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Finances publiques

SEG / S4
SECTION C

Pr. ELMOUKHTAR MOHAMED


Université Sultan Moulay Slimane
Faculté d’Economie et de Gestion – Béni Mellal

2022/2023
OBJECTIFS Du COURS
A L’issue de ce cours, les étudiants seront capables

de:

Comprendre les mécanismes et les principes budgétaires.



Maitriser les principes d’élaboration du budget et de la loi de finances.

 Maitriser le cycle budgétaire annuel.

Connaitre les procédures de gestion de la comptabilité publique.


Plan Du Cours

 Contexte général des finances publiques.


 Caractéristiques du budget et notions de loi de finances.
 L’élaboration et adoption de la loi de finances.
 L’exécution de la loi de finances.
 Le contrôle de l’exécution de la loi de finances.
 La structure des recettes et dépenses publiques.
I- Contexte général
des finances publiques
I- Contexte général des finances
publiques
La science des finances publiques ne doit pas être confondue avec les
sciences financières qui représentent un concept beaucoup plus large.

La finance privée: qui est concentrée à gérer le patrimoine et les revenus


personnels.
La finance d’entreprise: qui s’agit de l’ensemble des règles et de la modalité
de gérer financièrement l’entreprise à court et à long terme.
La finance de marché: qui signifie l’ensemble des mécanismes par lesquels il
sera possible de faire appel aux marchés pour se financer d’une manière
directe auprès des marchés financiers.
La finance publique: c’est le financement des actions et du budget de l’État,
des collectivités territoriales, des entreprise publiques et des organismes de
sécurité sociales.
I- Contexte général des finances
publiques
Les finances publiques relèvent des sciences sociales et ont pour objet l'étude
du phénomène financier public dans sa globalité : ressources, dépenses,
trésorerie, procédure budgétaire et comptable, politique budgétaire des États,
des collectivités territoriales, des entreprises et établissements publics ainsi
que des organismes sociaux. Sur le plan juridique ou économique, il peut
s’agir de :

L’étude des actions financières et comptables des personnes morales de droit


public (État, collectivités territoriales, établissements publics) ;

L’étude des finances des administrations publiques, c’est-à-dire des


organismes dont l’activité économique est principalement constituée des
opérations de redistribution ou de production de services non marchands et
dont les ressources sont en majorité des prélèvements obligatoires.
1-1- Distinction entre les finances publiques et les finances
privées
La différenciation porte sur L’objet : les finances privées étudient la richesse
immédiatement transformable des acteurs privés, alors que l’autre a pour objet
l’étude des recettes et dépenses de l’Etat.

D’autant plus, les finances privées sont régies par les lois de l’économie et du
marché, alors que les finances publiques sont régies par l’intervention de l’Etat,
ainsi que les privées sont limitées dans leurs ressources, alors que l’Etat ne l’est
pas. De même que l’Etat dispose de la contrainte publique pour collecter ses
ressources.

Le 3ème point est le But : c’est à dire que le souci permanent des finances
privées est la satisfaction des besoins personnels ou la maximisation du profit
alors que le souci majeur des finances publiques reste la satisfaction de l’intérêt
publique.
1-2- Les approches théoriques
de la finance publique.
1-2- Les approches théoriques de la finance publique.
1-2-1- L’approche juridique de la finance publique.

La discipline des finances publiques consiste en "l'étude des moyens par


lesquels l'Etat se procure les ressources nécessaires à la couverture des
dépenses publiques et en répartit la charge entre tous les citoyens" (Gaston
Jèze)

Cette acception réduit la théorie financière à étudier les règles juridiques,


administratives et constitutionnelles régissant :

 L'établissement du budget et l'exécution des dépenses et des recettes


publiques

 L'établissement et le recouvrement de l'impôt

 La gestion de l'emprunt.
1-2- Les approches théoriques de la finance publique.
1-2-1- L’approche juridique de la finance publique.

L’approche juridique de la finance publique correspond à une doctrine


libérale qui stipule que

« Rien ne devrait venir troubler le libre jeu de la concurrence et les


mécanismes du marché suffisaient pour ajuster l'offre à la demande»;

Tous les moyens de production étaient détenus par le secteur privé


uniquement;

L'Etat était chargé d’assumer des fonctions d'ordre public (ordre,


sécurité, défense, diplomatie…) et des activités purement
administratives.
1-2- Les approches théoriques de la finance publique.
1-2-1- L’approche juridique de la finance publique.

