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INTRODUCTION
L’Etat est une personne morale, publique dont la mission est de maintenir le bien-être
de la population nationale. Jadis, son rôle était limité aux taches régaliennes, mais aujourd’hui
l’Etat a connu une évolution, il est moderne et n’est plus seulement un Etat gendarme, mais
aussi un Etat interventionniste, c’est -à- dire que ce dernier joue un rôle très important dans tous
les domaines de la vie de la communauté, dans le souci de promouvoir le bien-être, le
développement économique pour assurer un équilibre budgétaire dans l’ensemble du territoire
nationale.

La décentralisation comme on peut le croire, n’est pas une notion récente, elle est le fruit
des différentes évolutions et mutations qu’ont connues les Etats, dans le souci de passer d’une
administration centrale à une administration décentralisée, instituant des lors, un pouvoir qui
pars de la basse vers le centre en rapprochant plus les administrés de l’administration et cela
dans le but de favoriser au mieux l’autonomie, le développement socioéconomique des
collectivités locales.

La décentralisation s’est imposée dans la majorité des pays du monde en tant que
reforme ; La République Démocratique du Congo n’as pas échappée à cette situation, le
constituant de 2006 [1] a rédigé sur la décentralisation du pays ; l’article 3 de la constitution
dispose en effet : les pouvoirs et les entités territoriales décentralisées sont dotés de la
personnalité juridiques et sont gérées par les organes locaux.

Ces entités territoriales décentralisées sont : la ville, la commune, le secteur et la


chefferie, elles jouissent de la libre administration et de l’autonomie de gestion de leurs
ressources économiques, humaines, financières et techniques. D’après la constitution, les
entités administratives sont habiletés à retirer à la source 40% des recettes qu’elles vont
produire, les 60% restant devant être envoyer au gouvernement central.

Cependant, chaque années les entités élaborent, exécutent et éventuellement contrôlent


leurs budgets dont dépend le fonctionnement de leurs administrations respectives
conformément à la constitution, ayant institué une nouvelle politique de décentralisation qui
accorde des larges pouvoir aux entités administratives décentralisées qui a pour but de faire des
entités territoriales décentralisées des véritables centre d’impulsion.
2

Ainsi pour assurer un équilibre fiscal, le fonctionnement de ces entités territoriales ainsi
que leurs rapports avec l’Etat et les provinces sont fixés par la loi organique dans son article
149 chapitre II sur les finances, cédant quelques impôts et d’autres taxes aux entités
décentralisées.

Toutefois avant de foncer dans la profondeur de notre travail, nous nous sommes posé
quelques questions :

- De quelle manière les entités administratives décentralisées imposent et contrôlent


leurs impôts ?
- Quels sont les défis liés à la décentralisation ?
- Quelle stratégie faudra-t-il adopter pour rendre plus efficace la décentralisation
fiscale ?

Toutes ces préoccupations faisant l’objet de notre étude ne manqueront pas de susciter
ou d’attirer l’attention, car nous tenterons de répondre tout au long de notre travail.

Voici la réponse provisoire que nous avons trouvée par rapport à la question que nous nous
sommes posés :

 Les entités administratives décentralisées imposeraient et contrôleraient leurs


impôts sur base des lois établis par les législateurs congolais, accordant des larges
pouvoirs aux entités administratives décentralisées.
 La décentralisation comme opposition à la gestion centralisée de la chose publique,
aurait comme défis l’autonomisation des entités territoriales et le développement
socio-économique du pays.
 La décentralisation telle qu’instituée, ne doit pas rester un slogan, il faudrait qu’elle
devienne effective et réel sur le plan fiscal pour servir au développement du pays,
l’autonomisation et l’indépendance des institutions publiques serait une meilleure
stratégie pour rendre efficace la décentralisation fiscal.

Le choix de ce sujet est fondé sur trois intérêts essentiellement orientés sur le plan
scientifique, personnel et social.

cette étude a comme intérêt de servir de modèle et déférence à un grand nombre de


chercheurs désireux d’entamer des recherches dans ce domaine mais aussi d’apporter un plus
dans le monde scientifique.
3

D’autre part il sied de reconnaitre que l’Etat, comme institution est né de la volonté
du peuple pour la réalisation des activités d’intérêt commun, il est donc important que le
peuple soit bien informé de la gestion de la RES PUBLICA. Il faudra que la population sache
c’est quoi le système de décentralisation et quelles sont les conséquences. La population a
intérêt à savoir les modes de fonctionnement, de perception des fonds revenant aux entités
administratives décentralisées, leur recouvrement, répartition ainsi que leur destination.

Pour être mené dans l’objectivité en ayant des résultats satisfaisants, tout travail
scientifique, doit suivre une démarche et une technique appropriées. Ainsi pour la bonne
marche et l’atteinte de nos objectifs nous nous servirons de la méthode documentaire qui nous
permettra de réunir tous les documents relatifs à la territoriale, à la décentralisation la fiscalité.
Les méthodes qualitative et quantitative nous sera utile dans la collecte des données telles que
les entretiens, observations, sondages, questionnement, discutions et examens des documents,
la description afin de comprendre certaines réalités.

Tout travail scientifique peut être situé par rapport à des courant de pensées qui se
précèdent et influencent. Il n’est pas donc franc de mentionner que ce sujet a été notre propre
invention, il est tout à fait normal pour cela qu’un chercheur prenne connaissance des travaux
antérieurs similaire à son sujet mais qui se distinguent de son travail par des objectifs poursuivis.

Il est vrai que nous ne sommes pas les premiers à aborder ce sujet, et que nous ne serons
pas les deo²rniers, c’est avec un esprit scientifique nous avons été émus de consulter les
prédécesseurs qui ont eu à développer sur des thèmes semblables que le nôtre, ainsi nous
pouvons étaler le travail présenter par :

- Jacques NKONGOLO MUSUNGULA ; Université Marien Ngouabi de Brazzaville,


son sujet fut « Problématique de la mise en œuvre de la décentralisation
financière en République Démocratique du Congo » la question principal de son
travail était de savoir comment dégager la mise en œuvre de la décentralisation
financière en République Démocratique du Congo des entraves à son efficacité.

- Lubunga Mwindulwa ce chercheur se pose la question de savoir, dans son mémoire


intitulé « l’impact de la décentralisation territoriale sur le développement en
RDC » à quel point la décentralisation de la RDC telle que prévue par la Constitution
de la R.D.C. peut vraiment contribuer au développement de ce pays. Il pense que,
4

avec des finances fébriles, des pratiques de mauvaise gouvernance accentuée, la


République Démocratique du Congo n’est pas en mesure de développer ses entités
territoriales décentralisées. C’est ainsi qu’il conclut en disant que les entités
territoriales décentralisées peuvent toutefois y arriver sans bonne gouvernance.

Plusieurs travaux abordant l’étude sur des sujets similaire sont repris dans le tableau ci-dessous.

Auteurs Ouvrages Observations

Mirko HAYA, Thierry La décentralisation fiscale : Passant par cet ouvrage, les auteurs
LAMBERT jusqu’où ? proposent une nouvelle étape de la
décentralisation. Cette perspective doit
permettre de rénover, en rationalisant le
système de financement local. [2]

Patrick GEOFFROY Regards croisés sur la S’il est vrai que la décentralisation constitue
décentralisation fiscale au l’axe fondamental de promotion du
Cameroun. développement, de la démocratie et de la
bonne gouvernance au niveau local, il
demeure que les collectivités locales sont
confrontées à la modicité de leurs
ressources. Le problème majeur qui se pose,
est sans aucun doute celui de la mobilisation
des ressources financières. [3]

Patrice Thomas Akala Fiscalité, grande entreprise et La décentralisation financière reste l’unique
NDJOKU décentralisation financière en moyen pour sauver notre pays, tous les
RDC congolais sont d’accord à cet effet et ont
adopté avec joie cette disposition
constitutionnelle. [4]
5

Aimé JAONY Analyse de la contribution de Madagascar a adopté la décentralisation


la décentralisation au comme approche permettant un
développement développement économique basé sur la
responsabilisation accrue des collectivités
territoriales décentralisées, la
décentralisation offre plusieurs opportunités
pour les collectivités locales à prendre en
main leur propre développement. [5]

Michel KLOPFER Gestion financière des Cet ouvrage propose des méthodes
collectivités territoriales novatrices de management et de
financement et développe les différents
aspects méthodologiques et pratiques de la
gestion financière territoriale. [6]

Michel LUNTUMBUE RDC ; Les enjeux du Au-delà du seul argument de la


redécoupage territorial décentralisation, mobilisé pour justifier la
création des nouvelles entités provinciales,
cet ouvrage retrace la genèse de cette
thématique en RDC, et explore les
incidences de la nouvelle configuration
administrative sur l’équilibre interne des
pouvoirs et les équilibres géopolitiques
régionaux. [7]

Landry NGONGO L’autonomie des collectivités L’ambition est de dégager un concept


territoriales décentralisées. juridique à partir des expressions
d’autonomie administrative et financière,
propre à rendre les collectivités territoriales
des Etas unitaires véritablement autonome.
[8]
6

Simon KANDUKI Principes et outils de gestion Le présent ouvrage sert à outiller les agents
d’une entité territoriale publics en charge de la gestion des entités
décentralisée. territoriales décentralisées en vue d’acquérir
les capacités nécessaires à la tenue
approprié et conforme des outils de gestion
administrative, technique et financière des
entités administrative décentralisées. [9]

En ce qui nous concerne, par rapport travaux cité ci-haut, notre apport consistera à démontrer
dans le détail tous les enjeux liés à la décentralisation de la République Démocratique du Congo
face à la fiscalité Cas de la Direction générale des recettes administratifs.

Tout travail scientifique exige une délimitation à deux volets, dans le temps et dans
l’espace, pour permettre aux lecteurs de bien nous situé et de nous de comprendre. Ainsi dans
l’espace, notre travail va se limiter à l’étude du fonctionnement de la Direction générale de
recettes administratives (DGRAD) pour démontrer les enjeux de la décentralisation. Dans le
temps, notre étude va s’assoir sur une période de fonctionnement de ladite institution allant de
2017 à 2020.

Outre son introduction et sa conclusion, ce travail sera donc subdivisé en Trois


chapitres :

 Le premier chapitre : Considération théorique sur la fiscalité et la décentralisation

Dans cette partie du travail, on aura à présenter l’aperçu général sur la fiscalité, la notion sur
l’import et sur la décentralisation.

 Le deuxième chapitre : présentation et analyse fonctionnelle de la DGRAD


Il s’agira ici de donner une image analytique, fonctionnelle et descriptive de l’institution que
nous avons choisie comme champ d’étude.
7

 Le troisième chapitre : Analyse critique de la décentralisation et la fiscalité


Cette troisième partie du travail permettra de donner les apports ou non de la décentralisation
face à la fiscalité.
8

CHAPITRE Ι : CONSIDERATION THEORIQUE SUR LA FISCALITE


ET LA DECENTRALISATION
L'objectif de ce chapitre est de faire une considération théorique. Nous ne serons pas
tentés de faire une étude approfondie sur la fiscalité et la décentralisation mais ce chapitre tient
compte tout simplement de préciser la signification des principaux concepts utilisés et certaines
notions dont nous allons faire allusion dans le cadre de notre rédaction.

SECTION I : APERCU GENERAL SUR LA FISCALITE

§1. DEFINITION DES CONCEPTS

1. FISCALITE

La fiscalité est une affaire des personnes physiques, administratives et particulières. Elle
se définit comme étant l'ensemble des lois, des moyens permettant à l'Etat d'alimenter la
trésorerie par la perception des impôts. En d'autre terme, la fiscalité est l'ensemble des lois,
règlements et pratique relatifs à l'impôt [10]. Et il est donc nécessaire de comprendre que « la
fiscalité est un terme générique regroupant les impôts, les taxes et les prélèvement parafiscaux.
Et la masse la plus importante de ces ressources provient de la fiscalité [11].

2. POLITIQUE FISCALE

Elle se rapporte à l'élaboration d'un système ou d'un projet de réforme et suppose la


détermination du volume et de la structure du prélèvement obligatoire, la répartition de leurs
charges entre les agents et la catégorie sociale, la définition de leur mode de calcul et de
perception. C'est donc cette manière disciplinaire et détaillée de directive à suivre qui constitue
la politique fiscale.

3. REFORME FISCALE

Elle est la mise en œuvre des modifications ayant pour tout, d'améliorer l'activité de
recherche et de perception des ressources fiscales d'un Etat pour une meilleure rentabilité du
système qui est donc un impératif pour produire des ressources budgétaires substantielles
collectées et apportées à ces derniers.
9

4. EVASION FISCALE

C'est l'action du contribuable dont le but exclusif est de se placer dans les conditions les
plus avantageuses au regard de la loi fiscale [12]. Cet ensemble de procédure est non réprimé
par la loi. Il y a évasion fiscale au sens propre du terme quand celui qui devrait payer un impôt
ne le paie pas, sans que la charge de celui-ci soit supportée par un tiers.

