.
EXECUTION DU BUDGET
5. Personnes compétentes en matière d’exécution du budget
B. Le Comptable public
On distingue plusieurs catégories de comptables publics :
◦ les comptables du Trésor sont les plus nombreux. Ils peuvent être directs, et ont, dans
ce cas, une compétence générale, ou spéciale, et ont, ici, une compétence limitée
à une matière donnée ;
◦ les comptables directs font l'objet de plusieurs subdivisions : supérieurs et
subordonnés, principaux ou secondaires (les seconds rendent leurs comptes au
juge des comptes à travers les premiers), assignataires et correspondants (les
seconds agissent pour le compte et sous la responsabilité des premiers) ;
◦ les comptables chargés du recouvrement des impôts directs et indirects, taxes et
des droits de douane, généralement appelés receveurs des impôts, receveurs des
douanes ;
◦ les comptables des services et établissements publics.
EXECUTION DU BUDGET
5. Personnes compétentes en matière d’exécution du budget
C. Relation entre l’Ordonnateur et le Comptable public
- L'ordonnateur n'a aucun pouvoir hiérarchique sur le comptable qui a une
obligation d'obéissance limitée et qui, de par sa catégorie particulière
d’agent public nommé par le ministre, n’est pas en position administrative
de subordination vis-à-vis de l’ordonnateur.
- L’indépendance des ordonnateurs s’exprime aussi à l’égard des tiers de
telle façon que, pendant l'exercice de leurs fonctions, ils ne peuvent détenir
une quelconque participation dans des entreprises ayant passé des
contrats avec les personnes publiques qu'ils représentaient ;
- Une même personne ne peut cumuler les deux fonctions. De même, le
conjoint de l'ordonnateur ne peut être comptable dans un organisme pour
lequel ce dernier travaille ;
EXECUTION DU BUDGET
5. Personnes compétentes en matière d’exécution du budget
C. Relation entre l’Ordonnateur et le Comptable public
- La fonction de comptable est protégée par le principe d’exclusivité des
fonctions.
La sanction est prévue en cas de gestion de fait.
- Dans certains cas, le comptable peut intervenir sans ordre de l'ordonnateur
: perception des impôts indirects et des droits de douanes basées sur les
déclarations des contribuables.
- Dans d'autres, l'intervention de l'ordonnateur est assouplie : rémunération
des fonctionnaires.
REGULATION BUDGETAIRE
1. CONTRAINTES QUI PEUVENT EXIGER DES AMENAGEMENTS AU BUDGET
◦ Aucune dépense non prévue au budget ne peut être engagée sans un
aménagement du budget, tant en recettes qu'en dépense ;
◦ Les aménagements et rectifications du budget font l'objet d'une loi ou d'une
décision budgétaire présentée dans les mêmes formes que la loi ou décision
budgétaire annuelle ;
◦ En cas d'urgence et moyennant un aménagement correspondant des recettes, des
crédits supplémentaires peuvent être ouverts par ordonnance du Président de la
République ou par décision de l'autorité hiérarchique ;
◦ Les crédits provisoires accordés au début d'une année font l'objet d'une loi ou
décision et sont imputables au budget définitif de l'exercice ;
◦ Tout virement des crédits des dépenses courantes au budget des dépenses en
capital et inversement, doit être effectué par le Parlement, l'Assemblée Provinciale
ou les Conseils des autres Entités Territoriales Décentralisées. En cas d'urgence, le
Président de la République exerce les mêmes prérogatives par voie d'ordonnance ;
REGULATION BUDGETAIRE
1. CONTRAINTES QUI PEUVENT EXIGER DES AMENAGEMENTS AU BUDGET
◦ Les virements des crédits pour les dépenses en capital au titre d'un projet
approuvé au profit d'un autre projet non approuvé sont strictement
prohibés ;
◦ Le Président de la République peut, sur proposition du Ministre des
Finances et Budget, effectuer des virements parmi les crédits de
fonctionnement disponibles mis à la disposition des services centraux, des
Provinces et Districts. Chaque opération de virement est compensée par
annulation d'un montant équivalent des crédits. Le Parlement, par un état
descriptif du Ministre des Finances et du Budget, est immédiatement, à
l'ouverture de sa plus prochaine session, informé des virements des crédits
effectués.
CLOTURE DU BUDGET
2. Dispositions relatives aux rubriques budgétaires non exécutées
◦ Les recettes qui n'ont pu être recouvrées au 31 décembre de l'année au
cours de laquelle les droits ont été constatés, sont portées au compte de
l'année en cours à la date du recouvrement.
◦ Les parties du crédit de fonctionnement disponible à la fin de l'année
budgétaire, destinées au paiement des dépenses à la date du 31 octobre.
et qui n'ont pu être ordonnancées et payées au 31 décembre, peuvent
être reportées à l'année suivante.
◦ Les reliquats d'autorisation d'engagement au titre des dépenses en capital
partiellement utilisées demeurent valables pour les années suivantes
pendant toute la durée du programme;
◦ Les crédits de paiement disponibles en fin de gestion, au titre des
dépenses en capital et se rapportant des autorisations d'engagement
restant valables sont reportés au budget de l'année suivante.
CLOTURE DU BUDGET
1. Arrêts des comptes et réglèment définitif du budget
Le processus budgétaire commence avec le vote de la loi de finances et sa
promulgation, il se poursuit avec l’exécution de budget et se termine avec le vote de
la loi portant arrêt des comptes et règlement définitif du budget de l’Etat.
Sans un débat de fonds sur le règlement définitif du budget de l’Etat, préalable au
vote du nouveau budget, le Parlement perd son autorité vis-à-vis du Gouvernement.
Le projet est élaboré par la Direction de la Reddition des comptes du Ministère des
Finances à l’intention du Gouvernement et est soumis au Parlement accompagné
des observations de la Cour des comptes.
Le projet de loi portant reddition des comptes du dernier exercice clos doit être
déposé au parlement au plus tard le 15 mai de l’année suivant celle de l’exécution
du budget auquel il se rapporte et doit être examiné par le parlement préalablement
au vote du projet de la loi de finances de l’année.
A l’issu de cet examen, l’approbation du parlement vaut quitus de la gestion du
gouvernement pour l’exercice concerné.
CONTRÔLE DE L’EXECUTION DU BUDGET
1. Le contrôle du budget est orienté vers deux axes

