Après cinq décennies « d’apprentissage » et d’expérimentation de stratégies et
politiques de développement de tous ordres, les pays africains se trouvent aujourd’hui dans un contexte marqué par deux phénomènes apparemment contradictoires : la mondialisation et les politiques de décentralisation. La mondialisation parce qu’elle est fondée (sur) et propose l’ouverture, offre des opportunités indéniables aux pays africains, encore faut-il disposer des moyens et des rapports de force nécessaires de les saisir dans cette « jungle ». Depuis les années mille neuf cent quatre vingt dix (au moins) la plupart des pays se sont engagés dans la décentralisation dont le succès réside incontestablement dans la participation citoyenne et la mobilisation des ressources endogènes. La présente formation prend pour domaine privilégié l’économie sociale et solidaires et les acteurs à la base qui l’animent, notamment les associations et les ONG. Ce contexte de la décentralisation semble être un atout de première importance pour la réussite des activités d’économie sociale et solidaire (« activités économiques productrices de biens ou de services, exercées par des sociétés, principalement coopératives, des associations, des mutuelles ou des fondations, syndicats ») dont la finalité n’est pas la recherche du profit, mais l’intérêt du groupe. Il importe donc de présenter aux bénéficiaires de la formation ce contexte dans ses principes généraux et ses rapports probables avec le développement au niveau local et global. C’est l’objet de ce cours intitulé « Décentralisation et gestion du développement local ». Il rappelle tout d’abord et très succinctement en quels termes s’est souvent posée la question de développement des pays dits en voie de développement ainsi que les solutions qui ont préconisées afin de faciliter l’établissement du lien entre ces stratégies et celles actuelles (chapitre I). Il s’attache ensuite à montrer ce que sont l’espace et l’échelon régional et leur rôle dans le développement et les instruments de gestion qui y sont couramment utilisés (chapitre II). La région, son analyse (y compris critique) et ses instruments de gestion sont largement présentés. Enfin, il définit ce qu’est la décentralisation et montre ses rapports avec le développement sous forme d’hypothèses (chapitre III). Dans ce chapitre sont présentés les fondements théoriques et les principaux documents de gestion du développement local. Une large place est faite au processus de leur élaboration. Ce cours vient donc en complément avec ceux qui exposent les principes fondamentaux et les modes de fonctionnement de l’économie sociale et solidaire et ceux indiquent qui ont pour vocation de montrer les modalités et techniques de création de entreprises d’économies et sociale et solidaire.