Elle consiste en outre à échapper à l'impôt en s'appuyant sur les lois. La notion d'évasion
fiscale est plus large que celle de la fraude fiscale car cette dernière n'est qu'un cas particulier
de l'évasion fiscale. Ceux qui la pratique agissent dans un but de détournement de la législation
et comme conséquence néfaste sur le plan fiscal, elle crée l'injustice sociale entre les
contribuables qui ont l'habitude de payer normalement leurs impôts, et rend le pays pauvre car,
il y a « la diminution des recettes fiscales, la soustraction des capitaux importants à l'économie
du pays [13].

5. FRAUDE FISCALE

La fraude fiscale est l'expression d'une insurrection de la personne physique ou morale


contre l'Etat. C'est le fait d'échapper à l'impôt en violant les lois. D'après Lucien et Pierre Bel
trame, la fraude fiscale est une infraction ayant pour but d'échapper à l'impôt ou d'en réduire
les bases. Cette volonté d'éluder l'impôt est d'autant plus grave que le préjudice au sein de
l'ensemble de la collectivité [13].

§2. L'IMPOT ET LA FISCALITE

Compte tenu de l'importance croissante du prélèvement que la fiscalité opère sur les
contribuables et les redevables, celle-ci occupe une place essentielle dans la vie économique
d'un pays. On ne peut aujourd'hui parler de la politique économique sans faire allusion à la
fiscalité. Elle constitue la principale ressource publique, celle qui couvre plus de la moitié des
dépenses publiques. La fiscalité joue un rôle capital dans la vie d'une société, l'analyse de son
impôt porte essentiellement sur trois points à savoir : l'allocation des ressources, la répartition
des revenus, la stabilité et la croissance économique.

1. ALLOCATION DES RESSOURCES

La fiscalité étant la principal source des recettes de l'Etat, son importance réside dans la
capacité des recettes prélevées au niveau de l'économie à couvrir les dépenses correspondantes
10

et à redistribuer une partie de l'argent ainsi réuni à telle ou telle autre catégorie sociale par le
calcul de la dépense publique. En effet, l'Etat modifie cette allocation en prélevant des
ressources sur le secteur privé (ménages et entreprises) pour satisfaire les besoins collectifs et
les besoins privés. Cela notamment lorsqu'il accorde les subsides aux ménages et aux
entreprises, ce qui revient à dire que l'impôt peut être utilisé pour orienter l'activité nationale
dans telle ou telle directions, il est donc un procédé efficace d'intervention dans la vie
économique et sociale.

2. REPARTITION DES REVENUS

L'objectif de la politique économique est entre autre de garantir la distribution optimale


du bien-être entre la population à travers l'équilibre et l'optimalité des choix en matière des
dépenses publiques. De ce point de vue, la fiscalité s'avère importante en ce qu'elle permet de
déduire les inégalités sociales entre les différentes couches sociales. Le mécanisme de la
fiscalité est capable de corriger la distribution des revenus, d'augmenter les transferts des
revenus au profit des uns et d'en déduire pour les autres. L’impôt comme base de la
fiscalité Permet la distribution des revenus. Il est le moyen par excellence pour niveler les
différents revenus et établir ainsi l'égalité entre les citoyens [14].

3. LA STABILITE ET CROISSANCE ECONOMIQUE

La fiscalité, comme instrument de la politique économique et social est souvent utilisée


dans le maintien du plein emploi sans inflation à travers la politique fiscale. Il est le moyen
efficace de la politique économique. Il peut servir tout autant pour encourager soit une activité
économique.

SECTION II. NOTIONS SUR L’IMPOT


§1. DEFINITIONS DE L'IMPOT

La conception et la définition d'un impôt peuvent se modifier dans le temps et évoluer


dans l'espace, c'est-à-dire elles peuvent varier suivant qu'on se situe sur le plan juridique, social
ou économique et en fonction des paramètres du moment. Il existe donc plusieurs définitions
en rapport avec l'impôt

GASTON Jeze, définit l'impôt comme étant « une prestation pécuniaire requise des
particuliers par voie d'autorité à titre définitifs et sans contrepartie en vue de la couverture des
11

charges publiques [15]. Mais il s'avère que par rapport à l'évolution de cette notion d'impôt,
nous rassure le professeur KOLA GONZE, que cette définition ne peut être acceptée aujourd'hui
que moyennant quelques retouches et cela étant fait, de toutes les définitions par unanimités.
Par conséquent, nous retiendrons cette dernière définition dans le cadre de notre rédaction, car
elle renferme tous les aspects liés à la notion de la fiscalité qui en plus de son aspect financier
considéré l'impôt comme un instrument de la politique économique et sociale.

1. CARACTERISTIQUES ET REGLES DE L'IMPOT

Au regard de ce qui peut être énuméré comme définitions nous avons retenu les
caractéristiques suivantes :

- L'impôt est avant tout une prestation, un transfert de moyen de paiement à l'Etat ou
aux autres collectivités publiques ;
- L'impôt est une prestation pécuniaire, il est exclusivement une prestation
pécuniaire, il est exclusivement une prestation en argent et non en nature ;
- L'impôt à une destination d'utilité publique, en vue de la couverture des charges
publiques, il constitue donc la source principale des recettes de l'Etat lui permettant
de faire face aux dépenses publiques ;
- L'impôt est essentiellement un paiement à caractère forcé. Ce caractère provient de
l'étymologie même de l'impôt qui vient du verbe imposer. Il est donc une obligation
légale exigée de chaque citoyen. [16]
- Il s'agit d'un prélèvement imposé par l'Etat au moyen de son pouvoir de contrainte
et non d'un prélèvement volontaire ou d'une faveur qu'on accorde à l'Etat le droit de
lever l'impôt est donc un attribut de la puissance publique, une manifestation de
l'imperium de l'Etat.
- En outre, il est une contrainte, car il trouve son sens dans la souveraineté de l'Etat,
ce qui justifie pour le contribuable l'appellation d'assujettis.
- Ce caractère forcé se manifeste surtout en ce que son tarif est fixé unilatéralement
et en ce qu'on a besoin, son recouvrement est opéré par la force.
- L'impôt est sans contrepartie, son paiement n'est pas suivi d'une contrepartie directe
de la part de l'Etat et c'est d'ailleurs cet aspect qui le différencie avec certaines
notions voisines, mais cela n'exclut pas le fait qu'il ait une contrepartie. Il n'y a
aucune corrélation visible et bien déterminée entre l'impôt et les services de l'Etat
dont bénéficie le contribuable. [14]
12

- L'impôt est établi et mis en recouvrement d'après des règles établis par le pouvoir
public. Nous pouvons certainement nous référer ici à l'arsenal juridique de la
République Démocratique du Congo pour affirmer ce pont à partir de la constitution
ainsi que d'autres lois.
- L'impôt est requis des membres de la collectivité, il est dû par les individus en raison
du fait qu'ils font partie d'une communauté organisée ;
- L'impôt est perçu à titre définitif, le paiement de l'impôt ne peut faire l'objet d'un
remboursement. Donc quoi qu'il arrive, le contribuable ne se verra jamais être
restitué l'argent de l'impôt exceptionnellement dans le cas de double imposition et
d'erreur matérielle ;
- Le montant de l'impôt est porté au budget ou au trésor public ;
- L'impôt est sans affectation préalable, on ne peut déterminer par avance à quoi
servira cet impôt payé.

Et pour ce qui est des règles de l'impôt nous avons :

- La justice, les lois fiscales doivent être élaborées de manière à ce que l'impôt de
chaque contribuable soit proportionnel à sa capacité contributive.
- Ce que la contribution d'un citoyen aux dépenses publiques doit être proportionnée
et cela sans l'œil vigilant de l'Etat.
- La certitude, pour éviter l'arbitraire, le législateur doit être précis et certains c'est-à-
dire, qu'il doit fixer par avance l'époque, le mode et la quotité du paiement de l'impôt.
- La commodité, signifie que la levée de l'impôt doit se faire à l'époque et selon le
mode qui soit le plus aisé pour le contribuable donc il doit être plus favorable pour
le contribuable et non les effrayer.

CLASSIFICATION DES IMPOTS

Il est questions dans ce cette partie du travail, d’exposer les différents types d'impôts perçus
en République Démocratique du Congo. Nous savons aussi bien que la RDC « le Code des
impôts ». Ce dernier, comme beaucoup d'autre code subdivise l'impôt en deux catégories dont
les impôts directs et les impôts indirects. Dans le même cadre, nous allons essayer d'étaler tout
en définissant d'une manière générale certains impôts faisant partie de ces deux groupes
principaux.
13

A. IMPOT DIRECT ET IMPOT INDIRECT

C'est le critère du mode de perception qui nous permet de distinguer les impôts directs
à des impôts indirects.

- Impôt direct : est celui dont la charge demeure définitivement supportée par celui qui
en est assujetti. Autrement dit, le contribuable n'a en principe pas la possibilité de
répercuter sur autrui. Il est donc un impôt qui atteint périodiquement ou annuellement
une matière imposable permanente et se renouvelle régulièrement donc il frappe des
situations permanentes.

- Impôt indirect : est celui dont la charge est répercutée sur autrui, en d'autres termes,
c'est lui qui en supporte le poids. Ce dernier est atteint par le truchement des redevables.
Il frappe donc les situations accidentelles.

L'impôt direct est celui dont la charge demeure définitivement supportée par celui qui
en est assujetti. Le contribuable n'ayant pas la possibilité de la répercuter sur autrui.
Tandis que l'impôt indirect est celui dont la charge est répercuté sur autrui.

B. IMPOT GLOBAL ET CEDULAIRE

L'impôt global, est un impôt systématique frappant en bloc la totalité des revenus du
contribuable. Il est appelé un impôt sur la taxe, il se nomme également un impôt synthétique
et soumet le revenu au tarif unique de l'ensemble des revenus du contribuable et tient compte
de la totalité des bénéfices ou du revenu de toute sortes, que le contribuable a réalisé ou dont
il a disposé au cours de l'année de l'imposition. Impôt cédulaire ou fragmentaires, sont ceux
qui atteignent chacun, une catégorie distincte des revenus appliquant à chacun de ceux-ci
une imposition différente, il est aussi appelé analytique ou séparée des revenus, son système
d'imposition atteint chacun une catégorie particulière des revenus appelé « cédules »

C. IMPOT PROPORTIONNEL ET IMPOT PROGRESSIF

- Impôt proportionnel, est celui qui frappe la matière imposable suivant le taux constant
quel que soit l'importance ou l'ampleur des revenus imposés. Il y a proportionnalité
entre le montant de l'impôt et les revenus du contribuable.
- Impôt progressif, lorsque le taux d'imposition augmente au fur et à mesure que les
revenus deviennent plus élevés. La progressivité des taux équivaut à la proportionnalité
14

entre le montant et la capacité contributive de chacun. Cet impôt augmente la grandeur


de la matière soumise à l'impôt.

D. IMPOT SPECIFIQUE ET IMPOT AD VALOREM

Impôt est dit spécifique, quand il est établi en fonction de la valeur de la matière
imposable, mais en fonction de la quantité de celle-ci. Il est exprimé par rapport à l'unité la
plus commode de la matière imposable concertée. Il est aussi une base exprimée en quantité
physique des matières imposables. Cette quantité est définie soit par le nombre d'unité
matérielle soit en volume surface.

L'impôt ad valorem est celui qui frappe le produit taxable en valeur, il se calcule
conséquemment en pourcentage de la matière imposable évoluée en argent.

E. IMPOT DE QUOTITE ET IMPOT DE REPARTITION

L'impôt de quotité est l'impôt dont le taux est déterminé à l'avance par le législateur. Il
est invariable quelle que soit la quantité totale de matière imposable détenue par l'ensemble des
contribuables du pays, son tarif est donc fixé à l'avance et s'applique à toutes les matières
imposables.

L'impôt de répartition, est celui dont l'Etat fixe à l'avance de rendement global de
l'impôt, il détermine la somme totale qu'il veut recevoir au titre de cette contribution, il y a donc
ici une manière de fixer le rendement global de l'impôt à plusieurs degrés administratifs. Son
produit est déterminé sur le plan national et réparti entre les provinces, les districts, les
communes, entre les contribuables de chaque contrée, le législateur fixe ici le produit global de
l'impôt.

LES COMPOSANTES DE L'IMPOT

- La matière imposable ou base imposable

C'est l'élément économique sur lequel l'impôt prend sa source. Cet élément peut être un
bien, un produit, un revenu résultant d'une activité, d'un service ou d'un capital et même
d'une personne physique, la recherche de la matière se fait par le recensement ou la
déclaration. Ce recensement est basé sur les signes extérieurs tandis que la déclaration est
faite par les contribuables eux-mêmes.
15

Pour le calcul de l'impôt, c'est la somme sur laquelle on applique le taux pour obtenir l'impôt
d'où la quantité de la matière qui est prise en considération.

- L'assiette de l'impôt

C'est sur quoi repose l'impôt, asseoir l'impôt, c'est chercher la matière imposable en
constater le fait générateur et ensuite déterminer les bases de la contribution de l'assiette
de l'impôt comporte une double opération à savoir, la constatation de l'exercice d'une
créance fiscale et l'évaluation de base d'imposition. L'assiette au sens large, est l'ensemble
des opérations fiscales depuis la détermination de la matière imposable (champ
d'application) ainsi que son évolution. L'assiette au sens restreinte est l'évaluation de la
matière imposable c'est-à-dire la détermination de la base imposable ainsi que le taux [13]

- Le Fait générateur

Ce fait générateur est précisément l'acte ou l'événement qui fait naître une obligation. Il
y a lieu de le définir comme le fait ou l'acte juridique qui donne naissance à la dette
fiscale..., par le simple fait de sa réalisation, le fait générateur place le contribuable dans
les champs d'application de la loi fiscale et donne en même temps naissance à la créance
d'impôt au profit de l'Eta.