◦ le contrôle de la légalité budgétaire, c’est-à-dire celui qui cherche la


conformité de l’exécution administrative et comptable aux règles de droit
ainsi qu’à l’autorisation budgétaire donnée par le Parlement ;
◦ une évaluation de la qualité de la gestion financière publique. Ce
contrôle tend ainsi à se rapprocher au modèle privé et prend la dimension
d’un véritable instrument stratégique d’aide à la décision.
La compétence du contrôle budgétaire est du domaine de la loi.
CONTRÔLE DE L’EXECUTION DU BUDGET
2. Types de contrôle du budget
De façon générale, on peut classer et distinguer les contrôles du budget de la
manière suivante :
◦ d’après le système de contrôle : le contrôle interne et le contrôle externe ;
◦ d’après la nature des faits contrôlés : le contrôle des recettes et le contrôle des
dépenses ;
◦ d’après le moment du contrôle : le contrôle à priori, le contrôle en cours d’exécution
et le contrôle à posteriori ;
◦ d’après la nature des personnes contrôlées : le contrôle sur les administrateurs et le
contrôle sur les comptables ;
◦ d’après la nature des organismes contrôleurs : le contrôle administratif, le contrôle
juridictionnel et le contrôle parlementaire ou contrôle politique ;
◦ d’après la logique fondée sur les résultats : le contrôle de gestion, la certification, les
missions d’évaluation et d’audit.
CONTRÔLE DE L’EXECUTION DU BUDGET
2. Types de contrôle du budget
Le contrôle administratif est exercé à l’intérieur de l’administration elle-
même par des fonctionnaires compétents. Il est exercé à quatre niveaux :
1° le contrôle du Ministre des finances : une surveillance permanente (visas,
contreseing, droit de regard sur l’ensemble de la vie administrative) ;
2° Le contrôle hiérarchique : est celui qui est exercé par les chefs
hiérarchiques de ceux qui sont investis d’un pouvoir quelconque de gérer
les finances publiques. A l’intérieur d’une administration ce contrôle peut
être appuyé par des services spécialisés de contrôle interne tels l’Inspection
des Services au sein de la Direction Générale des Impôts.
t de régler les dépenses et recettes, la régularité budgétaire des opérations
qui leur sont ordonnées.
CONTRÔLE DE L’EXECUTION DU BUDGET
2. Types de contrôle du budget
3° le contrôle des Inspecteurs des Finances : Ils contrôlent les Comptables et
les ordonnateurs locaux. Les textes leur attribuent trois missions : Une mission
de contrôle de toutes les opérations des recettes et des dépenses ; une
mission de surveillance, par l’audit des comptes de l’ensemble des services
de l’Etat ; une mission d’assistance en gestion.
4° Le contrôleur budgétaire : Affecté auprès de chaque service de l’Etat, il
exerce un contrôle à priori des opérations budgétaires de dépenses du
pouvoir central.
5° le contrôle des comptables publics : ils vérifient, au moment de régler les
dépenses et recettes, la régularité budgétaire des opérations qui leur sont
ordonnées.
CONTRÔLE DE L’EXECUTION DU BUDGET
2. Types de contrôle du budget
Le contrôle juridictionnel en matière financière, désigne l’ensemble des contrôles
assurés par les juridictions financières qu’ils aient un caractère juridictionnel ou
administratif.

