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responsabilisation des acteurs locaux est susceptible de fournir, en articulation avec les autres
protagonistes, une réponse aux besoins et aux aspirations des concitoyens.
Pôle de développement : Organisé autour des potentialités du territoire, le pôle est un foyer
de concentration économique générateur d’activités motrices avec une forte puissance
d’entrainement d’où sa centralité et son attractivité.
L’impératif de rééquilibrage des fonctions territoriales passe par une politique
d’aménagement globale et intégrée, pensée en fonction des spécificités de chaque territoire,
mais avec une vision d’ensemble, prenant en compte l’équilibre au plan national et l’équité,
notamment dans le traitement des villes, des zones rurales et des régions du Sénégal.
Le territoire, légitimé par les politiques de décentralisation qui ont eu cours en Afrique et dans
le monde, depuis plusieurs années, s’affirme comme une référence incontournable dans la
recherche de nouvelles démarches d’action publique et de nouveaux modes d’organisation et
de gestion territoriale alternatifs par rapport aux logiques dites descendantes.
En outre, des projets sont lancés par différents acteurs au bénéfice des territoires en
application des directives du Chef de l’Etat, lors de Conseils présidentiels et ministériels.
Dès lors, il s’agira d’articuler ces différentes initiatives et préparer un cadre adéquat pour
la territorialisation des politiques publiques et des offres de services publics et de
diligenter l’élaboration et la mise en œuvre du projet territorial de l’État en Casamance, le
cas échéant dans toute autre région pilote.
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Les logiques politiques, qui ont présidé le plus souvent au découpage territorial, se
traduisent par la définition d’entités incohérentes sur les plans économique ou spatial et ne
pouvant répondre, de manière pertinente, aux préoccupations des populations.
A partir des divisions administratives de base, sont définies des divisions de gestion
sectorielle. Certaines administrations ont tendance en effet à construire leurs territoires
propres de gestion : la santé a ses régions médicales et ses districts sanitaires ; l’éducation
dispose de sa carte scolaire ; l’agriculture a défini des zones de développement rural
souvent impulsées par des sociétés nationales. Il existe, également, des circonscriptions
téléphoniques, électriques, de transports, tandis que l’armée nationale a une organisation
territoriale épousant le découpage en sept régions, etc. Ces divisions complexifient
davantage la problématique du découpage territorial.
Dans le cadre du Plan national d’Aménagement du Territoire (PNAT), vingt et une (21)
zones ont été identifiées sur la base de leurs potentialités naturelles et économiques.
L’objectif de ce zonage homogène était d’assurer le développement des territoires à partir
de leurs ressources spécifiques.
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Forces et faiblesses de la déconcentration
iii) la mise en place au niveau déconcentré d’un personnel technique par les ministères.
iv) la faiblesse des ressources humaines des services déconcentrés, du fait, entre autres, de
l’inexistence d’organigrammes-types avec détermination des profils requis.
iii) la responsabilisation des acteurs locaux et des élus dans l’exécution des projets de
développement local.
ii) la persistance des confusions de rôle entre la région et les collectivités de base que sont
la commune et la communauté rurale ;
iii) l’impossibilité pour la région d’assurer ses fonctions de coordination des actions de
développement de l'État et des Collectivités locales de base du fait de l’absence de
maîtrise du territoire régional ;
iv) la faiblesse des ressources financières et humaines des collectivités locales et l’absence
de cadre de concertation entre collectivités locales d’une même région.
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Le but d’un découpage territorial pertinent est d’assurer l’efficacité et une meilleure
territorialisation des politiques publiques socio-économiques.
Il doit reposer, à la fois, sur l’identité des territoires, leur réalité économique, le rôle des villes
et leur articulation avec l'espace rural.
Le découpage administratif actuel est caractérisé par un certain nombre d’anomalies parmi
lesquelles figure la multiplication des échelons de gouvernance et de contrôle territorial. Pour
un pays d’une superficie aussi modeste, se superposent ou se font concurrence 785 paliers
administratifs. L’observation de la carte du maillage territorial montre des variations
considérables, aussi bien dans la forme que dans la taille des territoires et met en évidence des
inégalités et des aberrations.
