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UNIVERSITE NOTRE-DAME DU KASAYI


“ U.KA. ”
B.P.70 Kananga

FACULTE DE DROIT
Département : Droit Economique et social

PROBLEMATIQUE DE LA LUTTE CONTRE L’INCIVISME


FISCAL AU KASAI CENTRAL.

Travail de fin de cycle présenté en vue de l’obtention


du grade de Gradué en Droit.
NOVEMBRE
Par NSOBOY MASHALA
2020
Directeur : René KANDE
Professeur
Encadreur : Jean-Claude NGOLO
Assistant2
1

DEDICACE

A vous mes chers parents Donatien MASHALA et Julienne KONSHI pour


votre soutien dévoué.
2

REMERCIEMENTS

Un geste de gratitude va à l’endroit de ceux qui, de près ou de loin ont


contribué à la réalisation de ce travail :

A Dieu, le tout puissant, tel le bon berger, qui nous a conduits sur des verts
pâturages en dépit de ce contexte difficile ayant perturbé le cours normal de notre
année académique.

Au professeur René KANDE et l’’Assistant Jean-Claude NGOLO, pour


votre rigueur, fermeté dans le travail et vos encadrements.

A mes très chers parents Donatien MASHALA et julienne KONSHI, vous,


les rebonds de nouveaux horizons et des aubes princières.

Last and not least, à mes ainés et compagnons de lutte, Donatien YEBENE,
Stéphane MAKUBA et Helene KANKU.

A toute notre famille restreinte et élargie, de trouver nos vifs remerciements.

A toutes et à tous, je voudrai qu’aucun mot ne soit assez fort pour souligner
ma profonde gratitude.

SIGLES ET ABREVIATIONS
3

1. Art. : Article

2. BMR : Brigade de mobilisation des recettes

3. DGI : Direction générale des Impôts

4. DGRAD : Direction Générale des recettes administratives,


domaniales et de participations

5. DGRKAC : Direction générale des recettes du Kasaï Central

6. DGRKOC : Direction générale des recettes du Kasaï Occidental

7. IF : Impôt foncier

8. IPR : Impôt professionnel sur les revenus

9. IRL : Impôt sur les revenus locatifs

10. O-L : Ordonnance-loi

11. OPEC : Organisation des petites entreprises du Congo

12. TSCR : Taxe spéciale de circulation routière

13. USD : United states dollars


1

INTRODUCTION GENERALE

1. PROBLEMATIQUE

Depuis les temps immémoriaux, les groupes sociaux on été confrontés au


lancinant problème des ressources financières nécessaires pour la survie et la
continuité du groupe. Et pour fonctionner toute société a besoin de disposer des
ressources susceptibles de couvrir les besoins collectifs.

En effet, les Etats modernes restent à ce jour « confrontés » à deux


préoccupations majeures, d’une part, celle de trouver des ressources suffisantes
pour favoriser le fonctionnement continu de la machine administrative, d’autre
part celle liée aux dépenses publiques en vue de répondre aux problèmes socio
économiques qui touchent la population.

Comme tous les Etats du monde, la RDC doit se doter des ressources
suffisantes pour aspirer au développement intégral. Or le développement intégral
suppose la mise en place des mécanismes et politiques pour l’atteindre. Ainsi, la
politique la plus crédible mise en place par l’Etat, est celle de recours aux
perceptions obligatoires établies par la loi notamment : l’Impôt, la taxe, la
douane…

De toutes ces perceptions, l’impôt constitue la principale ressource


grâce à son caractère obligatoire, permanant et l’absence de sa contrepartie.

C’est pourquoi, le constituant de 2006 a, à travers les dispositions des


articles 65 et 174, fait du paiement de l’impôt un devoir pour toutes les personnes
vivant en République Démocratique du Congo.

A cet effet, « l’impôt permet la redistribution des revenus, il est le moyen


par excellence, pour niveler les différents revenus et établir ainsi une plus grande
égalité entre les citoyen1»

Au vu de l’immensité de son territoire, la République Démocratique du


Congo est un pays aux dimensions continentales, ce qui crée parfois les difficultés
dans l’extension de l’action gouvernementale dans le Congo profond. Raison pour
laquelle, le constituant de 2006 a, conscient de cette situation, pensé faire

1
V. LIERD, Notions de législation sociale, de fiances publiques et de Droit Fiscal, CRP, 1983, p. 77.
2

basculer la forme de l’Etat : de l’Etat unitaire qui instituait un seul centre


d’impulsion vers l’Etat régional consacrant la décentralisation.

La décentralisation s’adapte mieux et permet aux provinces et entités


territoriales décentralisées à se prendre en charge grâce à leur personnalité
juridique et leur autonomie de gestion reconnue par la constitution.

Soucieux de la bonne gouvernance, le législateur congolais a, à travers la


loi n°08/ du 31 juillet 2006 portant principes fondamentaux relatifs à la libre
administration des provinces, permis aux provinces de se doter d’une autonomie
administrative et financière à des fins d’auto-prise en charge.

Dans ce nouveau cadre institutionnel, les provinces sont des


composantes politico-administratives. De ce fait, la fiscalité provinciale trouve son
fondement dans le dispositif de l’ordonnance-loi du 23/02/2013 fixant les impôts
provinciaux.

Cependant, bien que l’arsenal juridique prévoit les mécanismes devant


permettre à l’Etat de faire face à ses défit auxquels il est confronté, la réalité
socioéconomique de la province demeure différente.

La perception et la gestion des recettes fiscales restent à déplorer. Ceci


est justifié par la mégestion des ressources fiscales par le pouvoir public d’une
part, et d’autre part, par l’inefficacité du système fiscal ainsi que la mauvaise
volonté du contribuable.

A cet effet, la province a, à reconquérir la plénitude de son autonomie


budgétaire et financière.

Cette lutte contre l’incivisme fiscal qui engendre le coulage des recettes
, fruit de la corruption, de la fraude et de l’évasion fiscale n’est pas le seul
apanage du pouvoir public mais aussi le combat quotidien de tout citoyen
soucieux de doter la province des moyens nécessaires à don décollage
socioéconomique.

C’est dans cette perspective de lutte , que les sentiments patriotiques


ont motivés nos recherches sur la problématique de la lutte contre l’incivisme
fiscal observé au Kasaï Central au cours de ces deux dernières années (2018-
2019).
3

Ce constat sombre suscite une série d’interrogations qui constituent le


fil conducteur de notre réflexion :

- Que faut-il entendre par incivisme fiscal ?


- Quelles raisons à la base de la persistance au Kasaï Central ?
- Que faire pour réduire l’incivisme fiscal dans la province du Kasaï
Central ?
Ces questions constituent le socle de notre réflexion dans le cadre
du présent travail.

2. HYPOTHESE

Les diverses causes de l’incivisme fiscal peuvent être analysées selon


qu’elles sont internes ou externes à l’administration.

La situation du phénomène est du fait soit des autorités publiques, soit des
contribuables mêmes.  

❖ Les causes imputables au pouvoir public :

Le pouvoir public s’entend des organes, personnes et institutions


publiques à l’origine ou détentrices, directement ou indirectement du pouvoir
public. De leur conception et de leur gestion de la politique fiscale dépend de
comportement du contribuable face à ses obligations fiscales.

En examinant différents textes légaux, on se rend à l’évidence qu’il y a à


la fois diversité et multiplicité d’impôts et taxes en RDC ayant en plus des taux
souvent élevés2.

Les diverses actions du pouvoir politique se soldent par une mégestion. Si


les recettes fiscales sont mal gérées, en conséquence payer l’impôt serait considéré
par les contribuables comme une sorte d’escroquerie à son détriment.

Une meilleure gestion des ressources publiques suscitent plus ou moins


l’adhésion des contribuables au prélèvement fiscal. L’Etat doit montrer que l’argent
du contribuable est entre les bonnes mains et utilisé aux fins utiles pour tous.

2
J.C NGOLO, fraude fiscale dans le contexte de la RD. Congo. Portée, causes et mécanisme de lutte, dans Revue de
l’UKA, Vol.6, n°10, p.49.
4

❖ Les causes imputables à l’administration fiscale :

Ses structures mises en place ne peuvent aucunement occasionner un


encadrement sérieux et serein permettant une protection des ressources fiscales.

Les textes légaux sur la fiscalité ne sont restés que des pièces de
résonnance meublant l’enceinte du fisc, car les sanctions pénales et fiscales sont
souvent inappliquées.

En plus, l’insuffisance du personnel affecté au contrôle de comptabilité


des contribuables, amenuise la possibilité d’une complète couverture de tous les
foyers fiscaux.

De ce fait, il convient de préciser que, si l’Etat veut combattre


l’incivisme, il doit bien motiver ses agents en instaurant une équité concernant
la politique salariale en vue d’éliminer toute insatisfaction et tout
mécontentement au travail qui se solde entre autre des grèves.

Des meilleures conditions de travail peuvent mettre l’agent du fisc à


l’abri de toute tentative de corruption à laquelle il fait face. Au lieu d’une
rémunération symbolique, l’Etat doit tenir compte du coût réel de la vie, en
payant une prime régulière et consistante aux agents du fisc. Car on ne peut pas
d’un côté démotiver l’agent et de l’autre côté attendre de lui une rentabilité en
terme de mobilisation de recettes.
Autrement-dit, la mégestion de la chose publique a provoqué, à cet
effet des troubles dans l’ordre social entrainant la démotivation des agents
publics et conduisant au processus de dysfonctionnement avec comme
conséquences la corruption, le pillage, les détournements des deniers publics,
l’évasion etc.
Pour pallier à l’inefficacité du système fiscal, l’Etat se doit de moderniser
l’administration fiscale, par l’instauration et l’informatisation du système à guichet
unique.

3. INTERET DE L’ETUDE

L’intérêt de notre étude est d’approfondir la brûlante question de


l’incivisme fiscal, d’avoir d’amples informations sur les motivations des
contribuables en matière de l’incivisme fiscal ainsi que les diverses manières dont
ils procèdent pour échapper à l’impôt ; et d’autre part, de prendre des mesures
adéquates pour une meilleure administration de l’impôt.
5

Notre étude permettra aussi d’avoir des informations utiles pouvant


permettre des mesures efficaces en vue de renforcer le moyen existant de lutte
contre ce phénomène.