- Les taux de l'impôt

C'est la proportionnalité déterminée par la loi et exprimée en pourcentage. Il est appliqué


à une assiette donnée pour la détermination de l'impôt à payer. Ainsi, le taux peut être
fixé à l'avance selon que cet impôt est de quotité ou de répartition. Le taux est
généralement contenu dans un document appelé tarif qui se porte en calcul de l'impôt.
C'est donc le pourcentage qu'on applique à la matière pour obtenir l'impôt.

- Le contribuable et le redevable

Le contribuable est toute personne assujettie au paiement d'un impôt direct ou toute
personne physique ou morale qui paie l'impôt. C'est-à-dire, ceux qui ont la charge de la
contribution qui doivent le supporter.

Le redevable, est une personne physique ou morale tenue légalement au paiement d'un
impôt, d'une taxe même si la charge doit en être finalement assumée par un tiers.
16

§2. LE SYSTEME FISCAL CONGOLAIS


Le système fiscal est un ensemble des lois, règlements, instructions et usages
administratifs qui fixent la composition et l'organisation du prélèvement en fonction des
objectifs et de l'activité financière de l'Etat, seul le législateur dispose du pouvoir d'instituer un
impôt, d'en établir le dispositif et d'en autoriser la perception. C'est ainsi que nous allons utiliser
dans ce point pour des raisons de commodité qualifié ces différents types d'impôt qui couvre le
système fiscal congolais.

1. IMPOT FONCIER SUR LES SUPERFICIES DES PROPRIETES


BATIS ET NON BATIES
L'impôt foncier, est celui sur lequel le capital frappe un élément économique en tant que
tel sans considération de la situation du contribuable. Cet élément économique est dans le cas
d'espèce, les propriétés bâties ou non bâties sises dans les circonscriptions urbaine. [17]

L'IMPOT FONCIER SUR LES SUPERFICIES DES PROPRIETES


BATIES

Notre législation n'est pas explicite sur ce qu'il faut entendre par propriété bâtie.
Néanmoins, il peut être affirmé en s'appuyant sur les usages qu'il s'agit : de toutes installations
fixés au sol à perpétuelle demeurent le caractère de véritable construction. La construction
doit être reliée au sol de façon qu'il soit imposable de la déplacer et de la démolir. Cet impôt
est constitué des éléments ci-après comme matière imposable ; les immeubles, les usines, les
réservoirs, les installations industrielles aux immeubles. Il est dû pour l'année entière sur la
superficie recensée au 1er janvier. C'est la propriétaire de l'immeuble qui est contribuable ou
locataire de l'immeuble faisant partie du domaine privé, les collectivités publiques, territoires
ou circonscriptions administratives.

L'IMPOT FONCIER SUR LES SUPERFICIES DES PROPRIETES NON


BATIES

En droit foncier congolais, le sol est la propriété exclusive, inaliénable et imprescriptible


de l'Etat. Le patrimoine foncier de l'Etat comprend le domaine public et le domaine privé. Le
domaine public est constitué de toutes les terres qui sont affectées à un usage ou à un service
public. Elles sont inaliénables tant qu'elles ne sont pas régulièrement désaffectées.
17

Toutes les autres constituent le domaine privé de l'Etat. Elles peuvent faire l'objet d'une
concession perpétuelle, d'une concession ordinaire ou d'une servitude foncière. Les terres qui
font partie du domaine privé de l'Etat sont urbaines « les terrains dont il est question sont les
terrains vides sur lesquels, on n'a pas érigé de construction (arrêté ministériel 020 du 08
octobre 1997).

Les terrains non bâtis situé dans les circonscriptions urbaines constituent la matière
imposable pour cet impôt, il est également dû pour l'année entière sur la superficie recensée
du 1er janvier. Les terres urbaines sont celles qui sont composées dans les limites des entités
administratives déclarées urbaines par les lois ou règlements en vigueur. Ces terres sont
destinées à un usage résidentiel, commercial, industriel, agricole ou d'élevage.

2. IMPOT SUR LES CONCESSIONS MINIERES ET


D'HYDROCARBURES

Cet impôt frappe tout le terrain concédé par le Congo à toutes les sociétés privées pour
leurs permettre de rechercher ou d'exploiter les minerais et hydrocarbures en République
Démocratique du Congo ces sociétés sont soumise à cet impôt dont la matière imposable est
constituée de la superficie du terrain pour l'exploitation des minerais et hydrocarbures.

L'acte matériel d'exploitation ou de recherche en est le fait générateur. Le taux de cet


impôt est fixé actuellement à 0,04 Dollars équivalent en Franc Congolais par Hectare de
concessions ayant pour objet l'exploitation des mines et des hydrocarbures et 0,02 Dollars par
Hectare de concessions pour des concessions ayant pour objet le droit de recherche. Il frappe le
titulaire, personne physique ou morale d'une concession de recherche ou d'exploitation lorsque
deux concessionnaires obtiennent l'un de droit d'exploitation et l'autre le droit de recherche sur
un même terrain.

Le paiement de l'impôt se fera séparément à concurrence de la superficie destinée à


l'exploitation ou à la recherche. Il est due pour l'année entière si les éléments imposables existent
dans les mois de janvier et sa déclaration est souscrite et déposée avant le 15 janvier.

3. IMPOT SUR LES VEHICULES

Cet impôt frappe tous les véhicules à moteurs c'est-à-dire tout moyen de transport par
terre, par eau et ce, quel que soit le mode de propulsion utilisé sous réserve de certaines
18

exceptions prévues par la loi, le fait générateur de cet impôt est la mise en circulation du
véhicule qui fait du propriétaire du véhicule personne physique ou personne morale, le
redevable vis-à-vis du fisc. Il est dû pour l'année entière. Si l'impôt dû est fonction du douzième
mois d'utilisation.

Cependant, la taxe spéciale de circulation routière (Vignète), elle est un droit requis pour
l'utilisation des routes pour tous les véhicule admis à circuler sur le réseau public national quel
que soit la qualité du propriétaire son taux d'imposition contrairement à d'autres impôts est fixé
par des entités administratives décentralisées en fonction de catégorie reparties. Elle est due
pour l'année civile entière quel que soit la date de la mise en circulation ou celle de la mise hors
service.

Cette taxe a une différence à celui de l'impôt sur le véhicule dans le sens que le dernier
impôt réel frappe les véhicules dans le sens défini ci haut et payé sans contrepartie directe de la
part de l'Etat au service du fisc alors que la taxe spéciale de circonscription routière est assise
sur tous les véhicules admis à circuler sur le réseau routier admis à circuler en République
Démocratique du Congo.

Elle comporte essentiellement une contre prestation déterminée en faveur de celui qui
la paie et elle est payée aux entités administratives décentralisées. Sont exonérés de paiement
de cet impôt, les véhicules appartenant à l'Etat, aux provinces, aux villes, aux circonscriptions
administratives n'ayant pas d'autres personnes que celles provenant de subventions budgétaires,
aux institutions, associations et établissements religieux, scientifiques ou philanthropiques ; aux
Etats étrangers et affectés exclusivement à l'usage d'agents diplomatiques ainsi que ceux
appartenant aux organismes internationaux.

- Véhicule à deux roues dont le cylindre n'excède pas 50 cm3 ; engins spéciaux : machine,
outil, auto ambulance, machine agricole, corbillards, véhicule pour incendie, véhicule de
transport dans l'enceinte d'une gare, d'un port ou aérodrome.
- Le taux ou la base d'imposition dépend de la catégorie, du poids ou de la puissance du
véhicule.
19

2. IMPOT CEDULAIRE SUR LES REVENUS MOBILIERS

C'est un impôt réel qui frappe les revenus des capitaux mobiliers investis en République
Démocratique du Congo dont l'article 13 de l'ordonnance loi n°65/06 du 10 janvier 1968
énumérés de différentes sortes des revenus imposables à l'impôt mobilier comme suit :

- Les dividendes et les revenus des parts des associés non actifs les sociétés autres que par
action ;

- Les intérêts des capitaux empruntés à des fins professionnelles ;

3. IMPOT SUR LES REVENUS LOCATIF

En République Démocratique du Congo, la charge du recouvrement de cet impôt a été


répartie entre deux personnes qui sont : le bailleur et son locataire. Le taux de paiement de cet
impôt est de 22%, dont 2% doit être versé par le bailleur et 20% par le locataire par voie de la
retenue locative à la source le loyer à payer et de souscrire une déclaration auprès de
l'Administration des impôts dans les 10 jours qui suivent le paiement de celui-ci au nom de son
bailleur ; dans le cas contraire, il sera poursuivi pour l'absence de déclaration de la retenue
locative. Quant au 2% du revenu locatif qui reste le bailleur est tenu de souscrire une
déclaration au plus tard le 1er février de l'année qui suit celle de la réalisation de revenu
imposable.

Cet impôt porte sur les revenus nets provenant de la location des bâtiments, des terrains
situés en République Démocratique du Congo, quel que soit le pays du domicile ou la résidence
des bénéficiaires et les profits de la location totale ou partielle de même propriété. C'est un
impôt qui est établi sur le revenu net de l'année entière. Sont assimilées à des revenus de
location, les indemnités de logement accordées à des rémunérés occupant leur propre habitation
ou celle de leurs épouses [13].

L'impôt sur le revenu locatif frappe également le profit de la sous-location totale ou


partielle ainsi que les loyers des meubles des matériels, de l'outillage, du cheptel et de tous les
objets quelconques situés dans les mêmes propriétés en vertu de la théorie de l'accessoire.
20

4. IMPOT SUR LES BENEFICES ET PROFITS

C'est un impôt qui atteint les bénéfices de toutes entreprises industrielles, commerciales ou
immobilières y compris les profits de professions libérales. Ces impôts sont dus pour une année
civile.

On parlera donc du redevable légal et du contribuable réel :

A. Le redevable légal

C'est la personne qui est désigné par le législateur devant payer l'impôt même si elle n'en
supporte pas la charge. En cas d'espèce ils retiennent une partie de l'impôt sur le loyer soit
20% du montant.

B. Le contribuable réel

Toute personne qui doit supporter l'impôt sur les revenus locatifs, il s'agit ici des
bénéficiaires des loyers et des profits de la sous-location.

Sont exemptés du paiement de cet impôt : l'Etat, les provinces, les villes, les communes,
les organismes internationaux, les établissements public du droit congolais, les associations
sans but lucratif ayant pour finalité de s'occupe d'œuvre religieuse, scientifique ou
philanthropique qui ont reçu la personnalité civile, les établissements d'utilité publique.

7. IMPOT PROFESSIONNEL SUR LA REMUNERATION ET IMPOT


EXCEPTIONNEL SUR LA REMUNERATION DU PERSONNEL
EXPATRIE

La rémunération sur le plan fiscal « s'étant sur l'ensemble des gains et avantage
susceptible d'être évaluées en espèce due à une personne physique, travailleur par une autre
personne physique ou morale, l'employeur en vue d'un contrat de travail ou de louage de service
[18].Dans les dix jours qui suivent l'expiration du mois, les employeurs visés à l'article 77 de
l'ordonnance - loi n°69/009 du 10 février 1969 versent au receveur d'impôt, le montant exact de
la contribution professionnelle du sur les rémunérations payées au cours du mois écoulé.

Les règles fiscales qui concernent le champ d'application, l'assiette ainsi que les
obligations déclaratives sont les mêmes que pour l'impôt professionnel sur les rémunérations à
l'exception du taux appliqué à la base d'imposition de 25%.
21

IMPOT SUR LE CHIFFRE D'AFFAIRES A L'INTERIEUR


A. à l'intérieur
C'est un impôt qui frappe :

- Les opérations de vente des produits de fabrications locales, sont assimilées à cette
vente, les opérations de produits ou d'utilisation des produits après la fabrication elle-
même ;
- Les prestations en service de toute espèce rendues ou utilisées en République
Démocratique du Congo, tels que les locations de chambre d'hôtel, mobilières, les
travaux mobiliers etc. ;
- Tous les travaux immobiliers.

B. à l'exportation
C'est un impôt indirect qui frappe les opérations de vente à l'exportation, le taux
d'imposition, le taux d'imposition est fixé en pourcentage par rapport à la catégorie des matières
ou produit à exporter. Il a une période d'imposition mensuelle. Elle est assise sur la valeur nette
de l'exportation exprimée en monnaie nationale du montant de transaction justifiée par les
factures et documents d'exportation. Cet impôt a été supprimé en 2004 en République
Démocratique du Congo.

9. LE DROIT DE CONSOMMATION

Ce sont des impôts indirects qui font partie des recettes de l'office de douane et accises
et frappe la production pour un certain nombre des produits de grandes consommations
fabriquées au Congo ou importe ces produits sont limitativement désignes par la loi. Cependant,
ce n'est pas pendant la production ou à l'importation qui est taxe mais la consommation de ces
produits et cela a l'occasion de leur production ou de leur importation.