Cette conception classique des finances publiques se fonde sur trois


principes :

 Le principe de la limitation des dépenses et de prélèvements publics

Le principe de la neutralité du budget : le budget ne doit pas servir


d'instrument d'intervention dans la vie économique ou sociale pour ne pas
troubler l'ordre économique.

Le principe d'un équilibre budgétaire rigoureux entre les recettes et les
dépenses : les recettes avaient essentiellement pour objet de couvrir les
dépenses.
1-2- Les approches théoriques de la finance publique.
1-2-1- L’approche juridique de la finance publique.
1-2-1-1- L’Etat-gendarme. L’Etat doit réaliser des fonctions « régaliennes »
de protection de l’individu et de la nation. Cette conception se trouve dans la
pensée de J. Bodin ou N. MACHIAVEL, ainsi que chez les Classiques (A.
Smith, D. Ricardo, J. B. Say) et les Néoclassiques (L. Walras, M. Friedman, F.
A. Von Hayek). L’Etat ne doit alors intervenir que dans certaines fonctions :

Facilitateur : faciliter le déroulement de l’activité économique privée (école,


police, justice, sécurité, équipements collectifs...) ;

Correcteur : corriger les défaillances du marché (conditions de concurrence,


politique redistributive avec un budget équilibré et non inflationniste...)

NB : Les limites de cette conception se sont révélées suite au développement


des idées, aux deux guerres mondiales et à la crise économique de 1929.
1-2- Les approches théoriques de la finance publique.
1-2-2- L’approche économique de la finance publique.

L’approche économique des finances publiques s’intéresse à « l'étude des


moyens par lesquels l'Etat cherche à réaliser, en même temps que la
couverture des dépenses publiques par les ressources publiques, des
interventions dans le domaine économique et social ». Selon les termes de
cette définition, les finances publiques s'intéressent à:

L'impact productif ou improductif des dépenses publiques;

Le rôle de l'équilibre budgétaire sur la conjoncture;

L'effet du prélèvement fiscal sur le comportement et l'activité des agents


économiques.
1-2- Les approches théoriques de la finance publique.
1-2-2- L’approche économique de la finance publique.

Le budget endosse donc deux rôles :

Un budget productif : les investissements réalisés pour l'Etat sont


considérés un levier de la croissance économique;

Un déséquilibre du budget : le déséquilibre ou le suréquilibre du budget


sont les moyens d'une politique conjoncturelle.
1-2- Les approches théoriques de la finance publique.
1-2-2- L’approche économique de la finance publique.
Les finances publiques est un moyen d’intervention économique et
social.

Réaliser l’équilibre
Etendre la gamme
macro-économique et
des services attendus
Maintien des
par l’opinion publique
conditions favorables

Santé,
Croissance
sécurité,
économique
solidarité.

Plein emploi et
Enseignement,
stabilité des
infrastructures
prix
1-2- Les approches théoriques de la finance publique.
1-2-2- L’approche économique de la finance publique.

1-2-2-1 L’état gestionnaire

L’Etat a des droits politiques et des droits économiques (via les politiques
économiques). Le courant keynésien considère que l’Etat est un agent
économique autonome à deux fonctions essentielles :

- Assurer l’équilibre global de la nation : exercer des effets


d’entraînement économiques (investissement public, participation à la
gestion d’entreprises...) ;

- Sauvegarder le système économique : il est responsable du progrès


social et de l’accès de tous au bien-être par le biais des impôts et des
transferts sociaux.
1-2- Les approches théoriques de la finance publique.
1-2-1- L’approche économique de la finance publique.

Pour atteindre ces objectifs, il faut déployer certains instruments de


politiques économiques conjoncturelles :

Politique budgétaire :Elle consiste à utiliser les recettes et les dépenses en


vue de stabiliser le rythme de l'activité économique Elle permet à maîtriser
les déficits et assainir les finances publiques. Dans ce cas, les moyens de la
politique budgétaire sont : la réduction des dépenses publiques, la hausse des
prélèvements obligatoires et la limitation de l'endettement public.

Politique fiscale La politique fiscale est l’ensemble des décisions prises par
les pouvoirs publics en matière de fiscalité. Elle vise à modifier le droit fiscal
en fonctions d'objectifs déterminés..
1-2- Les approches théoriques de la finance publique.
1-2-1- L’approche économique de la finance publique.

Politique salariale :Le SMIG (salaire minimum interprofessionnel Garanti)


reste le seul moyen du gouvernement pour influencer la politique salariale.