Elle permettra enfin d’avoir en valeur monétaire une idée sur


l’ampleur de l’incivisme et par conséquent une idée sur le manque à gagner qu’il
génère pour l’Etat.

4. METHODES ET TECHNIQUES

a. Méthodes :

Pour réaliser cette étude, nous avons fait recours à quelques méthodes qui sont les
suivants :

⮚ Méthode exégétique :

Celle-ci a consisté à interpréter des différents textes légaux et réglementaires


pour pouvoir résoudre nos différentes hypothèses soulevées ci-haut.

⮚ Méthode comparative :

Nous avons choisi cette méthode pour pouvoir mener une étude
comparative sur la gestion des finances au Kasaï-Central par rapport aux autres
provinces de la RD Congo.

b. Techniques :

Quelques techniques ont été également utilisées dans le cadre de cette


étude :
⮚ La recherche documentaire :

Elle nous a permis de passer en revue des travaux qui ont été réalisés sur
phénomène de l’incivisme fiscal. A cet effet nous avons consulté des ouvrages, des
articles scientifiques, des textes juridiques ainsi que d’autres documents en rapport
avec notre thème de recherche.

De même quelques documents fiscaux ont été consultés sur place, dans les
locaux de la DGI Kananga. Aussi faut-il reconnaitre que les recherches en ligne
(network) nous ont été d’un grand apport pour notre travail.
6

⮚ La Technique d’interview :

Nous avons choisi un canevas des questions qui ont été posées à un
échantillon des agents œuvrant à la DGRKAC, ainsi qu’à leur administration sur la
gestion des recettes publiques issues de la fiscalité.

Nous avons aussi eu entretien avec quelques élus de la province du Kasaï-


Central.

⮚ La Technique statistique

Nous avons collecté certaines données statistiques que nous avons dû


classer dans les différents tableaux de recouvrement.

5. DELIMITATION DU SUJET

Notre étude est portée sur un espace bien déterminé, à savoir, dans la
province du Kasaï-Central.

6. ANNONCE DU PLAN

Dans ce présent travail, notre propos a tourné autour de deux chapitres :

⮚ Le premier chapitre qui porte essentiellement sur les Généralités de la


fiscalité Provinciale, est scindé en deux sections dont la première est
consacrée aux notions de bases et concepts-clés, et la seconde est relative
au contenu de la fiscalité provinciale ;
⮚ Le deuxième chapitre, quant à lui, est axé sur les mécanismes de lutte contre
l’incivisme fiscal. Il comprend aussi deux sections, dont la première est
consacrée à l’analyse des indicateurs et causes de l’incivisme fiscal, et la
seconde, aux mécanismes de lutte contre l’incivisme fiscal.
7

CHAPITRE I. GÉNÉRALITÉS SUR LA FISCALITÉ PROVINCIALE

Au cours de ce chapitre, il sera question de présenter brièvement les


concepts-clés et notions de base qui constituent l’ossature de ce présent travail
(section 1), et le contenu de la fiscalité provinciale (section 2).

SECTION 1. NOTIONS DE BASE ET CONCEPTS-CLES

Avant de présenter les notions de base sur la fiscalité provinciale, il


convient de définir en premier lieu les concepts-clés pour une meilleure
compréhension des notions relatives à la fiscalité.

§1 DEFINITION DES CONCEPTS-CLES :

Dans ce paragraphe, nous allons définir le trois principaux concepts :

⮚ Fiscalité ;
⮚ Incivisme fiscal et ses notions voisines ;
⮚ Le concept ‘’impôt’’ sera largement exploité au second paragraphe,

1. Fiscalité :

La fiscalité est comprise comme étant l’ensemble des lois, règlements,


procédures et pratiques administratives relatifs à l’Impôt3.
La fixation des règles concernant l’assiette, le taux et les modalités de
recouvrement des impôts, relève du domaine de la loi et donc de la compétence du
parlement. Par contre, l’application de la loi fiscale est définie par voie
réglementaire par le gouvernement (ministre des finances).
En fonction de l’entité territoriale concernée par une fiscalité donnée, on
parle de fiscalité locale (entité locale –ville, commune, secteur ou chefferie)
régionale (région ou province) ou national (nationale).

3
A.BARILARI, lexique fiscale, Paris Dalloz, 1992, p.85
8

2. L’incivisme fiscal et les notions voisines :


L’incivisme fiscal est défini comme le refus de payer l’impôt. C’est un
phénomène courant et récurent en RDC.

L’incivisme est différent de la fraude fiscale qui est une infraction à la


loi fiscale afin d’échapper à l’impôt ou d’en minimiser le montant.

Egalement différent de l’évasion fiscale, qui est l’évitement légal ou


illégal de l’impôt en utilisant les failles du système fiscal d’un Etat ou en déplaçant
tout ou partie du patrimoine ou d’une activité vers un autre pays sans que le
citoyen concerné s’en aperçoive…, l’incivisme est plutôt perçu comme une absence
de civisme4.

§2. HISTORIQUE DE L'IMPOT

L’impôt est une institution aussi vieille que l’homme dans la société. Se
rappeler d’où viennent les mots peut donner à sourire, et permettre de réfléchir.
L’évocation de quelques termes parmi les plus importants de la terminologie
fiscale, montre que jamais il n’a été question, chez ceux qui au cours des siècles
ont forgé le sens des mots, de rattacher l’idée d’ « impôt », à celui de « justice ».

Tout, dans la terminologie indique que le mot « impôt » tire sa source


du latin , Impositum ( « ce qui est imposé ») qui est un participe passé neutre
substantivé du verbe Imponere qui signifie « imposer ».

Le mot « impôt » a d’ailleurs des dérivés évocateurs, ce qui amène à


parler d’imposture. En France, le percepteur des impôts était à l’origine un
imposteur ; ce terme qui n’avait rien de péjoratif, était une appellation officielle.

Si dans les sociétés primitives cet impôt existait sous forme de temps
consacré (édification d'infrastructures) et de risques courus en faveur de la
communauté, le développement économique des sociétés, a amené une grande
sophistication de la contribution de chaque citoyen à la communauté.

L'augmentation de la richesse créée et l'appui de monnaie ont permis


l'émergence de l'impôt, au sens moderne du terme. Ainsi, à Athènes, l'impôt sur le
revenu et l'impôt sur le patrimoine existaient déjà, même si ces prélèvements étaient
réservés aux périodes de guerre. La fiscalité romaine était si étendue,( elle touchait

4
www.lafinancepourtous.com, définition de l’incivisme fiscal, (mise à jour du 05/04/2019).
9

tous les actes de vie), complexe et lourde que de nombreux commentateurs ont jugé
qu'elle fut, avec son dénigrement du travail, en partie cause de la chute de cet
empire.

Après la chute de Rome, la civilisation étant devenue plus primitive et la


prospérité moins grande, le prélèvement redevint en partie en temps (servitudes) et
en nature (dîme par exemple). Si quelques espaces de la relative liberté existaient
dans certaines zones (comme les villes franches, villes marchandes...). La féodalité
imposait par la contrainte de nombreuses contributions qui se justifiaient de moins
en moins avec les temps par la protection assurée par le seigneur local5.

La flagrante illégitimité de ce prélèvement contraignant et parfois fort


excessif, générait alors régulièrement des révoltes plus ou moins vastes contre
l'ordre établi et notamment la revendication pour la baisse des prélèvements et une
gestion décentralisée et plus démocratique.

Face à ces oppositions, la fiscalité s'est alors raffinée en usant de


prélèvements indirects plus sournois et tout aussi confiscatoires , mais éveillant
moins la colère de l'homme ordinaire.

§2. DEFINITION ET CARACTERISTIQUES DE L'IMPOT :

A. Définition de l'impôt :

Plusieurs auteurs en finances publiques ou en fiscalité ont diversement


défini l'impôt. Au début du 20ème Siècle, Gaston JEZE, définit l’impôt comme une
prestation pécuniaire requise des particuliers par voie d’autorité, à titre définitif et
sans contrepartie, en vue de la couverture des charges publiques6.

Selon BELTRAME, cette définition semble incomplète au regard de


l’évolution de la fiscalité et de l’époque contemporaine et doit être discutée et
affinée. Ainsi il définit l’impôt comme une prestation pécuniaire requise des
personnes morales et physiques, qui opère par voie d’autorité, un transfert
patrimonial définitif et sans contrepartie déterminée en vue de la réalisation des
objectifs fixés par la puissance publique7.

5
MUANA NKOLE, Impôt : «  Une petite histoire d’un grand mal  », sur http : //www.leganet.org. (mise à jour du 14
Avril 2012)
6
Gaston JEZE cité par G.BAKANDEJA WA MPUNGU, Cours de Finances Publiques, 2ème Graduat , Faculté de Droit ,
Université Notre-Dame du Kasayi, 2018-2019, Inédit  .
7
BELTRAME cité par G.BAKANDEJA WA MPUNGU, Cours de Finances Publiques, 2ème Graduat , Faculté de Droit ,
Université Notre-Dame du Kasayi, 2018-2019, Inédit  .
10

De toutes ces définitions, nous en retenons celle de BARILARI et


DRAPE, qui considère l'impôt comme "un prélèvement en général pécuniaire,
effectué d'autorité, à titre définitif et sans contrepartie immédiate, sur les ressources
des individus membres de la collectivité, selon leurs facultés contributives afin de
couvrir les charges publiques et plus accessoirement de servir d'instrument
d'intervention économique et sociale8.

B. Caractéristiques et fonctions de l'impôt :

1. Caractéristiques de l'impôt :

De cette définition précitée, nous pouvons retenir que l'impôt revêt


plusieurs caractéristiques car il est :

⮚ une prestation pécuniaire : L’impôt constitue une somme d’argent que chaque
membre de la collectivité nationale en ce compris les étrangers résidant en
République Démocratique du Congo, doit payer à l’Etat cette prestation
n’est fait qu’en argent et non en nature.
⮚ effectué d'autorité : C’est un acte de puissance publique. Il est obligatoire. Il
doit être payé par tous ceux qui en sont astreints et le refus de payer expose
le contrevenant aux sanctions pénales ou fiscales.
⮚ perçu à titre définitif : la somme payée à l’Etat au titre d’impôt constitué un
appauvrissement du contribuable et en conséquence n’est payé qu’une fois
l’an.
⮚ perçu sans contrepartie immédiate : l’assujetti n’a aucune possibilité
d’attendre un service immédiat en contrepartie de sa contribution.
⮚ prélevé sur les ressources des individus, membres de la collectivité, selon
leurs facultés contributives : la contribution aux charges publiques doit être
proportionnelle aux revenus dont il jouit sous la protection de l’Etat. C’est
le principe de la justice de l’impôt.

