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INTRODUCTION

Au lendemain de l’accession de la Côte d’Ivoire à l’indépendance, les autorités


ivoiriennes se sont employées à mettre en place les institutions et les structures
nécessaires à son développement. L’organisation de l’administration du
territoire est alors apparue comme une priorité essentielle du développement de
l’ensemble du pays. Des réformes successives de l’administration territoriale
caractérisées par l’allégement progressif du rôle de l’Etat dans la conception et
la mise en œuvre des actions de développement à la base ont été initiées. C’est
ainsi, qu’après avoir, plusieurs années durant, fait de la centralisation et de la
déconcentration les modes par excellence d’administration du pays, les autorités
ivoiriennes ont perçu la nécessité de faire de la décentralisation le fondement de
leur action.

I- Définition

Fondée sur le principe selon lequel l’Etat ne peut tout faire tout seul, à partir
d’un centre unique de décision, la décentralisation est un procédé technique
d’administration qui vise à créer des collectivités territoriales, personnes
publiques distinctes de l’Etat, dans lesquelles celui-ci confère des pouvoirs de
décision à des organes locaux, généralement élus, pour régler sur place les
problèmes d’intérêt local. Elle permet aux collectivités territoriales ainsi créées
de se doter d’organes propres qui disposent de divers moyens tant juridiques,
humains, techniques et matériels qu’économiques et financiers, pour assurer la
conduite des affaires de la collectivité. Ainsi définie, la décentralisation procède
d’une volonté politique des Etats de susciter la participation des populations à la
gestion des affaires locales et au développement des collectivités territoriales en
leur transférant certaines de ses compétences.

II- Objectifs de la décentralisation en côte d’ivoire

Il faut noter que la politique de décentralisation territoriale ivoirienne vise divers


objectifs notamment la démocratie de proximité, la correction des inégalités
locales et une meilleure répartition des fruits de la croissance, la promotion du
développement local et de la bonne gouvernance et la participation des
populations à la gestion des affaires locales
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La décentralisation territoriale vise aussi à corriger les disparités locales qu’une
politique centralisatrice peut faire naître dans les différentes localités.

La décentralisation permet, donc, à l’Etat de responsabiliser les élites ainsi que


les populations locales et de créer les conditions d’un développement plus
adapté aux réalités en leur permettant, parce qu’elles sont plus proches des
réalités locales, de mieux apprécier les besoins de la population et d’initier des
projets plus adaptés à leurs aspirations.

Les ressources étant allouées par l’Etat aux différentes collectivités pour
réaliser leurs investissements, chaque entité décentralisée peut alors bénéficier
des actions de développement qui seront ainsi programmées, non pas depuis la
capitale par le pouvoir central, mais par les populations locales elles-mêmes.

III- Les systèmes de décentralisation en côte d’ivoire

1- historique de la décentralisation en côte d’ivoire

Le principe de la décentralisation a été consacré dans toutes les Constitutions


ivoiriennes, de l’indépendance à nos jours. En faisant un choix constitutionnel
constant de la décentralisation, la Côte d’Ivoire opte de facto pour une
redistribution des rôles et responsabilités entre l’Etat et les collectivités
territoriales.

Depuis, les différents gouvernements qui se sont succédé ont œuvré pour la
recherche d’un modèle de décentralisation adapté aux réalités socioéconomiques
et culturelles du pays.

La décentralisation en Côte d’Ivoire est donc l’aboutissement d’une très longue


quête dont les débuts remontent à l’époque coloniale.

En effet, le processus de décentralisation territoriale va évoluer avec le temps,


tant dans son organisation que dans son fonctionnement, et se diversifier tout en
poursuivant l’objectif essentiel du développement local.

- Avant 2000, la politique de décentralisation était axée sur la polarisation du


développement du pays sur les Régions, collectivités territoriales qui n’ont pas
pu être mises en place, complétées par les Communes et des Communautés
Rurales en projet.
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- De 2001 à 2011, le système institutionnel de la décentralisation avait pour
base les Communes et les Villes, pour corps central les Départements et pour
sommet les Régions; à ceci s’ajoutait l’érection des capitales politique et
économique en Districts

- Depuis 2011, le rôle de la Région est réaffirmé avec une simplification de la


typologie des collectivités territoriales.

2- Etat actuel de la politique de décentralisation

Les pouvoirs de la collectivité locale

Selon la législation ivoirienne régissant l’organisation et le fonctionnement des


collectivités locales, celles-ci peuvent impulser une dynamique de mise en place
d’infrastructures et de services de soutien à l’économie locale, d’appui à la
structuration des filières porteuses et au renforcement des capacités des acteurs
économiques, de construction des bases d’un partenariat public-privé
dynamique, de mise à disposition d’une information économique locale
pertinente et actualisée, de soutien à l’emploi ou à l’entrepreneuriat des jeunes et
des femmes pour qui le premier interlocuteur demeure sans nul doute la
collectivité locale.

En fin de compte, le DEL demeure partie intégrante de la compétence générale


des collectivités locales et est une compétence de fait liées à la fonction de
productivité de ces collectivités. C’est pourquoi, une lecture proactive des textes
liés à la décentralisation amène à positionner le DEL comme une mission
stratégique des collectivités locales qu’il est possible d’appréhender notamment
à travers les opportunités d’intercommunalité pouvant exister entre collectivités
locales, les possibilités de signature d’accords de coopération avec les
collectivités locales extérieures à travers notamment la coopération décentralisée
que promeut la loi ivoirienne, les aspects liés à la fiscalité locale et plus
largement aux finances publiques locales ou à l’exploitation d’équipements
marchands

La dernière loi en date, celle N° 2014-415 du 05 Août 2014 portant orientation


et organisation générale de l’administration territoriale indique clairement que
les collectivités territoriales, dans le domaine de leurs compétences, se
substituent à l’Etat.
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CONCLUSION

La décentralisation territoriale, à travers la gouvernance locale, a permis aux


autorités locales d’initier des actions de développement au profit des populations
et des territoires sur lesquels s’exerce leur autorité. Ces initiatives se sont
inscrites dans le cadre de la recherche du bienêtre des populations et du
développement intégré des différentes localités du pays. Elles sont également
des vecteurs de lutte contre la pauvreté grâce à plusieurs instruments qui offrent
aux collectivités territoriales les moyens de l’entraide sociale et communautaire.
Ainsi, le processus de décentralisation en cours a enregistré d’importants acquis
en dépit des nombreuses insuffisances constatées.

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