Politique monétaire : Cʼest la stratégie des autorités en matière


d'approvisionnement de l'économie en liquidités.

Politique de change : Cela désigne la stratégie des autorités en matière


dʼévolution de la valeur externe de la monnaie. Aujourdʼhui cet instrument
est en désuétude, les banques centrales nʼont plus les moyens dʼintervenir
efficacement sur le marché pour faire évoluer les cours.
1-2- Les approches théoriques de la finance publique.
1-2-1- L’approche économique de la finance publique.

Selon cette conception, le budget est appelé à jouer trois rôles fondamentaux :

La régulation de la vie économique (Regulation of Economic Activity): la


dépense publique est considérée comme un instrument conjoncturel dans le
sens où :

Si l’activité économique est au ralenti, soit on réduit les impôts soit on


augmente les dépenses ou les deux en même temps;

Si l’activité économique surchauffe, on procède à des majorations fiscales


(Tax increases) et on poursuit une austérité budgétaire (Fiscal Austerity).
1-2- Les approches théoriques de la finance publique.
1-2-1- L’approche économique de la finance publique.

L'allocation des ressources (Resources Allocation): la dépense publique


(Public Expenditures) est le moyen pour l'Etat de prendre en charge le
fonctionnement des services publics. C'est aussi le moyen de financer les
activités industrielles et commerciales…

La redistribution des revenus (Income Redistribution): l'Etat participe


activement à l'expansion et oriente l'économie grâce à la dépense publique.
1-2- Les approches théoriques de la finance publique.
1-2-3- L’approche sociologique et politique de la finance publique.

L’approche sociologique stipule que les finances publiques ont pour


vocation l'examen des « procédures de décisions » ou d'exécution qui
permettent de tenir compte à la fois des règles juridiques, du jeu politique
des forces sociales ou administratives ainsi que le rôle économique réel ou
supposé des moyens financiers utilisés.

En outre, tout choix budgétaire de l'Etat est d'abord un choix politique:


étant un outil d'action du gouvernement, le budget est une transcription
financière de la réalisation de son programme composé nécessairement
d'objectifs politiques et sur lequel le parlement s'exprime et corrige
l'affectation budgétaire lors du vote de la loi de finances.
1-2- Les approches théoriques de la finance publique.
1-2-3- L’approche sociologique et politique de la finance publique.

Pour réaliser ces objectifs et de ce fait honorer ses engagements politiques,


le gouvernement procède à une affectation des recettes à certaines
dépenses. Il est appelé à "opérer des choix rationnels": « déterminer des
priorités, les organiser en fonction de calculs et de raisonnements
compatibles avec la conjoncture économique et sociale ». Cette démarche a
donné lieu à la rationalisation des choix budgétaires.
1-2- Economie
Et
Finances publiques.
1- 3- Economie et finances publiques entre XVI et XIX siècle
1-3-1- La théorie du mercantilisme

Bodin, Montchrestien, Richelieu, Colbert, Sully sont des praticiens et


théoriciens du mercantilisme. Les relations économiques internationales
s’apparentent à une guerre commerciale pour s’approprier lʼor et lʼargent
de lʼEspagne et du Portugal. Pour les mercantilistes lʼéchange international
est un jeu à somme nulle, si lʼun gagne à lʼéchange lʼautre perd. Dans ce jeu
lʼEtat se voit attribuer un rôle clé : lʼenjeu pour le pays est de dégager un
solde commercial positif donc lʼEtat doit tout faire pour favoriser
lʼapparition de ce solde. Deux façons sont possibles :

 Freiner les importations par les droits de douane, car les taxes
constituent l’essentiel des recettes budgétaires de l’etat.

 LʼEtat prend en charge lui même les exportations, via des entreprises
dʼEtat.
1- 3- Economie et finances publiques entre XVI et XIX siècle
1-3-2- La théorie de la physiocratie

La physiocratie a permis l’introduction du rôle social de lʼEtat. Pour


François Quesnay la richesse est essentiellement agricole et le bien être de
la population va dépendre de la capacité de la richesse à bien circuler
dans le pays.

LʼEtat nʼa aucun rôle à jouer dans la constitution de la richesse, lʼEtat


doit simplement garantir l'ordre social et supprimer les éventuels entraves
à la circulation des richesses.
1- 3- Economie et finances publiques entre XVI et XIX siècle
1-3- 3- La théorie classique

Adam Smith pose les fondements de l’économie libérale, la concurrence la


plus pure, la propriété privé des moyens de productions et l’initiative
individuelle assurent le meilleur environnement pour le développement de
l’activité.