8
A. BARILARI et R .DRAPE, cités par A. KITOPI KIMPINDE, Cours de Droit Fiscal Congolais, 1ere Licence, ,
Faculté de Droit , Université de Lubumbashi 2013-2014, inédit .
11

2. Fonctions de l'impôt
En partant de la définition ci haut, proposée par BARILARI et DRAPE,
l'impôt remplit à l'heure actuelle, trois fonctions principales, à savoir la répartition
des charges publiques, l'interventionnisme et la redistribution des revenus des
richesses9.

⮚ La répartition des charges publiques :

La couverture des charges publiques est la raison essentielle de l'impôt.


L'impôt est le seul procédé permettant de couvrir les dépenses des services publics
qui ne peuvent être vendus.

⮚ L'interventionnisme :

L'impôt est souvent utilisé à des fins : D’incitation (natalité,


investissements, assurance...); de dissuasion (théoriquement des droits importants
sur l'alcool ou le tabac, sont censés réduire la consommation de ces produits.); de
protection (les droits de douane).

⮚ La redistribution des revenus :

L'impôt est ou peut être employé pour les aides diverses afin de réduire
les injustices sociales, de façon ponctuelle ou générale.

SECTION 2. CONTENU DE LA FISCALITÉ PROVINCIALE

§1. LES IMPOTS PROVINCIAUX

La fiscalité provinciale trouve son fondement dans les dispositions de la


constitution du 18 février 2006 (art.204) et de l'ordonnance-loi n.13/001 du 23
février 2013 fixant la nomenclature des impôts, droits, taxes et redevances des
provinces et entités territoriales décentralisées ainsi que leurs modalités de
répartition.

Aux termes de cette ordonnance-loi, les impôts provinciaux sont les


suivants:

• l'impôt sur les véhicules automoteurs (vignette automobile);


•.l'impôt sur les revenus locatifs;
•.l'impôt sur la superficie des propriétés foncières bâties et non bâties.
9
BAKANDEJA WA MPUNGU G, Cours des finances Publiques, 2ème graduat, Faculté de Droit, Université Notre
Dame du Kasayi, 2018-2019, (inédit).
12

A. Impôt foncier

Il s'agit de donner le fondement légal, de circonscrire la nature de cet


impôt et la matière imposable, de préciser la base légale imposable, de déterminer le
fait générateur, les redevables, et épingler les exonérations et exemptions légales
admises ainsi que les modalités de perception et l'échéance.

1. Base légale et matière imposable

L'impôt foncier est un impôt réel qui frappe la superficie des concessions
foncières bâties et non bâties. Comme la taxe foncière en France, cet impôt direct
est perçu en République Démocratique du Congo au profit des entités
administratives décentralisées sur des bases variables selon qu'il s'agit des propriétés
bâties ( Villas, bâtiments à étages, maisons ordinaires) ou des propriétés non bâties (
terrains non bâtis situés dans les circonscriptions urbaines et concessions rurales...)
ou encore en fonction du lieu de situation de l'immeuble10.

Cet impôt est institué par l'ordonnance-loi n.69-006 du 10 février 1969


telle que modifiée et complétée à ce jour et l’édit n°9/K.OCC/2010 du 09 juillet
2010 portant établissement et procédure de recouvrement.

La matière imposable est constituée par la superficie de la concession


exprimée en hectares (Ha) pour les concessions ordinaires et en mètres carrés (m2)
pour les Villas. Pour les autres types de propriété, la superficie n'est pas prise en
compte pour la fixation des taux mais uniquement le rang de la localité et le type
d'immeubles auxquels on applique des forfaits.

Le fait générateur de cet impôt est la détention d'un titre de propriété


foncière, de concessionnaire ordinaire, la possession, la location.

2. Redevables et taux

❖ Les redevables légaux sont les titulaires du droit de propriété, de possession et


d'emphytéose , de superficie de cession, de concession ou d'usufruit des biens
imposables ainsi que des personnes occupant en vertu d'un bail, des biens
immobiliers faisant partie du domaine privé de l'État (au sens large) , sont
redevables de l'impôt foncier 11. En d'autres termes, les redevables de l'impôt
foncier sont :

10
Les codes larciers RDC, Tome V, Droit Fiscal, Afrique-éditions Bruxelles 2003, p. 162-166.
11
BUABUA WA KAYEMBE : traité de Droit Fiscal Zaïrois, Kinshasa, P.U.Z, p. 47-48.
13

⮚ Le concessionnaire perpétuel ou ordinaire (l’emphytéose, la superficie,


l'usufruit, l'usage, la location);

⮚ Le titulaire d'un droit de propriété (certificat d'enregistrement) ou le


possesseur ;

⮚ Le locataire occupant, en vertu d'un bail, un immeuble faisant partie du


domaine immobilier privé de l'état.

❖ Les taux de l'impôt foncier, varient suivant la nature des immeubles, le rang de
localité12, et en ce qui concerne les villas, en fonction de la superficie bâtie. La
superficie imposable est celle qui est déterminée par les parois extérieures du
bâtiment ou de la construction. Elle comprend également la superficie des
vérandas, des perons, des galeries, des balcons, des terrasses, des caves, des rez-
de-chaussée, des étages et des combles.

Par contre, en ce qui concerne les terrains non bâtis, seuls sont
imposables, ceux situés dans les circonscriptions urbaines13.

Dans la province du Kasaï-central, les taux sont fixés diversement selon la


situation des fonds imposables notamment :

⮚ Des propriétés bâties selon les rangs des localités (première, deuxième,
troisième voire quatrième rang);

⮚ Les autres propriétés non bâties selon que les terrains sont situés dans les
localités de rangs différents, à l'intérieur du pays.

1. Exonérations et exemptions

❖ Les exemptions :

Sont exemptés de l'impôt foncier, les propriétés appartenant :

⮚ A l'État, aux provinces, aux entités territoriales décentralisées ainsi qu'aux


offices et autres établissements publics de droit congolais n'ayant d'autres
ressources que celles provenant de subventions budgétaires.

⮚ Aux associations sans but lucratif, confessionnelles ou non


confessionnelles, ainsi qu'aux établissements d'utilité publique créés
conformément à la loi n.04/2001 du 20juillet 2001;

12
idem, art. 2.
13
Loi n°04/2001 du 20 Juillet 2001 portant dispositions générales applicables aux ASBL et entités d’utilité publique.
14

⮚ Aux personnes physiques dont les revenus nets imposables annuels sont
égaux ou inférieurs au plafond de la 8ieme tranche des revenus du barème
de l'impôt professionnel sur les rémunérations (IPR);

⮚ Aux Etats étrangers et affectés exclusivement à l'usage de bureaux


d'ambassades ou de consulats ou au logement d'agents ayant le statut
d'agents diplomatiques ou consulaires (sous réserve de réciprocité14.

Sont également exemptées pour l'immeuble ou l'un des immeubles


affectés à l'habitation principale, les personnes qui au 1 èr janvier de l'année
d'imposition, sont âgées de plus de 55ans et les veuves (selon des conditions fixées
par la loi).

❖ Les exonérations :

⮚ L'exonération est consentie aux immeubles ou parties d'immeubles 15 affectés par


le propriétaire, exclusivement à l'agriculture ou à l'élevage, y compris les
bâtiments ou parties de bâtiment servant à la préparation de produits agricoles
ou d'élevage provenant de l'exploitation du contribuable;

⮚ Elle est également consentie au propriétaire ne poursuivant aucun but lucratif


aura affecté:

- A l'activité normale de chambres de commerce personnalisées ;

- A l'exercice d'un culte public, a l'enseignement, a la recherche scientifique, a


l'installation de centres hospitaliers, médicaux, sociaux ou de bienfaisance ;

- A l'activité sociale des sociétés mutualistes et des unions professionnelles


personnelle.

2. Modalités de perception et échéance

L'impôt foncier doit être déclaré et payé au plus tard avant le 1 èr février
de l'exercice imposable. Par exemple, l'impôt foncier de l'exercice fiscal 2021 et
payé au plus tard le 31 janvier 2021. En d'autres termes le redevable dispose de tout
le mois de janvier pour s'acquitter de sa dette d'impôt.

L’impôt foncier est dû pour l’année entière sur les matières imposables
existant au 1èr janvier de l’année d’imposition. Et la mutation en cours d’année ne

14
Art. 2 de l’O-L n°87-075 du 04 Octobre 1987.
15
Art. 3, idem. 
15

donne pas lieu à un dégrèvement. L’exercice fiscal coïncide avec l’année civile.
Ainsi, l’I F 2009 va concerner l’impôt foncier imposable au 1èr janvier 2009.

Pour les immeubles nouvellement construits ou notablement modifiés (la


modification est notable quand elle entraîne l’augmentation ou la diminution d’au
moins 20% de la superficie), ils sont imposables au 1èr janvier de l’année qui suit
leur occupation ou leur transformation. Selon leur nouvelle superficie. Par ailleurs,
le propriétaire est tenu de faire la déclaration de la nouvelle superficie auprès de
l’administration fiscale dans un délai d’un mois qui suit l’occupation en cas de
nouvelle construction ou la transformation en cas de la modification.

En cas d’inoccupation du bâtiment et de son improductivité des revenus


pendant 180 jours consécutifs, le dégrèvement proportionnel de l’impôt est accordé
au contribuable sur réclamation introduite avant l’expiration des délais de
réclamation et à condition d’avoir avisé l’Administration fiscale dans les 2 mois du
début de la vacance.16
Toute personne physique ou juridique est tenue de souscrire chaque année une
déclaration énonçant tous les éléments imposables et exemptés à l’IF.