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ACTE 3 DE LA DECENTRALISATION
1- Disparités démographiques
Les anomalies du découpage territorial sont, à la fois, une cause et une conséquence des
disparités de développement entre les régions aux plans démographique et économique.
La répartition des densités montre un fort contraste dans la distribution de la population sur
l’ensemble du territoire avec une forte concentration de celle-ci à l’ouest et au centre du pays.
Ainsi, la région de Dakar a une densité 75 fois supérieure à la moyenne nationale qui se situe
à 65 habitants au km².
Le taux actuel d’urbanisation est estimé à 47,5% pour un pays agricole (un habitant sur 2,5 vit
en ville).
2- Disparités économiques
Les densités démographiques et les maillages les plus denses en activités économiques et
services sociaux se retrouvent dans les territoires de petite taille, du point de vue de la
superficie. C’est le cas de la région de Dakar et de certaines localités de la frange côtière
occidentale du Sénégal.
En revanche, plus les territoires ont une superficie importante, plus leurs densités
démographiques et leurs maillages en activités économiques et services sociaux sont faibles.
C’est le cas de la région de Tambacounda.
Cette situation est, également, liée à la concentration des industries, des emplois, des
investissements et des opportunités économiques dans les secteurs secondaires et tertiaires au
sein de la région de Dakar, ce qui la rend, plus attractive et plus compétitive que les autres.
Ces inégalités doivent, impérativement, être corrigées pour ne pas compromettre l’objectif de
l’équité territoriale en matière de développement économique et social.
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ACTE 3 DE LA DECENTRALISATION
Enfin, les nouveaux échelons de gouvernance territoriale proposés offriront un cadre plus
rationnel et cohérent de contrôle territorial et d’impulsion du développement économique, car
reposant sur les exigences d’aires territoriales plus homogènes aux plans socioculturel, éco-
géographique et économique.
Ainsi, il est proposé le remodelage du pays en six (6) Régions : Casamance, Dakar-Thiès,
Diourbel-Louga, Fleuve, Sénégal oriental et Sine-Saloum.
La Région « Dakar-Thiès » regroupe les deux régions des mêmes noms. Activités phares :
Entreprises de Services, Maraichage dans les Niayes, Pêche industrielle et artisanale,
Tourisme d’affaires, Tourisme balnéaire, Ecotourisme, Industries chimiques et Pêche
artisanale. Port autonome de Dakar (PAD), Aéroport international.
La Région Diourbel-Louga fusionnera les territoires de Louga et de Diourbel. Elle aura une
vocation agro-pastorale.
La mise en œuvre de politiques locales dans les domaines de compétences transférées et qui
sont de première importance pour la vie quotidienne des citoyens et le degré d’autonomie
consacré par les dispositions légales, sont aujourd’hui entravés par la faiblesse des ressources
humaines et financières allouées aux collectivités locales. Aussi, la faible implication des
collectivités locales (CL) dans la planification des actions, dans l’exécution et le suivi
évaluation des politiques publiques, ne milite pas en faveur d’une coopération multisectorielle
et un développement harmonieux des territoires.
OBJECTIFS VISES
ORIENTATIONS
PERSPECTIVES
L’érection du département en Collectivité locale brandie pour consoler les populations n’est
certes pas mauvaise en soi, mais sa réussite est incertaine.
Comment la région peut-elle être efficace alors que la loi lui accorde très peu de possibilités
de ressources propres (absence de fiscalité régionale) ?
Jusque-là, la commune était assise sur un espace réduit avec une vocation essentiellement
urbaine (habitat, services, voirie, espaces verts, etc.) alors que la communauté rurale
correspond à de vastes espaces à faible densité humaine et à vocation essentiellement
agricole.
Le Sénégal est un pays essentiellement rural. Ce qui intéresse les paysans sénégalais qui
composent la majorité de la population, ce n’est pas vraiment la mutation sémantique de la
communauté rurale à la commune, mais la prise en charge de problèmes récurrents comme la
sécurité foncière, l’accès aux intrants et aux technologies agricoles, le vol du bétail,
l’écoulement de la production, etc. Et la départementalisation a peu d’effets sur ces questions,
étant entendu que l’agriculture n’est pas une compétence transférée aux collectivités locales.