Smith souligne que certaines fonctions de l’Etat sont nécessaires au bon


fonctionnement de l’économie de marché. Smith soutient quʼil revient
également à lʼEtat de prendre en charge la fourniture de biens publics.

Smith, 1776 (A. Smith, 1776, Recherches sur la nature et les causes de la
richesse des nations) limite le champ d’intervention de l’État mais
n’exclut pas son action,
1- 3- Economie et finances publiques entre XVI et XIX siècle
1-3-3- La théorie classique

« Le premier devoir du souverain qui consiste en la protection de la société


de la violence et des agressions des autres sociétés peut se réaliser au seul
moyen d’une force miliaire »

« Le deuxième devoir du souverain consiste en la protection aussi efficace


que possible de chaque membre de la société contre l’oppression ou
l’injustice de tout autre membre » . Ce sont les Fonctions régaliennes de
l’État.

« Le troisième devoir du souverain consiste à ériger et maintenir des travaux


publics qui, bien que du plus haut intérêt pour la société, sont d’une nature
telle que le profit ne peut jamais couvrir la dépense d’un individu ou d’un
petit nombre d’individus »
1- 3- Economie et finances publiques entre XVI et XIX siècle

1-3-4 L'école historique allemande

Ce courant est représenté par : List, Wagner, Sombart, Weber… LʼEtat doit
accompagner le développement de lʼéconomie. Lorsquʼun Etat est en retard
de développement, il est justifié que le pays protège le marché intérieur et taxe
les importations. Cela laisse le temps que les industriels locaux acquièrent un
savoir faire, deviennent compétitifs et réalisent des économies dʼéchelle.

1-3-5 L'analyse Marxiste

Lʼoeuvre de Marx ne porte pas à priori sur lʼEtat, il étudie avant tout le
capitalisme et ses contradictions. Pour lui lʼEtat est lʼinstrument de
lʼexploitation de la classe ouvrière par la classe capitaliste. LʼEtat est ce quʼil
appelle lʼoutil de la défense interne des capitalistes.
1- 3- Economie et finances publiques entre XVI et XIX siècle

Dans la théorie marxiste, l’Etat vit, il a donc un passé (le capitalisme fait
naître l’Etat), un présent (il est un organe de soutien au capital en agissant sur
les salaires et le travail, en réglant les conflits...) et un devenir (il doit
s’éteindre progressivement dans la société socialiste).
1- 3- Economie et finances publiques au XX siècle
1-3-6- La théorie Keynésienne

Dans le cadre dʼune économie de marché, Keynes démontre les possibles


dysfonctionnements qui justifient la nécessité dʼune action publique
correctrice notamment à lʼaide de la redistribution des ressources. Si on
laisse le marché livré à lui-même, la situation la plus probable est lʼapparition
dʼun équilibre dit de sous-emploi, un chômage involontaire et un écart
déflationniste qui apparaît.

Si il y a équilibre de sous-emploi, cela ouvre la porte à une intervention de


l'Etat pour soutenir une ou plusieurs composantes de la demande, à travers
des variables d’investissement, de dépenses publique et d’imposition.
1- 3- Economie et finances publiques au XX siècle
1-3-6- La théorie Keynésienne

C'est la responsabilité de l'Etat de soutenir la demande en actionnant


plusieurs leviers : la politique monétaire, la politique budgétaire … Chez
Keynes l'Etat va jouer un rôle clé de soutien permanent de la demande
globale.
1- 3- Economie et finances publiques au XX siècle
1-3-7- La théorie de l’économie du bien-être

Hotelling, dans les années 1930 propose d'imposer aux entreprises en


situation de monopole la tarification au coût marginal et de subventionner
les entreprises qui, ayant un coût moyen décroissant, subiraient de ce fait
des pertes. C'est l'Etat qui doit gérer les monopoles naturels. Outre le
traitement des défaillances de marché, le programme de l'économie du
bien être passe par la définition d'une fonction collective de bien être.
1- 3- Economie et finances publiques au XX siècle
1-3-7- La théorie de l’économie du bien-être

Musgrave écrit en 1959 le livre Theory of public finance définit les


fonctions du budget de l'Etat par trois fonctions :

1. Une fonction d'affectation : elle consiste à satisfaire les besoins


collectifs, internaliser les effets externes et corriger les effets de la
concurrence imparfaite.