Les propriétaires cités à l’article 2 de l’O-L du 04 Octobre 1987° sont


dispensés de l’obligation déclarative. La déclaration foncière datée, signée et
remplie par le contribuable ou son représentant, doit être déposée à l’Administration
fiscale du ressort duquel se trouvent les propriétés foncières.

Avant le 1èr avril de l’année d’imposition, pour les éléments imposables


existant au 1èr janvier. Le contribuable souscrit une déclaration par localité et par
ressort fiscal. Il faut noter que sauf notification du contribuable avant le 1 èr janvier,
les plus récentes déclarations sont valables pour les années suivantes17.

B. Impôt sur les véhicules

1. Base légale et matière imposable

La construction des routes de communication requiert la mobilisation


d'énormes sommes pour ce faire.

De même, la circulation des véhicules sur la voie publique, construite


avec les fonds du trésor, provoque des dégradations qui appellent réparation et

16
Art.25 de l’O-L n° 87-075 du 04/10/1987.
17
KITOPI KIMPENDE. Cours de Droit fiscal congolais , 1ere licence, faculté de Droit, Université de LUBUMBASHI
2013-2014.
16

entretien c'est le fondement même de cet impôt sur les véhicules (ou vignette
automobile).

L'impôt sur les véhicules ou vignettes automobiles est une taxe


différentielle annuelle qui frappe tous les véhicules à moteur, sous réserve de
certaines exceptions. Le terme ‘’véhicule’’ est utilisé dans le sens le plus large
possible puisqu'il ne désigne pas uniquement les véhicules automobiles mais aussi
tout moyen de transport par terre et par eau et ce, quel que soit le model de
propulsion18.

Cet impôt est institué par l'ordonnance-loi n°69-006 du 10 février 1969


telle que modifiée et complétée à ce jour et l’édit n° 9 / K.OCC/2010 du 09 Juillet
2010 portant établissement et procédure de recouvrement.

2. Base d'imposition et fait générateur

La base d'imposition de l’impôt sur les véhicules automoteurs ou vignettes


automobiles peut être :

- Soit la puissance du moteur exprimée en cheval-vapeur ;


- Soit la capacité ou le jaugeage ;
- Soit la catégorie et le poids du véhicule.
La vignette automobile est générée par l'immatriculation ou la mise en
circulation du véhicule.
3. Exonérations et exemptions

❖ Les exonérations à la vignette automobile sont accordées à certaines catégories


de véhicules, en fonction de plusieurs critères notamment :

⮚ La qualité du propriétaire : Etat et ses subdivisions administratives ;


⮚ L'application des conventions internationales : ambassades, consulats,
organismes internationaux ;
⮚ Leur utilisation spécifique dans un cadre limité ;
⮚ Leur utilité sociale : ambulances, véhicules anti-incendie...
⮚ Leur utilisation aux opérations de dépannage : les dépanneuses et les
machines-outils;
⮚ L'inexistence ou l'insignifiance de la puissance imposable : cyclomoteurs de
moins de 50cm3 et véhicules à traction ou à propulsion humaine ou animale ;
⮚ Véhicules à l'essai et véhicules à touristes étrangers en visite en RDC ;
⮚ L'absence de moteur et l'évolution habituelle hors du territoire national :
voiliers, navire de haute mer ou de grand cabotage19.
18
Ord-loi n°69-006 au 10 février 1969 telle que modifiée et complétée à ce jour
19
Art. 39 l’O-L n°63-006 du 10 février 2010.
17

❖ S’agissant des exemptions, elles s'appliquent à la taxe spéciale de circulation


routière et concernant les véhicules appartenant:

⮚ A l'État, à la province, aux entités territoriales décentralisées ainsi qu'aux


offices et aux établissements publics de droit congolais ;
⮚ Aux institutions, associations et établissements classés en associations sans
but lucratif et d'utilité publique ;
⮚ Aux Etats étrangers et affectés exclusivement à l'usage d'agents ayant le statut
d'agents diplomatiques (sous réserve de réciprocité);
⮚ Aux organismes internationaux et d'utilités exclusivement pour leurs besoins ;
⮚ Aux membres du corps diplomatique et étranger ainsi qu'aux consulats et
agents consulaires accrédités au Congo ;
⮚ Aux sociétés bénéficiaires d'une convention particulière les exonérant
directement ou indirectement de ce type de taxe.

4. Modalités de perception et échéance

L’impôt sur les véhicules est dû pour l’année entière si les véhicules sont
utilisés au cours du mois de janvier20.

Cet impôt n’est dû que pour un 12ème par mois ou fraction de mois si
l’usage commence après le mois de janvier21.

En cas de cessation d’usage d’un véhicule au courant de l’année, le


contribuable a droit au dégrèvement de la partie de l’impôt correspondant à la
période qui suit le mois au cours duquel a eu lieu cette cessation d’usage22.

Les conditions du dégrèvement au prorata temporis de l’impôt sont les


suivantes :

- Pour obtenir le dégrèvement pour cessation d’usage d’un véhicule


imposable, le redevable doit faire parvenir au Receveur des impôts le signe distinctif
afférent au véhicule en cause. La date de remise du signe distinctif est considérée
comme date de cessation d’usage. En cas d’envoi postal, c’est la date de
l’expédition par la poste qui est la date de remise.

- Le trop perçu de l’impôt est restitué au contribuable moyennant une


attestation de dégrèvement établie par le Receveur des impôts.

20
Art. 43 de l’O-L n° 63-006 du 10/02/2010.
21
art. 44. Idem.
22
art.45. Idem.
18

Les redevables à l’impôt sur les véhicules doivent souscrire une


déclaration par véhicule qu’ils possèdent. La déclaration datée, signée et remplie, est
remise à l’Administration des impôts de la province dans laquelle réside l’usager.

Cette déclaration doit s’effectuer préalablement avant la mise en


circulation du véhicule même au courant de l’année. Sauf notification contraire du
contribuable avant le 1èr janvier de l’année de l’exercice fiscal, les plus récentes
déclarations sont valables pour les années suivantes.

Il convient de signaler, conformément à l’article 52, que toute vente ou


cession d’un véhicule ainsi que la mise temporaire ou définitive hors d’usage d’un
véhicule, doit être déclarée aux Impôts sous quinze jours.

En cas de vente ou cession, si l’impôt a été payé pour l’année courante par
le détenteur initial, il ne doit plus être payé par le nouveau détenteur, à la condition
que le cédant (vendeur) autorise par une mention spéciale, sur la déclaration visée
au 1èr alinéa, la transcription de l’impôt au nom de l’acquéreur et qu’il remette à ce
dernier le signe distinctif fiscal. Cette perspective, la déclaration de cette vente,
cession ou mise hors d’usage revêt un caractère important ; c’est pourquoi elle doit
être rédigée sur un formulaire délivré par le Fisc. Cette déclaration doit être remise
remplie, datée et signée au Receveur des impôts ou son délégué.

Par ailleurs, en cas de modification du véhicule pouvant entraîner un


supplément d’impôt, le redevable doit en faire la déclaration auprès de
l’Administration des Impôts avant tout usage. Il est important de savoir que tant que
la cession ou la vente d’un véhicule n’a pas été déclarée, l’ancien détenteur est
responsable de l’impôt, sauf son recours contre l’acquéreur23.

- Taux et personnes redevables :

Ces taux sont fixés en fonction de la qualité du propriétaire (personne


physique ou personne morale) de la puissance du moteur, de la catégorie et du poids
du véhicule ou encore en fonction de la capacité de jauge de l'engin de navigation.

La diversification des taux d'imposition est due à la mise en circulation


d'une grande variété de véhicules24

L'impôt sur les véhicules est dû par l'utilisateur.

C. Impôt sur les revenus locatifs

23
art.53. Idem.
24
KITOPI KIMPINDE op. cit 2013-2014.
19

1. Base légale et matière imposable

En attendant la modification de la législation fiscale en vigueur, l'impôt


sur les revenus locatifs est une matière qui est encore régie par la loi n.83-004 du 23
février 1983 modifiant certaines dispositions de l'ordonnance-loi n°69-009 relative
aux impôts cédulaires sur les revenus.

Conformément aux prescrits de la constitution du 18 février 2006(art.204)


et à celui de la loi n°08/012 du 31 juillet 2008 sur la libre administration des
provinces (art.35), cet impôt a été cédé aux provinces.

L'impôt sur les revenus locatifs est établi sur le revenu brut de l'année
civile antérieure ou sur toute somme proportionnelle équivalente pour les périodes
inférieures à un an.

En ce qui concerne l'assiette de l'impôt sur les revenus locatifs, la loi


considère le revenu brut des bâtiments et terrains donnés en location ou le profit brut
de la sous-location totale ou partielle des mêmes propriétés.

Ce revenu brut peut comprendre éventuellement des meubles, du matériel,


de l'outillage, du cheptel et de tous objets quelconques.

Le fait générateur de cet impôt est la location et la sous-location des


immeubles.

2. Calcul et modalités de perception

Retenue à la source par le locataire à chaque terme, de 20% du loyer, et


versement au trésor au nom et pour le compte du bailleur.

Enfin d'exercice fiscal, ce dernier remplit une déclaration fiscale et verse


au trésor provincial, le solde de l'impôt (2%) au moment du dépôt de ladite
déclaration.

Formules de Calcul25:

a. Calcul de la retenue à la source :

Retenue= Loyer contractuel × taux = loyer × 20%

c. Calcul de l'IRL:

25
Ibidem.
20

IRL annuel = revenus annuels × taux = revenus annuels × 22% . solde


à déclarer et à verser = IRL annuel - retenues mensuelles

3. Personnes redevables et échéance 26

Sont redevables de l'impôt sur les revenus locatifs :

- le propriétaire, le possesseur ou le titulaire d'un droit réel immobilier ;

- le bénéficiaire du profit brut de la sous-location des bâtiments et des


terrains.

L'impôt sur les revenus locatifs doit être déclaré par le bénéficiaire des
revenus ou son mandataire au plus tard le 10 janvier de l'année qui suit celle de la
réalisation des revenus imposables. A cette occasion, le redevable verse au trésor
provincial le solde de l'IRL, soit 2% des revenus imposables étant entendu que
durant l'exercice de réalisation des revenus, le locataire aura déjà retenu et versé au
trésor des acomptes sur l'IRL représentant 20 % des revenus.