§3. LES CADRES DE L'IMPOT

Par cadre, nous essayons de comprendre, le pouvoir qu'attribue le gouvernement comme


dans tout Etat du monde à des organes en organisant ainsi qui a le droit ou qui est habilité en
précisant l'application par voie réglementaire la permission de percevoir l'impôt.
22

1. CADRE ORGANIQUE

Sur le plan organique, en République Démocratique du Congo, la fiscalité est gérée par
l'Office des Douanes et Accises « OFIDA » en sigle qui s'occupe de la fiscalité douanière, la
direction, des recettes administratives domaniales judiciaires et des participations « DGRAD »
en sigle qui perçoit les recettes fiscales et en fin la Direction Générale des Impôts en sigle DGI,
chargée de la mobilisation des recettes.

CADRE JURIDIQUE

Le cadre juridique renvoie à l'ensemble des lois et textes qui régissent la pratique des
impôts et la législation fiscale en République Démocratique du Congo qui se compose de cinq
textes de base, à savoir :

- L'ordonnance loi n°69/0096 du 10 février 1969 relative à la contribution réelle telle


que modifiée et complété à ce jour ;
- L'ordonnance loi n°69/007 du 10 février 1969 relative à la contribution
exceptionnelle sur les rémunérations du personnel expatrié telle que modifiée et
complétée à ce jours ;
- -L'ordonnance loi n°69/009 du 10 février 1969 relative l'impôt sur le chiffre
d'affaires telle que modifiée et complétée à ces jours.

Bien que réunis dans le code des impôts les quatre premiers textes comportent chacun ses
propres dispositions des procédures celle-ci sont éparses répétitives et usages complexes.
Par ailleurs, certains aspects de ces procédures sont devenus archaïques et ne permettent
pas une gestion moderne de l'impôt. Ainsi, le système fiscal reflète l'état des structures
sociales d'un pays sur lesquelles il s'appuie, il est l'image de la société.

De ce fait, notre système fiscal a un double défi à relever. Le premier est que les impôts
doivent désormais servir à la promotion du bien de la communauté et non à une poignée de
gens. Raison pour laquelle, nous aurons parlé du développement politique pour matérialiser
le sens du développement par la fiscalité dans les entités territoriales décentralisées.
23

SECTION III. NOTION SURLADECENRALISATION


A.DEFINITION
La décentralisation est un mode de gestion des services publics consistant à confier une
gestion à des organismes dépendant du pouvoir créateur, mais jouissant vis-à-vis du pouvoir
central de l'autonomie de gestion. [19]

B. BUT DE LA DECENTRALISATION
L'instauration de la politique de décentralisation vise le développement économique et
social des entités de base par elles-mêmes. Cette décentralisation a pour objet de doter les entités
administratives décentralisées d'une autonomie de gestion en vue de promouvoir à un progrès
réel du pays et à une amélioration conséquente des conditions de vie des populations grâce à
leur propre engagement sur tout l'ensemble du territoire national.

IMPORTANCE DE LA DECENTRALISATION
Afin de réaliser une véritable démocratie, la politique de la décentralisation s'avère
importante car elle est l'une des meilleures formes de partage du pouvoir démocratique en
associant directement le peuple, dont la voix avait étouffé jusque-là, dans le choix de ses
représentants à tout le niveau et en confiant la gestion des services publics aux gens dépendant
du pouvoir central tout en leur accordant une autonomie de gestion.

D. SORTES DE DECENTRALISATION

Il existe deux sortes de décentralisation : la décentralisation territoriale et la


décentralisation technique ou par service.

1. LA DECENTRALISATION TERRITORIALE

Elle est un procédé de la technique qui consiste à confier la gestion de l'ensemble des
intérêts provinciaux et locaux à des autorités provinciales ou locales, dotées vis-à-vis du pouvoir
central de l'autonomie organique. Et ces autorités locales jouissent en effet d'un pouvoir réel de
décisions sur l'ensemble du territoire et des provinces.

2. LA DECENTRALISATION TECHNIQUE OU PAR SERVICE

La décentralisation technique ou par service consiste à confier juridiquement la gestion


d'un intérêt public déterminé, général, régional ou local à des autorités organique autonomes.
On attribue donc aux agents un service public déterminé, l'autonomie de gestion de ce service
vis-à-vis du pouvoir créateur, par exemple, les entreprises publiques où se trouvent placées à
24

leurs têtes les Administrateurs Généraux ou leurs Adjoints, peuvent bien sous réserve de la loi,
prendre des décisions qui engagent la République Démocratique du Congo, la province, la ville,
la Commune, etc.

E. L'ENTITE ADMINISTRATIVE DECENTRALISEE

Une entité administrative décentralisée est une circonscription administrative dotée de


la personnalité juridique ou civile ou encore un découpage territorial pourvu de la personnalité
juridique. Cette personnalité juridique confère à l'entité administrative décentralisée la capacité
d'exister en justice, c'est-à-dire elle peut soutenir une action en justice comme défendeur ou
demandeur. Cette entité décentralisée est soumise dans l'exercice de son activité, à un contrôle
administratif. Et elle est décentralisée par rapport à l'entité principale qui n'est rien d'autre que
le pouvoir central.

Cette décentralisation de l'entité se reconnaît précisément par l'autonomie organique et


par le fait que le pouvoir central n'exerce d'autorité hiérarchique sur l'autorité locale. Il y a donc
la réalisation d'un transfert et d'un partage d'attribution entre le pouvoir central et l'autorité
locale.
25

CHAPITRE II : PRESENTATION ET ANALYSE FONCTIONNELLE DE


LA DGRAD
Ayant une délimitation Spatio-temporelle, dans cette partie du travail, l’accent sera mis
sur traitement les données acquises lors l’investigation sur le champ d’étude ainsi que l’état de
lieu, le fonctionnement de la Direction générale des recettes admiratives, judiciaire, domaniale
et de participation (DGRAD)

II.1. Historique
La Direction générale des recettes admiratives, judiciaire, domaniale et de participation
(DGRAD) a été créée par le décret n° 0058 du 27/12/ 1995 par le feu président MOBUTU sous
le premier ministre Léon KENGO et le ministre de finance PAYPAY y compris quelques
experts de ministère des finances. Avant cette date, il existait un service appelé la comptabilité
publique qui s’occupait à percevoir les recettes non fiscales et fiscales mais ces recettes
n’étaient pas bien encadrés du fait que les chargés à ces fonctions ne faisaient que remplir leurs
poches au détriment du trésor publique en faisant d’autres carnets de perception .

C’est ainsi que le ministre KENGO et le ministre de finances sous la deuxième république
proposèrent de créer une régie financière qui pourrait canaliser les recettes perçues vers le
trésor public. Dans la province du Katanga, la DGRAD a vu le jour à l’avènement de l’AFDL,
qui dotait cette institution financière, en 1997 est implanté aussi dans le reste de la république,
mais compte tenu de la grandeur de notre pays, certains coins n’ont pas encore accueilli cette
institution.

A l’instar de la Direction Générale des impôts (DGI) et de l’Office des Douanes et accises
(DGDA) la DGRAD est une régie financière créée suite au constat d’échec de la direction de
la comptabilité publique en matière de la mobilisation des recettes non fiscales, celles-ci
relevant de la compétence comme l’encadrement des recettes fiscales et des recettes douanières
avant la création des régies spécifiques.

II.2. Nature
La Direction générale des recettes admiratives, judiciaire, domaniale et de participation
(DGRAD) en sigle est une structure placée sous l’autorité directe du ministre des finances et
est chargée de l’ordonnancement et de recouvrement des recettes non fiscales en vertu des
pouvoir qui lui ont été déléguées par ce dernier au regard de la loi financière.
26

II.3. Structure
La Direction générale des recettes admiratives, judiciaire, domaniale et de participation
(DGRAD) d’après sa structure, elle comprend une direction nationale et des directions
provinciales. Dirigée par un directeur générale assisté de deux directeurs généraux adjoints
rattachés à une direction de l’inspection générale des services.

II.4. Objectif et mission


Etant donné que la DGRAD jouit d’une autonomie administrative et financière sous
tutelle du ministère des finances, elle a comme mission ou objectif de canaliser les recettes non
fiscales dans les trésors publics par le biais de l’ordonnancement et du recouvrement.

Les dispositions du décret n° 0058 du 27 décembre 1995 portant création, organisation


et fonctionnement de la DGRAD précise que la mission principale est l’ordonnancement et le
recouvrement des recettes non fiscales dues au trésor public.

Par contre, les différentes administrations appelées services générateurs ou services


d’assiettes s’occupent sur base des modalités et des taux fixés par les textes légaux et
réglementaire de la constatation et de la liquidation des recettes. A ce titre, ils établissent les
notes de taxation de débit ou factures pour les droits dus.

Etant que le gouvernement donne à la DGRAD une assignation minimale à atteindre au


cours de chaque année budgétaire, le législateur a renforcé le pouvoir de cette régie financière
en lui donnant l’ordre de procéder à un ordonnancement d’office de constatation et de
liquidation par le service poseur d’actes et pour autant les faits générateurs d’une recettes prévue
par la loi ou la réglementation est établie, ceci par la loi n° 05/008 du 31 mars 2005 modifiant
et complétant la loi n° 04/015 du 16 juillet 2004 fixant la nomenclature des actes générateurs
des recettes.

II.5. Compétences et pouvoir de la DGRAD


La loi financière et le décret n° 0058 du 27 décembre 1995 portant création, organisation
et fonctionnement de la DGRAD repartirent les compétences en matière de recettes non fiscales
de la manière suivante :

Les opérations de constatation et de liquidation desdites recettes sont du ressort des autres
administrations et services publics de l’Etat, communément appelés services générateurs
27

Les opérations d’ordonnancement et de recouvrement, celles-ci incombent exclusivement à la


DGRAD.

Le pouvoir investi à la DGRAD au vu du décret portant création, organisation et


fonctionnement, avec pour mission principal l’ordonnancement et le recouvrement des recettes
non fiscales. A cet effet, la DGRAD en tant que régie, elle est dépourvue de personnalité
juridique contrairement aux autres régies financières qui exécutent les quatre phases des
recettes. Comme la liquidation et la constatation sont effectuées par le ministère, la DGRAD
est investi du pouvoir de contrôler la régularité de ces deux opérations et dans le cas
d’irrégularité, elle peut ordonnancer d’office conformément aux lois en vigueurs en la matière.

Comme défenseur des intérêts du trésor public, la DGRAD devrait intervenir dans
toutes les prises des décisions en rapport avec les recettes qu’elles encadrent d’autant plus
qu’elle appuie la protection de l’environnement économique que dans l’identification des
opérations économiques en passant par les services taxateurs.

La DGRAD intervient dans tous les domaines des recettes non fiscales de la vie, qu’il
s’agisse de l’obtention d’une carte d’identité ou d’une autorisation d’exploitation de produits
pétroliers, en passant par une autorisation de concession ou contrat de l’exploitation des services
publics de télécommunication. Créer pour accroitre les ressources propres de l’Etat, la DGRAD
est tenue à réaliser un montant des recettes, selon les assignations arrêtées par la loi portant le
budget de l’Etat. De ce fait, la DGRAD a le pouvoir de suivre et exiger des efforts considérables
pour arriver à la réalisation des recettes projetées, dont cette institution a signé un contrat de
performance avec son ministère de tutelle qui peut l’évaluer périodiquement.

II.6. Organisation et fonctionnement


La direction générale des recettes administratives, judiciaires, domaniales et de
participations compte à son sein une direction provinciale et plusieurs divisions et chaque
division renferment des bureaux :

La division de l’administration et des services généraux

La division de contrôle et d’ordonnancement I

La division de contrôle et d’ordonnancement II

La division de contrôle et d’ordonnancement III

La division de l’inspection
28

La division d’étude et du contentieux

La division de recouvrement

La division de redevance minière

Par rapport à la structure normale de la DGRAD, il n’existe qu’une seule division de


l’ordonnancement et de contrôle.

La DGRAD Katanga fait l'exception de toutes les DGRAD, c'est dans le souci de la division de
travail pour occuper beaucoup d'agents et par rapport au champ d'activité auquel doit opérer
l'ordonnancement et le contrôle, chaque ordonnancement a un rôle approprié différent d'autres
ordonnancements. A l'arrière provincial, la direction générale des recettes administratives,
judiciaires, domaniales et de participations est représentée par des ressorts urbains dans les
grandes villes entre autre :

 Ressort urbain de Lubumbashi


 Ressort urbain de Kasumbalesa
 Ressort urbain de Kipushi
 Ressort urbain de Kasenga
 Ressort urbain de Likasi
 Ressort urbain de Kolwezi
 Ressort urbain de Lualaba
 Ressort urbain de Kalemie

Pour son fonctionnement, la DGRAD bien que placée sous l'autorité directe du ministre des
finances bénéficie de 5% du montant réalisé pour motiver son personnel. Quant à la gestion de
cette régie financière au niveau de la province, elle est dirigée par :

 Un directeur provincial
 Des chefs de divisions
 Des chefs des bureaux
 Un coordinateur des inspecteurs
 Des chefs de ressorts
29

Dans chaque ressort nous avons :

 Un chef de ressort CR
 Un secrétaire
 Des chefs des bureaux
 Des chefs de cellules encaissement.