2. Une fonction de redistribution: À partir d'un jugement normatif sur la


redistribution des revenus doit chercher à redistribuer les revenus en
préservant l'efficacité économique.

3. Une fonction de stabilisation: Qui consiste à réguler la demande globale


pour avoir le plein emploi sans l'inflation.
1- 3- Economie et finances publiques au XX siècle
1-3-8- L’école des choix publics

L'école des choix publics stipule que l’intervention étatique n’implique


pas automatiquement l’amélioration de la situation. En effet, le marché
est imparfait et ne justifie pas forcément l'intervention publique car cette
intervention est génératrice de biais. Il ne sert à rien de combattre des
phénomènes tels que les externalités ou les monopoles si d'autres effets
négatifs plus préjudiciables encore apparaissent du fait de l'intervention
de l'Etat. Les interventions de l'Etat se présentent comme
contreproductives.
I-Origines et
évolution de la législation financière
au Maroc
I-origines et évolution de la
législation financière au Maroc
A – La période d’avant l’indépendance
Avant le XXème siècle, le Maroc disposait d’un système
des finances publiques, portant sur les biens du
Makhzen ; à coté du Beit el mal alimenté par les
contributions religieuses (zakat – l’achour) ; qui était
C'est sous le règne de Moulay Slimane (1792-1822).
I-origines et évolution de la
législation financière au Maroc
A – La période d’avant l’indépendance
le règne de Moulay Slimane (1792-1822) fut constitué le
corps des oumanas placé sous les ordres de l'Amin El
Oumana qui remplissait le rôle d'un véritable Ministre
des Finances. A cet effet, il recevait des rapports de
l'Amin des rentrées, chargé de la perception des
recettes, de l'Amin des sorties, chargé de l'exécution
des dépenses et de l'Amin des comptes, chargé du
contrôle de la comptabilité transmise par les différents
oumanas.
I-origines et évolution de la
législation financière au Maroc
A – La période d’avant l’indépendance
 La Direction Général des Finances, mise en place en juillet
1912, et dont les premiers services créés furent ceux du
Budget général de l'Empire Chérifien pour l'année 1913-
1914.
 Le Contrôle des engagements de dépenses de l’Etat fut
crée par un dahir du 20/12/1921, et la commission des
marchés fut institué par un arrêté résidentiel le
26/06/1936.
 Le premier Ministre des finances (Abdelkader
BENJELLOUN), dans l’histoire du Maroc, a été désigné, par
dahir du 07/12/1955 par lequel a été crée le
gouvernement marocain.
I-Origines et évolution de la
législation financière au Maroc
B– La période Entre 1956 et 1976
 Sur le plan institutionnel on doit retenir les faits
marquants suivants :
 En 1956 création du conseil national consultatif fut crée
pour jouer le rôle parlementaire.
 En 1959 création de la Banque du Maroc, et institution
des dirhams comme unité monétaire nationale.
 En 1961 nomination du premier Trésorier de nationalité
marocaine : Feu Mohamed Bernoussi
I-Origines et évolution de la
législation financière au Maroc
B – La période Entre 1956 et 1976
 A partir de 1962, les institutions financières vont être
consacrées constitutionnellement. Ainsi , plusieurs textes
législatifs et réglementaires furent instauré , notamment
le règlement général de la comptabilité publique en 1958
et 1967 , le contrôle des engagements des dépenses de
l’Etat en 1959 et 1975 , l’IGF et le contrôle financier des
établissements publics en 1960 ; la fiscalité en 1961 ; la
première loi organique des finances en 1963 ; les
procédures de passation des marchés de l’Etat en 1965 et
1976.
I-Origines et évolution de la
législation financière au Maroc
B– La période Entre 1956 et 1976
Etant une économie jeune, les finances publiques du Maroc
étaient mises à l’épreuve, étant vulnérables elles ont subit le
contrecoup des bouleversements des marchés
internationaux, croissance des prix du produit pétrolier et
chute des prix du phosphate, d’où en enregistre depuis 1975
des déficits budgétaires permanents et structurels.
I-Origines et évolution de la
législation financière au Maroc
B– La période d’après 1977 jusqu’à 2011 :
A partir de 1983 grâce au programme d’ajustement structurel
(PAS) le Maroc a adopté une multitude de réformes à
caractère budgétaire, fiscal et économique dont la réforme
de la nomenclature par la normalisation de la codification
budgétaire, la libéralisation du commerce extérieur, la
réforme du système bancaire et la réforme fiscal.
I-Origines et évolution de la
législation financière au Maroc
B– La période d’après 1977 jusqu’à 2011 :
Après une expansion des recettes fiscales jusqu’’aux
années 2000, les finances publiques ont subi une chute
à cause de :
Conjoncture économique défavorable.
Des différentes mesures fiscales introduites dans les
dernières lois de finances (exonérations, réductions,
abattements).
Pression sur les dépenses publiques, à cause des
mouvements d’industrialisation et d’urbanisation.
I-Origines et évolution de la
législation financière au Maroc
B– La période d’après 1977 jusqu’à 2011 :
 Les finances publiques modernes sont marquées par
l’accroissement du déficit public … Il traduit bien la
situation marquée par l’expansion des dépenses
publiques favorisée par un rendement insuffisant des
impôts.
 En parallèle à cela certaines dépenses s’accroissent: -
caisse de compensation; - subventions accordées à
certaines entreprises publiques en difficultés …etc.
 Le recours à l’emprunt extérieur reste une donnée
structurelle des pays en développement.
I-Origines et évolution de la
législation financière au Maroc
B– De 2011 à nos jours :