§II. LE SERVICE MOBILISATEUR (LA DGRKAC)

A. Historique et Création

La Direction Générale de Recettes du Kasaï Occidental (DGRKOC) est


un service de l'Etat, décentralisé ayant pour mission principale la mobilisation des
recettes provinciales.

Dans le souci de permettre aux provinces de se doter d’une autonomie


financière afin de couvrir ses charges publiques et financer ses différents projets
de développement de ses populations sans dépendre entièrement de la
rétrocession. La constitution du 18/02/2006 à travers les prescrits des articles 171
et 204 et à ceux de l’article 35 de la loi n° 08 / 12 du 31 Juillet 2008 portant
principes fondamentaux relatifs à la libre administration des provinces, donne la
possibilité aux provinces de créer les régies financières sur leurs territoires.

C’est dans cette perspective qu’en 2008, dans la province du Kasaï


Occidental démembré, sous l’égide du gouverneur Trésor KAPUKU NGOY, qu’a
vu le jour la brigade de mobilisation des recettes.

Cette brigade avait pour mission de maximiser les recettes dues à la


province. Cependant, cette dernière n’était pas la bienvenue dans le monde des
26
21

affaires, elle présenta des nombreuses insuffisances qui ont rendu difficile sinon
impossible la mobilisation maximale des recettes de la province.

L’inefficacité de cette régie financière après 5 ans de fonctionnement


était liée aux difficultés d’ordre structurel et humain.

C’est au vu de cette difficulté que l’édit n°17/K.OCC/2013 de la


24/05/2013 portante création de la DGRKOC, sous les commandes du gouverneur
Hubert KABASUBABU, réforme cette brigade de mobilisation des recettes en
direction générale des recettes du Kasaï Occidental démembré dotée d’une
autonomie administrative et financière27.

C’est avec le démembrement des provinces en 2015 que la direction


générale du Kasaï Occidental (DGRKOC) devint celle du Kasaï Central (DGKAC).

Alors qu’en est-il de son organisation et son fonctionnement ?

B. Organisation et fonctionnement

Apres l’élection d’Hubert KABASUBABU à la tête de l’exécutif


provincial ,après avoir fait différents constats sur le dysfonctionnement de cette
régie, notamment le manque de rigueur et la politisation de cette institution .Une
reforme a été mise en œuvre muant la BMR en DGRKOCC par l’édit du
24/05/2013 ayant la structure suivante :

- Directeur Provincial ;
- Directeur Provincial Adjoint ;
- 6 divisions ;
- 18 bureaux ;
- Et 12 centres de perception (centre de la catégorie A et B)M9

L'encadrement des activités de la maximisation des recettes de la province


du Kasaï central est assuré par les organes de la DGRKAC qui sont les suivants:

⮚ La direction générale : dirigée par un directeur général secondé par un


directeur général adjoint, tous nommés et le cas échéant, relevés de leurs
fonctions par le gouverneur de la province sur proposition du ministre
provincial ayant les finances dans ses attributions:

27
Lire les articles 2 à 5 de l’édit n°17/K.OCC / 2013 du 24/05/2013 portant création de la DGRKOC.
22

⮚ La division d'assiette : ici, chaque assujetti doit passer pour la déclaration de


sa matière imposable et la taxation en matière d'impôt sur le revenu locatif
( IRL), l'impôt foncier, et l'impôt sur les véhicules automoteurs ;
⮚ La division de contrôle fiscal : comme son nom l'indique, cette division est
chargée de contrôler le travail fait par la précédente pour ne pas tomber dans
ce cas de fraude ou d'erreurs ;
⮚ La division du recouvrement : après avoir précédé au choix de la matière
imposable et du calcul effectif de l'impôt, l'administration fiscale se doit de
recouvrer ces derniers ;

En effet, le recouvrement étant l'ensemble des opérateurs qui ont pour but
de faire passer l'argent de l'impôt des proches du contribuable dans les coffres du
trésor, et cela doit être guidé par le souci de la fiabilisation de l'opération pour éviter
les détournements des recettes de la province .

⮚ La division de ressources humaines : celle-ci, s'occupe de personnels de la


DGRKAC ainsi que les biens meubles et immeubles de cette institution;
⮚ La division de contentieux : dans cette division, on traite des contestations
nées de l'action de service de la DGRKAC à l'encontre des contribuables
relevant de sa compétence;
⮚ La division de l'administration et de l’audit : la division de l'administration
s'occupe du secrétaire et de la réception tandis que celle de l'audit s'occupe de
la vérification des agents de la DGRKAC28

CHAPITRE II : LES MOYENS DE LUTTE CONTRE L'INCIVISME FISCAL

La réussite de toute politique de développement dépend en grande


partie de la bonne mobilisation des recettes fiscales. Et pour une bonne
28
Lire les articles 8 à15 de l’édit n°17/K.OCC / 2013 du 24/05/2013 portant création de la DGRKOC.
23

mobilisation des ressources, un certain nombre de stratégies ou mesures doivent


être arrêtées pour lutter contre cette gangrène fiscale.

En rappel, le civisme fiscal est l'accomplissement volontaire par les


contribuables, de leurs obligations fiscales. Celui-ci, se traduit par le remplissage
des déclarations fiscales, leur dépôt dans le délai ainsi que le paiement spontané
de l'impôt dû.

Partant de cette définition, il y a lieu de dire que le civisme fiscal est une
question d'état d'esprit, de mentalité et de comportement.

Et par ce fait, l'incivisme fiscal en République Démocratique du Congo en


général, et en particulier dans la province du Kasaï central se manifeste à travers la
fraude, l'évasion fiscale, les détournements des deniers publics, la corruption...

En revanche pour une meilleure mobilisation des ressources fiscales au


Kasaï central, il faudra de tourner nos chars et porter nos boucliers de bataille
contre ces pratiques maffieuses, scélérates et ignobles pour en déceler les
véritables causes afin de proposer quelques pistes de solution.

Ainsi, l'analyse progressive dans le présent chapitre, va nous conduire


dans un premier temps à nous appesantir sur les principales causes de l'incivisme
fiscal (1ère section) avant d'en proposer quelques armes de bataille contre ce fléau
courant qui mine la province du Kasaï central (2ème section).

SECTION I. INDICATEURS ET CAUSES DE L'INCIVISME FISCAL

§ I. INDICATEURS DE L'INCIVISME FISCAL:

En effet, le tableau ci-dessous, présente la synthèse des projections des


recettes fiscales par nature selon les centres de perception d’après les années
déterminées dans ce travail :

TABLEAU DE SYNTHÈSE DES PROJECTIONS DES RECETTES FISCALES


(DGRKAC) PAR CENTRE DE PERCEPTION DE L'ANNÉE 2018-2019
RECETTES RECETTES 2019
24

2018

N° CENTRES LIBELLES/ACTES Réalisations(CDF) % Réalisations (CDF) %

1. IRL 139.533.110 48,2 142.563.108 42,7

KANAN IF 142.408.081 49,2 183.843.110 55,1


GA I
TSCR + vignette 7.496.842 2,5 6.878.993 2,2

Sous-total 289.438.033 100 333.285.211 100

2. LUIZA IRL 00 00 00 00

IF 00 00 00 00

TSCR + vignette 00 00 00 00

Sous-total 00 00 00 00

3. KAZU IRL 00 00 00 00
MBA
IF 00 00 00 00

TSCR + vignette 00 00 00 00

Sous-total 00 00 00 00

4. DIMBE IRL 00 00 00 00
LENGE
IF 00 00 00 00

TSCR + vignette 00 00 00 00

Sous-total 00 00 00 00

5. DEMB IRL 00 00 00 00
A
IF 00 00 00 00

TSCR + vignette 00 00 00 00

Sous-total 00 00 00 00

TOTAL ANNUEL 289.438.033 100 333.285.211 100


25

A. CRITIQUES ET JUSTIFICATIONS DES RECETTES FISCALES

L'aperçu historique de ce tableau de synthèse des projections des


recettes fiscales par nature selon les centres de perception des années 2018 et
2019 dans la province du Kasaï central, nous pousse à émettre plusieurs
constatations :

En effet, il sied de prime à bord de préciser ici qu'il existe six centres de
perception des impôts provinciaux, il s'agit du centre de Dibaya, Dimbelenge,
Kazumba, Demba, Luiza et la ville de Kananga.

Cependant il ne saute aux yeux de tous dans le tableau récapitulatif des


statistiques fiscales, dépeint ci-haut, que n'apparaissent que cinq centres sur les six
dénombrés, selon les données mises à notre disposition par la division de
recouvrement. Et ce fait, demeure pour des raisons inconnues, sans motif ni
justification valables.

S'agissant des réalisations fiscales selon les années 2018 et 2019, il nous
importe d'observer une faible mobilisation des recettes et un faible taux de
croissance en 2019 par rapport à l'année 2018.

En plus de ce faible taux de croissance de mobilisation des recettes


observé, vient s'ajouter la quasi-inexistence des données relatives au
recouvrement des impôts provinciaux dans les cinq autres centres de perception,
implantés dans nos territoires.

Il n’apparait dans ce tableau récapitulatif des réalisations fiscales, que les


recettes fiscales d’un seul centre de perception, le centre de Kananga 1, situé sur la
ville de Kananga. Et par conséquent les rubriques des autres centres se trouvant
dans nos cinq territoires, n'affichent aucun chiffre.

Cette triste observation, d'ailleurs alarmante, nous incite à émettre deux


hypothèses :

1° D' une part, les centres situés dans les territoires n'ont aucun apport en terme
de mobilisation des recettes fiscales en province, et qu'en conséquence n'ont rien à
attendre de la rétrocession des ressources fiscales par la province ;
26

2° D'autre part les centres se trouvant dans les territoires, ont en moyenne un
apport considérable dans les réalisations de recettes fiscales permettant aux
territoires de bénéficier de la rétrocession des ressources. Et dans cette hypothèse,
ne pas présenter l'état de lieu de réalisations fiscales dans les territoires, peut être
apprécié sous un angle de la ruse, mais aussi de l'intention de fraude pour ne
laisser tout que dans l'inaperçu.