Il est exercé généralement par un organe indépendant et impartial appelé « Cour


des Comptes ».
◦ Elle apporte une assistance au Parlement dans le contrôle de l’exécution des lois de
finances et dans la certification des comptes de l’Etat.
◦ Elle vérifie si les recettes dues à l’Etat sont versées régulièrement au trésor, vérifie la
régularité des dépenses publiques, le bon emploi des crédits, fonds et valeurs gérés
par les services de l’Etat et de tout autre établissement public soumis à son contrôle.
◦ Elle contrôle les comptes publics, la gestion des ordonnateurs et procède aussi à la
certification de la sincérité des comptes de l’Etat.
CONTRÔLE DE L’EXECUTION DU BUDGET
2. Types de contrôle du budget
Le contrôle parlementaire peut être en cours d’exécution du budget (questions
parlementaires, interpellations, commissions parlementaires), et à posteriori (la cours
des comptes vérifie la régularité de l’exécution du budget et soumet au parlement
un rapport de clôture des comptes budgétaires).
L’interpellation est une mise en demeure adressée au Gouvernement ou à ses
membres, aux entreprises publiques, aux établissements et services publics ou à leurs
représentants les invitant à s’expliquer, selon le cas, sur l’exercice de leur autorité ou
la gestion d’une entreprise publique, un établissement ou service public ;
La Commission d’enquête est une technique de contrôle parlementaire qui permet à
cet organe de recueillir les éléments d’informations les plus complets sur des faits
déterminés dont le Parlement n’est nullement ou suffisamment éclairée, aux fins de
soumettre ses conclusions à la plénière ;
L’audition par les Commissions est un moyen d’information dont le rôle est joué par les
Commissions permanentes du Parlement pour un exercice adéquat de son pouvoir
de contrôle sur la politique du Gouvernement.
CONTRÔLE DE L’EXECUTION DU BUDGET
2. Types de contrôle du budget

Le contrôle de gestion est un système de pilotage mis en œuvre par un


responsable en vue d’améliorer le rapport entre les moyens engagés et soit
l’activité développée, soit les résultats obtenus.
Les missions d’évaluation et d’audit tendent à devenir l’horizon premier du
contrôle en lieu et place de la mission traditionnelle de vérification. Il s’agit
d’évaluer l’impact des résultats par rapport à la finalité recherchée.
La certification permet quant à elle de répondre à des critères de qualité.
Un sondage ou une enquête peuvent permettre de savoir l’opinion des
usagers des services publics sur la qualité des services leur rendu.
CONTRÔLE DE L’EXECUTION DU BUDGET
3. Les sanctions des mandataires et comptables publics
Les ordonnateurs, les contrôleurs budgétaires, les comptables sont tenus pour
responsables des actes qu’ils posent en préjudice de l’exécution du budget et
encourent des sanctions qui peuvent être disciplinaires, civiles et/ou pénales sauf
pour les membres du gouvernement, qui, en raison de leurs fonctions, sont soumis aux
sanctions prévues par la constitution et les lois du pays.
A part les membres du gouvernement et les responsables d’institutions, les fautes de
gestion commises par les contrôleurs budgétaires, les comptables publics et les
ordonnateurs autres que ceux cités précédemment, sont examinées par la Cours des
comptes.
Parmi les fautes de gestion au niveau du pouvoir central, on peut citer :
◦ le non respect des règles d’engagement des dépenses ;
◦ l’engagement des dépenses sans en avoir le pouvoir ou reçu délégation ;
◦ l’engagement des dépenses sans disponibilité des crédits ;
Chapitre 8

LA PERFORMANCE DES
FINANCES PUBLIQUES
PERFORMANCE DES FINANCES PUBLIQUES

Performance par la mobilisation des


ressources fiscales

Performance par la discipline budgétaire


et la bonne gouvernance

Performance par l’intégration budgétaire et


la poursuite des objectifs du développement
1. PERFORMANCE PAR LA MOBILISATION DES RESSOURCES FISCALES