II.6.1. fonctionnement des divisions


A. La division d'études et contentieux

Cette division est chargée de :

Mener les études de nature à améliorer l'organisation et le fonctionnement de la direction


provinciale de la DGRAD, centraliser et analyser les statistiques de recettes, instruire le dossier
soumis au directeur provincial ou évoqué par lui, instruire toutes les affaires contentieuses
résultant des activités de la direction provinciale. Suivre et instruire le dossier d'un débiteur
défaillant devant faire ou faisant l'objet de poursuivre le recouvrement forcé conformément à la
disposition légale en vigueur. Ce recouvrement forcé se fait par les huissiers qui ont le pouvoir
d'aller sceller les comptes des débiteurs défaillants auprès de la banque aussi leurs activités ou
encore leurs établissements. Cette division est aussi chargée à innover des nouvelles structures
ou améliorer le fonctionnement au sein de la DGRAD, elle est considérée comme un bureau
technique qui apporte un air nouveau.

Elle exécute ses tâches de la manière suivante :

 Elle mène des études de nature à améliorer l'organisation et le fonctionnement de la


DGRAD ;
 Elle élabore les projets de loi, de décret, d'arrêté et d'instruction ou de circularité
circulaire ;
 Elle instruit toutes les affaires contentieuses résultant de l'activité de la DGRAD ;
 Elle instruit les dossiers de débiteurs défaillants devant faire ou faisant l'objet de
poursuite en recouvrement forcé conformément aux dispositions légales en vigueur ;
enfin
 Elle élabore les rapports d'activité de la DGRAD, cette direction fonctionne avec à 50
têtes un directeur secondé par deux chefs de division.
30

B. La division de recouvrement

Cette division perçoit les sommes dues au trésor public, aux titres des recettes
administratives, judiciaires, domaniales et de participations, elle est également chargée
d'élaborer la statistique des recettes recouvrées et non recouvrées par l'apposition des preuves
et référence de paiement des sommes dues au trésor public. Il gère le dossier, les recettes
recouvrées et non recouvrées et de mettre en demeure les débiteurs défaillants avant toute
poursuite en recouvrement forcé. Il gère aussi le dossier et bénéficie du régime d'exception et
d'évaluer le manque à gagner y est relatif. Le recouvrement à l'amiable c'est-à-dire 8 jours à
partir de la date d'ordonnancement se fait toujours avec douceur et calmement sans aucune
menace ni contrainte, il n'y a pas de pénalités à ce niveau. Le recouvrement forcé ou
recouvrement par contrainte apparait lorsque l'assujetti cause de résistance d'aller payer et dans
ce cas, il se fait moyennant un rôle et doit obligatoirement payer avec les pénalités.

Le rôle n'est autre qu'un document ou liste que le receveur principal établit en reprenant le
montant de la taxe ou avec accroissement sur le montant principal comme pénalités, intérêt de
majoration, une liste défaillante et les taxes dues avec pénalités.

Cette direction s'organise grâce à l'existence ne son sein de deux divisions de recouvrement et
de la division de suivi des régimes d'exception. Dirigée par un directeur, elle a pour mission :

 Percevoir les sommes dues au trésor public au titre des recettes administratives,
judiciaires, domaniales et de participation ;
 Valider les actes et documents administratifs par l'apposition des preuves et références
de paiement des sommes dues au trésor public ;
 Gérer les dossiers des bénéficiaires des régimes d'exception et d'évaluer le manque à
gagner y relatif ;
 Gérer les recettes non recouvrées et de mettre en demeure les débiteurs défaillant avant
toute poursuite en recouvrement forcé.

C. La division de contrôle et d’ordonnancement I


Cette division s'occupe à contrôler les recettes domaniales c'est-à-dire les recettes en
provenance de l'exploitation du sol et sous-sol, espace aérien et maritime. Recettes qui sont
générées par les domaines privés et publics de l'Etat.

Les recettes domaniales comprennent 11 secteurs :


31

1. Le secteur de la division de mine

2. Le secteur de la division de l'environnement

3. Le secteur de la division des titres immobiliers (ouest)

4. Le secteur de la division des hydrocarbures

5. Le secteur de la division des cadastres / plateaux

6. Le secteur de la division des cadastres / ouest

7. Le secteur de la division de l'énergie

8. Le secteur de la division de commission nationale de l'énergie(CNE)

9. Le secteur de la division de l'habitat

10. Le secteur de la division de l'urbanisme

11. Le secteur de la division des titres immobiliers / ouest

La division de contrôle et ordonnancement I constitue même le moteur de la DGRAD


appelée aussi centre d'ordonnancement. Elle est chapotée par un chef de division, deux chefs
de bureaux, l'un chargé de contrôle et l'autre chargé de l'ordonnancement.

D. La division de contrôle et d’ordonnancement II


Cette division s'occupe d'encadrer une partie des recettes administratives c'est-à-dire celles
qui proviennent des actes posés par l'administration publique, vente des documents
administratifs.

Il y a 8 services taxateurs de recettes administratives

1. Finance

Ici nous en trouvons :

 Les astreintes pour non dépôt de tableau de synthèse à la DGRAD c'est-à-dire à la fin
de la période, chaque établissement doit déposer son bilan dans le respect du délai.
 Quotité du trésor sur la vente de bulletin ou formulaire à l'école des finances.
 Inscription à l'école de finance.
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2. L’économie nationale

Ici regorge la rétention des stocks, non affichage des prix

3. Le budget

 Vente des cahiers spéciaux de charge


 Vente du budget mécanisé
 Vente de la nomenclature des dépenses

4. Industrie petite et moyennes entreprises

Plusieurs taxes sont relatives au

 Dépôt d'une marque


 Détention des instruments de mesure à usage industriel ou commercial
 Autorisation des spécialistes de personnes

5. Commerce extérieur

Ici on paye la taxe pour l'achat d'un numéro de règlement de l'importation ou exportation
c'est-à-dire le numéro import-export. La personne qui a ce numéro, doit souscrire une licence
pour importer ou exporter la marchandise.

6. L'agriculture
Ici on voit l'autorisation d'importer les végétaux, des produits phytosanitaire, destruction
des denrées alimentaires périmés aux postes frontaliers, autorisation d'ouverture d'officine de
vente des intrants agricoles.
7. Transport et voies de communication

Les recettes maximisées ici se regroupent aux divers documents délivrés au personnel et
aux engins célestes, fluviaux, aériens, autorisation de transport des biens, certificat de contrôle
technique obligatoire, permis de conduire, autorisation de fabrication d'un bateau ou d'un port,
permis de naviguer, la licence.
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8. La santé publique

Donner la possibilité à l'Etat de recevoir la redevance provenant de la gestion des


établissements ou des entreprises de santé humaine. Importation de médicament, contrôle des
produits toxiques soporifiques et spécifiant, certificat de vaccination.

E. La division de contrôle et d’ordonnancement III


Cette division s'occupe d'une partie des recettes administratives et recettes judiciaires.
Dirigée par un chef de division, deux chefs de bureaux, l'un chargé de contrôle et l'autre chargé
de l'ordonnancement, un secrétaire et une équipe de contrôleurs.

1. Les secteurs administratifs que cette division encadre sont :

 La direction générale de migration (DGM)


 Les affaires étrangères
 La police nationale congolaise (PNC)
 Le sport et loisir
 La division de travail et prévoyance sociale
 Le tourisme et habitat
 La culture et l'art
 La communication et média
 L'intérieur

2. Les secteurs qui génèrent les recettes judiciaires


 Le tribunal de commerce
 Justice et garde de sceau
 Gage de fonds de commerce
 Parquet
 Cours d’appel

Dans chaque secteur, il y a un chef de centre de l'ordonnateur et un secrétaire pour les


recettes. Le travail de l'ordonnancement se limite lorsqu'on transmet aux receveurs les journaux
et le secrétaire dresse le journal des journaux c'est-à-dire l'ensemble des tous les journaux
journaliers.
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F. La division de l’inspection

L'inspection joue un rôle de régularisation de légalisation et conformité de toutes activités


(services) internes et externes. Au cas où il y a une mission de contrôle interne et externe
diligentée par la direction nationale ou provinciale, sont ou accompagnent la délégation en
provenance de la direction générale qui doit descendre sur terrain en l'exécution sur place pour
évaluer tous les rapports de mission clôturée ou mener des enquêtes sur un fait. Les inspecteurs
provinciaux ont aussi droit à la prime de mission comme ceux qui de la capitale si tel est le cas.

Rattachée à la direction administrative, celle-ci vérifie les services tant centraux que
régionaux d'office ou sur demande du directeur général. Elle peut être chargée de mission
d'enquête et veille à l'application régulière des lois et règlements en vigueur et au respect des
directives de la direction générale. Elle soumet au directeur général les observations ou les
mesures visant à améliorer l'organisation et le fonctionnement des services.

G. La division de l'administration et services généraux


Cette division comprend :

1. Bureau du personnel

Ce bureau a comme mission de coordonner toutes les activités relevant de la gestion du


personnel, comme rapport de l'effectif, gérer le personnel, assurer les pointages des agents. Ce
service maintient la discipline au sein de l'institution et veille les différentes correspondances
en rapport avec le personnel, il s'occupe aussi de la promotion des activités sociales.

2. Bureau de l'intendance

Il s'occupe de la gestion de stocks des biens (meubles et immeubles), des titres valant espèce,
les imprimés des valeurs, titres immobiliers et mobiliers. Bref, ce bureau joue un rôle important
dans le fonctionnement de la direction en fournissant en machine des bureaux mobiliers.
Comme imprimés des valeurs, on cite par exemple le carnet d'attestation tenant lieu de feuille
de route pour le transport international. Il réceptionne les imprimés en provenance de Kinshasa
et chaque division a ses imprimés de valeur.
35

3. Bureau de la sous gestion de crédits

Il assure la liaison entre la direction provinciale et la banque où est logé le compte de


gestion courante de la DGRAD.

Il paie sur ordre du directeur les créances internes et externes, il fait aussi les dépenses relatives
au bon fonctionnement de la DGRAD. Ainsi comme on peut le constater, ce service dépend
administrativement de l'administration, et des services généraux, mais techniquement ce bureau
dépend du directeur étant lui-même gestionnaire.

4. Cellule de protocole et relation publique

Cette cellule est attachée au bureau de l'intendance et relation publique, on peut dire que
c'est l'image de la DGRAD. Il assure la gestion de l'agenda du directeur sur le plan :

 Administratif et statutaire, il ne dépend pas de la division l'administration et services


généraux.
 Technique et pratique, il dépend de la direction provinciale.

A noter que cette division a un chef de division (CD) et deux chefs de bureaux.

5. Division du contrôle et de l'ordonnancement

Cette division a été subdivisée en trois divisions dans le souci de donner du travail à ses
agents et surtout de pouvoir bien faire le suivi des ordonnateurs des recettes.

Voici les trois divisions :

 La division de contrôle et ordonnancement I


 La division de contrôle et ordonnancement II
 La division de contrôle et ordonnancement III

Cette direction a pour fonction :

 Gérer le personnel, les crédits, les biens meubles et immeubles ;


 Assurer le traitement informatique des données.
36

S'agissant de la gestion du personnel, les dispositions sont définies à l’annexe 1 et 2 du décret


n° 0058 du 27 décembre 1995 portant règlement d'administration relative au personnel de
carrière de la DGRAD.
37

CHAPITRE III : ANALYSE CRITIQUE DE LA DECENTRALISATION


ET LA FISCALITE

La République Démocratique du Congo est un pays en développement qui nécessite une


excellente organisation de la vie économique et politique de la part de ses dirigeants dans le
fonctionnement du pays, car cela est d'autant plus important pour arriver à un développement
sûr et certain. Nous évoquerons dans ce chapitre la considération sur les recettes non fiscales,
la principale législation portant sur les ETD et les enjeux qui en ressortent face à la fiscalité.

III.1. CONSIDERATIONS GENERALES SUR LES RECETTES NON


FISCALES

Les recettes non fiscales sont constituées des recettes administratives, domaniales,
judiciaires et des recettes de participations. Les recettes non fiscales du budget de l'Etat,
recouvrant des sources de financement diverses, sont caractérisées par leur hétérogénéité. La
première composante des ressources non fiscales est l'ensemble des prélèvements de nature non
fiscale.

Caractérisées par leur hétérogénéité, ces ressources constituent une source de


financement non négligeable du budget étatique et ces taxes, redevances et amendes
représentent des ressources substantielles du budget. Les autres composantes des recettes non
fiscales du budget de l'Etat peuvent être regroupées sous la notion de produit du domaine de
l'Etat. Ces recettes sont recouvrées par le Trésor public pour l'État et sont composées d'une part
des amendes et condamnations pécuniaires, d'autre part des produits divers du budget de l'État.

III.1.1. TYPES DE RECETTES NON FISCALES


La DGRAD encadre toutes les recettes administratives, judiciaires, domaniales et de
participations émargeant au Budget général de l'Etat.