En réalité, le système administratif congolais est fondé sur l'autonomie et


la libre administration des provinces. Ainsi la décentralisation administrative dans
les rapports entre la province et les entités territoriales décentralisées reste un
principe. Et tous les services des finances tels que la DGRKAC, DGRAD, DGI... et
toutes les différentes divisions des finances se trouvent implantés et leurs agents
perçoivent au jour le jour les différents impôts, droits, taxes et redevances dus à la
province et au pouvoir central.

En résumé, cette faible maximisation des recettes est justifiée par


beaucoup d'antivaleurs qui sont d'une part ,le manque de probité morale dans la
traçabilité des recettes perçues pour laisser tout dans l'invisible, et d'autre part la
négligence, l'ignorance et l'incivisme de la part des contribuables qui ne
prétendent pas être redevables de l'État.

Ces diverses antivaleurs gangrènent le grenier de l'État, et par


conséquent gagent la souveraineté budgétaire de la province en s’érigeant comme
les obstacles au développement de la province du Kasaï central.

§II. CAUSES DE L'INCIVISME FISCAL

Avant de proposer quelques pistes de solution, il nous importe au


préalable, de poser notre diagnostic pour ressortir des principaux agents à la base
de cette pathologie fiscale qui freine le décollage socioéconomique de notre
province.

Et ces causes sont multiples ; nous allons dans le cadre de ce présent


travail, nous attarder aux principales qui peuvent être analysées selon qu’elles sont
internes ou externes à l’administration.

La situation du phénomène est du fait soit du pouvoir publique, soit de


l’administration fiscale, soit des contribuables.
27

A. Responsabilité de l'État congolais

Le pouvoir public s’entend des organes, personnes et institutions


publiques à l’origine ou détentrices, directement ou indirectement du pouvoir
public. De leur conception et de leur gestion de la politique fiscale dépend de
comportement du contribuable face à ses obligations fiscales.

Le concept de bonne gouvernance reste l'idéal dans la gestion des


recettes issues de la fiscalité. L'objectif majeur est la gestion orthodoxe et
parcimonieuse de l'argent de l'État ou des entités territoriales décentralisées en
vue d'éviter le coulage des ressources fiscales et la gabegie financière.

La tentation est très forte, en effet, dans le chef des contribuables, des
agents et mobilisateurs de l'argent de l'État, de le dissimuler ou de le détourner à
leur propre profit.

L'État devra mettre en place des mécanismes démocratiques et


transparents de gestion de ses ressources et fixer des principes pouvant garantir
une bonne mobilisation et une utilisation saine de recettes fiscales, pour des
besoins socio-économiques...

Gérées de manière rationnelle, les ressources publiques provinciales,


entraînent la réduction de la pauvreté et le développement socio-économique
croissant de la province. Mal gérées, elles le précipitent dans des désordres
politiques, économiques et sociaux sans pareil.

C'est ce qu'illustrent les conflits durant les années 2018-2020 qui ont
enclenché des motions de censure entre les assemblées provinciales et les
exécutifs provinciaux notamment dans le Kasaï, Ituri, Tshopo, Kwango, Kasaï
central29...

Ainsi la responsabilité des autorités publiques se justifie par la


multiplicité d'impôts, les édictions complexes, les exonérations très extensives, la
mégestion ...

29
http://www.radiookapi.net,motion de censure par les Assemblées provinciales, publiée le lundi, 30/05/2020-
21h50’/modifié le merc, 01/06/2020-9h12’.
28

1. Multiplicité et diversité d'impôts en province :

L'impôt est un devoir civique pour toute personne vivant en République


démocratique du Congo ; étant donné qu'il est un devoir, l'impôt est légal c’est-à-
dire, il est prévu et institué par la loi.

Selon les statistiques, on dénombre plus de 50.000 impôts, taxes et


redevances sur tout le territoire national. Par ailleurs cette multiplicité d'impôts
génère un mal dans la peau du pauvre contribuable qui sera tenté, aux dires du
législateur, par " l'intention frauduleuse à poser des actes en vue de se soustraire
( ou de soustraire un tiers) à l'établissement ou au paiement total ou partiel de
l'impôt dû"30.

Par contre, semble-t- il injuste d'appréhender tout contribuable, animé


de bonne foi mais étouffé par la pression fiscale, qui aurait tenté de se soustraire
du paiement de l'impôt en vertu de la multiplicité et la diversité, c’est ici que se
confirme le dicton" trop d'impôts tue l'impôt".

2. Mégestion des recettes fiscales :

Il s'observe souvent une certaine légèreté dans les actions de services


publics fournis par l'État en contrepartie de l'impôt payé par les citoyens.

Ainsi par exemple, lors d'un sondage réalisé dans la commune de


Kananga, une propriétaire déclare ne pas être disposée à payer l'impôt foncier. Elle
invente souvent un stratagème :" au passage des agents de la DGRKAC chez moi,
ma fille leur raconte que je suis en voyage et que je paierai aussitôt après mon
retour" raconte-t-elle.

Cette pratique rencontrée, semble justifiée par une sexagénaire de la


commune de katoka qui explique le pourquoi de cette hostilité :" je ne paye pas cet
impôt parce que nous ne voyons pas de retombées sur notre vécu quotidien...il y a
30 ans, j'aurais au moins payé parce que le gouverneur s'occupait de nos routes, le
maire de la ville créait des caniveaux et prenait soin de la salubrité dans les rues de
nos quartiers".

Ainsi l'incapacité, pour l'État congolais de fournir des services publics de


qualité à ses sujets, pousse ces derniers à contester et à frauder les impôts. Sans
pourtant cautionner leur incivisme,... si les agents fiscaux avaient conscience, il ne

30
( Art.101 de la loi n° 004/2003 du 13 Mars 2003 , relative à la réforme des procédures fiscales.
29

pouvait que leur paraître mal aisé d'aller percevoir l'impôt foncier sur des terrains
exposés à des érosions31.

3. La non-vulgarisation des textes légaux dans toutes les langues nationales

L'accès à l'information est un droit contenu dans les instruments


juridiques internationaux telle que la déclaration universelle des droits de l'homme
du 10 décembre 1945, et tant d'autres.

Pour une bonne initiation à la culture de l'impôt, l'État devra, à travers


tous les moyens d'information et de communication, faire parvenir jusqu'aux coins
les plus reculés du pays, la loi fiscale.

Autrement-dit, la vulgarisation de nos textes constitutionnel et légaux,


devra faire partie d'une bonne politique comme l'affirme ce vieux dicton" Fais-moi
une bonne politique, je te ferai des bonnes finances".

En plus certaines modifications apportées aux textes légaux relatifs à


l'impôt, ne sont souvent pas portés à la connaissance du grand public.

Ceci étant, l'État devra par tous les moyens traduire les textes fiscaux
dans toutes nos langues nationales, les adapter aux conditions des contribuables.

4. Exonérations fiscales très extensives :

Conformément à la constitution, à l'article 174:" il ne peut être établi


d'exemption ou d'allègement fiscal qu'en vertu de la loi." Ces exonérations fiscales
sont accordées à certaines catégories des personnes telles que les personnes
considérées comme ne poursuivant pas de but lucratif ou qui mènent des œuvres
caritatives et de charité sur l'espace congolais, aux agents diplomatiques et ce,
sous réserve de réciprocité.

Par contre, en pratique, il se constate certaines techniques frauduleuses


devenues couvrantes" biloko ya mokonzi...," pour signifier que les objets imposés
appartiennent à une autorité très connue pour effrayer les agents du fisc dans
l‘accomplissements de leurs missions.

Souvent, certains chefs de confessions religieuses ou d'organismes


connus bénéficient de l'exonération ou même d'allègement fiscal même pour les

31
J.c NGOLO, Fraude fiscale dans le contexte de la RD Congo. Portée, causes et mécanismes de lutte, dans Revue de
l’UKA, Vol.6, n°10, p.48.
30

activités propres exercées dans leur cadre privé mais scellées au nom de leurs
organisations dont ils ont la responsabilité.

L’État devrait limiter ainsi et restreindre le champ d'exonération, qui


laisse couler les recettes. En RDC, la majeure partie des riches passent par le biais
des exonérations fiscales pour ne pas payer l'impôt ou payer un impôt dérisoire.
On devrait faire de l'exonération une exception et non un principe.

5. Le mauvais traitement des professionnels de l'administration :

Il s'observe une série d'inquiétudes dans le chef des agents,


mobilisateurs des recettes. La précarité des conditions dans lesquelles vivent les
agents du fisc, expose à la tentation de la fraude et de corruption.

L'État devrait instaurer une équité concernant la politique salariale en


vue d'éliminer toute insatisfaction. Car on ne peut d'un côté démotiver l'agent et
de l'autre, attendre de lui une rentabilité en termes de mobilisation des recettes.la
précarité des conditions professionnelles, laisse à désirer.

B. Causes imputables à l’administration fiscale

Comme l'a souligné le professeur Paul-marie GAUDEMET:" « l'impôt n'est


jamais isolé, il doit prendre place à côté d'autres impôts au sein de ce que l'on
appelle « fisc ».

Le système fiscal est l'ensemble des impôts appliqués à un moment


donné dans un pays, à travers le fisc. Face à l’incivisme fiscal on aurait pu avoir en
face, une administration à l'image de rigidité. Cette image proviendrait de sa
tradition autoritaire de l'époque. Elle doit donc évoluer dans un double sens.

En interne, par un bouleversement de méthodes de travail axé sur le


principe de performance dans le but d'alimenter le budget de l'État.

A l’externe, par un effort de communication avec les contribuables afin


de faciliter l'accès au devoir fiscal.

Pour notre part, en abondant dans le même sens que LACONTERANYA


LWABIMBA contre l'incivisme fiscal, l'inapplication des sanctions fiscales, la sous -
information, la corruption des agents du fisc, l'insuffisance du personnel,
l'incompétence des agents, la mauvaise collaboration, sont autant des maux parmi
tant d'autres qui minent le grenier de l'État32.
32
L.LWABIMBA, cité par BUABUA wa KAYEMBE, Droit fiscal Congolais, op.cit. p.122
31

1. La sous-information des contribuables

L'information de la contribution aux charges publiques, suppose la prise


de connaissance de son devoir, les modalités de paiement ainsi que la finalité de
l'impôt.