Fiscalité
incitative

Lutte contre
la résistance Justice
à l’impôt fiscale

Performance
fiscale

Simplification
Décentralisati des
on fiscale procédures
MISE EN OEUVRE D’UNE FISCALITE INCITATIVE
1. Réduction de la pression fiscale
◦ La pression fiscale (PF) ou encore le taux global des prélèvements obligatoires
(TGPO) se mesure en établissant le rapport entre le montant annuel des
prélèvements obligatoires (y compris les prélèvements sociaux) et le produit intérieur
brut.
◦ P.F ou TGPO = impôts + cotisations sociales
PIB
◦ Une forte pression fiscale a un impact négatif sur l'économie d'un pays et ses
ressources fiscales dans ce sens qu'elle décourage à la fois les investissements,
l'épargne, la production et le travail.
◦ Une forte pression fiscale tue les investissements
◦ Une forte pression fiscale tue l'épargne
◦ Une forte pression fiscale tue la production
◦ Une forte pression fiscale tue le travail
MISE EN OEUVRE D’UNE FISCALITE INCITATIVE
1. Réduction de la pression fiscale
◦ En bref, les hauts taux d'impôts tuent les totaux d'impôts
◦ En effet, selon A. Laffer, tout accroissement de la pression fiscale entraîne
une baisse des activités ou une augmentation de la fraude et de l’évasion,
et qu’il s’ensuit nécessairement une diminution du montant des rentrées
d’impôts. Aussi dès lors que « les hauts taux tuent les totaux », une
diminution de la pression fiscale devrait susciter un regain d’activités sans
que la masse totale de l’impôt s’en trouve fortement affectée.
◦ Autrement dit, Laffer estime qu’il existe un seuil de pression fiscale
maximum au-delà duquel toute augmentation engendre une diminution
du rendement fiscal. Malheureusement, l’auteur ne détermine pas avec
précision ce seuil.
MISE EN OEUVRE D’UNE FISCALITE INCITATIVE
2. Amélioration du climat des affaires
L'environnement socio-politique d'un pays doit être favorable à la
consolidation des anciens investissements et à l'émergence des nouveaux
investissements.
Malheureusement, dans la quasi totalité des pays du sud, certaines
pratiques, tant décriées, ne favorisent pas l'attrait des investissements :
◦ - la corruption au sein de l'administration publique;
◦ - la lourdeur des formalités administratives;
◦ - l'insécurité et les tensions sociales permanentes;
◦ - le manque d'infrastructures adéquates;
◦ - les crises politiques répétées;
◦ - l'absence d'une véritable démocratie;
◦ - la pauvreté et la fragilité du pouvoir d'achat de la population...
MISE EN OEUVRE D’UNE FISCALITE INCITATIVE
3. Réduction et suppression de certaines taxes
◦ La multiplicité des taxes doublée de la tendance à exiger une taxe pour
toute nature de prestation de l'Etat constitue moins qu'une tracasserie et
acharnement de celui-ci à collecter à tout prix les ressources publiques au
nom de l'intérêt général.
◦ Certaines taxes peuvent être exigées même pour une remise simple d'un
document ne valant pas une valeur lucrative pour son requérant. Tel est le
cas d'un extrait de casier judiciaire, d'un certificat d'aptitude physique ou
d'un certificat de nationalité congolaise qui ne sont que des documents
exigés à un chercheur d'emploi, du reste sans revenu mais futur
contribuable. Ces taxes ne se justifient pas.
◦ Par contre lorsque l'Etat exige une taxe sur la publicité dans les stades
nationaux ou sur l'autorisation d'exploitation des eaux naturelles des
fleuves ou des lacs, l'opportunité et la nécessité de ces taxes sont
évidentes.
LA MISE EN OEUVRE D’UNE JUSTICE FISCALE
Trois principes de justice fiscale :
1. Egalité devant l’impôt
2. Contribution en fonction de la capacité contributive de chacun
3. Principe du contradictoire face aux impositions fiscales
En effet, il ne doit pas y avoir des privilèges fiscaux ni d'immunité fiscale octroyés à
une certaine catégorie de citoyens (dignitaires par exemple) en dehors de celles
octroyés par la loi. Si les autorités politiques (comme les Honorables Députés et
Ministres par exemple) et les citoyens influents (Artistes musiciens et autres vedettes
par exemple) ne paient pas leurs impôts, comment les autres citoyens seront-ils
motivés à le faire?
La contrainte fiscale doit être exercée aux contribuables en tenant compte de leur
situation économique et financière.
Les contribuables doivent avoir la possibilité de formuler leurs observations motivées
sur les notifications fiscales leurs adressées par l’Administration des Impôts.
Bref la justice fiscale se résume en ces trois mots d'ordre regime fiscal identique ,
sacrifice demandé identique, droits fiscaux protégés.
SIMPLIFICATION DES SYSTEMES ET PROCEDURES FISCALES
Un système fiscal performant est celui dont les procédures fiscales facilitent aux
contribuables l’accomplissement aisé de leurs obligations fiscales en :
◦ assurant la rapidité dans le traitement de leurs dossiers ;
◦ réduisant la pénibilité des démarches pour le paiement des impôts ;
◦ offrant une meilleure accessibilité des services par la simplification et l'écourtage
des formalités ;
◦ facilitant la compréhension des textes et langages fiscaux.
Bref, les procédures fiscales doivent répondre à la trilogie : rapidité - simplification -
facilitation.
Il est intéressant pour une administration fiscale de mener le sondage pour avoir les
avis des usagers des services publics sur la qualité des services leur rendus.
Donc, la qualité des services publics rendus aux contribuables par l'administration
fiscale ne doit pas être un simple slogan marketing décrété par cette dernière pour
collecter l'impôt, mais une reconnaissance effective confirmée par les usagers
(contribuables) à l'endroit de cette administration.
DECENTRALISATION DU SYSTEME FISCAL
La décentralisation du système fiscal implique la séparation nette entre les impôts
d’Etat et les impôts des Entités locales.
Ce qui aboutit à la mise en place, non seulement d'une législation fiscale locale, mais
aussi d'une administration fiscale proche du contribuable et du gouvernant.
La décentralisation du système fiscal a pour avantages de :
◦ permettre aux entités locales de se doter de leur pouvoir propre à se procurer leurs
ressources nécessaires ;
◦ mettre en place une législation fiscale adaptée à la réalité locale ;
◦ motiver à l’action dynamique de collecte d’impôt sans laquelle l’entité ne
fonctionnera pas ;
◦ éviter le gaspillage des ressources propres du fait d’une administration fiscale
proche du législateur local ;
◦ relancer le défi des finances publiques axées sur l’affirmation d’une auto prise en
charge.
LUTTE CONTRE LES MODES DE RESISTANCE A L’IMPÔT
On peut entendre par résistance à l'impôt, toute pratique délictueuse dans le chef du
contribuable visant à se soustraire du paiement total ou partiel de l'impôt.
Les modes les plus fréquents de la résistance à l'impôt sont :
◦ la fraude fiscale : détournement illégal d'un système afin de ne pas contribuer aux
charges publiques ;
◦ l'évasion fiscale : utilisation légale de failles du système fiscal afin de réduire le
montant de l'imposition ;
◦ la fuite de l'impôt : la délocalisation des activités des contribuables d’un pays
à l’autre pour fuir la pression fiscale ;
◦ le secteur informel ou l’économie souterraine : il s'agit des activités non déclarées
au fisc.
Aussi, la performance d’une Administration fiscale passe-t-elle par sa capacité
d’obtenir l’adhésion des contribuables à l’impôt, une adhésion matérialisée par un
degré élevé du civisme fiscal.
2. DISCIPLINE BUDGETAIRE ET BONNE GOUVERNANCE