 Les recettes administratives sont constituées des droits, taxes et redevances dus par les
usagers des Administrations et services publics de l'Etat. Elles sont payées en contrepartie
des actes administratifs ou des documents administratifs.
Par exemple : une autorisation de pêche, le permis de conduire
 Les recettes judiciaires sont constituées de droits, taxes et redevances générés par les Cours,
Tribunaux et Parquets ainsi que l'Administration du Ministère de la Justice et la Police
Nationale Congolaise. : Ce sont des recettes constituées essentiellement des amendes
38

pénales, des frais de production de jugement, des droits proportionnels et tant d'autres qui
soient des recettes ayant trait aux dossiers judiciaires des différents cours et tribunaux ainsi
que d'autres instances judiciaires.
 Les recettes domaniales sont des ressources que l'Etat fixe dans les domaines publics et
privés suivants :

A. Le domaine public
Il s'agit de tous les biens par nature ou par leur destination, qui ne sont pas susceptibles
d'appropriation privée, c'est-à-dire, l'Etat les détient en qualité du pouvoir souverain et
comprend les biens affectés au service public pour usage public.

Les recettes domaniales sont constituées de droits, taxes et redevances dus par les usagers des
Administrations et services publics de l'Etat s'occupant principalement des matières relevant
des domaines publics et privés de l'Etat, notamment :

- l'environnement ;

- la pêche ;

- les hydrocarbures ;

- les eaux et forêts ;

- les affaires foncières ;

- l'Urbanisme, l'habitat et les mines.

B. Le domaine privé

Il s'agit de tous les biens qui ne sont pas directement affectés à un service public et peuvent être
vendus ou loués. Des biens analogues constituant les fortunes des privées gérés comme telles
et constituant une source de revenu pour l'Etat. Nous avons les ventes des immeubles privés, le
droit de coupe des bois des domaines privés.
39

III.1.2. ETAPES DE MOBILISATION DES RECETTES NON FISCALES

Au terme de l'article 4 du décret n° 0058 du 27 décembre 1995 portant création,


organisation et fonctionnement de la DGRAD et sans préjudice aux dispositions de la loi n°
05/008 du 31 mars 2005, modifiant et complétant la loi n° 04/015 du 16 juillet 2004 fixant la
nomenclature des actes générateurs des recettes administratives, judiciaires, domaniales et de
participations, ainsi que leur modalité de perception, la constatation et la liquidation des recettes
non fiscales relèvent de la compétence des services d'assiette, tandis que l'ordonnancement et
le recouvrement sont effectués par la DGRAD en collaboration avec les comptables des recette.

L'encaissement s'effectue auprès des intervenants que sont les banques commerciales,
les autres institutions financières agréées, les attachés financiers des représentations
diplomatiques de la République Démocratique du Congo ainsi qu'auprès des comptables publics
des recettes ou des receveurs de la DGRAD dans les localités où les intervenants financiers
agréés ne sont pas représentés.

Les recettes encaissées par les intervenants financiers pour le compte du Trésor Public
doivent être reversées intégralement dans le compte transitoire ouvert au nom du receveur de
la DGRAD, à la banque centrale ou ses succursales tant au niveau central qu'en provinces,
quarante-huit heures après leur encaissement. Le même délai maximum est requis entre le
compte transitoire et le compte général du Trésor. L'assujetti est obligé de déposer une copie
de la preuve de paiement dûment approuvée par la DGRAD auprès du comptable public du
service d'assiette concerné pour comptabilisation et apurement.

III.2.1.1. CIRCUIT DES RECETTES ENCADREES PAR LA DGRAD


40

N° Intervenant Point de stationnement Tâches Timing


1 Agent du service Bureau du service d'assiette Evaluer la matière taxable
d'assiette
2 Liquidateur du Bureau du service d'assiette - Vérifier la matière
service d'assiette
taxable, calculer les

droits et émettre la
note de débit ;

- Remplir la note de
perception
3 Ordonnateur de la Bureau de l'ordonnancement de Ordonnancer 24 hrs
DGRAD la DGRAD dans le service
d'assiette
4 Assujetti Guichet de la banque agréée Procéder au paiement et 8 jrs
récupérer les preuves de
paiement
5 Banque agréée Bureau agréé Etablir le relevé et transmettre 48 hrs
à la DGRAD
6 Banque centrale du Banque centrale du Congo Niveler le compte du Trésor 48 hrs
Congo

7 Receveur de la DGRAD Certifier l'encaissement


DGRAD

8 Comptable Bureau du Assurer la note de perception


et passer les écritures
comptable public principal
chargé des recettes

Figure 1 Circuit de la DGRAD

III.1.3. SERVICES GENERATEURS DES RECETTES NON FISCALES


Les services générateurs des recettes non fiscales sont les différents ministères et autres
administrations centrales, qui sont chargés de faire d'une part la constatation, et d’autre part la
liquidation de ces recettes.

Il s'agit des ministères suivants


41

- Intérieur ;

- Affaires étrangères et coopération internationale ;

- Justice et Garde des sceaux ;

- Information et presse ;

- Plan ;

- Finances ;

- Budget ;

- Economie nationale ;

- Industrie, petite et moyenne entreprises ;

- Mines ;

- Energie ;

- Commerce extérieur ;

- Recherche scientifique ;

- Portefeuille ;

- Agriculture ;

- Postes, téléphones et télécommunications ;

- Travaux publics ;

- Transports et communications ;

- Culture et Arts ;

- Environnement ;

- Tourisme ;

- Affaires foncières ;
42

- Urbanisme et habitat ;

- Santé ;

- Enseignement supérieur et universitaire ;

- Enseignement primaire, secondaire et professionnel ;

- Travail et prévoyance sociale ;

- Affaires sociales ;

- Sports et loisirs

III.1.4. PROCEDURE ET ETAPES DE RECOUVREMENT DES


RECETTES NON FISCALES

Les ordonnateurs de la DGRAD sont affectés auprès des services d'assiettes, divisions
provinciales ou services publics pour exercer les missions de contrôle à posteriori des
opérations de constatation et de liquidation par les agents desdits services. Ils sont dotés des
outils nécessaires pour l'accomplissement de leur mission à savoir :

 Un carnet de note de perception,


 L’arrêté interministériel fixant le taux des droits, taxes et redevance correspondant à
l'affectation de l'ordonnateur.

Après avoir établi la note de perception, ce dernier procède à un contrôle de conformité


de fond et de forme de cette constatation et ensuite l'inscrit dans le registre des recettes
ordonnancées.

III.1.4.1. LE RECOUVREMENT A L'AMIABLE

Le recouvrement à l'amiable, c'est le fait de recevoir les recettes de l'Etat déjà


ordonnancées à l'assujetti dans un délai normal ou échéance prévue.

Ainsi pour faire le recouvrement, les étapes ci-après sont requises :

 Présentation de l'assujetti au guichet de la banque centrale, muni des notes de


perception dûment remplies par le service taxateur de base et la DGRAD pour
versement des droits dus au compte du Receveur de la DGRAD.
43

 Remise à l'assujetti par la Banque centrale ou la DGRAD du bordereau de versement


dûment certifié.
 Délivrance à l'assujetti par le Receveur de la DGRAD et/ou le comptable public
principal des recettes, de l'acquis libératoire sur présentation du bordereau de versement
accompagné de la note de perception.
 Validation par la DGRAD des documents et actes administratifs sur base de la quittance
accompagnée du bordereau de versement certifié par la banque. La validation
s'effectuera par l'apposition sur le document ou l'acte administratif, du cachet de la
DGRAD avec la mention VALIDATION ou par l'estampillage de la quittance de
perception.

III.1.4.2. LE RECOUVREMENT FORCE

Le recouvrement forcé est fait aux assujettis ne manifestant pas la bonne foi de
s'acquitter des dettes envers l'Etat. Etant donné que tout ordre de recettes fait l'objet d'un
recouvrement à l'amiable ou forcé, sauf exception tenant à la nature ou à un caractère
contentieux de la créance ; le recouvrement forcé est toujours précédé d'une tentative du
recouvrement à l'amiable. Toutes les sommes dues aux titres de droits, taxes et redevances non
payés dans le délai légal sont inscrites dans l'état de restes à recouvrer.

Ainsi, avant toute poursuite en recouvrement forcé, le service de recouvrement doit


mettre en demeure les débiteurs défaillants.

La preuve de paiement des dettes envers l'Etat est constitué notamment de :

A) Pour le débiteur (assujetti)

 Le bordereau de versement et l'attestation de paiement pour le règlement en espèce ;


 L'avis de débit et l'attestation de paiement pour le règlement par voie scripturale lié soit
à un ordre de paiement ou soit à un bordereau de remise de titre ;
 La note de perception ou de versement émargée par l'intervenant constituant les pièces
comptables de prise en recettes au niveau de comptable public.

B) Pour l'Etat

 Le relevé journalier de perception des recettes publiques ;


44

 Le chèque certifié et barré unique ou bordereau de versement établi par l'intervenant


bancaire ou financier.

III.1.4.2.1. PROCEDURE DU RECOUVREMENT FORCE

A. Rôle

Un document dressé par le receveur de la DGRAD et rendu exécutoire par le visa du


Directeur Général ou son délégué, qui annonce le début de la procédure de recouvrement forcé
auprès des assujettis qui ne se sont pas acquittés des droits, taxes et redevances conformément
aux textes légaux.

B. Avertissement extrait de rôle

C'est un document adressé à l'assujetti reprenant toutes les informations contenues dans
le rôle. Ce document est établi pour informer l'assujetti de l'enrôlement de sa dette envers l'Etat
et l'ordonner expressément de s'en acquitter dans les 15 jours sous peine de poursuite. Ce
document est remis à l'assujetti ou à son représentant moyennant accusé de réception.

C. Poursuite

Les poursuites en recouvrement de droits, taxes et redevances ayant fait l'objet de rôle
sont exercées, à la requête du receveur compétent, par les agents de la DGRAD revêtus de la
qualité d’Huissier par commission du Ministère ayant la justice dans ses attributions.

En matière de recouvrement forcé des droits, taxes et redevances dues au Trésor public
à titre des recettes administratives, judiciaires, domaniales et de participations, les poursuites
exercées à l'encontre des assujettis entraînent à leur charge des frais proportionnels au montant
des droits, taxes et redevances (principal, majoration, accroissement).

Avant d'engager les poursuites et sauf au cas où il jugerait qu'un retard peut mettre en
péril les intérêts du Trésor, le receveur de la DGRAD adresse à l'assujetti un dernier
avertissement l'invitant à payer dans les 15 jours.
45

III.2. LE DEFI DE LA FISCALISATION DES ENTITES


TERRITORIALES DECENTRALISEE

La constitution a stipulé dans son article 175 que le 40% des recettes fiscales à caractère
national seront attribués aux provinces et 50 % à l'Etat central. Les 10 % restants alimenteront
une caisse de péréquation destinée à compenser les inégalités économiques entre les provinces,
le constituant a jugé utile de préciser que la quotité des recettes à caractère national attribuée
aux provinces serait « prélevée à la source ».

Dans l'esprit du constituant, il s'agit d'éviter de voir ces ressources transiter par Kinshasa
pour ensuite dépendre du bon vouloir du gouvernement central pour rétrocéder ces montants.
Cette disposition témoigne une fois encore un climat de suspicion qui a présidé au processus
constituant. Lequel climat n'a guère évolué à en juger par les vifs débats qui ont opposé, au
cours du mois de juin 2007, les représentants des provinces et le gouvernement central sur la
question de l'applicabilité de cette loi l'année fiscale 2008.

En effet, la décentralisation fiscale, en tant que remise en cause du monopole du


gouvernement central dans la gestion des impôts et taxes entre autres, est l’un des moyens, dans
les circonstances sociopolitiques actuelles, qui pouvaient mieux booster nos finances locales
en vue de faire des provinces et leurs ETD (entités territoriales décentralisées) le fer de lance
de l’émergence du Congo.

Pour rappel, la nouvelle constitution de la République Démocratique du Congo (RDC),


promulguée le 18 février 2006 a consacré la décentralisation comme un des modes de gestion
susceptibles d’améliorer la gouvernance du pays et de permettre la libération des énergies à la
base pour susciter un développement local au visage plus équitable grâce à l’émergence des
nouveaux acteurs publics, à savoir les provinces et les ETD.

Depuis cette année, la décentralisation telle que vécue dans des entités politiques et
territoriales est restée abstraite. Au-delà de l’exercice anti-démocratique du pouvoir à la base,
faute d’organisation des élections au niveau provincial et local, ces entités exercent très
faiblement leurs compétences, faute des ressources financières adéquates. Le constat troublant
est que le système de gestion des finances publiques reste fortement centralisé voilà bientôt
douze ans.
46

Dans ce contexte, les finances publiques des provinces et leurs Entités Territoriales
Décentralisées sont mises sous perfusion financière du gouvernement central et ce, en dépit des
dispositions légales qui leur confèrent une autonomie de gestion de leurs ressources
économiques et financières. En violation de l’article 175, alinéa 2 de cette constitution, le
gouvernement central leur transfère des miettes qui les anémient, les empêchant d’exercer
convenablement les prérogatives, compétences et attributions qui leur sont
constitutionnellement attribuées. Pire encore, par une malicieuse législation financière et
fiscale, le gouvernement central exerce anticonstitutionnellement un impérium sur les provinces
et les ETD, les empêchant de mobiliser convenablement les ressources financières locales qui
seraient liées aux compétences leur dévolues.