En outre, les contribuables doivent être suffisamment informés du bien


fondé de l'impôt. La communication doit viser à faire comprendre aux
contribuables ce qu'est :

- l'impôt;
- son rôle ;
- sa finalité.

Car une bonne culture de l'impôt ne peut se réaliser que grâce à des
campagnes d'information et de sensibilisation conséquentes.
2. L'inapplication des sanctions fiscales et pénales

Depuis plusieurs décennies, notre pays s'est heurté contre une grotte
d'impunité au point que nos diverses lois fiscales et pénales sont restées lettre-
morte sans aucune application.

" La peur du fisc est le début de la sagesse" affirme un dicton. Peu de


gens s'acquittent de l'impôt parce que la loi fiscale actuelle ne recèle ni véritable
sanction fiscale, pouvant être opérée réellement au regard de l'évolution des
paramètres de la conjoncture économique, ni sanction pénale adaptée à la
situation du contribuable de mauvaise foi.

3. la mauvaise collaboration entre le fisc et les contribuables

Notons qu'il n'existe pas de fisc sans contribuables. Si l'un est pour
l'autre et l'inverse est toujours possible ; il n'est donc pas moins important qu'il y
existe une certaine collaboration pour des meilleures relations d'affaires entre les
deux partenaires.

Cependant, il s'observe en pratique un jeu du chat et de la souris entre le


fisc et les contribuables.

Les services de fisc devront être rapprochés des contribuables pour


instaurer une certaine confiance en vue de garantir la bonne mobilisation des
recettes.
32

Ainsi donc la mauvaise collaboration reste une facette de la fraude qu'il


faudrait combattre.

L'administration doit favoriser de bonnes relations d'affaires dans son


partenariat avec les contribuables.

4. L'insuffisance du personnel et l'incompétence des agents commis


au contrôle fiscal.

Un nombre suffisant des agents commis au contrôle permet une totale


couverture de tous les foyers fiscaux.

Par ailleurs, il est remarqué un nombre très réduit des agents fiscaux,
devenus incapables au vu de l'immensité du territoire provincial et
d'infrastructures routières inadéquates pour un recouvrement rapide.

A côté de l'insuffisance du personnel fiscal, vient s'ajouter une situation


d'incompétence notoire brillant dans le chef de ces agents fiscaux commis au
contrôle.

L'administration fiscale devra par des séminaires et des formations,


initier ou éduquer et former son personnel surtout affecté au contrôle fiscal pour
ne pas laisser libre cours aux fraudeurs opportunistes et bien instruits 33.

Ainsi l'insuffisance et l'incompétence demeurent des opportunités aux fraudeurs.

C. Responsabilité des contribuables

Parlant de l'impôt, la constitution du 18 février 2006 met au centre de


développement du pays la contribution aux charges publiques et ceci par l'homme,
citoyen, moteur et bénéficiaire de son progrès socio-économique, politique et
culturel.

Mamadou Diop constate que" le « développement » de la fraude fiscale,


temoigne dans un pays donné de l'affaiblissement du sens civique de citoyens". Le
chef de l'État Félix-Antoine Tshisekedi démontre que"la crise que connaît la RDC
n'est pas une crise d'institutions mais plutôt une crise de l'homme congolais 34...".

Ceci étant, l'homme congolais constitue lui-même un instrument de


freinage à son propre décollage et d'ailleurs c'est ici que se confirme cette vieille
33
JC NGOLO Op. Cit.
34
http://www.radiookapi.net,discoursduprésident Félix TSHISEKEDI, publiée le mar, 30/06/2020-00h54’/modifié le
mar, 30/06/2020- 01h13’
33

citation sociale : " homo hominis lupus" ou" tshishi tshi diadia lukunde, ntshitu
munda mua lukunde."

Le citoyen congolais étant lui-même participant à ce vaste chantier et


bénéficiaire de ses fruits, il devrait faire preuve du civisme par le changement de
comportement permettant à l'État de se doter d'un budget conséquent favorable à
son décollage.

En fraudant, les fraudeurs ont Comme impression qu'ils sont assistés


puisque des honnêtes contribuables vont payer à leur place. Cela aura pour
conséquence de les rendre paresseux car ils ne fourniront plus d'efforts pour aller
de l'avant. Cette paraisse ne favorise pas l'essor des activités économiques.

Or, l'impôt se veut équitable et juste, autrement dit chaque contribuable


doit ressentir le même poids en payant son impôt. D'où la notion de la justice
fiscale. Mais le comportement maffieux de certains contribuables porte une
atteinte grave à la justice fiscale en ce sens que ceux qui fraudent allègent leurs
charges fiscales et la transfèrent sur le dos des honnêtes contribuables.

Et, plus la fraude va perdurer et se développer, plus les honnêtes


contribuables vont ressentir une forte pression fiscale, autrement-dit un
étouffement de leur activité par la pression fiscale. Cela va amener certains d'entre
eux à mettre la clé sous le paillasson, ce qui va accroître la pauvreté. Cependant
ceux qui vont refuser de fermer, risquent fort au fil du temps de s'insurger contre
l'administration fiscale ou même chercher un autre moyen de s'y soustraire.

In fine, ce comportement frauduleux des contribuables de mauvaise foi


pousseraient même des contribuables honnêtes de fuir les régies fiscales et de
tomber aussi dans la fraude.

SECTION II. MOYENS DE LUTTE CONTRE L'INCIVISME FISCAL

La lutte contre l'incivisme fiscal a toujours été le combat du fisc. Si jadis,


les contribuables se paraient de leurs habits de dimanche pour aller payer l'impôt,
il n'en est pas ainsi de nos jours, car le contribuable porte ses boucliers de guerre
quand il s'agit de payer ses impôts. Cette triste réalité va nous conduire non pas à
34

examiner la situation sous un angle nouveau et trouver non pas une recette-
miracle, mais plutôt des solutions parmi celles existantes.

De notre point de vue, ces mesures résident moins dans la recherche de


nouvelles mesures que dans l'application des mesures déjà existantes. Car des
mesures de choc sont prévues par les textes fiscaux mais très souvent inappliqués.

C'est ainsi que nous parlerons de prime abord de la bonne gouvernance


et la redevabilité (1ère paragraphe) ensuite du renforcement du contrôle fiscal ( 2 ème
paragraphe) comme quelques mesures parmi tant d'autres jugées adéquates et
adaptées à la situation de l’incivisme fiscal que connait la province du Kasaï
Central.

§1. LA BONNE GOUVERNANCE ET LA REDEVABILITE

A. LA BONNE GOUVERNANCE

Gouverner, c'est « prévoir ». L'idéal des ressources fiscales est de


permettre à l'État de garantir sa souveraineté budgétaire ou de permettre à ce
dernier de faire face à ses charges dites publiques. Une chose est de disposer des
ressources et une autre est de tirer des fruits et d'en faire jouir effectivement à sa
population.

Ceci requiert que des stratégies soient envisagées impliquant la double


participation de l'État et de ses citoyens pour s'assurer de leur développement
socio-économique réel qui demeure l'aspiration de tout État digne de son nom.

Quel que soit le bout par lequel on peut prendre la problématique des
ressources publiques cela amène toujours à la gestion rationnelle des recettes
fiscales s'imposant comme finalité poursuivie.

Cependant le professeur BAKANDEJA wa MPUNGU considère la Rd


Congo comme un chantier à plusieurs défis et en préconisant une gestion
rationnelle des recettes publiques comme un gage du développement socio-
économique de la RD Congo35.

Ainsi parmi les politiques de la bonne gouvernance, nous en retenons les


principales que sont :

35
G. BAKANDEJA Wa MPUNGU, Cours des Finances Publiques, 2ème Graduat Droit, Université Notre Dame du Kasayi,
2018-2019. (Inédit)
35

1. L'application des sanctions fiscales et pénales

La DGRKAC a deux types de récalcitrants qui posent problème, d'une part


les défaillants en déclaration et d'autre part, les défaillants en paiement. Pourtant
elle dispose d'une panoplie des mesures coërcitives.

Le fisc devrait apprendre la bonne manipulation de la verge mise à sa


disposition pour dissuader les fraudeurs.

2. La réforme de l'administration

La réforme de la philosophie de l'administration publique s'impose en Rd


Congo pour en faire un outil de développement national au service du peuple.

De ce fait, la restructuration et la modernisation de l'instrument


juridique fiscal en Rd Congo doivent viser les grands axes suivants :

- instaurer une fiscalité incitative à taux suffisamment modérés afin de prélever


un impôt sur une importante population d'assujettis qu'un impôt lourd sur
une minorité d'opérateurs;

- garantir la redistribution des recettes fiscales perçues de sorte que celle-ci


servent en premier lieu, les populations qui s'acquittent de l'impôt;

- organisation des séances d'information permanente du contribuable, la


compréhension et la vulgarisation pour tous.

Bien plus, l'éducation du civisme fiscal à partir des enseignements


primaires et secondaires, ne permettra aux futurs dirigeants et cadres de demain
d'appliquer la fiscalité comme élément de développement d'un pays. Ainsi le vieux
dicton :" nul n'est censé ignorer la loi" , utilisé régulièrement par l'administration
fiscale congolaise aura un sens profond opposable à tous.

3. La fiscalisation du secteur informel

La Rd Congo devra orienter sa politique de fiscalisation du secteur


informel, en dotant l'OPEC, des moyens financiers, matériels et humains
nécessaires afin de permettre à cette institution de jouer pleinement son rôle
d'encadrer les PME dans les domaines qui lui sont reconnus par la loi.

B. LA REDEVABILITE
36

La redevabilité s'entend d'un ensemble des résultats issus d'une certaine


activité exercée. Et dans ce cas, il s'agit des ressources fiscales mobilisées par les
agents fiscaux qui devront renflouer le portefeuille de l'État.

En dépit de l'inexistence d'une contrepartie directe et immédiate, l'impôt


n'est légitime que si l'utilité des services publics rendus par l'État, est supérieure
aux sacrifices de la pression fiscale subie par les contribuables. Dans le cas
contraire, il est un instrument d'asservissement," ...un vol, une spoliation 36…’’

Autrement dit, l'État devrait faire faire bon usage des recettes fiscales
par des grandes initiatives lancées dans le cadre des projets routiers, sanitaires,
agricoles, scolaires ainsi que des subventions dans le domaine privé.