Discipline budgétaire

Gouvernance financière, gouvernance


démocratique et gestion rationnelle des ressources
publiques

Bonne conduite en matière budgétaire et


code de transparence budgétaire
2. DISCIPLINE BUDGETAIRE ET BONNE GOUVERNANCE
1. EQUILIBRE BUDGETAIRE ET MAITRISE DU DEFICIT

Deux principes: Equilibre budgétaire et maîtrise du déficit


La théorie de l’équilibre budgétaire voudrait qu’il n’y ait ni déficit ni
excédent budgétaire. Il n’existe pas des règles juridiques qui imposent à
l’Etat de présenter son budget en équilibre, mais celui-ci doit seulement
tenir compte d’un équilibre économique et financier général.
En Comptabilité nationale, la notion de déficit budgétaire s’utilise lorsque les
recettes de l’Etat sont inférieures à ses dépenses, et donc son solde
budgétaire est négatif.
On distingue le déficit primaire qui correspond au déficit calculé sans
prendre en compte le service de la dette (c’est-à-dire les intérêts payés sur
la dette et la partie des emprunts devant être remboursée au cours de
l’année) du déficit final.
2. DISCIPLINE BUDGETAIRE ET LA BONNE GOUVERNANCE
1. EQUILIBRE BUDGETAIRE ET MAITRISE DU DEFICIT
Pour maîtriser le déficit budgétaire, on peut recourir aux stratégies suivantes :
§ 1. L'Emprunt
Il ne fait que déplacer le problème dans le temps car à l’échéance il faudra
rembourser le principal y compris les intérêts. L’emprunt a donc un coût.
§ 2. Le recours à des réserves
Il s’agit des réserves préalablement accumulées à partir d’excédents budgétaires
réalisés les années antérieures.
§ 3. La hausse ou baisse d’impôts
Les hausses d’impôts qui ne détruisent le gisement fiscal ou les baisses qui peuvent
éventuellement augmenter les rentrées fiscales.
§ 4. L'émission monétaire
Elle ne déplace pas la difficulté dans le temps, mais en change la nature.
§ 5. La réduction des dépenses publiques
2. DISCIPLINE BUDGETAIRE ET LA BONNE GOUVERNANCE
2. ADAPTATION DE LA GESTION PRIVEE A LA GESTION PUBLIQUE
La gestion publique, en adoptant le modèle de l’entreprise, est conduite à établir un
« rapport client fournisseur entre citoyens et l’Etat ». Cette logique entraine des
transformations fondamentales au sein des administrations, ainsi que dans les rapports
qu’entretiennent les administrations et leurs administrés.
Les citoyens ou les usagers en viennent à se considérer comme des clients. Du côté
des administrations, les gestionnaires sont de plus en plus responsabilisés et
autonomes pour réaliser les objectifs qui leur sont fixés.
L’adaptation du modèle de l’entreprise à l’Etat repose sur quelques stratégies, à
savoir :
◦ - la théorie de l'agence et la conception contractualiste de l'entreprise;
◦ - le pilotage de gestion;
◦ - la responsabilisation des acteurs financiers;
◦ - l'application des pratiques managériales empruntées de l'entreprise;
◦ - la standardisation des normes comptables.
2. DISCIPLINE BUDGETAIRE ET LA BONNE GOUVERNANCE
2. ADAPTATION DE LA GESTION PRIVEE A LA GESTION PUBLIQUE