Au vue des maigres résultats jusque-là réalisés par rapport aux attentes qu’avait suscité
l’option de la population congolaise, il y a lieu de considérer que l’approche de décentralisation
mise en place est incohérente et ainsi vouée à l’échec, faute de volonté politique réelle de la
part des gouvernants de mettre en application les outils juridiques qui la sous-tendent du point
de vue financier. L’impression qui s’en dégage est que le pays court le risque de rater son
trajectoire vers l’objectif de l’émergence du Congo d’ici 2030. Car, manifestement, les
mécanismes de la décentralisation sont en panne. Ils le sont puisque les finances des entités
politiques (provinces) et territoriales décentralisées manquent de vitalité à la suite de la non
mise en branle par le gouvernement central des dispositions constitutionnelle et légales y
afférentes. Ils le sont aussi puisque la fiscalité de ces entités est débridée. La situation réelle sur
terrain est que les ressources financières dont devraient disposer constitutionnellement les
provinces et les ETD sont restées limitées du fait de la non rétrocession des recettes à caractère
national allouées aux provinces, mais aussi de la faiblesse des recettes propres mobilisées
localement du fait de la pauvreté de l’assiette fiscale leur assignée (octroie des ressources
d’assiette étroite et difficilement mobilisables) et du faible rendement de la fiscalité
locale. Cette situation plonge la plupart de ces entités dans une inertie totale compte tenu du
faible prélèvement fiscal qui ne les permet pas de s’autonomiser.

Selon un certain point de vue, la mobilisation des ressources financières est un élément
crucial pour le succès de la décentralisation. Sans autonomie financière, il ne peut pas y avoir
autonomie de gestion. Et au-delà de ce point de vue, La décentralisation fiscale comporte des
enjeux bien plus importants que la seule autonomisation financière des collectivités locales.
47

De ce point de vue, il est capital que, en matières de décentralisation, « parallèlement aux


efforts internes de mobilisation des ressources locales, le reversement de l’Etat aux collectivités
locales soit effectifs et prévisibles. Dans les faits, la réalité est telle que l’accès aux ressources
autres que les ressources propres des collectivités locales n’apporte pas le financement
d’appoint attendu.

Nous devrions aisément comprendre la réticence, tant au niveau central que provincial,
à entrer dans une logique de retenue à la source de 40 % des recettes à caractère national par
les provinces ou d’allocation aux provinces et ETD de ces 40 % tant que les budgets au niveau
central et provincial connaissent difficilement un taux de réalisation qui envoisine une
proportion de 50%. Nous avons l’appréhension que ce soient les règles de partage des revenus
de la fiscalité mises en place par les textes actuels qui ne soient pas adaptés et plus
particulièrement ceux relatifs à la fiscalité. Dans ces conditions, la nécessité de la bonne
gouvernance d’en bas vers le haut, y compris son processus de financement par les impôts et
taxes locaux s’avère une alternative pour contourner les difficultés auxquelles les uns et les
autres sont confrontées quant au transfert des ressources financières. Ainsi, une révision
complète de l’approche d’une bonne gouvernance financière s’impose avec une particulière
attention portée sur la fiscalité provinciale et locale.

III.3. ÉTAT DES LIEUX DE LA MISE EN ŒUVRE DE LA


DECENTRALISATION

III.3.1. LE CADRE JURIDIQUE DE LA DECENTRALISATION


FINANCIERE

En matière de décentralisation de la gouvernance, la constitution révisée apporte comme


principale innovation la décentralisation financière avec son corolaire qu’est la décentralisation
fiscale. La matérialisation de ce choix politique par le gouvernement a été concrétisée par
l’élaboration et l’adoption des lois qui devraient permettre de :

 Rendre effective la retenue ou l’allocation des 40 % des recettes à caractère national


aux provinces et aux ETD ;
 Mettre en place un système de répartition du produit de 40% des recettes à caractère
national entre les provinces et les ETD pour éviter que les provinces ne s’approprient
de ce produit au détriment des ETD ;
48

 Relancer les capacités de mobilisation des recettes propres des provinces et des ETD en
opérant une réforme en profondeur de la fiscalité provinciale et locale.

III.3.2. LES PRATIQUES QUI CONTRARIENT LA


DECENTRALISATION

 La non effectivité et l’imprévisibilité des allocations et subventions du


Gouvernement central
 La forte concentration des moyens fiscaux aux mains du pouvoir central

Il faut noter bien que le débat sur la rétrocession est capital en raison de ses implications
financières, économiques et politiques. Emmenées par les leaders des provinces les riches (Bas
Congo, Katanga, Kasaï), un front commun des autorités provinciales s'est constitué pour
revendiquer la rétrocession, dès l'année budgétaire 2007, des recettes fiscales attribuées aux
provinces par la constitution.

C'est ainsi qu'au-delà de ce pré requis législatif, le gouvernement a fait valoir que l'application
immédiate et sans correctifs de la règle des 40% aboutiraient à des aberrations et à des inégalités
colossales entre les provinces. Une part substantielle des recettes fiscales est en effet générée
par le transit des marchandises et par des droits d'exploitation, ce qui concentre
géographiquement leur perception dans les points de passage obligés que sont, notamment, le
port de Matadi et le poste frontière de Kasumbalesa au Katanga. Quant à Kinshasa, elle doit à
son statut de capitale du pays de fiscaliser les ressources naturelles (pétrole du Bas Congo,
diamant des deux Kasaï et bois de l'Equateur).

Il en rue la ville province de Kinshasa alimente le budget national à hauteur de 38%, le


Bas Congo à 33,42% et le Katanga à 19,53%. Sans correction, la mise en œuvre de la règle des
40% aurait donc pour conséquence de concentrer plus de 80% des ressources attribuées aux
trois provinces, toutes les autres devant se partager les 20% restants, certaines recevant de 1%.

A cet égard, les pourcentages évoqués ci avant ne laissent aucun doute. Si l'on se borne
à une interprétation littérale de la constitution, les disparités de recettes entre les provinces
seront telles que les entités les plus défavorisées seront dans l'impossibilité de couvrir les frais
de fonctionnement des organes provinciaux, tandis que les plus riches disposeront de moyens
49

financiers considérables. La caisse de péréquation, alimentée par 10% des recettes à caractère
national, ne pourra en aucun cas suffire à corriger de si grands disproportions.

De cela, si le gouvernement veut encourager ces pratiques, un audit général de la


fiscalité congolaise doit être fait, de même que la mise en place d'outils statistiques et de
comptabilité publique prenant en compte le découpage des nouvelles provinces. Ainsi, il pourra
envisagée une réforme graduelle de la fiscalité qui abandonnerait les prélèvements assis sur le
transit et les concessions pour des prélèvements assis sur la valeur ajoutée.

III.4. LES CONTRAINTES ET LES NOUVELLES PERSPECTIVES DE


LA DECENTRALISATION
Concernant cette matière relative à la décentralisation fiscale, trois contraintes et non
les moindres, doivent être levées. Sans quoi il sera difficile, si pas impossible de donner sens à
la décentralisation prise au sens de la libre administration.

A) la volonté politique des institutions au niveau national.

La levée de cette contrainte doit se manifester par une clarification nette de la limite
entre la compétence législative du parlement et celles des assemblées provinciales et conseils
locaux des ETD en matière fiscale d’une part et entre le pouvoir réglementaire du gouvernement
central et des exécutifs au niveau provincial et local sur la matière.

Quant aux organes délibérants, leur compétence législative doit rester étendue en
matière d’imposition comme de taxation. Le législateur, à tous les échelons, devra déterminer
à la fois l’assiette, le taux, les normes en matière de procédure d’établissement, de recouvrement
et de contrôle, de répression et de contentieux des impôts et taxes ainsi que les compétences
juridictionnelles pour les tribunaux spéciaux qui doivent statuer sur les matière fiscales.

L’Assemblée nationale devrait se réserver la matière qui concerne les impositions de


toute nature génératrices de recettes à caractère national. Elle légiférerait en termes généraux
sur les principes de droit devant régir la fiscalité provinciale et locale. Comme ailleurs, en
France par exemple, la Loi fiscale générale devrait se garder d’avoir pour effet de restreindre
les ressources fiscales des provinces au point d’en entamer la libre administration. En effet,
compte tenu de l’enjeu de la décentralisation en RD Congo, les ressources des provinces et des
50

ETD doivent couvrir une part déterminante de l’ensemble de leurs ressources pour pouvoir
impulser le développement à la base et faire reculer la pauvreté.

Par contre, les organes délibérants des provinces (et des ETD) devront jouir de leurs
compétences législatives en matière fiscale pour préciser à leur échelon, l’assiette, les taux des
impôts et taxes qui les concernent directement ainsi que les modalités et procédures de
recouvrement y afférentes. Seulement, la cour constitutionnelle devra s’assurer de la conformité
des Édits et Décisions aux principes généraux du droit et sanctionner l’incompétence négative
du législateur lorsque celui-ci n’exerce pas ses compétences à chaque niveau ou les outrepasse.

C’est cette compréhension que nous devrions avoir de l’assertion de François Paul Yatta qui
affirme : « Pour les élus locaux…, la question des ressources locales correspondant aux
compétences à exercer est cruciale. La décentralisation fiscale est donc un élément clé de toute
véritable politique de décentralisation » [20].

En laissant ainsi suffisamment de marge de manœuvre aux institutions provinciales et


locales pour légiférer sur leur fiscalité, la décentralisation de la fiscalité et la mobilisation des
ressources financières au niveau local deviendraient des thèmes plus potables pour la population
et leur dirigeants locaux car déterminant non seulement pour leur autonomie financière, mais
aussi pour la capacité de ces entités à rendre les services sociaux attendus d’elles et à mettre en
œuvre leurs plans de développement local.

Concernant le pouvoir réglementaire relatif aux mesures d’exécution des lois fiscales,
l’application des procédures et l’organisation des administrations fiscales à chaque niveau, il
est de la compétence des exécutifs dans le respect strict du champ fiscal qui revient à chaque
organe exécutif. Ce pouvoir réglementaire concerne également l’établissement des redevances.
Etant donné que l’article 35 point 9 de la loi 08/012 du 31 juillet 2008 confère le pouvoir
législatif concernant les taxes et droits locaux aux Assemblées provinciales, [21] les ETD
devraient disposer d’un pouvoir règlementaire élargi pour préciser, à l’échelon local, l’assiette
et les taux des actes générateurs qui leurs sont reconnus. C’est ce qui semble avoir été consacré
tacitement par l’Ordonnance-Loi n° 13/001 du 23 février 2013 fixant la nomenclature des
impôts, droits, taxes et redevances des provinces et des ETD ainsi que leurs modalités de
répartition.
51

B) capacités faible des provinces et des ETD de mobiliser les ressources locales
propres.

À quelques exceptions près, la dynamique des provinces ainsi que leurs ETD en RC
Congo et leurs possibilités de concrétiser leur développement local en termes d’infrastructures
et équipements sont menacées autant par l’insuffisance des transferts financiers d’appoint
attendus du gouvernement central que par leur très faible capacité de mobilisation des
ressources locales.

Dans la partie de son ouvrage où il parle des perspectives de la décentralisation en


Afrique, François Paul Yatta dit que « les performances des services financiers locaux pour la
mobilisation des ressources propres se sont heurtées aux faibles capacités institutionnelles des
collectivités locales et à l’absence du système d’information » [20]. Ceci reste aussi un défi à
relever pour la mise en route d’une fiscalité décentralisée en RD Congo.

C) ressources humaines pour faire fonctionner un système de fiscalité


décentralisée.

Concernant les effectifs, pour les administrations fiscales du niveau central, la récente
mise en place des nouvelles provinces permettrait de résoudre l’épineux problème de pléthore
de ces effectifs, si pas de l’aggraver en raison du clientélisme politique qui caractérise ce pays.
Par contre, dans les nouvelles provinces comme dans les ETD, la mise en place des
administrations fiscales dignes de ce nom procédera d’un parcourt de combattant.

Au niveau des organes délibérants provinciaux et locaux, les élections en perspectives


vont nous produire des élus dont la matière fiscale fera l’objet d’apprentissage. Au niveau des
administrations fiscales, si les ETD possèdent un certain substrat sur lequel on peut compter,
les agents en place ne sont pas techniquement outillés pour faire face à la complexité des
nouvelles tâches qu’impose la réorganisation de la fiscalité décentralisée telle que voulue par
la reforme.

En rapport avec cette troisième contrainte, qualitativement, il se pose un grand problème


d’intégrité des hommes qui doivent prendre en charge la fiscalité décentralisée. Beaucoup sont
ceux qui pensent que le manque d’intégrité dans les administrations fiscales en RD Congo est
dû aux mauvaises conditions de travail en commençant par les bas salaires.
52

III.5. PROPOSITION DE SOLUTION


Comme nous l’avons souligné ci-haut, la mobilisation des ressources financières est un
élément crucial pour le succès de la décentralisation prise comme stratégie d’action pour
l’émergence de notre pays. Doter les provinces et leurs ETD des capacités financières pour
financer leurs responsabilités publiques, dont notamment l’amélioration de l’accès des
population aux services sociaux de base, leur permet de participer à la mise en œuvre des
politiques nationales de la lutte contre la pauvreté et partant, à la réalisation des objectifs du
développement du pays.