Ce qui montre le manque de rationalité de cette mesure, c’est que les conseils des
communautés rurales érigées en communes prennent, dans la nouvelle loi, l’appellation de
Conseil municipal, comme si l’on pouvait trouver des municipalités en milieu rural. Il aurait
été plus raisonnable de distinguer la commune rurale de la commune urbaine et de donner à la
commune rurale l’appellation juridique de commune urbaine dès l’instant qu’elle le devient
dans la réalité, en s’appuyant sur des critères liés à la densité de la population, à la consistance
du budget, etc.
Les conventions ratifiées par le Sénégal dans le domaine de la promotion des droits humains
en général et des droits de femmes en particulier, imposent à l’Etat le devoir d’éliminer les
discriminations et les disparités entre les hommes et les femmes et de prendre des mesures
positives en faveur de l’autonomisation et de l’épanouissement des femmes. La Stratégie
nationale pour l’égalité et l’équité de genre adoptée au Sénégal s’inscrit dans cette logique.
Elle promeut en particulier l’intégration effective du genre dans les interventions de
développement dans tous les secteurs. Le Sénégal s’oblige donc à intégrer le genre dans
l’élaboration, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des politiques publiques. Or, en
examinant le nouveau Code général des collectivités locales, en particulier l’exposé des
motifs et même le contenu du texte de loi, on constate que l’intégration du genre n’est pas une
préoccupation fondamentale et clairement exprimée des concepteurs de la réforme.
Il n’y aura pas de développement local si on ne prend pas des mesures législatives et
réglementaires, donc contraignantes, pour autonomiser la frange majoritaire de la population
(les femmes) pour une contribution appréciable au progrès social en promouvant son accès
équitable et effectif à la terre, à l’eau à usage agricole, au crédit, aux intrants et à toutes les
sources de production de richesse. Ces lacunes tendent à compromettre le décollage des
collectivités locales.
Conclusion
Le développement territorial n’est pas dans les mots, mais dans la pratique. Même avec
l’ancien dispositif, les collectivités locales pouvaient développer leurs territoires respectifs. La
région avait compétence pour élaborer le Plan régional de développement intégré (PRDI) et le
Schéma régional d’aménagement du territoire. La commune avait les mains libres pour
développer son espace à travers le Plan d’investissement communal, le Plan directeur
d’urbanisme, le Schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme, le Plan d’urbanisme de
détails, etc. La communauté rurale avait les mêmes opportunités avec le Plan local de
développement, les plans d’aménagement forestiers, etc. Mais la compétence Aménagement
du territoire reste l’une des moins effectives. La solution n’est donc pas dans les changements
institutionnels, mais d’abord dans le dynamisme et le volontarisme des hommes et des
femmes chargés d’animer les collectivités locales, mais aussi et surtout dans la disponibilité
des moyens financiers et techniques pour développer les territoires.
Par ailleurs, la question de la gestion des terres demeure sans solution. Elle est même
exacerbée par la spéculation illicite sur le domaine national, la pression légitime des femmes
pour accéder à la terre au même titre que les hommes et la rapacité foncière des investisseurs.
Comment prétendre réformer la décentralisation sans clarifier la nébuleuse foncière alors que
95% des terres du pays sont gérées par les collectivités locales, actrices principales de cette
décentralisation ?
La solution est pourtant toute simple. Il suffit d’ajourner l’application du nouveau texte
litigieux, de tenir les élections régionales, municipales et rurales sur la base de l’ancien code
et de prendre le temps de préparer une bonne réforme avec toutes les précautions
pédagogiques et en s’attaquant cette fois aux vrais problèmes : la qualité des hommes et des
femmes à placer à la tête des collectivités locales, le dispositif de mobilisation des ressources
financières à la hauteur des responsabilités des collectivités locales, la rationalisation de la
gouvernance foncière, notamment.