§ 1. La théorie de l’agence et la conception contractualiste de l’entreprise


Le contrat est à la base de ce système. Tout est fondé sur le principe que le décideur
et le gestionnaire public s’engagent mutuellement ; le second qui est mandaté pour
réaliser un objectif et dispose d’une délégation de pouvoir pour le faire, est
relativement autonome. Ce n’est plus la notion d’institution qui est essentielle, mais
celle de contrat.
Dans ce cadre, le gestionnaire mandaté est jugé sur ses résultats et il peut être
sanctionné positivement ou négativement après un contrôle de ses performances fait
sur base de son rapport de performance montrant le niveau d’atteinte des objectifs .
§ 2. Le pilotage de gestion
Le pilotage de gestion est effectué sur la base d’une « chaîne de responsabilités » des
Gestionnaires publics qui sont bénéficiaires des crédits utilisables pour atteindre les
résultats en rapport avec les objectifs leur fixés : c’est en quelque sorte le contrat
d’objectifs et moyens.
2. DISCIPLINE BUDGETAIRE ET LA BONNE GOUVERNANCE
2. ADAPTATION DE LA GESTION PRIVEE A LA GESTION PUBLIQUE

§ 3. La responsabilisation des acteurs financiers


Le gestionnaire public est responsabilité à travers deux modalités:
- La responsabilisation à travers le crédit-programme
Cette règle veut que le responsable de programme soit libre de décider de
l'affectation des crédits d'une action à une autre.
Cette liberté se justifie par le fait de permettre aux gestionnaires d'utiliser le plus
efficacement les crédits votés. Mais le responsable de programme doit rendre
compte de ses résultats chaque année au travers des rapports de performance.
- L’évaluation de la performance par les indicateurs des résultats
L’un des enjeux les plus importants de la nouvelle gestion publique consiste à faire
passer l’Etat de ce que l’on appelle une culture de moyens à une culture de résultat.
La culture de résultats consiste à attribuer des moyens, des crédits mais en fixant des
objectifs à atteindre et en mesurant ensuite si ces objectifs ont bien été atteints.
2. DISCIPLINE BUDGETAIRE ET LA BONNE GOUVERNANCE
2. ADAPTATION DE LA GESTION PRIVEE A LA GESTION PUBLIQUE

§ 4. L’application des pratiques managériales empruntées des entreprises


privées
Analyse financière, tableaux de trésorerie, comptabilité d’exercice,
contrôle de la dette, programmation pluriannuelle des investissements, sont
autant des pratiques recommandées aussi aux services de l’Etat.
§ 5. La standardisation des normes comptables
La mise en place d’une comptabilité très proche à celle de l‘entreprise. Un
système comptable reformé qui consiste à décrire, à retracer, non
seulement les flux (entrées et sorties), mais également, la valeur du
patrimoine de l’Etat. L’Etat comme les entreprises présente en fin d’exercice
un bilan et un compte de résultat.
Cette comptabilité joue trois rôles : un outil d’information ; un outil de gestion
et une aide à la décision.
2. DISCIPLINE BUDGETAIRE ET BONNE GOUVERNANCE
3. DEFINITION CLAIRE DES FONCTIONS ET RESPONSABILITES DES ACTEURS

Il est bien entendu que les responsabilités des acteurs dans la gestion des finances
publiques doivent être clairement définies de manière à éviter l’arbitraire, le conflit
des compétences et la difficulté d’établir les responsabilités des actes posés par ces
derniers.
C’est dans le flou des textes et d’attributions que naissent les dérapages et en
profitent les pécheurs en eau trouble.
4. DEFINITION CLAIRE DES FONCTIONS ET RESPONSABILITES DES ACTEURS
- La transparence des procédures budgétaires: deux pratiques:
◦ - la clarté des documents budgétaires ;
◦ - le respect des principes budgétaires suivants : spécialité, universalité, sincérité et
unité budgétaires.
◦ L’accès du public à l’information fiscale et budgétaire: publication publique des
contrats, recettes, etc.
2. DISCIPLINE BUDGETAIRE ET LA BONNE GOUVERNANCE
5. GARANTIE D’INTEGRITE DES DIRIGEANTS
La garantie d’intégrité des dirigeants gestionnaires des finances publiques constitue
un fondement éthique, préalable et garant d'une bonne exécution budgétaire.
L’intégrité recouvre le respect du droit et des lois, l’honnêteté, la fiabilité et la loyauté.
Elle signifie aussi probité, droiture et incorruptibilité. Elle ne peut être complètement
garantie ni par le droit pénal ni par un quelconque système de contrôle, si strict soit-il,
mais l'individu lui-même.
L’intégrité des dirigeants est basée sur certains principes universels tels que :
◦ l’utilisation rationnelle des ressources publiques ;
◦ l’évitement des conflits d’intérêts ;
◦ le bannissement de la corruption (prévenir et décourager la corruption) ;
◦ l’offre aux usagers publics d’un service de qualité avec désintéressement ;
◦ la prise de décision de manière responsable et respectable ;
◦ le respect, par soi-même, des règles légales et de bonnes pratiques.
3. INTEGRATION BUDGETAIRE ET POURSUITE DES OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT

Intégration des finances publiques de l’Etat dans


les zones économique et monétaire régionales ou
multirégionales

intégration des finances publiques de l’Etat à


celle de ses entités locales (provinces et Entités
Territoriales Décentralisées).
3. INTEGRATION BUDGETAIRE ET POURSUITE DES OBJECTIFS DE
DEVELOPPEMENT
1. INTEGRATION ECONOMIQUE ET MONETAIRE

Les pays qui sont membres des organisations régionales ou des zones
économiques ont l’avantage de gérer leurs finances publiques dans le
respect des règles édictées par ces organisations ou zones d’intégration
économique et monétaire.

Cette intégration leur évite des dérapages budgétaires du genre « planche


à billets et déficit incontrôlé ».

Tel est le cas du « pacte européen de stabilité et croissance » qui est un


modèle réussi de cette politique de finances publiques encadrée par les
exigences des zones monétaires.
3. INTEGRATION BUDGETAIRE ET POURSUITE DES OBJECTIFS DE
DEVELOPPEMENT
2. INTEGRATION DES FINANCES PUBLIQUES DU POUVOIR CENTRAL A CELLES DES
PROVINCES

La bonne intégration de ces deux finances publiques passe par trois


exigences :
◦ la maîtrise des dotations de l’Etat alloués aux entités locales ;
◦ la mise en place des dispositifs de régulation ;
◦ la maîtrise des finances sociales.
3. INTEGRATION BUDGETAIRE ET POURSUITE DES OBJECTIFS DE
DEVELOPPEMENT
2. INTEGRATION DES FINANCES PUBLIQUES DU POUVOIR CENTRAL A CELLES DES
PROVINCES
§ 1. La maîtrise des dotations de l’Etat alloués aux entités locales
L’Etat devra accorder des subventions de fonctionnement et subvention
d’investissement aux entités locales. Pour la RDC, 40% des recettes à caractère
national et 10% de la totalité des recettes à caractère national au titre de la caisse
nationale de péréquation.
§ 2. La mise en place des dispositifs de régulation
La régulation budgétaire consiste à organiser les actions suivantes :
◦ la solidarité entre l’Etat et les entités locales ;
◦ la conférence nationale des finances publiques (parler des Finances et de la dette
publiques) ;
◦ la conférence nationale des exécutifs : discuter des normes des finances locales ;
◦ le financement, par le pouvoir central, du déficit des budgets provinciaux ou ceux
des Entités Territoriales Décentralisées.
3. INTEGRATION BUDGETAIRE ET POURSUITE DES OBJECTIFS DE
DEVELOPPEMENT
2. INTEGRATION DES FINANCES PUBLIQUES DU POUVOIR CENTRAL A CELLES DES
PROVINCES

§ 3. De la maîtrise des finances sociales

Il s’agit de la maîtrise du système de sécurité sociale et des assurances.

§ 4. De la rationalisation effective de la gestion des finances locales

Une culture de gestion calquée sur le modèle managérial des privés devait aussi être
encrée dans la gestion des finances locales : la maîtrise des dépenses locales et
l’orientation des budgets locaux dans le sens d’obtenir un véritable développement
intégrée, par la base, des provinces.
3. INTEGRATION BUDGETAIRE ET POURSUITE DES OBJECTIFS DE
DEVELOPPEMENT
3. BUDGET COMME INSTRUMENT DE POLITIQUE ECONOMIQUE

On entend par politique budgétaire, un ensemble des mesures prises par les pouvoirs
publics, relatives aux dépenses et aux recettes de l’État, visant à atteindre certains
équilibres et objectifs macroéconomiques.
La politique budgétaire est attentive à trois éléments de la vie économique :
◦ l’allocation des ressources : l’Etat peut influencer l’allocation de leurs ressources par
les agents privés, ne serait-ce qu’en favorisant telle ou telle infrastructure, en
finançant la recherche dans des domaines choisis ;
◦ la redistribution des revenus : l’Etat assure une fonction vitale de redistribution des
revenus, dans un souci d’efficacité et d’équité, grâce aux prélèvements fiscaux et
aux prestations sociales ;
◦ la stabilisation de l’activité économique : S’assurer que l’économie nationale
dispose de l’oxygène nécessaire pour assurer la stabilité de l’activité économique à
la recherche d’une croissance régulière.
3. INTEGRATION BUDGETAIRE ET POURSUITE DES OBJECTIFS DE
DEVELOPPEMENT
3. PROGRAMMATION PLURIANNUELLE DES FINANCES PUBLIQUES