Du fait que le Congo profond est loin d’être homogène, doter les provinces et les ETD
des pouvoirs de décider de la structure fiscale de leurs recettes propres et du niveau de
prélèvement local en termes de taux en vue de la construction d’une fiscalité locale productive
et adaptée au contexte socio-économique et culturel de chaque entité. C’est cette
décentralisation fiscale qui permettrait le renforcement du niveau des finances locales
proportionnellement aux responsabilités publiques assignées aux provinces et aux ETD car
permettant de déterminer la meilleure échelle et le dispositif adéquat pour assurer la
participation responsable des citoyens aux charges publiques leur assignées
constitutionnellement.
53

CONCLUSION

La décentralisation telle qu'instituée en République Démocratique du Congo ne doit pas


rester un slogan. Il faudrait qu'elle devienne effective et réelle pour servir au développement du
pays tout entier à partir du développement de l'ensemble des entités de base.

En analysant l'ordonnance loi n°82/006 du 25 février 1982 telle que modifiée par la loi du 20
décembre 1995, la loi du 2 juillet 1998 et constitution du 26 février 2006 votée par referendum
en 2005 instituant une nouvelle politique de décentralisation qui accorde des larges pouvoirs
aux entités décentralisées, nous pouvons en effet estimer que la réussite des objectifs des entités
administratives décentralisée passe par l'aménagement de celles-ci à tous les niveaux afin
d'activer la mission première qu'elles se sont assignées pour donner la meilleure d'elles-mêmes.

Ces entités décentralisées sont des entités de base et ne peuvent être efficaces, viables que si
elles ont à leur disposition, en plus des hommes agents de développement, des ressources
suffisantes.

A cette fin, le gouvernement de la République Démocratique du Congo avait pris soin


d'instituer des instruments juridiques reconnaissant aux entités administratives décentralisées
des ressources financières. Mais pour être réellement en possession de ces ressources, il faut
des moyens conséquents pour les recouvrer. Et cet instrument juridique est l'ordonnance fixant
la nomenclature des taxes reconnues aux entités administratives décentralisées qui donne une
multitude des taxes à ces dernières. Nous pensons que malgré ces nombreuses taxes énumérées
dans la nomenclature des taxes est une bonne chose. Mais, il faut noter que la mobilisation des
ressources pour financer la décentralisation n'a pas encore retrouvé sa fiabilité économique.
Ainsi il est a souligné que l'autorité de l'Etat n'est pas encore restaurée dans le pays, les
infrastructures de base sont déficitaires.

En se référant aux questions de départ de notre travail, la principale qui était de connaitre
les enjeux de la fiscalité face à la décentralisation, comment dégager la mise en œuvre de la
décentralisation financière en RDC des entraves à son efficacité

En guise de réponse provisoire à ces préoccupations, nous avions considéré, comme


principaux problèmes à la mise en œuvre réussie de la décentralisation financière en RDC, d'une
part le non-respect chronique des textes de base et des procédures en la matière et, d'autre part,
54

les faibles capacités de mobilisation et de gestion des ressources budgétaires tant au niveau
national, en provinces que dans les ETD et ainsi le problème des ressources humaines.

Nous avions également envisagé de proposer, comme remèdes à ces différents maux, le
changement de comportement du pouvoir central, des provinces et des ETD dans le sens du
respect des règles et principes en vigueur, d'un côté et, de l'autre, le renforcement de leurs
capacités de mobilisation et de gestion des ressources budgétaires.

Cependant le recouvrement des recettes fiscales par les entités administratives


décentralisées reste une préoccupation majeure du gouvernement. Généralement la loi fiscale a
prévu une procédure de perception des recettes fiscales mais, après notre étude, nous pensons
qu'au niveau local, cette procédure n'est pas complètement appliquée, étant donné que les taxes
diffèrent selon les compétences de perception.

Le gouvernement congolais pour sa part a pensé tenter une solution à ce problème en


insérant la réforme de la fiscalité locale dans la réforme institutionnelle globale dans le
programme d'ajustement structurel élaboré avec le concours de la Banque Mondiale et le Fonds
Monétaire International en vue d'assurer un programme ou une procédure de recouvrement.

De notre part, nous souhaitons en sus de la législation appropriée, qu'il ait un programme de
recyclage des agents chargés de la perception des recettes.

Enfin, cette réforme fiscale ne serait atteindre ses objectifs que si l'on implique le contribuable
dans le mécanisme de recouvrement des taxes ou impôts en lui faisant comprendre son rôle, ses
droits et ses devoirs à travers des programmes de vulgarisation. A partir de ces dispositifs, nous
pensons que l'appareil fiscal local des entités administratives décentralisées pourra répondre
valablement à ce que le gouvernement attend de lui en mettant en place une loi de
programmation qui va promouvoir la décentralisation graduelle du pays avec une cession des
compétences liées aux ressources de chaque province du pays.

Enfin, la décentralisation effective du pays nécessitera une bonne répartition des


ressources fiscales, en rapport avec la répartition des compétences, et une péréquation
cohérente, pour donner de la viabilité aux entités territoriales.
55

Bibliographie

[1] «Constitution de la RDC,» Journal officiel de la République Démocratique du Congo, 2006.

[2] T. L. Mirko HAYA, La décentralisation fiscale: jusqu'où?, Paris: Harmattan, 2005.

[3] P. GEOFFROY, Regards croisés sur la décentralisation fiscale au cameroun, Universitaires


européennes, 2020.

[4] P. T. A. NDJOKU, Fiscalité, grande entreprise et decentralisation finacière en RDC, Université


européenne, 2011.

[5] A. JAONY, Analyse de la contribution de la décentralisation au developpement, Université


européenne, 2019.

[6] M. KLOPFER, Gestion financière des collectivités territoriales, Paris: Le moniteur, 2018.

[7] M. LUNTUMBUE, RDC ; Les enjeux du redécoupage territorial, GRIP, 2917.

[8] L. NGONGO, L’autonomie des collectivités territoriales décentralisées., Presse academique


francaise, 2014.

[9] S. KANDUKI, Principes et outils de gestion d’une entité territoriale décentralisée., Universutés
européennes, 2019.

[10] B. e. Al, «Dictionnaire économique et financier,» Paris, Seuil, 1978, p. 595.

[11] M. KAYAKO, Aspects fiscaux et financiers de la fiscalité, Kinshasa, 2004-2005.

[12] B. e. A, «Dictionnaire économique et financie,» Paris, Seuil, 1978, p. 561.

[13] K. G. R, Droit fiscal internationa, notes de cours, 2006-2007.

[14] V. L. C, « Notions de législation sociale des finances publiques et de droit fisca,» Kinshasa, 2000,
p. 78.

[15] Droit fiscal, kinshasa, 2005-2006.

[16] B. NDAYA, «Ce qu'il faut savoir pour une bonne gestion des entreprises en RDC,» INA, 2000, p.
9.

[17] A. LANA, «ce qu'il faut savoir pour une bonne gestion des entreprises en RDC,» Kinshasa,
INADOF, 2003, p. 25.

[18] I. KASIAM, «Code fiscal annale,» 2001, p. 5.

[19] N. B, «Pour une démocratie fédéraliste au Zaïre, Publication de formation d'étude politique,»
1992, p. 2.

[20] F. P. YATTA, La décentralisation fiscale en Afrique, Enjeux et perspectives, Paris: Khartala, 2009.
56

[21] «Loi organique n° 08/016 du 07 octobre 2008.».


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Table des matières


INTRODUCTION ................................................................................................................................. 1
CHAPITRE Ι : CONSIDERATION THEORIQUE SUR LA FISCALITE ET LA
DECENTRALISATION ....................................................................................................................... 8
SECTION I : APERCU GENERAL SUR LA FISCALITE .......................................................... 8
§1. DEFINITION DES CONCEPTS ........................................................................................... 8
1. FISCALITE ............................................................................................................................... 8
2. POLITIQUE FISCALE ............................................................................................................ 8
3. REFORME FISCALE .............................................................................................................. 8
4. EVASION FISCALE ................................................................................................................ 9
5. FRAUDE FISCALE .................................................................................................................. 9
§2. L'IMPOT ET LA FISCALITE .............................................................................................. 9
1. ALLOCATION DES RESSOURCES ..................................................................................... 9
2. REPARTITION DES REVENUS .......................................................................................... 10
3. LA STABILITE ET CROISSANCE ECONOMIQUE ........................................................ 10
SECTION II. NOTIONS SUR L’IMPOT ..................................................................................... 10
§1. DEFINITIONS DE L'IMPOT .............................................................................................. 10
1. CARACTERISTIQUES ET REGLES DE L'IMPOT ..................................................... 11
CLASSIFICATION DES IMPOTS ........................................................................................... 12
A. IMPOT DIRECT ET IMPOT INDIRECT ....................................................................... 13
B. IMPOT GLOBAL ET CEDULAIRE ................................................................................ 13
C. IMPOT PROPORTIONNEL ET IMPOT PROGRESSIF .............................................. 13
D. IMPOT SPECIFIQUE ET IMPOT AD VALOREM ....................................................... 14
E. IMPOT DE QUOTITE ET IMPOT DE REPARTITION ............................................... 14
LES COMPOSANTES DE L'IMPOT ....................................................................................... 14
§2. LE SYSTEME FISCAL CONGOLAIS............................................................................... 16
1. IMPOT FONCIER SUR LES SUPERFICIES DES PROPRIETES BATIS ET NON
BATIES ........................................................................................................................................ 16
L'IMPOT FONCIER SUR LES SUPERFICIES DES PROPRIETES BATIES................... 16
L'IMPOT FONCIER SUR LES SUPERFICIES DES PROPRIETES NON BATIES ......... 16
2. IMPOT SUR LES CONCESSIONS MINIERES ET D'HYDROCARBURES ................. 17
3. IMPOT SUR LES VEHICULES ........................................................................................... 17
2. IMPOT CEDULAIRE SUR LES REVENUS MOBILIERS ........................................... 19
3. IMPOT SUR LES REVENUS LOCATIF ......................................................................... 19
4. IMPOT SUR LES BENEFICES ET PROFITS ................................................................ 20
7. IMPOT PROFESSIONNEL SUR LA REMUNERATION ET IMPOT EXCEPTIONNEL
SUR LA REMUNERATION DU PERSONNEL EXPATRIE ................................................ 20
58

IMPOT SUR LE CHIFFRE D'AFFAIRES A L'INTERIEUR ............................................... 21


9. LE DROIT DE CONSOMMATION ..................................................................................... 21
§3. LES CADRES DE L'IMPOT ............................................................................................... 21
CADRE JURIDIQUE ................................................................................................................. 22
SECTION III. NOTION SURLADECENRALISATION ........................................................... 23
A.DEFINITION ........................................................................................................................... 23
B. BUT DE LA DECENTRALISATION .................................................................................. 23
IMPORTANCE DE LA DECENTRALISATION ................................................................... 23
D. SORTES DE DECENTRALISATION ................................................................................. 23
E. L'ENTITE ADMINISTRATIVE DECENTRALISEE ....................................................... 24
CHAPITRE II : PRESENTATION ET ANALYSE FONCTIONNELLE DE LA DGRAD ........ 25
II.1. Historique................................................................................................................................. 25
II.2. Nature ....................................................................................................................................... 25
II.3. Structure .................................................................................................................................. 26
II.4. Objectif et mission ................................................................................................................... 26
II.5. Compétences et pouvoir de la DGRAD ................................................................................. 26
II.6. Organisation et fonctionnement ............................................................................................. 27
II.6.1. fonctionnement des divisions ........................................................................................... 29
CHAPITRE III : ANALYSE CRITIQUE DE LA DECENTRALISATION ET LA FISCALITE
............................................................................................................................................................... 37
III.1. CONSIDERATIONS GENERALES SUR LES RECETTES NON FISCALES ............. 37
III.1.1. TYPES DE RECETTES NON FISCALES .................................................................. 37
III.1.2. ETAPES DE MOBILISATION DES RECETTES NON FISCALES ....................... 39
III.2.1.1. CIRCUIT DES RECETTES ENCADREES PAR LA DGRAD .............................. 39
III.1.3. SERVICES GENERATEURS DES RECETTES NON FISCALES .......................... 40
III.1.4. PROCEDURE ET ETAPES DE RECOUVREMENT DES RECETTES NON
FISCALES ................................................................................................................................... 42
III.1.4.1. LE RECOUVREMENT A L'AMIABLE................................................................... 42
III.1.4.2. LE RECOUVREMENT FORCE ............................................................................... 43
III.1.4.2.1. PROCEDURE DU RECOUVREMENT FORCE.................................................. 44
III.2. LE DEFI DE LA FISCALISATION DES ENTITES TERRITORIALES
DECENTRALISEE ......................................................................................................................... 45
III.3. ÉTAT DES LIEUX DE LA MISE EN ŒUVRE DE LA DECENTRALISATION ......... 47
III.3.1. LE CADRE JURIDIQUE DE LA DECENTRALISATION FINANCIERE ............ 47
III.3.2. LES PRATIQUES QUI CONTRARIENT LA DECENTRALISATION .................. 48
III.4. LES CONTRAINTES ET LES NOUVELLES PERSPECTIVES DE LA
DECENTRALISATION ................................................................................................................. 49
59

III.5. PROPOSITION DE SOLUTION ......................................................................................... 52


CONCLUSION .................................................................................................................................... 53
Bibliographie.......................................................................................................................................... 55

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