Par ces mêmes ressources devra allouer un traitement salarial équitable


en vue d'éliminer toute insatisfaction et tout mécontentement au travail qui se
solde par des grèves.

L'humanisation des conditions salariales des professionnels, peut mettre


l'agent du fisc à l'abri de toute tentative de corruption à laquelle il fait face.car" à
l'ivresse de la Champagne, on oublie l'impôt sur le vin".lance-t-on.

CONCLUSION

Le 30 juin 2020, la République Démocratique du Congo a commémoré


ses 60 ans depuis son accession à l'indépendance jusqu'à nos jours. Cet avènement
nous rappelle la libération de l'emprise coloniale, par des efforts louables par tous.
Néanmoins, hormis cette indépendance politique, il ne reste à la République
démocratique du Congo la reconquête de sa souveraineté budgétaire en vue de se
36
L.SPOONEER, Cité par J-C NGOLO, « La fraude fiscale dans le contexte économique de la RDC, dans le Revue de
l’UKA, vol.5, n°9 à 10 (mi-novembre) 2017, p.48.
37

doter des moyens conséquents nécessaires pour répondre aux besoins de sa


population.

Les potentialités budgétaires devront en grande partie provenir des


ressources fiscales internes mobilisées sur l'ensemble du territoire national et
rétrocédées en partie aux provinces qui sont des entités politiques dotées d'une
autonomie administrative, en vue de permettre à celles-ci de se prendre en charge
sans attendre tout du pouvoir central, selon le principe de la libre administration
des provinces et entités territoriales décentralisées, consacré par notre
constitution

Cependant, l'incivisme fiscal a la peau dure et un bel avenir dans les


provinces et plus particulièrement dans la province du Kasaï central, où elle
amenuise son potentiel fiscal et annihile ses efforts de gonfler son portefeuille
pouvant lui permettre de financer ses différents projets allant dans le sens de son
propre développement.

L'incivisme reste une cause déterminante qu'il faudra élaguer, sous


toutes ses formes même les plus insidieuses entre autres : l'évasion, la fraude, la
corruption et la gabegie financière... récurrentes.

Et pour ce faire, l'éradication, et le démantèlement de tous ces réseaux


inciviques et maffieux, ainsi que la dépolitisation minimale de l'administration
fiscale s'avèrent d'un grand apport car la population ne saurait se reconnaître dans
un système fiscal si celui-ci est tenu en otage par un conglomérat des politiques, et
utilisé à des fins de pressurage pour les uns et d'enrichissement pour les autres.

A ceci s'ajoute la négociation d'un nouveau contrat fiscal social lors des
réformes fiscales où l'État est appelé à augmenter la transparence et la
redevabilité de ses activités pour la population. Car la notion de contrat fiscal social
est à comprendre comme le résultat d'un dialogue approfondi entre société civile,
secteur privé et État afin de définir la structure de la fiscalité et la manière dont les
ressources prélevées vont être dépensées.

Il s'agit d'un processus complexe de dialogue et de négociation qu'il faut


concevoir à long terme et qui présuppose l'existence d'institutions dotées d'un
degré minimum de démocratie.
38

Ce contrat fiscal reflétera l'acceptation des hommes libres et égaux de se


soumettre à une autorité fiscale. Il doit recueillir un soutien suffisant pour être
viable et non remis en question.

La mise en œuvre de ces différentes mesures, accompagnée d'une lutte


sincère et acharnée contre la corruption, la prédation des ressources publiques, le
traffic d'influence, la gabegie financière ainsi que toutes les antivaleurs sous toutes
ses formes ...qui minent les finances de la province, constitue à notre humble avis
et au minimum, la thérapie appropriée à cette lutte contre l'incivisme fiscal dans la
province du Kasaï central.

Tout compte fait nous tirons les rideaux du présent travail par
l'affirmation du chef de l'État Félix-Antoine Tshisekedi qui se résume en ces
termes :"... la mobilisation des ressources internes à travers l'impôt est une
responsabilité collective et prioritaire qui doit interpeller chaque citoyen 37...".

BIBLIOGRAPHIE

I. OUVRAGES

1. A. BARILARI, lexique fiscal, Paris, Dollaz (1992)


37
http//www.radiookapi.net, discours du Président Félix TSHISEKEDI, publié le mar, 30/06/2020-00 h54/ modifié le
mar, 30/06/2020-01 h13.
39

2. M. BUABUA wa KAYEMBE, Traité de Droit fiscal Zaïrois, Kinshasa, P.U.Z, 1993.


3. M. BUABUA wa KAYEMBE,  « Finances » Publiques Congolaises, pouvoir central
et entités territoriales décentralisées, Kinshasa, éditions Universitaires
africaines, 2006.

II. TEXTES JURIQUES

1. Constitution du 18 février 2006 telle que modifié et complétée par la loi


n°11/002 du 20 janvier 2011, in J.O de la RDC n° spécial du 20 janvier 2011
52ème année, Kinshasa, 2011.
2. Textes légaux

- Les codes larciers RDC, Tome V, Droit fiscal, Afrique-éditions Bruxelles,


2003.
- Ordonnance-loi n°69-006 du 10/02/1969 relative aux reforme des impôts
réels.
- Ordonnance-loi n°87-075 du 4 octobre 1987 relative aux Impôts réels sur la
superficie des hydrocarbures et forestières.
- Loi n°04/2001 du 20 juillet 2001 portant dispositions générales applicables
aux ASBL et ETD.
- Loi n°004/2003 du 13 mars 2003, relative à la reforme des procédures
fiscales.
- Edit n°17/K.Occ/20& » du24/05/2013 portant création de la DGRKOC.
3. Textes réglementaires :

- Arrêté ministériel n° 1/CAB/MIN/FIN/97 du 8 octobre 1997.

III. NOTES DES COURS

1. A. KITOPI KIMPINDE, Cours de Droit fiscal Congolais 1ère licence, faculté de


Droit, UNILU, 2013-2014 (Inédite).
2. G. BAKANDEJA wa MPUNGU, Notes de cours des finances Publiques, 2ème
Graduat Droit, U.KA, 2018-2019 (Inédit).
IV. ARTICLES ET REVUES
J.C. NGOLO, La fraude fiscale, dans le contexte économique de la RD Congo. Portée,
Causes et mécanismes de lutte, dans Revue de l’U.KA, Vol.6 n°10 (mai-nov. 2017).
V. MEMOIRES ET TFC
- M.SEMETE O’NKOL, la fraude fiscale en RDC, mémoire online, faculté Droit,
Unikin, 2006.
40

- P.NGALULA TSHIBANGU, recouvrement de l’impôt foncier, gage de la


maximisation des recettes du Kasaï Central, Faculté de Droit, U.KA, 2017.
VI. WEBOGRAPHIE
- MUANA NKOLE, Impôt : « Une petite histoire d’un grand mal », sur http :
//www.leganet.org. (mise à jour du 14 Avril 2012)
- http://www.radiookapi.net,motion de censure par les assemblées
provinciales. (mise à jour au 01/06/2020).

TABLE DES MATIERES


DEDICACE I

REMERCIEMENTS II

SIGLES ET ABREVIATIONS III


INTRODUCTION GENERALE 1
1. PROBLEMATIQUE 1
41

2. HYPOTHESE 3
3. INTERET DE L’ETUDE 4
4. METHODES ET TECHNIQUES 5
a. Méthodes : 5
⮚ Méthode exégétique : 5
⮚ Méthode comparative : 5
b. Techniques : 5
⮚ La recherche documentaire : 5
⮚ La Technique d’interview : 6
⮚ La Technique statistique 6
5. DELIMITATION DU SUJET 6
6. ANNONCE DU PLAN 6
CHAPITRE I. GÉNÉRALITÉS SUR LA FISCALITÉ PROVINCIALE 7
SECTION 1. NOTIONS DE BASE ET CONCEPTS-CLES 7
§1 DEFINITION DES CONCEPTS-CLES : 7
1. Fiscalité : 7
2. L’incivisme fiscal et les notions voisines : 8
§2. HISTORIQUE DE L'IMPOT 8
§2. DEFINITION ET CARACTERISTIQUES DE L'IMPOT : 9
A. Définition de l'impôt : 9
B. Caractéristiques et fonctions de l'impôt : 10
1. Caractéristiques de l'impôt : 10
2. Fonctions de l'impôt 11
SECTION 2. CONTENU DE LA FISCALITÉ PROVINCIALE 11
§1. LES IMPOTS PROVINCIAUX 11
A. Impôt foncier 12
1. Base légale et matière imposable 12
2. Redevables et taux 12
2. Modalités de perception et échéance 14
B. Impôt sur les véhicules 15
2. Base d'imposition et fait générateur 16
4. Modalités de perception et échéance 17
C. Impôt sur les revenus locatifs 19
1. Base légale et matière imposable 19
2. Calcul et modalités de perception 19
42

§II. LE SERVICE MOBILISATEUR (LA DGRKAC) 20


A. Historique et Création 20
B. Organisation et fonctionnement 21
CHAPITRE II : LES MOYENS DE LUTTE CONTRE L'INCIVISME FISCAL 23
SECTION I. INDICATEURS ET CAUSES DE L'INCIVISME FISCAL 23
§ I. INDICATEURS DE L'INCIVISME FISCAL: 23
TABLEAU DE SYNTHÈSE DES PROJECTIONS DES RECETTES FISCALES (DGRKAC) PAR CENTRE DE PERCEPTION
DE L'ANNÉE 2018-2019 24
A. CRITIQUES ET JUSTIFICATIONS DES RECETTES FISCALES 25
§II. CAUSES DE L'INCIVISME FISCAL 26
1. La sous-information des contribuables 31
2. L'inapplication des sanctions fiscales et pénales 31
C. Responsabilité des contribuables 32
SECTION II. MOYENS DE LUTTE CONTRE L'INCIVISME FISCAL 34
§1. LA BONNE GOUVERNANCE ET LA REDEVABILITE 34
A. LA BONNE GOUVERNANCE 34
1. L'application des sanctions fiscales et pénales 35
2. La réforme de l'administration 35
3. La fiscalisation du secteur informel 36
B. LA REDEVABILITE 36
CONCLUSION 37
BIBLIOGRAPHIE 39

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