Adoption de la nouvelle constitution

LOF relative à la loi des finances


I-Origines et évolution de la
législation financière au Maroc
B– De 2011 à nos jours :
l’Etat s’est engagé dans une panoplie de réformes qui
visent:
l’équité fiscale: répartir équitablement la charge fiscale
la maîtrise de certaines dépenses, dont la charge de
compensation
l’amélioration de l’efficacité de l’investissement public
L’amélioration du climat des affaires
le renforcement de la transparence des finances
publiques
I-Origines et évolution de la
législation financière au Maroc
B– De 2011 à nos jours :
la réforme des régimes de retraite et la maîtrise de la
dette du Trésor
la réforme fiscale
la réforme du système de compensation
L’amélioration de la gouvernance des établissements et
entreprises publics
la réforme de la Loi Organique relative à la Loi de
Finances (adoption de la LOF n° 130-13)
II- Les sources du
droit budgétaire
au Maroc
II- Les sources du droit budgétaire
au Maroc
A- Définition de la notion du droit budgétaire
Le droit budgétaire, peut être défini comme l’ensemble des
règles juridiques applicables à la prévision, l’autorisation et
l’exécution des recettes et des dépenses de l’Etat. Le droit
budgétaire relève du droit public et repose sur la constitution. -
Le droit budgétaire est étroitement lié à la nature du régime
politique d’un pays. Chaque régime politique se distingue par la
répartition (distribution) des pouvoirs entre le gouvernement
(l’exécutif) et le parlement (le législatif) .
Le budget peut être défini comme étant « un acte, document
politique, juridique et financier, par lequel sont prévues et
autorisées les recettes et les dépenses annuelles de l’Etat »
II- Les sources du droit budgétaire
au Maroc
 La source constitutionnelle : - A travers toutes les
constitutions depuis celle de 1962 à celle de 2011, les
prérogatives des pouvoirs publics (gouvernement et
parlement) en matière budgétaire sont bien définies par la
constitution.
Article 39 : - « Tous supportent, en proportion de leurs facultés
contributives, les charges publiques que seule la loi peut, dans
les formes prévues par la présente Constitution, créer et
répartir ».
 Les sources législatives : - Depuis l’indépendance, la
législation financière n’a cessé d’évoluer d’où la richesse des
textes législatifs couvrant tous les aspects de la gestion des
finances publiques.
II- Les sources du droit budgétaire
au Maroc
Les sources législatives
La loi organique des finances : Appelé la loi des lois de finances,
c’est la loi qui fixe les règles de fond et de forme qui régissent
l’élaboration, la présentation, le vote et l’exécution des lois de
finances.
Les lois de finances : Les lois de finances peuvent être une
source de législation en stipulant des dispositions législatives
relatives à l’application de certaines mesures d’ordre financiers
ou par l’apport de règles soit transitoires soit permanente ou
même en modifiant des textes législatifs en vigueur.
II- Les sources du droit budgétaire
au Maroc
Les sources législatives
Les autres textes législatifs : On peut citer une multitude de
textes réglementaires qui viennent compléter l’arsenal juridique
encadrant les finances publiques ; tels que les textes instituant
l’Inspection générale des finances, la cour des comptes, le code
des juridictions financières, les décrets relatifs à la comptabilité
publiques et celui relatif à la comptabilité des collectivités
locales...etc.

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