Le Planning, programming budgeting système (PPBS) est instauré par Mac


NAMARA pour un budget axé sur les résultats à travers un programme
pluriannuels.
Planifier le développement
Programmer les actions à mener
Budgétiser ces actions
Comme nous l’avions souligné dans ce livre, un programme budgétaire
pluriannuel consiste à prévoir les dépenses sur trois ans par exemple et
seules les prévisions de la première année font l'objet d'un vote au
Parlement. En revanche, les recettes ne sont pas concernées.
CONCLUSION GENERALE
A RETENIR
Le Planning, programming budgeting système (PPBS) est instauré par Mac
NAMARA pour un budget axé sur les résultats à travers un programme
pluriannuels.
Planifier le développement
Programmer les actions à mener
Budgétiser ces actions
Comme nous l’avions souligné dans ce livre, un programme budgétaire
pluriannuel consiste à prévoir les dépenses sur trois ans par exemple et
seules les prévisions de la première année font l'objet d'un vote au
Parlement. En revanche, les recettes ne sont pas concernées.
CONCLUSION GENERALE / A RETENIR
◦ Les finances publiques sont à la fois une science et pratique dynamiques au coeur de l'Etat.
◦ La finalité des finances publiques est de procurer à l’Etat les moyens nécessaires à la
couverture des charges publiques lesquelles sont souvent innombrables face aux moyens
limités.
◦ Pour couvrir ce déficit des ressources ordinaires, le recours à des ressources exceptionnelles
(emprunt public, financement monétaire) pose autant de problème en termes d'inflation
que du poids de la dette tant sur les générations futures que sur son résultat certain.
◦ Le dynamisme des finances publiques exige du gouvernant, la combinaison de plusieurs
facteurs (contrôlables et incontrôlables) qui font dire « qu’on juge un manager par ses
résultats sur terrain ».
◦ Les finances publiques, entant que science des moyens de l’Etat, peuvent aussi être
considérées comme science du pouvoir financier et politique de l’Etat.
◦ Les ressources et dépenses publiques constituent le socle de l'action financière de l'Etat.
◦ Etant que principale source de financement de l'Etat, les impôts existent et existeront
toujours avec l’Etat car payer ses impôts est plus qu’une obligation de tout citoyen.
CONCLUSION GENERALE / A RETENIR
L’Etat rend le service public et n’a pas pour objectif, la rentabilité et le profit. Il doit
pouvoir mesurer les coûts des dépenses publiques et garantir une gestion publique
rationnelle. Ainsi, utiliser plus efficacement les impôts des citoyens sans les gaspiller et
améliorer l’efficience des dépenses, se résume sous l’adage « dépenser mieux ».
De ce qui précède et pour une croissance économique et un développement
durable, la gestion des finances d'un Etat (comme la RDC), doit répondre aux
exigences suivantes : éthique politique, transparence et bonne gouvernance,
adaptation de la réforme à l’environnement économique et social, culture
démocratique et cohérence entre les décisions financières et les décisions politiques.
Comme nous venons de le démontrer à travers ces lignes, les finances publiques d’un
Etat comme la République Démocratique du Congo ne peuvent être performantes
que lorsque les différents budgets, inscrits dans un cadre pluriannuel, seront capables,
par une gestion saine, de susciter sa croissance et son développement.
CONCLUSION GENERALE / A RETENIR
LES DOUZE REGLES DE PERFORMANCE DES FINANCES PUBLIQUES CONGOLAISES

1) l'orientation et l'adoption d'une réforme fiscale pour une fiscalité incitative ;


2) la lutte contre toutes les formes de résistance à l’impôt (fraude fiscale,
corruption, secteur informel) ;
3) la maîtrise du déficit budgétaire et la production d’un budget en
équilibre (à l’instar du pacte de stabilité et de croissance);
4) la limitation et la maîtrise de la dette (à l’instar du pacte de stabilité et de
croissance) ;
5) l’adaptation de la gestion publique au modèle de la gestion privée ;
6) le passage de la culture des moyens à la culture des résultats ;
CONCLUSION GENERALE / A RETENIR
LES DOUZE REGLES DE PERFORMANCE DES FINANCES PUBLIQUES CONGOLAISES

7) l’intégration des finances du pouvoir central, des provinces et des Entités


Territoriales Décentralisées ;
8) la définition claire des fonctions et des responsabilités des différents
acteurs intervenant dans la gestion des finances publiques,
9) la transparence des procédures budgétaires et l’accès du public à
l’information ;
10) la garantie d’intégrité des gestionnaires des finances publiques ;
11) l'adaptation de la comptabilité de l’Etat et son rapprochement à celle
de l’entreprise privée ;
12) la programmation pluriannuelle des finances publiques.
MERCI POUR VOTRE
ATTENTION

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